Le secret du sang

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Québec – 12 avril 2027 C’était la première fois que cela arrivait en cinq ans, et Maxence

comptait bien en profiter. Depuis tout ce temps, Lathan et lui n’avaient jamais pu se mettre en congé ensemble à cause de la mai-son d’édition. Ils étaient tellement occupés qu’ils n’avaient pas pu passer du temps ensemble plus d’une journée. Mais là, ça allait changer et Maxence sourit à cette perspective.

C’était leur dernière journée de travail avant leurs vacances et en sortant de la salle de bain ce matin là, Maxence trouva Lathan en train de finir son café dans la cuisine. Il s’en approcha et l’entoura de ses bras en souriant.

— J’ai hâte d’être à ce soir ! Tu imagines, une semaine rien que toi et moi. Pas de travail, pas de lecture, ni de problème de correc-tion et d’impression !

— Oui. Cela va nous faire du bien. Le regard cardinal de Lathan se mit à briller et Maxence sut

immédiatement à quoi faisait référence son vampire. Mais lui vou-lait tout oublier et surtout montrer à Lathan son amour pour lui. Il se rapprocha encore un peu et vint chercher les lèvres chaudes de Lathan. Le baiser était très tendre et le Français sentit les mains de Lathan se poser sur ses hanches pour le coller un peu plus contre lui.

— On doit aller travailler, souffla Lathan en se reculant un peu. — Hum… on ne peut pas prendre un jour de plus ? bougonna

Maxence. — Malheureusement non, répondit Lathan en souriant. Déjà

que cette semaine de congé est rare, alors si on prend une journée de plus, je ne sais pas si la maison va tenir.

Soupirant, Maxence vint chercher un dernier baiser avant de s’écarter non sans mal de son compagnon. Lathan se mit à rire en voyant la tête de Maxence. Il le suivit après avoir mis sa tasse dans le lave-vaisselle et ils prirent leurs manteaux avant de quitter la maison ensemble. Le trajet jusqu’au bâtiment d’édition fut musical, surtout avec Lathan qui chantait de sa belle voix.

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Maxence eut l’impression que le monde s’était ligué contre lui. Pourquoi fallait-il qu’une tonne de travail lui tombe dessus alors que la fin de journée arrivait à grands pas ? Il savait, rien qu’à voir la pile de documents que Kassandra lui avait apportés, qu’il ne pour-rait pas terminer à temps.

Malgré tout, il fit son travail et il était en train de remplir un do-cument lorsque la porte de son bureau s’ouvrit. Il ne leva même pas la tête, croyant qu’il s’agissait de sa secrétaire.

— Tu n’as pas encore fini ? — Oh Lathan ! s’écria Maxence en relevant la tête. Désolé… en-

core quelques feuilles à lire et à signer… — Alors, je vais t’attendre. Lathan s’installa sur le canapé de Maxence et le regarda travail-

ler. Il adorait faire ça, car il pouvait voir un Maxence différent. Là, il le voyait très sérieux, travaillant d'arrache-pied pour finir son tra-vail consciencieusement. Il s’amusa à le regarder pendant de longues minutes, imaginant déjà comment ils allaient passer leur semaine de vacances. Des séances de films, des balades en amou-reux, il avait également prévu un petit diner romantique à la maison et peut-être plus si cela se passait comme il l’avait prévu.

— J’ai fini ! Le cri de victoire fit éclater de rire le vampire qui se leva pour

rejoindre son compagnon qui mettait tous ses papiers en pile propre sur le coin de son bureau.

— Alors à nous les vacances. — Oh oui ! J’en avais tellement envie ! — Allez en route, Mr le Président Directeur-Général. — Tu as l’air pressé toi aussi. — Et comment ! Allez ! Maxence attrapa son manteau accroché et le mit alors que La-

than ouvrait la porte du bureau. C’était très calme dans les couloirs. Kassandra était déjà partie et c’était à eux de fermer la porte d’entrée.

Arrivé à l’extérieur, Maxence prit ses clés et ferma pendant que Lathan allait à la voiture pour reculer jusqu’à son compagnon qui attendait en souriant. Sa bonne humeur était communicative. Le chemin jusqu’à la maison fut silencieux, mais pas inconfortable. Chacun pensait à ce qu’ils allaient faire pendant cette semaine et lorsqu’ils arrivèrent dans l’entrée, Maxence eut à peine le temps de

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poser ses affaires que Lathan l’attrapait à bras le corps pour l’embrasser avec fougue. Le Français se laissa faire alors que Lathan collait son corps au sien, bien décidé à profiter pleinement de ce repos. Maxence ne s’opposa pas et se laissa faire.

Étendus dans le lit, les deux hommes profitaient du paisible si-

lence de la pièce en regardant par la fenêtre les feuilles qui bruis-saient avec le vent. C’était calme, et les doigts qui glissaient douce-ment sur sa peau firent sourire Maxence. Il se pelotonna un peu plus contre Lathan.

— C’est agréable. — Oui, tu crois que l’on pourrait rester au lit pendant toute la

semaine ? demanda Lathan, dont cette perspective était très atti-rante.

— Très intéressant, mais… impossible. — Pourquoi ? demanda le vampire, feignant la colère. — Et on mange quand ? Et toi, tu irais chasser à quel moment ?

À moins que tu décides de vouloir me mordre ? — Jamais ! Cette fois, la voix de Lathan était brutale et froide. Maxence sa-

vait pertinemment que son vampire refusait obstinément de le mordre. Son regard cardinal brillait de colère alors qu’il s’était un peu relevé pour regarder son compagnon. Il se calma en le voyant gêné. Lathan savait que Maxence n’était pas opposé à ce qu’il le morde, mais pour lui c’était hors de question.

— Pardon, mais tu sais que… — Chutttt, je le sais, je suis désolé, répondit Maxence en posant

un doigt sur la bouche de son vampire. Le Français se leva sur un coude et l’embrassa à pleine bouche.

Sa langue passa ses lèvres et lorsqu’elle toucha ses canines, il fit attention à ne pas se blesser. Maxence avait acquis une certaine dextérité pour l’embrasser passionnément. La colère retomba et avec patience, Maxence fit en sorte que tout cela soit effacé.

— On va manger maintenant ? — Oui, viens. Après avoir dîné, Lathan emmena son compagnon se promener

dans la ville. Main dans la main, ils déambulèrent dans les rues, s’arrêtant devant certaines vitrines qui émerveillaient Maxence. La nuit tombait et les lumières rendaient l’atmosphère plus roman-

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tique. Lathan ne cessait de regarder Maxence. Cette période sans lui avait été une véritable torture, mais maintenant, il faisait en sorte que Maxence n’ait plus jamais envie de le laisser.

Finalement, Maxence avait réussi à faire céder son amoureux et lorsqu’ils arrivèrent à la maison, il put sortir le beau petit cadre qu’il posa sur le buffet bas de la salle de séjour. Lathan se mit à rire en voyant les gestes minutieux de Maxence.

— Tu es un véritable homme d’intérieur, se moqua Lathan. — Dit, tu as fini oui ? Et puis ce cadre est magnifique ! — Et je n’ai pas pu m’y opposer, ton regard implorant était si

mignon ! Maxence se tourna vers Lathan et le vit sourire effrontément. Il

voulut se venger, mais finalement il ne fit que se rapprocher pour se coller à lui et poser sa tête contre son épaule. Il ne pouvait pas s’en prendre à Lathan, il l’aimait de trop.

Le lendemain, Maxence se leva en silence alors que Lathan

s’était enroulé dans les couvertures. Il descendit à la cuisine pour prendre son petit déjeuner. Il ouvrit tous les volets en sirotant son café. Le soleil commençait à se lever malgré l’heure. Comme il l’avait prévu, son horloge interne croyait encore qu’il devait se lever pour aller travailler.

Il resta de longues minutes sur le balcon qui donnait sur le petit parc de leur propriété et s’amusait à regarder les oiseaux voler d’arbre en arbre. C’était paisible ici et cela changeait de l’Australie. Il n’y était jamais retourné, pas comme Lathan qui avait du faire des voyages afin d’aider Elsian. Dans ces moments-là, Maxence se ren-dait compte que son vampire lui manquait énormément.

Leur séparation avait fait perdre beaucoup de confiance à La-than qui avait eu du mal à s’en remettre. Mais Maxence savait qu’il était entièrement en tort. C’était lui qui l’avait abandonné pour un autre. Comment avait-il pu faire cela ? Le goût du changement ? Ou le fait que Robin l’avait séduit si facilement ?

Mais depuis, Maxence faisait beaucoup pour se racheter. Il sa-vait que parfois, Lathan y repensait et dans ces moments-là, le vam-pire était plus sombre, moins tendre. Et c’était normal, il ne lui en

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voulait pas de réagir ainsi. Un bruit de pas se fit entendre et deux bras se glissèrent autour de lui.

— Bonjour, murmura Lathan en déposant un petit baiser sur sa nuque.

— Bonjour… La voix de Maxence était plus enrouée qu’il ne l’aurait voulu et

Lathan l’entendit très bien. Il se crispa et ferma les yeux. Il savait ce que voulait dire cette voix.

— Je suis désolé, murmura le Français en enlaçant ses doigts à ceux du vampire.

— Tu n’as pas à t’excuser. Mais je voudrais vraiment que tu tournes la page. On est heureux maintenant, alors ne pense plus à cela. Viens là.

Lathan le retourna et l’enlaça dans ses bras affectueux pour ve-nir attraper ses lèvres dans un lent et tendre baiser. Il voulait faire oublier à Maxence ses mauvaises pensées. Après tout, ils étaient en vacances alors ce n’était pas le moment de se morfondre.

— Maintenant, on va passer d’agréables vacances rien que tous les deux.

— Oui. Lathan lui sourit et ils allèrent dans la cuisine. Lathan se rendit

au frigidaire spécial et en prit une poche de sang animal. Ils avaient décidé de faire cela afin que les animaux restent en vie et que lui puisse se nourrir convenablement sans avoir le remords de tuer ces animaux. Il avait aussi accepté de rester dans la même pièce que Maxence pour se nourrir, mais refusait obstinément de faire quoi que ce soit avec lui avant d’avoir mangé de la nourriture. Ils avaient donc leurs petites habitudes comme un vieux couple… Quoique, ils pouvaient se comparer ainsi, cela faisait treize ans qu’ils étaient ensemble, il occultait volontairement l’année dramatique.

Le soleil dardait ses rayons sur le couple qui s’était installé dans un parc pour profiter des premiers jours de beau. Maxence avait pris quelques sandwichs en cas de petites faims. Maintenant, assis contre un arbre, Maxence avait allongé ses jambes et Lathan s’était couché, la tête sur celles-ci et le regardait tendrement.

De sa main libre – l’autre étant enserrée par celle du vampire – Maxence s’amusait à caresser les cheveux blancs de Lathan. Parfois il entortillait une mèche et la lâchait ensuite. Il avait trouvé fasci-nante la facilité de ses cheveux à rester en boucle.

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— Je pense à me les couper, annonça Lathan, sérieux. — Quoi ? Mais pourquoi ? démarra Maxence en fronçant les

sourcils. Lathan se mit à rire à gorge déployée alors que Maxence se re-

dressait. Il ne comprenait pas pourquoi son compagnon riait à ce point. Voyant que Maxence ne comprenait pas et semblait énervé, le vampire se calma et se redressa avant de se coller à lui.

— Je ne couperais pas mes cheveux, mon chéri. — Mais tu as dit que… — Je l’ai dit, car je savais que tu allais réagir au quart de tour.

Tu crois vraiment que je vais le faire ? — Je ne sais pas… En continuant à sourire, Lathan se rapprocha un peu plus et at-

trapa les lèvres de Maxence pour l’embrasser tendrement. Il glissa ses doigts dans ses cheveux pour les agripper. Il adorait faire enra-ger Maxence, car il prenait une moue tellement attendrissante qu’il aimait le regarder.

— Tu es horrible, murmura Maxence en regardant les yeux carmin briller de malice.

— Je sais, mais tu es tellement mignon que je ne peux pas m’en empêcher.

— Tss… Pourtant, Maxence sourit et reprit le baiser. Ils ne firent plus à

attention à ce qu’il se passait autour d’eux et ne se préoccupèrent simplement que d’eux. Après tout, rien d’autre ne comptait que leur amour. Ils restèrent au parc encore quelques heures, alternants câlins et baisers, puis, Lathan emmena Maxence au restaurant pour un dîner romantique.

— Pourquoi tout cela ? — Comme ça, pour passer du temps rien que nous deux et en

amoureux. On a si peu l’occasion de le faire, que je veux en profiter au maximum.

— Encore heureux que tu peux manger normalement, ricana Maxence. Sinon, tu ne pourrais pas m’inviter au restaurant.

— Oui, mais je le peux ! répondit Lathan en plongeant sa four-chette dans son assiette pour manger un morceau de bœuf.

Ils se mirent à rire et passèrent une très bonne soirée à parler, à rire, à se confier aussi. C’était agréable de ne penser qu’à eux. Pourtant, Maxence ne put s’empêcher de parler du travail, mais La-

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than l’écouta avec plaisir. Il savait que Maxence adorait son travail, mais aussi toutes les personnes avec qui il travaillait.

Posant son menton contre sa main, il l’écouta en souriant. Maxence prenait des traits très doux lorsqu’il parlait de sujet qu’il aimait.

— Tu ne m’écoutes même pas, se plaignit Maxence. — Non, je ne t’écoute pas, mais j’adore te regarder, tu es si dé-

voué que la passion pour ton métier se voit sur ton visage. — Tu es incorrigible. — Je ne change pas en 580 ans, ou très peu. — Mais je t’aime comme ça. Maxence attrapa la main de Lathan et la serra dans la sienne. Il

était amoureux et ça, il ne pouvait rien y faire. Lathan était l’homme qui lui fallait. Ils rentrèrent dans leur demeure et s’installèrent de-vant la télé, ni l’un ni l’autre n’était fatigué. Enlacés, ils regardèrent une série policière et allèrent ensuite se coucher.

Quand Maxence se réveilla le lendemain, il était entouré des

bras de Lathan. Il se tourna vers lui et fut surpris de le trouver si pâle. Il s’aperçut que sa respiration était plus rapide que la normale. Inquiet, Maxence posa sa main sur son front et le trouva moite et chaud.

— Lathan, réveille-toi. Mais ce dernier ne bougeait pas, alors Maxence réitéra ses mots

en posant sa main sur son épaule pour le secouer doucement. Cette fois, Lathan bougea et sa bouche s’ouvrit en une petite plainte, mais ses yeux restèrent fermés.

— Mon amour, s’il te plait, réveille-toi correctement, ouvre les yeux et regarde-moi.

L’inquiétude de Maxence s’entendait dans sa voix, et enfin il put voir les yeux de son compagnon s’ouvrir, mais lorsqu’il vit la cou-leur de ceux-ci, il se statufia. Ses habituels iris couleur cardinal avaient pris une teinte dorée, et ses pupilles normalement noires étaient d’un brun auburn. Bien que cela fût très beau, ce n’était pas normal du tout.

— Qu’as-tu Maxence ? demanda ensommeillé Lathan en voyant l’inquiétude dans le regard de son amant.

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— Tes yeux… et… tu as chaud aussi. — C’est vrai que j’ai chaud, mais… Le vampire ne continua pas sa phrase et se leva pour s’enfuir

vers la salle de bain. Un cri d’effroi parvint aux oreilles de Maxence qui se leva immédiatement pour le rejoindre. Il le trouva, la bouche ouverte et le visage à une dizaine de centimètres du miroir.

— Mes yeux… — Tu as déjà vu cela ? Maxence s’était approché du vampire pour se placer à ses côtés.

Il se demandait bien ce qu’il se passait. Il voyait l’étonnement de Lathan qui passait sa main sur son front pour ensuite tâter son corps à la recherche d’une blessure quelconque. Finalement, Lathan se tourna vers Maxence et le regarda, apeuré. C’était la première fois que Maxence le voyait ainsi.

— Viens, déclara le Français en prenant les mains du vampire pour retourner dans la chambre.

Il le fit se recoucher et le borda. Lathan voulut se relever, mais le regard de Maxence lui indiquait très clairement qu’il refusait qu’il bouge. Alors, Lathan obéit, mais il regarda son amoureux quitter la chambre. Il s’inquiétait et essayait de comprendre ce qui avait bien pu se passer pour que ses yeux changent ainsi de couleur et surtout si vite. Lathan chercha dans sa mémoire si un tel cas était déjà appa-ru au cours des années, mais ne se souvint de rien.

— Tu n’as peut-être pas assez bu de sang hier ? demanda Maxence en revenant avec une poche de sang.

— Je ne sais pas… Maxence lui tendit la poche que Lathan but avec appréhension.

Ce qui revint par contre à son esprit, ce fut les longs mois qu’il avait passés dans la petite maison de Sil’Arn. Et si c’était cela ?

— Tu te souviens que je t’ai parlé de la maladie que j’ai eue avant que Sil’Arn ne me morde ?

— Oui, Sil’Arn a fait tout ce qu’il a pu pour essayer de te guérir, sans succès.

— Et si c’était cette maladie qui était revenue ? — Au bout de plus de cinq cent cinquante ans ? — Je ne sais pas, j’essaye de comprendre. — Mais tes yeux n’avaient pas changer de couleur… Et tu étais

humain.

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Le Français s’installa à côté de Lathan qui buvait le sang et le regardait, anxieux. Le vampire avait du mal à avaler le sang et pour la première fois, il cessa de boire après seulement quelques gorgées. Il lâcha la poche sur le lit et laissa sa tête retomber sur son oreiller. Lathan se sentait mal et un violent frisson le traversa de part en part et du remonter les couvertures jusqu’à son menton.

— Ça va ? — J’ai froid… Maxence… — Je suis là, tu as peut-être attrapé un simple rhume. Je vais te

faire une tisane et tu vas rester au lit aujourd’hui. Lathan se coucha correctement et entendit Maxence quitter une

nouvelle fois la chambre. Lui avait l’impression de retourner dans un passé qu’il avait presque oublié. Tout ce qu’il avait vécu en tant qu’humain lui revint en mémoire avec une force inouïe. Son départ de chez ses parents, sa rencontre avec Sil’Arn, puis toute sa nouvelle vie en tant que vampire.

Une tasse fumante apparut sous son nez et Lathan la prit dans ses mains.

— Attention, c’est chaud. Je vais déjeuner, si tu as besoin de moi, hurle, je viendrais.

— Je ne vais pas te hurler dessus ! s’offusqua Lathan en le re-gardant droit dans les yeux.

— Si tu ne cries pas, je ne t’entendrais pas, donc, crie si tu as quoi que ce soit.

— Bon… Un baiser fut déposé sur le front de Lathan et il se retrouva seul

de nouveau. Buvant son café, Maxence se demanda s’il devait appe-ler Elsian pour savoir si lui n’avait pas eu des échos de ce genre de chose ou pas. Il préféra ne rien faire, de peur d’inquiéter le vampire australien pour un simple rhume. Après tout, jamais Lathan n’était tombé malade depuis qu’il était vampire…

Si Lathan tombait de plus en plus malade au fil des jours, que devait-il faire ? Qu’arriverait-il ? Cela lui était intolérable, il ne pou-vait pas perdre Lathan maintenant.

Il inspira profondément et s’ordonna de rester positif et de ne pas montrer à Lathan son inquiétude. Il posa sa tasse et retourna dans la chambre. Lathan avait les yeux fermés et sa tasse reposait sur la table de nuit, vide. Maxence s’approcha sans bruit et la prit avant de repartir.

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Pour s’occuper les mains et l’esprit, Maxence fit le nettoyage de la cuisine pendant près d’une heure. Il se laissa tomber sur une chaise et essuya son front. Maintenant c’était nickel et il se sentait un peu plus apaisé.

Il remonta les escaliers pour ouvrir sans bruit la porte de la chambre et s’aperçut que Lathan était réveillé.

— Hey, tu vas mieux ? interrogea Maxence en s’avançant dans la pièce.

— Bof, pas trop… Les traits pâles du vampire lui confirmaient bien qu’il n’était

pas au mieux de sa forme. Alors pour essayer de faire quelque chose, Maxence s’en alla à la salle de bain et en revint avec un linge humide qu’il posa sur le front du vampire qui soupira sous cette fraîcheur bienfaitrice.

— Arrête de t’inquiéter comme ça, Max. — Et tu veux que je fasse quoi ? C’est la première fois que je te

vois comme ça… — Je vais me reposer et tu verras que demain tout ira mieux.

On pourra retourner nous promener. Maxence réussit à sourire un peu. La positivité de Lathan était

toujours là et cela lui fit plaisir tout en l’apaisant un peu. Lathan le remarqua et il lui attrapa la main pour la serrer dans la sienne avec tendresse.

Le Français s’occupa de Lathan toute la matinée, mais lorsque l’heure du repas de midi arriva, le vampire ne put rien avaler du tout, à part un peu d’eau. Même le sang ne passa pas.

Durant l’après-midi, Lathan refit de la fièvre et Maxence s’occupa de le couvrir et le découvrir en fonction des poussées de fièvre qu’il faisait. Lathan commença à délirer lorsque sa tempéra-ture monta très sérieusement. Alors, Maxence appela d’urgence son médecin qui arriva une demi-heure plus tard. Il l’ausculta et lui donna de la pénicilline. C’était basique, mais ne connaissant pas tellement les maladies que pouvait attraper un vampire, il commen-çait par la base de la médecine.

— Monsieur O’Kim, avez-vous bu un peu de sang aujourd’hui ? — J’ai essayé, mais ça ne passe pas. — D’accord. Monsieur Kincela, il faut continuer à veiller sur sa

température. Si vous ne voyez aucun changement, appelez directe-ment sur mon portable et je reviendrais faire une piqûre.

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— Merci. Le médecin quitta la maison avec Maxence qui lui demanda

quoi faire. Il lui répondit de surtout veiller à ce que la température ne monte pas trop haut.

— Il faut surtout lui éviter de délirer. Si la température monte trop haut et que vous n’arrivez pas à la baisser, n’hésitez pas à le mettre sous un jet d’eau froide, pas glaciale, mais assez froide pour faire chuter la température. Ça peut paraître extrême, mais c’est le plus rapide.

— Je vois, merci pour vos conseils. Maxence resta quelques minutes sur le parvis à regarder le ciel.

Il ferma les yeux, inquiet de ce qui allait arriver. Pourquoi cela arri-vait-il maintenant ? Et s’il le perdait ? Non, c’était impossible, il ne pouvait pas le laisser tomber maintenant.

— Laissez-le-moi, s’il vous plait, murmura Maxence en regar-dant le ciel, inquiet.

Maxence croyait à la vie après la mort et à beaucoup d’autre chose, mais c’était rare lorsqu’il parlait ainsi. Il se reprit et rentra pour voir son compagnon. Lathan était couché sur le côté. Il con-tourna le lit et trouva le vampire les yeux ouverts. Ils n’avaient pas changé de couleurs.

— Je ne comprends pas, murmura Lathan en se cachant un peu. Je n’ai senti aucun changement dans la nuit.

— Je le sais, moi-même je ne me suis aperçu de rien. — Hier, mes yeux étaient aussi comme ça ? — Non, ils étaient normaux. Je veux que tu me préviennes au

moindre changement que tu ressens. Le médecin m’a dit de faire attention à ta température.

— D’accord. Je vais essayer de dormir un peu, je me sens fati-gué.

— OK, moi je vais m’installer ici et prendre un livre. Maxence avança le fauteuil près du lit et de la fenêtre et surveil-

la son amant très sérieusement. Levant le nez de son livre en enten-dant Lathan bouger, Maxence constata qu’il transpirait. Il se leva et écarta les couvertures. Il était en train de faire une poussée de fièvre. Cela ne dura pas longtemps avant que Lathan se mette à gre-lotter et les couvertures se retrouvèrent sur lui rapidement.

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Le Français fit cela un long moment jusqu’à ce que Lathan se calme. Alors, il se réinstalla, mais il n’arrivait pas à se plonger dans son livre. Maxence jetait fréquemment des coups d’œil au lit.

Vers dix-huit heures alors qu’il s’apprêtait à quitter la chambre pour préparer à manger, Maxence entendit une plainte quitter la bouche du vampire. Il se retourna et s’installa sur le bord du lit en épongeant le front de Lathan. Il le découvrit, mais rien n’y faisait. Alors comme le lui avait indiqué le médecin, il l’attrapa à bras le corps et l’emmena dans la salle de bain où il le déshabilla.

Une fois le vampire nu, il le déposa dans la baignoire et prit le pommeau et ouvrit le robinet. Il entendait le vampire marmonner, mais ne le comprenait pas. Maxence fit couler l’eau sur le corps de Lathan qui eut un semblant de réveil avant de laisser retomber sa tête contre le bord de la baignoire. Maxence bougea et entoura les épaules de Lathan de son bras pour le lever un peu afin de faire cou-ler l’eau sur son dos et ses épaules.

— Max…, murmura Lathan en remuant de plus en plus sa tête. — Calme-toi mon ange, tu délires. — Je délire pas… c’est faux… J’ai froid. Immédiatement, Maxence ferma l’eau et releva Lathan qui te-

nait à peine sur ses jambes, il l’enroula dans la grande serviette de bain et frictionna son corps avant de le porter et d’aller vers le lit. C’est à ce moment-là que Maxence s’aperçut que les draps et cou-vertures étaient trempés de sueur. Il l’installa alors correctement dans le fauteuil et changea rapidement le lit pour y replacer le vam-pire endormi. Il lui sécha les cheveux comme il put, puis le haut du corps.

Attrapant le téléphone, Maxence appela de nouveau le médecin qui lui indiqua qu’il reviendrait dans la soirée après avoir vu ses clients. Pendant ce temps, Lathan se rendormit et Maxence en profi-ta pour manger un peu. Il n’avait pas tellement faim, mais il devait se nourrir.

Le médecin était venu et avait donné une nouvelle dose un peu

plus forte à Lathan qui avait réussi à rester éveillé. Il avait essayé de boire à nouveau du sang, mais à peine celui-ci passa sa gorge qu’il se leva très vite pour tout recracher dans la salle de bain. Cette fois, Maxence était très, très inquiet. La souffrance de Lathan se voyait sur son visage et son teint blêmissait de plus en plus.

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Dans la nuit, Lathan avait voulu marcher un peu pour se dé-gourdir les jambes, profitant que sa fièvre se calmait un peu. Mais il ne put faire que quelques pas, aidé de Maxence qui le soutenait. Ses jambes se dérobèrent et Maxence le rattrapa de justesse pour le ramener au lit.

L’aube se leva et Maxence fut heureux de voir Lathan endormi.

Il n’avait pas fermé l’œil, veillant sur son compagnon qui avait une nouvelle fois déliré. Mais cette fois-là, le vampire avait été plus vé-hément et l’avait même giflé lorsqu’il avait voulu le calmer. Maxence savait que c’était involontaire, alors il l’avait apaisé tant bien que mal et l’avait gardé contre lui sur le lit, lui parlant doucement.

Maintenant, il voyait entre les tentures le jour se lever de plus en plus et les traits blafards de Lathan se révélaient à lui à nouveau. Cette fois, il ne savait plus quoi faire. Cela faisait déjà deux jours que Lathan était dans cet état et qu’il n’avait rien pu avaler.

— Max… — Je suis là mon amour, répondit Maxence en se levant du fau-

teuil. Comment vas-tu ? — Faible… j’ai l’impression d’être complètement à l’ouest. — Tu veux retenter de boire ? — Non, je n’y arriverais pas, mon estomac est noué. — D’accord. Je m’inquiète, tu sais. Et si j’appelais Elsian ? Il sau-

rait peut-être… — Non ! Non, ne l’appelle pas ! — Pourquoi ? — Je refuse que tu l’appelles pour ça, je vais aller mieux, j’ai du

attraper un truc bizarre c’est tout. Je vais rester allongé et ça ira mieux.

Maxence n’en était pas aussi sûr, mais préféra ne rien dire. Alors, il se contenta de prendre sa température et remarqua qu’elle était assez haute. Il remit le linge frais sur le front de Lathan qui sourit en voyant son compagnon au petit soin avec lui.

Après tout, lorsque Maxence tombait malade, ce qui arrivait de temps en temps, c’était lui qui prenait soin de lui. Et il adorait ça. Pouvoir prendre soin de la personne que l’on aime est tout simple-ment agréable. Mais les rôles étaient inversé pour la première fois

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depuis sa transformation et cela l’inquiétait lui aussi, mais ne vou-lait rien montrer à Maxence.

— Il est quelle heure ? — Un peu plus de sept heures du matin. — Je voudrais me lever. Maxence se leva et aida le vampire à se mettre debout, mais

cette fois, Lathan ne put même pas faire un pas que ses jambes se dérobèrent.

— Tu vas rester au lit, je vais appeler Elsian. — Non ! Je t’ai dit que je ne voulais pas que tu le déranges ! — Et moi je vais le faire même si tu es contre ! — Tu es borné ! — Pas plus que toi ! s’emporta Maxence en approchant son vi-

sage de celui du vampire. Tu crois que je me sens comment de te voir dans cet état ? Tu crois que ça ne me fait rien ?

— Non… — Alors, tu te tais et j’appelle Elsian. Le vampire ne répondit rien lorsqu’il croisa le regard inquiet et

froid de Maxence. Il savait que de toute façon, il ne pouvait pas l’en empêcher. Il n’était même plus capable de se lever.

— Désolé… — Ce n’est rien, mais je m’inquiète. Reste là et ne fait pas de bê-

tise. Un baiser fut posé sur la tempe de Lathan qui ferma les yeux. Il

entendit les pas de Maxence qui quittait la chambre pour aller dans le salon et attraper le téléphone. Il composa le numéro de l’Australien qui décrocha assez vite.

— Allo ? — Elsian, c’est Maxence, je suis désolé de t’appeler si tardive-

ment dans la nuit… — Ce n’est pas grave, je ne dormais pas encore. Qu’est-ce qu’il

se passe ? — Comment tu sais qu’il y a quelque chose ? — Tu m’appelles à plus de vingt-trois heures, chez toi c’est le

début de la matinée, alors que ce passe-t-il ? — C’est Lathan… il est tombé malade. — Malade ? Comment ça ?

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— Eh bien… ça a commencé par un peu de fièvre et quand je l’ai réveillé avant-hier ses yeux avaient changé de couleur. Depuis il ne fait que de la fièvre.

— Ses yeux ont quelles couleurs ? — Ses iris sont dorés et ses pupilles sont auburn. Le silence se fit entre les deux hommes et Maxence put en-

tendre Elsian respirer difficilement. Cette fois, l’inquiétude reprit de plus belle.

— Elsian ? — Désolé… je prends le premier avion. — Explique-moi ! — Maxence, garde ton calme. Tombé malade pour un vampire

c’est très rare, et un changement de couleur d’yeux, encore plus, alors tu vas rester calme jusqu’à ce que j’arrive. Compris ?

— D’accord… Quand arrives-tu ? — Je te tiendrais au courant, mais j’arrive le plus vite possible.

En attendant, fais en sorte que sa fièvre reste à peu près constante. — Je vais faire ça. Merci Elsian. — De rien. Je te laisse et j’arrive. — Oui. Je viendrais te chercher à l’aéroport. — D’accord. Bye. Elsian raccrocha et téléphona à une connaissance pour avoir un

vol au plus vite qu’il réussit à obtenir dans deux heures. Il fit sa va-lise très vite et prit pas mal de recherches qu’il avait effectuées.

C’était la première fois que cela arrivait. Ils avaient déjà eu à faire face à plusieurs symptômes, surtout dus à l’alimentation des vampires, mais là, c’était autre chose, il en était sûr.

Il arriva à l’aéroport et prit l’avion pour le Québec. En vol, il feuilletait ses livres et ses classeurs à la recherche d’un indice. Il nota plusieurs points sur une feuille. Savoir que son ami était dans cet état l’inquiétait beaucoup. C’était pour cela qu’il avait sauté dans un avion aussi vite.

À Québec, Maxence avait prévenu Lathan qu’Elsian arriverait le lendemain matin et qu’il irait le chercher. En attendant, Maxence s’occupa de son vampire.

Elsian quitta la salle de débarquement avec sa valise et son sac

et s’avança vers l’entrée où il trouva Maxence sirotant un café. Effec-

Le secret du sang

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tivement, il était très tôt et le Français semblait fatigué. Lorsqu’il le vit, Maxence soupira de soulagement.

— Bonjour Elsian, merci d’être venu si rapidement. — Ce n’est rien, je t’avoue que je m’inquiète moi aussi. — Allons-y, je ne veux pas le laisser seul trop longtemps. Ils montèrent dans la voiture et se dirigèrent vers la maison.

C’était la première fois qu’Elsian y venait et lorsqu’il se retrouva devant la demeure, il en ouvrit la bouche.

— Eh bien, ça, c’est une maison. — Dis cela à Lathan, c’est lui qui l’a acheté, mais on y est bien

dedans. — J’espère bien. En tout cas, c’est magnifique. — Merci. Ils traversèrent le hall d’entrée et Maxence emmena le vampire

vers la chambre d’ami qu’il avait rafraîchi pour Elsian. Le vampire posa sa valise et se tourna vers Maxence.

— Comment va-t-il ? — Allons au salon. Elsian suivit le Français qui passa par sa chambre pour voir si

Lathan dormait toujours, en constatant que c’était le cas, ils descen-dirent et s’installèrent dans le salon. Maxence triturait le pan de sa chemise.

— Je me suis réveillé, et j’ai remarqué qu’il avait chaud, alors je l’ai réveillé et c’est là que j’ai vu la couleur de ses yeux et il était blême aussi. Puis dans la journée, il a fait de la fièvre, j’ai même dû appeler le médecin qui lui a donné de la pénicilline… Mais rien n’y a fait. Le médecin m’a alors dit que si la température remontait de trop et que je n’arrivais pas à la baisser, je devrais le mettre sous l’eau froide.

— Tu as eu raison. Notre corps est robuste à beaucoup de choses, mais très sensible à l’eau. Autre chose ?

— Il a déliré à cause de la fièvre. Hier il en est même devenu violent et m’a frappé, mais il n’en a pas eu conscience.

— Je vois. Le médecin a fait autre chose ? — Non, rien. — D’accord. On va le laisser dormir tant qu’il le peut, je sup-

pose qu’il n’a pas dormi beaucoup. — Plus que moi en tout cas. Je suis tellement inquiet que je

n’arrive pas à fermer l’œil.

Elerynna

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— C’est normal, tu tiens à lui, donc t’inquiéter pour lui c’est dans la logique des choses. J’ai consulté mes notes pendant mon voyage, mais je n’ai rien trouvé sur le changement des iris.

— Donc ce n’est jamais arrivé ? — Jamais, du moins pas sur le territoire Australien ni Euro-

péen. Et comme Lathan est d’origine irlandaise, j’ai aussi consulté des archives datant de sa période de vie humaine. Sa maladie à cette époque n’était pas rare, mais peu en mourrait.

— Cela aurait un rapport avec ça ? — Je n’en sais rien. Sil’Arn avait fait une sorte d’archives lors-

qu’il avait recueilli Lathan chez lui. Il avait noté toutes les plantes, fait des dessins, indiqué les proportions, etc. Cela pourra nous aider. J’aurais besoin de toi aussi.

— Je t’aiderais ! Elsian sourit en voyant la vitesse à laquelle Maxence avait ré-

pondu, il voyait bien que le Français avait peur de perdre son com-pagnon et c’était normal. Lui-même avait cette peur en lui, mais il l’occultait pour ne pas alarmer encore plus Maxence. Dans un geste apaisant, Elsian posa sa main sur l’avant-bras de Maxence en lui souriant doucement.

— Ne t’inquiète pas, on va le remettre sur pied. — Oui. Je vais faire du café… — En attendant, je vais aller voir comment va Lathan. — D’accord. Chacun partit de son côté et Maxence se réfugia dans la cuisine.

Après avoir mis la cafetière en marche, il s’installa sur une chaise de bar et posa son visage sur le plan de travail. Qu’allait-il se passer ? Combien de temps cela durerait ? Est-ce qu’ils réussiraient à le gué-rir ? Toutes ces questions tournaient sans cesse dans son esprit de-puis plusieurs heures maintenant.

Heureusement, Elsian semblait positif et prêt à tout pour soi-gner Lathan. Alors, lui se devait de garder espoir pour l’aider dans son travail et ses recherches. Deux mains se posèrent sur ses épaules et Maxence releva la tête subitement. Elsian se tenait der-rière lui et ne souriait plus.

— Il est réveillé, mais sa respiration est difficile. Il a eu du mal à me parler.

— Oh non ! J’y vais !

Le secret du sang

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— Non, reste là, s’il te voit dans cet état, ça ne va rien arranger. Buvons notre café et mettons-nous au travail. J’ai fait comprendre à Lathan qu’on ferait tout pour le soigner, et c’est ce que nous allons faire. Compris ?

— Oui… Je suis désolé. — Tu n’as pas à l’être. Lathan est ton compagnon, ta moitié,

c’est normal de réagir ainsi. Mais maintenant, il faut garder la tête froide. Mes nombreuses connaissances en médecines ne seront pas négligeables. Toi, tu feras en sorte qu’il reste calme.

— C’est vrai qu’il n’est pas toujours commode… Je le ferais… Ils burent leur café tant bien que mal et pendant ce temps là,

Elsian expliqua à Maxence qu’il allait d’abord faire des recherches dans ses livres ainsi que ceux de Lathan.

Maxence lui indiqua où se trouvait la bibliothèque et laissa El-sian travailler tandis que lui alla voir Lathan. Il le trouva toujours allongé, le regard vide tourné vers la porte.

— Comment tu vas ? murmura Maxence en s’approchant. — Bof… Elsian… — Il est dans la bibliothèque pour faire des recherches. Nous

allons te soigner mon amour, je te le promets. — Ne promets pas Max… La dernière fois que c’est arrivé…

Sil’Arn a dû me mordre pour que je vive. Et comme je suis déjà un vampire…

— Ne pense pas à cela. Je refuse que tu penses ainsi. — Pardon… Maxence glissa ses doigts dans les cheveux moites de son

amant qui ferma les yeux à cette caresse. Alors, Maxence continua, cela semblait apaiser le vampire. Il déposa de doux baisers sur son front et sa tempe avec tendresse. Il l’aimait au-delà des mots et ne se voyait pas vivre sans lui.

— Je t’aime Lathan, alors tu as intérêt à te battre pour guérir. Sinon, je te botte les fesses très sérieusement.

Un rire étouffé se fit entendre dans la pièce ce qui rassura Maxence qui laissa son visage reposer contre celui de Lathan. La main du vampire trouva la sienne et il l’enlaça faiblement, mais ten-drement.

— Je t’aime Max… — Tu as faim ? — Un peu…

Elerynna

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— Je vais aller voir Elsian pour voir ce que l’on peut te donner. — Merci. Maxence embrassa une dernière fois Lathan sur la tempe avant

de quitter la chambre pour rejoindre Elsian qui avait sorti une grande pile d’ouvrage sur le bureau.

— Lathan a faim… — On va essayer de lui faire boire du sang. — Les poches sont dans la cuisine. — Allons-y. Ils allèrent chercher une poche et entrèrent dans la chambre.

Maxence aida Lathan à s’asseoir en s’installant sur le lit pour prendre le vampire contre lui en position assise. Elsian aida Lathan à tenir la poche.

— Bois gorgée par gorgée, si ça ne va pas, dis-le tout de suite et nous arrêtons.

— D’accord. Elsian le regarda boire la première gorgée. Lathan avait fermé

les yeux et semblait retenir sa respiration. L’odeur du sang parvint aux narines d’Elsian qui se retint de se pourlécher les lèvres d’envie. Mais il avait bu la veille avant de prendre l’avion donc sa soif était très faible.

Lathan reprit une gorgée, mais du arrêter. Des maux d’estomac reprirent et voyant l’expression de son visage, Elsian attrapa très vite le récipient qui était par terre pour que Lathan puisse recracher le sang.

Maxence était un peu dégoûté par cela, mais ne dit rien et retint les cheveux de son compagnon avec une main. Il ne voulait pas sa-voir ce que cela faisait de boire du sang. Mais la pâleur de Lathan lui fit reprendre ses esprits et il le serra contre lui, alors que la tête du vampire tombait contre son épaule.

— Je n’y arrive pas… — Cela te fait quelle sensation ? — Comme si j’avalais de l’acide… Ça me brûle la gorge. — D’accord, et avec la nourriture normale ? — Je… je n’ai pas essayé… — Alors, on va te faire à manger, décréta Maxence. — Oui, on va essayer quelque chose de simple. Tu as envie de

quoi ? — Des pâtes ! Avec de la crème et…

Le secret du sang

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— On va commencer par les pâtes et on rajoutera divers ingré-dients au fur et à mesure. On va éviter les aliments comme la crème, les tomates et autres ingrédients de ce style.

— D’accord… Elsian resta avec Lathan le temps que Maxence fasse à manger,

il était vers dix heures du matin et le soleil était caché par les nuages.

— Elsian… — Oui ? — Maxence s’inquiète… je le vois. Je ne veux pas qu’il

s’inquiète. — Il t’aime Lathan, c’est normal qu’il soit anxieux, mais ne te

fait pas de soucis, je veille sur toi et sur lui. — Il a l’air fatigué. — Maxence veille sur toi depuis quatre jours et dort peu. — Je sais… — Pour l’instant, prends soin de toi, si tu as besoin de quoi que

ce soit, n’hésite pas à me le dire. Si tu ressens quelque chose, pareil, tu m’en fais part, même ce qui pourrait te sembler insignifiant.

— D’accord. En bas, Maxence était un peu plus rassuré de voir Lathan réveil-

lé et un peu plus alerte. Même s’il semblait toujours aussi mal… Pendant que les pâtes cuisaient, il prépara l’assiette. Ensuite il re-monta vers la chambre. Elsian s’était installé sur une chaise près du lit alors que Maxence aidait Lathan à manger.

— Prends ton temps, lui conseilla à nouveau le vampire. — Oui. La nourriture semblait vouloir passer, mais au bout de

quelques bouchées, Lathan posa sa fourchette. Son estomac ne vou-lait plus rien avaler… Il n’osa rien dire, mais son regard peiné fut intercepté par les deux hommes.

— Ça ne passe pas ? — Non, c’est comme si mon estomac se bloquait… Désolé. — Tu n’as pas à être désolé, Lathan, nous avons besoin de sa-

voir ce qui passe ou pas. Essaye de boire un peu d’eau. Lathan prit le verre et avala une gorgée, mais ce fut ce qui dé-

clencha une sorte de spasme et sans réfléchir il se pencha sur le côté et vomi le tout… Cette fois, Elsian s’inquiéta, mais essaya de le ca-

Elerynna

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cher. Il remarqua cependant que Maxence allait parler, alors il leva sa main pour lui indiquer de ne pas le faire.

— Essaye de dormir un peu, indiqua Elsian à Lathan. — D’accord. Elsian se leva et quitta la chambre pour la bibliothèque. Il laissa

le couple un peu seul. Il avait bien vu qu’ils avaient besoin d’être un peu ensemble. Lorsque le vampire fut parti, Maxence s’approcha de son amant. Leurs regards se trouvèrent et tout un tas d’émotions passa entre eux. La tristesse, la colère, l’amour…

— Tu sais… Lorsque j’étais malade quand j’étais encore hu-main, Sil’Arn a fait comme vous en ce moment. Il a cherché tous les jours pour me soigner. Je l’ai vu se battre pour moi alors qu’il ne me connaissait même pas. Ça peut paraître absurde, mais lorsque l’on a l’impression que notre vie s’enfuit petit à petit, toutes les petites choses qui nous arrivent nous semblent merveilleuses.

— Tu n’en avais jamais parlé… — Parce que c’est une partie de ma vie que je n’ose pas parta-

ger. — Tu ne devrais pas, c’est une partie de toi. — Sil’Arn s’est confié à moi sur sa véritable nature quand je me

suis souvenu d’une histoire que j’avais entendue au village où je vivais. Pourtant, je n’avais pas peur de lui, parce qu’il essayait de me soigner, il prenait soin de moi, jusqu’à en oublier de se nourrir.

— C’était un homme merveilleux. Tu as eu de la chance de l’avoir et je sais que tu l’aimes toujours autant.

— Non. Je l’aimais, rectifia Lathan en prenant la main de Maxence dans la sienne. Il sera toujours dans mon cœur, mais à pré-sent, c’est toi que j’aime Max.

Se retenant à grand-peine, Maxence serra la main de Lathan dans la sienne alors que ce dernier commençait à papillonner des yeux. Il resta auprès du vampire jusqu’à ce qu’il s’endorme complè-tement. Quand ce fut fait, il remonta les couvertures et quitta la chambre en prenant l’assiette.

Il resta dans le salon un petit moment, essayant de trouver une chaine intéressante à la télé, mais lorsqu’il ne trouva rien, il se leva pour se promener dans sa propriété. Cela l’apaisa un peu et lui fit du bien. Mais, Maxence ne pouvait pas s’empêcher de repenser à ce que lui avait dit Lathan à propos de Sil’Arn. Si lui avait tout fait pour le

Le secret du sang

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sauver en vain, Elsian et lui allaient réussir à le sauver, il s’en fit la promesse.

Cela faisait maintenant une semaine que Lathan était allongé, il

allait toujours aussi mal, et des cernes s’étaient installés sur son visage blafard. Ils lui avaient fait manger un peu de tout, mais rien n’avait réussi à passer sauf le jus de raisin, pour une raison incon-nue, son estomac acceptait de le digérer. Alors, il buvait, mais Elsian devait parfois le faire arrêter.

Le vampire australien faisait toujours ses recherches et il avait acheté pas mal de médicaments en vente libre pour pouvoir faire certains mélanges. Mais pour l’instant, rien n’avait fonctionné. Il avait également forcé Maxence à dormir, car ses insomnies inquié-taient Lathan, et il n’avait pas besoin de cela maintenant.

À présent, Lathan restait allongé en tout temps, mais dormait mal. Maxence faisait en sorte de ne pas montrer son inquiétude, mais voyait bien que Lathan en faisait autant que lui. Il comprit aus-si que, non seulement leurs vacances étaient compromises, mais qu’il devait appeler Mr McLan.

— Mr McLan ? — Oh, bonjour Mr Kincela ! Comment allez-vous ? Vous profitez

bien de vos vacances ? — En fait, c’est pour cela que je vous appelle… — Que se passe-t-il ? — Lat… Mr O’Kim, se reprit Maxence, est tombé brusquement

malade… Nous ne savons pas ce qu’il a. — C’est grave ? — Ça a l’air oui. Un ami à nous est arrivé d’Australie pour faire

des recherches. Je vous appelle donc pour vous indiquer que Mr O’Kim ne pourra pas reprendre le travail maintenant.

— Je vois. De toute façon, je vous fais confiance, soignez votre compagnon et faites en sorte que la maison puisse continuer son travail. Je sais que vous y arriverez.

— Merci Monsieur. — Je ne vous retiens pas plus longtemps et prenez soin de

votre compagnon. — Je le ferais. Au revoir, Monsieur.

Elerynna

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— Au revoir. Maxence raccrocha, rassuré de savoir que son patron compre-

nait facilement ce qu’il se passait. À présent, il devait contacter Kas-sandra pour le lui demander d’annuler les rendez-vous de Lathan ou les prendre pour lui.

Kassandra s’inquiéta immédiatement et Maxence du faire preuve de courage pour ne pas craquer.

— Calmez-vous, Kassandra, s’il vous plait. Pour l’instant, mon ami et moi nous nous occupons de lui. Je suis désolé, mais je dois vous donner plus de travail afin que nos absences ne se répercutent pas sur la maison.

— Je comprends Monsieur, je suis désolée, c’est juste que j’apprécie beaucoup Mr O’Kim.

— Je le sais, Kassandra. Je viendrais au bureau demain, mais je ne resterais pas longtemps…

— D’accord, je vais faire en sorte de m’occuper de tout cela, Mr Kincela.

— Merci Kassandra, vous êtes un ange. Il raccrocha une nouvelle fois son téléphone et se laissa tomber

sur son fauteuil. Son ordinateur était allumé et il voyait devant ses yeux leurs deux emplois du temps. Celui de Lathan était complet pour toute la semaine. Mais il savait aussi que Kassandra allait faire son maximum pour les annuler ou les reporter.

Tout au long de leurs années de collaboration, Kassandra était non seulement leur secrétaire, mais aussi une amie sur qui ils pou-vaient compter. Elle se pliait en quatre pour eux lorsque quelque chose n’allait pas.

Maxence se rappela d’un moment précis. Un libraire avait refu-sé le stock de livres que leur maison leur avait envoyé et Kassandra avait fait des pieds et des mains pour leur montrer qu’ils avaient accepté ces livres. Seulement, le libraire avait été tellement véhé-ment que Kassandra avait failli craquer. Le libraire en était même prêt à la gifler, mais heureusement, Lathan était intervenu, retenant le bras de l’homme et le lui avait tordu dans le dos en lui affirmant que s’il posait un seul doigt sur la jeune femme, il n’hésiterait pas à le mordre et à le vider de son sang.

Le libraire avait blêmi subitement et s’était excusé, mais Lathan lui avait demandé de le faire devant Kassandra et de prendre ses

Le secret du sang

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livres, sans quoi, toute collaboration avec sa librairie cesserait dans la seconde.

Maxence avait assisté à toute la scène et lorsque le libraire eut quitté le bâtiment, Kassandra avait été tellement retournée par tout cela que Lathan l’avait gentiment pris dans ses bras et l’avait calmé. Nerveuse, Kassandra lui avait même demandé s’il allait profiter de cette position pour la mordre. Lathan en avait ri en lui expliquant qu’il en serait bien incapable, parce qu’il l’appréciait beaucoup trop.

Ce fut depuis ce moment-là que leur relation avait monté d’un échelon pour devenir plus intime. Cela amena un sourire à Maxence qui reprit un peu son travail.

Dans la chambre, Lathan essayait de dormir, mais impossible.

Son corps refusait de se calmer. Il n’avait pas dormi depuis la veille et il sentait son corps faiblir.

La porte s’ouvrit doucement sur le vampire australien qui s’approchait avec une poche de sang.

— Ça va ? — Bof… — On va tenter de te faire boire du sang, tu es prêt ? — C’est du sang animal ? — Oui, c’est celui que tu as en réserve ici. Lathan laissa Elsian l’aider à se mettre assis et prit la poche

entre ses doigts. Il ferma les yeux et à peine approcha-t-il la poche, qu’il fronça les narines. L’odeur le rebuta.

— Je ne peux pas, rien que l’odeur me donne envie de vomir… — D’accord. Je vais aller te faire une décoction et on recom-

mencera. — OK. — Essaye de dormir un peu. — Où est Max ? — Il travaille dans son bureau, il a prévenu votre patron et

votre secrétaire. — D’accord. Elsian l’aida à se recoucher et remonta les couvertures. Le

corps de Lathan s’affaiblissait rapidement, inquiétant sérieusement Elsian qui se demandait ce que donneraient les jours suivants.

Il alla dans la cuisine et prépara un verre de mélange de plantes et de sang animal. Lui ne pourrait pas le boire, mais peut-être que

Elerynna

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Lathan y arriverait. En remontant les escaliers, il croisa Maxence qui semblait perturbé.

— Ça va ? — Je m’inquiète… J’essaye de ne pas y penser, mais je n’y arrive

pas. Si je viens à perdre Lathan… Je perds une partie de moi. — Tu ne perdras pas Lathan, Maxence. — Comment peux-tu être aussi sûr ? — Parce qu’il y a toujours une solution à chaque problème. Et

je te jure que je vais passer chaque seconde de mon temps à tout faire pour guérir Lathan. Plus je lui fais boire quelque chose, plus j’en apprends. Mes auscultations servent aussi à voir comment son corps réagit. Alors, calme-toi, d’accord, on va y arriver.

— Merci Elsian. — Allez viens, je lui ai préparé ça. — Ca à l’air répugnant, se moqua Maxence en essayant de rire

un peu. Le vampire entoura Maxence de son bras et ils montèrent les

escaliers pour ensuite entrer dans la chambre. La respiration de Lathan était audible. Ils s’approchèrent et Maxence aida son vam-pire à s’installer pour boire le verre qu’Elsian lui tendait. Lathan fronça le nez à l’odeur, mais but quand même une gorgée et fit la grimace.

— Ahhhhh… c’est horrible… — Désolé, mais je ne peux pas faire mieux. Essaye de boire le

verre en entier. — D’accord. Lathan bu le verre d’un trait, histoire d’en finir tout de suite

avec cette chose infâme et redonna le verre vide à son ami. Ils restè-rent ainsi un long moment. Le goût dans la bouche de Lathan persis-tait, mais il ne bougea pas. Il sentait contre lui les mains de Maxence qui le caressaient doucement. C’était agréable, mais il ne pouvait pas les apprécier à leur juste valeur.

Au bout de quelques minutes, Lathan se mit à blanchir bruta-lement et hurler de douleur en se pliant en deux. Ses cris résonnè-rent dans la chambre, et Maxence s’inquiéta immédiatement.

Elsian se leva et fit coucher son ami sur le côté pour qu’il soit installé plus confortablement. Les douleurs de Lathan étaient si vives qu’il avait l’impression qu’on l’éviscérait vivant. Ses deux

Le secret du sang

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mains grattaient son ventre avec dextérité comme s’il voulait se l’ouvrir. Immédiatement, Elsian les lui attrapa pour les retenir.

— Calme-toi, Lathan, je suis désolé… — Ça… brûle… De son côté, Maxence regardait son amant souffrir sans qu’il ne

puisse faire quoi que ce soit, il était complètement apeuré par ce qu’il voyait. Il n’eut même pas conscience qu’une larme glissait sur son visage et que sa bouche était ouverte en O. C’était trop dur pour lui de le voir ainsi souffrir, alors il quitta la chambre en grandes en-jambées pour finir dehors. Il ne sut pas combien de temps cela dura, jusqu’à ce qu’il sente une présence près de lui.

Tournant son visage, Maxence rencontra le regard cardinal d’Elsian qui semblait très préoccupé.

— Il est calmé… — C’était trop dur… je ne pouvais pas rester. — Je le sais. Max… je suis désolé pour ce qu’il s’est passé… — Tu ne pouvais pas le prévoir. — Je le sais, mais crois-moi… Ça m’a fait autant de mal qu’à toi. Maxence se releva et s’approcha du vampire pour poser sa

main sur son épaule. — Rentrons… — Oui. Ils rentrèrent et Maxence alla voir Lathan qui semblait encore

souffrir. Les yeux dorés du vampire le regardaient. Maxence les trouvait magnifiques ainsi, mais ce n’était pas normal du tout.

— Max… — Je suis là mon cœur. Le Français s’avança et glissa ses doigts dans les cheveux blancs

de Lathan, qui apprécia la caresse. Pourtant, Maxence remarqua l’état général du corps de son compagnon et se tourna vers Elsian.

— On peut lui faire prendre une douche, ou un bain ? Ça lui fe-rait du bien, non ?

— Oui, on peut. Tu as besoin d’aide ? — Non, ça devrait aller. — Alors, je retourne faire des recherches. Lorsqu’Elsian eut quitté la chambre, Maxence tira les couver-

tures sous le regard brillant de Lathan. — Je vais te déshabiller ici, ce sera plus simple pour moi, mais

avant je vais sortir une serviette ainsi que des vêtements propres.

Elerynna

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— Merci… Les yeux de Lathan essaient de regarder son amant bouger

dans la pièce, mais il eut beaucoup de mal à le faire. Alors, il ferma les yeux jusqu’à ce qu’il sente les mains de Maxence sur lui pour le dévêtir.

Les gestes de Maxence étaient précis et Lathan se laissa totale-ment faire. Il frissonna lorsqu’il se retrouva nu. Pourtant, Maxence eut un hoquet de stupeur en regardant sa peau. Le voyant, le vam-pire regarda son corps et aperçu des traces rouges sur celui-ci. Du bout du doigt, il en toucha une.

— Tu as mal ? — Non, je ne sens rien… Qu’est-ce que c’est ? — Je ne sais pas, je vais appeler Elsian. Je reviens. Lathan acquiesça et lorsque Maxence fut parti, il prit la couver-

ture et la posa pour cacher ses parties intimes. Elsian était peut-être un ami, mais là, ça relevait de son intimité.

Le vampire et Maxence revinrent rapidement et Elsian examina les rougeurs de Lathan. Elles faisaient comme des zébrures sur son corps. Il lui demanda de se mettre sur le côté et Maxence l’aida pour qu’Elsian puisse voir qu’il en avait aussi dans le dos.

— Tu sais ce que c’est ? — Non, mais cela n’a pas l’air grave. Il faudra tout de même les

surveiller. Il faudrait essayer de te faire bouger d’endroit. — Pour aller où ? — Le salon, répondit Maxence. Je vais installer un lit dans le sa-

lon et ainsi nous serons au même niveau. Ce sera plus simple pour les recherches.

— Va pour le salon. Lathan avait l’impression d’être un enfant qu’on protégeait. Il

détestait cela, mais il savait aussi que Maxence ne supporterait pas de le perdre. Il l’avait compris il y a bien longtemps maintenant. Il les laissa aménager le salon et regardait par la fenêtre.

Trois quarts d'heure plus tard, douché et propre, Lathan fut transporté par Elsian qui l’emmena vers le salon où un lit était ins-tallé près d’une fenêtre. Enfin couché, Lathan soupira de soulage-ment. Le transport avait été rude, il avait senti tous les mouvements d’Elsian et cela avait été désagréable.

Le secret du sang

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— Si tu as besoin de quelque chose, n’hésite pas à nous le dire, et à dire ce que tu ressens, si tu as mal ou au contraire si tu ne sens rien, d’accord ?

— Oui. Merci. — Ne t’inquiète pas, on va te soigner. Elsian ébouriffa les cheveux de Lathan en souriant gentiment. Il

savait qu’il devait rester positif pour leur bien à tous. Et puis, il l’était, même si pour l’instant tout semblait perdu, lui gardait l’espoir de le guérir. Il se leva et retourna à la cuisine préparer un autre médicament. Il nota également sur son carnet l’effet qu’avait eut son mélange.

Alors qu’il écrasait plusieurs comprimés ensemble, Elsian en-tendit Maxence arriver près de lui. Maxence le regarda faire en si-lence, lui n’avait absolument aucune connaissance en pharmacie et ne prenait que ce qu’il connaissait.

— Il y a une chose que nous n’avons pas essayée, s’exclama Maxence en se redressant soudainement.

— Laquelle ? — La plus évidente ! Il vit Elsian lever son visage pour le regarder dans les yeux. Son

visage montrait de l’incrédulité mélangée à de l’espoir en croyant comprendre de quoi parlait le Français.

Elsian n’avait toujours pas répondu et Maxence commençait à

se demander s’il n’avait pas dit une grosse bêtise. Pourtant, il vit le vampire poser un doigt sur sa bouche en signe de réflexion.

— C’est vrai que nous n’avons pas essayé. Mais tu sais com-ment il est…

— Je sais, mais cela pourrait le guérir. Tu m’as dit toi-même que tu allais tout faire pour le guérir.

— Oui, mais Lathan ne va pas aimer… Maxence se releva et indiqua à Elsian de l’accompagner au sa-

lon. Ils trouvèrent Lathan, les yeux ouverts à regarder dehors. Il s’avança et s’installa au bord du lit. Lathan tourna son visage et trouva celui de Maxence soucieux.

— Qu’est-ce qu’il y a ? — Je voudrais te demander quelque chose.

Elerynna

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— Quoi ? — Hum… En fait, je viens de penser à quelque chose. Elsian a

essayé beaucoup de choses… mais pas la plus évidente. — Max, de quoi tu parles ? — Je voudrais que tu me mordes. Mon sang pourrait peut-être

te guérir. — NON ! hurla Lathan en essayant de se redresser. Il est hors

de question que je fasse cela et tu le sais ! — Cela pourrait te guérir. — Je m’en fiche, je ne te mordrais pas, je ne boirais pas de sang

humain et certainement pas le tien ! — Lathan…, commença Elsian. — Non ! Et n’essaye pas de me faire un coup fourré ! Cherche

autre chose. Maxence soupira et se leva pour repartir à la cuisine sans par-

ler. Il savait pourtant que son amant ne voudrait pas, mais il pensait que l’urgence lui aurait ouvert les yeux.

— Je le comprends, déclara Elsian qui l’avait rejoint. Je réagi-rais pareil dans ces circonstances. Je vais continuer à chercher.

— Mais il s’affaiblit d’heure en heure… — Je le sais, mais je le surveille.

Maxence avait eu du mal à quitter la maison le lundi matin. La-

than n’avait pas réussi à dormir et à présent il n’arrivait même plus à bouger. Elsian lui avait promis de l’appeler si quoi que ce soit se passait.

À présent, il était à son bureau et Kassandra se trouvait devant lui, très inquiète.

— Comment cela a-t-il pu arriver ? — Nous ne savons pas, c’est arrivé brusquement. — Et comment il va ? — Mal… La main de Kassandra cacha subitement sa bouche pour éviter

de laisser échapper une plainte de tristesse. Elle aimait beaucoup le vampire.

— Remettons-nous au travail, s’il vous plait…, implora presque Maxence.

Le secret du sang

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— Oui, tout de suite. Elle quitta le bureau et prépara les papiers qu’il fallait au prési-

dent pour son rendez-vous. Maxence se plongea dans son travail afin d’éviter de penser à Lathan qui devait être en train de souffrir…

Dans la maison, Elsian avait relevé Lathan qui n’avait plus de

force et le cala contre lui. Il prit ensuite le verre et l’aida à boire gor-gée par gorgée patiemment. Lathan avait vraiment du mal à avaler. Alors que le visage de son ami reposait contre son cou, Elsian pensa à quelque chose.

— Lathan, je vais te faire une prise de sang, tu t’en sens le cou-rage ?

— Humm…, répondit faiblement Lathan qui n’arrivait pas à garder les yeux ouverts.

Doucement, Elsian le coucha correctement alors qu’il se levait. Il alla chercher le kit pour sa prise de sang. Lorsqu’il revint, Lathan n’avait même plus la capacité de réagir, ce qui le motiva encore plus. Il prit le sang de son ami et le laissa se reposer alors qu’il allait dans la bibliothèque pour étudier. Il était sûr de trouver quelque chose.

Elsian passa de longues heures à regarder son microscope, à feuilleter les livres, il notait aussi ce qu’il découvrait. Son cahier était rempli de notes plus ou moins compréhensibles et lorsqu’il releva la tête du microscope, il se rendit compte que le soleil décli-nait déjà.

Il alla allumer et repartit travailler. Il était sur le point de trou-ver la solution, il le sentait. Puis, alors qu’il relisait ses notes, Elsian se rappela d’une chose très importante.

Comment avait-il pu passer à côté de cela ? Il se bougea et re-prit son travail jusqu’à ce qu’il entende la porte s’ouvrir.

— Elsian ? — Oh, Maxence, comment c’est passé ta journée ? — Très longue et toi ? — J’ai pris soin de Lathan, et je lui ai fait boire un nouveau mé-

lange. Là, il est somnolent et a du mal à rester conscient. — Je vais aller le voir ! — Attends ! D’abord, j’ai quelque chose à te montrer, viens. Maxence suivit Elsian jusqu’à la table où reposait tout un tas de

livres et de feuilles, et au milieu trônait un microscope. Il vit le vam-

Elerynna

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pire l’approcher et lui indiqua de regarder dedans. Maxence obtem-péra, mais lui n’y connaissait rien…

— Que dois-je voir ? — Il s’agit du sang de Lathan. J’ai eu une impression tout à

l’heure et… elle est confirmée. En fait ce que tu vois, c’est la maladie qu’il a attrapée lorsqu’il était humain.

— Tu veux dire que cette chose c’est le virus qu’il a attrapé quand Sil’Arn l’a trouvé en Irlande ?

— C’est cela. Mais il a muté pour résister au venin de Lathan qui se trouve dans son sang.

— Mais pourquoi cela arrive maintenant ? Ce virus aurait pu se déclencher avant, non ?

— Ça, je ne sais pas encore pourquoi. C’est ce que je cherche. Maxence resta silencieux un long moment. Comment un virus

pouvait résister plus de cinq cents ans ? Pourquoi Lathan n’avait jamais eu ce genre de symptôme avant ?

— Je ne connais pas le virus de base, Sil’Arn a juste laissé ses remarques, mais il avait décrit tous les symptômes de Lathan pen-dant qu’il le guérissait. Grâce à ça, j’ai pu faire mes propres conclu-sions.

— Mais que faire alors ? Sil’Arn a guéri Lathan en le transfor-mant en vampire. Mais là, Lathan est déjà un vampire !

— Je le sais, et c’est ce que je cherche. — Et les médicaments antiviraux ? — Ils n’ont aucun effet sur ce genre de virus. Celui-ci est très ef-

ficace. S’il se trouvait dans un corps humain, le tiens par exemple, il te tuerait en quelques heures…

Dans la voix d’Elsian, Maxence pouvait entendre son désarroi face à ce virus. Mais au moins, ils savaient vers où aller. Alors, il se reprit et se redressa pour regarder Elsian. Il semblait vraiment fati-gué.

— Lathan regardait la télé, enfin, si on peut appeler ça regar-der, disons plutôt qu’il essayait de rester conscient. Cela fait… je ne sais combien d’heures que tu planches sur tout cela Elsian. Va te reposer, je vais m’occuper de Lathan.

— Tu es sûr ? — Oui, va te reposer, je serais avec lui si tu me cherches. — Merci. — Repose-toi bien.

Le secret du sang

34

Le Français regarda le vampire quitter la bibliothèque pour al-ler dans sa chambre. Il savait très bien qu’Elsian avait besoin de se reposer pour mettre tout cela au clair.

Il quitta la pièce en éteignant la lumière et retourna voir son amant qui semblait ailleurs. Maxence s’approcha et posa sa main doucement sur la joue du vampire. Le voir ainsi lui faisait mal, il semblait tellement fragile qu’il avait peur de lui faire mal. Ne vou-lant pas le déranger, Maxence s’installa sur le fauteuil et le surveilla.

Si ce virus était réellement la cause de tout cela, alors il était persuadé qu’Elsian trouverait le remède. Il bougea un peu et glissa son visage vers l’oreille de Lathan.

— Je t’interdis de m’abandonner. Tu n’as pas le droit de me laisser seul et de partir là où je ne pourrais pas te rejoindre.

— Max… Le Français se recula un peu et trouva rapidement le regard de

son chéri. Il était brillant, mais il pouvait y voir de la peur et de l’amour aussi.

— Je te promets que tu vas guérir et ensuite, tu as intérêt à te faire pardonner de m’avoir fichu une trouille pareille. Essaye de dormir un peu.

Lathan réussit à attraper la main de Maxence et essaya de la serrer dans la sienne. Ses yeux ne quittaient pas les siens, comme s’il voulait lui parler. Le vampire ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sortit.

Essayant de comprendre, Maxence se rappela que Lathan ai-mait lorsqu’il le prenait dans ses bras. Une fois, il lui avait même avoué que dans cette position, il avait l’impression d’être dans un cocon impénétrable.

Alors, Maxence se leva, se déshabilla pour ne rester qu’en boxer et leva un peu Lathan afin de pouvoir s’installer derrière lui. Le vampire semblait être totalement malléable dans ses bras, comme une poupée de chiffon. Il l’entoura tendrement de ses bras après qu’il eu installé Lathan confortablement contre lui.

— Dors mon amour, je veille sur toi. Il lui embrassa doucement la tempe et le laissa reposer contre

lui sans plus rien dire. Maxence leva les yeux pour regarder la télé. Il s’agissait d’un film très connu et le regarda alors qu’il sentait le corps froid de Lathan contre lui.

Elerynna

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Il remonta les couvertures autour d’eux et entoura de nouveau son compagnon de ses bras, alors que celui-ci ne réagissait même plus à ce qu’il faisait.

Maxence veilla sur Lathan une grande partie de la nuit jusqu’à ce que le sommeil le rattrape et qu’il s’endorme tout en continuant de tenir fermement le corps du vampire contre lui.

Lathan ne dormait pas. Il semblait entouré d’un voile noir et épais. Il avait de plus en plus de mal à rester conscient et à com-prendre tout ce qui l’entourait. Son corps faiblissait, sa respiration se hachait, il avait du mal à bouger ses jambes.

Comment avait-il pu devenir si faible en si peu de temps ? C’était inconcevable pour lui. Il était un vampire, jamais il n’avait vu cela chez aucun de ses compagnons. Ils leurs arrivaient d’avoir mal quelque part, ou de ne pas se sentir bien quelques heures, mais ja-mais rien de bien grave.

Là c’était totalement différent, surtout parce que cela s’était dé-clenché d’un seul coup, sans qu’il ne ressente des symptômes avant. Et voilà dans l’état où il était maintenant…

Et Maxence ? Il avait bien vu son inquiétude, et tout à l’heure, il avait même eu l’air désespéré lorsqu’il lui avait demandé de ne pas le quitter. Lui n’en avait aucune envie. Comment pourrait-il partir ? Il ne le voulait pas.

Elsian donnait aussi beaucoup de sa personne. Passant des heures dans la bibliothèque à chercher un remède. Son ami était très cultivé, ayant passé beaucoup d’années à étudier toutes sortes de métier. Il avait été médecin, mécanicien, galeriste, politicien même !

Lui-même n’avait pas fait tout cela, même s’il avait beaucoup de spécialités, il ne savait pas tout, et surtout pas en médecine, n’ayant jamais eu la patience de tout apprendre tellement il y en avait.

Mais il en savait assez sur les vampires pour savoir que ce qu’il avait n’était pas normal et que c’était la première fois que l’un des leurs avait une telle maladie. Son corps avait soif, mais il n’arrivait pas à manger, ni boire, sauf le jus de fruit… Allez savoir pourquoi un aliment purement humain lui faisait du bien.

Ce n’était pas grand-chose, car ce n’était pas cela qui allait le guérir, mais c’était la seule chose que son corps de vampire accep-tait de digérer…

Le secret du sang

36

Lathan entendit la respiration profonde et lente de son amant qui dormait derrière lui. Il essaya de calquer sa respiration sur la sienne, mais il n’y arriva pas. Sa gorge se serrait et s’asséchait.

Il laissa tomber son visage et ferma les yeux. De toute façon, il ne pouvait rien faire d’autre que cela. Contre lui, il sentait les bras de Maxence qui l’entouraient chaleureusement et le rassurait. Sa-voir qu’il était toujours là le tranquillisait, bien qu’il ait conscience que Maxence s’inquiétait pour lui.

Le corps de Maxence bougea un peu et Lathan sentit les doigts de son amant glisser dans sa main pour serrer ses doigts. Cela lui fit du bien et il soupira.

Alors qu’il voyait les images de la télévision devenir trouble, La-than entendit le bruit de la porte et des pas s’approcher de lui. Une main se posa sur son front.

— Elsian… — Tu ne dors pas ? murmura Elsian, pour ne pas réveiller

Maxence. — Non… — Tu vas bien ? — Oui… j’ai soif… — Tu veux du jus de fruit ? Lathan hocha la tête et il entendit son ami s’éloigner. Il voulut

bouger, mais il n’y arriva pas. Alors, il attendit qu’Elsian revienne. — Peux-tu… me mettre sur le… fauteuil ? sa voix était hachée et

faible. — Oui. Attends. Elsian enleva la couverture doucement et attrapa le corps de

son ami dans ses bras après avoir écarté les bras de Maxence. Il l’emmena de l’autre côté du lit et l’installa correctement sur le fau-teuil avant de poser ses jambes sur le repose-pied. Elsian attrapa la couverture qui était près de lui et la posa sur son ami qui semblait amorphe.

— Ça va ? — Oui… Elsian remonta la couverture sur Maxence qui dormait toujours

et prit le verre avant d’aller vers Lathan pour l’aider à boire.

Elerynna

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Lorsque Maxence se réveilla, il fut surpris de se trouver dans le lit de Lathan au salon. Il avait du s’endormir alors qu’il avait Lathan dans ses bras. Sauf que là, il n’y avait plus personne. Affolé, Maxence tourna son visage et soupira de soulagement en voyant son compa-gnon sur le fauteuil. Il semblait encore plus pâle que la veille. Maxence se leva, s’habilla vite et fit le tour du lit. Il rencontra les yeux de Lathan. Ceux-ci avaient encore changé. Ses iris étaient plus clairs et ses pupilles semblaient prendre un teint plus orangé. In-quiet, Maxence se mit à genou près de Lathan et lui prit la main.

— Chéri, ça va ? Il n’eut aucune réponse, mais vit Lathan réussir à tourner un

peu plus son visage vers lui. Le vampire leva sa main libre et la posa avec difficulté sur la joue de Maxence. Il avait du mal à distinguer nettement son visage, mais avait entendu son inquiétude dans sa voix.

Le bruit de la porte fit sursauter Maxence qui se tourna pour voir Elsian avancer vers eux. Le Français embrassa tendrement la joue de Lathan et se releva.

— Tu as vu ses yeux ? — Oui. Je m’en suis aperçu quand il a voulu boire. — Je suis désolé de m’être endormi. — Tu n’as pas à le faire, on a tous besoin de sommeil et Lathan

avait l’air heureux d’avoir passé du temps contre toi cette nuit. Maxence laissa ses épaules s’affaisser. Une nouvelle phase de la

maladie s’était déclarée et il n’arrivait pas à savoir s’ils allaient réussir à guérir Lathan.

— J’ai eu une idée tout à l’heure. — Laquelle ? — En fait, j’ai réfléchi et je me suis rappelé que Sil’Arn avait

guéri Lathan en le transformant en vampire. — Tu veux mordre Lathan ? s’écria Maxence, surpris. — Non, il ne le supporterait pas. Je voudrais lui faire boire mon

sang. Nous n’y avons pas pensé parce que nous pensions qu’il s’agissait d’une maladie humaine.

— Mais comme il s’agit de sa première maladie qui a muté, tu penses que ton sang pourrait le guérir ?

— C’est cela. J’ai fait des tests cette nuit, mais comme le sang a déjà plusieurs jours…

Le secret du sang

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Dans les yeux de Maxence, Elsian put apercevoir une lueur d’espoir. Mais il devait être clair.

— Maxence, cela peut ne pas marcher, tu sais. — Je le sais, mais nous devons essayer. Elsian acquiesça et ils se retournèrent. Lathan n’avait pas bou-

gé. Regardant sa montre, Maxence s’aperçut qu’il ne pouvait pas rester, il devait repartir travailler aujourd’hui. Même s’il n’en avait pas du tout envie.

— Je dois déjeuner et partir travailler… — Alors, vas-y, de toute façon avant de le faire boire, il faut que

je lui explique ce que je compte faire. Je ne le ferais pas boire avant cet après-midi.

— D’accord. Maxence quitta le salon et déjeuna pour ensuite prendre une

douche. Pendant ce temps, Elsian retourna auprès de son ami. La-than leva les yeux vers lui et il sut que cela devenait urgent de le guérir. Avec patience, Elsian l’ausculta, notant tout sur son carnet. Lorsqu’il leva le pull du vampire, il remarqua avec soulagement que les rougeurs avaient disparu.

— Lathan, est-ce que tu as mal quelque part ? — Non… — Tu veux retourner dans le lit ? — Non, souffla-t-il après quelques secondes de réflexion. — Lathan, aujourd’hui je vais te faire boire autre chose. Seule-

ment… eh bien… ce sera mon propre sang. La tête de Lathan bougea et Elsian rencontra son regard. Appa-

remment, Lathan avait compris et ne semblait pas d’accord. Et ce fut le cas.

— Non, pas ton sang… — Écoute Lathan, si nous n’essayons pas, le virus va encore se

propager… Le vampire se retourna en entendant les pas de Maxence der-

rière lui. Il n’eut pas besoin de parler pour qu’il comprenne la situa-tion. Maxence se plaça de l’autre côté du fauteuil et posa sa main sur la joue de Lathan.

— Mon chéri, rappelle-toi ce que j’ai dit hier soir. Alors, laisse-toi soigner… pour moi.

Sans répondre, Lathan attrapa la main de Maxence et la serra un peu. Il ne savait pas quel effet aurait le sang de son ami et c’était

Elerynna

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pour cela qu’il avait refusé. Mais il savait aussi qu’à ce stade, il de-vait faire quelque chose.

— D’accord… — Merci mon amour, sourit Maxence en s’approchant pour

l’embrasser doucement sur les lèvres. Je dois aller travailler. À tout à l’heure.

Maxence se releva et regarda Elsian qui le remercia sincère-ment. Le vampire savait que seul Maxence avait un pouvoir de per-suasion sur Lathan. Le Français quitta la maison inquiet, tandis qu’Elsian alla manger un peu. Il ne devait pas négliger ses propres besoins.

Le verre fut posé sur la table alors que la pluie frappait contre

les vitres. Elsian avait opté pour cette solution, c’était aussi la plus facile. Il essuya la trace de sang qui avait coulé sur le menton de son ami. Maintenant, il fallait attendre et voir comment le corps de La-than allait réagir. Ce dernier lui avait demandé de le recoucher sur le lit. À présent, il patientait, veillant sur son ami. Il avait passé la journée à faire des allers-retours entre la bibliothèque et le salon. Regardant l’heure sur l’horloge, Elsian remarqua que Maxence allait bientôt revenir.

Il avait vite compris que ses deux amis ne pouvaient pas vivre l’un sans l’autre. Le jour de sa rencontre avec Maxence se rappela à lui et il sourit. Au contraire des autres humains, Maxence n’avait pas eu l’air inquiet de se retrouver seul face à des vampires.

— Elsian… La voix de Lathan lui fit reprendre part au présent et il rencon-

tra le regard de son ami. Elsian leva un sourcil. Les yeux du vampire avaient changé ! Mais cette fois, la couleur rouge reprenait le dessus sur le doré. Il se mit à sourire en s’approchant pour regarder de plus près et confirmer qu’il ne rêvait pas.

— Qu’est-ce qu’il y a ? — Tes yeux commencent à reprendre leurs couleurs normales. Lathan eut un hoquet de surprise et ses lèvres esquissèrent un

léger sourire. Sans attendre, Elsian examina son ami, mais ne nota aucune amélioration physique concrète à part les yeux. Il fit une nouvelle prise de sang et laissa Lathan seul pour aller examiner cela.

Le secret du sang

40

Pendant ce temps, Maxence était sur le chemin du retour. Il avait hâte d’arriver, car le matin même, Lathan avait paru extrême-ment faible. Il avait peur que son amant cesse de se battre.

Passant le portail, il n’aperçut aucun changement externe. La lumière du salon était visible ainsi que celle de la bibliothèque. Ap-paremment, Elsian y était encore.

Entrant, Maxence posa ses affaires et partit vers le salon où il trouva Lathan couché dans le lit. Il s’approcha et le vampire tourna son visage vers le bruit qu’il entendait. Quand Maxence fut assez proche, il remarqua immédiatement la couleur des yeux de son amant et un sourire apparut sur son visage.

— Tu vas mieux ? Cela a marché ? — Je ne sais pas… — Tu sens un changement ? — Non… — Je vais aller voir Elsian. Je t’aime Lathan. Maxence l’embrassa sur la tempe et partit vers la bibliothèque

où Elsian examinait le sang au microscope. — Elsian ! — Tu as bien travaillé ? demanda le vampire en relevant la tête. — Comme hier… Les yeux de Lathan… — Oui, ils reprennent leurs couleurs initiales. — Donc cela veut dire que ton sang fait quelque chose sur son

corps ? — Oui, mais ce n’est pas encore ça… Le virus est toujours pré-

sent, mais les anticorps de Lathan réagissent à mon sang, ou plutôt… à mon venin.

— Et si tu ne lui donnes que du venin ? — Cela ne marchera pas. Notre venin ne s’active qu’en pré-

sence de sang. Si je lui donne que du venin, cela n’aura aucun effet, cela pourrait même faire l’inverse.

— Je vois… Désolé… je n’y connais rien à la médecine. — Tu sais Maxence, sur ce coup… je suis comme toi, j’utilise

mes connaissances, mais j’y vais aussi à l’instinct. Garde confiance, Maxence.

— Oui. Je vais retourner le voir. Merci Elsian. Il laissa Elsian travailler et reparti vers le salon. Lathan était

couché sur le côté et regardait la fenêtre. Il entendit les pas derrière lui, mais ne bougea pas. Il avait l’impression d’être au bord d’un

Elerynna

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gouffre sans fond. La main chaude de Maxence se glissa dans ses cheveux et cela lui fit du bien.

Lathan avait tellement peur que son compagnon ne le quitte qu’il craignait perpétuellement de ne pas le voir revenir. Pourtant, le vampire ne pouvait s’empêcher de penser que ce serait la meil-leure solution pour Maxence. Il ne voulait plus le voir avec cette lueur de peur et d’incertitude dans son regard à chaque fois qu’il le croisait.

Mais la main dans ses cheveux allait en contradiction avec ce qu’il pensait et il ne pouvait s’empêcher d’être heureux de savoir Maxence près de lui alors qu’il se sentait si mal.

— Elsian est en train de faire des tests, mon cœur. Tu vas voir, tu vas guérir.

— Et si ça ne marche pas ? murmura Lathan en fermant les yeux.

— Cela marchera, tu verras. Bientôt tu pourras te relever et re-prendre des forces.

— Je ne sais pas… Inquiet des réponses de son amant, Maxence le fit se retourner

pour le regarder. Il fut surpris de voir une larme glisser sur sa joue. Que se passait-il ?

— Lathan, qu’est-ce que tu as ? souffla Maxence en séchant la larme avec douceur.

— Rien… Voyant très bien que Lathan ne répondrait pas, Maxence

s’installa sur le bord du lit et le prit dans ses bras. Il comprit alors que Lathan doutait de sa guérison. Il le garda un long moment dans ses bras en lui assurant qu’ils allaient le guérir.

— Tu n’as pas le droit d’abandonner Lathan, je te l’interdis. — Max… La main de Maxence se resserra sur le dos de Lathan qui avait

caché son visage dans le cou chaud de Maxence. Cela lui fit beau-coup de bien de savoir que Maxence était toujours là pour lui.

Ce moment fit du bien aux deux hommes qui prenaient cons-cience de tout ce qu’il s’était passé en deux semaines. Ils avaient besoin de la présence de l’autre pour tenir le coup.

— Merci. — De rien mon cœur, je suis là pour toi, tout le temps. Quoi

qu’il se passe, tu peux compter sur moi.

Le secret du sang

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Au moment là, Maxence se redressa. Il venait d’avoir une idée. Alors doucement, il recoucha son compagnon et remonta les cou-vertures.

— Essaye de te reposer, je reviens, je dois parler à Elsian. Maxence repartit vers la bibliothèque et entra en trombe, fai-

sant sursauter Elsian qui lâcha son échantillon de sang qui se fra-cassa sur le carrelage. Il vit l’agitation de Maxence.

— Oups ! Désolé Elsian ! — Ce n’est rien, je vais recommencer. Qu’est-ce qu’il t’arrive ? — Eh bien… je viens d’avoir une idée. — Je t’écoute, se redressa Elsian en mettant le verre dans la

poubelle. — Vous buvez du sang pour vous nourrir. — Principalement oui, on peut vivre que de cela si nous vou-

lons. — Et nous on est transformé à cause de votre venin. — Oui, répondit Elsian en ne comprenant pas où voulait en ve-

nir Maxence. — Ton sang ou ton venin a fait reprendre les couleurs nor-

males aux yeux de Lathan. — C’est exact. — Et si on mélangeait ton venin et mon sang ? Mon sang est

humain, en le mélangeant avec ton venin ça pourrait tuer ce virus non ?

Elsian se mit à réfléchir très vite alors que Maxence le regardait avec espoir. Il vit le vampire sortir plusieurs carnets et feuilleter, puis il releva la tête.

— Cela pourrait marcher effectivement. Il faut essayer, mais d’abord il faut que mon sang quitte celui de Lathan… donc pas avant demain voir après-demain.

— Tu peux faire des tests ? — Oui. — Je vais prévenir Lathan ! — Non, s’empressa d’arrêter Elsian en voyant Maxence partir

vers la porte. — Pourquoi ? s’offusqua Maxence en fronçant les sourcils. — Si on lui dit et que cela ne marche pas, il se sera fait de faux

espoirs et cela lui fera beaucoup de mal. Il est trop faible, alors au-tant ne rien dire et continuer à veiller sur lui comme on le fait.

Elerynna

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— Je comprends… je me suis un peu précipité… — Non, tu as eu la bonne réaction, seulement, il faut penser au

bien-être de Lathan avant tout. Il est tellement faible qu’il a du mal à bouger, donc je veux avant tout qu’il garde ses forces.

— D’accord. Voyant que Maxence avait compris, Elsian lui sourit et l’entoura

de son bras. — Tu verras, il sera bientôt sur pied. — Je le sais. Un peu plus rassuré, Maxence s’excusa et laissa Elsian travailler

en paix. Il retourna voir Lathan et le reprit dans ses bras. Étrange-ment, le sentir contre lui faisait du bien et le rassurait.

Le sang d’Elsian était enfin éliminé au bout de trois jours. La-

than ne savait pas pourquoi son ami ne lui avait rien donné depuis, mais il avait bien compris en voyant Maxence qu’ils préparaient quelque chose.

Et enfin, Elsian et Maxence s’installèrent près de lui. Il remar-qua leurs airs sérieux et se demanda ce qu’ils lui cachaient.

— Nous avons peut-être trouvé le remède, Lathan, engagea El-sian.

— C’est vrai ? interrogea-t-il avec une pointe d’espoir dans sa voix.

— Oui, mais pour cela… — Il faut que tu boives mon sang. — Non ! — Lathan, il le faut. — Je refuse. Je ne boirais pas de sang humain. Le regard brillant de Lathan montra très clairement aux deux

hommes qu’il ne changerait pas d’avis. Pourtant, Maxence insista : — C’est peut-être le seul moyen de te soigner. — Peut-être, c’est qu’il doit exister d’autres solutions… — Mais nous n’en avons pas d'autres pour l’instant, Lathan. — Alors, continue à chercher… — Je continuerais si cette solution ne marche pas, mais pour

l’instant c’est la plus positive et la plus logique de toutes celles que nous avons eues.

Le secret du sang

44

En signe de désaccord, Lathan se recoucha complètement et leur tourna le dos en montant la couverture sur sa tête. Il lui était impossible du boire du sang humain, il le refusait.

Voyant que le vampire ne changerait pas de décision mainte-nant, Elsian et Maxence le laissèrent seul pour qu’il réfléchisse

Dans le couloir, Elsian se tourna vers Maxence, l’air résolu. — Je sais que ça a de très fortes chances de marcher, Max. — Je le sais aussi, mais s’il ne veut pas ? — Alors, il faut le convaincre. Il ne veut pas boire de sang hu-

main, mais là, il va y être obligé. — Il faut alors aller contre sa décision ? — D’abord, on retentera de lui parler, mais s’il ne veut toujours

pas… oui, on devra le faire. Maxence comprit alors l’ampleur de ce qu’il fallait faire et il

n’était pas sûr de pouvoir y arriver. Il comprenait le désir de Lathan de refuser du sang humain, après tout, cela faisait des centaines d’années qu’il n’en avait pas bues. Mais c’était pour sa guérison, alors pourquoi il refusait ?

— Je peux te charger d’essayer de le convaincre ? — Oui, je vais essayer. — Merci. Maxence retourna auprès de Lathan qui n’avait pas bougé.

Alors, il resta en silence sur le fauteuil près du lit et regarda la télé. Il savait que son amant avait besoin de peser le pour et le contre avant de prendre une décision sérieuse. Il se plongea dans un film alors que Lathan ruminait toujours sous sa couverture.

La dernière fois qu’il avait bu du sang humain, c’était lors de la guerre. C’était même juste avant de voir Sil’Arn avant qu’il ne meure. À ce moment-là, il s’était promis de faire en sorte que tout cela cesse et que les vampires et les humains puissent cohabiter en harmonie.

Et il avait réussi, à présent tous vivaient ensemble. Mais lui se trouvait aux portes de la mort, atteint de la même maladie qu’il avait attrapée lorsque Sil’Arn l’avait trouvé.

Il n’avait pas envie de rompre l’autre promesse qu’il avait faite à Sil’Arn : se nourrir que de sang animal sans pour autant les tuer. Et il avait réussi, sauf que maintenant on le mettait au pied du mur. Choisir entre vivre et boire du sang humain, ou mourir en ne rom-pant pas sa promesse et perdre Maxence.

Elerynna

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Maxence regardait Lathan d’un œil sombre. Cela faisait des

heures qu’il restait à ses côtés afin de le convaincre et jusque-là, Lathan restait obtus sur sa décision.

— Lathan, il faut que tu le fasses, tu veux mourir ou quoi ? — Je… — Je sais, tu ne veux pas rompre ta promesse et je le com-

prends, mais cette fois il s’agit de ta vie ! Je ne peux pas te laisser faire cela. Tu penses à moi ? À mes sentiments ? s’emporta Maxence en attrapant les bras de Lathan qui grimaça.

Voyant que le vampire avait mal, Maxence le lâcha et se retour-na pour quitter la pièce, mais au moment de passer la porte, Maxence se retourna.

— Tu ne me laisses pas le choix… je suis désolé. Lathan ne comprit pas ce que voulait dire Maxence et cette fois,

la peur de le perdre à nouveau s’insinua en lui, le faisant trembler de peur.

Maxence arriva dans la bibliothèque et Elsian le regarda, éton-né.

— Il a accepté ? — Non, mais je ne lui laisse plus le choix. Fais-moi une prise de

sang. — Ce ne sera pas assez. Il faut que je fasse une transfusion. J’ai

réussi à calculer combien il me faut de sang et de venin pour le gué-rir, si cela marche.

— Alors, faisons-le. — Il ne va pas être content. — Je m’en fiche, je refuse qu’il continue à être aussi borné. S'il

ne comprend pas que sa vie est plus importante qu’une promesse… Tant pis, on a qu’à lui dire que c’est du sang animal.

Elsian ne pouvait nier que Maxence avait raison. Pourtant, cela lui déplaisait un peu de mentir à son ami. Il prit une poche et enfon-ça doucement une aiguille dans le bras de Maxence qui s’était assis. Il voyait bien ses rides sur le front. Lorsque la poche fut pleine, il y envoya le venin qu’il avait prélevé sur lui avant et fit tourner la poche afin que les deux se mélangent.

— C’est bon. Tu es sûr que tu veux faire cela ?

Le secret du sang

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— Oui, allons-y, il me haïra peut-être, mais au moins il sera vi-vant.

Les deux hommes quittèrent la pièce et se rendirent dans le sa-lon où ils virent Lathan, le visage blême et les yeux brillants. Maxence sut immédiatement qu’il se retenait de pleurer, alors il indiqua à Elsian de rester à sa place et s’avança.

Lorsque Lathan vit son amant s’approcher, il crut à un rêve. Maxence le regardait avec un air abattu. Lorsque ce dernier se mit à genou devant le lit au niveau de son visage il murmura :

— Je suis désolé pour ce que j’ai dit, je vois que cela t’a fait du mal, mais comprends que moi je t’aime plus que tout et que je ne veux plus te perdre…

— Max… — Je suis désolé pour ce que nous allons faire, mais c’est pour

que tu guérisses. Sans laisser le temps à Lathan de répondre, Maxence demanda

à Elsian d’avancer. Le vampire arriva rapidement près du lit et de-manda à Maxence de l’aider. Il prit le bras de Lathan et remonta la manche. Ensuite, il prit l’aiguille et la planta dans une des veines de Lathan qui réagit en se tendant. Le regard du vampire rencontra celui d’Elsian qui ne put cacher ses émotions.

— Non… non…, murmura Lathan. Il commença à remuer afin de se libérer pour enlever l’aiguille,

mais Maxence lui retint son bras libre fermement. — Calme-toi. — Sang… non… — Lathan, calme-toi, commença Elsian en se plaçant près de

son ami. C’est pour te guérir, sans cela, tu peux mourir et je sais que tu ne le veux pas. Quand je suis arrivé, tu m’as dit que tu ne voulais pas laisser Maxence tout seul, et là, tu as la chance de pouvoir rester près de lui, alors laisse-toi faire, pour moi, pour toi, mais aussi pour Maxence.

La voix d’Elsian était douce et son regard vissé à celui de La-than lui montrait une grande confiance. Ses mains étaient posées sur ses joues afin qu’il ne regarde que lui.

Cela eut un effet hypnotisant sur Lathan qui se laissa faire lors-que Maxence reposa ses bras sur la couverture. Il n’avait pas com-pris ce qu’il venait de se passer, mais le constat était là : Lathan se laissait totalement faire.

Elerynna

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— Je sais que cette fois cela va marcher, car j’ai fait des tests, seulement, il faut laisser le tout agir, alors reste calme s’il te plait et… pardonne-nous. On fait cela pour toi.

Maxence avait mal au cœur de devoir faire cela à son amant. Il l’aimait et ne voulait pas aller contre sa volonté, mais cette fois il y était obligé.

Ils restèrent là pendant de longues heures. Lathan avait finale-ment rendu les armes et s’était laissé tomber contre Maxence qui le tenait contre lui.

Elsian vérifiait souvent les constantes de son ami et constata que rien de mauvais n’arrivait. Mais il savait que rien n’était joué. Ses tests avaient fonctionné, mais là, c’était nouveau et imprévisible.

Voyant que Maxence commençait à se dandiner, Elsian s’aperçut qu’il n’avait rien mangé et qu’il était tard.

— Tu as faim, n’est-ce pas ? — Un peu oui… — Reste là, je vais préparer à manger. S’il se passe quoi que ce

soit, appelle-moi. — Merci. Elsian quitta la pièce pour se rendre dans la cuisine et préparer

à manger. Il savait que cela prendrait plusieurs jours avant que La-than guérisse, mais au moins il savait que ça allait être le cas, il avait un très bon pressentiment.

Dans le salon, Maxence s’en voulait d’avoir fait cela à son chéri. Il n’avait jamais voulu le trahir ainsi, mais Lathan l’y avait obligé. Inconsciemment, il pensa à Sil’Arn, et s’avoua qu’il lui avait fallu énormément de courage pour réussir à mordre la personne qu’il aimait afin de le transformer et de le guérir.

Mais finalement, il s’aperçut que s’il s’était retrouvé dans la même situation, il aurait agi pareil. Et c’est ce qu’il avait fait… même si le procédé était différent. Maxence resserra son étreinte sur le corps de Lathan qui reposait contre lui. C’était la seconde fois que son amant vivait cette situation. Elsian revint un peu plus tard avec deux plateaux et ils mangèrent en silence. Le vampire regardait son ami manger. Il voyait bien qu’il se forçait.

— Tu n’as pas à cacher tes émotions tout le temps Maxence. Toi aussi tu as le droit de craquer, de hurler, de parler.

— Mais je dois tenir, pour Lathan. — Et lorsqu’il sera guéri, que feras-tu ?

Le secret du sang

48

— Je… je ne sais pas. Posant son plateau et voyant que Maxence ne mangeait plus,

Elsian se leva et lui demanda de l’aider à coucher correctement La-than. Ensuite, il attrapa la main de Maxence et quitta le salon. Il ne s’arrêta pas avant d’être arrivé dans la chambre de Maxence qui ne comprenait pas ce que voulait faire Elsian.

— Mais qu’est-ce que tu fais ? — Je fais en sorte que tu t’exprimes. Lâche-toi. Maxence regardait le vampire sans vraiment comprendre ce

qu’il lui demandait, il allait partir vers la porte, mais Elsian s’interposa en croisant ses bras.

— Laisse-moi passé. — Non. Maxence, je suis peut-être l’ami de Lathan, mais ça fait

bien longtemps que je suis aussi le tien, et je suis là pour lui comme pour toi. Lorsque tu es parti, Lathan m’a appelé, en pleurs. C’était la première fois que je le voyais ainsi et il m’a dit qu’il ne savait pas comment il ferait pour vivre sans toi. Mais là, tout ce que j’ai pu voir depuis que je suis arrivé, c’est que l’inverse est identique. Tu l’aimes toi aussi, tu tiens tellement à lui que j’ai même dû t’obliger à prendre soin de toi pour que tu te reprennes. Pourtant, tu n’as ja-mais flanché, jamais tu n’as exprimé tes sentiments en notre pré-sence. Alors que ce serait tout à fait légitime que tu le fasses, ce se-rait même tout à fait normal. Tu as besoin de te libérer de tout ce qu’il se passe et…

Elsian fut interrompu par un sanglot. Maxence était debout de-vant lui, droit et raide, mais il pleurait ! Sans réfléchir, Elsian s’avança et l’entoura de ses bras. Voilà ce qu’il attendait. Il savait parfaitement que Maxence avait besoin de se libérer de tout cela, alors il le laissa faire lorsqu’il sentit ses bras l’entourer autour du cou.

Maxence avait senti son esprit craquer devant les paroles si vraies d’Elsian et comprit alors ce qu’il voulait dire. Il se laissa aller pendant un long moment, heureux tout de même d’avoir le vampire pour se libérer. Et Elsian patienta, caressant son dos, sa nuque, lui parlant pour le réconforter.

Québec – 6 mai 2027

Elerynna

49

Lathan se réveilla doucement. La lumière du jour lui vrilla les

yeux et il du les refermer en tournant son visage. Il sentait qu’il al-lait mieux, sa respiration était plus came et il n’avait plus ses bouf-fées de chaleur. Il sentait aussi que son esprit était beaucoup plus clair.

Tout était calme dans la pièce, il n’entendait que le chant des oiseaux grâce à la fenêtre ouverte en battant. Où étaient passés El-sian et Maxence ? Depuis combien de temps était-il dans cet état ? Lathan n’en avait aucune idée. Il avait perdu la notion du temps.

Mais le constat était là. Il guérissait. Il en voulait à Elsian d’avoir laissé Maxence faire cela. À présent, il avait du sang humain dans les veines… Il ne l’avait pas mordu, mais cela revenait au même. Il avait rompu la promesse qu’il avait faite à Sil’Arn avant sa mort.

Il se sentait mal et inconsciemment il fit tourner la bague sur son majeur. Que dirait Sil’Arn s’il était encore vivant ? Certainement qu’il n’avait pas rompu sa promesse et que c’était la seule solution pour le sauver.

La porte s’ouvrit finalement et Lathan put rencontrer les traits rassurés de son compagnon. Mais Lathan remarqua aussi une chose importante. Maxence avait minci… beaucoup. Il semblait aussi fati-gué. Pourquoi ?

— Hey, comment tu te sens ? demanda le Français en s’approchant de Lathan en souriant.

— Fatigué. — C’est normal, ton corps doit récupérer de tout cela. Je suis

heureux de te savoir guéri. — Combien de temps cela a duré ? — Un peu plus de trois semaines. Maxence s’agenouilla près du lit et embrassa tendrement le

front de Lathan en caressant ses cheveux. Le regard du vampire était redevenu cardinal, comme avant et il semblait plus alerte.

— Tu m’as vraiment fait peur, tu sais. On ne trouvait aucun re-mède, Elsian passait tout son temps à chercher, à tester, à noter tout.

— C’est toi qui m’as guéri… — Et Elsian. En fait, c’est venu soudainement. Je suis désolé

pour ce que nous avons dû faire… Mais j’y étais obligé. Je ne veux pas te voir mourir… je t’aime trop pour cela.

Le secret du sang

50

— Pardon. — Chut… C’est fini à présent, et je sais que Sil’Arn ne t’en vou-

drait pas pour cela. Lathan regarda son compagnon avec surprise. Le voyant,

Maxence sourit et caressa la joue du vampire avec tendresse. — Tu m’as parlé de cette promesse, encore une, mais c’était né-

cessaire pour que tu vives. Lathan attrapa la main de Maxence et la serra dans la sienne. Il

savait que Maxence l’aimait, et là, il en avait eu la preuve, une nou-velle fois. Ils restèrent silencieux un long moment, profitant du calme de la pièce pour tout remettre en ordres dans leurs têtes.

Quand Elsian arriva, Lathan le remercia pour tout ce qu’il avait fait pour lui.

— Ce n’est rien, tu es mon meilleur ami Lathan, je n’allais pas te laisser comme ça alors que tu avais besoin de moi. Mais s’il te plait, arrête de faire ta tête de mule d’accord ? sourit Elsian. Parce que franchement, quand tu as refusé la transfusion, j’avais juste envie de te secouer comme un prunier.

Maxence se mit à rire, tout comme les deux vampires. Finale-ment, ils rirent pendant plusieurs minutes, de joie, mais aussi pour faire retomber toute la pression qu’ils avaient accumulée depuis bien trop longtemps. Cela leur fit du bien à tous.

Quand ils furent calmés, Lathan demanda à pouvoir se lever. El-sian accepta et avec l’aide de Maxence, il le leva pour lui faire faire quelques pas dans le salon. Lathan était comme un enfant. Il souriait et semblait plus apaisé.

— Tu n’es pas encore totalement rétabli, ton corps est encore faible, mais dans quelques jours je pense que cela ira mieux, déclara Elsian en retenant son ami de ses bras lorsqu’il le vit flanché.

— D’accord. Je suis vraiment content de pouvoir remarcher un peu, j’ai vraiment eu l’impression que j’allais mourir.

— Mais maintenant, tu es guéri et tu vas bien, alors on va ou-blier tout cela, d’accord ? demanda Maxence qui avait vraiment be-soin d’oublier.

— Oui. Voyant qu’il était de trop, Elsian leur indiqua qu’il allait ranger

tout ce qu’il avait sorti dans la bibliothèque. Maxence comprit le message et le remercia silencieusement. Lorsqu’ils furent seuls,

Elerynna

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Lathan se laissa aller contre le corps de Maxence et l’entoura ten-drement de ses bras.

— Je t’aime Max, je te remercie d’être resté à mes côtés pen-dant tout ce temps.

— Tu crois que j’aurais pu te laisser ? — Non… — Alors pourquoi dis-tu cela ? — Je ne sais pas… C’est… j’ai peur de te retenir contre ton gré. — C’est faux. Lathan, appela Maxence en faisant lever le visage

du vampire pour qu’il le regarde. Je t’aime, pour toujours et à ja-mais. Alors, rassure-toi, tu devras me supporter encore très long-temps.

Doucement, Maxence se rapprocha et vint poser ses lèvres sur celles de son amant pour un long et doux baiser. Cela leur fit du bien à tous les deux. À présent, ils avaient tout le temps de s’aimer et de se le prouver.

— J’ai envie de toi, murmura Lathan contre les lèvres de son chéri.

— Moi aussi, mais pas avant que tu reprennes des forces. Mais quand ce sera le cas, je te ne lâcherais pas avant que tu sois complè-tement épuisé, se vanta Maxence en souriant.

— J’attends de voir ça, pour l’instant, embrasse-moi encore, mon amour.

Accédant à sa requête et heureux de voir Lathan plus alerte, Maxence serra son corps contre le sien et l’embrassa passionné-ment. Ils étaient heureux et savaient qu’ils le seraient encore long-temps. L’épreuve qu’ils venaient de vivre le leur avait prouvé.

À la porte, Elsian les regardait en silence. Les voir aussi heureux lui fit plaisir, car il savait que l’un ne pouvait vivre sans l’autre et inversement.