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LE MUSÉE DE BRETAGNE, RENNES par MARIE BERHAUT et GEORGES-HENRI RIVIÈRE jj. MUSÉE DE BRETAGNE, Rennes. Entrée du musée. jj. Entrance to the museum. -. I. Inauguré en 1957. 2. Cette expression, due à l’historien Lucien Febvre, caractérise une manière narrative d’en- visager l’histoire, en la limitant aux événements politiques et aux grands hommes. 3. Notamment, en ce qui concerne la France, le Musée lorrain à Nancy. En voie de réalisation à Caen, le Musée de Normandie a adopté un programme analogue. 236 Le projet de créer à Rennes un musée de Bretagne s’est fait jour lors de la restau- I ration, en I 947, de l’édifice qui abritait, depuis I 860, les musées des beaux-arts et d‘ar- chéologie de cette ville. Capitale de l’ancienne province royale, comme Nantes l’avait été de l’ancien duché, la ville de Rennes était particulièrement qualifiée pour devenir le siège du nouveau musée. La muoicipalité fit sienne l’idée, la Direction des musées de France la soutint. Aussi, dans le programme tracé à cette époque, une suite importante de galeries du rez-de-chaussée put être réservée au Musée de Bretagne (fig. ~3), cependant qu’on décidait d’installer à l’étage supérieur le Musée des beaux-arts1. Le dessein du nouveau musée d’histoire était ambitieux: délaisser la formule anecdotique, fragmentaire, étroitement événementielle et “historisante”3. à laquelle s’attachent encore de nombreux musées de ce genre, accorder une plus large place aux aspects géographiques, économiques, sociaux et culturels, traduire les forces cons- tructives, les ordonner dans une perspective chronologique - en d’autres termes, s’efforcer d‘intégrer au mieux les acquisitions de la science historique contemporaine. Cela, dans les limites que rencontre la Qrésentation, avec les ressources qu’apporte le musée, à la lumière des expériences qu’ont réalisées les musées d‘histoire dans divers pays3. La Bretagne, certes, est un domaine privilégié. Si son relief, sa structure bocagère, son sol, son climat ne diffèrent pas fondamentalement de ceux des régions voisines, dont ne la sépare aucune barrière naturelle, elle est, à l’occident, l’une des péninsules extrêmes de l’Eurasie : circonstance géographique qui, dans le déroulement des périodes, a été tour à tour facteur d‘isolement et d‘expansion. Des peuples, des civilisations s’y sont succédé, de la préhistoire à l’aube du moyen âge. Des traditions locales persistantes y ont subi l’influence fransaise. Des diffé- rences s’y affirment entre la frange littorale et l’intérieur, comme entre la Haute- Bretagne, de langue fransaise, et la Basse-Bretagne, de langue bretonne. Mais, à tra- vers tant de renouvellements, tant de changements, une personnalité demeure. Le Musée de Bretagne s’efforcera de traduire, au fil des périodes, cette diversité et cette unité d’une région de France : Bretagne paléolithique, mésolithique, néoli- thique et de l’âge du bronze, Armorique de I’âge du fer et gallo-romaine, Bretagne ducale que préface l’immigration des Celtes insulaires, Bretagne des rois de France, Bretagne de la France moderne et contemporaine. L’introduction à cet ensemble sera une présentation des conditions naturelles, comme l’évocation des perspectives de développement économique, social et culturel de la province en sera la conclusion. Un chapitre de ce programme est présenté au public depuis I 960 : celui de la Bretagne moderne, de la Révolution de 1789 au seuil de la première guerre mondiale. Révolution de 1789, développement agricole, accession à l’ère industrielle : ces grands faits de l’histoire de France marquent aussi l’histoire de la Bretagne durant cette période. Toutefois, la contre-révolution y connaît plus de succès et la poussée industrielle de moindres développements que dans d’autres régions du pays. Les particularismes s’affirment davantage dans la Basse-Bretagne. Florissant dans les périodes précédentes, l’art savant régional le cède désormais à un art populaire d’un éclat exceptionnel. Qu’elles soient véhiculées par la langue bretonne ou par la langue fransaise, les traditions orales restent vigoureuses. De grands écrivains nais- sent dans la province : leur Oeuvre illustre les lettres fransaises, leur âme est bretonne. Tels sont, évoqués à grands traits, les caractères historiques de la période, facteurs déterminants du programme du musée. Notre propos, à l’origine, était de maintenir à l’intérieur de ce chapitre le principe chronologique du programme général. I1 en serait résulté une division en deux parties, séparées par la frontière de la révolution industrielle. Mais nous n’avons pas tardé à constater les inconvénients de cette solution radicale, qui aboutit à ato- miser les structures. Aussi avons-nous adopté une solution plus mesurée, consistant à donner, en tête, une perspective historique de la période, puis à subdiviser le gros

LE MUSÉE DE BRETAGNE, RENNES

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Page 1: LE MUSÉE DE BRETAGNE, RENNES

LE M U S É E D E BRETAGNE, R E N N E S

par MARIE BERHAUT et GEORGES-HENRI RIVIÈRE

jj. MUSÉE DE BRETAGNE, Rennes. Entrée du musée. jj. Entrance to the museum.

-.

I. Inauguré en 1957. 2. Cette expression, due à l’historien Lucien

Febvre, caractérise une manière narrative d’en- visager l’histoire, en la limitant aux événements politiques et aux grands hommes.

3 . Notamment, en ce qui concerne la France, le Musée lorrain à Nancy. En voie de réalisation à Caen, le Musée de Normandie a adopté un programme analogue.

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Le projet de créer à Rennes un musée de Bretagne s’est fait jour lors de la restau- I

ration, en I 947, de l’édifice qui abritait, depuis I 860, les musées des beaux-arts et d‘ar- chéologie de cette ville. Capitale de l’ancienne province royale, comme Nantes l’avait été de l’ancien duché, la ville de Rennes était particulièrement qualifiée pour devenir le siège du nouveau musée. La muoicipalité fit sienne l’idée, la Direction des musées de France la soutint. Aussi, dans le programme tracé à cette époque, une suite importante de galeries du rez-de-chaussée put être réservée au Musée de Bretagne (fig. ~ 3 ) , cependant qu’on décidait d’installer à l’étage supérieur le Musée des beaux-arts1.

Le dessein du nouveau musée d’histoire était ambitieux: délaisser la formule anecdotique, fragmentaire, étroitement événementielle et “historisante”3. à laquelle s’attachent encore de nombreux musées de ce genre, accorder une plus large place aux aspects géographiques, économiques, sociaux et culturels, traduire les forces cons- tructives, les ordonner dans une perspective chronologique - en d’autres termes, s’efforcer d‘intégrer au mieux les acquisitions de la science historique contemporaine. Cela, dans les limites que rencontre la Qrésentation, avec les ressources qu’apporte le musée, à la lumière des expériences qu’ont réalisées les musées d‘histoire dans divers pays3.

La Bretagne, certes, est un domaine privilégié. Si son relief, sa structure bocagère, son sol, son climat ne diffèrent pas fondamentalement de ceux des régions voisines, dont ne la sépare aucune barrière naturelle, elle est, à l’occident, l’une des péninsules extrêmes de l’Eurasie : circonstance géographique qui, dans le déroulement des périodes, a été tour à tour facteur d‘isolement et d‘expansion.

Des peuples, des civilisations s’y sont succédé, de la préhistoire à l’aube du moyen âge. Des traditions locales persistantes y ont subi l’influence fransaise. Des diffé- rences s’y affirment entre la frange littorale et l’intérieur, comme entre la Haute- Bretagne, de langue fransaise, et la Basse-Bretagne, de langue bretonne. Mais, à tra- vers tant de renouvellements, tant de changements, une personnalité demeure.

Le Musée de Bretagne s’efforcera de traduire, au fil des périodes, cette diversité et cette unité d’une région de France : Bretagne paléolithique, mésolithique, néoli- thique et de l’âge du bronze, Armorique de I’âge du fer et gallo-romaine, Bretagne ducale que préface l’immigration des Celtes insulaires, Bretagne des rois de France, Bretagne de la France moderne et contemporaine. L’introduction à cet ensemble sera une présentation des conditions naturelles, comme l’évocation des perspectives de développement économique, social et culturel de la province en sera la conclusion.

Un chapitre de ce programme est présenté au public depuis I 960 : celui de la Bretagne moderne, de la Révolution de 1789 au seuil de la première guerre mondiale.

Révolution de 1789, développement agricole, accession à l’ère industrielle : ces grands faits de l’histoire de France marquent aussi l’histoire de la Bretagne durant cette période. Toutefois, la contre-révolution y connaît plus de succès et la poussée industrielle de moindres développements que dans d’autres régions du pays.

Les particularismes s’affirment davantage dans la Basse-Bretagne. Florissant dans les périodes précédentes, l’art savant régional le cède désormais à un art populaire d’un éclat exceptionnel. Qu’elles soient véhiculées par la langue bretonne ou par la langue fransaise, les traditions orales restent vigoureuses. De grands écrivains nais- sent dans la province : leur Oeuvre illustre les lettres fransaises, leur âme est bretonne. Tels sont, évoqués à grands traits, les caractères historiques de la période, facteurs déterminants du programme du musée.

Notre propos, à l’origine, était de maintenir à l’intérieur de ce chapitre le principe chronologique du programme général. I1 en serait résulté une division en deux parties, séparées par la frontière de la révolution industrielle. Mais nous n’avons pas tardé à constater les inconvénients de cette solution radicale, qui aboutit à ato- miser les structures. Aussi avons-nous adopté une solution plus mesurée, consistant à donner, en tête, une perspective historique de la période, puis à subdiviser le gros

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des présentations selon des thèmes plus ou moins développés, dans une sorte de compromis entre les proportions de l’histoire et les ressources d‘expression.

Certains thèmes - telles la pêche ou la musique régionale - ont été limités, du fait que d’autres musées de la province en sont chargés : le Musée de Bretagne s’ins- crit, en effet, dans un plan muséographique régional.

Nous avons marqué notre attachement à une conception globale de l’histoire. &lais l’objectif était de présenter, et non de publier. Telles ou telles données d’ordre démographique et économique étaient à présenter, qu’on n’aurait pu rendre specta- culaires qu’au prix d’une grande dépense d’espace ; une importante iconographie s’offrait, dont le déploiement intégral eût pu lasser l’attention. Des consignes de discrétion ont été données, à ces divers Ggards, au technicien de la présentation.

L’klaboration d’un sujet aussi complexe a nécessité le concours de maints experts: géographes, historiens, historiens d‘art, linguistes, ethnologues*, technol~gues~, muséologues, etc. Dans l’impossibilité de les énumérer tous ici, nous nous bornerons à en mentionner deux, en raison de leur importance particulière.

L‘Université de Rennes, d’abord. Plusieurs professeurs de la faculté des lettres ont établi de savantes cartes, apportant aux séquences d’objets ce contexte d’histoire dont nous avons souligné le prix.

Chargé de recherches au CNRS6, René Yves Creston a m i s au service du hiusée de Bretagne sa connaissance incomparable de l’ethnographie régionale, son savoir, son flair de rassembleur de collections, sa foi communicative.

C‘était mieux qu’une faveur du sort d’avoir au-dessus de soi une municipalité comme celle de Rennes. La représentation universitaire y est de tradition. Doit-on à cette circonstance la pleine compréhension, la totale acceptation des sacrifices nécessaires? Toujours est-il que toutes dispositions ont été prises pour assurer aux collections exposées le maximum de protection.

14. MUSÉE DE BRETAGNE, Rennes. Vue g h t - rale de la salle consacrte i la Bretagne moderne. A droite, vitrine du costume et du mobilier: 3 1 m de longueur, fasade en glaces collées for- mant un lkger arc de cercle. Au premier plan, à gauche, grande vitrine “Marine”. 14. General view of the room devoted to modern Brittany. On the right, showcase con- taining costumes and furniture, length 3 5 metres, front of showcase of glass panes cemented together, the whole very slightly curved. In the foreground, to the left, a large showcase on “Ships”.

1. Notamment les responsables de certains dtpartements du Musée des arts et traditions populaires de Paris.

5 . En particulier de hauts fonctionnaires de l‘Administration des ponts-et-chaussées et de la Société nationale des chemins de fer français.

6. Centre national de la recherche scientifique.

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JI. MUSÉE DE BRETAGNE, Rennes. Plan de la salle 1789-1914. Themes varies concernant la période, dont la présentation (fig. j4) constitue la synthèse. I. Signalisation initiale; 2. Pers- pectives historiques ; 3. Présentation topogra- phique des costumes et du mobilier des popu- lations bretonnes durant la pitriode considérée ; 4. Marine : aspects traditionnels ; 5. Marine : aspects industriels ; 6. Agriculture : aspects tra- ditionnels ; 7. Agriculture : aspects industriels : 8. Industrie : aspects traditionnels ; 9. Industrie : aspects modernes ; IO. Equipement domestique traditionnel; II. Religion; 12. Arts du bois; I 3. Arts céramiques ; 14. Littérature populaire ; 13. Musique et jeux; 16. Imagerie; 17. Meubles du pays de Rennes; 18. Savants, tcrivains, artistes ; 19. Albums iconographiques ; 20. Cartes.

jj. Arrangement of the room 1789-1914. Various themes connected with the period are treated, a synthesis of which is shown in fig. ~ 4 . I. Introductory panel; 2. Historical perspec- tives ; 3. Topographical presentation of Breton costumes and furniture during the period ; 4. Traditional aspects of life in a seafaring com- munity ; j. Industrial aspects of life in a seafaring cpmmunity ; 6. Traditional aspects of agricul- ture; 7. Industrial aspects of agriculture; 8. Tra- ditional aspects of industry; 9. Modern indus- try; IO. Traditional domestic equipment; I I. Religion ; I 2. Woodcarving ; I 3. Ceramic arts; 14. Popular lïterature; 15. Music and games; 16. Imagery; 17. Furniture from the region of Rennes ; 18. Men of learning, writers, artists ; 19. Pictorial albums ; 20. Cards.

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satisfaction, car ils ont permis de réal]

La Direction des musées de France et son inspection générale des musées de province ont assuré une importante participation de 1'État. Sur la proposi- tion du Musée des arts et traditions populaires, l'aide financière de la Réu- nion des musées nationaux a été acquise en vue de subvenir aux frais de la récolte ethnographique.

De quelles ressources le musée dispo- sait-il pour concrétiser ce programme ? Certes, comme la plupart des musées, d'un fonds initial d'objets et de docu- ments. Mais bien des achats ont dû être effectués sur le marché d'art, de généreux dons provoqués, des dépôts d'autres mu- sées sollicités et, on l'a vu, des récoltes sur le terrain entreprises.

Ces enrichissements se sont toujours insérés dans le cadre d'un plan. Les col- lections que possède un musée ont leur prolongement idéal dans l'objectif que vise le programme. La chance, le plus souvent, nous a souri dans cet acte de foi et de raison.

L'daboration du projet n'a pas demandé moins de soin. Les illustrations qui accompagnent cet article montreront certaines des solutions techniques adop- tées: aussi nous bornerons-nous ici à quelques commentaires concernant des problèmes d'intérêt plus général.

DONNBES DE L'ARCHITECTURE. La galerie affectée à l'exposition a une surface de 3 5 x 8 mètres et sa hauteur est de 6 mè- tres. On avait installé un chauffage à air pulsé, dont les deux bouches, situées à une hauteur insuf3isante (environ z,j m), ont provoqué des difficultés pour la mise en place de la plus vaste des vitrines7 (fig. J./>. Un éclairage fluorescent d'am- biance avait été obtenu au moyen de tubes dissimulés dans des plafonniers : dispositif qui s'est révélé par la suite inutile, à la différence de celui qui a été réalisé dans les galeries de peintures du premier étage. Les grands stores véni- tiens, dont les hautes baies de la galerie avaient été munies, ont donné toute

r une pénombre des plus favorables à la bonne conservation des costumes exposés.

La figure J J en indique les éléments de fason détaillée. Soulignons que ces derniers ne sont pas distribuésselon un système préétabli de symétrie axiale, mais de manière à refléter aussi fidèlement que possible les enchaînements du programme. . Aussitôt après le panneau signalétique principal, la première vitrine offre cette

7. Pour résoudre ce probleme, on a ménagé le passage de l'air pulsé sous le socle surélevé de la vitrine.

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perspective historique dont nous avons parlé (fig. ~6). Plus loin, une série d'ensembles concernant l'économie (fig. ~ 7 , JS), les techniques, les aspects sociaux (fig. ~ 9 ) , les arts et la littérature populaires (fig. &o,. 61, 62), en regard d'un long panorama du

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j6. MUSÉE DE BRETAGNE, Rennes. Les docu- ments qui composent cette vitrine offrent une perspective historique de la période, subdivisée en séquences qu'illustrent des documents carac- téristiques. Placés sur des panneaux de contre- plaqué peint en deux tons de gris, les documents se situent B des hauteurs et sur des plans diffi- rents. Quatre panneaux de verre soutiennent cette vitrine. 16. The material set out in this showcase gives an historical survey of the period, divided into sections illustrated by relevant reference mate- rial, which is arranged at different heights and on various planes, on plywood panels, painted in two shades of grey. The showcase is suppor- ted by four glass panels.

costume et du mobilier [fig. 63, 64). Pour finir, l'évocation de quelques savants, écrivains et artistes de la période considérée (fig. 6 ~ , 66).

Des effets perspectifs sont ménagés, dont le principal est constitué par le beau groupe des meubles du pays de Rennes, exceptionnellement disposé à l'air libre (fig. 64). Suspendu à 3,45 m du plafond et à 0,75 m du sommet des vitrines qu'il domine, un réseau lumineux crée, pour les précieux objets du groupe "arts et tradi- tions populaires", une ambiance plus intime et recueillie (fig. 67, 69).

VITRINES. Les projets de vitrines se conforment, dans l'ensemble, au programme fonctionnel théorique que propose un article relativement récent de 1\/IUSEUh18,

notamment en ce qui concerne la protection, l'accessibilité, le confort du visiteur.

j7. MUSÉE CE BRETAGNE, Rennes. Une grande vitrine. et- une vitrine-table placées c6te à cBte permettent, pour chaque thtme, de confronter l'aspect traditionnel et le début de l'évolution vers l'ère industrielle. Le rapprochement con- cerne ici l'équipement artisanal et l'équipement machiniste. j7. Large showcase and table showcase placed side by side, so that the traditional aspect of each theme can be compared with the early stages of its development as the industrial era approached. Here the comparison is between craftsman's tools and mechanical equipment.

-

8. Vol. XIII, no I, 1960 : Les vitrifies de mirsée - notamment chap. er, Fonction, p. 24-31, et chap. III, Aspects communs à tous les types, E. Eclairage, p. 43-14.

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78. MUS& DE BRETAGNE, Rennes. Marine tra- ditionnelle: navires de guerre, de commerce et de pêche. Une vitrine voisine montre des types correspondants de la marine industrielle. j8. Traditional sea-craft. Warships, merchant ships and fishing vessels. An adjacent showcase contains corresponding models of types used in the merchant navy. -

j 9 . MUSÉE DE BRETAGNE, Rennes. Équipement domestique traditionnel (cuisine, éclairage, filage domestique). j 9 . Traditional domestic utensils, illustrating methods of cooking, lighting, and home spinning.

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60, 61, 62. hfUS6E DE BRETAGNE, Rennes. Vitrines présentant des pikes et des documents qui se rattachent à l'art et aux traditions popu- laires : art religieux, arts du bois, l i t thture orale. Comme partout ailleurs, le numéro d'inventaire de chaque objet est indiqut. L'une des vitrines porte dtjii, sur une plaquette de glace, le cofn- mentaire géntral dont ont kté dotées, entre- temps, toutes les autres stquences de la prksen- tation : dispositif discret et flexible, qu'on peut renouveler sans peine en cas de nouvelle inter- prttation.

60, 61, 62. Showcases displaying exhibits and reference material relating to folk-art and folk- lore-religious art, woodwork and oral tra- ditions. As usual, the inventory number of each item is shown. One of the showcases contains a glass plate bearing a general explanation, of a type whicli has now been provided in all the other sections of the exhibition. This is an unobtrusive and adaptable device which can easily be changed if it is desired to alter the commentary.

63. MUSÉE DE BRETAGNE, Rennes. Vitrine du costume : détail de la prtsentation. Costumes complets sur mannequins dissimults, coiffes et chapeaux suspendus. Des pieces stpartes sont présenttes au sol, sur un plan inclint. Des él& ments de mobilier - ici, une armoire de GuC- rande - complttent l'évolution stylistique de chaque région. 63. Costume showcase ; detail of presentation. Complete costumes on invisible dummies, with head-dresses and hats suspended. Separate items are displayed on the floor, at an angle. Furniture -in this instance, a Guérande cupboard-round out the visitor's impression of the style cha- racteristic of each region.

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44. MUS& DE BRETAGNE, Rennes. Meubles du pays de Rennes. Rompant avec le principe géné- ral de presentation, on a mis ces très beaux meubles en valeur, à l'air libre, grâce à un sode en formica noir et à des panneaux gris, qui les isolent du reste de la salle. 64 Furniture from the Rennes district. Here an exception has been made to the general prin- ciple followed in displaying exhibits. In order to show these very beautiful pieces to advantage, they have been placed in the open on a black formica platform, against a background of grey panels, so that they form a group apart from the rest of the room.

r--- - I

De même pour la flexibilité, si l'on excepte la grande vitrine du costume et du mobilier, dont la rigidité s'explique par les nécessités du prograxme.

Soulignons que cette dernière vitrine (fig. ~ 4 ) se déploie sur toute la longueur de la galerie ( 3 j m).

L'étanchéité - l'un des cauchemars du conservateur - a été assurée, le plus souvent, de fason parfaite.

La présentation des ustensiles en position d'usage a été favorisée à l'extrême par les dispositifs permettant de suspendre ces objets (fig. 69).

Le dessin est d'une grande Clkgance : supports en glace solide, glaces collées sur une ou plusieurs fasades, etc. La conception particulièrement audacieuse des vitrines

"arts et traditions populaires" n'a pas laissé, toutefois, de poser certains pro- blèmes, notamment en ce qui concerne l'étanchéité, les ressources de suspension, la stabilité. Des améliorations seront recherchées, à cet égard, dans les appli- cations futures du type de vitrine, dont l'un des avantages est de permettre l'éclairage à distance.

ÉCLAIRAGE. Nous avons dit que l'éclai- rage naturel était réduit à la pénombre.

I Quant à l'éclairage artificiel, il obéit à un double principe : dissimulation maximum des sources lumineuses, com- binaison de l'incandescence et de la fluorescence. Utilisé avec discrétion, ce

, mélange des deux grands modes actuels i d'éclairage artificiel en élimine les

inconvénients respectifs : la monotonie de la fluorescence, le découpage à l'em- porte-pièce de l'incandescence.

Les dispositifs permettant de renou- veler les lampes sans pénétrer à l'intérieur proprement dit des vitrines ont donné toute satisfaction.

Un dispositif de télécommande de l'éclairage général a été placé à l'entrée de la salle. Des commutateurs groupés dans un tableau permettent l'éclairage indépen- dant de chaque vitrine.

6,. M ~ ~ É ~ DE B ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ , R ~ ~ ~ ~ ~ . &,ocation des savants, des écrivains et des artistes, dans une vitrine ' des d'histoire. 61. A showcase similar to that used for the historical documents contains reference relating to men of learning, writers and artists.

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COSTUMES. Selon une formule réalisée pour la première fois au Musée de l'homme, à Paris, il y a une vingtaine d'années, les costumes complets ont été présentés dans leur position d'usage, maintenus par des supports articulés et dissimulés. L'absence de mains ou de visages a permis d'élucider de délicats problèmes anthropologiques, non sans laisser carrière à l'imagination (fig. 14, 63).

Les nettoyages et les apprêts des gracieuses et fragiles coiffes bretonnes ont été réalisés par les élèves d'un centre d'apprentissage féminin de Rennes.

ICONOGRAPHIE. Comme l'avait demandé le programme, les éléments iconographiques ont fait l'objet d'une présentation discrète, au moyen d'albums dont le visiteur peut feuilleter les dix volets à double face (fig. 7 0 ) .

CARTOGRAPHIE. Le programme demandait ici encore de la discrétion. Aussi les cartes ont-elles été, pour la plupart, présentées sur des plans incliQés ou dans des albums

Les cartes exposées ont été <essinées d'après des cartes d'étude, elles-mêmes réalisées en esquisse, par les experts scientifiques, sur des fonds spécialement préparés.

(fig- 7')

SIGNALISATION, COMMENTAIRES, NOTICES. Les dispositifs en ont été systématisés avec rigueur: hiérarchie des formats de lettres selon le niveau - nous allions dire le "grade" des textes présentés - typographie harmonisée, etc.

Chaque ensemble d'objets est signalisé - -

par un titre constitué de lettres en relief, fixé sur les parois à l'air libre, ou à l'inté- rieur des vitrines, sur des cartels de pled- glas. A quoi s'ajoutent : a) un commen- taire général concernant l'ensemble, dont le texte est peint sur des plaquettes de plexiglas ; b) des notices pour chaque élé- ment, sur lesquelles le numéro d'inven- taire de l'objet ou du document a toujours été porté (en vue de permettre au visiteur, s'il le désire, de notercette utile référence).

TONALITB. Deux tons de gris - un clair, un foncé - ont seuls été utilisés pour la peinture des menuiseries. Des accents noirs et blancs sont donnés par certaines parties des éléments du mobilier.

Ce système d'une particulière discré- tion permet de mettre en valeur les délicates couleurs des objets, notamment des costumes.

La préparation des autres salles est déjà entreprise. Les travaux seront poursuivis avec toute la diligence que permettront les conditions scientihques, techniques et financièresg.

Dans la salle de la Bretagne royale, se pose à l'état aigu le problème des confron- tations inhabituelles : en l'espèce, les résultats des courants novateurs, d'origine extérieure, véhiculés par la très haute société, en regard de la vitalité des éléments de tradition locale. I1 a été suggéré qu'une première partie de la salle traite de la pers- pective historique, tandis qu'institutions et classes sociales feraient l'objet de la seconde partie.

Dans les salles de la Bretagne ducale et d'Armorique domineront les grandes sculptures et autres éléments lithiques. Mais, toute proportion gardée, il faudra recourir davantage, dans la première de ces salles, au fac-similé de documents écrits d'importance majeure - telles les chartes - et, dans la seconde, aux documents cartographiques.

La salle des premières périodes offrira, dans une forte proportion, le -matériel qu'on a coutume de voir dans les musées de préhistoire et de protohistoire. Avec

_- -

66. MUSÉE DE BRETAGNE, Rennes. Placée prks de la vitrine précédente, une gravure de Gau- guin, hommage au chef de 1'Ecole de Pont- Aven. 66. A Gauguin engraving is hung next to the last-mentioned showcase, as a tribute to the leading artist of the Pont Aven school.

9. Nous avons bénéficié, entre-temps, ' d'un concours aussi compétent que dkvoué, celui de M. François Bergot, nouvel assistant du musée et historien de formation.

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l’aide bienveillante du laboratoire d’anthropologie de la faculté des sciences de Rennes, on s’appliquera à rendre ce matériel parlant. La présentation des conditions naturelles fournira l’occasion de recourir aux blocs diagrammes, moyen à la fois spectaculaire et éducatif.

La dernière salle - celle de la Bretagne moderne - offrira un saisissant dialogue entre témoins de l‘industrialisation planifiée et nouvelles fleurs de la tradition bre- tonne, tel l’étonnant essor des ‘Lbagadousy’lO. La première guerre mondiale y sera évoquée, en tête, par les binious et les bombardes d’un régiment breton, qui résonnèrent dans les tranchées d’Ypres (fig. 72).

.En règle générale, nous nous emploierons à donner plus d‘importance encore que nous ne l’avons fait jusqu’ici à la préparation du programme. Ainsi le technicien pourra-t-il traduire, dans son projet, la nature et les proportions respectives de tous les Cléments du programme, ce qui entraînera des économies de temps et d’argent dans la réalisation.

Offrant matière à la préparation de thèses et de diplômes, se proposant pour la for- mation auxiliaire des étudiants, l’éducation de la jeunesse scolaire et celle des adultes, le nouveau musée est bien à sa place dans cette ville universitaire. Établi au seuil de la Bretagne, il doit permettre d‘initier le touriste à la connaissance du pays ou de fixer les souvenirs que le visiteur en emporte. Création d’une ville en plein dévelop- pement, il illustrera l’essor nouveau de toute une province. Mais cette vocation ne s’affirmera dans tout son éclat qu’une fois le musée achevé, c’est-à-dire lorsque s’en

Io* Orchestres composts d‘instruments tra- ditionnels bretons : tambours, bombardes, binious rénovés et inspirés des y,agpipes” d‘Écosse. révélera la composition d‘ensemble.

THE M U S É E D E BRETAGNE, R E N N E S

by MARIE BERHAUT and GEORGES-HENRI RIVIÈRE

I. Opened in 1957. 2. The historian Lucien Febvre has coined

the word “histoxisant” to designate this sort of narrative view of history as being con- cerned only with political events and great men.

3. Tn France, particularly the MusCe Lorrain, Nancy. A similar programme has been adopted for the Musee de Normandie, vhich is at present being set up at Caen.

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The proposal to establish a Museum of Brittany in Rennes was first put forward in 1947, when the building which had housed the city’s art and archaeological museums since 1860 was being reconstructed. Capital of the province in the days of the monarchy, just as Nantes had been the capital of the duchy, Rennes had a strong claim to be chosen as the site of the new museum. The municipal authorities endorsed the proposal, and it was supported by the Directorate of French Museums. Accordingly, the plans drawn up at that time provided for setting aside a long suite of galleries on the ground floor to house the I\/Iusée de Bretagne (fig. ~ 3 ) while the art museuml was to be on the upper floor.

The plan for the new history museum was ambitious : the idea was to discard the anecdotal, fragmentary approach, with its concentration on events and the “purely historical” side of history,‘ which is still characteristic of many museums of this type, and instead to place more emphasis on the geographical, economic, social and cultural aspects of history, to give a picture of the factors which have determined develop- ment, and to arrange them in chronological order-in other words, to aim at the most satisfactory possible integration of the results of modern historical studies. All this, of course, within the limitations of the possibilities of presentation and the museum’s resources and in the light of the experiments made by history museums in various countries.3

In some respects Brittany is undoubtedly privileged. Although its relief, its wooded countryside, its soil and climate do not differ fundamentally from those of the neighbouring regions, and there is no natural barrier separating it from them, it is one of the westernmost peninsulas of Eurasia-a geographical situation which, in the coume. of the centuries, has sometimes made for isolation and sometimes for expansion.

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Peoples and civilizations followed one another in Brittany, from prehistoric times to the dawn of the Middle Ages. Tenacious local traditions have been affected by French influence. There are marked differences between the coastal fringe and the inland regions, as - there are between French-speaking Upper Brittany and Breton- speaking Lower Brittany. Yet through all these changes and renewals, its distinctive ~ ~ ~ ~ ; n ~ ~ ~ l u ~ i ~ ~ ~ ~ lumineux qui character has been preserved.

The object of the Museum of Brittany will be to reflect the diversity and unity of this region of France through the ages-to show the Brittany of palaeolithic, mesolithic and neolithic times and of the Bronze Age, the Armorica of the Iron Age and Gallo-Roman times, the Duchy of Brittany ushered in by the Celtic im- migration from Britain, Brittany under the kings of France, and Brittany as a part of modern and contemporary France. By way of introduction, a picture of its natural conditions will be given and, by way of conclusion, an idea of the pro- spects for the economic, social and cultural development of the province.

6,. M ~ ~ É ~ DE B ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ , R ~ ~ ~ ~ ~ . \rue zen- semble des vitrines d'arts et traditions POPU-

une

67. General vien- of the showcases on folk-art and folk-lore, with the lighting system which creates an intimate atmosphere.

A section of the museum has been open to the public since 1960, dealing with modern Brittany, from the Revolution of 1789 up to the eve of the First World War.

The Revolution of 1789, agricultural development and the coming of the industrial era, major events in the history of France as a whole, also left their mark on the history of Brittany in this period. But the counter-revolution there was more successful than in other parts of France, and industrialization made less headway. Particularism was more marked in Lower Brittany. The sophisticated regional art which had flourished in earlier periods now gave place to a par- ticularly brilliant folk-art. Oral traditions, both in Breton and in French, remained vigorous. Great writers were born in Brittany-writers whose works brought glory to French literature but who were Breton in spirit. These are, broadly speaking, the historical features of the period on which the museum prograrme is based.

Our first idea was that, in this section, the chronological principle adopted for the programme as a whole should be followed. This would have had the effect of splitting the exhibition into two distinct parts, with the industrial revolution forming a dividing line. We soon saw, however, that this radical way of taclrling the problem would have disadvantages, as it would end in destroying any co-ordinated form of presentation. We therefore adopted a more moderate procedure, which was to give first a historical outline of the period and then to subdivide the bulk of the exhibits under subject headings, more or less fully. illustrated, in an attempt to achieve some compromise between the framework of history and the resources available for presenting our picture.

Some subjects, such as fishing or regional music, have been touched on only lightly, because they are covered by other museums in the province; it should be remembered that the Museum of Brittany is also to be considered as a regional museum.

We have already stated our preference for a comprehensive conception of history. Our object, however, was not to write a book but to set up an exhibition. Certain

68. lCIusÉE DE BRETAGNE, Rennes. Dttail du réseau lumineux compos6 de tubes fluorescents et de spots incandescents. 68. Detail of lighting system, comprising fluo- rescent tubes and incandescent spot-lights.

demographic and economic facts needed to be presented bkt would have required a great amount of space to be shown effectively. There was a large quantity of

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69. MUS& DE BRETAGNE, Rennes. Agriculture traditionnelle, élevage, piche en eau douce. Outils suspendus par des fils de nylon, dans la position de leur utilisation. Eclairage par tubes fluorescents et spots encastrks à lumitre incan- descente, renouvelables sans qu’il soit nécessaire de ptnktrer à l’intkrieur de la vitrine. 69. Traditional agriculture, stock-farming, fresh-water fishing. Tools suspended by nylon threads in the position in which they were used. Lighting by fluorescent tubes and inset incan- descent spot-lighting. Bulbs can be changed without opening the showcase itself.

70. MUSÉE DE BRETAGNE, Rennes. L‘un des meubles à volets en plexiglas constituant un album que le visiteur peut feuilleter. Sur un support en fonte noire s’articulent dix volets destinés à recevoir des documents. Celui que l’on voit ici est consacré aux vues de villes: les constructions nouvelles y sont prtsentées en regard des quartiers anciens. 70 . One of the display units consisting of plexi- glass panels forming an album. The visitor can turn over the panels himself. The support is of cast-iron, painted black, and there are ten hinged panels to hold reference material. In this set, which contains vieas of towns, new build- ings are shown opposite those in the older districts.

I. In particular those in charge of certain sections of the Musée des Arts et Traditions Populaires in Paris.

2. Including senior officials of the Adminis- tration des Ponts-et-Chaussées and the Société Nationale des Chemins de Fer.

3. Centre National dela Recherche Scientifique. 4. To overcome this difficulty, it has been

arranged for the pumped air to pass under the raised base of the showcase.

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illustrative material available but if it had all been shown, the visitor’s attention might have flagged. The technician in charge of the arrangement was instructed to exercise care in all these respects.

The assistance of a large number of experts was needed to prepare the material for an exhibition as many-sided as this-geographers, historians, art historians, linguists, ethnologists,l technologists,z museum specialists, etc. Space does not permit of our naming them all, but, because of their particular importance, special mention may be made of the following.

First, a number of professors and lecturers in the Faculty of Arts of the University of Rennes who prepared ingenious maps to show the historical background to the series of objects exhibited-a point whose importance was mentioned above.

René Yves Creston, a research officer at the CNRSY3 has given the Museum of Brittany the benefit of his exceptional knowledge of regional ethnography, his skill, his collector’s ability, and his infectious enthusiasm.

We were more than fortunate in working under municipal authorities such as those of Rennes. University representation on the council is traditional, which may explain the authorities’ complete understanding and readiness to accept the necessary sacrifices. Whatever the explanation, the fact is that everything possible was done to ensure the best possible protection of the exhibits.

Substantial government assistance was provided through the Directorate of French Museums and its ,General Inspectorate of Provincial Museums. At the proposal of the Musée des Arts et Traditions Populaires (Paris), financial assi- stance was obtained from the Réunion des Musées Nationaux, towards the cost of collecting ethnographic material.

As to the material available to the museum for carrying out this programme, it had, of course, like most museums, a nucleus of exhibits and reference material to start with. Nevertheless much had to be purchased at the ordinary market rates, generous donations were needed, request for loans had to be made to other museums and the local collection of material locally begun.

The acquisitions were made in accordance with a plan, for the lines on which a museum’s existing collections should be expanded are suggested by the overall aim of the programme. In most cases the results of our efforts proved successful.

Great care was also required in working out the details of the scheme. Some of the technical expedients that were adopted can be seen from the illustrations accompany- ing this article. We shall therefore confine ourselves here to a few comments on problems of more general interest.

THE ARCHITECTURAL SETTING. The gallery set aside for this section of the exhibition is 35 metres long by 8 metres wide, and 6 metres high. A hot-air heating system had been installed, but the two air-outlets had been placed too low down (at a height of about 2.5 metres), which made it difficult to set up the largest of the showcases (fig. ~ 4 ) . ~ Diffused fluorescent lighting had been provided by tubes concealed in ceiling fittings. This later proved unnecessary, unlike the lighting system arranged in the picture galleries on the first floor. The large venetian blinds with which the high windows in the gallery had been fitted, have proved entirely satisfactory, making it possible to maintain a subdued light which is excellent for the preservation of the costumes exhibited.

Figure J J shows the layout in detail. It should be noted that the various items are liot arranged in accordance with any pre-established symmetrical scheme but in such a way as to reflect the sequence of ideas in the programme.

The first showcase, which is placed immediately after the main explanatory panel, gives the historical background to which we have already referred (fig. 16). Next, there is a series of grouped exhibits showing the economy of the region (fig. ~ 7 , j 8 ) , the techniques used, aspects of social life (fig. j 7 ) , and folk-art and literature (fig. 60,

61., 62), with a long succession of costume and furniture exhibits (fig. 63, 64) on the other side of the gallery. Lastly, there is a display of material relating to some of the scientists, writers and artists of the period (fig. 6j, 66).

In some instances, exhibits have been grouped as in their normal setting, the main example being the fine group of furniture from the Rennes district-the only items which are not enclosed in a case. An arrangement of lights, hanging at a height of

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3.45 metres from the ceiling and 75 centimetres from the top of the showcases, provides a calmer and more intimate atmosphere for the display of the fine exhibits

. I - in the “folk-arts and folk-lore” group (fig. 6‘7, 68). * .

SHOWCASES. In general, the design adopted for the showcases conforms with the theoretical functional principles set out in an article which appeared fairly recently in MUSEUM,^ especially as regards protection, ease of access and the visitor’s comfort. The cases are also adaptable, except for the large showcase in which costumes and furniture are displayed, where the material to be exhibited made it impossible to introduce much variety in the actual arrangement. It may be mentioned that this showcase runs the whole length of the gallery-3 5 metres (fig. 14).

The problem of sealing showcases-which is one of the museum curator’s night- mares-has in most instances been solved completely satisfactorily.

Everything possible has been done to allow for showing utensils in the posi- tion in which they were used by providing special fittings for suspending them

The design adopted is extremely elegant-the supports are of stout glass, and cemented glass panels are used for one or more of the sides. The outstandingly bold design of the showcases displaying folk-arts and folk-lore, however, gave

(fig. 6‘9).

71. MUSÉE DE BRETAGNE, Rennes. Des cartes à échelle réduite font le point de la situation administrative, tconomique, dtmographique et linguistique de la période considtrée. Celles que l’on voit ici sont prtsentées sur un plan inclint, entre deux glaces à orientation mobile.

71. Small-scale maps showing the adtninistra- tive, economic, demographic and linguistic situation at the relevant period are displayed on a sloping surface between two glass panes which can be set at the angle desired.

the future use of this type of showcase, which has the advantage, among others, that it can be lit from a distance.

LIGHTING. As we have said, the natural light entering the museum has been sub- dued. Two principles have been followed as regards the artificial lighting-that the light sources should as far as possible be concealed, and that incandescent and fluo- rescent lighting should be combined. When used with discretion, this mixture of the two main types of artificial lighting employed today avoids the disadvantages of each-the monotonous impression of fluorescent lighting and the sharp con-

. . . . - . trasts produced by incandescent lighting.

The arrangements for enabling bulbs to be replaced without having to go into the showcases themselves have proved entirely satisfactory.

A device for remote control of the general lighting has been placed at the entrance to the room, and there is also a switchboard by which each showcase may be lit separately.

COSTUMES. Following the system first used at the Musée de l’Homme, in Paris, some twenty years ago, complete sets of clothing are shown as they would be worn, on invisible dummy supports. The absence of hands and faces has made it possible to throw light on difficult problems of anthropology, while leaving scope for the imagination (fig. 14, 6‘3).

The graceful, fragile Breton caps were cleaned and stiffened by the pupils of a girls’ vocational training school at Rennes.

ILLUSTRATIVE; MATERIAL. The illustrative material required by the plan is displayed unobtrusively in albums of ten double-sided leaves, which can be turned over by the visitor (fig. 70).

MAPS. Here, too, an unobtrusive presentation was called for. Most of the maps are therefore shown on a sloping surface, or in albums. They were drawn from survey sketches made by scientific experts on specially prepared backgrounds (fig. 71) .

72. ~ Z U S É E DE BRETAGNE, Rennes. Vitrine- table en glaces collées. Les pieds en mCtal laqué sont munis d’un systkme de réglage, permettant de varier l’inclinaison. Placte à la sortie de la galerie, cette vitrine-table, qui présente biniou et bombarde de la guerre de 1914-1918, annonce la salle suivante, actuellement en prtparation. 72. Table showcase of cemented glass panes. The legs are of lacquered metal, and can be adjusted so as to change the angle of the case. This showcase is near the door leading out of the gallery, and contains Breton bagpipes and bombardons of the 1914-1918 war, forming an introduction to the next room, on which mrork is proceeding.

I. Vol. XII1 (1960) NO. I : AIi~sezlm, S ~ O I J J -

cases, especially Chapter I, Functions, p. 1-9, and Chapter III, Features common to all types, Section E : Lighting, p. I 7-20.

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EXPLANATORY TITLES, CObmïENTARIES AND NOTICES. A strictly standardized scheme has been adhered to throughout the museum, the size of lettering being selected according to the importance of the material, the typography co-ordinated, etc.

The subject of each group of exhibits is indicated by a title in relief, either free- standing, on the walls, or on plexiglass sheets inside the showcases. In addition, there is (a) a general commentary on each group of exhibits, painted on plexiglass, and (b) information relating to each separate item, in which the inventory number of the exhibit is always reproduced, so that the visitor may make a note of it for future reference if he so desires.

COLOUR SCHEME. The only colours used for the painting of the woodwork are two shades of grey-light and dark-with touches of black and white in some of the furniture. This very restrained colour scheme allows the delicate colours of the exhibits, especially the costumes, to be seen to the best advantage.

A start hasalready been made with the preparation of the other rooms, and the work will be carried on as expeditiously as possible having regard to the scientific, technical and financial conditions.1

A problem which arises in an acute form in the room devoted to Brittany under the monarchyis that of showing items in unaccustomed juxtaposition-in this instance, the products of new trends, of external origin, introduced by the highest society, side by side with the vitality of local traditions. It has been proposed that the histo- rical background should be dealt with in the first part of the room, and that material relating to social institutions and classes should be displayed in the second part.

The main features of the rooms devoted to exhibits relating to ducal Brittany and to Armorica will be large sculptures and other stone items. But, within reason, it will be necessary, in the first of these rooms, to make greater use of facsimiles of important records, such as charters, and, in the second, of maps.

Much of the material in the room devoted to the earliest periods will consist of the sort of exhibits that are usually to be seen in museums of prehistory and proto- history. With the kind assistance of the Anthropology Laboratory of the Rennes Faculty of Science, we shall do our best to make this material eloquent. For showing natural features, the opportunity will be taken to use diagrammatic models, a device that is both striking and instructive.

In the last room, which is to be devoted to contemporary Brittany, there will be an effective combination of exhibits illustrating planned industrialization and recent examples of Breton traditional culture, such as the extraordinary development of the ccbagadous’’.?

The introductory group will relate to the first world war, showing the bagpipes and bombardons of a Breton regiment, which were heard in the trenches at \’pres

As a general rule, we shall pay even more attention than hitherto to working out the programme of the exhibition. This will enable the technician to see that his plans make due allowance for the nature and relative proportions of each part of the pro- gramme, thus saving time and money when it comes to be carried out.

The new museum, providing material as it will for those working on theses and diplomas, and seeking to help in furnishing a background for students and in the

(fig. 72).

education of both schoolchildren and adults, is very well suited to a university town. As it is situated on the borders of Brittany, the tourist will be able to gain from it some knowledge of the region he is entering, or to consolidate the impressions he has formed, as he leaves. Being set up by a rapidly developing town it will be a testimony to the new progress being made throughout the province. But this will not be apparent in full force until the museum is completed and the overall plan can be appreciated in its entirety,

[ Trmdated from F r e d ]

I. Meanwhile, we have had the competent and enthusiastic assistance of a new member of the museum’s staff, Mr. Franpis Bergot, is a trained historian.

2. Orchestras composed of traditional Breton instruments : drums, bombardons and Breton bagpipes (modelled on Scottish bagpipe for- mations).