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Le renouveau de l'anatomie transcendante A.C. Masquelet L'anatomie transcendante encore appelde anatomic philosophique s'est rEvE16eune des conceptions les plus importantes de la scien- ce dans la premiSre moitiE du XIX~me Si~cte. Cette discipline Etait liEe en effet, une difference fondamentale de conception dans les sciences biologiques qui 6tait celle de savoir si la structure de ranimal devait &re expliquEe en rEfe'rence ~ila fonction ou des lois morphologiques. En France, la rivalitE scientifique entre Cuvier et Goeffroy Saint Hilaire a illustrE ces deux conceptions opposEes et la confron- tation de ces deux penseurs s'est cristallisEe dans un dEbat public, en 1830, devant rAca- ddmie des Sciences de Paris. Le but de Cuvier 6tait d'Etablir un syst~me naturel de classification en traitant ranatomie de fa~on comparEe. Cuvier reconnaissait 4 plans de base de rorganisation du r~gne animal qui 6taient tes embranchements des vertdbrEs, des articulEs, des mollusques et des radiEs. Cuvier soutenait 6galement qu'il n'y avait pas de transition entre les diffErents plans et que les besoins de l'animal, adaptE h son environnement,dEterminaient sa structure. l'inverse, GeoffrEy Saint Hilaire, par une approche morphotogique opposte ~ l'ap- proche fonctionnelle de Cuvier, soutenait qu'il Etait possible de dEcouvrir un plan d'unit6 de composition commun aux vertE- brts au-del~ de leurs descriptions et des clas- sifications. La clef pour determiner ce plan ideal 6tait le concept d'homologie qui ignore la forme et la fonction des diffErents organes de t'animal et s'appuie en rtalit6 sur la connexion des parties. Darts la conception de GeoffrEy Saint Hilaire, les homologies Etaient interprttEes dans un sens transcen- dantal. Elles Etaient considErtes comme refldtant une structttre idEale et le guide pour determiner les homologies n'Etait ni la forme, ni la fonction mais la connexion entre les diffErents organes. Par consequent, racti- vitE de l'anatomie transcendante consistait rechercher les homologies entre les diffd- rentes parties d'un m~me animal et entre les parties de diffErents animaux. La doctrine de GeoffrEy Saint Hilaire fur confortEe par l'approche morphologique et descriptive de rembryologie de Serres qui rut son principal disciple. Serres fi~t le premier Directeur de rAm- phithdatre des HEpitaux de Paris (1832) et ses Etudes concern~rent le dEveloppement des embryons. Serres crut avoir dEcouvert des homologies entre les organes des foetus des animaux les plus Evoluds et les formes adultes des animaux les moins Evoluts. Un des travaux les plus important de Serres rut la determination des parties du cerveau dans les 4 classes des verttbrEs : mammifSres, reptiles, poissons et oiseaux. Serres assurait que la comparaison directe des formes adultes ne permettait ancune indentification. Les homologies dans des structures aussi disparates que le cerveau d'un singe et celui d'un poisson ne pouvaient ~tre dtceltes que dans les premiers stades de dEveloppement du cerveau des embryons des 4 classes. Plus haut l'animal 6tait situE dans l'Echelle des 6tres, plus le cerveau s'Eloignait de sa forme embryonnaire originelle. La thEorie de Serres reposait sur le principe des arr~ts de dtveloppement qui avait dtj?~ 6t6 formul6 par les biologistes allemands Kielmeyer et Meckel. Sen'es soutenait que "pour certaines de ses parties l'enctphale des classes les moins EvolnEes Etaient comparables aux formes primitives des embryons des animaux des classes les plus 6levEes". La loi de Serres qui fut formulEe 5 une Epoque prE-darwinienne marquee par le concept d't~chelle des Etres peut maintenant appara~tre comme un prototype de la loi de Haeckel selon laquelle 'TontogEnSse resume la phylogEn6se". On doit cependant garder t'esprit que la loi de Serre s'exprimait dans une perspective non Evolutionniste darts laquelle la possibititd d'un ancatre commun n'Etait pas concevable. La confrontation entre Cuvier et Geof- frey Saint Hilaire s'exacerba quand GeoffrEy Saint Hilaire proposa d'Etendre l'unitE de composition des verttbrts aux invertEbrts, en affirmant que ces derniers reprEsentalent des &apes du dEveloppement embryologique des animaux des classes suptrieures scion la thtorie de la recapitulation de Serres. La position extreme de GeoffrEy Saint Hilaire lui fit m~me declarer que le homard vit 5 l'intErieur de sa colonne vertebrate, reprEsen- tee par sa carapace. De plus, GeoffrEy Saint Hilaire soulignait que lorsque l'animal se prtsente dos au sot, le plan de structure des arthropodes est identique 5 celui des vertE- brEs en ce sens que le systEme nerveux est au-dessus et que l'appareil digestif en des- sous. Cela constituait une preuve pour Geof- frey Saint Hilaire de l'unit6 de composition du r~gne animal et GeoffrEy Saint Hilaire postulat que la face ventrale des arthropodes Etait homologue au c6t6 dorsal des vertEbrEs. La position tr~s provocatrice de GeoffrEy Saint Hilaire impliqua une reaction de Cuvier qui condamna rapproche morpholo- gique de l'anatomie et la qualifia de fausse, speculative et potentiellement dangereuse. Alors que ses travaux s'inscrivaient en ligne directe avec les idEes de Btfffon, Daubenton, Lamarck et Vic D'azyr, GeoffrEy Saint Hilaire fut dEcrit comme un "philosophe de la Nature", inspire par le courant romantique allemand qui 6tait radicalement reprEsentE par Herder, Schelting et surtout Goethe. Devant rAcadEmie des Sciences, les argu- ments tr~s forts de Cuvier semblSrent lui donner une victoire decisive sur GeoffrEy Saint Hilaire. En fait, te dEbat entre Cuvier et GeoffrEy Saint Hilaire fonctionna 5 diff& rents niveaux et les historiens des sciences ont donn6 des interpretations diverses de la controverse. L'une des principales interprEta- tions est Evidemment en rapport avec l'Evo- lution. GeoffrEy Saint Hilaire rut consider6 comme favorable au transformisme tandis que Cuvier Etait fixiste. D'autres historiens consid~rent le conflit comme une confronta- tion entre une vision tEldologique de la natu- re et une approche purement morphologique. Les doctrines opposOes de Cuvier et GeoffrEy Saint Hilaire apparaissent Egale- ment comme un conflit entre deux concep- tions de la science. Cuvier dEfendait une mEthodotogie empirique en ce sens que, selon lui, le rEle du naturaliste est "de rEunir des faits positifs et uniquement des faits positifs" tandis que GeoffrEy Saint Hilaire considErait les idEes comme l'essence de la science. I1 n'y a pas de doute, non plus, que le dEbat fut Egalement per~u dans l'esprit du public darts un sens politique et religieux. Cuvier Etait le dEfenseur d'une stricte ortho- doxie biblique et fut favorable ~ Charles X. La vision de la nature de GeoffrEy Saint Hilaire fut associEe ~ ridEologie liberate de Ia REvolution de 1830 et il est stir que l'ana- tomie philosophique baste sur des lois trans- cendantes de l'organisation apparaissait h Cuvier suspecte de panthEisme ou pire, de matEriatisme. Quoi qu'il en soit, Cuvier et GeoffrEy Saint Hilaire ddfendaient des positions extrames et leur approche respective Etait complEmentaire. Apr~s 1830, les leaders de la zoologic franqaise comme De Blainville, Isodore

Le renouveau de l'anatomie transcendante

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Le renouveau de l'anatomie transcendante

A.C. Masquelet

L'anatomie transcendante encore appelde anatomic philosophique s'est rEvE16e une des conceptions les plus importantes de la scien- ce dans la premiSre moitiE du XIX~me Si~cte. Cette discipline Etait liEe en effet, une difference fondamentale de conception dans les sciences biologiques qui 6tait celle de savoir si la structure de ranimal devait &re expliquEe en rEfe'rence ~i la fonction ou des lois morphologiques.

En France, la rivalitE scientifique entre Cuvier et Goeffroy Saint Hilaire a illustrE ces deux conceptions opposEes et la confron- tation de ces deux penseurs s'est cristallisEe dans un dEbat public, en 1830, devant rAca- ddmie des Sciences de Paris. Le but de Cuvier 6tait d'Etablir un syst~me naturel de classification en traitant ranatomie de fa~on comparEe. Cuvier reconnaissait 4 plans de base de rorganisation du r~gne animal qui 6taient tes embranchements des vertdbrEs, des articulEs, des mollusques et des radiEs. Cuvier soutenait 6galement qu'il n'y avait pas de transition entre les diffErents plans et que les besoins de l'animal, adaptE h son environnement, dEterminaient sa structure. l'inverse, GeoffrEy Saint Hilaire, par une approche morphotogique opposte ~ l'ap- proche fonctionnelle de Cuvier, soutenait qu'il Etait possible de dEcouvrir un plan d'unit6 de composition commun aux vertE- brts au-del~ de leurs descriptions et des clas- sifications. La clef pour determiner ce plan ideal 6tait le concept d'homologie qui ignore la forme et la fonction des diffErents organes de t 'animal et s'appuie en rtalit6 sur la connexion des parties. Darts la conception de GeoffrEy Saint Hilaire, les homologies Etaient interprttEes dans un sens transcen- dantal. Elles Etaient considErtes comme refldtant une structttre idEale et le guide pour determiner les homologies n'Etait ni la forme, ni la fonction mais la connexion entre les diffErents organes. Par consequent, racti- vitE de l'anatomie transcendante consistait rechercher les homologies entre les diffd- rentes parties d'un m~me animal et entre les parties de diffErents animaux.

La doctrine de GeoffrEy Saint Hilaire fur confortEe par l'approche morphologique et descriptive de rembryologie de Serres qui rut son principal disciple.

Serres fi~t le premier Directeur de rAm- phithdatre des HEpitaux de Paris (1832) et ses Etudes concern~rent le dEveloppement des embryons. Serres crut avoir dEcouvert

des homologies entre les organes des foetus des animaux les plus Evoluds et les formes adultes des animaux les moins Evoluts. Un des travaux les plus important de Serres rut la determination des parties du cerveau dans les 4 classes des verttbrEs : mammifSres, reptiles, poissons et oiseaux. Serres assurait que la comparaison directe des formes adultes ne permettait ancune indentification. Les homologies dans des structures aussi disparates que le cerveau d'un singe et celui d'un poisson ne pouvaient ~tre dtceltes que dans les premiers stades de dEveloppement du cerveau des embryons des 4 classes. Plus haut l'animal 6tait situE dans l'Echelle des 6tres, plus le cerveau s'Eloignait de sa forme embryonnaire originelle. La thEorie de Serres reposait sur le principe des arr~ts de dtveloppement qui avait dtj?~ 6t6 formul6 par les biologistes allemands Kielmeyer et Meckel.

Sen'es soutenait que "pour certaines de ses parties l'enctphale des classes les moins EvolnEes Etaient comparables aux formes primitives des embryons des animaux des classes les plus 6levEes".

La loi de Serres qui fut formulEe 5 une Epoque prE-darwinienne marquee par le concept d't~chelle des Etres peut maintenant appara~tre comme un prototype de la loi de Haeckel selon laquelle 'TontogEnSse resume la phylogEn6se". On doit cependant garder t'esprit que la loi de Serre s'exprimait dans une perspective non Evolutionniste darts laquelle la possibititd d'un ancatre commun n'Etait pas concevable.

La confrontation entre Cuvier et Geof- frey Saint Hilaire s'exacerba quand GeoffrEy Saint Hilaire proposa d'Etendre l'unitE de composition des verttbrts aux invertEbrts, en affirmant que ces derniers reprEsentalent des &apes du dEveloppement embryologique des animaux des classes suptrieures scion la thtorie de la recapitulation de Serres. La position extreme de GeoffrEy Saint Hilaire lui fit m~me declarer que le homard vit 5 l'intErieur de sa colonne vertebrate, reprEsen- tee par sa carapace. De plus, GeoffrEy Saint Hilaire soulignait que lorsque l'animal se prtsente dos au sot, le plan de structure des arthropodes est identique 5 celui des vertE- brEs en ce sens que le systEme nerveux est au-dessus et que l'appareil digestif en des- sous. Cela constituait une preuve pour Geof- frey Saint Hilaire de l'unit6 de composition du r~gne animal et GeoffrEy Saint Hilaire

postulat que la face ventrale des arthropodes Etait homologue au c6t6 dorsal des vertEbrEs. La position tr~s provocatrice de GeoffrEy Saint Hilaire impliqua une reaction de Cuvier qui condamna rapproche morpholo- gique de l'anatomie et la qualifia de fausse, speculative et potentiellement dangereuse. Alors que ses travaux s'inscrivaient en ligne directe avec les idEes de Btfffon, Daubenton, Lamarck et Vic D'azyr, GeoffrEy Saint Hilaire fut dEcrit comme un "philosophe de la Nature", inspire par le courant romantique allemand qui 6tait radicalement reprEsentE par Herder, Schelting et surtout Goethe. Devant rAcadEmie des Sciences, les argu- ments tr~s forts de Cuvier semblSrent lui donner une victoire decisive sur GeoffrEy Saint Hilaire. En fait, te dEbat entre Cuvier et GeoffrEy Saint Hilaire fonctionna 5 diff& rents niveaux et les historiens des sciences ont donn6 des interpretations diverses de la controverse. L'une des principales interprEta- tions est Evidemment en rapport avec l'Evo- lution. GeoffrEy Saint Hilaire rut consider6 comme favorable au transformisme tandis que Cuvier Etait fixiste. D'autres historiens consid~rent le conflit comme une confronta- tion entre une vision tEldologique de la natu- re et une approche purement morphologique.

Les doctrines opposOes de Cuvier et GeoffrEy Saint Hilaire apparaissent Egale- ment comme un conflit entre deux concep- tions de la science. Cuvier dEfendait une mEthodotogie empirique en ce sens que, selon lui, le rEle du naturaliste est "de rEunir des faits positifs et uniquement des faits positifs" tandis que GeoffrEy Saint Hilaire considErait les idEes comme l'essence de la science. I1 n'y a pas de doute, non plus, que le dEbat fut Egalement per~u dans l'esprit du public darts un sens politique et religieux. Cuvier Etait le dEfenseur d'une stricte ortho- doxie biblique et fut favorable ~ Charles X. La vision de la nature de GeoffrEy Saint Hilaire fut associEe ~ ridEologie liberate de Ia REvolution de 1830 et il est stir que l'ana- tomie philosophique baste sur des lois trans- cendantes de l'organisation apparaissait h Cuvier suspecte de panthEisme ou pire, de matEriatisme.

Quoi qu'il en soit, Cuvier et GeoffrEy Saint Hilaire ddfendaient des positions extrames et leur approche respective Etait complEmentaire.

Apr~s 1830, les leaders de la zoologic franqaise comme De Blainville, Isodore

Geoffroy Saint Hilaire, Flourens, Milne Edwards ou Quatrefages, formul~rent des compromis entre les deux doctrines oppo- s6es comme le fit d'ailleurs l'anatomiste comparatiste R. Owen.

I1 est vralsemblable que rapproche mor- phologique de Geoffroy Saint Hilaire fournit

Darwin l'une des 6vidences la plus forte pour r6volution mais le d6bat entre Cuvier et Geoffroy Saint Hilaire n'est pas encore clos. En effet, des 6tudes fonctionnelles r6centes semblent confirmer qu'il y eut une inversion de I'axe dorso-ventral durant r6volution ani- male. Sch6matiquement, la formation du m6soderme dorsal et du syst6me nerveux central chez les vert6br6s est induite par une prot6ine appel6e xenopus chordine (chd). D'autre part, un g6ne appel6 SOG est bien connu pour jouer un r61e important chez la drosophile dans l'organisation dorso-ventra- le.

L'expression embryog6nique du g~ne SOG se fait initialement darts la partie ven- trale du blastoderme alors que la prot6ine chd est exprim6e sur le c6t6 dorsal du blasto- pore. Les produits de g~ne sous la forme RNA messager ont une activit6 biologique Iorsqu'ils sont inject6s chez rembryon. De r6cents travaux exp6rimentaux ont montr6 que rinjection de RNA messager SOG qui ventralise les embryons de mouches condui- sent hun d6veloppement dorsal chez le era- paud x6nopus. Et, ~t l'inverse rinjection de RNA messager chd qui est normalement un facteur dorsalisant chez le x6nopus entraine une ventralisation des cellules chez la droso- phile. Ainsi, la fonction de SOG et de chd est invers6e chez les insectes et les vert6br6s.

Dans les deux cas, rinjection de produit g6nique d6clenche le d6veloppement du c6t6 de l'embryon qui contient le syst6me ner- veux central.

D'autre part, les donn6es r6centes sur le d6veloppement de la drosophile et des vert6- br6s montrent clue la polarit6 ant6ro-post6- rieure est d6termin6e par des complexes de ganes Hox qui sont responsables de ta seg- mentation et de la formation des appendices.

Aussi, rhomologie entre ta r6gion ventra- le de la drosophile et le c6t6 dorsal des vert6- br6s sugg~re un anc~tre commun h partir duquel les arthropodes et les vert6br6s seraient issus.

Cet ancatre hypoth6tique pour lequel les auteurs proposent le nora de urbilateria (pri- mitive bilateral animal) semble confirmer rin- tuition la plus forte de Geoffroy Saint Hilaire.

Ainsi, l'approche morphologique de l'anatomie transcendante du XIXbme Si~cle et les plus r6cents progr~s de rembryologie mol6culaire semblent s'unir de fa~on inatten- due, au seuil du XXI~ si~cle, pour une com- pr6hension in6dite du myst~re du vivant.

Ndcrologie

Le Professeur J.G. Koritk4 (1928-1996)

Le Professeur Jean-Georges Koritk6 est n6 Strasbourg le 17 juillet 1928. I1 fait pattie de cette g6n6ration d'Alsaciens qui a fait ses 6tudes primaires en frangais, ses 6tudes secondaires en allemand et ses 6tudes sup6- rieures en fran~ais. Apr~s son baccalaur6at en 1946, il h6site entre le Conservatoire de Musique et la Facult6 de M6decine. I1 opte pour la M6decine et s'inscrit au PCB en octobre 1946. En premiere ann6e de m6de- cine il suit l'enseignement d'anatomie du doyen Andr6 Forster et du Professeur Georges Winckler, maitres dont la recherche est orient6e vers l'anatomie fonctionnelle et l'anatomie compar6e. Lorsque J.G. Koritk6 est en deuxi~me ann6e, le Professeur Philip- pe Beltocq revient de Lille ~t Strasbourg. L'enseignement (anatomie topographique m6dico-chirurgicale) et les talents p6dago- gique exceptionnels de Ph. Bellocq s6dui- sent le jeune 4radiant. La carri~re anato- mique de J.G. Koritk6 est trac6e. I1 sera en 1950 Moniteur d'Anatomie en mSme temps qu'Externe des H6pitaux (1950-1954) puis successivement Assistant, Chef de Travaux (1955), Agr6g4 des Facult6s de M6decine (1958, ~t 30 arts) nomm6 ~ Besanqon (1958) et 5 Strasbourg (1960), Professeur sans chai- re (1963). I1 est nomm6 titulaire de la chaire d'Anatomie Normale, Biologiste des H6pi-

taux chef de service de 1967 ~t 1993. I1 poursuit ses activit4s universitaires jusqu'en aofit 1994. I1 est d4c6d6 le premier aofit 1996.

I1 a v6cu pleinement ses activit6s d'enseignement, de recherche et son int6gra- tion bospitali~re.

Quarante g6n6rations d'6tudiants ont 6t6 fascin6es par son enseignement. A la rigueur de la d6monstration de son maitre Ph. Bel- locq, il a apport6 l'extr~me pr6cision et 1'616- gance de son dessin. I1 a publi6 deux ouvrages didactiques : Eldments d'anatomie de l'appareit locomoteur et Atlas d'ostgolo- gie humaine.

Devant les 6tudiants, futurs m6decins, dentistes, masso-kin6sith6rapeutes ou pro- fesseurs d'6ducation physique, l'enseigne- ment n'6tait pas sa seule mission, il se savait aussi responsable de l'6ducation des jeunes. Son regard plein de bont6 pouvait traduire l'autorit6 n6cessaire pour faire respecter par de tr~s jeur/es 6tudiants une Institution contest6e par principe. Tout 6tudiant en d6tresse savait trouver aupr~s de tui 6coute, conseil et encouragement.

Darts ses travaux de recherche se refl6te la compl6mentarit6 des syst~mes franqais (anatomo-clinique) et germanique (Nolo- gique et fonctionnel). Avec ses collabora-

teurs il a abord6 plusieurs th6mes illustr4s par de nombreuses publications dans des revues intemationales. En anatomie topogra- phique sur le sujet vivant, ses publications ont port6 sur la topographie du sternum au cours de la respiration ou la topographie des plis cutan6s par rapport au squelette. En ana- tomie fonctionneUe du syst~me vasculaire, un large champ a 6t6 explor6 par voie radio- logique on selon les techniques de microvas- cularisation : circulation collat6rale art6rielle apr~s exclusion de la bifurcation aortiqne, microvascularisation des organes circumven- triculaires, angioarchitectonie de la moelle 6pini6re, du tronc c6r6bral, des noyaux gris centraux, microvascularisation de l'appareil g6nital f4minin au cours du cycle, microvas- cularisation du coeur, de la moelle osseuse, microvascttlarisation du tube digestif, micro- vascuIarisation du tissu lymphatique et de la graisse. En anatomie fonctionnelte du syst~- me locomoteur, l'int6r& a port6 sur l'archi- tecture ossense du sternum et de l'os malaire ou sur les structures fonctionnelles des arti- culations. En anatomie sectionnelle, l'atlas de coupes s6ri6es du corps humain paralt simultan6ment en franqais, allemand et anglais. Cet ouvrage a accompagn6 la g6n6- ralisation en clinique des images de scanner X e t a pr6c6d6 FIRM. Le rayonnement