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1 Le projet municipal 2008-2014 UNIS ET SOLIDAIRES La gauche avec Gilles Demailly Démocratie - Solidarité – Ecologie Elections municipales des 9 et 16 mars 2008 La liste « Unis et Solidaires » est soutenue par le Parti Communiste Français, les Verts, le Parti Radical de Gauche, le Mouvement Républicain et Citoyen, le Parti Socialiste.

Le projet municipal 2008

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Le projet municipal 2008-2014

UNIS ET SOLIDAIRES

La gauche avec Gilles Demailly

Démocratie - Solidarité – Ecologie

Elections municipales des 9 et 16 mars 2008

La liste « Unis et Solidaires » est soutenue par le Parti Communiste Français, les Verts, le PartiRadical de Gauche, le Mouvement Républicain et Citoyen, le Parti Socialiste.

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1Pour une Vision d’Amiens

Tout projet municipal qui n’est pas sous-tendu par une vision de la ville n’est qu’un agrégat depropositions grossièrement assemblées, où rien n’est proportionné, qui est toujours le symptômed’une indigence intellectuelle, d’une négligence méthodologique, d’une restriction du cœur et d’unerouerie politicienne qui ne visent que le clinquant, le quantitatif, le coup arrogant et dérisoire : brefqui veut tromper son monde. Anti-démocratique donc. La vision n’est pas un idéal, un modèle qu’un élu brandit pour, d’un même geste, émoustiller lecitoyen devenu spectateur et l’humilier en l’entretenant dans un mépris de soi. La vision estl’affirmation d’un passé articulée à une évaluation critique du présent en vue d’un avenir àinventer ensemble et donc à partager.

C’est pourquoi notre vision d’Amiens est l’expression d’une volonté pleine, totale, douloureuse,de ce que cette ville a été, afin qu’elle puisse devenir ce qu’elle est, modestement, dignement,puissamment. Notre vision d’Amiens vise à tisser des liens avec le monde, là où l’arrogance et la suspicion enont fait une ville livrée à elle-même, close sur soi, en compétition avec les autres villes quil’entourent, ignorante et peu respectueuse de son histoire, craintive à l’égard de ses populationsouvrière et émigrée ; à relier les quartiers, les lieux, les femmes et les hommes de notre ville, là oùl’on tend aujourd’hui à en faire une entité aux membres épars, au centre évidé ; à susciter la paroledémocratique d’une population qui, aujourd’hui, hésite entre sourde exaspération et silence las.

Amiens au monde : se relier pour innover

L’idée directrice est de réinscrire Amiens dans des relations, des partenariats, des jumelages,des réseaux, des filières dans l’ordre de l’économie, de la recherche, des arts et de la culture. - Par des partenariats confiants et respectueux, nous voulons retrouver des filiations, descousinages avec les Flandres, l’Angleterre, l’Italie, nés à l’Antiquité, prolongés au Moyen-âge. - Nous voulons consolider nos fraternités éternelles des temps de guerre avec le Canada, lesEtats-Unis, la Nouvelle Zélande, l’Australie, l’Afrique du Sud. - Nous voulons bâtir un pont dont la France a tant besoin avec l’Afrique du Nord, dont bonnombre de nos concitoyens seront les chevilles ouvrières. - Nous voulons construire une région picarde avec la mise en place de partenariats confiantsavec Saint-Quentin, Abbeville, Compiègne, Beauvais… - Nous voulons replacer Amiens dans une relation ouest-est, Rouen-le Havre-Reims, qui estpertinente économiquement. Le but de cette ouverture au monde et de ce repositionnement régional est de susciter danstous ces domaines, dans tous ces territoires, l’innovation comme moteur du développementéconomique et condition du progrès social.

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Amiens, la ville : se relier pour inventer

Il s’agit de relier les quartiers, les habitants, pour rassembler ce corps social qui, par l’histoireet le long mandat qui s’achève, a été disjoint. - La Somme, axe historique de fondation de notre ville, doit servir à unir de manière cohérente leterritoire d’Etouvie à Camon. Une réflexion sur les passerelles, les ponts sera ouverte afin dedégager des perspectives embrassant tout à la fois le fleuve, la ville, le ciel. - Le réseau ferré permettra, venant d’Abbeville, de relier Etouvie, Montières, la Hotoie, SaintRoch, le Cirque, la Gare, Longueau, dans une articulation avec l’étoile ferroviaire.. - Le réseau en Site Propre reliera Amiens Nord à l’Hôpital Sud en passant par la Citadelle quiverra s’installer l’Université et lèvera ainsi le verrou qui tient à distance le quartier nord du centre.

Il s’agit de constituer un centre vivant, exemple de mixité sociale et culturelle réussie, pôle deconvergence de toutes les énergies, desservi par des transports en commun de qualité, qui devra sedévelopper en retrouvant sa cohérence, son épaisseur et son rythme entre la Citadelle et le Cirque, lagare du nord, la gare Saint-Roch et la Hotoie.

Un travail urbanistique s’attachera à faire retrouver aux places de notre ville leur assiette, leuréquilibre, leur fonction de rassemblement, d’intégration sociale. Le commerce de proximité ainsique certains quartiers à l’identité incertaine pourront, par la création de telles places, en tirer le plusgrand bénéfice.

Ce corps social rassemblé, rééquilibré, lesté par un centre vivant, sera une condition dudéveloppement économique mais pas la seule. En effet c’est la libération d’une paroledémocratique qui reliera, équilibrera, orientera la vie de notre ville. A l’innovation économiqueviendra se joindre l’invention démocratique. Le but dernier de ce maillage du territoire serad’inventer de nouvelles possibilités de vie, de rencontres, de relations, une démocratie dans deslieux où le brassage culturel, la mixité sociale mêleront choralement des paroles savantes,techniciennes, politiques, ouvrières, populaires, artistiques, étrangères, naïves, satiriques, poétiques,ordurières, à accent, riantes, railleuses, critiques. Des voix reconstituées. Bref, picardes ! Des Forums de la Démocratie seront des lieux d’expression démocratique, sorte de foyersactifs qui viendront renforcer la cohésion des quartiers.

Innover et inventer pour créer ensemble notre ville, la libérer de cette honte de soi entretenue partous ceux qui veulent lui plaquer des modèles trouvés ailleurs. Le plus grand reproche que l’onpuisse faire à la gestion qui s’achève c’est que les Amiénoises et les Amiénois ne se retrouvent pasdans nombre de ses réalisations, aussi prestigieuses soient-elles, dont ils ne voient pas la nécessité,et qui restent des corps étrangers que l’on cherche à greffer sur leur ville.Notre vision d’Amiens s’applique à lui faire retrouver et affirmer son histoire, sa géographie, sonéquilibre interne, donc sa singularité. Voulant ce qu’elle a été et ce qu’elle est, elle se relanceraavec confiance dans un avenir à inventer.

Amiens : ville ouverte sur le monde

Nous voulons que notre ville s’ouvre au monde , non pas pour y chercher des modèles à copierservilement, mais pour se retrouver dans ces pays, ces territoires avec lesquels elle a construit sonhistoire et sa singularité depuis des siècles. Nous voulons qu’elle se retrouve chez soi dans lemonde. Nous voulons ouvrir ses quartiers , aujourd’hui repliés sur eux-mêmes, en faisant sauter lesverrous naturels (la Somme), physiques (Citadelle), sociologiques (Henriville-Etouvie), ethniques…pour que notre ville retrouve une consistance.

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Nous voulons ouvrir des lieux de vivante démocratie pour que les Amiénoises et les Amiénoisretrouvent confiance en eux et en leur capacité d’influer sur le cours des choses.

Pour en finir :

- avec ce repli sur soi présomptueux, cet isolement radical, qui font que notre ville, n’ayantpas sa vitalité propre, est obligée d’être (ré)animée, à intervalles réguliers, par quelques quinzainescommerciales et annonces fracassantes,

- avec ce sentiment de lassitude, de résignation, d’être étranger à soi,

nous voulons réveiller une vaillance, peut-être cette colère que Rabelais voyait commecaractéristique de notre région : « la colérique Picardie », qui permette à nos concitoyens de s’ouvrirdes horizons exaltants et à leur mesure.

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2Place et rôle d’Amiens

Place et rôle d’AmiensAmiens est à un moment essentiel de son histoire. Malgré des efforts, elle n’a pas pris la mesure desproblèmes qui grèvent son avenir au premier rang desquels figure la faiblesse de son potentiel decroissance, source d’appauvrissement. Nous avons, plus que jamais besoin, d’une nouvelle politiqueéconomique axée sur l’offre productive innovante et qui repose sur l’engagement de partenairesautour de projets imbriquant recherche, industries et services. Ces partenariats doivent être de plusen plus larges : il est urgent de travailler à bâtir des identités d’entreprises et des biens publics auniveau de la région, du pays, de l’Europe et même du monde.

Le développement économique et l’innovation sont les moteurs du dynamisme d’une ville et de lacréation d’emplois. Sans une activité économique soutenue et tournée vers l’avenir, Amiens ne peutpas espérer créer les conditions d’une amélioration des situations individuelle et collective des seshabitants. Le développement économique est un enjeu primordial pour la ville, les quartiers et tousles Amiénoises et Amiénois. Il conditionne la cohésion sociale et le mieux vivre ensemble. C’estdonc à l’ensemble des habitants d’inventer et de mettre en oeuvre une autre façon de réussir ledéveloppement économique d’une ville solidaire et durable

Il nécessite une intervention lucide des citoyens dans la sphère de production et de consommation.Il faut produire et consommer autrement. L’économie est un champ nouveau pour la démocratiequ’il faut mettre en œuvre et inventer. La nouvelle gouvernance sera le moyen de faire progresserdéveloppement et citoyenneté économiques. L’organisation du commerce de proximité, les circuitscourts de distribution, le commerce équitable, la production de logements et d’énergie, la gestiondes déchets, l’éducation populaire, la culture, sont concernés et probablement d’autres thèmes.Dans un tel contexte, l’économie sociale et solidaire devient un outil important d’innovationtechnique et sociale.

Le développement économique ne peut se concevoir que dans une démarche durable et unchangement complet dans la logique de décision municipale. Il ne s’agit plus d’apporter une toucheenvironnementale à une politique de croissance aveugle qui continuerait à produire, commeaujourd’hui, toujours plus de précarité et d’inégalités, sans soucis des conséquences surl’environnement. C’est au contraire un changement de valeurs pour remettre l’économie au servicede la personne humaine et de son environnement.

La collectivité doit définir une stratégie de développement économique et social. Sa responsabilitépremière réside dans un aménagement de l’espace et une organisation de la mobilité propres àattirer et fixer les entreprises moteurs de développement et créatrices d’emploi. Cette stratégie est

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intimement liée à l’aménagement urbain, à la politique de l’emploi et la formation, aux soutiens auxtransferts technologiques, à la politique culturelle et d’éducation …. Elle peut également soutenirles initiatives de la société civile qui tentent de promouvoir d’autres façons de produire etconsommer

La déclinaison des valeurs de Démocratie, Solidarité et Ecologie en matière de développementéconomique et emploi, suppose la vision d’une métropole urbaine « à taille humaine », généreuse ettournée vers l’extérieur.

1. Une région équilibrée, construite sur un principe fort de réseaux de projetsgagnants/gagnants qui renforce tout à la fois l’identité d’Amiens et de la région. C’estd’abord une affaire de solidarité territoriale en lieu et place des rivalités et de la compétitionentre les villes et plus particulièrement celles de Picardie.

2. Une agglomération et un pays attractifs, soucieux des intérêts de toutes ses composantes etrésolument tournée vers un développement durable garant d’une qualité de viecaractéristique d’une « ville à la campagne ». 

3. Une ville au fonctionnement démocratique et sans prétention dimensionnelle irréaliste etpénalisante écologiquement. Actrice essentielle du bien vivre de sa population et non plussimplement obsédée par son image de pseudo métropole européenne. Un modèle de villeconviviale du XXI° siècle.

Promouvoir la solidarité territoriale.

L’identité d’une ville comme Amiens ne peut se résumer soit à un héritage soit à un projet. Pourautant cela ne signifie pas que les notions d’héritage et de projet devraient être récusées. Celaindique seulement que la question doit être repensée au prisme de l’identité d’Amiens.

Un projet pour Amiens ne peut faire l’économie d’une interrogation renouvelée sur les conditionsde la relation que la ville entend entretenir avec ce qu’elle a depuis toujours pensé et défini commeses altérités. Deux voies opposées s’offrent à elle : la première fait d’Amiens, à rebours de sonhistoire et de son identité composite, une forteresse, en quête de puissance, à l’affût de tout ce quipourrait s’opposer à son calcul. La seconde voie, au contraire, sait que si le projet amiénois aquelque chance d’être partagé, non seulement à l’intérieur mais aussi à l’extérieur, c’est au titre decette ouverture qui a fait d’Amiens une identité généreuse et solidaire.Depuis trop longtemps, la stratégie d’Amiens (tout particulièrement en matière de développementéconomique) se satisfait de la compétition territoriale internationale. C’est une démarche centripète,égoïste et à court terme. Amiens cherchant à capter l’essentiel, voire l’intégralité, des flux entrantsde population au détriment du reste du territoire, génère un effet « aspirateur » qui n’est pasaujourd’hui sans conséquences sur un taux de chômage élevé à côté du déclin du nombre d’emploiset de l’incapacité à en créer. C’est un élément décisif de l’étalement urbain et de toutes lesconséquences environnementales négatives qui en résultent. C’est aussi une attitude« hégémonique » qui entretient la méfiance, la revendication et parfois l’hostilité désastreusesenvers la « capitale régionale ». L’absence de participation d’Amiens aux divers réseaux (nationauxet européens) d’échange de bonnes pratiques dans le domaine du développement économiqueillustre cette vanité méprisante qui lui fait tant de tort.Cet individualisme agressif ne permet pas à Amiens d’exercer ses fonctions de tête de l’armatureurbaine de la région dont elle est la capitale politique et génère une contestation déplorable de sonstatut lui-même. L’existence d’autres villes moyennes dans la région se révèle un handicap dès lorsque cette présence n’est pas mise en réseau pour faire synergie. La relation entre des centres urbainsinégaux n’est pas nécessairement de type « newtonienne », polarisée par les masses économiques enprésence, mais dépendent aussi de la qualité d’organisation interne de l’agglomération centrale (en

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particulier la qualité de la relation entre industrie et université) et à sa capacité à rayonner entransférant l’innovation. Alors qu’Amiens se trouve au centre d’un bassin de chalandise de plus de 500 000 consommateurs,son aménagement urbain de centre ville reste incapable de produire une offre commerciale ouculturelle attractive en raison d’une trop faible fréquentation régionale due à la défiance et àl’hostilité qu’elle suscite.La coopération avec les autres villes se nourrit d’une action concertée très étroite avec les autresinstances politiques (conseil général et conseil régional) investies de compétences décisives en lamatière. Là encore, concurrence et rivalité, sont des éléments négatifs en matière de développement.Amiens ne se fera pas contre, ni même sans, le département de la Somme et la région Picardie. Ilexiste en cette matière des opportunités décisives à saisir dans un contexte historiquement etpolitiquement favorable.

Il est indispensable et urgent de développer des coopérations décentralisées avec d’autres parties dumonde, d’intégrer les réseaux nationaux et européens de développement économiques et de nouerdes partenariats de projet avec les villes de la région (Abbeville, Saint-Quentin, Beauvais,Compiègne).Un axe de compétitivité fort doit être l’export et l’ouverture à l’international des entreprises locales,en particulier les PME-PMI Dans le cadre du dispositif régional d’appui à l’international, l’Etat, lescollectivités locales, avec notamment le réseau consulaire et l’AREX, doivent accompagner lesentreprises dans leur démarche internationale.

L’ouverture et la solidarité territoriales sont des éléments décisifs pour la constitution d’une régionurbaine régionale capable de relever les défis du développement durable et de la qualité de vie.

Développer les conditions de l’attractivité.

Certaines métropoles françaises peuvent être considérées comme européennes, moins par leur poidsdémographique relatif que par les fonctions qu’elles exercent et par une attractivité débordantnettement les frontières nationales (Lille, Strasbourg, Lyon, Marseille, Bordeaux). À un niveauinférieur se trouvent des villes qui méritent l’appellation de métropoles mais qui, ne présentant pasun important rayonnement transnational, doivent donc être considérées comme « moyennes » ourégionales dans l’armature urbaine de la France.En l’état actuel, Amiens n’entre pas dans cette catégorie et en paye les conséquences en termes dedéveloppement économique et social.Les métropoles régionales ont la capacité de se doter de moyens relativement importants pour attirerles entreprises, car elles produisent deux types d'effets d'agglomération pour celles-ci : leséconomies d'échelle et les externalités: biens collectifs, infrastructures matérielles et sociales, main-d'oeuvre qualifiée grâce aux formations (initiales ou continues) existantes, équipements divers,infrastructures technologiques...La métropole régionale dispose d’un avantage particulier sur les grandes métropoles : comme sadimension est réduite, elle limite les lourdeurs, les déperditions et les inconvénients d’unemétropole de taille plus importante.

Toutes les données dont nous disposons, permettent d’affirmer que la région urbaine d’Amiensremplit les conditions a priori pour accéder au statut de métropole et en tirer les avantages qui s’yrapportent. Les échecs patents en la matière tiennent plus de la démarche globale et des méthodesutilisées. Le statut de métropole a toujours été réduit depuis 20 ans à un objectif quantitatifdémographique et autocentré (« l’idéologie de l’optimum dimensionnel » : Amiens 300 000habitants = métropole européenne).

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Il convient de raisonner et d’agir dans le cadre de l’agglomération voire du pays du Grand amiénois(dont il convient de changer son appellation « hégémonique ») – cadre géographique plus conformeà la zone d’emploi. Les cadres politiques et institutionnels actuels de l’agglomération Amiensmétropole et du pays du Grand Amiénois ne correspondent absolument pas à notre volonté dedémocratie. Ils constituent des dénis de justice compte tenu de la confiscation politique du pouvoirde décision par des élus qui excluent toute représentation de l’opposition, du manque de légitimitéd’une assemblée où le poids respectifs des collectivités qui en sont membres est totalementdéséquilibré et du fonctionnement opaque d’une institution fermée aux compétences et aux moyensde plus en plus exclusifs et essentiels. La remise en cause de ces cadres institutionnels constitueune revendication que nous devons poser au niveau national pour que soient modifiées lesconditions de composition et de fonctionnement démocratique des structures de coopérationintercommunale.

Une pratique immédiate et sans illusion suppose, a minima, la mise en place d’un Conseil dedéveloppement représentatif et innovant, chargé de l’élaboration et de l’évaluation d’un Schéma dedéveloppement économique commun et équitable, parallèlement à l’élaboration ou à la révision duSchéma de cohérence territoriale (SCOT), des PLU (Plan local d’urbanisme), PDU (Plan dedéplacements urbains) et PLH (Programme local de l’habitat). Ce conseil doit aussi avoir en chargela mise en place d’une articulation efficace entre l’espace de développement global et les territoirescommunaux ou infra-communaux qui le composent.

1. A ce niveau territorial un facteur d’importance, pour l’attractivité du Grand Amiénois, estl’accessibilité et la capacité à la valoriser dans les réseaux de transport. Cette question vaut àtrois échelles géographiques : celle de l’agglomération et du pays, avec les transportsurbains et interurbains, celle de la région dont la métropole est la capitale et celle des autresterritoires au delà de la région, qu’ils soient français, européens ou mondiaux. Elle concernenon seulement la question des transports publics urbains, du plan de déplacement urbain, duréseau routier autoroutier, du réseau ferroviaire, du réseau aérien, mais surtout celle del’intermodalité. Elle concerne également, bien entendu, la capacité à être en pointe dansl’accès aux nouvelles techniques de communication. Elle concerne aussi l’organisation desservices.Si l’espace amiénois dispose en la matière de nombreux atouts (nœud autoroutier, étoileferroviaire…), ils sont trop souvent peu valorisés. La rénovation du réseau de transportsurbains, du réseau ferroviaire et de l’inter modalité renvoie à d’autres parties de ceprogramme.

2. Un deuxième facteur tient au souci de développer des activités de haute technologie, c’est-à-dire de s’inscrire dans l’économie de la connaissance.Le développement économique de l’espace amiénois doit s’inscrire résolument dans unepolitique de filières.Les filières sont des instruments d’aménagement du territoire calés au plus près des réalitésgéographiques, industrielles et économiques locales. Ces instruments facilitent la mise enplace d’actions collectives structurantes pour le territoire en favorisant le partenariatinterentreprises.

• Amiens est située au cœur d’une région (en liaison avec celle de Reims et du Nord pas deCalais) de production agricole qui est en train de connaître les prémisses d’un profondbouleversement qui affecte dans le même temps les secteurs industriels qui s’y rattachent.Cette révolution technologique se double d’un forte incitation juridique liée auxconséquences du programme européen ReachLa nouvelle réglementation chimique européenne a pour objectif d'offrir au public une meilleure protectionvis-à-vis des substances chimiques intentionnellement produites. Les industries chimiques devront fournirles données de sûreté sanitaire et environnementale sur toutes les substances qu'elles produisent.

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REACH identifiera ensuite les substances chimiques extrêmement dangereuses et les rangera sous laclassification spécifique de "substances extrêmement préoccupantes". Une substance chimique est classéecomme extrêmement préoccupante si elle peut provoquer un cancer , endommager le matériel génétique ousi elle est une toxine de la reproduction . Toute substance qui ne peut être décomposée par la nature(persistante) et s'accumule dans l'organisme des êtres vivants (bioaccumulable), hommes ou animaux, estégalement classée comme extrêmement préoccupante, même s'il n'existe pas de preuve de leurtoxicité.Enfin, les substances connues pour interférer avec le système hormonal (appelées perturbateursendocriniens) sont le dernier groupe de substances pour lequel une autorisation est nécessaire.Un des objectifs de REACH est de s'assurer que les substances chimiques extrêmement préoccupantessoient abandonnées et remplacées par des alternatives appropriées et plus sûres.Il s’agit là d’une formidable opportunité de développement et d’innovation pour notrecollectivité sans beaucoup de situations comparables dans le monde. Amiens cumulel’avantage d’une recherche scientifique avancée en la matière et d’un espace agricole deproximité complémentaire. La maîtrise technologique et sociale de cette filière est unecondition de sa pérennité. Elle doit aussi donner l’occasion de faire évoluer l’agriculture versdes pratiques plus respectueuses des sols, de l’eau, des paysages, de la santé. Tous lestransferts dans l’industrie des agro-ressources sont à développer à partir des pôlesd’excellence de l’UPJV et du pôle régional de compétitivité.

• Le secteur de la santé : le succès de la première greffe du visage effectuée à Amiens a montréau monde entier les capacités du CHU d’Amiens dans certains domaines. Amiens doitaffirmer sa spécialisation dans les secteurs de la santé où la ville possède déjà une expertisereconnue. C’est l’objectif d’un technopôle santé, adossé au CHU et aux facultés de médecineet de pharmacie est à encourager.

• Le passé ferroviaire d’Amiens et l’existence du pôle de compétitivité I TRANS prédisposentla ville à devenir un lieu de recherche et d’innovation dans le domaine des nouveaux modesde transport. Les domaines de l’énergie, des matériaux et de la sécurité spécialementappliqués aux transports peuvent servir d’objet à la création d’un pôle technologique autourde la gare.

• Les services aux personnes (en considérant l’accélération du processus de gérontocroissance)sont à développer à condition de miser sur l’innovation en lien avec le secteur sciencessociales mais aussi scientifique et technologique (santé) de l’UPJV.

3. L’importance décisive accordée à la recherche et à la connaissance dans le projet à longterme de développement économique de la région d’Amiens, nécessite un dynamisme fortde l’université. L’université a des fonctions spécifiques qui dépassent le seul périmètremunicipal mais l’amélioration de ses relations avec la population amiénoise est un objectif àretenir et qui fait partie de notre programme. La définition d’un partenariat entre l’universitéet la ville, dans le respect de l’indépendance des deux parties, est donc un chantier à ouvrir.Il a été malheureusement laissé en friche par l’actuelle municipalité.Les relations entre la ville et son université peuvent et doivent se développer à plusieurstitres.

• Tout d’abord la ville doit réussir l’intégration urbaine des différents équipementsuniversitaires. L’implantation rationnelle et efficace de ces nouveaux équipementsun sur le site de la Citadelle participe de cette ambition. C’est une entreprise décisivepour la ville et pour l’université qui doit être conduite dans la plus grandetransparence, avec le concours et l’intelligence de tous. Cela permettra à terme deregrouper l’essentiel des formations supérieures dans le tissu urbain central et dedonner un nouvel élan à l’activité universitaire. C’est l’ensemble de l’espaceAmiens Nord, Citadelle, Saint Maurice, Montières qui est concerné. Cet efforts’intègre dans celui, plus général, de l’amélioration sensible de la mobilité despersonnes, tant sur la région que sur le pays de l’Amiénois. C’est aussi un facteur quidevra faciliter la construction de logements étudiants.

• La promotion des pôles d’excellence et le soutien à l’émergence de ceux qui peuventvivifier notre singularité et notre projet sont au cœur de nos préoccupations. Ils

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conditionnent l’avenir de notre cité. Ils feront l’objet d’un partenariat avec les autresacteurs directement impliqués (Université, Conseil régional...). Il en va de même ence qui concerne le développement de partenariats avec d’autres universités.L’ouverture de notre ville sur le monde a besoin de celle de notre université. Larecherche scientifique, les transferts technologiques et leur soutien à la dynamiqueéconomique locale constitue la pierre angulaire de notre action. Ils ne concernent passeulement le développement économique, mais alimentent, dans le même temps, ladimension sociale de l’innovation technique pour la démocratie. La constructiond’une citoyenneté compétente sur le terrain de l’économie et de l’écologie d’unepart ; la lutte pour une insertion sociale réussie qui passe notamment par lafacilitation équitable de l’accès à une formation tout au long de la vie d’autre partsont un autre volet essentiel de notre ambition pour les Amiénoises et les Amiénois..L’université doit donc être de plus en plus ouverte sur la cité et au service de tous.

4. Un autre facteur explicatif de l’attractivité des métropoles régionales est le degré dediversification de leur économie.Le bassin d’emploi d’Amiens se caractérise par une forte densité du tissu industriel. Mais letaux de chômage est plutôt élevé.. L’attractivité est ordinaire mais déséquilibrée entre lamétropole et le reste de la zone d’emploi (l’industrie représente 19% des emplois mais lamoitié des emplois industriels de la zone d’emploi se situe sur le territoire d’Amiensmétropole). Les activités sont variées et les services premiers aux entreprises sont présents.Les emplois métropolitains supérieurs (EMS) sont en nombre inférieur à la moyenne de lacatégorie et progressent lentement. Certaines filières connaissent des difficultés sérieuses(automobile, caoutchouc). Le soutient massif à la recherche scientifique, condition del’innovation, doit donner les moyens d’une sécurisation de ces activités. Un potentield’innovation et de RD existe avec la présence de l’ UPJV.Il est possible et souhaitable de conserver et conforter l’existant industriel du bassind’Amiens. Là aussi, on a besoin de circuits courts en matière de production industrielle pourdes raisons de sobriété et de sécurité. On peut envisager une « pénurie » des forces de travaildans l’industrie en raison de l’évolution des savoir faire et de l’adaptation aux nouveauxemplois à côté des métiers classiques. C’est un processus qu’il faut accompagner endéveloppant des projets pour un pôle mécanique et électromécanique à partir de l’ ESIEEnotamment et en particulier une plateforme technologique en appui aux entreprisesinnovantes.Amiens a une carte particulière à jouer avec son unité industrielle de traitement des déchetspour affirmer une présence forte dans la production de carburants liquides et d’amendementsorganiques de haute qualité.

Construire une ville durable du XXI° siècle.

Amiens ne peut prétendre se développer efficacement pour l’épanouissement de ses habitants enconservant une stratégie inhumaine et dispendieuse fondée sur la mise en scène d’opérations deprestige toutes plus inefficaces les unes que les autres. Vingt ans d’une politique de gaspillagerévèlent un bilan coût/avantages particulièrement lourd. Le réalisme et le pragmatisme en lamatière, supposent une transformation écologique de l’économie locale, un soutien appuyé àl’économie sociale et solidaire, ainsi qu’un fonctionnement démocratique exemplaire. Le point de rupture entre les thèses en présence réside dans cette idée fausse selon laquelle l’espaceet le territoire amiénois peuvent être colonisés à perte de vue, la population en augmentationgéométrique, la consommation énergétique sans limites et les impacts sur l’environnement toujours« réparables » techniquement, alors qu’il convient de raisonner en termes de sobriété énergétique,

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de ville compacte, de transports urbains plus rationnels, en insistant sur un modèle dedéveloppement local moins consommateur de ressource (l’objectif d’une réduction de 3% par an dela consommation d’énergies fossiles peut être avancé) et favorisant la qualité de vie.

La réduction de l’empreinte écologique dans la ville permettra la création d’emplois stables etdécents en particulier dans les éco filières (construction d’éco quartiers, réhabilitation de l’habitat,traitement des déchets et des eaux, recyclage et éco mobilité…) .Toute ces activités doivent être ordinairement soumises à une évaluation de leur utilisé sociale etenvironnementale.

Un autre défi de la ville durable réside dans sa capacité à promouvoir d’autres formes solidaires etéquitables de l’économie. Longtemps perçue comme une économie de réparation, ou une économiedes pauvres pour les pauvres, l’économie solidaire est maintenant reconnue comme un modèleéconomique à part entière. Cette conception économique s’affirme notamment comme une réponseadaptée aux grands enjeux du développement durable.L'économie sociale et solidaire, par son importance en terme d'emplois et son influence surl'équilibre économique et social du territoire, doit faire l'objet d'attention et d'actions spécifiquesL’engagement d’Amiens en faveur de ce secteur n’est, aujourd’hui, pas à la hauteur des enjeux.L’objectif est bien ici de changer d’échelle et non pas de soutenir une économie de niche.Ce changement d’échelle passe:

Par la prise en compte de l’économie sociale et solidaire dans les outils généralistesdu développement économique : accueil et accompagnement des créateursd’entreprises, soutien financier, pépinières et hôtels d’entreprises, plate formed’initiatives locales, plate forme de la finance solidaire, maison communautaire del’économie sociale et solidaire.

Par le soutien aux reprises d’entreprises et à la transformation en SCOP des PME dansla perspective du départ en retraite de nombreux dirigeants et fondateurs d’entreprises.La SCOP, ou société coopérative de production, est une entreprise de forme SA ou SARL dont lessalariés sont associés majoritaires et vivent un projet commun en mutualisant équitablement lesrisques et les grandes décisions : désignation des dirigeants, orientations stratégiques, affectationdes résultats.

Par la création de lieux-phares sur l’agglomération gérés par des structuresd’économie sociale et solidaire, qui donne une visibilité à ce secteur (cf. la maison del’économie solidaire de La Chapelle aux Pots). Ces structures veilleront en particulierà l’insertion des personnes par l’économie.

Par le développement d’une formation aux enjeux et à la gestion de l’économiesociale et solidaire, dans les structures de formation initiale et de formationprofessionnelle pour adultes, et par la sensibilisation du grand public à la découvertede ce secteur, notamment au travers d’évènements médiatiques (contacts avecl’institut Jean-Baptiste André Godin de l’ UPJV).

Par le soutien au développement des Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif (SCIC)dans lesquelles la commune et l’agglo pourraient entrer au capital.La Société Coopérative d'Intérêt Collectif (SCIC) est une forme d'entreprise coopérative qui :

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• Permet d'associer autour du même projet des acteurs multiples : salariés, bénévoles,usagers, collectivités publiques, entreprises, associations, particuliers...  tous types de bénéficiaires et depersonnes intéressées à titres divers ;• Produit des biens ou services qui répondent aux besoins collectifs d'un territoire par lameilleure mobilisation possible de ses ressources économiques et sociales ;• Respecte les règles coopératives : répartition du pouvoir sur la base du principe 1 personne= 1 voix, implication de tous les associés à la vie de l’entreprise et aux décisions de gestion, maintien desrésultats dans l’entreprise sous forme de réserves impartageables qui en garantissent l'autonomie et lapérennité ;• A un statut de société commerciale Sa ou Sarl et, en tant que telle, fonctionne comme touteentreprise soumise aux impératifs de bonne gestion et d’innovation ;• S'inscrit dans une logique de développement local et durable, est ancrée dans un territoire,et favorise l’action de proximité et le maillage des acteurs d’un même bassin d’emploi ;• Présente un intérêt collectif et un caractère d'utilité sociale garanti par sa vocationintrinsèque d'organiser, entre acteurs de tous horizons, une pratique de dialogue, de débat démocratique, deformation à la citoyenneté, de prise de décision collective... et par sa vocation d'organisme à but nonlucratif.

 La SCIC concrétise l’avènement en France de la coopération en multi-stakeholders(multisociétariat), permettant d’associer et faire travailler ensemble : 

• Les salariés de la coopérative (comme en SCOP),• Toute personne physique désirant participer bénévolement à son activité (comme enassociation),• Les usagers habituels et les personnes qui bénéficient à titre gratuit ou onéreux desactivités de la coopérative (comme en coopérative de consommateurs),• Toute personne physique ou morale de droit privé qui entend contribuer directement, parson travail ou par un apport en nature, en espèce, en industrie ou par tout autre moyen, audéveloppement de la société coopérative (comme dans les sociétés commerciales classiques),• Toute personne morale de droit public dans la mesure où l'activité et l'intérêt de la SCICentrent dans son champ de compétences (comme dans d'autres sociétés régulant le partenariatpublic privé.

L'ensemble de ces personnes peuvent être associées au capital de la coopérative. En tantqu’associé, chacun participe aux prises de décisions collectives via l'Assemblée Générale de lacoopérative où il s'exprime à égalité de voix avec les autres associés. C'est l'assemblée des associésqui élit en son sein les administrateurs et les dirigeants de la coopérative. Cette Assembléed'associés peut éventuellement créer des collèges pour pondérer les voix entre groupes d'associés.

Par une politique volontariste de développement des Coopératives d’Activités etd’Emploi (CAE) qui réponde aux besoins d’accompagnement des porteurs de projet(notamment les demandeurs d’emploi) souhaitant développer leur activité dans uncadre collectif et mutualisé.La coopérative d’emplois et d'activités est une structure juridique et commerciale, permettantl'intégration d'activités économiques en donnant aux créateurs un cadre salarial et logistique. Elleoffre aux créateurs ou porteurs d’activité un suivi et un cadre collectif pour entreprendre, réduisanta i n s i l e s r i s q u e s l i é s à l ’ i s o l e m e n t .Ainsi, le porteur de projet :

• confie à la coopérative la gestion administrative de son activité,• dispose des conseils des responsables de la coopérative,• dispose d’une structure logistique adaptée à ses besoins,• a la possibilité de mutualiser avec les autres entrepreneurs - salariés des moyens matériels,

des expériences, des marchés,• limite les coûts et les risques de la création,• bénéficie des avantages liés au statut de salarié (protection sociale).

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Dans le même esprit, il est impératif de soutenir l’agriculture et le commerce.

Agriculture : Les relations d’une ville et de sa campagne sont anciennes : elles ont étéparticulièrement fécondes à Amiens. Un renversement du paradigme des rapports de l'humanitéavec la biodiversité s'est opéré au XX° et les rapports de production dans l'agriculture n'ont paséchappé à cette évolution. Le modèle industriel s'est imposé dans la production agricole mêmesi l'agriculture paysanne occupe encore de fortes positions. L'agriculture est le premier champd'actions économiques concerné par la biodiversité. C'est une agriculture de haute technologie.La transparence et l'équilibre économiques, la priorité donnée la sécurité alimentaire deproximité vont de paire. Il s'agit de permettre une agriculture paysanne de bien vivre du fruitde son travail, de bâtir des relations marchandes sur une confiance partagée, de faire en sorteque l'effort public et l'engagement citoyen ne soient pas captés par le profit d'une minorité.

Les actions engagées viseront donc à orienter la filière agricole locale vers une agriculture biodurable, articulation entre une meilleure performance socio-économique (valeur ajoutée etemploi) et une performance environnementale (sécurité et qualité alimentaire, respect despaysages). Les circuits courts de distribution sont une des conditions de la faisabilité du projet :Afin d'accompagner le développement des AMAP (Associations pour le maintient del’agriculture paysanne) et des bio cabas, la ville doit apporter son soutien à ces démarches visantà favoriser l'accès de tous à des produits de qualité distribués en circuits courts.Enfin il faut repenser l'accès au foncier pour permettre le maraîchage et un équilibre entre zoneéconomique et zone agricole. Les baux environnementaux doivent être mis en place pourpermettre l'installation de petites exploitations.

Commerce : Amiens est le premier pôle commercial régional. Pour conforter cette position, ilest indispensable de favoriser le renforcement du centre ville. Des enseignes commercialesdignes du bassin de chalandise d’une métropole urbaine régionale doivent y être implantéespour dynamiser le centre. Contrairement aux idées reçues, la réduction de la place del'automobile en ville ne nuit pas au commerce de proximité. En libérant l’espace public au profitdes piétons, des cyclistes et des personnes à mobilité réduite, on donne une meilleure visibilitéet accessibilité aux commerces et on répond à la demande des habitants qui bénéficient alors ducalme et de la commodité de la proximité pour faire leurs achats. Il faut aider les commerçants àse convertir à l'économie durable, à transformer leurs locaux pour qu'ils deviennent moinsconsommateurs d'énergie. Un guide Commerçant durable à Amiens» pourra être créé.

Il faut dans le même temps développer le commerce de proximité, facteur de renforcement desliens sociaux, d’animation des quartiers et de respect de l’environnement par une réduction desdéplacements. Le droit de préemption des baux commerciaux et la gestion selon des modalitéscoopératives propres à l’économie sociale et solidaire sont des moyens de concrétisation decette volonté.

Le premier poste d'émission de gaz à effet de serre dans le bilan carbone d'un hypermarché,c’est le déplacement des clients! Face à cet urbanisme d'hyper centres commerciaux basés sur le«tout automobile il faut donc soutenir le commerce de proximité, facteur de renforcementdes liens sociaux, d'animation des quartiers de la ville et de respect de l’environnement. Lamultiplication et l’extension des grandes surfaces périphériques doivent être bannie.

L’action du citoyen /consommateur dans les mutations des façons de produire et consommersera encouragée afin de faire progresser la citoyenneté dans le domaine économique. Il fautentendre par là toute action qui permette de mettre en rapport la satisfaction des besoins et les

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moyens mis en œuvre pour les satisfaire. L’organisation du commerce de proximité, les circuitscourts de distribution, le commerce équitable, la production de logements et d’énergie, lagestion des déchets, l’éducation populaire, la culture, sont concernés et probablement d’autresthèmes. Un appel à propositions sera lancé en direction de la société civile et des associations.

Un des moyens efficace de l’exemplarité en matière environnementale et sociale réside dansl’introduction de clauses écologiques dans l’ensemble des conventions relatives à la commandepublique : il faut « éco conditionnaliser » les interventions économiques en intégrant lespréoccupations à la fois sociales et environnementales dans l’attribution des aides directes etindirectes.

1 - Systématiser les achats publics « éco responsables », durables, éthiques etsolidaires pour la protection de l’environnement et de la santé, pour le respect desdroits fondamentaux et la promotion d’un commerce équitable, pour l’insertion etl’emploi des personnes rencontrant des difficultés particulières d’insertion.- Intégrer les préoccupations sociales et environnementales dans l’attribution desaides directes et indirectes aux entreprises : Immobilier d’entreprise, aides auxentreprises aides aux filières par le soutien aux réseaux d’entreprises, conseil auxentreprises pour mettre en œuvre une démarche de développement durable (bilancarbone, plan de réduction des émissions de gaz.. ). Par exemple: pas d'aides aufinancement à des entreprises qui auraient des activités polluantes, liées auxOGM; pas d'aides à l’emploi pour des emplois qui ne seraient pas pérennes, oudans une perspective d'insertion; pas d'aides à des entreprises qui ne remplissentpas leurs obligations en matière de rapport «égalité professionnelle» ; soutien àdes projets d'immobilier d’entreprises uniquement lorsqu'ils sont construits ourénovés en veillant à la prise en compte de toutes les cibles HPE

L’ensemble de ces dispositifs n’a de sens et n’aura d’efficacité que dans le cadre d’une actioncollective enthousiaste. Cela suppose une pédagogie de tous les instants et un fonctionnementdémocratique exemplaire. L’exercice solitaire et partial de la décision politique par desgestionnaires omniscients appartient à une époque révolue, dans le domaine du développementéconomique comme dans tous les autres. Toutes les propositions formulées en matière dedémocratie locale doivent trouver leur application en la matière. Il faut redéfinir les relationsentre politique et économie, la construction d’une citoyenneté nouvelle compétente sur le terrainéconomique est indispensable. Elle ne peut pas seulement s’exercer au niveau de laconsommation mais investir progressivement le champ de la production. Elle doit permettre lamise en œuvre d’une économie de moyens pour satisfaire les besoins de manière équitable. Lecourage, l’intelligence et le savoir-faire des habitants est un élément irremplaçable de toutepolitique d’aménagement et de développement. L’agglomération a payé trop cher « le fait duprince » pour ne pas s’engager résolument dans un autre mode de fonctionnement. Amiens nesera, éventuellement, capitale européenne de la culture que le jour où l’ensemble de ses habitantssera convaincu de l’intérêt de la démarche, construira collectivement le projet et sera l’artisan desa concrétisation et de son succès. Toute autre démarche est vouée à l’échec et au ridicule. Il enva de même pour la reconquête du dynamisme et de la prospérité économiques, facteurs decréation d’emplois et de progrès social.

Une autre ville est possible, c’est aux Amiénoises et Amiénois de l’inventer et de la construire.

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2Un espace urbain pour unir

Tisser notre ville, créer des passerelles, tisser des liens

La ville d’Amiens s’étire sur un territoire très vaste elle est étendue, et peu dense.Il faut la densifiersans l’étaler davantage.Alors qu’elle est traversée d’Est en Ouest par la Somme elle n’est aujourd’hui ni structurée nidéveloppée autour de voie naturelle qui la sépare plutôt qu’elle ne la lie.Elle est également traversée par une réseau ferroviaire peu utilisé dans la structuration desdéplacements et détient le record d’être l’un des plus mauvais réseaux de transports en commun (il aperdu 3 millions de voyageurs en 20 ans pendant que tous les autres réseaux ne cessaient d’engagner)Elle manque cruellement de logements sociaux puisque 7 à 8000 demandes sont insatisfaites.Il faut donc densifier un peu pour construire les logements nécessaires.En matière d'urbanisme et de cadre de vie comme en tous domaines, nous voulons changer deméthode : toute décision doit être transparente.Il doit y avoir consultation au stade des étudespréalables et une information claire sur les coûts et les financements.Nous avons l’ambition que les choix des « grands travaux » qui modifient le paysage urbain pourdes dizaines d'années n’hypothèquent pas l'avenir. Ils doivent donc être faits sans urgence il fautdonner le temps du débat démocratique à tous les projets.Nous voulons casser la spéculation foncière et aider à la rénovation du parc de logements ensoutenant l’ancienne tradition des « castors » et utilisant l’économie sociale et solidaire.Afin de maîtriser l’aménagement la Ville et son Conseil municipal reprendront le contrôle del’aménagement de la ville dont ils ont été dessaisis au profit de la SEM d’aménagement dont lagestion ne permet pas la transparence des choix.De même la Ville redonnera à l’OPAC un véritablerôle d’aménageur

Ainsi, notre ambition est de changer de méthode et de faire de cette ville une ville ou on vie etnon que l’on contemple

I/ Logement : soutenir une politique de logements de qualité, accessibles à tous 

7 à 8000 demandes de logement social sont actuellement en attentes. Les bailleurs sociaux ont troppeu construits depuis 18 ans, par contre de nombreux logements de standing ont vu le jour (de 3000à 4500 euros du m2 !)Alors qu’en 1989 la ville comptait 36% logement sociaux, aujourd’hui elle n’en compte plus que32%.Dans le cadre des opérations ANRU de démolition reconstruction les bailleurs sociaux nonseulement détruisent des logements avant que d’autres ne soient construits mais ils organisent la

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vacance de logements longtemps avant la destruction (comme à la tour bleue )ou même dansl’ensemble de leur parc par « peur » des impayés.

Amiens dont tous connaissent les données : crise de l'offre, crise des prix (tant dans l'accession quele locatif), crise du foncier insuffisant donc cher - essor du logement privé à caractère spéculatif -absence de transparence sur les véritables besoins. Toutes ces données mettent en cause le droit aulogement, droit fondamental.Or, le droit au logement opposable (DALO) s'il engage l'Etat, oblige les communes etintercommunalités à investir dans la production de logementsCela oblige à poser la question de la métropole

• Évaluation et révision du Plan de Déplacement Urbain s’articulant avec le Programme Locald’Urbanisme, évalué et révisé.

• Adaptation du Programme Local de l’Habitat en cours d’élaboration avant son adoption(résolument tourné vers l’avenir (plus d’espaces verts, moins de publicité, jardin public, jeux pourenfants…)

• Mise en chantier du Schéma de Cohérence et d’Orientation Territorial (SCOT)• Politique hardie de réserve foncière

L’objectif est donc de réaliser 8 à 10 000 logements supplémentaires d’ici 2015 (500 logementsLocatifs sociaux par an dont une part significative de logements très sociaux), aux normesHPE.

• Obligation à tout promoteur privé d’inclure 20% de logements aidés dans toute opérationimmobilière (et inversement d'obliger par convention les bailleurs sociaux à inscrire 20% delogements privés) pour concourir à la mixité.

• Opposition aux démolitions systématiques dans le cadre de l’ANRU sans reconstructionpréalables: moratoire immédiat sur les destructions prévues

• Refus de toute vente de logement social tant que le manque sera patent.• Réhabilitation des logements dégradés• Aide significative de la collectivité aux bailleurs sociaux pour construire de nouveaux

logements et singulièrement en centre ville (Mise à disposition du foncier gratuitement ou dans lesmeilleures conditions aux bailleurs sociaux, sur examen des projets, afin de peser sur les prix desloyers.) (Aide à la pierre pour la construction pour accélérer la construction)

• Effort particulier pour le logement Étudiant CROUS (mise à disposition de foncier…)Robien n’a pas construit de logement pour les étudiants comme il l’avait annoncé.

• La ville s’engagera dans un soutien efficace au logement d’urgence (hôtel social,hébergement d’urgence)

• Aide aux jeunes ménages  par une prise en charge des dépôts de garantie, mais aussi descautionnements dont on ne peut interdire légalement la pratique dans le domaine privé.

• la collectivité aidera de manière significative les bailleurs sociaux à promouvoir lesconstructions haute performance énergétique, les quartiers écologiques, et la place du végétal dansla construction, ce qui rejoint notre ambition d'un meilleur cadre de vie pour développer l'attractivitéd'Amiens

• De la même manière elle facilitera toutes les initiatives de nature à isoler les logements, àréduire le coût des charges et à développer les systèmes de chauffages collectifs.

• Un pourcentage significatif de logements pour personnes à mobilité réduite sera présentdans chaque programme

• Politique d’attribution de logements soucieuse de l’intérêt général : Dispositifd’accompagnement social, Faciliter les échanges de logements permettant d’adapter la taille deslogements aux occupants (Libérer les logements sociaux grands utilisés par des retraités pour leurproposer des logements plus adaptés et libérer des logements pour les familles), Question del’hébergement des plus âges dans du semi collectif dans des éco quartier…

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• Incitation financière de la métropole en direction des communes qui n’accueillent pas delogements sociaux.

• l’intervention de l’économie sociale et solidaire sera encouragée dans la production et larénovation de l’habitat. Les modalités, à déterminer, viseront à mettre le futur occupant en positiond’acteur, de rechercher une bonne qualité technique et architecturale, une maîtrise du coût del’habitation.

• Nous organiserons en 2008 des Assises du logement

Toutes ces mesures visent ‡ renforcer le logement social qui, s'il augmente en nombre,diminue en pourcentage dans le parc immobilier. Avec la coopération des autres collectivités(Conseil Général, F.S.L. et PDALPD et Région) il nous faut rendre le logement social moinscher, plus accessible et répondre ‡ une demande toujours forte.

II –Un aménagement de la ville pour unir les quartiers

Amiens peut être structurée autour de la Somme et autour de la voie ferrée avec des stationsurbaines et des transports en commun performants.Son étalement « naturel » et les politiques passées qui n’ont visées qu’à l’atomiser et à réaliser uncentre « ville vitrine » nécessite d’en faire une ville où l’on vit et non que l’on contemple.Il faut réaliser un territoire urbain relié, équilibré, « agrafé » en redonnant une identités auxquartiers en en retrouvant les centralités et affirmer le centre ville comme quartier de vie.Il est nécessaire de faire circuler des autobus en centre ville pour permettre à tous une réelleaccessibilité et de réaliser un réseau de transports en commun performant.Afin de relier les différents quartiers entre eux il faut créer des ponts et des passerelles sur laSomme.L’aménagement de la Somme et ses berges de Longueau à Etouvie permettra d’utiliser la Sommecomme un trait d’union naturel dans la villeAinsi on reliera Etouvie au centre ville en s’appuyant sur cet axe naturel notamment grâce à lacréation d’un nouveau quartier le long de la Somme par transformation de l’actuelle Zone deMontières jusque à Etouvie.La création d’un axe fort de transports en commun devant la Maison de la Culture et la place Vogelen direction des quartiers Nord et de la Zone industrielle permettra un épaississement du centre villeà l’ouest et l’utilisation de la voie ferrée permettra une desserte de la ville Est Ouest.

A - Un cadre de vie

Nous veillerons à recréer un cadre de vie agréable et convivial qui favorise les rencontres et la viedans notre ville et valorise les individus qui y habitent.Il faut assurer les moyens de vivre sereinement.Il faut préserver la singularité de la ville et de ses cœurs d’îlot, espaces de respiration disséminés surl’ensemble du territoire de la ville.Nous voulons réduire la publicité dans la ville.Il faut en réduire la surface et réduire les coûtsélectriques.Il faut édicter un règlement local de la publicité permettant, à l’exemple de Paris, de réduire de 20% la publicité.Nous voulons redonner des espaces à la vie associative, politique, syndicale.

Il faut assurer la tranquillité publique et réaliser un moratoire sur la vidéo surveillanceIl faut: réorienter les missions de la police municipale (dissuasion, présence aux écoles, dans lestransports en communs, comme animateur de rue, ou gardien d’immeuble, dans les jardinspublics…,) former les agents, résoudre le problème d’encadrement

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Il faut développer la prévention et la dissuasion en pensant l’espace public comme facteur de liensocial.

B – Des quartiersLa géographie des différents quartiers de la ville n’est pas figée, elle s’est transformée et setransforme au fil du temps.Afin que les quartiers périphériques ne soient pas des lieux de relégation, mais des lieux de vie ondoit y trouver des commerces de proximité, des espace de parole et de démocratie, des places, deséquipements publics variés (écoles, crèches, poste…) et des transports urbains performantspermettant aux habitants de relier efficacement tous les points de la ville.C’est la présence etl’emplacement de ces équipements qui détermine la centre de gravité d’un quartierIl faut veiller à la présence des espaces verts publics et des jardins ouvriers.Dans chacun des quartiers il existe une question centrale qui définit la problématique du quartier.

EtouvieIci la question centrale est celle du décloisonnement interne et externe avec le problème particulierdes CoursivesIl faut organiser le cheminement le long de la Somme et créer une passerelle piétonne, au dessus dela Somme vers le parc du grand maraisCe quartier bénéficie de financement de l’Agence Nationale de Renouvellement Urbain pourmodifier le quartier (démolition de la tour bleue, démolition de logements rue de Lorraine (sansreconstruction préalable !), démolition et reconstruction d’écoles…) nous procéderons à un examenattentif de la convention et procéderons éventuellement à sa renégociation.Accélérer la construction des écoles, en y intégrant des dimensions de développement durableLa bibliothèque actuellement hébergée dans le bâtiment des coursives sera déplacée et agrandi afinde promouvoir réellement la lecture publique.Une salle réservée à des pratiques d’atelier théâtre et de danse sera installée au CSC.La création d’une halte ferroviaire à Etouvie Montière générera des modifications de circulationdans tout ce quartier.

CitadelleLa ville soutiendra et accompagnera l’installation du Pôle universitaire à la Citadelle (influence surquartiers Saint Maurice et Saint Leu) Cela permettra de constituer un lieu ouvert qui maillera lesquartiers (nord, Saint Maurice, Saint Leu, Saint Pierre).Des Logements étudiant devront être créé en périphérie.Une structure publique de santé sera maintenu sur une partie de l’Hôpital Nord après le transfert duCHRU au Sud.et des logements sociaux y seront également construitsNous agirons sur la continuité « hôpital nord - glacis nord - cœur de la citadelle – square deDarlington – fac de sciences – saint leu.

Amiens NordCe quartier extrêmement doté en bâtiments publics, souffre d’un déficit de réels lieux de viecollective. Nous proposons d’aménager la place du Colvert afin qu’elle devienne une réelle place devie collective, d’animation sportive, culturelle… Afin, notamment d’organiser un accueil décentpour les commerçants et les usagers du marché du dimanche matin…

Victorine Autier,La destruction des tours Alphonse Daudet va déplacer la centralité du quartier vers la Salamandre.Il faut rendre accessible à tous à l‘Étoile du Sud, en y offrant des activités diversifiées.Et permettre à tous les habitants du quartier de fréquenter la Hall des sportsDans le cadre de la zone de marais il faut créer un équipement en lien avec la zone de marais, (dansl’ancienne école ?)

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Il faut réfléchir à la création prévue d’un lotissement de 300 maisons, en débattre et éventuellement,en fonction du projet, décider ou non de le laisser faire ou non.

La ceinture verte.Afin de rendre cette ville plus agréable à vivre nous réaliserons une ceinture verte , pour les piétonset les cyclistes,autour d’Amiens en commençant par la vallée des vignes jusque à Victorine Autieren réalisant progressivement toutes les opportunités foncières

Le mont Thomas.Aménagement en concertation avec les habitants pour préserver la qualité environnementale, enprévoyant un espace de jeux, des espaces verts et en refusant l’implantation d’une pénétrante.

Concentration des loisirs au Zénith-stade de la licorne-MégacitéDans cette zone de nombreux problèmes de stationnement se posent les soirs des événements Nousproposons de les résoudre par une offre de transports en commun conséquente : bus et réactivationde ligne de train (Abbeville-Longueau) avec création de haltes supplémentaires

Elbeuf et Marivaux :Dans chacun de ces quartiers il est nécessaire de créer un centre social

Nouveau quartier à aménager le long de la somme jusque à EtouvieCréation d’un pôle culturel « la Station d’épuration » (type Briqueterie)Piscine secteur ouestQuartier d’habitation et à vocation culturelle

Saint MauriceCe quartier souffre de l’absence d’un espace rencontre qui est à créer.Création d’une passerelle piétonne et cycliste au dessus de la somme en direction du faubourg deHem et du nouveau quartier.

Sud est :Rendre accessible à tous à l‘Etoile du Sud, en y offrant des activités diversifiées.Création d’un foyer Logement

C –du centre villeLe centre ville est aussi un quartier de vie. Au niveau du centre ville, c’est le traitement de lepassage des transports en commun en centre ville permettra de redonner une densité au centre .Il estdonc nécessaire de le réorganiser .Il faut faire de ce centre, un quartier (installer des logements sociaux en ville) avec des voies qui letraversent et non une vitrineIl faut organiser la place Gambetta en véritable forum de la villeIl faut réaménager la place de l’hôtel de ville afin qu’elle permette la rencontre et le débat.Il faut lancer un projet de réaménagement de la place De Bouverie,derrière l’hôtel de ville jusque àla place du marché.En Développant une animation efficace, localisation de commerces et des cafésL’aménagement actuel du centre ville fait mourir le centre ville alors qu’il pourrait s’étendre endirection du cirque et de la Citadelle.

D-Des transports et DéplacementsLe centre ville fonctionne comme un aspirateur à voitures. Il sera bientôt interdit aux transports encommun au profit des automobiles.Nous payons 10 ans de retard dans le développement destransports en commun à Amiens.

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Le réseau de transport est passé de 16 millions à 13 millions d’usagers de 2000 à aujourd’huiIl faut traverser le centre ville pour l’irriguer, le faire vivre, pour reconstruire le centre en animation,en quartier de vie.Les transports en commun sont le lien entre les quartiers, Ils permettent de relier les quartiers entreeux, relier les lieux de distractions, et d’irriguer la villePour être attractifs et dissuasifs par rapport à la voiture les modes de transports collectifs doiventêtre accessibles, réguliers et durablesLe rééquilibrage de la ville sera facilité par les moyens de transportUn réseau de transports en commun performant permettra de lutter contre la fracture de la mobilité.Il faut organiser très vite une révision du PDU (en concertation SEMTA, commerçant, usagers)Il est nécessaire d’augmenter la fréquentation des bus vers un intérêt économique pour plusd’efficacité

Des transports pour déconcentrerL’utilisation de la liaison ferroviaire classique de Abbeville, Ailly sur Somme, Etouvie, Montières,Hotoie, Saint Roch, cirque, gare, la Neuville,Longeau en ré ouvrant des gares et/ou des créant deshaltes permettra de déconcentrer le trafic routier.En créant une halte ferroviaire à la Hotoie nous desservirons la zone de loisirs « Zénith, Mégacité,Stade de la Licorne » et le lycée de la Hotoie.

Des transports pour relier : Transport en Commun en Site Propre-tramway

Les transports en commun s’organiserons autour de deux axes forts :Un axe nord/sud (Zone industrielle- Citadelle-MCA- Hôpital Sud)Un axe est/ouest (Etouvie-centre ville-Longeau)

Révision du Plan de Déplacement Urbain, augmentation de la fréquentation des transports encommun vers un tramway (fer) inter-urbain( La forme est encore à débattre (tram, tram-train, traminterurbain)(Le tram train utiliserait l’étoile ferroviaire avec le pays et pourrait être un outil pouraugmenter la fréquentation. Une étude sera préparée pour la mise en place avec un débat public)Le coût d’un Transport en Commun en Site Propre étant à mettre en en rapport avec les dépensesroutières

Vélo/piétonCréation d’une Ceinture verte piétonne et cyclable autour de la villeSoutien à « Vélo service », et développement du réseau vélo sur la villeCréation de passerelles pietons-vélos pour relier ensemble les quartiers

E - Le stationnement Sur cette question on paye 15 ans d’immobilisme. Nous réaliserons un audit de la politique destationnement.Le développement des transports collectifs aidera réduire les besoins en stationnement en centreville.A l’entrée de la villeDes parkings relais aux entrées de la ville en tête de ligne des transports en commun rapides etréguliers.Quartier autour du centre villeExpérimentation d’une Zone Bleue ou de parking résidentielConstruire des garages pour accueillir les véhicules privés dans les quartiers périphériques du centrevilleParking en centre villeDénoncer la concession de Vinci dès que possible

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Abandonner la construction du parking Jules Verne

F – Plus de lien et plus de convivialité :des places publiques et des ponts sur la Somme.Construire des places publiques équilibrées dignes de ce nom, ouvertes, convivialesRéaménager la place Gambetta en forum de la ville convivial.Refaire la place de l’hôtel de ville pour en faire un réel lieu de vie et de débatRevoir l’aménagement de la place De Bouverie, derrière l’hôtel de villeAménagement de la place du Colvert pour qu’elle devienne une réelle place de vie collective,d’animation sportive, culturelle… trouver le sens du lieu.Organiser une vie collective particulièrement développée le dimanche (loisirs, sports, culture)

Aménagement de la place de la gare Autour de la gare, un verrou à lever

Après le dispendieux traitement sommital de la tour, l’aménagement réalisé extrêmement coûteux etne pourra malheureusement être détruit.Il combine toute à la fois la perte de l’identité de Perret l’absence de toute inter modalité, dans unlieu pourtant destiné aux échanges : la gareIl pose un verrou sur la place y gèle tous les échanges.Nous y créerons les conditions d’une réelle intermodalité train, bus, tam

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3Citoyen dans une ville

solidaire

I - Les solidarités actives

Notre société hyper productive engendre une compétition effrénée et laisse de côté un certainnombre de nos concitoyens du fait de leurs faibles ressources financières, culturelles, familiales,sociales, de troubles divers (maladie, handicap, vieillissement, accidents de la vie...) ou desdiscriminations dont ils sont victimes.Une politique de gauche - solidaire par définition- refuse cette sélection sociale et entreprend delutter contre elle, au minimum d'en combattre les effets, et si possible et le plus possible, d'enenrayer les mécanismes pour empêcher sa reproduction.

Les Amiénois subissent de plein fouet la politique de droite nationale, départementale etmunicipale. Nous avons à faire face à une situation nouvelle, marquée par l'aggravation du contextesocioéconomique et politique.

L'urgence de la situation exige des actions prioritaires et déterminées à destination de la jeunesse,des demandeurs d'emploi, des femmes, des personnes handicapées, des personnes d'origineétrangère, des étrangers, des sans papier, des personnes âgées, des personnes fragiliséeséconomiquement... C'est un principe absolu de respect des droits humains qui doit être sans cesseréaffirmé. Assumons un projet de gauche décomplexé qui n'a pas honte d'aider ceux qui en ontbesoin, à s'en sortir. Sans les « victimiser », il est nécessaire de permettre aux gens de progresserdans leurs démarches, la connaissance de leurs droits, en particulier pour leur insertionprofessionnelle. Il faut permettre aux personnes fragilisées économiquement d'avoir des droits àl'alimentation, à la santé, au logement, au chauffage et à l'énergie, à l'habillement et même droit àl'inhumation dans la dignité.L'accès à la culture, au sport, aux vacances, au progrès technique (informatique, internet) doit êtrefavorisé.

Dans le même sens, il faut mettre en place des outils de lutte contre toutes les discriminations, c'est-à-dire toute privation ou réduction de droit touchant l'individu en raison de son sexe, sa religion, sonapparence, son origine réelle ou supposée ou de façon générale tout autre critère d'appartenancevisant à réduire l'individu à un groupe lui-même discriminé. Réciproquement c'est l'attachement à ladiversité comme richesse qui doit être affirmé. La lutte contre toutes les discriminations se doitd'être sans faille, au même titre que l'aide aux personnes fragilisées économiquement.

Il nous faut déculpabiliser l'aide sociale : le danger aujourd'hui, c'est la non-assistance.

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Pour sortir d'une action sociale municipale actuellement dissuasive et qui ne présente pasd'orientation politique, il faut tout d'abord connaître la situation sociale des Amiénois ainsi quel'ensemble des actions, projets, prestations, interventions de toute nature qui s'additionnent, maissouvent s'ignorent, se chevauchent et quelquefois se contrecarrent sur l'ensemble du territoire. Ilressort de tout cela un besoin de meilleure connaissance partagée du terrain, d'une meilleurelisibilité des analyses et des décisions, d'une meilleure coordination des actions menées.

Cela nécessite donc d'utiliser pleinement le CCAS, de mettre en fonctionnement l'Observatoiresocial local, de faire une analyse annuelle des besoins sociaux (difficile actuellement en raison dumanque de personnel).

1 - Le CCAS

Le CCAS est l'instrument de la politique sociale communale. Il lui revient donc de :

- mener une étude sur la réalité sociale de la commune (appelée « analyse des besoins sociaux » ou« ABS »), celle-ci doit être permanente et donner lieu chaque année à un rapport. Elle sera menéepar l'observatoire social local.- de ces études, seront tirées les orientations de l'action publique qui consisteront à animer uneaction globale de développement social sur le territoire,- le développement social se traduira pour partie par des actions directes (en régie CCAS) :prestations aux usagers, gestion d'établissements ou de services... et, à travers une coordination desacteurs, des dispositifs de délégation, de soutien aux initiatives, d'appel à projets, deconventionnements...A toutes ces étapes, l'ensemble des acteurs seront partie prenante : du diagnostic (ABS) auxsolutions mises en oeuvre et à leur évaluation. L'idée n'est pas de faire de la commune ou du CCASun « centre de pouvoir » et de commandement qui imposerait une politique publique décidée en sonsein, mais de faire au contraire du CCAS un « centre de rassemblement » pour une mise en commundes réflexions et observations, puis un « centre d'impulsion et de soutien » dans une politiqueterritoriale pour mieux identifier et utiliser les ressources, réduire les redondances, combler leslacunes, situer la mission de chaque acteur au mieux de sa compétence, construire descomplémentarités et des partenariats intelligents...Le CCAS n'aura pas pour objet de mettre en valeur une machine bureaucratique outechnocratique mais de mettre en évidence la nécessité et le moyen pour une commune deconstruire une véritable politique sociale.

Création d’une carte individuelle permettant une simplification de l’accès aux services et aux tarifsen fonction du coefficient familial.

Ce qui importe, c'est la volonté politique de la collectivité de se positionner de cette façon surson territoire : non pas avant tout comme gestionnaire (plus ou moins en concurrence avecd'autres), mais comme véritable animateur du territoire.

C'est cette volonté affirmée et mise en application qui donnera le diapason des relations avec lesautres acteurs qui ont aussi à voir et à faire sur le territoire communal : l'Etat, le conseil général, lesinstitutions sociales (CAF,CPAM, caisses de retraite, mutuelles,etc.), les associations (qu'ellessoient plutôt gestionnaires, plutôt de terrain, ou mixtes...), les groupes et les habitants...Quant à la dimension intercommunale, elle ne pourra elle aussi se développer qu'en mettant enavant la volonté politique des élus des différentes communes. Là non plus, l'instrument (CIAS,centre intercommunal d'action sociale) ne devra pas être mis en premier. L'objet n'est évidemmentpas de substituer une politique sociale communautaire aux politiques sociales menées de façon très

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diverse par les différentes communes (y compris avec des trous), mais de compléter celles-ci parune action communautaire sur des aspects spécifiques, là où c'est reconnu comme utile (principe dusubsidiarité).Il s'agira pour les élus d'identifier ensemble des problématiques qui intéressent l'ensemble duterritoire de la métropole et pour lesquels une réponse communautaire est plus pertinente. Ilspourront définir un bloc de compétence dénommé « action sociale d'intérêt communautaire » et soncontenu (par exemple : l'accueil des gens du voyage, la mise en place d'un centre d'information et decoordination gérontologique (CLIC), la création et la gestion d'un établissement spécialisé sur unpublic donné, la définition d'une politique d'hébergement d'urgence et la gestion du dispositifcorrespondant).

2 - Lutte contre les discriminations

Le rapport d'activité 2006 de la HALDE révèle que l'origine demeure le critère le plus souventinvoqué par les personnes victimes de discrimination. Viennent ensuite les critères de santé et dehandicap, l'âge, le sexe, la situation de famille, de territoire, l'activité syndicale, l'opinion,l'orientation sexuelle, les convictions religieuses et l'apparence physique. Selon ce même rapport,l'emploi est le domaine dans lequel le plus grand nombre de réclamations relatives auxdiscriminations s'expriment, suivi des services publics et du logement. Même si le critèreéconomique ne figure pas dans le rapport de la HALDE, il n'est évidemment pas à négliger.

Il nous faudra donc mettre en place des actions en direction des publics susceptibles d'êtrediscriminées, ainsi que des actions en direction des services de la ville dans le cadre de la gestion dupersonnel.

Un(e) délégué(e) sera chargé(e) de la lutte contre les discriminations.

Il faudra notamment :

- Engager une politique de formation des personnels municipaux (en particulier ceux de la police etdes personnels d'accueil) autour de la lutte contre les discriminations.- Développer les associations de médiation interculturelleCréer une structure d'aides aux victimes de racisme, antisémitisme, sexisme, homophobie, ou touteautre forme de discrimination- Mener des actions de lutte contre les discriminations dans l'emploi (sensibilisation desemployeurs, charte de non discrimination) et le logement- Soutenir les actions culturelles porteuses de projet de solidarité- Le Conseil municipal soutiendra toutes les actions visant le principe du vote des étrangers auxélections locales.- Les étrangers feront partis des conseils de proximité au même titre que tous les autres habitants.En effet, les étrangers non ressortissants de l'Union Européenne n'ont pas le droit de vote auxélections locales. Le conseil municipal soutiendra les actions visant à obtenir ce droit et rechercheraavec les intéressés des modes adaptés de concertation et de participation leur permettant d'être descitoyens à part entière de la ville.- Les aides financières accordées par le CCAS aux personnes nécessiteuses, le seront également auxpersonnes sans papier.- Rendre des comptes de cette politique de lutte contre les discriminations au conseil municipal- Des actions de coopération solidaire, notamment avec des villes d'Afrique, seront entreprises enlien avec les associations locales d'immigrés et de solidarité.

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Des clauses relatives au respect des droits humains et à la lutte contre les discriminations doiventêtre incluses dans tous les marchés publics de façon générale dans tous les contrats passés entre lamairie et les acteurs de la sphère privée, associative ou publique. Elles doivent a fortiori s'imposerdans les politiques d'emploi, d'embauche et carrières à l'intérieur de la mairie elle-même.

3 - Parité, femmes - hommes

L'égalité entre les femmes et les hommes est un principe reconnu, il convient de le traduire dans lavie de tous les jours, dans la réponse aux besoins des femmes et des hommes, dans l'organisationmême du milieu urbain. Les femmes vivent la ville différemment, parce qu'en raison des traditionset des normes établies, elles y assurent des responsabilités différentes de celles des hommes. Lamajorité des femmes doivent concilier les tâches familiales et domestiques aux exigences de leurvie professionnelle. Elles ont, conséquemment, moins de temps que les hommes pour s'occuper depolitique, participer aux consultations et prendre toute leur part aux décisions. Exerçant, dès lors,peu d'influence sur la conception des services, équipements et aménagements de la ville, elles sontsouvent mal desservies comme citoyennes : services de garde déficients, rigidité des heuresd'ouverture de services...

Il faut donc aujourd'hui adapter la ville à nos modes de vie actuels et faire en sorte que la ville fasseune plus large place aux femmes, que les citoyennes y prennent part, à égalité avec les hommes.

Dans ce sens des actions seront menées aussi bien au niveau de la municipalité que dans tous lesaspects de la vie et de l'action municipale.- Ainsi les personnels de la municipalité seront formés et mobilisés sur l'égalité des sexes.- La participation des femmes aux consultations sera encouragée. Cela suppose notamment que leshoraires de réunions mais aussi leur durée soient compatibles avec la vie « privée ».- La dimension du genre sera prise en compte de manière transversale dans les actions de lamunicipalité.- Des études prenant en compte la variable du genre seront réalisées par l'observatoire social localafin d'aider à la planification de politiques.- Une attention toute particulière sera portée sur les medias qui contribuent à la communicationmunicipale. Ils devront avoir pour mission d'être attentif à éviter toute forme de stéréotype sexiste etnous veillerons à ce que les publicités dans la ville ne les confortent pas. De plus, nous serontattentifs à ce que les annonces de recrutement de fonctionnaires soient neutres du point de vue dugenre, voire qu'ils encouragent à ce que des fonctions majoritairement occupées soit par desfemmes, soit par des hommes, s'ouvrent au sexe sous représenté.

4 - Une Politique pour les Seniors à Amiens

La proportion de personnes âgées de plus de 60 ans représente, dans le dernier recensement, plus de20% de la population soit plus de 22000 personnes pour la seule ville d'Amiens.L'amélioration constante de l'espérance de vie laisse présager une augmentation de cette proportion.Il s'agit là d'un véritable problème de société qui dépasse largement le cadre d'une politique de laville mais celle-ci doit pouvoir prendre des initiatives innovantes dans le domaine. Des mesuresdécisives devront être prises dans un cadre politique national surtout dans les domaines de la retraiteet celui du financement des dépenses de santé : mais il est utile de voir comment on peut anticiper laprise de conscience au niveau de la ville ou de la métropole.

Il paraît souhaitable d'approcher cette problématique par les deux angles d'attaque complémentaires:- L'aide et l'assistance aux personnes âgées, surtout les plus démunies- La mise en valeur des richesses que représentent ces personnes au moment de la retraite, toutes lesétudes (voir le dernier ouvrage de H. Le BRAS démographe) montrant qu'elles sont de plus en plus

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nombreuses à arriver à cette nouvelle étape dans des conditions de bonne santé et un appétit réelpour rendre des services au-delà de leur période professionnelle achevée. Ces deux aspects de laréalité permettent d'envisager des actions de solidarité entre ces personnes et avec d'autresgénérations, les jeunes en particulier.

Cette politique - qui pourra s'appuyer sur beaucoup d'initiatives déjà existantes ne pourra seconcevoir qu'en coordination, incitation et partenariat avec :- Les collectivités territoriales concernées (Conseil Général particulièrement pour la santé et lesretraites)- Les associations engagées dans des actions à destination de ce public- Les habitants concernés.Cette politique sera plus qualitative (adossée à des valeurs : solidarité, participation, innovationsociale) que quantitative (centrée sur l'aide et les moyens).

A - Conseil des seniors

Au niveau de la Ville et de la Métropole, sera créé un « Conseil des Séniors » chargé :- de recenser les besoins des personnes âgées, souvent isolées. Grâce à cet observatoire, la prioritésera donnée au maintien à domicile, souhait majoritaire des séniors. Cette situation favorise lapoursuite de leur vie relationnelle et sociale.- d'alerter les associations des besoins rencontrés dans le domaine de leur activité.- d'exercer un « Droit de Regard », en lien avec le CCAS, dans les structures accueillant lespersonnes âgées. Des commissions plus ou moins informelles peuvent se constituer pour mutualiserles informations et les actions.

Le rôle d'un conseil des seniors est, bien entendu « consultatif ». Il doit être consulté sur toutes lesquestions relatives aux seniors.Pour ce qui relève de l'aide et l'assistance :- Recensement des personnes concernées et écoute active- Promotion directe ou en partenariat avec les associations d'actions dans les domaines du transport,du logement, des loisirs, de la culture et de l'aide à la vie quotidiennePour ce qui relève de la mise en valeur des ressources :- Mise en oeuvre d'un parrainage : un jeune retraité, un jeune de 18-25 ans et une personne plusdépendante dont le but est la lutte contre la solitude, l'aide matérielle et l'écoute régulière

- Lancements de politiques d'incitation dans au moins deux domaines :

a - Le maintien à domicile. Les études montrent que le maintien à domicile est plus motivant pourles personnes vieillissant et coûte moins cher aux collectivités. Ce maintien à domicile ne peut seconcevoir qu'en augmentant les processus de prévention santé et la stimulation des activitésphysiques et intellectuelles (jardinage, sport, informatique, mémoire, etc.). Cette politique doit êtrecoordonnée avec le Conseil Général.

b - La mise à disposition de savoir-faire. Cela peut concerner notamment l'aide à l'élaboration deprojet professionnel pour les étudiants et les élèves de l'enseignement technique grâce à des anciens« ouvriers, artisans, employés, cadres» devenus « tuteurs » en partenariat avec l'Université et avecle Rectorat. Cela peut concerner la mise en relations de personnes ressources pour les associationsengagées dans le soutien scolaire voire l'enseignement du Français.

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B - Communication des seniors

Cet échange permanent avec les personnes de plus de 60 ans peut être complété par une politique decommunication :- Création d’un cahier participatif et incitatif intitulé « vie des seniors. » dans le journald’information municipale.- Site interactif accompagné d'une politique d'équipement informatique et de formation pour tous lesvolontaires

C - L'hébergement et l'accueil.

Les maisons de retraite, qu'elles soient EHPAD (Etablissements Hospitaliers des Personnes Agéeset Dépendantes) - Résidences médicalisées - Maisons Familiales hospitalières... sont au nombre de11 sur Amiens-ville :

- 4 ont une gestion publique : Maurice Fécan - Les Quatre Chênes - Léon Burkel etMontières.

- 7 sont privées.

Parmi ces dernières, certaines subissent des changements fréquents de propriétaires et lesactionnaires sont nombreux. Leur appétit de profit se répercute sur les résidents et les prix flambent.Cela peut aller jusqu'à 2.800 euros mensuels auxquels il faut ajouter les services : coiffeur,pédicure, lavage du linge, visites médicales... Quand les personnes ne peuvent plus payer, ellespartent... pour où ?

Des mois d'attente et des prix inabordables :Avec plus 6 à 12 mois d'attente en moyenne, seuls ceux qui peuvent s'offrir un hébergementonéreux trouvent une place rapidement. On arrive souvent en maison de retraite quand l'universbascule : désorientation brutale, suites d'une chute... Quand le maintien à domicile n'est pluspossible, les familles sont désarmées. La pénurie de place les oblige à signer n'importe quoi, au bonvouloir des établissements.

Il convient donc de créer un cinquième établissement hospitalier des personnes âgées etdépendantes.

D - L'alimentation et les repas.

Pour les personnes âgées vivant en maison de retraite, bien manger est à la fois un des derniersplaisirs accessibles et un facteur majeur de maintien de la santé. Si l'alimentation des séniors est unepriorité affichée dans tous les discours, en réalité, il y a loin de la coupe aux lèvres. De nombreuxséniors, en particulier les plus de 75 ans souffrent d'une véritable dénutrition. Les causes sontnombreuses : manque d'appétit - mauvaise dentition - tremblement - arthrose des doigts...Quand leservice est confié à une société de restauration collective et que le personnel est débordé, c'est laspirale infernale de la dénutrition. Souvent, le goût est sacrifié au nom de l'aseptisation. Sans peséerégulière et suivi nutritionnel, la malbouffe tue. Souvent, les personnes âgées n'osent pas se plaindrepar peur des représailles.Il faut donc revoir la restauration des maisons de retraite.

5 - Handicap : rendre la ville accessible à tous

La distinction entre personnes valides et non-valides devrait s'estomper pour disparaître dans uneville et une société idéalement accessibles à tous.

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Ce principe doit guider notre action dans le domaine du handicap, car chacun peut bénéficier desactions et réalisations conçues pour rendre la ville accessible, cela gomme aussi les différences (lespersonnes, âgés, les poussettes…). D'ailleurs, chaque personne valide peut passagèrement oudéfinitivement ne plus l'être...La loi prévoit de rendre accessible tous les équipements publics d'ici 2015 : cela vaut notammentpour les écoles et plus généralement, tous les bâtiments municipaux et représente un investissementde plusieurs millions d'euros. L'achèvement du programme en cours doit être avancé à la fin dumandat (2014).

- Les choix d'urbanisme et d'architecture municipaux et métropolitains seront pensés pour faciliterles parcours des personnes non-valides ( planéité des cheminements - pas de rigoles intempestives,pièges pour non voyants et fauteuils roulants...- feux sonores en plus grand nombre...).- La relance du réseau de transports en commun et l'exigence d'une mobilité durable doitobligatoirement s'accompagner d'une mise aux normes de l'accessibilité des moyens de transportsamiénois, sans préjudice du maintien du service de transport adapté.- Les personnels municipaux seront formés à l'accueil des personnes handicapées et des personnes-ressources seront disponibles (LDS par exemple).- La ville et la métropole seront exemplaires dans l'application des mesures en faveur de l'emploides personnes handicapées (6%).- Des places supplémentaires seront créées en CAT.

6 - La tranquillité publique : un droit et une liberté

La sécurité publique est une des bases de la démocratie et constitue une demande sociale sensible etsoumise aux aléas de l'exploitation politicienne du sentiment d'insécurité , des évènementsd'actualité, et au climat d'anxiété sociale.

la police municipale fonctionne aujourd’hui avec plus de 200 personnes, de l'équipement, uneconvention avec la police nationale et un Contrat Local de Sécurité concernant bon nombre decommunes de l’agglomération.Nous réaliserons un audit du service APS pour mettre en lumière les dysfonctionnements signalésliés au recrutement, au manque de formation, aux défaillances de l'encadrement. Il permettra deréorienter les missions vers la restauration du lien social entre les habitants et des missions demédiation et de prévention.Parmi les missions de la police municipale seront privilégiées : la sécurité aux abords des écoles, lasécurité routière et dans les transports en commun.

La vidéosurveillance, dont l'efficacité est très discutée, sera centrée sur les locaux fermés (parcssouterrains) , la régulation de la circulation, et son extension sera arrêtée.Les moyens ainsi épargnés seront consacrés au développement d'une présence humaine dans leslieux publics, les transports collectifs, dans les quartiers, sur une amplitude horaire étendue.

L'aide aux victimes et la réponse aux appels aux secours feront l'objet d'une attention renforcée,particulièrement dans l'intervention sur les situations de violences familiales.

L'action des associations sera appuyée dans ces domaines et également dans le domaine de laprévention des conduites addictives ( drogue, alcoolisme...).

L'urbanisation et l'organisation de l'espace public intégreront les exigences de tranquillitépublique.

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7 – Une offre de santé de proximité

Bien que la santé ne fasse pas partie des compétences premières d’une municipalité, les élus nepeuvent rester indifférents à la situation sanitaire de la population et la mairie peut intervenir sur lesconditions et le cadre de vie (habitat, bruit, circulation…) pour maintenir des services de soins,encourager la prévention, faciliter l’information des citoyens sur les conduites à risque. Grâce à saproximité avec les habitants, la ville reste le lieu privilégié d’intervention pour une politique desanté publique ayant pour objectif d’améliorer la santé pour tous et de réduire les inégalités,notamment dans l’accès aux soins. Une politique qui doit se développer en partenariat avec lesautres collectivités intervenant dans ce domaine et l’Etat.

La nouvelle équipe de gauche « Unis et Solidaires » aura comme priorités de :Maintenir sur le Quartier Nord d’Amiens d’un centre médico social polyvalent et assurant les soinsde première urgenceCréer une structure de coordination des politiques de santé au niveau local associant els différentspartenaires Etat, Conseil Général, Associations.Créer une maison de la santé, lieu d’information, de conseil, et de mise en oeuvre des actions santésur l’ensemble du territoireDévelopper le service de santé scolaire, notamment au niveau de l’école primaireAccompagner la formation initiale et continue des personnels de santé en partenrait avec le ConseilGénéral et le Conseil RégionalCréer une cinquième structure d’accueil pour personnes âgéesAméliorer les dispositifs de prise en charge des personnes âgées à domicile, en collaboration avec leConseil GénéralMettre en place de structures intermédiaires d’accueil et de prise en charge pour adolescents etjeunes toxicomanes et malades mentauxFaciliter les déplacements entre les quartiers excentrés et le centre hospitalier

II – Construire sa citoyenneté dans une ville solidaireSe former, se cultiver, être ensemble, participer à la vie associative

Toute leur histoire le prouve : les amiénois sont ingénieux, bricoleurs, inventifs. Ils débordentd’idées et multiplient les initiatives. Ils montrent une grande curiosité pour l’art et la culture et unepropension à une culture et des formes de divertissement ancrés dans le patrimoine populaire ettournés vers l’autre.Le foisonnement des associations et leur diversité montrent assez la vitalité deshabitants et leur désir d’agir ensemble pour créer des espaces de vie communs et dynamiser laville.La jeunesse de la population est un atout formidable qui ne demande qu’à s’exprimer.Beaucoup d’aspirations restent aujourd’hui lettre morte faute d’écoute, d’attention et de soutien.Ilen est de même des cultures d’origine dont la mosaïque constitue une richesse pour Amiens, et unvecteur de connaissance mutuelle et d’épanouissement collectif. Au lieu de se combattre ou des’annuler, les cultures peuvent créer un mélange moteur pour la ville. Une tradition de résistanceopiniâtre liée aux guerres successives a longtemps isolé les amiénois les uns des autres, et isolé laville du monde alentour. Il est temps de se tourner les uns vers les autres, et d’ouvrir Amiens àl’extérieur dans une attitude de compagnonnage intelligent et respectueux d’autrui.Nul ne doit être empêché de se cultiver parce qu’il manque d’argent, qu’il rencontre des difficultésscolaires ou qu’il vit dans un environnement dégradé. Les enfants sont les premières victimes desinégalités sociales. Or, l’apprentissage des savoirs et de la vie sociale, la découverte des pratiquesartistiques, tout cela doit pouvoir s’opérer dès le plus jeune âge. En ce qui concerne, l’accueil encrèches, la vie scolaire en maternelle et en primaire, l’éducation à la santé, il faut lutter contre les

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injustices, vecteurs de désespérance et d’exclusion.Or la politique de la municipalité de droite dirigée par Gilles de Robien a accentué lesinégalités,étouffé les jeunes talents, désespéré de nombreux porteurs de projets, ignoré la culturelocale, et rejeté dans les marges les cultures étrangères .Elle a contribué à désolidariser lescommunautés,à séparer les territoires, et a empêché le génie propre de la population de s’exprimer.La nouvelle équipe de la Gauche « Unis et Solidaires » propose de renverser la vapeur, de redonnerl’initiative aux habitants et de permettre à chaque amiénois, quelque soit son origine sociale ouethnique, de pourvoir trouver sa place et prendre sa part dans une communauté de projet basée surle droit, le respect et la confiance.

1 - Education/Jeunesse

Amiens est une ville jeune qui n'a pas actuellement de véritable politique en direction de sajeunesse.De plus, le contrat éducatif local est en panne, rien ou presque n'est fait pour les adolescents...Le candidat de la gauche unie sera porteur d'un projet éducatif global, citoyen, solidaire et concertéen direction de la petite enfance, de l'enfance et de la jeunesse, levier pour plus d'égalité et plus dejustice dans la ville.

A - PETITE ENFANCE

Rappelons pour commencer qu'il n'existe pas de service municipal « petite enfance » à Amiens.L'existence d'un « numéro vert » ne saurait remplacer un service d'accueil pris en charge par despersonnels qualifiés et en mesure d'accueillir, d'informer et d'orienter les familles vers des modes degarde adaptés. Nous créerons donc rapidement ce « service municipal de la petite enfance »,nécessaire à la conduite d'une politique ambitieuse pour notre jeunesse.

Devant le nombre de places notoirement insuffisant, il faudra sans tarder augmenter de façonsignificative les possibilités d'accueil des jeunes enfants et veiller à une meilleure répartitiongéographique : par exemple sur Victorine Autier, Elbeuf, Saint-Pierre, les besoins non satisfaits sontimportants. Pour atteindre cet objectif :- Il faudra développer les crèches collectives municipales et veiller à ce que toutes les implantations,actuelles et à venir, soient accessibles aux enfants handicapés.- La construction de crèches en lisière des quartiers sera favorisée de manière à encourager la mixitésociale. De même, une implantation cohérente avec les possibilités de transport en commun estnécessaire.- Une attention particulière sera apportée à la qualité des repas servis dans les crèches(développement de l'alimentation bio). -Nous travaillerons, en concertation avec les familles, à une meilleure adaptation des horairesd'ouvertures des crèches. Les parents qui travaillent tôt le matin, tard le soir ou en horaires décalés(travail partiel) ont besoin d'horaires plus souples.- Nous mettrons en place une évaluation qualitative prenant en compte les qualifications despersonnels encadrant les enfants, en lien avec les subventions municipales. Des personnels qualifiéset un suivi médical approprié sont une garantie de qualité, en particulier pour un bon accès aulangage et une bonne préparation à une scolarité maternelle ultérieure.- Le fonctionnement des conseils de crèches sera revu afin de mieux motiver et mobiliser lesparents, cela afin de mieux associer les familles à la vie des crèches.

Concernant les enfants de 2 à 3 ans, la nouvelle équipe de gauche devra immédiatement engager desdiscussions avec l'inspection académique pour que l'Etat puisse garantir le maintien de l'accueil àdeux ans à l'école maternelle, en priorité dans les quartiers difficiles. La municipalité, quant à elle,

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veillera à ce que les locaux et les matériels des classes de petite section de maternelles soient mieuxadaptés aux jeunes enfants.

Les quelques expériences de classes passerelles qui ont pu exister (voir un essai dans le quartiernord) seront à relancer. La classe passerelle pouvant favoriser, pour les enfants de 2 à 3 ans et danscertaines conditions (notamment la participation de l'Etat par la mise à disposition de personnels), lasocialisation nécessaire à une bonne intégration à l'école maternelle.

B - ACCOMPAGNEMENT EDUCATIF ET PERI-SCOLAIRE DES ENFANTS ET DES JEUNES

Actuellement, il n'y a pas de projet global concernant l'accompagnement éducatif, ni de politiquecohérente d'animation en direction de la jeunesse.Le contrat éducatif local qui devait impulser et fédérer les initiatives est devenu une coquille vide.Le contrat urbain de cohésion sociale est vide de contenu pour l'accompagnement éducatif de lajeunesse.Pour les animateurs municipaux, il n’existe pas de dispositif de formation, notamment permanente.Le recours aux personnels précaires et non qualifiés dans le temps du midi des écoles est fréquent etle taux d'encadrement est trop faible, ce qui ne permet pas de développer de véritables activités avecles enfants. De façon générale, les emplois d'animateurs sont précaires.

La nouvelle équipe « Unis et solidaires » intègrera sans tarder l'accompagnement éducatifpériscolaire dans le projet éducatif global de la Ville. Le but étant de faire vivre le Contrat éducatiflocal en associant tous les acteurs. Cette politique sera naturellement accompagnée d'une action deformation des animateurs.Les partenaires du monde éducatif et culturel, ainsi que les associations d'éducation populaireseront associées à l'élaboration et à la mise en œuvre des activités.L’objectif est de favoriser l'émergence de projets portés par les jeunes, de faciliter l'accès à laculture, au sport, à la citoyenneté.

Ses priorités seront donc de :

- Définir et mettre en œuvre un projet global d'accompagnement périscolaire- Mieux qualifier les personnels de l'animation- Attribuer une carte « jeunes » d'accès à la culture et aux espaces sportifs et ludiques de la ville,couplée avec la possibilité d'utiliser les transports en commun- Rendre les centres de loisirs accessibles à tous.- Soutenir le départ en vacances des plus démunis- Mettre en place d'un « conseil de centre » : espace d'échanges et de véritable concertation,permettant d'associer les parents à la définition du projet éducatif.- Créer d'un espace d'accompagnement des projets des jeunes- Créer d'un nouveau conseil municipal des jeunes à partir du collège.- Soutenir aux associations développant des actions de prévention, de médiation etd'accompagnement scolaire- Créer d'une auberge de jeunesse- Développer des transports en commun le soir et en nocturne

C - Les compétences du maire dans le premier degré

Un projet éducatif global est nécessaire pour la ville il mettra en cohérence les actions conduitesdans le temps scolaire et hors temps scolaire, dans le respect des missions et des compétences desdifférents partenaires.

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La définition des périmètres scolaires doit avoir pour objectif la mixité sociale, qui elle-mêmedépend de la politique d'urbanisme.La politique éducative globale doit consister à organiser une offre scolaire et éducative de qualitépartout (notamment en rénovant les locaux) pour limiter au maximum les demandes de dérogation.La transparence sera au centre de la procédure de dérogation, en déterminant des critères connus detous et en aidant à la décision du maire par la création d'une commission d'examen des demandespar secteur regroupant élus, enseignants, parents.

Si des regroupements ou des fusions d'écoles ne sont pas a priori rejetées compte tenu du contextedémographique, la priorité sera donnée à la proximité et à l'amélioration de la qualité de l'offre deformation ;

Les constructions nouvelles prendront en compte les nécessités de protection de la planète et d'undéveloppement durable (HPE).

Une autonomie sera donnée aux écoles en leur attribuant un crédit forfaitaire et participatif, quipourra être utilisé après décision des conseils d'école pour des projets, et notamment pour dessorties scolaires (classe verte, classe découverte…).

D - Restauration scolaire

Le contrat de délégation de service public passé entre la Ville d'Amiens et la société Avenance(multinationale groupe Elior) pour la gestion et l'exploitation de la restauration scolaire etmunicipale depuis 16 ans, arrive à échéance au 31 août 2008.

Le bilan de la restauration scolaire n'est pas brillant. La qualité des repas est très critiquable : desmenus standardisés à l'américaine (cordon bleu, ketchup, pizza, etc), peu de saveur des aliments,beaucoup de plats en sauce, problème de la liaison froide.

La priorité de la nouvelle équipe sera d'inscrire la restauration collective dans un projet dedéveloppement durable. Servir un repas, ce n'est pas simplement apporter des calories en respectantdes règles d'hygiène, c'est un investissement de santé publique. Pour certains enfants le seul repaséquilibré et sain est celui pris à la cantine. C'est aussi l'école de la prévention et du goût, c'est unacte éducatif qui sous-tend une dynamique sociale et économique.

L'utilisation de produits locaux, frais et de saison, l'introduction d' aliments issus de l'agriculturebiologique seront favorisés, tout en assurant l'accès de tous au service en modulant les tarifs enfonction des possibilités des familles.

Nous garantirons la gratuité de la cantine pour les enfants les plus nécessiteux.

La nouvelle équipe reprendra la maîtrise du système de restauration collective en gérant larestauration en régie municipale. Ce mode de gestion nous permettra de choisir et contrôler latraçabilité des produits, d'aider au développement de filières agroalimentaires biologiques, de mieuxrépondre à la demande des parents et des enseignants, de mieux suivre les difficultés de paiementdes familles et de les aider, de mieux maîtriser le budget pour varier les menus.

E - Education à la santé

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Amiens dispose d’un plan local de santé, cependant le bilan santé n’est pas satisfaisant. Il est àmettre en lien avec les problèmes sociaux du chômage, de précarité, des faibles ressources desamiénois, certaines habitudes culturelles, etc...

Les principales causes de décès sont les maladies et accidents cardio-vasculaires, les cancers. Lescauses externes de morbidité et de mortalité sont principalement les suicides et accidents de la voiepublique ainsi que les maladies respiratoires.

On note à Amiens une part plus importante de décès par suicide (37,8%) que dans la Somme(29,9%) et la Picardie (28,4 %) selon le profil santé de la ville, 02/2006.L'alcoolisme est également à prendre en considération sur le territoire amiénois, notamment surcertains quartiers (Etouvie, Amiens Nord, Faubourg de hem, Marivaux).En ce qui concerne les enfants amiénois, c'est l'obésité qui apparaît comme un problème à prendreen compte.

La nouvelle équipe de gauche dressera, dans un premier temps, un bilan des actions du Plan Localde Santé.

Les problèmes sociaux devront être pris en compte dans les questions de santé

Notamment, nous maintiendrons une structure publique de soins à Amiens Nord.

Des actions devront être mises en œuvre concernant la lutte contre l'alcoolisme.

Pour lutter contre l'obésité des enfants, nous supprimerons tout d'abord tous les distributeurs desucrerie dans les lieux municipaux fréquentés par les enfants.

2 -Arts/Culture/Vie associative

Il apparaît que le champ culturel et associatif amiénois est dominé par : la méfiance à l’égard denouveaux acteurs, la tendance à l’instrumentalisation à l’atomisation, à l’arbitraire, à la rivalitésourde entre tous les acteurs, à l’absence d’interlocuteurs politiques…Il est à remarquer que le désengagement de l’Etat fait disparaître insensiblement la présence d’uninterlocuteur à coté des décideurs locaux et ainsi fait perdre un espace de liberté aux acteursculturels et associatifs. Peut-être faudrait-il affirmer au sein même d’une politique municipale localel’autonomie d’un pôle culturel et associatif qui jouerait en interne le rôle d’interlocuteur« indépendant » ?Mais il doit y avoir des raisons proprement objectives à ce mode de fonctionnement suspicieux de lamajorité actuelle à l’égard de la culture et de la vie associative.Tout d’abord c’est la manière de considérer les associations et la culture comme de simplesinstruments : les associations, instrument pour affirmer, confirmer, conforter, protéger son pouvoir ;la culture, un instrument pour se vendre : une simple vitrine.Ensuite c’est l’absence par la municipalité actuelle de la mise en évidence de valeurs clairementaffichées, et connues de tous, qui fait que règne l’arbitraire des choix, l’incompréhension desacteurs, la rivalité stérile entre ces mêmes acteurs, et à terme l’absence de créativité, d’invention, deproduction de nouveauté.A l’inverse, une municipalité de gauche devra approfondir sa conviction dans la dimensionémancipatrice de la culture et de la vie associative et ainsi l’affirmer. Leur rôle éminent d’inventiond’une démocratie et d’une ville et de dynamisation du corps social. Cette municipalité devraégalement tenir constamment sous le regard de tous ses valeurs afin que ses choix soit clairementcompris.

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A. Arts et cultureL’accès à la culture sous toutes ses formes et la possibilité de pratiquer un art à quelque niveau quece soit, constituent, tout au long de la vie, un facteur éminent d’émancipation. C’est en ouvrant leregard, en se frottant aux autres, en découvrant des musiques inconnues, que l’homme cultive sasensibilité, son désir de vivre et sa capacité d’être au monde. Favorisés par les circonstances liées aumilieu familial et social, certains ont tout en main pour y parvenir. Pour beaucoup d’autres, c’est uncombat, rendu plus difficile encore par les formes de domination abêtissantes que véhiculent desmédias omniprésents.A Amiens, la vie culturelle et artistique propose une offre relativement importante mais très inégale.Les programmations s’adressent souvent aux mêmes catégories, les amiénois sont maintenus dansune forme de passivité culturelle, les équipements culturels travaillent dans leur coin, l’éducationartistique est peu valorisée, la mémoire et les cultures ont été peu considérées.D’excellentes créations s’adressent à une frange réduite de la population, des événements festifs ontperdu leur ancrage populaire, les artistes locaux ne sont pas suffisamment sollicités et mis en valeuret l’accès aux établissements culturels reste trop inégalitaire.De plus, la municipalité de droite a maintenu les porteurs de projets et les associations dans unerelation de dépendance en instrumentalisant les acteurs locaux au service exclusif de sa politique.La défiance s’est installée, le renouveau culturel n’est pas au rendez-vous et aucun priorité clairen’a été définie donnant ainsi le sentiment que la municipalité gouvernée par Gilles de Robien a agiau coup par coup privilégiant les effets de vitrine à une politique de fond.La nouvelle équipe de gauche « Unis et Solidaires » aura pour objectif de restaurer la confianceentre la municipalité et les acteurs associatifs et culturels, de mettre en valeur les talents locaux, defaciliter les rencontres entre les habitants et les acteurs culturels d’ici et d’ailleurs, de créer des lieuxd’exposition, de favoriser les formes émergentes, et de remettre l’éducation populaire au centred’une démarche d’appropriation de la culture par les habitants eux-mêmes.

De l’absence du projet culturel

La question de la définition de la culture

On pourrait croire que l’absence de projet culturel viendrait de l’indifférence politique à l’égard dela culture ou de la simple instrumentalisation de celle-ci. Il nous semble que c’est l’impossibilité àdistinguer fortement la notion de culture qui est en cause. On peut distinguer trois sens de culture.Tout d’abord : ensemble de pratiques humaines qui distinguent des groupes humains (culturejaponaise, culture ouvrière, culture picarde…) Ensuite : ensemble de productions humaines jugéeséminentes par un groupe humain (Platon, Cerventès, Einstein, les hortillonnages…) Enfin : c’est cequi relève de la sensibilité, de l’esthétique : ce qu’on nomme l’Art.

Dès lors que ces trois domaines sont fortement distingués ils font naître trois types de projetsculturels. Dans le premier sens, un projet culturel a pour fin d’entretenir, de faire connaître, de faireaimer un ensemble de pratiques humaines. Le but étant la cohésion sociale, l’affirmation d’uneidentité, l’estime de soi. En résumé l’intégration est l’orientation politique.Dans le deuxième sens, le projet culturel vise à instruire, à former la raison et à s’inscrire dans unegrande histoire de l’humanité En résumé formation et intégration constitue cette orientationpolitique.Dans le troisième sens, le projet culturel a pour fin de développer le goût, de divertir, de

développer un art de vivre et aiguiser un esprit critique. En résumé le divertissement, l’art de

vivre, le développement de l’esprit critique, la démocratie constituent cette orientation politique.

En conclusion, le projet culturel de gauche devra privilégier et affirmer, en terme de moyens,certains de ces champs : intégration, formation, divertissement, art de vivre, démocratie.

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L’individu qui développerait sa personnalité dans chacun de ses domaines présenterait la figure ducitoyen cultivé.

Le problème organisationnel

Dès lors que le projet politique est clairement identifié à partir de ces orientations, il n’est pluspossible qu’un directeur culturel, de manière autonome, soit le seul interlocuteur des acteursculturels.Il faut distinguer trois ordres  : le premier c’est l’ordre du politique : qui affirme d’une façon claireune orientation ; le second c’est l’ordre de l’acteur culturel qui, par son projet artistique, nourrit lesorientations politiques. L’ordre du technique doit, à sa place, construire les conditions de possibilitéde réalisation de ce dialogue bienveillant et critique entre artistes et élus.

Spécificité du champ culturelLe domaine culturel se présente sous la forme d’un agrégat d’individualités, qui fait sa richesse.Mais le problème est celui d’une cohérence, d’une manière de faire tenir ensemble cette diversité.La question de la confiance ne relève pas simplement du champ privé mais ici du champ politiqueet culturel. Comment construire cette confiance ?Dès lors que l’orientation politique est claire, le choix par l’élu d’un projet artistique ne relèveraplus de l’arbitraire. Le suivi du projet sous forme de dialogue ne sera jamais un contrôle mais unenrichissement réciproque des deux projets politique et artistique. Enfin l’évaluation du projet devras’inscrire dans une temporalité plus longue que celle du projet et que celle du mandat de l’élu.La spécificité du champ culturel réclamera certainement une organisation singulière du domaineculturel au sein d’une majorité et une relation nouvelle entre élus, acteurs et techniciens. Laquestion de l’homogénéité entre ces différents partenaires sera très certainement fondamentale.

Quelles sont les fins de l’action culturelle ?

Une production faite dans le cadre d’une résidence et que les élus valoriseront.Un processus de socialisation, d‘épanouissement personnel qui peut ou pas déboucher sur uneproduction.Une production de parole démocratique, d’initiative citoyenne par-delà la production (Un groupeayant travaillé avec un artiste propose par exemple la création d’un jardin public).

Se pose la question de savoir à quel poste budgétaire il revient de prendre en charge l’actionculturelle ?Le social ? Le culturel ? la démocratie locale ?

Il apparaît que l’art serait une condition pour développer la parole citoyenne. L’éducation populaireserait le processus, le chemin pour y arriver. La vie associative serait l’espace privilégié, le milieu,permanent pour que cette parole puisse s’affirmer. La fin dernière étant d’inventer une démocratievivante.

Le foyerIl faut penser des lieux disséminés dans la ville, des foyers, comme lieu de rassemblement, deproximité, de solidarité et comme lieu d’expansion, de propositions, de jaillissement, de recherches,d’inventions.Comment passer du premier moment (rassemblement) au dernier (jaillissement).Le lieu de rencontre informel ne sera pas réglé a priori.L’animateur doit être vigilant et saisir l’occasion de l’initiative (sortir, rencontre, débat…).Ce premier moment s’inscrit dans une temporalité plus ou moins longue.Le second moment exige une très grande réactivité des services municipaux, afin de monter leprojet (des segments courts).

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 Pour une rencontre plus ou moins choisie (exemple la Briqueterie).Donner une subvention pour  permettre au groupe de confirmer son entreprise, de prendreconscience de ce qui le lie et de commencer à réfléchir à l’architecture du lieu qu’il occupe sans enconnaître à priori la finalité (une subvention pour inventer et non produire un objet). On peutimaginer qu’à partir de ce centre artistique, culturel des propositions architecturales et urbanistiquesapparaissent concernant le quartier. A partir d’un budget attribué au conseil de quartier, on peut imaginer un travail de réflexion avec unarchitecte sur le lieu à la fois forum, salle de spectacle, lieu de création…

A Amiens, la vie culturelle est caractérisée par une offre relativement importante mais très inégale.Certains équipements encouragent des créations d’excellence en continuant de s’adresser à descatégories privilégiées, des événements festifs de grande ampleur et de qualité n’associent pas lapopulation, les artistes locaux pourtant très nombreux ne sont pas suffisamment sollicités et mis envaleur, et l’accès aux établissements et l’éducation aux pratiques artistiques restent fortementinégalitaire.

Les priorités de l’équipe de gauche « Unis et Solidaires » seront donc de :- Inciter les équipements culturels de quartier et de centre ville à travailler en réseau en favorisant laparticipation des habitants- Multiplier les lieux d’exposition et d’expérimentation artistiques- Ouvrir les équipements culturels hors des temps de programmation et pendant les vacancesscolaires- Encourager les pratiques artistiques « hors les murs » et les formes émergentes- Favoriser les « résidences » d’artistes dans les quartiers, les écoles, les maisons de retraite- Associer les artistes locaux et la population à l’organisation et au déroulement d’évenements degrande ampleur tels que Le « Festival des Arts de la Rue » ou « Nuits Blanches » - Favoriser les projets culturels interquartiers- Développer les projets de coopération internationale- Mettre en place des filières de formation aux métiers de la culture en collaboration avec lesassociations et les équipements culturels- Encourager le compagnonnage entre des artistes amateurs et des professionnels, desprofessionnels d’ici et d’ailleurs- Privilégier le conventionnement pluriannuel abvec les artistes et les associations culturelles- Créer un grand événement populaire sur le thème de la voix et du chant choral- Créer un festival sur le thème de l’art et du paysage naturel et urbain- Réaliser une encyclopédie vivante de la mémoire collective à Amiens- Encourager la participation critique des publics

Les orientations de la nouvelle équipe municipale nécessitent de modifier les missions de la Maisonde la Culture afin de faire de cette Scène Nationale, un équipement au service de l’ensemble de lapopulation.C’est dans le même sens que seront développées les missions du Musée de Picardie, de laBibliothèue et de Musicaa.

B.Vie associativeLa vitalité des associations amiénoises est l’un des vecteurs essentiels du développement local et du« mieux vivre ensemble ». Ces associations sont actuellement tenues en laisse, maintenues en étatde dépendance et souvent instrumentalisées par le pouvoir en place avec pour résultat de freiner les

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initiatives et de désespérer les porteurs de projets. Certains équipements font défaut et lesassociations manquent d’une instance de coordination indépendante.

Pour lutter contre l’instrumentalisation des structures associatives.1 – Redonner le sens qui présidait à la naissance des structures (office culturel, carrefour descultures)2 – Eviter le recours à l’association comme prestataire de service de la municipalité3 – Inciter à développer la dimension d’éducation populaire au sein des associations (association depêche et éducation à l’écologie …)4 – Favoriser la formulation de propositions citoyennes afin de nouer un vrai dialoguedémocratique : citoyens / élus

Pour lutter contre l’omniprésence et l’omnivisibilité de l’élu qui plonge dans l’ombre et le néantles autresRendre visible par la création de lieux1 - Lieu d’accueil de la jeunesse, des artistes, des nouveaux arrivants (accueillir, se faire connaître,se faire reconnaître, se faire accompagner)2 - Lieu de visibilité, de travail et de rencontres pour les artistes3 - Les places publiques : forum4 - Les sites informatiques : exposition visuelle permanente pour faire connaître les œuvres, lescontextualiser. Trois gestes :

-         relier les associations, les acteurs afin de construire des chemins, des voies dans notreville

-         Libérer les initiatives citoyennes : les voix-         Faire voir, afin de passer du « moi, je veux » au « nous voulons ».

Dans ce domaine, les priorités de l’équipe de « Gauche unie et solidaire » seront de :

1. Créer un centre social et culturel dans le quartier Elbeuf et un dans le quartier Marivaux2. Favoriser la mutualisation des moyens et la coordination du travail des associations

d’éducation populaire3. Mettre en place des conventions pluriannielles avec les associations sur des objectifs

partagés4. Développer la maison des associations (OVACAM, office des sports, Union des comités

de quartier)5. Créer une université populaire et développer des ateliers d’échanges de savoirs -

itinérante6. Favoriser les collaborations avec les équipements culturels et les écoles7. Favoriser l’émergence de lieux de parole et de lieux de réunion8. Soutenir la création d’un journal des associations qui articulerait information et

éducation populaire.9. Organiser un grand événement annuel sur le thème des cultures du monde10. Développer des subventions à l’association pour préparer, pour construire une parole sur

le quartier qui pourra être discuté avec les élus.11. Contractualisé les subventions aux associations sur leurs projets associatifs à trois ans.12. Susciter à l’intérieur des associations, une progression pour passer de l’usager, au

membre et a l’administrateur afin de construire une parole qui prend en compte le toutde la cité.

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3 – Une politique sportive

Amiens Métropole est riche d’un tissu associatif sportif dense, ancien et actif ( environ 60 000licenciés ), dispose d’un réseau d’équipements assez complet, le plus souvent très utilisé, mais quireste parfois inaccessible à certaines catégories de la population faute d’encadrement. Les moyensfinanciers mis en jeu par la métropole sont relativement importants. Toutes les disciplines sportivessont largement représentées et couvrent l’ensemble des niveaux de pratique, de l’amateur qui fait dusport pour son plaisir à l’élite de la compétition nationale.Toutefois, la définition d’un nouveau projet sportif pour Amiens nécessitera de faire un bilan précisde la situation actuelle des pratiques sportives et des besoins des différentes catégories depratiquants : scolaires, loisirs tous âges, handisport, corporatif, compétition amateur,professionnelle.Le manque de démocratie et de concertation qui caractérise la gestion actuelle se retrouveégalement dans le domaine des sports. Il est indispensable de renouer d’autres relations avec lesclubs, leurs dirigeants et l’ensemble des pratiquants, dans un esprit visant à clarifier les rapportsentre la collectivité et les associations.Notre projet global pour la ville donne clairement “ la priorité à l’homme sur le béton ”. Nousestimons que les investissements sont nécessaires mais qu’ils doivent être accompagnés des moyenshumains pour les faire fonctionner au service des utilisateurs : cela n’a pas toujours été le cas sousla municipalité actuelle, notamment en ce qui concerne les équipements sportifs.Le sport est un vecteur important d’éducation et de citoyenneté. Il nous paraît essentiel depermettre à tous de multiplier les expériences sportives, afin de s’accomplir individuellement etsocialement. Pour les jeunes, notamment, lier réussite sportive avec réussite scolaire puisprofessionnelle, associer santé et pratique sportive, émulation sportive et respect de l’autre et desdifférences, contribuera à lutter contre les dérives que subit le monde sportif (marchandisationcroissante de la sphère sportive, dopage, montée de la violence...).Les pratiques populaires et la démocratisation du sport doivent être encouragées sans que celas’oppose à la politique de soutien aux clubs engagés au plus haut niveau des compétitionsnationales ou à l’organisation d’évènements festifs ou amateurs.

Nos priorités :

L’Office des Sports Amiénois ( OSA, ex-OMS) doit devenir le lieu de débat permanent de lapolitique sportive, en permettant aux différents acteurs et utilisateurs des équipements sportifs de serencontrer, de planifier les modalités d’accès aux terrains, gymnases, piscines, etc..., de donner leuravis sur les critères de subvention, de participer aux décisions sur le choix des projets. Cela n’estpas le cas actuellement. L’indépendance du mouvement sportif doit être respectée, ce qui n’empêche pas le partenariatentre la collectivité et les clubs ( conventions à long terme). Néanmoins, la tendance actuelle de lamétropole à pousser au regroupement des clubs, parfois contre leur gré, est critiquable.La métropole soutiendra le sport scolaire, en facilitant l’accès aux équipements.L’animation sportive à l’école sera favorisée, en lien avec le mouvement sportif scolaire.La création d’écoles de sport dans les clubs sera soutenue et leur accès facilité par des bourses-adhésion-équipement en direction des jeunes.Le sport loisirs comme moyen de se maintenir en bonne santé doit être rangé parmi les politiques deproximité et mis à portée de tous.L’accès des personnes handicapées aux installations sportives sera facilité et encouragé.Les liens avec les comités d’entreprise seront renforcés pour permettre le développement de lapratique sportive.La santé des sportifs est devenue un souci pour l’avenir des sportifs eux-mêmes et pour l’avenir dusport en général. Des jeunes et des familles se détournent des clubs et de certains sports en raison de

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la médiatisation de certains comportements. Le développement de la prévention du dopage et descentres sportifs médicaux sera soutenu .L’entretien et le gardiennage des équipements sont à réévaluer à l’issue d’un audit de l’état deséquipements. Une équipe d’entretien et de sécurité des équipements est probablement à créer pourl’agglomération.Les installations sportives de écoles seront rendues plus accessibles hors temps scolaire.

Des propositions :

. Tenue des assises du sport en 2008 puis annuellement, dans le cadre de l’Office de Sportsd’Amiens Métropole qui sera un lieu de débat sur la politique sportive, ses moyens humains etfinanciers et sur l’utilisation partagée des équipements. Bilan des équipements sportifs, notamment de leur état d’entretien et de leur gardiennage. Soutien à toutes les formes de pratique et de discipline sportive, sans les opposer : haut niveaunational, compétition régionale et locale, sport loisir, sport scolaire, sport en entreprise, sport auquotidien, sport santé, sports traditionnels picards.. Les écoles de sport au sein des clubs seront encouragées, notamment par la mise à dispositionde moyens humains (éducateurs sportifs). L’implication des sportifs de haut niveau régionaux auprès des jeunes de tous les quartiers serafavorisée. Les structures de santé des sportifs et de prévention du dopage seront renforcées. Création de parcours de santé de proximité dans les quartiers et dans les bois municipaux.. Construction d’une piscine à l’ouest de l’agglomération. Réalisation d’un gymnase dans le quartier Saint-Maurice. Agrandissement du stade de la Licorne en cas de montée de l’ASC en Ligue 1. Porter la piste d’athlétisme du stade Urbain Wallet à huit couloirs. Proposer la candidature d’Amiens pour accueillir un vélodrome couvert régional. Organisation des Olympiades des quartiers. Organisation de rencontres sportives avec les villes jumelées

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4Finances

GERER LA VILLE ET L’AGGLOMERATION AVEC SERIEUX ET EXIGENCE

Bien gérer une ville est une nécessité, mais aussi une condition de la réussite des projetsmunicipaux.Avec environ 4000 agents permanents et temporaires, près de 500 millions d’euros de budget(fonctionnement et investissement, y compris les budgets annexes ) la ville d’Amiens et AmiensMétropole sont avec l’hôpital, le premier employeur de l’agglomération.A ce titre, leur gestion se doit d’être professionnelle, exigeante et transparente car au service dela population.

Notre engagement sera donc de concilier un niveau de service élevé en direction des Amiénois, unrythme d’investissement soutenu, tout en gardant une maîtrise rigoureuse des équilibresbudgétaires.Tout cela pour ne pas alourdir ni l’emprunt, ni la fiscalité dans des proportions qui pourraients’avérer insupportables pour les budgets municipaux et métropolitains et donc pour lescontribuables amiénois.Les choix budgétaires de notre équipe viseront à une utilisation des deniers publics économe,durable et bannissant tout gaspillage.

C’est d’autant plus nécessaire que le contexte des politiques budgétaire et économique nationalesest incertain :- une réforme de la fiscalité locale et notamment de la taxe professionnelle, qui est la principaleressource de l’agglomération, est annoncée pour 2008, après les élections municipales, avec deseffets à attendre dès 2009 ; nous nous impliquerons dans le débat national pour que soit instauréeune fiscalité locale plus juste, tenant compte à la fois des ressources des contribuables et de la partgrandissante des actifs financiers des entreprises.- l’accélération de la réduction des dépenses publiques qui aura pour conséquence la baisse desdotations d’Etat : la France devant respecter les objectifs fixés par l’Europe, le gouvernement dedroite cherche à entraîner les collectivités locales dans son sillage pour participer à la diminutionglobale des dépenses publiques. Une telle orientation est contraire à la constitution qui prévoitl’autonomie financière des collectivités locales, et incohérente car ces dernières ne créent pas dedéficit budgétaire et réalisent même 70% de l’investissement public du pays ;- une baisse annoncée des subventions européennes ;- une légère reprise des taux d’intérêt qui rendra l’emprunt plus cher ; la hausse du coût del’énergie, du carburant, du chauffage, des matières premières qui pèseront sur les budgets defonctionnement.

Par ailleurs, l’équipe municipale en place a lancé des investissements coûteux et parfois inutiles ounon-prioritaires par rapport aux besoins des Amiénois, en recourant à l’emprunt, ce qui accroît pourun temps l’endettement par habitant.Un audit des finances de la ville, de l’agglomération et de leurs “ satellites ” : SEMAA, SUSI,

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SEMTA, OPAC sera réalisé dans des délais très courts pour informer les Amiénois, en toutetransparence, sur la situation financière et vérifier les capacités futures de notre collectivité.

Quelles mesures proposons-nous pour faire face à la situation, améliorer les marges de manoeuvreet mettre en œuvre notre projet ?

Tout d’abord, la méthode de gestion est importante. En cohérence avec les valeurs quistructurent notre projet ( démocratie, solidarité, écologie), il faut se donner le temps de fairedes choix pour garantir une dépense durable.En effet, combien de fois les Amiénois ont pu constater que des choix précipités et non concertésdémocratiquement, décidés par la majorité actuelle ont conduit à des gaspillages ?

Nous rechercherons également de nouvelles ressources dans une sobriété de la gestion quotidiennedes services municipaux : les dépenses de fonctionnement mettant en jeu l’énergie, lesdéplacements feront l’objet de bilans d’évaluation afin de programmer les investissements et lesréorganisations nécessaires à des économies durables( bilans carbone, plan de déplacementd’administration, équipements alimentés en énergie renouvelable, papier recyclé, dématérialisationdes opérations administratives...).Ces nouvelles orientations seront concertées et échelonnées sur la durée du mandat mais devrontaboutir à une réduction d’un quart de ces dépenses dans l’ensemble des services (5% par an).

De même, les dépenses de communication protocolaire et les frais de réception serontconsidérablement réduites.

Les services délégués au privé (restauration scolaire, stationnement, enlèvement des déchets...)seront audités pour vérifier si le rapport économique et social de ces délégations est favorable à lacollectivité. Selon les cas, le retour en gestion municipale ou métropolitaine directe pourra êtredécidé.Les conséquences de la sectorisation seront évaluées en concertation avec le personnel et lesusagers, et les corrections nécessaires seront apportées pour améliorer l’organisation et la qualité duservice, et réduire les pertes de temps et d’efficacité.

Nos engagements :

Dans la perspective d’une réforme de la fiscalité locale, annoncée pour 2008-2009, et pour ne pasentamer davantage le pouvoir d’achat des familles, la stabilité de la fiscalité des ménages, des tarifsdes services est un engagement qui peut être tenu sans remettre en cause le niveau de service et lacapacité d’investissement.

Les taux de la taxe d’habitation, de la taxe sur les propriétés bâties et non-bâties resteront àleur niveau actuel.

Les marges de manoeuvre qui seront dégagées sur les investissements et les dépenses defonctionnement inutiles, seront consacrées à l’amélioration des services rendus aux habitants et àdes investissements structurants et à valeur ajoutée sociale et fiscale (aide à la construction et à larénovation de logements, par exemple).

Les tarifs des services seront modulés en fonction des ressources des usagers pour permettre àtous un accès le plus large, et les barèmes, également établis selon les conditions de ressources,seront réévalués régulièrement pour conserver réellement leur caractère social. Le tauxd’inflation sera la référence.

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Le recours à l’emprunt qui est la fiscalité de demain, sera limité au financement d’investissementsstructurants et utiles. La règle sera de maintenir un autofinancement proche de 50% en moyenne surle mandat et un endettement par habitant dans la moyenne des villes comparables.

Au niveau de l’agglomération, la taxe professionnelle sera maintenue au taux actuel, ainsi quela taxe d’enlèvement des ordures ménagères qui fera l’objet d’un moratoire, après des années dehausse continue qui l’ont vu tripler son volume.

La fiscalité additionnelle sur les ménages dont le principe a été voté par le conseild’agglomération, ne sera pas activée.

La réalisation des TCSP et la remise à niveau du réseau de transport en commun, actuellementdélaissé, sera financé par le versement transport, acquitté par les entreprises de plus de neuf salariés,qui sera progressivement porté à son maximum.

Les fonds de concours demandés par Amiens Métropole aux communes de l’agglomération, pour lefinancement de dépenses d’investissements prévues sur leur territoire mais hors de leurscompétences, feront l’objet d’un débat avec les nouvelles municipalités élues en mars 2008.Une charte du fonctionnement de la métropole sera élaborée à cette occasion avec toutes lescommunes pour définir les meilleurs mode et méthode de gouvernance.

Les instruments de pilotage au service de la transparence et de la démocratie :

Nous nous proposons d’atteindre les objectifs fixés par un programme volontaire de recherched’économies et par le souci constant de l’efficacité dans la programmation et l’utilisation descrédits.

Dans cet esprit, nous nous doterons d’un plan prévisionnel de gestion et de recrutement despersonnels municipaux, concertés avec les partenaires sociaux, afin de remplacer les départs enretraite, réduire l’emploi précaire, recruter des personnels qualifiés, assurer leur formationpermanente.Un bilan social sera établi et présenté aux élus, aux représentants du personnel et aux habitants.Le dialogue social sera restauré comme principe de base des relations entre la municipalité et lespersonnels et comme gage de l’efficacité et du niveau de service élevé rendu à la population.

Parallèlement, nous mettrons en place une prospective budgétaire permettant aux élus et auxcitoyens de suivre en permanence l’évolution des équilibres budgétaires selon les orientationschoisies et un programme pluriannuel des investissements.Ce PPI sera le programme politique du mandat et la traduction des choix d’investissement sur lescinq années suivantes, aussi bien pour les grandes réalisations que pour les équipements deproximité.

L’objectif sera de former et d’associer le plus grand nombre de citoyens aux décisions engageant lacollectivité afin de mettre en pratique progressivement le budget participatif.Les conseils de proximité pourront également s’impliquer dans la gestion d’une enveloppe decrédits pour financer des équipements.Les documents budgétaires et financiers feront partie du compte-rendu de mandat présentéannuellement par les élus. Ils seront disponibles et accessibles en permanence sur le site internet dela ville.

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5Pour une autre gouvernance :

libérer la parole Amiens, ville ouverte au monde et fortement intégrée, exigera une libération de la parole.

Pour un dialogue bénéfique

Dans leurs relations avec l’extérieur, que ce soit à l’étranger ou en Picardie, les élus amiénoisdevront développer une parole cultivée, instruite de la longue histoire de cette région,respectueuse des sacrifices que des peuples lointains ont consenti pour notre région, bienveillanteet modeste à l’égard des autres élus des villes de Picardie trop longtemps considérées commerivales d’Amiens.

Pour une critique stimulante

C’est dans l’ordre de la démocratie représentative que la parole critique devra être acceptée,suscitée. L’opposition municipale devra tenir sa place au Conseil d’Amiens Métropole. Onrétablira, dans chaque domaine, des commissions de travail. On s’appliquera à fournir un compte-rendu de mandat. On associera l’opposition municipale au travail préparatoire à la constitution desdossiers. Le Conseil municipal devra créer les conditions d’un espace de libre parole entremajorité, opposition et public. On garantira l’indépendance des commissions extra-municipales, desconseils (type Conseil Economique et Social). Un Conseil des anciens sera créé. L’expression denos concitoyens étrangers non communautaires et des mineurs sera possible. La loi du 27février 2002 concernant la Démocratie de proximité sera portée à la connaissance de nosconcitoyens et appliquée. On reverra le rôle des adjoints de secteur et des vice-présidentsterritoriaux. On se souciera d’une information municipale fiable, pertinente, ayant pour viséel’Education Populaire et on laissera aux structures associatives le soin de répercuter l’informationculturelle, sportive…

Pour construire un corps social éclairé

Des forums, répartis sur l’ensemble de la ville, accueilleront des conseils de proximité,structures municipales pilotées par les élus, relais de la démocratie représentative et espaces de laparticipation démocratique (il n’y aura plus d’adjoint de secteur). Dotés d’un budget, ils permettrontle débat éclairé, sur les projets municipaux, entre élus, représentants des associations, habitants(mode de choix à débattre), habitants non représentés au conseil municipal (étrangers, jeunes),représentants d’acteurs locaux et experts.Ces forums seront donc un lieu de débat démocratique avec les élus, d’expertise sur les problèmeset les projets concernant le quartier, de choix de réalisations, de choix budgétaires concernantl’aménagement des espaces publics (jardins, jeux d’enfants, espaces de circulation piétonne…),d’accompagnement d’initiatives collectives (animations de quartier…), un espace d’accueilquotidien (presse, multimédia, convivialité), une permanence des élus (adjoints thématiques,

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opposition-majorité), un espace d’information sur les projets concernant les quartiers et la ville, unespace de réunion des comités d’usagers, des associations concernant des sujets de la vie collectivedu quartier.

Ce dispositif démocratique a un quadruple intérêt : - un intérêt technique : il fait gagner du temps, de l’argent (en évitant les recours, les oppositions,les travaux faits dans la précipitation…) donc de l’efficacité. - un intérêt pédagogique : il forme les citoyens en les instruisant (par exemple : de la nécessaireconversion des comportements dans le domaine du Développement Durable) et en créant une sorted’éducation réciproque entre savants, politiques, citoyens. - un intérêt économique : cet échange d’arguments exige l’écoute, la prise de parole, assouplit lesesprits et prépare ainsi les femmes et les hommes aux nécessaires mutations exigées parl’économie moderne. - un intérêt politique : il suscite l’ adhésion et la compréhension des citoyens aux réalisations desélus. Suscitant le débat, il conforte la démocratie, renforce la cohésion sociale et, par le jeu desparoles, fait jaillir du nouveau.

Pour inventer une ville

Mais à cette démocratie « descendante » (dont l’initiative du débat reviendra toujours à l’élu) ilest possible d’articuler une démocratie « montante ». Le forum sera aussi un lieu permanent decroisement de paroles (dont les artistes en résidence prolongée seront des partenaires privilégiés)qui fera jaillir suggestions et questions jusqu’alors inaperçues, concernant le quartier, la ville, lemonde, que les élus, à l’écoute permanente de ces lieux démocratiques, devront avec l’aide de leursservices mettre en forme afin que le débat puisse avoir lieu. On voit ainsi se dessiner un permanentaller-retour démocratique qui sera le gage d’une véritable vie démocratique et qui permettra ànotre ville de redevenir un corps de cité aux membres rassemblés, que l’histoire douloureuse du20ème siècle et le long mandat qui s’achève ont désarticulé, éclaté, nié.

Pour bâtir une ville

Une réflexion sur l’architecture même du forum permettra de construire ou d’aménager deséquipements qui pourraient être des pôles de dynamisation et de propositions concernant pluslargement l’architecture et l’urbanisme du quartier. Les membres du conseil de proximitétravailleront avec architectes et artistes afin de définir la forme, la taille, le lieu d’implantation duforum, en écho avec l’histoire, le quartier et ses habitants. Ils tiendront compte fortement de ladimension du développement durable (énergie renouvelable, matériaux locaux, torchis, briques,pierres, bois…). La construction de ces forums se fera en impliquant de jeunes travailleurs desquartiers. L’idée directrice est d’asseoir l’action politique, et particulièrement la politiqueurbanistique, dans une parole partagée et ainsi de lui donner un fondement, une nécessité et unelégitimité. Comme la parole partagée est la fin dernière de ce dispositif, le forum en est le lieu de sanaissance, l’Education Populaire la méthode pour la former, la vie associative l’espace privilégiéde son développement dont l’art et la culture en sont les agents.

Pour une autre pratique politique

C’est donc à une autre gouvernance que nous en appelons, et qui exige :

Une autre expérience du dialogue , non plus comme moyen de s’imposer, ni comme simplevéhicule de communication pour informer, mais comme ouverture d’un espace d’urbanité quireplace chacun, les hommes et les choses, dans son allure. Une parole qui répond plus qu’elle ne

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questionne, qui propose plus qu’elle n’impose, qui sait que, par et dans le débat sincère, ondécouvre toujours plus que ce que l’on savait tout d’abord. Une autre expérience de l’écoute. C’est dans une double écoute, l’une attentive au projet qui esten discussion, l’autre, plus fine, plus flottante, qui saisit ce qui s’esquisse dans l’ici et maintenant etannonce la matière de prochains débats, que se construisent la cohérence et l’unité d’unepolitique. Une autre expérience du temps. Sans précipitation, prendre le temps, le temps de la cité dansson ensemble, c’est-à-dire que, tourné à son avenir, il faut s’inscrire par le savoir et la méditationdans son passé et s’immerger, par une proximité effective et permanente, dans son présent. Une autre conception de la rigueur, de la méthode , exige de faire du hasard et du nouveau, quetoute démocratie en acte fait jaillir, l’occasion de produire de la nécessité, c’est-à-dire du réel quechacune et chacun reconnaîtra comme sien. Une autre conception de la morale en politique exige une transparence dans la gestion etl’encadrement des dépenses de communication protocolaire et des frais de réception. Une autre conception du courage en politique. Accepter de faire jouer entre elles les parolesmultiples, contradictoires, véhémentes, silencieuses, muettes, pour que de ce jeu (différent du « je »arrogant de l’élu solitaire) un « nous » puisse advenir.

Pour une nouvelle pratique politique, nous avons besoin d’une autre parole. Une parole quidonne plus que la parole, qui donne le pouvoir à chacun de former sa propre parole et incitefraternellement à participer à cette singulière aventure humaine, si fragile, tant mortelle, si tenace,qui s’appelle la Démocratie.