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Le secteur bancaire au Maroc : un modèle de développement réussi

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E Le secteur bancaire au Maroc : un modèle de développement réussi

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Page 2: Le secteur bancaire au maroc

“ Le secteur bancaire est pour son économie ce qu’estle moulin à eau pour son champ ”

L'existence du moulin (du latin molinum issu de mola meule) à eau est attestée, peu avant l'ère chrétienne, en Illyrie. Sa roue àpalettes, en position horizontale dans le courant qui l'entraîne, est surmontée d'un axe vertical. Ce dernier, soumis à un mouvementde rotation, traverse une meule inférieure gisante et fait tourner la meule supérieure dont il est solidaire. Les Romains adoptèrentun moulin à eau dont le mécanisme disposé verticalement, tourne sur un arbre horizontal portant une roue à chevilles. Celles-ci, per-pendiculaires au plan de la roue, s'engrènent sur la lanterne d'un axe vertical actionnant la meule extérieure. Le moulin hydrauliqueaurait été connu en Chine dès le Ve siècle. Primitivement destiné au broyage du grain, le moulin à eau devient le générateur de forcemotrice qui sera prédominant jusqu'à la mise au point de la machine à vapeur au XVIIIe siècle. Cette force sera utilisée pour d'innom-brables applications : broyage du malt, des écorces, des olives, pour la défibration du papier et du chanvre, pour actionner les marti-nets et les soufflets de forge, etc.

Encyclopédie Universalis

Page 3: Le secteur bancaire au maroc

Executive summary

« Une crise telle qu'il n'en arrive qu'une fois par siècle », tel est le propos tenu par Alan Greenspan pour décrire lacrise financière qui a débuté en 2007 et qui s’est caractérisée par une crise de liquidité interbancaire et une crisedu crédit, paralysant de ce fait le système financier international, et s’étendant à l’ensemble des places boursièresde la planète.

L’effondrement du secteur immobilier américain a donné naissance à une crise bancaire marquée par la faillite deplusieurs établissements de crédit et par la paralysie du marché bancaire international. L’intervention du prêteuren dernier ressort, à savoir l’État, a permis d’éviter une crise systémique et de redonner confiance au systèmefinancier à travers l’injection massive de liquidités. La principale priorité des banques centrales consistait en larésolution des problèmes de solvabilité et de liquidité des banques nationales. La recapitalisation et la nationali-sation des établissements financiers des principaux pays européens et américains devenaient des nécessités abso-lues pour éviter les banqueroutes en cascade.

Si l’intervention des banques centrales a permis d’éviter l’effondrement du système financier international, celles-ci n’ont pu limiter la propagation de la crise à l’économie réelle, entraînant de ce fait l’entrée en récession dumonde développé et le ralentissement de la croissance des pays émergents.

Au Maroc, la forte régulation du secteur bancaire, sa politique de gestion du risque ainsi que son intégration limi-tée au système financier mondial lui ont permis d’être épargné par la crise financière. La restructuration du sec-teur à la fin des années 90 ainsi que le processus de modernisation du système financier ont permis d’améliorer laqualité des actifs des établissements bancaires. Dans le même sens, les facilités de refinancement et la contribu-tion croissante des dépôts à la clientèle dans les ressources globales ont participé également au renforcement dela solidité financière des banques. Enfin, l’activité du secteur étant centrée principalement sur les métiers tradi-tionnels de la banque, à savoir l’intermédiation bancaire et le crédit au marché domestique, principalement l’ac-tivité Retail, a protégé le système des dérives de la finance internationale.

Sur le plan économique, la dynamique que connaît le pays durant ces cinq dernières années a permis au secteurbancaire de renforcer son rôle de moteur de l’économie marocaine. Le financement bancaire s’est fortement déve-loppé grâce à une conjoncture favorable marquée par la hausse de la consommation et de l’investissement de l’en-semble des agents économiques. Ainsi, les performances enregistrées ces dernières années tant en termes de crois-sance du PIB, de maîtrise de l’inflation et de hausse des investissements étrangers ont permis à l’économie maro-caine d’être l’une des plus robustes et des plus compétitives de la région MENA.

Cependant, à l’instar de l’ensemble des pays émergents, la crise économique qui sévit en Occident a contaminénotre pays en raison de la corrélation de son cycle économique avec celui de ses partenaires européens. Les contre-performances enregistrées au niveau des principaux facteurs de contagion ainsi que leur récupération depuis ledébut de l’année témoignent de la bonne résistance de l’économie à cette crise et laissent présager une reprisedurant le premier semestre 2011.

En effet, l’appréciation favorable de l’encours des crédits à l’économie et des dépôts à la clientèle en 2009 et aupremier semestre 2010 ainsi que l’amélioration du taux de contentieux montrent que le secteur bancaire marocaina pu améliorer ses indicateurs d’activité malgré un contexte macro-économique moins euphorique.

Il faut dire que l’économie marocaine présente des leviers structurels de financement bancaire qui confortent ledéveloppement de ce secteur même en temps de crise. Si le faible taux de bancarisation constitue à coup sûr un

Achraf Bernoussi +212 522 43 68 31 • [email protected]

Secteur bancaire

Page 4: Le secteur bancaire au maroc

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vecteur de croissance à long terme, la forte demande intérieure émanant de la consommation des ménages maiségalement de l’investissement des entreprises publiques et privées représentent à court terme des viviers impor-tants de croissance pour le secteur.

En effet, le développement de la consommation des ménages de 8 % ainsi que celui de l’investissement (FBCF) de14 % sur la période 2005-2009 témoignent de la forte croissance de l’investissement tant privé que public durantce dernier quinquennat. Il faut dire que l’État est engagé dans plusieurs chantiers économiques et programmesd’investissements structurels pour le pays, en témoigne l’enveloppe budgétaire de 160 MMDh consacrée pour l’an-née 2010. Dans le même sillage, le déficit chronique en logement érigeant de ce fait le secteur de l’habitat enpriorité nationale pour le gouvernement ainsi que les différents fonds alloués à la PME à travers le plan ÉmergenceII et visant à apporter un soutien financier à ce segment de clientèle, représentent d’importants gisements dedéveloppement pour le secteur bancaire dans les années à venir.

Si du point de vue macro-économique, le secteur bancaire est bien loti pour accompagner le développement del’économie marocaine, il est important de souligner que celui-ci dispose de fondamentaux solides, à même de luipermettre d’être la principale source de financement du pays. Le poids important des dépôts non rémunérés, soitplus de 61 % des dépôts à la clientèle en 2009, la baisse du taux de contentieux de plus de 8 points sur les cinqdernières années ainsi que le faible coefficient d’exploitation du secteur bancaire comparativement aux pays endéveloppement confortent la solidité financière et la rentabilité du secteur. Aussi, la croissance bénéficiaire àdeux chiffres a permis de renforcer les fonds propres du secteur, qui demeure suffisamment capitalisé dans sa glo-balité.

Cependant, la forte concentration des banques marocaines les pousse naturellement à rechercher des relais decroissance. La tendance baissière de la marge d’intermédiation incite les établissements bancaires à rechercherde nouvelles sources de revenus tant sur le marché local qu’international. Si la banque de financement et d’in-vestissement ainsi que l’activité de bancassurance connaissent un développement croissant, les activités à l’in-ternational des principaux groupes bancaires constituent de véritables relais de croissance en raison du potentieléconomique et financier des marchés ciblés.

Ce processus d’internationalisation exige des banques candidates d’une part, de disposer d’un modèle financierrentable au niveau local et capable d’être exporté à l’international dans des pays réceptifs, et d’autre part derenforcer leur solidité financière afin de pouvoir répondre tant à la croissance interne qu’externe. La dynamiquede croissance des crédits sur le plan local ainsi que le coût de déploiement à l’international nécessitent des res-sources importantes, ce qui pourrait contraindre certaines banques à recourir à d’autres moyens de financementque ceux généralement utilisés.

Ainsi, nous essaierons dans cette étude de répondre à l’ensemble de ces problématiques en montrant :

� Comment le secteur bancaire résiste aux chocs exogènes et à leurs impacts sur l’économie marocaine;

� Quelle est la réelle physionomie du secteur bancaire marocain, d’apparence atomisée;

� Quels sont les principaux relais de croissance des banques marocaines sur le marché domestique ainsiqu’à l’international ;

� Quel poids du secteur bancaire dans le paysage boursier marocain pour quel niveau de valorisation.

Secteur bancaire

Executive summary

Page 5: Le secteur bancaire au maroc

4Secteur bancaire

Comment le secteur bancaire a répondu présent à l’heure de l’épreuve ?..........................5

Un secteur bancaire évoluant dans un cadre réglementaire très régulé… ..........................9

Une économie qui a pu faire face aux chocs exogènes en raison d'une demande

intérieure résistante ........................................................................................11

Des opérateurs bancaires qui déploient les moyens pour assurer leur croissance ...............20

Des actifs bancaires de qualité et une assise financière solide .....................................24

D'apparence atomisée, quelle est la réelle physionomie du secteur bancaire marocain ? ......33

Banques universelles vs banques spécialisées : quels modèles dominent le secteur bancaire .35

Trois groupes bancaires constituent le noyau dur du secteur........................................40

Quels sont les relais de croissance de ces groupes bancaires sur les marchés domestique

et international ?.................................................................................................63

Une banque de détail au potentiel de développement quelque peu consommé .................67

Les activités de marchés et d’Investissement, la bancassurance:

des relais de croissance organique .......................................................................70

L’expansion internationale, une ambition commune..................................................74

Appréciation des niveaux de valorisation .................................................................87

Un secteur incontournable du paysage boursier marocain ...........................................89

…dont l’indice superforme structurellement les comparables ......................................92

…affichant ainsi une prime amplement justifiée ......................................................93

Conclusion .................................................................................................97

Sommaire

Page 6: Le secteur bancaire au maroc

Comment le secteur bancaire a réponduprésent à l’heure de l’épreuve ?

Partie 1

Page 7: Le secteur bancaire au maroc

6Secteur bancaire

Comment le secteur bancaire a répondu présent à l’heure de l’épreuve ?.......5

Un secteur bancaire évoluant dans un cadre réglementaire très régulé… ..........................9

Une économie qui a pu faire face aux chocs exogènes en raison d'une demande

intérieure résistante ........................................................................................11

Quelles ondes de contagion ont impacté l'économie marocaine? .............................11

Une demande intérieure forte, pilier de la croissance économique ..........................15

La consommation des ménages, principale composante de la demande intérieure ...............15

L’investissement public et privé, leviers structurels de financement bancaire ....................16

Des opérateurs bancaires qui déploient les moyens pour assurer leur croissance ...............20

Une stratégie volontariste d'extension du réseau d’agences ...................................20

Un soutien permanent à l'investissement des entreprises ......................................22

Des actifs bancaires de qualité et une assise financière solide .....................................24

Une structure saine des ressources confortée par le poids des dépôts non rémunérés....25

Des emplois dominés par l'activité de crédit à la clientèle.....................................26

Un secteur suffisamment capitalisé dans sa globalité ...........................................29

Des revenus d’activité et un couple risque/rendement en nette amélioration .............31

Page 8: Le secteur bancaire au maroc

7Secteur bancaire

Le secteur financier marocain a connu, durant ces deux dernières décennies, une profonde mutation marquée pardes opérations de restructuration et d’assainissement des ex-Organismes de Financement Spécialisés (BNDE, CIH,CAM), la privatisation des banques publiques (BMCE, BCP) ainsi qu’une fusion majeure (BCM-Wafabank). Au-delàde la refonte du cadre réglementaire et institutionnel, la mise à niveau avant-gardiste du secteur bancaire a per-mis au secteur financier marocain d’être aujourd’hui l’un des plus organisés et des plus performants de la régionSud-méditerranéenne. Cette réforme structurelle du système financier a valu au pays d’être reconnu par le FMIcomme disposant d’un « secteur bancaire stable, adéquatement capitalisé, rentable et résistant aux chocs » (IMFCountry report).

Les différentes réformes financières entamées au milieu des années 90, que ce soient celles visant à moderniserle marché des capitaux, à libéraliser les changes ou à restructurer le secteur bancaire, ont eu les fruits escomp-tés puisqu’elles ont permis au secteur bancaire de conforter son rôle de principale composante du système finan-cier, avec un total actif de 112,4 % du PIB en 2009. Aussi, les marchés de capitaux ont également fortement contri-bué au renforcement de la structure financière du pays avec une capitalisation boursière représentant 68,6 % duPIB durant cette même année.

Source : Direction Analyse et Recherche

La politique monétaire rigoureuse de Bank Al Maghrib durant ces dernières années, marquée par une flexibilité dutaux directeur visant à préserver la stabilité des prix et atténuer les risques inflationnistes ainsi que la fluidité dumarché interbancaire ont permis à la banque centrale de jouer pleinement son rôle de régulateur de l’économiemarocaine. Ainsi, cette politique judicieuse a permis à l’autorité centrale marocaine de faire face aux chocs éco-nomiques au moment où les banques centrales européennes et américaines ont failli à leurs missions.

En effet, la crise financière internationale, la pire depuis 1929, a mis à nu les politiques de régulation de la BCEet de la FED qui ont échoué à atteindre leurs objectifs notamment le maintien de la croissance long terme et lamaîtrise de l’inflation. La volonté de l’État américain de relancer l’économie du pays au début de cette décennieà travers une politique de taux d’intérêts bas visant à maintenir la croissance et accroître les liquidités, associéeà une mauvaise appréciation des risques, ont accru de manière significative les crédits non performants.L’insolvabilité des emprunteurs à faibles revenus ainsi que le recouvrement des créances par les organismes decrédit a accentué la baisse des cours des prix de l’immobilier, provoquant ainsi l’éclatement de la bulle spécula-tive immobilière, initialement encouragée par la politique monétaire du pays.

112,4%110,8%106,5%93,6%

2006 2007 2008 2009 2006 2007 2008 2009

72,3%

95,0%

77,2%68,6%

Évolution du total actif bancaireen % du PIB

Évolution de la capitalisation boursièreen % du PIB

Page 9: Le secteur bancaire au maroc

8 Secteur bancaire

Cette crise internationale a eu le mérite de nous apprendre quelques enseignements et de tirer les leçons de ladérégulation financière et de la mondialisation libérale. Il importe donc à la banque centrale d’œuvrer pour quela conjonction de plusieurs instruments monétaires puisse permettre à l’économie marocaine de maintenir unecroissance saine dans les années à venir, à savoir :

� un taux directeur qui favorise la croissance et qui vise une inflation cible ;

� un interventionnisme remarqué sur le marché monétaire pour réguler, absorber ou injecter les flux de liqui-dité nécessaires ;

� un maintien d’un ratio de solvabilité à un niveau adéquat pour absorber des chocs externes, et une capa-cité à lever des fonds en cas de crise de liquidité ;

� une réflexion autour de l’instauration d’un ratio de levier ou « Leverage ratio » fixant un niveau d’endet-tement maximum pour les banques (un total bilan ne dépassant pas 25 fois les fonds propres). Ce ratio,déjà adopté aux Etats-Unis et qui était au centre des débats lors de la crise financière, mesure le bilandes banques à l’aune de leurs fonds propres réglementaires, et viendrait s’ajouter à celui prévu dans lesaccords de Bâle II. Il consiste pour la banque à disposer de fonds propres suffisants pour faire face auxrisques de pertes en cas de crise financière, mais aussi à adopter des activités moins risquées. La discus-sion sur l’adoption de ce ratio à l’échelle internationale sera effective à partir de 2011.

Au Maroc, le secteur bancaire a réussi à se sortir indemne de la crise, et ce pour plusieurs raisons tant structu-relles que conjoncturelles. En effet, la forte régulation du système financier ainsi que l’évolution macro-écono-mique favorable du pays ont permis au pays d’amortir considérablement les effets de cette crise.

Cependant, si l’économie marocaine a été touchée depuis le premier trimestre 2009 par différents facteurs detransmission de la crise économique internationale, il n’en demeure pas moins que l’évolution favorable de lacontre-performance de ces ondes de contagion, durant cette année, montre que le pays possède les boucliersnécessaires pour résister à la détérioration de ses équilibres macro-économiques. En effet, la forte demande inté-rieure, tant des ménages que des entreprises publiques et privées, a permis d’amortir ces chocs exogènes, soute-nue par un secteur bancaire disposant d’actifs de qualité et une solidité financière lui permettant de remplir par-faitement sa mission.

Page 10: Le secteur bancaire au maroc

9Secteur bancaire

Un secteur bancaire évoluant dans un marché financier très régulé

Alors que la plupart des pays industrialisés ont libéralisé leurs secteurs financiers à partir des années 60 afin depermettre aux mécanismes du marché de réguler les systèmes financiers en lieu et place de l’État, la libéralisa-tion financière au Maroc n’a débuté qu’à partir des années 90 de façon progressive, avec comme objectifs lamodernisation du secteur bancaire et le développement des activités de marché.

Si la réforme du secteur bancaire a permis de libéraliser les taux d’intérêts, de moderniser les instruments de lapolitique monétaire et de renforcer la réglementation prudentielle, le système bancaire marocain dispose aujour-d’hui de fortes barrières à l’entrée. En effet, la faible exposition des banques à l’international (3,1 % du total actifdes banques à fin 2009), la rigidité du marché des changes (restriction aux sorties de capitaux) ainsi que l’étatembryonnaire de la titrisation et des marchés dérivés rend le secteur bancaire assez hermétique.

Évolution de l’engagement des banques marocaines en devises et part en % du total actif

Source : Bank Al Maghrib

Aussi, la structure des actifs bancaires demeure peu risquée puisque les ressources du secteur sont constituées àplus de 70 % de dépôts à la clientèle et que les emplois sont dominés par le crédit (73,2 % du total bilan). Lesconcours bancaires demeurent le principal mode de financement des agents économiques, comme en témoignel’évolution croissante du taux de financement bancaire, qui s’établit à 77,2 % à fin 2009.

Évolution du taux de financement bancaire de l’économie*

Source : Direction Analyse et Recherche

* Part des crédits à l’économie rapporté au Produit Intérieur Brut

En effet, les crédits à l’économie accordés par les banques ont plus que doublé sur la période 2005-2009 portéspar un contexte macro-économique favorable. L’évolution de la demande intérieure et la forte progression de l’in-vestissement ont été soutenues par des conditions de financement favorables tant au niveau des taux d’intérêtsque celui des volumes octroyés par les établissements bancaires.

2006 2007 2008 2009

4,6% 4,1%

3,3% 3,1%

Engagement en devises (MMDh) Total actif

26,225,227,1

25,2

2006 2007 2008 2009

57,5%

69,7%

76,9% 77,2%

Page 11: Le secteur bancaire au maroc

10 Secteur bancaire

L’additionnel distribué en crédit bancaire ces deux dernières années s’établit en moyenne à 140 MMDh, avec unecontribution majoritaire pour le financement du secteur immobilier, soit plus de 65 MMDh. Le ratio Crédits à l’éco-nomie / PIB est largement au-dessus de la moyenne de la région MENA qui s’établit à 62,0 %, mais demeure infé-rieur à la moyenne européenne qui dépasse les 110 %.

Crédits à l’économie / PIB (%) et PIB par habitant (en milliers de $)

Source : Banques Centrales, Bloomberg

Enfin, le marché des capitaux est peu exposé à l’international : la part de l’investissement étranger représente28,5 % de la capitalisation boursière en 2009 et plus de 90 % de cette part relève des participations stratégiquesréputées stables. Ainsi, la part volatile des capitaux étrangers investis à la bourse de Casablanca est marginale etne représente que 2,5 % de la capitalisation boursière à fin 2009. Enfin, l’analyse de la répartition des investis-seurs étrangers par nationalité (personnes physiques) montre la prédominance des Ressortissants Marocains à l’É-tranger dont la part représente 71,0 % du nombre d’investisseurs en 2009.

Évolution de la part des investisseurs étrangers et RME (% capitalisation boursière)

Source : CDVM

20 0000 40 000 60 000 80 000 100 0000%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

140%

AlgérieEgypte

Liban

Tunisie

UAE

Koweit

Qatar

Oman

Arabie Saoudite

Maroc

Moyenne région MENA

2006 2007 2008

29,8% 27,3% 29,1% 28,5%

2009

Page 12: Le secteur bancaire au maroc

11Secteur bancaire

Une économie qui a pu faire face aux chocs exogènes en raisond’une demande intérieure résistante

La récente crise mondiale a mis un terme à un cycle de conjoncture économique favorable, démarrant au débutde la décennie, et dans lequel la plupart des pays industrialisés et émergents ont réalisé des taux de croissancesignificatifs et contribué au développement des échanges commerciaux internationaux.

Le Maroc, économie émergente, a été exposé naturellement aux méfaits de la crise économique en 2009, à savoirla contraction des investissements étrangers, l’amenuisement des transferts RME, la baisse des échanges com-merciaux mais aussi le recul des revenus provenant d’activités érigées en tant que secteurs prioritaires de déve-loppement pour le gouvernement, à savoir le tourisme ainsi que l’Offshoring.

Quelles ondes de contagion ont impacté l’économie marocaine?

L’économie marocaine, étant corrélée au cycle économique de ses partenaires européens, a dû faire face à plu-sieurs facteurs de contagion :

• Les échanges commerciaux de biens : la baisse de la demande des pays étrangers a entraîné une baisse desexportations marocaines à destination de ces marchés, ce qui a creusé le déficit de la balance commerciale.Toutefois, la baisse prononcée des importations en 2009 a permis d’atténuer l’aggravation de ce déficit ;

• Les transferts des travailleurs marocains résidents à l’étranger: la baisse de l’activité des principaux secteursdemandeurs d’emplois saisonniers ou de mains d’œuvre étrangère, notamment dans l’agriculture et le BTP, a tou-ché de plein fouet les revenus des MRE, ce qui a limité les transferts d’argent à destination du Maroc. Ceci s’estnégativement répercuté sur la consommation des ménages et le développement du marché immobilier et des biensde consommation;

• Les flux de capitaux étrangers : la crise a réduit l’attractivité de la région en terme de captation des capitauxprivés, en raison du ralentissement économique mondial mais aussi des opportunités d’arbitrage que peuventdorénavant offrir d’autres destinations dans le monde. Aussi, les lancements des différents projets d’investis-sements ont été retardés ou abandonnés faute de financement ;

• Les recettes touristiques : la baisse des revenus des ménages dans les pays émetteurs de touristes limite lepotentiel de consommation et d’investissement de ces derniers. À cela s’ajoutent les différents arbitrages entermes de prix et de qualité d’offre touristique de la part des ménages en temps de crise. En effet, la baisse desprix immobiliers dans les zones touristiques européennes (Espagne, Grande-Bretagne) a réduit la compétitivitédes destinations marocaines.

Crise économique mondiale

Facteurs de contagionde l’économie marocaine

Échanges commer-ciaux de biens

Transferts MRE

Flux de capitauxétrangers

Recettes touris-tiques

Source : Direction Analyse et Recherche

Page 13: Le secteur bancaire au maroc

12 Secteur bancaire

L’observation des différents facteurs de contagion de l’économie marocaine montre que le pays n’a pu échapperà la dégradation de ses indicateurs économiques du fait de la corrélation de son économie avec celle de ses par-tenaires européens. Néanmoins, l’évolution trimestrielle de ces différents indicateurs confirme la bonne résis-tance de l’économie à cette crise et laisse présager une reprise durant le premier semestre 2011.

Transferts RME: un retour à la normale malgré la crise à l’international

Les transferts MRE ont baissé de 5,3 %, pour s’élever à 50,2 MMDh en 2009. Cette décélération est identique à celleobservée dans le monde, mais demeure meilleure que celle observée au niveau de certains pays comme le Mexique(-17,9 %), l’Egypte (-23,5 %) ou la Jordanie (-7,0 %). Cependant, l’évolution positive de ces transferts au quatrièmetrimestre de 9,5 % par rapport au T4 2008 ainsi que le maintien d’un encours des dépôts MRE au niveau des banquesde 20,9 % dans les dépôts globaux, en hausse de 100 pbs par rapport à 2008 témoigne de la bonne résistance decet agrégat à la crise. Aussi, la croissance des transferts MRE lors des trois trimestres de l’année 2010 de 7,7 % parrapport à la même période de l’année dernière confirme le renversement de cette tendance.

Évolution trimestrielle des transferts RME (encours MDh, GA* en %)

Source : Office des Changes

Recettes voyage : le tourisme redécolle

La politique macro-économique du Maroc a érigé l’activité touristique en secteur prioritaire. Ce secteur repré-sente 7,5 % du PIB, 14.7 % des recettes de la balance des paiements et 18,9 % des investissements directs étran-gers à fin 2009. Cependant, la vision 2010 pensée par le gouvernement et visant à atteindre 10 millions de tou-ristes, une capacité litière de 230000 lits et la création de 600000 emplois a eu des résultats mitigés. Sur les dixmillions de touristes, on compte 8,3 millions de clients à fin 2009 et les arrivées de touristes depuis le début decette année (+0,8 million) demeurent insuffisantes pour atteindre cet objectif à 100 %. Aussi, sur les six stationsprévues dans le cadre de ce plan, seules deux sont opérationnelles (Saidia, Mazagan) en raison du retrait des inves-tisseurs étrangers, sous l’impact de la crise internationale.

Toutefois, le gouvernement appuyé par les opérateurs privés est sur le pied de guerre et demeure mobilisé pourfaire de ce secteur une priorité nationale. Ainsi, la multiplication des investissements et l’élaboration de la vision2020 (objectif : 20 million de touristes) témoignent de la volonté manifeste de poursuivre le développement de cesecteur. Cette politique d’investissement alimente l’activité de crédit des banques, étant naturellement partiesprenantes dans le financement de ces projets.

En 2009, les recettes voyages n’ont enregistré qu’une baisse modérée de 5,0 % en glissement annuel témoignantde la capacité du royaume à faire valoir ses atouts de proximité et de rapport qualité/prix pour préserver sa com-pétitivité, même en période de crise.

T3 2008 T4 2008 T1 2009 T2 2009 T3 2009 T4 2009 T1 2010 T2 2010 T3 20100

2 0004 0006 0008 000

10 00012 00014 00016 00018 000

-20%

-15%

-10%

-5%

0%

5%

10%

15%

-16,2%

-5,5%

9,8%

-5,2%-10,0%

-14,6%

13,0% 4,3%8,5%

* Evolution calculée par rapport au même trimestre de l’année précédente

Page 14: Le secteur bancaire au maroc

13Secteur bancaire

En effet, l’observation de l’évolution des recettes lors des trois premiers trimestres de l’année 2010 (+6,6%)montre une nette appréciation de ces revenus comparativement aux mêmes périodes des années précédentes. Dèslors, nous estimons que ces revenus s’amélioreront à partir de 2011 en raison de la reprise économique des paysémetteurs de touristes mais également en raison du soutien financier des pouvoirs publics pour consolider la valeurajoutée du secteur dans le PIB.

Évolution trimestrielle des recettes voyages (encours MDh, GA* en %)

Source : Office des Changes

Balance commerciale : la machine à exporter redémarre

Les exportations de biens et services ont baissé en 2009 de 27,4%, tirées principalement par la baisse des ventesde phosphates et dérivés. En effet, l’OCP, acteur majeur dans l’exportation du phosphate et de ses dérivés a volon-tairement suspendu ses exportations pour maîtriser l’évolution du prix de sa matière et par la même occasion opé-rer des travaux d’entretien de son outil industriel. Hors phosphates, les exportations ont enregistré un recul de9,0%. Cependant, la baisse du niveau des importations de 19,0%, en raison du repli des importations des produitsénergétiques et produits bruts a permis d’alléger le déficit de la balance commerciale puisque ce dernier s’estamélioré de 11,4% en glissement annuel. Les dix premiers mois d’exportation de l’année 2010 enregistrent unecroissance de 27,0% par rapport à la même période de l’année précédente, tirés par la reprise de l’activité dephosphates à l’international (+87,0%). Les importations ne sont pas en reste puisque depuis le début de cetteannée, l’activité a enregistré une évolution de 13,5% par rapport à la même période de l’année précédente.

Si à l’heure actuelle, les principaux secteurs exportateurs hors phosphate (textile, sous-traitance etc.) demeurentparticulièrement impactés par le manque de visibilité et l’absence de signes de relance durables au niveau interna-tional, nous demeurons très confiants quant à la reprise de l’activité de phosphate en 2011 (FMB reports). En effet,l’évolution positive de la demande en phosphate et dérivés ainsi que la reprise économique en Europe devraientimpacter positivement l’évolution de la balance commerciale durant cette année.

Évolution des exportations de biens et services (encours MDh, GA* en %)

Source : Office des Changes

T3 2008 T4 2008 T1 2009 T2 2009 T3 2009 T4 2009 T1 2010 T2 2010 T3 20100

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

-30%-25%-20%-15%-10%-5%0%5%10%15%20%

12,9%6,1%

3,3%

-17,1%

-8,3%

14,1%

-2,4%

-8,2%

-23,3%

-27,7%-37,4%

-31,8%

-4,6%

41,0%

-11,0%

15,2%22,4%

41,0%

0

15 000

25 000

35 000

45 000

T3 2008T4 2008T1 2009T2 2009T3 2009T4 2009T1 2010T2 2010T3 2010-50%-40%-30%-20%-10%0%10%20%30%40%50%

* Evolution calculée par rapport au même trimestre de l’année précédente

* Evolution calculée par rapport au même trimestre de l’année précédente

Page 15: Le secteur bancaire au maroc

14 Secteur bancaire

Investissements directs étrangers : un niveau semestriel comparable à 2005-2006

Les recettes IDE ont baissé de 26,1 % pour s’établir à 26,1 MMDh à fin 2009. Le secteur d’activité le plus concernépar cette baisse est le secteur du tourisme qui voit sa contribution passer de plus de 40 % du total IDE en 2007 àmoins de 10 % en 2009. Ceci s’explique principalement par la dynamique qu’a connue le pays en 2006 avec le lan-cement des différents projets touristiques et dans lesquels les investisseurs des pays arabes ont pris part(18,5 MMDh investis en 2006-2007).

Depuis le troisième trimestre 2010, nous observons une reprise des investissements puisque les recettes IDE enre-gistrent une hausse de 82,2 % au T3 2010 contre -16,7 % à la même période de l’année précédente. Toutefois,notons que le niveau de ces recettes demeure inférieur à la moyenne trimestrielle enregistrée durant la période2005-2009, soit 8,7 MMDh. La reprise en Europe et aux USA durant le premier trimestre 2011 pourrait accélérer lesflux de capitaux étrangers à destination du Maroc, sachant que le pays érige le tourisme et l’immobilier commesecteurs prioritaires de développement (ces deux secteurs contribuent à plus de 70 % du total des recettes IDE).Notons que l’opération de cession de 40 % de Méditel à France Télécom (720 millions d’euros) va permettre aupays d’enregistrer en 2010 un volume d’investissements directs étrangers similaire à celui enregistré en 2009.

Évolution des recettes IDE (En MDh, GA* en %)

Source : Office des Changes

L’évolution positive de ces quatre facteurs de contagion depuis le début de l’année confirme bel et bien la résis-tance salutaire de l’économie marocaine à la dégradation de la conjoncture internationale. En effet, la fortedemande intérieure des agents économiques constitue un véritable levier de développement pour le secteur ban-caire. Aussi, l’évolution positive des transferts RME ainsi que la reprise de l’activité à l’export constituent de véri-tables bouffées d’oxygène pour le secteur compte tenu du déficit structurel de liquidité sur le marché.

-60%

-40%

T3 2008 T4 2008 T1 2009 T2 2009 T3 2009 T4 2009 T1 2010 T2 2010 T3 2010

-20%

Moyenne trimestrielle sur la période 2005-2009

0%

20%

40%

60%

80%

100%

01 5003 0004 5006 0007 5009 000

10 50012 00012 50014 000

-51,1%

-16,7%

54,1%

-46,7%

-33,0%

-40,2%

-23,4%

83,8%

82,2%

* Evolution calculée par rapport au même trimestre de l’année précédente

Page 16: Le secteur bancaire au maroc

15Secteur bancaire

Une demande intérieure forte, pilier de la croissance économique

Durant la période 2006-2009, le Produit Intérieur Brut a enregistré une croissance annuelle moyenne de 8,4 %.Cette dynamique de croissance économique a été consolidée par le poids important de la demande intérieure,principalement l’investissement et la consommation des ménages qui ont représenté à fin 2009 respectivement30,7 % et 57,0 % du produit intérieur brut.

Demande intérieure en % du PIB nominal

Source : Rapport annuel BAM

La consommation des ménages, principale composante de la demande intérieure

La consommation des ménages a réalisé un taux de croissance annuel moyen de 8,1 % sur la période 2006-2009contre 4,4 % entre 2000-2004. Cette forte évolution s’explique par la consolidation du pouvoir d’achat desménages, favorisée par :

� les allègements fiscaux à travers les trois réductions successives de l’impôt sur le revenu durant les années2007 et 2009 de 44 % à 38 % qui ont permis d’injecter plus de 8 MMDh dans le circuit de consommation;

� la consolidation des transferts RME qui ont augmenté en moyenne de 15,5 % sur cette période, pour repré-senter en 2009 un encours de 53,1 MMDh;

� la facilité d’accès au financement matérialisée par la tendance baissière des taux d’intérêts avec unemoyenne des taux débiteurs sur les crédits à la consommation aux particuliers de 7,3 % sur les trois der-nières années contre plus de 9 % appliqué sur la période 2004-2006 et une simplification des conditionsd’octroi.

Source : LDF 10, GPBM, APSF

50%

52%

54%

56%

58%

60%

62%

64%

66%

15%17%19%21%23%25%27%29%31%33%35%

2006 2007 2008 2009

57,5%58,4% 58,2%

57,0%

28,1%

31,2%33,1%

Dépenses de consommation des ménages (G) FBCF (D)

30,7%

Crédit à la consommation Taux d'intérêt débiteur moyen

0

10

20

30

40

50

60

70

80

-1%

1%

3%

5%

7%

9%

11%

13%

15%

2006 2007 2008 2009

40,8 7,3%7,1%7,6%50,3

61,269,2

8,8%

Évolution des crédits à la consommation et destaux débiteurs appliqués

2006 2007 2008 2009

332360

400 419TCAM de 8,1%

Dépenses de consommation des ménages(en MMDh)

Page 17: Le secteur bancaire au maroc

16 Secteur bancaire

BTP

Industrie

50,3%

41,9%

2,0%5,8%

ServicesAgricultureet services annexes

Structure du FBCF (%, moy. 2005-2009)

2006 2007 2008 2009

162,5192,6

TCAM de 11,6%227,9 226,1

Évolution de la FBCF (en MMDh)

Paradoxalement, l’observation de l’endettement des ménages témoigne du lien direct entre la demande de cré-dit et l’augmentation du pouvoir d’achat. En effet, le rapport entre l’encours de crédits distribués et le revenunational brut disponible croît de manière linéaire, pour s’établir selon nos estimations à 24,4 % en 2009, en haussede plus de 5,7 points par rapport à 2006. Ce ratio demeure largement inférieur à celui observé en Europe qui sesitue entre 60 et 100 %.

Évolution de l’endettement des ménages (MMDh)

Source : Bank Al Maghrib

Toutefois, en période de conjoncture économique moins favorable, un endettement excessif des ménages pourraitse traduire par une hausse du contentieux, qui impacterait considérablement le niveau de risque encouru par lesorganismes de financement. Si l’observation de la structure de l’endettement des ménages montre que la part ducrédit à la consommation croît de manière linéaire ces dernières années, particulièrement pour les tranches derevenus les plus faibles (49 % en moyenne en 2009 pour les revenus < 3 000 Dh contre 35 % en 2004), le principe dequotité de financement de 50 % du salaire s’est avéré insuffisant pour maintenir la solvabilité des ménages. En effet,le taux de créances en souffrance constaté au niveau de la tranche de revenus la plus faible demeure élevée pours’établir à 14 % et à une moyenne comprise entre 9 et 16% pour les autres tranches de revenus. C’est dans cecontexte que plusieurs mesures ont été prises afin de réduire ce ratio, notamment l’octroi de crédit aux fonction-naires sur la base du reliquat du salaire après déduction d’une somme de 1 500 Dh/mois et d’une dotation de 150 Dhpar enfant. Aussi, la mise en place du Crédit Bureau (Centrale des risques), courant 2009, intervient à point nommé,traduisant la volonté de la banque centrale de doter le système bancaire d’un outil de prévention du risque de cré-dit, permettant de déterminer la solvabilité d’un emprunteur préalablement à l’octroi d’un crédit.

L’investissement public et privé, leviers structurels de financement bancaire

L’économie marocaine a connu une ascension continue des investissements ces quatre dernières années. La FormationBrute du Capital Fixe, agrégat mesurant l’investissement en capital fixe des différents agents économiques, a affichéune progression moyenne de 11,6 % sur la période 2006-2009, contre 4,4 % entre 2000 et 2004. Ainsi, le FBCF a contri-bué à hauteur de 30,7 % du Produit Intérieur Brut en 2009, en hausse de 5,5 points par rapport à 2005.

RNBD Crédits aux ménages / RNBD

2006 2007 2008 20090

100200300400500600700800900

0%5%10%15%20%25%30%35%40%45%50%

624,7671,6

746,6 779,7

24,4%23,6%22,9%18,7%

Source : Bank Al Maghrib

Page 18: Le secteur bancaire au maroc

17Secteur bancaire

L’observation de l’encours du FBCF, agrégat de mesure de l’investissement par agent économique, démontre lepoids de l’investissement privé qui représente 55,8 % en moyenne sur la période 2004-2008, en évolution de 14 %en moyenne par an, soit le double du rythme de croissance observé sur la période 1998-2003.

L’investissement des ménages, principalement dans le secteur du logement, représente quant à lui 34,2 % du FBCFsur la période, en hausse de 80 pbs par rapport à la période précédente. Le dynamisme de ce secteur s’expliquepar les conditions favorables mises en place par l’État et les banques pour faciliter l’accès des ménages au loge-ment, à travers l’adéquation de l’offre, la mise en place de fonds de garantie ainsi que des taux d’intérêts acces-sibles. Enfin, l’investissement des entreprises publiques, même s’il ne représente que 9,6 % du FBCF, continue dejouer son rôle de catalyseur de l’investissement privé.

L’investissement des ménages : les beaux jours sont à venir

Les ménages constituent les seconds contributeurs à la Formation Brute du Capital Fixe. Avec une moyenne de33,8 % depuis le début de la décennie, l’investissement des ménages, à travers l’acquisition de bien immobilier,s’est développé en moyenne de 7,5 % par an, soutenu par la dynamique des autorités publiques visant à résorberle problème de l’habitat en général, et l’habitat insalubre en particulier.

Le système bancaire marocain contribue modestement au développement du secteur à l’habitat. Si les crédits àl’habitat représentent 29,4 % de l’encours des crédits à la clientèle, un niveau comparable à celui des pays indus-trialisés, il n’en demeure que sa contribution dans le PIB demeure relativement faible pour s’élever à 14 %, contreune moyenne de 39 % pour des pays de la zone euro-méditerranéenne.

Source : GPBM, Banques Centrales

La crise internationale a eu un impact relativement modéré sur la croissance des crédits à l’habitat puisque l’en-cours a enregistré en 2009 une évolution positive de 11,7 % pour s’établir à 111,0 MMDh. S’il est certain que cetteperformance demeure inférieure à celle enregistrée durant la période 2005-2008, soit une croissance moyenne de22,7 %, nous pensons que cette évolution est salutaire dans un contexte de crise immobilière internationale.

Ainsi, l’évolution favorable des crédits à l’habitat cette année provient principalement du logement économiqueet social qui connaît un fort engouement. Il faut dire que ces segments ont été érigés en priorité nationale par legouvernement compte tenu des besoins en logement dans le royaume: le déficit en logement au Maroc s’élève àprès de 984000 unités auquel s’ajoute un besoin annuel de 120000 unités en raison de l’accroissement démogra-phique et la hausse du taux d’urbanisation. Dans ce cadre, différentes réformes ont été lancées par l’État, à savoir

Tunisie

Maroc

Italie

France

Espagne

USA

10%

15%

20%

35%

62%

87%

Crédits à l’habitat (en % PIB)

2006 2007 2008 2009

66,3

85,597,9

110,4TCAM de 18,4%

Évolution des crédits à l’habitat (en MMDh)

Page 19: Le secteur bancaire au maroc

18 Secteur bancaire

la mobilisation de fonds publics (FOGARIM, FOGA-LOGE) ainsi que l’aménagement et la cession du foncier public àdes conditions préférentielles. Dans le même sillage, la mise en place de fonds de garantie, la politique fiscale etles conditions de financement favorables ont permis de consolider la dynamique de développement de ces deuxsegments d’activité.

Le logement haut standing a, quant à lui, été frappé de plein fouet par la crise économique internationale cetteannée en raison du repli de la demande extérieure et de la forte augmentation des prix. Les différents projets lan-cés dans les villes touristiques n’ont pas trouvé acquéreur et les prix élevés pratiqués n’ont pas incité la clientèlelocale à y investir. Toutefois, nous pensons que ce segment a un potentiel de développement élevé dans les annéesà venir dès lors que l’offre en logement se situe dans les villes à forte demande et qu’une révision des prix à labaisse ait lieu.

Dans les années à venir, nous pensons que les différents segments immobiliers connaîtront un développement sou-tenu en raison de la demande persistante en matière d’accès à l’habitat intermédiaire, du déficit chronique enlogement social et de la capacité du segment haut standing à se développer en dépit de la baisse de la demandeextérieure.

À cet effet, les nouvelles actions engagées par le gouvernement en 2010 en vue de soutenir le dynamisme du sec-teur immobilier plaident pour un développement du crédit à l’habitat pour les années à venir. Ainsi, l’État a misen place différents leviers pour soutenir ce secteur dans les prochaines années :

� La mobilisation d’une réserve foncière additionnelle de 3853 hectares destinée à la réalisation de 200000unités d’habitation ;

� Le développement de l’habitat économique avec la mise en chantier de 2100 unités dans le cadre du pro-gramme à 140000 Dh, qui viendront s’ajouter aux 22800 unités dont les travaux ont été lancés en 2008;

� La production de 50000 villas économiques par an destinées aux classes moyennes ainsi que la poursuitedu lancement de villes nouvelles, à l’exemple de Chrafat près de Tanger et Tagadirt à proximité d’Agadir,sur une superficie totale de 2100 hectares.

Page 20: Le secteur bancaire au maroc

19Secteur bancaire

L’investissement public, un stimulateur de la croissance économique

Le renforcement de la demande intérieure ne peut se faire sans une forte impulsion de l’investissement public,gage de confiance d’un pays dans son potentiel de croissance économique. Dans ce contexte, les efforts de l’exé-cutif en la matière se sont traduits par une croissance moyenne de l’investissement de 24,1 % sur la période 2006-2009, pour atteindre 133,4 MMDh en 2009.

Les retombées de l’investissement public sur l’investissement privé sont considérables. Un défaut grave d’inves-tissement public peut menacer la croissance du secteur marchand. À l’inverse, une politique volontariste d’inves-tissement public stimule, voire encourage l’investissement privé.

Évolution de l’effort d’investissement public (en MMDh)

Source : Ministère des Finances

Le pays est engagé depuis plusieurs années sur plusieurs réformes visant à rendre l’économie marocaine moinsdépendante de la volatilité du secteur agricole et plus compétitive (stratégie du Plan Vert). Les investissementspublics sont liés de près à l’amélioration de la capacité de production de l’économie. Ainsi, les différents pro-grammes d’investissement retenus ces cinq dernières années visent la poursuite en 2011 de la politique des grandschantiers d’infrastructure, à savoir :

� Le programme d’extension des autoroutes avec un objectif de plus de 1200 km à l’horizon 2011, et uneréalisation annuelle de 160 km, ainsi que les participations aux différents projets du plan Azur ;

� Le programme ferroviaire visant principalement la réalisation de la ligne grande vitesse, la rénovation desgares existantes, ainsi que les lignes de tramway;

� Le programme portuaire avec le lancement du deuxième port à conteneurs à Tanger Med ainsi que la miseà niveau des équipements des différents ports du royaume.

C’est ainsi que l’effort d’investissement global du secteur public prévu pour 2011, se chiffre à 167,3 MMDh, enhausse de plus de 23 % par rapport à 2009. L’observation du budget d’investissement prévisionnel des établisse-ments publics pour cette année montre que le gouvernement entend consolider la dynamique de croissance éco-nomique du pays en 2011, à travers un soutien financier pour l’ensemble des secteurs (budget d’investissement de107,6 MMDh, en hausse de +26,7 % par rapport à 2009).

Si le financement des investissements publics est assuré par l’impôt, les emprunts obligataires, mais aussi lerecours de l’État à des emprunts auprès de la Banque centrale et des organismes internationaux, il n’est nul douteque le financement bancaire s’engagerait de même dans ces chantiers. La plupart des établissements publics ontdes lignes de crédit avec l’ensemble des banques de la place, ce qui signifie que l’évolution du budget d’investis-sement de ces entreprises impactera directement l’évolution de l’encours de crédit dans les années à venir. Aussi,le facteur de transmission de l’investissement public à l’investissement privé, permettra d’impacter positivementla croissance de l’activité des entreprises privées, grandes consommatrices de crédit bancaire.

40,9

2006 2007 2008 2009

49,466,4

84,969,8

90,2

TCAM de 24,1% 109,9

133,4Administrations publiques Etat et administrations publiques

Page 21: Le secteur bancaire au maroc

20 Secteur bancaire

Des opérateurs bancaires qui déploient les moyens pour assurer leurcroissanceLes banques marocaines ont joué un rôle majeur dans le développement du financement bancaire lors du dernierquinquennat. Confortés par une conjoncture favorable, les opérateurs bancaires ont mené des investissementsimportants en vue de bancariser la population, d’améliorer le taux d’équipement des ménages et d’assurer lefinancement des entreprises.

Une stratégie volontariste d’extension du réseau d’agences

Durant ces dernières années, les banques se sont investies dans le développement du financement bancaire à travers:

� L’industrialisation des process relatifs aux crédits à la consommation et aux crédits immobiliers, à traversle raccourcissement des délais d’obtention du crédit, la simplification des procédures ainsi que le packa-ging des produits ;

� L’augmentation de la quotité de financement (jusqu’à 120 %) ainsi qu’un effort sur les prix, à travers la baissede la marge clientèle des banques et la réduction des frais annexes;

� l’effort d’extension du réseau d’agences afin d’améliorer le taux de bancarisation. À fin 2009, le réseau ban-caire s’établit à 3544 agences bancaires, en hausse de 55,2 % par rapport à 2005. Durant ces quatre dernièresannées, nous assistons à une accélération de l’implantation bancaire avec une moyenne d’ouvertured’agences de plus de 330 agences contre 105 agences sur la période 2002-2005. Si nous tenons compte duréseau de la Poste (rappelons que cette dernière a créé une filiale bancaire en 2009), un additionnel de plusde 800 agences est à inclure, portant ainsi à fin 2009 le réseau à plus de 5200 guichets bancaires.

Évolution de la densité bancaire* et du réseau d’agences au Maroc

Source : Bank Al Maghrib

À fin 2009, le taux de bancarisation de la population marocaine s’établit à 47 % (réseau de Al Barid Bank compris).Ce taux est similaire à celui enregistré par les pays émergents mais demeure largement inférieur à celui de paysdéveloppés tels l’Espagne ou la France, qui s’élève respectivement à 92 % et 99 %. La densité bancaire s’établitde ce fait à 7091 habitants. À terme, en prenant en compte l’ensemble du réseau de la Poste, le secteur bancaireenregistre une agence bancaire pour près de 6000 habitants.

Face à ce constat, il apparaît que l’amélioration du taux de pénétration bancaire représente un défi majeur pourle système financier marocain. En effet, le secteur dispose du levier de bancarisation de la population, pouraccroître le développement de la consommation et de l’investissement des agents économiques. Il faut dire quel’économie marocaine devient de plus en plus une économie d’endettement, où le financement bancaire occupeune place centrale, ce qui présage d’une évolution favorable de la bancarisation dans le pays.

Densité bancaire Nombre de guichets de banque au Maroc

2006 2007 2008 20090

2 000

0500

1 0001 500

2 0002 5003 000

3 5004 000

4 5005 000

4 000

6 000

8 000

10 000

12 000

14 000

4 425

2 5552 878

3 1387 100

9 93510 716

11 940

* Densité bancaire : rapport entre le nombre de la population dont l’âge est > 15 ans au nombre de guichets bancaires

Page 22: Le secteur bancaire au maroc

21Secteur bancaire

Taux de bancarisation de pays émergents et développés (2008)

Source : Banques Centrales

Si la course à l’extension du réseau d’agences par les banques, observée ces derniers années, permet d’améliorerla bancarisation du pays, force est de constater que celle-ci répond également à une logique de concurrence achar-née visant à acquérir une taille optimale et conquérir des parts de marché. Cette croissance extensive est liée aumodèle de réseau intégré des banques. Le circuit de distribution de chaque établissement est exclusif, la variabledistribution constitue le moteur de toute l’activité bancaire qui dépend de la collecte des dépôts.

Ainsi, les banques ont accru leurs objectifs d’ouverture d’agences pour pallier le ralentissement de la croissancedes dépôts clientèle en 2008 (+12,9 %) et 2009 (+4,4 %) mais également afin d’accompagner le développement àdeux chiffres de l’activité de crédit.

À l’horizon 2012, le réseau bancaire des principaux établissements de la place s’établirait à 4400 agences, auquels’ajoute le réseau de la Poste (1880 agences à fin 2012), ce qui porterait le taux de bancarisation à un niveausupérieur à 55 %.

Objectifs d’extension du réseau bancaire des principales banques de la place

Source : Direction Analyse et Recherche

Les plans d’action des différentes banques de la place prévoient pour les prochaines années des objectifs d’ou-verture de 400 agences en moyenne par an. Dans ce cadre, nous pensons que les principaux groupes bancairesconcernés, à savoir Attijariwafa bank, BMCE bank et le Crédit Populaire du Maroc, qui représentent 66,7 % duréseau global, ont la capacité d’atteindre ces objectifs en raison de:

� la taille de leurs assises financières et leurs maîtrises des process qui leur permet de mener à bien leurpolitique d’extension du réseau, tout en veillant à rentabiliser les agences dans un court délai. La haussedes prix de l’immobilier ces dernières années a impacté fortement la valeur marché des fonds de com-merce, amenant les banques à faire des arbitrages entre l’acquisition et la location. Dans ce cadre, lesbanques dont le coefficient d’exploitation est favorable et qui parviendront à réduire le « break even »des agences disposeront de leviers intéressant pour accompagner le développement de leur réseau;

FranceEspagne

ItalieMaroc*Brésil

TurquieAlgérie Egypte

MauritanieSénégal

99%92%

71%47%

37%33%

30%10%8%

6%

Nombre d'agences TCAM Coefficient d'exploitation Objectifs d'ouverture Réseau bancaireen 2009 06-09 à fin 2009 d'agence par an à fin 2012

Attijariwafa bank 791 12,7 % 40,90 % 100 1091

CPM 850 11,8 % 45,00 % 100 1150

BMCE bank 555 17,6 % 61,90 % 70 765

Société Générale Maroc 317 11,0 % 46,60 % 50 467

CDM 266 16,1 % 49,90 % 35 371

BMCI 254 10,4 % 41,40 % 25 329

CIH 152 11,4 % 66,60 % 25 227

Total 3185 12,8% 405 4400

* fin 2009

Page 23: Le secteur bancaire au maroc

22 Secteur bancaire

� leur capacité à cibler les catégories sociales qui disposent de faibles revenus et qui se situent dans deszones géographiques très éloignées. C’est ainsi que le « low income banking », projet pilote lancé par lesprincipales banques ces deux dernières années, constitue un véritable levier de développement puisqu’ilcible une population à faible revenus estimée à plus de 8 millions d’habitants. Cependant, le coût et larentabilité des produits commercialisés sont de vraies problématiques que les banques doivent anticiperau plus tôt. Aussi, la réduction de la TVA sur les produits bancaires alternatifs pourrait permettre auxbanques de capter une population très sensible aux produits bancaires sans taux d’intérêt ;

� leur maîtrise du processus industriel de prospection et d’acquisition du foncier ;

Si le développement des instruments financiers est un indicateur pertinent de la croissance du Produit IntérieurBrut d’un pays, plusieurs recherches empiriques ont montré que l’amélioration de la bancarisation peut fairegagner pour les pays en voie de développement jusqu’à 1 % de croissance par an (King & Levine (1993)). Rappelonsque la crise financière a, au contraire, été en Europe un catalyseur de changement puisqu’elle a permis de posi-tionner le retail au cœur de la stratégie de croissance des établissements bancaires pour les années à venir,l’agence bancaire redevenant un enjeu central pour la banque de détail.

Un soutien permanent à l’investissement des entreprises

La croissance à deux chiffres de l’investissement privé national s’explique par l’environnement macro-économiquefavorable, marqué par la faiblesse des taux d’intérêt et de l’inflation, qui constituent des facteurs importants dansla prise de décision des investissements des agents économiques.

L’observation de l’évolution de l’encours des crédits à l’équipement de 16,7 % en moyenne sur la période 2006-2009 témoigne du rôle grandissant des banques dans le financement de l’investissement privé (TCAM de 16,6 %),encouragé par la tendance baissière des taux débiteurs appliqués sur ce type de crédit et la stratégie des grandschantiers lancés dans le pays.

Source : Bank Al Maghrib, GPBM

La dynamique que connaît l’investissement privé, avec une évolution moyenne de 14 % par an, a permis de conso-lider le développement économique du pays, améliorant de ce fait la contribution des principales composantestelles la consommation des ménages, le niveau des exportations etc. à l’appréciation du taux de croissance dupays.

T2 -

200

6

T3 -

200

6

T4 -

200

6

T1 -

200

7

T2 -

200

7

T3 -

200

7

T4 -

200

7

T1 -

200

8

T2 -

200

8

T3 -

200

8

T4 -

200

8

T1 -

200

9

T2 -

200

9

T3 -

200

9

T4 -

200

9

T1 -

201

0

T2 -

201

0

0%

2%

4%

6%

8%

10%

12%

Taux débiteurs moyens sur crédits à l’équipement

20

40

60

80

100

120

140

0

50

100

150

200

250Crédits à l'équipement FBCF

2006 2007 2008 2009

162,4192,6

227,9 226,1

78,883,7

99,4

125,1

Évolution des crédits à l’équipement (en MMDh)

Page 24: Le secteur bancaire au maroc

23Secteur bancaire

La promotion de l’investissement privé passe par plusieurs facteurs dont le plus important est le développementdes PME/PMI sachant que ces dernières représentent plus de 95 % des entreprises marocaines et réalisent plus de50 % des investissements nationaux. Cependant, l’accès au financement bancaire par ces entreprises demeure trèslimité, ce qui entrave leur développement.

La modernisation du secteur financier, à travers la consolidation du système bancaire et la dynamisation des mar-chés financiers durant le début de la décennie, n’a pas permis d’améliorer le financement bancaire de ce typed’entreprise. La mise en place de fonds de garantie, le développement du capital risque ainsi que l’appui deslignes de crédit étrangères n’ont pas réussi à ancrer le financement des PME dans les plans d’actions stratégiquesdes banques de la place.

Certes, le profil de risque, le manque de maturité ainsi que la faiblesse des garanties et des fonds propres péna-lisent ce type d’entreprises, mais les marges sur ce segment sont élevées et les revenus découlant des activitésde mise à niveau, de conseil et de restructuration représentent un potentiel non négligeable qui vient s’addition-ner à l’activité de crédit classique.

En l’absence de critères communs définissant une PME par les banques et de statistiques récentes concernant lapart du financement bancaire destiné à ce segment (les derniers chiffres datant de 2003), il nous paraît difficilede connaître l’évolution des crédits alloués à ce type d’entreprise ainsi que la tendance qui s’est dessinée ces der-nières années.

Par contre, il nous paraît clair que le financement bancaire des PME présente une attention particulière de la partde l’exécutif. C’est ainsi que le plan Émergence II a placé la PME au cœur du dispositif d’aide lancé par le gou-vernement, afin d’améliorer sa compétitivité et lui apporter un soutien financier :

� Le fonds Moussanada consiste à accompagner les entreprises dans leur démarche de modernisation etl’amélioration de leur productivité. Il cible 500 entreprises par an et consiste en un financement étatiqueà hauteur de 60 % du coût global du projet, avec un plafond de 600000 Dh;

� Le programme Imtiaz accorde une prime à l’investissement plafonnée à 5 MDh, au profit de 50 entreprisespar an. Cette mesure s’adresse aux PME désireux d’un appoint financier pour accéder au crédit bancaire.

Le secteur bancaire semble conscient du gisement d’opportunités que représente le secteur des PME/PMI. Le posi-tionnement en amont des principales banques du royaume, dès le lancement de ce plan, témoigne de la niche decroissance que représente le segment des PME/PMI. La mise en place d’une plateforme de rating dans le cadre duprogramme Imtiaz, afin de distinguer les profils de PME risqués des moins risqués, l’engagement financier de l’É-tat, sont autant de mesures qui allègent le risque supporté par les banques et les confortent dans leur décision definancement.

Page 25: Le secteur bancaire au maroc

24 Secteur bancaire

Des actifs bancaires de qualité et une assise financière solide

La stabilité macroéconomique et financière d’un pays ne peut être assurée sans un système financier solide etréglementé. Les difficultés d’un système financier peuvent peser négativement sur la politique monétaire d’unpays, entraîner une crise économique ou encore peser sur le budget de l’État en raison de son rôle de prêteur endernier ressort. La solidité du système financier d'un pays est donc importante pour son économie, ainsi que pourses partenaires commerciaux et les pays avec lesquels il maintient des liens financiers.

Notre analyse démontre que le système bancaire bénéficie d’un contexte macro-économique favorable, intéres-sons-nous dès à présent à la structure bilantielle du secteur afin de détecter ses forces et faiblesses.

Dans un contexte plus général, quelles sont les principales mesures de fragilité et de vulnérabilité d’un systèmebancaire :

Schématisation des indicateurs de vulnérabilité d’un système bancaire

Indicateurs de vulnérabilitéd’un système bancaire

Croissance exponentielle del’encours des crédits à l’économie

Appréciation négligée du risquede crédit

Hausse du taux de contentieux

Manque de provisionnement descréances douteuses

Volatilité des taux d’intérêts

Une réglementation prudentiellepassive

Structure déséquilibréedes ressources

Fonds propres insuffisants parrapport à la taille des actifs

Source : Direction Analyse et Recherche

Page 26: Le secteur bancaire au maroc

25Secteur bancaire

Une structure saine des ressources confortée par le poids des dépôts non rémunérés

Pour mener à bien leur activité de transformation, le principal défi pour les banques est de constituer une basede ressources stable, de préférence peu coûteuse et qui soit en adéquation avec les emplois. Dans ce sens, la ges-tion actif-passif (ALM) demeure au centre des préoccupations des directions des risques car elle permet de pilo-ter la marge d’intérêt et de mesurer les risques de liquidité.

Le secteur bancaire marocain se caractérise par une relative stabilité de ses ressources globales, marquées par laprédominance des ressources clientèle. Les établissements bancaires se financent majoritairement par des dépôtsà la clientèle, avec une moyenne de 76,5 % du total passif sur la période 2006-2009, alors qu’elles n’ont recoursau marché interbancaire qu’à hauteur de 6,8 % du total bilan.

Il y a lieu d’observer cependant, une hausse des emprunts obligataires, qui se multiplient par six durant cettepériode pour s’élever à 55,9 MMDh en 2009, tirés par les dettes subordonnées qui enregistrent une croissanceannuelle moyenne de 130,0 % sur la période. Le recours aux emprunts obligataires s’est intensifié ces deux der-nières années en raison du resserrement des liquidités des banques eu égard à la forte croissance des crédits etaux exigences réglementaires en fonds propres. Ainsi, le ratio de solvabilité du secteur a vu son taux passer de 8 %à 10 % en 2009.

Sachant que les dépôts à la clientèle constituent les principales ressources du secteur bancaire, il est importantd’observer que les ressources non rémunérées représentent 61,6 % des ressources clientèle à fin 2009. Une annéeauparavant, la forte hausse du coût des ressources rémunérées témoignait de la forte concurrence dans la collectede dépôts, ce qui s’est traduit inévitablement par un renchérissement du coût des ressources pour le secteur.

Source : Bank Al Maghrib

Dettes envers les Ets de crédit et assimilésDépôts de la clientèle

Emprunts obligatairesFonds propres-50%

-30%

-10%

10%

30%

50%

70%

90%

2006 2007 2008 2009

Évolution des ressources bancaires(%, GA)

Fonds propres 8,2%

Dettes envers les Ets de crédit et assimilés

6,8%Emprunts obligataires

4,6%

Dépôts de la clientèle 76,5%

Ressources bancaires (Base sociale),% total passif (Moyenne 2006-2009)

Dépôts des entreprises non financières

28,3%

Dépôts RME20,8%

Dépôts des entreprises financières

6,8%

Dépôts particuliers 44,2%

Structure des ressources clientèle / agent éco-nomique (Moyenne 2006-2009)

Ressources non rémunérées Ressources rémunérées

2006 2007 2008 2009

41,8% 39,0% 42,3% 38,4%

58,2% 61,0% 57,7% 61,6%

Structure des ressources clientèle(en %)

Page 27: Le secteur bancaire au maroc

26 Secteur bancaire

Des emplois dominés par l’activité de crédit à la clientèle

Durant ce dernier quinquennat, la structure bilantielle des banques marocaines a été caractérisée par un renfor-cement des créances sur clientèle (60,4 % du total des emplois à fin 2009), portant le total bilan à 827,0 MMDh,en hausse moyenne de 15,3 % sur la période.

En effet, les crédits à la clientèle ont progressé en moyenne de 21,7 % sur la période 2006-2009, tirés principalementpar les crédits immobiliers et les crédits à l’équipement qui enregistrent des évolutions moyennes respectives de 33,4 %et 24,3 % pour des encours de 174,1 MMDh et 125,1 MMDh.

L’encours des créances sur établissements de crédit et assimilés s’est établi en 2009 à 12,9 % du total des emplois,en baisse de 1,5 points par rapport à 2007. Les dépôts auprès de la banque centrale ont baissé de 4,2 pts sur lapériode pour s’établir à 5,3 % du total bilan en 2009. Il faut savoir que le taux de la réserve obligatoire est passéde 16,5 % en 2004 à 6,0 % cette année en raison du caractère durable des besoins de liquidité sur le marché moné-taire. Ce taux demeure cependant supérieur à celui de la zone Euro mais inférieur par rapport aux pays émergents.

Enfin, l’encours du portefeuille titres, représente quant à lui 17,9 % du total actif. La baisse de la part du porte-feuille titres dans le total bilan s’explique par l’effet volume au niveau des opérations avec la clientèle mais éga-lement par la baisse des souscriptions des banques en bons du trésor, conséquence de la baisse des besoins definancement du trésor pendant cette période.

2006 2007 2008 2009

-40%-30%-20%-10%

Prêts interbancaires

Dépôts auprès de la banque centraleCréances sur clientèle

Portefeuille titres

0%10%20%30%40%50%

Évolution des emplois du secteur bancaire (en %)

Créances sur clientèle Portefeuille titresPrêts interbancaires Dépôts auprès de la banque centrale

2006 2007 2008 2009

51,3% 54,9% 58,7% 60,4%

21,7% 17,7% 16,4% 17,9%13,9% 14,3% 13,0% 12,9%9,2% 9,5% 8,1% 5,3%

Structure des emplois du secteur bancaire

2006 2007 2008 2009-10%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

Crédits équipement Crédits immobiliers Crédits de trésorerie et à la consommation

Évolution des crédits à la clientèle (en %)

2006 2007

6584

99

125

73

102

152174

119

154171 170

2008 2009

Crédits équipement Crédits immobiliersCrédits de trésorerie et à la consommation

Évolution des crédits à la clientèle (MMDh)

2,0%2,5%

5,0%6,0%

7,5%8,0%8,0%

10,0%15,5%

Zone EuroAfrique du Sud

IndeMaroc

TunisieJordanieAlgérie

Etats-UnisChine

Taux de la réserve obligatoire dans le monde (en %)

Juil

03

Janv

04

Juil

04

Janv

05

Juil

05

Janv

06

Juil

06

Janv

07

Juil

07

Janv

08

Juil

08

Janv

09

Juil

09

Janv

10

6,0%

8,0%10,0%

12,0%

15,0%16,5%

Évolution du taux de la réserve obligatoire

Source : Bank Al Maghrib, GPBM, Banques Centrales

Page 28: Le secteur bancaire au maroc

27Secteur bancaire

Une faible exposition au risque de crédit malgré une conjoncture moins porteuse

Le taux de contentieux au Maroc a évolué sur une tendance baissière depuis 2004, pour s’établir à 5,9 % en 2009.Si nous tenons compte uniquement des banques commerciales (hors CIH et Crédit Agricole du Maroc), le taux decontentieux s’établirait à 4,2 % et le taux de provisionnement à 77,1 %. Le taux de prêts non performants demeurelargement inférieur à celui observé dans la région du Maghreb qui s’établit entre 6 et 12 %.

La politique d’assainissement du portefeuille clientèle initiée par le secteur bancaire depuis 2004 a donné sesfruits puisque le taux de contentieux n’a cessé de baisser. La stabilisation de ce taux en 2009 témoigne de la bonnerésistance des banques et de leur capacité à ne pas s’exposer au risque de crédit même en cas d’approfondisse-ment de la crise économique globale. Cependant, la légère hausse du taux de contentieux des principaux groupesbancaires cette année montre que l’on pourrait s’attendre à une dégradation de la qualité des portefeuilles desbanques dans les années à venir.

Évolution du taux de contentieux et du taux de provisionnement

Un risque de liquidité maîtrisé jusqu’à ce jour par le régulateur

La forte évolution de l’encours des crédits à l’économie a accentué le déficit des trésoreries bancaires malgré lesréductions successives du taux de réserve obligatoire. L’intervention de Bank Al Maghrib pour combler les besoins dusecteur bancaire en 2009, à travers les avances hebdomadaires, en moyenne quotidienne de 16,6 MMDh, a permis deréguler le marché monétaire. Au premier semestre de cette année, l’insuffisance des trésoreries bancaires s’estaccentuée passant à 18,7 MMDh contre 16,6 MMDh au T4 2009, et ce en dépit de l’injection de plus de 8 MMDh durantle second trimestre de l’année, conséquence de la baisse du taux de réserve monétaire. Le taux directeur a été main-tenu à 3,25% malgré une hausse de l’inflation à partir du 4ème trimestre 2009. Toutefois, la reprise économique pro-bable en Europe et aux USA au second semestre 2010 entraînerait une hausse des matières premières sur les marchésinternationaux, ce qui peut provoquer des tensions inflationnistes. Aussi, une croissance agressive des crédits sur lapériode 2011-2012 pourrait pousser la banque centrale à augmenter son taux directeur.

Besoins et interventions BAM sur le marché interbancaire (en MMDh)

Source : Bank Al Maghrib, GPBM

Taux de contentieuxTaux de provisionnement

2006 2007 2008 20090%

2%

4%

6%

8%

10%

12%

68%69%70%71%72%73%74%75%76%77%

76,2%75,3%75,2%

71,2% 5,9%6,0%

10,9%

7,9%

Demande Offre

05000

10000

15000

20000

25000

30000

35000

40000

45000

02/0

1/20

08

05/0

3/20

08

30/0

4/20

08

09/0

7/20

08

03/0

9/20

08

12/1

1/20

08

07/0

1/20

09

18/0

3/20

09

13/0

5/20

09

15/0

7/20

09

09/0

9/20

09

04/1

1/20

09

06/0

1/20

10

03/0

3/20

10

28/0

4/20

10

23/0

6/20

10

18/0

8/20

10

13/1

0/20

10

Page 29: Le secteur bancaire au maroc

28 Secteur bancaire

Taux interbancaire Taux directeur Taux des avances 24H

2,0%

2,5%

3,0%

3,5%

4,0%

4,5%

5,0%

jan-

08

mar

s-08

mai

-08

juil-

08

sep-

08

nov-

08

jan-

09

mar

s-09

mai

-09

juil-

09

sep-

09

nov-

09

jan-

10

mar

s-10

mai

-10

juin

-10

sep-

10

TMP dépôts 6 mois TMP dépôts 12 mois

janv

-06

avr-0

6

juil-

06

oct-0

6

janv

-07

avr-0

7

juil-

07

oct-0

7

janv

-08

avr-0

8

juil-

08

oct-0

8

janv

-09

avr-0

9

juil-

09

oct-0

9

janv

-10

avr-1

0

juil-

10

2,5%2,7%2,9%3,1%3,3%3,5%3,7%3,9%4,1%4,3%4,5%

Évolution du TMP du marché interbancaire Évolution des taux créditeurs

4,5%5,0%5,5%6,0%6,5%7,0%7,5%8,0%8,5%9,0% Crédits de trésorerie Crédits à l'équipement Crédits immobiliers

Crédits à la consommation

T1 - 2

008

T2 - 2

008

T3 - 2

008

T4 - 2

008

T1 - 2

009

T2 - 2

009

T3 - 2

009

T4 - 2

009

T1 - 2

010

T2 - 2

010

T3 - 2

010

Une faible volatilité des taux d’intérêts

L’activité de transformation d’un système bancaire, marquée par le financement de crédits à long terme par desdépôts à court terme, fait que celui-ci est naturellement exposé au risque de taux d’intérêt. Ainsi, une hausse destaux d’intérêts, entraîne une hausse du coût des ressources, ce qui resserre mécaniquement la marge d’intermédia-tion des banques.

Les ressources non rémunérées du secteur bancaire marocain représentent 42,7 % du total bilan du secteur en 2009.L’encours des dépôts à vue a progressé de 7,0 % en 2009, après s’être inscrit dans une tendance relativement bais-sière un an auparavant compte tenu de la forte concurrence entre les banques de la place pour la collecte de ce typede ressources. Les dépôts rémunérés ont baissé de 8,8 % contre une hausse de 20,4 % un an auparavant. Si certainesbanques ont pu assurer une collecte axée sur les ressources non rémunérées, d’autres par contre ont dû accroîtreleurs ressources à travers la collecte de dépôts rémunérés et le refinancement actif sur le marché interbancaire.

Le taux interbancaire s’est établit au S1 2010 à 3,30 % en moyenne quotidienne, contre 3,26% un an plus tôt. Le main-tien du taux directeur à 3,25% ainsi que les baisses successives de la réserve monétaire depuis Juin 2009 ont permisde maintenir le taux interbancaire à un niveau proche du taux directeur, et ce malgré l’intensification des pressionssur la liquidité bancaire durant cette année.

Concernant la rémunération des dépôts auprès des banques, elle a enregistré en 2009 un niveau inférieur de 10 pbspar rapport à celui de 2008, atteignant 3,7 % en moyenne, un niveau similaire à celui observé en 2007 et 2006. Cettetendance à la baisse s’explique par la détente des conditions monétaires durant cette année, contrairement à l’an-née 2008 où la hausse du taux directeur ainsi que la vive concurrence dans la collecte de dépôts rémunérés avaientorienté les taux créditeurs à la hausse. Durant le premier semestre 2010, la tendance demeure toujours baissièreavec un TMP moyen des dépôts 6 et 12 mois de 3,5 %.

En ce qui concerne les conditions débitrices, nous observons une légère hausse des taux moyens pondérés des cré-dits en 2009 pour s’établir en moyenne à 6,6 %, en hausse de 30 pbs par rapport à 2008. Toutes les catégories de cré-dits à la clientèle ont été impacté par cette hausse variant entre 20 et 70 pbs, à l’exception des crédits à la consom-mation qui ont enregistré une baisse moyenne de 23 pbs. La hausse de 70 pbs des taux d’intérêts appliqués aux cré-dits immobiliers depuis le début de l’année traduit la volonté des banques de limiter leur exposition sur ce segment,appuyé par les recommandations de la Banque Centrale. Au premier semestre 2010, le taux débiteur global moyens’établit à 6,4%, en baisse de 10 pbs par rapport à la même période de l’année précédente.

Source : Bank Al Maghrib

Évolution des taux débiteurs

Page 30: Le secteur bancaire au maroc

29Secteur bancaire

Un secteur suffisamment capitalisé dans sa globalité

Plus qu’un simple calcul réglementaire, le niveau des fonds propres constitue le reflet de la sagesse de la politiquede conduite du risque d’un système bancaire. Au Maroc, les indicateurs de solidité financière observés ces quatredernières années montrent que les banques sont suffisamment capitalisées dans leur globalité. Le ratio de solvabi-lité s’est établi en moyenne à 11,5 % sur la période, un niveau largement supérieur au minimum réglementaire de8 %. À partir de 2009, Bank Al Maghrib a rehaussé le ratio de solvabilité à 10 %, pour le porter à partir de 2010conformément aux dispositions du 2ème pilier de Bâle II, un niveau largement supérieur à celui exigé en Europe.

Indicateurs de solidité financière – Activité Maroc (en %)

Source : Bank Al Maghrib

Les contraintes réglementaires et les besoins de croissance à l’international ont poussé la plupart des banquescotées à rehausser leurs niveaux de fonds propres en début d’année, à travers l’émission de dettes subordonnéesou d’augmentation de capital (numéraire ou actions).

À cet effet, les banques cotées de la place, à l’image d’Attijariwafa bank et BMCE bank, ont levé plus de 14 MMDhd’emprunts subordonnées sur la période 2008-2009, alors que les opérations d’augmentation de capital se sont éle-vées à plus de 4 MMDh, portées principalement par BMCI et BCP. Le choix de l’émission de dettes subordonnéespar rapport à l’émission d’actions réside dans l’intégration de ces fonds dans le calcul du ratio de solvabilité sansrisque de dilution de l’actionnariat. Aussi, cet instrument est privilégié par les investisseurs car il présente unrisque modéré et des taux d’intérêt attractifs incluant des primes de risque allant jusqu’à 125 pbs.

Cependant, il est important que la maturité de la dette subordonnée ainsi que le taux de rémunération des titresémis n’obèrent pas la rentabilité des établissements concernés. Aussi, le plafonnement de ces dettes complé-mentaires à 50 % des fonds propres de base par Bank Al Maghrib, conduirait inévitablement les actionnaires desbanques à la marge de manœuvre réduite à injecter de l’argent frais pour renforcer leur assise financière.

Évolution des fonds propres réglementaires (en MMDh)

Source : Bank Al Maghrib

2006 2007 2008 2009

Ratio de solvabilité Tier I

11,8%

9,2%

11,2%10,6%

12,3%

9,6%9,2%

11,0%

2006 2007 2008 2009

Fonds propres Dettes subordonnées

19,4

39,745,3

55,4

69,0

1,64,8

13,2

Page 31: Le secteur bancaire au maroc

30 Secteur bancaire

Nous estimons que le niveau des fonds propres des banques est un enjeu majeur pour les banques dans les annéesà venir, en raison de:

� La dynamique de croissance des crédits que connaît le pays ainsi que les différents plans de développe-ment lancés par les principales banques de la place tant au niveau national qu’international. Sur ce der-nier point, l’assainissement et la restructuration des différentes banques acquises en Afrique nécessiteral’injection d’argent frais. À cet effet, Attijariwafa bank et BMCE bank seront amenées à renforcer les fondspropres pour accompagner le développement de leurs filiales africaines ;

� La montée du coût du risque en période de conjoncture moins favorable, tant au niveau des filiales à l’in-ternational qu’au niveau local ainsi que les nouvelles contraintes réglementaires obligeront de facto lesbanques à augmenter leurs fonds propres.

Dans ce cadre, les banques qui disposent d’un levier de dettes subordonnées favorable pourront utiliser ce moyende financement pour accompagner la croissance de leurs activités. Cependant, le coût de ce financement dépendfortement de la signature de l’émetteur, de son taux d’endettement et de la capacité des actionnaires à injecterdes fonds propres additionnels. Par contre, les banques dont la part des emprunts obligataires atteint les limitesimposées par la banque centrale (≤ 50% des fonds propres de base) devront trouver d’autres moyens pour leverdes capitaux, que ce soit à travers des augmentations de capital ou des opérations de titrisation de créances.

Pour rappel, la titrisation de créances hypothécaires, moyen de financement très développé en Europe, permet àla banque de réduire la duration de ses emplois, libérer des fonds afin d’accroître son activité ou de générer desnouveaux actifs. Les banques européennes ont utilisé massivement la titrisation comme outil de gestion du capi-tal réglementaire imposé par le ratio Cooke dans le cadre des recommandations de Bâle I du Comité de Bâle.

Au Maroc, la titrisation n’a pas eu le vent en poupe durant le début de cette décennie compte tenu de la surli-quidité du marché durant cette période (opérations de privatisation et octroi de licences téléphoniques). À cetteépoque, les banques disposaient de ressources abondantes et s’inscrivaient dans une logique d’augmentation desencours de crédit que de titrisation. Aujourd’hui, face au manque structurel de liquidité, cet instrument financierpourrait s’avérer très utile en vue d’augmenter la marge de manœuvre des banques. Dans ce cadre, la réforme dela loi 2009 a permis d’étendre le champ d’application de la titrisation à tous les types de créances détenues parles entreprises publiques, privées mais aussi les établissements de crédit. Ceci devrait permettre aux agents éco-nomiques de diversifier leurs sources de financement et optimiser leurs structures de ressources.

Page 32: Le secteur bancaire au maroc

31Secteur bancaire

Des revenus d’activité et un couple risque/rendement en nette amélioration

Le secteur bancaire marocain a enregistré durant la période 2006-2009 une croissance à deux chiffres de l’en-semble de ces résultats d’activité :

� Le Produit Net Bancaire enregistre une évolution moyenne de 10,4 % sur la période en liaison avec l’ex-pansion de l’activité de crédit. La marge d’intérêt constitue en moyenne 76,0 % des revenus du secteur,représentant de ce fait la composante stable du PNB du secteur.

Celle-ci a vu son poids se renforcer ces deux dernières années, compte tenu de la faible performance dela marge sur commissions, qui représente en moyenne 12,9 % du PNB. En effet, les années 2008 et 2009ont été marquées par la pression sur les tarifs par la concurrence, et dans une moindre mesure le repli desactivités d’intermédiation et de conseil.

Enfin, le résultat des opérations de marché enregistre une croissance moyenne de 10,6 %, tirée par lesplus-values réalisées sur le portefeuille de trading des banques (principalement le compartiment obliga-taire) ainsi que l’activité de change.

� Le résultat d’exploitation et le résultat net enregistrent respectivement des croissances moyennes de10,3 % et de 11,5 %, conséquence de l’amélioration du coefficient d’exploitation sur la période et del’amélioration du coût du risque. En effet, le coefficient d’exploitation s’établit en moyenne à 47,7 %, unniveau largement inférieur à celui observé en Europe (entre 60 % et 65 %). Il y a lieu de souligner que lesfaibles niveaux de rémunérations salariales du secteur (par rapport à l’Europe) permettent à ce dernier depoursuivre l’extension du réseau d’agences tout en disposant d’un ratio de charges confortable. Enfin, lecoût du risque s’inscrit dans une tendance baissière avec un ratio moyen de 0,6 % sur les trois dernièresannées, en raison d’un niveau de défaillance acceptable.

Évolution du coefficient d’exploitation et du coût du risque (en %, rapport RBE)

Source : Bank Al Maghrib

12,1% 13,3% 13,3% 12,7%12,0% 10,8% 8,7% 10,7%

2006 2007 2008 2009

Marge d'intérêt Marge sur commissions Résultat des Opérations de marché

76,3% 74,2% 78,4% 75,3%

Structure du Produit Net Bancaire(en %)

12,613,010,3

13,8

29,9

22,2226,02 27,2

9,38,69,06,7

2006 2007 2008 2009

Produit Net Bancaire Résultat d'exploitation Résultat net

Évolution des résultats d’activitédu secteur bancaire (MMDh, base sociale)

Coût du risque (G)Coefficient d'exploitation (D)

2006 2007 2008 20090%

0,1%

0,2%

0,3%

0,4%

0,5%

0,6%

0,7%

0,8%

0,9%

1,0%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

0,7% 0,7%

0,6%0,5%

48,6% 47,9%46,6% 47,5%

60%

Page 33: Le secteur bancaire au maroc

32 Secteur bancaire

� Le secteur affiche une rentabilité financière moyenne de 17,0 % sur la période 2006-2009 contre un ROEmoyen de 5,0 % entre 2002 et 2005. Cette forte évolution s’explique par l’effet positif de la restructura-tion du secteur qui a permis le redressement des banques publiques, mais aussi par la forte évolution dela croissance bénéficiaire du secteur durant ces trois dernières années. Le ROA quant à lui s’établit enmoyenne à 1,3 %, contre 0,4 % sur la période 2002-2005.

Évolution du ROE et ROA du secteur bancaire – Activité Maroc

Source : Bank Al Maghrib, Analyse et Recherche

Le ROE du secteur bancaire marocain demeure supérieur à celui des pays nord-africains qui évolue en moyennesur les cinq dernières années entre 6 % et 9,3 %. Cependant, ce ratio demeure inférieur à celui des pays du Golfequi s’établit en moyenne à 17,6 %.

Il y a lieu de préciser cependant, que les banques des pays de cette région sont exonérées d’impôt alors que lesbanques marocaines sont soumises à l’impôt sur les bénéfices qui a évolué sur la période entre 37% et 39,6%. Aussi,l’ensemble des établissements bancaires de la place se doivent de respecter le ratio de la réserve obligatoire, quis’établit à 16,5 % entre 2003 et 2007, un ratio très élevé par rapport à celui exigé par les pays de la région MENAqui oscille entre 7 et 10 %.

ROE du secteur bancaire des pays de la région MENA

Source : Reuters

ROE ROA

2006 2007 2008 20090%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

0,0%

0,2%

0,4%

0,6%

0,8%

1,0%

1,2%

1,4%

1,6%

15,2%17,4%

20,6%

16,7%

1,2%1,3%1,4%1,5%

ROE moyen 5 ans ROA moyen 5 ans

14,9%

12,7%

11,1%

11,2%

14,9%

27,0%

26,5%

17,3%

9,3%

3,5%

1,3%

2,7%

5,3%

6,0%

4,7%

3,4%

3,4%

1,2%

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30%

Bahrain

Maroc

Egypte

Jordanie

Koweit

Qatar

Arabie Saoudite

EAU

Tunisie

Page 34: Le secteur bancaire au maroc

D'apparence atomisé, quelle est la réellephysionomie du secteur bancaire ?

Partie 2

Page 35: Le secteur bancaire au maroc

34Secteur bancaire

D'apparence atomisé, quelle est la réelle physionomie du secteur bancaire ?....33

Banques universelles vs banques spécialisées : quels modèles dominent le secteur bancaire .35

Trois groupes bancaires constituent le noyau dur du secteur........................................40

Des actifs bancaires concentrés parmi trois banques universelles.............................42

Une activité d’intermédiation bancaire au beau fixe............................................43

Une croissance à deux chiffres des ressources à la clientèle..................................43

…avec une prédominance des dépôts non rémunérés ..............................................44

Les MRE, un segment de choix pour les banques ....................................................44

Une épargne globale de plus de 450 MMDh...........................................................45

Des encours de crédit en fort développement, tirés par l'équipement

et l'immobilier ...............................................................................................46

Un coefficient d’emploi qui s’améliore de plus de 20 points durant le quinquennat .........47

Un taux de contentieux au plus bas, synonyme d’une bonne appréhension des risques......48

Une activité hors-bilan multipliée par deux..........................................................49

Des revenus d’activité en amélioration, portés par deux principaux leviers ................50

L'effet volume : la croissance de l'activité compense la baisse de la marge

d’intermédiation ..................................................................................50

Un produit net bancaire tiré par l’évolution favorable de la marge d’intérêts ................51

Un resserrement de la marge d’intermédiation de 70 pbs sur les quatre dernières années .52

Une rentabilité confortée par un coefficient d’exploitation et un coût du risque bas .......52

Une rentabilité financière en baisse, qui demeure tout de même satisfaisante...............56

Un élargissement de périmètre de consolidation aux effets bénéfiques

pour les actionnaires.......................................................................................57

Page 36: Le secteur bancaire au maroc

35Secteur bancaire

Banques universelles vs banques spécialisées : quels modèlesdominent le secteur bancaire

Il existe traditionnellement deux modèles bancaires dans le monde: le modèle « anglo-saxon » et le modèle « euro-péen ». Le premier privilégie le cloisonnement des activités au nom de la lutte contre les conflits d’intérêts et lesecond préconise une banque universelle couvrant toutes les activités allant de la banque de détail à la banqued’affaires, en passant par la gestion collective et les services bancaires.

Pendant longtemps, le modèle anglo-saxon, dont l’exemple principal était le système bancaire américain issu desréformes de 1933 (Glass-Steagall Act), préconisait une séparation des activités bancaires, obligeant même lesgrandes banques universelles de l’époque à scinder leurs activités. Ce n’est qu’à partir de la dernière décennieque les régulateurs américains ont autorisé la constitution de holdings réunissant les deux types d’activité.

L’existence simultanée de ces deux modèles bancaires présente de nombreux avantages tant pour l’investisseurque pour le secteur bancaire dans sa globalité. En effet, ces deux types de banque présentent des profils de ren-tabilité/risque différents, en adéquation avec le degré d’aversion au risque de l’investisseur ; et la présence debanques universelles dans une économie permet de diversifier le risque et lisser les revenus d’exploitation globauxdu secteur.

Cependant, la récente crise financière a porté un coup dur aux banques spécialisées américaines et a confirmé lasupériorité de la banque universelle. En effet, malgré la réforme d’universalisation des banques, initiée en 2000,le secteur financier américain demeure caractérisé par l’existence de nombreuses banques régionales et a permisle développement d’institutions de crédit spécialisés dans le crédit immobilier et à la consommation. De ce fait,la crise immobilière qui a éclaté en 2007 a placé les sociétés de crédit immobilier au cœur de la tourmente et pro-voqué de nombreuses faillites. Ces dernières disposaient de portefeuilles de crédit concentrés sur une catégoried’emprunteurs et demeuraient fortement dépendantes du financement sur les marchés financiers.

La paralysie du marché interbancaire durant la crise ainsi que le renchérissement des coûts de financement, avecune hausse des spreads de plus 1000 pbs, a mis en difficulté ces établissements spécialisés, qui ne pouvaient plusse financer sur les marchés financiers. Il a donc fallu l’intervention de banques universelles afin d’alimenter cesbanques en lignes de trésorerie en contrepartie de prises de participation majoritaires. Nous pouvons prendre, àtitre d’exemple, le prêteur immobilier Countrywide Financial, qui a bénéficié d’un prêt de $ 2 milliards avant dese faire racheter quatre mois plus tard par Bank of America pour un montant de $ 4 milliards.

Les banques d’investissement ont été également balayées par la crise par manque de diversification de leurs acti-vités et de leurs actifs à risque. Ces dernières n’ont du leur salut qu’aux banques universelles qui ont évité desfaillites en cascade, à titre d’exemple, Merryll Lynch qui a été rachetée par Bank of America, Goldman Sachs etMorgan Stanley qui ont été transformées en banques universelles, par le biais de la création d’une holding.

Page 37: Le secteur bancaire au maroc

36

Il apparaît donc que le modèle de la banque universelle a confirmé sa résistance et sa capacité à absorber les chocsexogènes en période de stress des marchés financiers. En effet, l’existence de ressources, sous forme de dépôts,au niveau du passif de ce type de banque constitue un solide rempart face à l’assèchement des liquidités sur lesmarchés financiers et au renchérissement des coûts de financement. Aussi, l’association entre banque de détail etbanque d’investissement réduit la volatilité de la croissance bénéficiaire de l’établissement bancaire, surtout enpériode de décadence économique.

L’exemple le plus éloquent est celui des banques universelles françaises (Société Générale, BNP Paribas), qui ontpu résister à la crise financière en pleine tourmente de la finance mondiale. La solidité de l’activité de banque dedétail au niveau local et à l’étranger et sa contribution significative au PNB de ces banques a permis de contre-carrer les pertes essuyées par l’activité de banque de financement et investissement (BFI) lors de la crise. Le réin-vestissement des profits de la BFI en période de conjoncture favorable dans les banques de détail à l’internatio-nal a permis d’amortir au mieux les contre-performances enregistrées par cette activité lors de la crise financière.

Au Maroc, les deux dernières décennies ont été marquées par la réorganisation du secteur bancaire à travers desopérations d’assainissement et de rapprochement, donnant naissance à des banques multi-métiers. Dans cecontexte, essayons de distinguer les différents modèles bancaires existants au Maroc :

Profil 1 : Attijariwafa bank et BMCE bank, des banques universelles par excellence

Les modèles bancaires des groupes Attijariwafa bank et BMCE bank reposent sur l’existence de plusieurs métiers,allant de la banque de détail à la banque des marchés, en passant par la gestion collective. Ces deux groupes ban-caires disposent de plusieurs filiales spécialisées exerçant dans différentes activités, dont les plus importantesopèrent dans l’assurance, l’immobilier, le crédit à la consommation, etc. Le produit net bancaire des deux banquesprovient majoritairement de la banque de détail tant sur le plan local qu’à l’international, principalement AttijariTunisie et CBAO pour Attijariwafa bank et le Groupe Bank Of Africa pour BMCE Bank.

Structure du RNPG 2009 d’Attijariwafa bank et de BMCE bank par activité

Secteur bancaire

9,2%

65,5%

Sociétés definancemenrt

18,9%Assurance et Immobilier

6,4%

Banque de détailà l’international

Banque, Maroc europe et offshore74,7%

21,4%

5,7%

2,8%

4,3%

Banque au Maroc

Services financiersSpécialisés

Autres

Gestion d’actif

Activitésinternationales

ATW BMCE

Source : Direction Analyse et Recherche

Page 38: Le secteur bancaire au maroc

37Secteur bancaire

Profil 2 : Le Groupe Banques Populaires, un modèle de banque universelle atypique

Le modèle du Groupe Banques Populaires est atypique puisque la structure organisationnelle de la banque est dif-férente d’une banque universelle classique. En effet, le groupe bancaire est constitué du Crédit Populaire duMaroc, entité regroupant 10 Banques Populaires Régionales (coopératives) ainsi que de la Banque CentralePopulaire, organe coté du Groupe. Les Banques Populaires Régionales exercent l’activité de banque de détail dansleurs régions respectives alors que la BCP est la banque d’investissement et de financement du Groupe. Cette der-nière a pour principale activité le placement des excédents de trésorerie des banques régionales. Durant ce der-nier quinquennat, la banque s’est positionnée au niveau de l’activité Corporate afin de pallier à la baisse du ren-dement du portefeuille obligataire du groupe et de se positionner davantage sur un segment rentable. La récentefusion- absorption de la banque régionale de Casablanca (BPC) par la BCP va modifier la structure d’activité decette dernière puisqu’elle va entrer de plein pied dans le segment retail, profitant ainsi d’un réseau de distribu-tion de 159 agences. Cette opération répond donc à une logique économique de positionnement similaire des deuxbanques au niveau de l’activité Corporate ainsi qu’à une tendance structurelle de renforcement du positionnementdes banques sur le segment retail.

Architecture du Groupe Banques Populaires

Profil 3 : Les ex-OFS (CIH, CAM) ou la remise en cause des modèles de banques spécialisées

Le Crédit Immobilier et Hôtelier ainsi que le Crédit Agricole du Maroc, ont longtemps pâti de la spécialisation deleurs activités, allant jusqu’à frôler la banqueroute. La concentration de l’actif de ces deux banques sur les sec-teurs agricoles et immobiliers a lourdement pesé sur les fonds propres des banques au début de cette décennie.Il a fallu l’intervention de l’État à maintes reprises pour faire face à la dégradation de la quasi-totalité du porte-feuille clientèle de ces banques (contentieux sur le secteur agricole et immobilier de plus de 10 MMDh). La prisede risque illimitée des dirigeants dans l’octroi de crédit (faiblesse des garanties exigées) ainsi que la défaillancedes emprunteurs (agriculteurs, promoteurs immobiliers) a précipité ces banques vers des quasi-faillites. Les diffé-rents plans de redressement et d’assainissement lancés durant cette décennie ont lourdement impacté les per-formances financières de ces banques et l’adoption récente d’une stratégie « multi-métiers » pourrait porter sesfruits dans les années à venir, avec pour principaux objectifs la diversification des actifs ainsi que le positionne-ment dans les activités para-bancaires.

Source : Direction Analyse et Recherche

Fonds de soutien

Produits des différents place-ments

Banque CentralePopulaire

MarchéObligataire

MarchéMonétaire

Banques PopulairesRégionales

Prêts de restructuration Prêts de restructuration

Versement d’une contribution annuelle(<=2% produits d’exploitation bancaire)

Rémunération sur la base d’un tauxde rendement moyen annuel

Attribution d’une commissionde gestion de 10,5%

Gestion et placementdes excédents de tréso-

rerie

Remontées quotidiennes des excédents de trésorerie

Refinancement des BPR

CPM

Page 39: Le secteur bancaire au maroc

38

Évolution de la concentration des crédits à la clientèle (% encours global des crédits clientèle)

Source : Direction Analyse et Recherche

Profil 4 : les filiales des banques françaises (BMCI, CDM, SGMB) : des banques universellesagissant sous l’égide de leurs maisons mères

Les établissements bancaires à actionnariat étranger, principalement ceux détenus majoritairement par lesbanques françaises, exercent une activité de banque universelle au Maroc. Celle-ci demeure néanmoins particu-lièrement cadrée en raison de la stratégie des actionnaires de référence. En effet, ces derniers considèrent cesétablissements bancaires comme des participations à l’étranger et s’inscrivent dans une logique de rendement etde développement rationnel de l’activité de crédit sur le plan local. Notons que le rendement du dividende desbanques cotées, à savoir CDM et BMCI, est des plus élevés de la place, avec une moyenne de 5,0 % contre 2,3 %pour le secteur. Aussi, le faible poids de ces filiales dans les portefeuilles de ces groupes bancaires n’encouragepas le management de ces banques à y investir, que ce soit en terme d’injection de fonds propres, ou de déploie-ment de stratégies actives dans les marchés locaux respectifs. En effet, le faible développement du réseau de cesbanques ces dernières années leur a fait perdre des parts de marché au niveau de la banque de détail et la tailleinsuffisante de leurs fonds propres ne leur permet pas de prendre part aux projets structurants développés par lepays.

Source : Direction Analyse et Recherche

Secteur bancaire

2006 2009

80,6%

33,3%

86,7%

55,0%

Encours crédits immobiliers (CIH) Encours crédits alloués aux agriculteurs (CAM)

9,9%

8,1%7,1%

Crédits clientèle Dépôts clientèle

6,7%6,0% 6,3%

5,4% 5,2%

2006 2007 2008 2009

BMCI CDM

Évolution des PDM des banques françaises côtées

Extension du réseau en moyennede 88 agences contre 235 agences

pour les banques conccurentes

ATW CPM BMCE BMCI CDM Société Générale

+248 agences

+241 agences

+216 agences

+65agences +101agences

+99agences

543609

339

189 165218

791850

555

254 266317

2006 2009

Extension du réseau bancaire 2006-2009

Page 40: Le secteur bancaire au maroc

39Secteur bancaire

Ainsi, nous remarquons à travers ces quatre profils, que le modèle de la banque universelle est le modèle domi-nant au Maroc. Toutefois, le développement des principales activités de ce modèle bancaire, à savoir la banquecommerciale et la banque des marchés et d’investissement, demeure très disparate. En effet, les banques quiconstituent le profil 1 et 2, en l’occurrence Attijariwafa bank, BMCE et le Groupe Banques Populaires, disposentd’un rapport revenu banque commerciale et banque d’investissement et marchés bien plus élevés que celui desfiliales de groupes français ainsi que celui des ex-OFS.

Ventilation des revenus consolidés des banques côtées en fonction du type d’activité (MDh)

Source : Direction Analyse et Recherche

2 000 4 000 6 000 8 000 10 000 12 000

-1 000

0

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

Banque commerciale

Banq

ue d

es M

arch

és e

t d'In

vesti

ssem

ent

Page 41: Le secteur bancaire au maroc

40

Trois groupes bancaires constituent le noyau dur du secteur

Le secteur bancaire marocain a connu au début des années 90 un mouvement de restructuration et de consolida-tion qui a permis de renforcer la concentration des établissements bancaires, de mettre sur pied des banquespubliques qui étaient au bord de la faillite et de donner naissance à des « champions nationaux », capables dedévelopper une dimension internationale.

En 2009, le secteur se compose de dix-neuf banques, dont sept sont détenues par des banques étrangères et sixdétenues par l’État. Ces deux dernières années ont été caractérisées par le renforcement de la présence interna-tionale à travers l’obtention par deux banques espagnoles, à savoir Banco Sabadell et la Caixa, de licences ban-caires afin d’exercer sur le territoire, ainsi que l’obtention par Al Barid Bank d’un agrément bancaire. les 19banques peuvent être réparties en trois groupes bancaires compte tenu de la structure de leur actionnariat.

Panorama du secteur bancaire marocain

Secteur bancaire

Secteur Bancaire

Groupe 1 : Actionnariat privé àdominance locale

Attijariwafa bank

Crédit Populaire du Maroc

BMCE bank

Bank Al Amal

Union Marocaine de Banques

CFM

Groupe 2 : Actionnariat public

Crédit Agricole du Maroc

CIH

Fonds d'Équipement Communal

CDG Capital

Média Finance

Al Barid Bank

Groupe 3 : Actionnariat privé à dominanceétrangère

Société Générale Maroc

BMCI

Crédit Du Maroc

Arab bank

Caixa

Banco Sabadell

Citi bank Maroc

Source : Bank Al Maghrib

Page 42: Le secteur bancaire au maroc

41Secteur bancaire

Les trois groupes composant le secteur bancaire marocain se distinguent clairement de part la taille du réseau ainsique de l’encours des dépôts et des crédits à la clientèle :

� Le Groupe 1 – Actionnariat privé : ce groupe est constitué d’un réseau bancaire de 1248 agences, etgère des encours de dépôts et de crédits à la clientèle respectivement de 401, 6 et 310,7 MMDh, soientdes parts de marché de 68,1% et 60,4%;

� Le Groupe 2 – Actionnariat public : Ce groupe, constitué principalement d’anciennes banquespubliques restructurées, est composé d’un réseau bancaire de 431 agences et gère des encours dedépôts et de crédits de 66,4 MMDh et 82,0 MMDh. pour des PDM respectives de 11,3% et 15,9%;

� Le groupe 3 – Actionnariat étranger : les banques à capitaux étrangers disposent d’un réseau de 760agences et gèrent des encours de dépôt et crédit à la clientèle respectivement de 121,4 MMDh et122,1 MMDh. Les parts de marché sur ces deux activités s’établissent à 20,6% et 23,7%.

Principaux indicateurs bancaires des trois groupes (2009, en MMDh)

Dépôts clientèle* Crédits clientèle* Activités marché** Réseau d'agences

Groupe 1

Attijariwafa bank 153,3 125,4 48,8 791

Crédit Populaire du Maroc 160,8 119,4 36,1 850

BMCE bank 86,7 64,8 36,2 555

Bank Al Amal 0,0 0,6 0,0 1

Union Marocaine de Banques 0,8 0,5 0,3 6

CFM 0,0 0,0 0,4 1

Total G1 401,6 310,7 121,8 2204

Groupe 2

Crédit Agricole du Maroc 46,1 44,6 11,0 328

CIH 17,7 27,3 1,8 152

FEC 0,0 8,8 0,7 1

CDG Capital 2,6 1,3 1,7 1

Média Finance 0,0 0,0 1,0 1

Total G2 66,4 82,0 16,2 483

Groupe 2

Société Générale Maroc 45,8 44,8 6,1 317

BMCI 39,5 41,9 8,2 254

Crédit Du Maroc 30,6 32,3 4,7 266

Arab bank 3,6 2,4 1,8 10

Citi bank Maghreb 1,9 0,7 1,8 2

Caixa - - - 1

Banco Sabadell - - - 1

Total G3 121,4 122,1 22,6 851

Total secteur bancaire 589,4 514,8 160,6 3538

Ces banques marocaines, du fait de leurs parts de marché et de la taille

de leurs réseaux, constituent le noyau dur du secteur bancaire.

Source : GPBM, Bank Al Maghrib* à fin 2009 ** emplois

Page 43: Le secteur bancaire au maroc

42

Des actifs bancaires concentrés parmi trois banques universelles

Les trois premières banques de la place, à savoir Attijariwafa bank, le Groupe Banques Populaires et BMCE bank concen-trent 68,0 % des dépôts et distribuent 60,1 % des crédits à l’économie.

Source : GPBM

Aussi, l’observation de la structure financière du secteur bancaire montre que ces trois banques concentrant66,2 % du total actif, disposent de fonds propres réglementaires (base sociale) des plus élevés du secteur, se situantentre 12,8 MMDh pour la BMCE bank et 26,1 MMDh pour Attijariwafa bank et d’un réseau bancaire totalisant 2196agences en 2009, soit 62,1 % de l’ensemble du secteur.

Source : GPBM

Compte tenu de l’ensemble des éléments précités, il nous paraît évident que l’évolution récente et les perspec-tives du secteur bancaire ne peuvent être analysées qu’à travers l’analyse intrinsèque des principales banques quile composent. À cet effet, nous limiterons notre analyse aux trois premières banques de la place, à savoirAttijariwafa bank, le Crédit Populaire du Maroc (dont l’entité cotée est la Banque Centrale Populaire) et BMCEbank.

Secteur bancaire

543609

339

624690

411

703745

511

791

ATW CPM BMCE

850

555

2006 2007 2008 2009

Évolution du réseau bancaire

26,4%

13,9% 14,4%

25,6%23,6%

14,7%

26,8%

23,6%

ATW CPM BMCE

14,8%

27,3%

23,7%

15,3%

2006 2007 2008 2009

Parts de marché – Total Actif secteur

26,1% 26,3%

14,2%

ATW CPM BMCE

26,4% 26,3%

13,9%

26,7% 26,8%

14,4%

26,0% 27,3%

14,7%

2006 2007 2008 2009

Parts de marché – Dépôts à la clientèle

24,3%

19,3%

12,6%

ATW CPM BMCE

24,1%

20,5%

12,9%

24,0%22,3%

12,6%

24,3% 23,2%

12,6%

2006 2007 2008 2009

Parts de marché – Crédits à l’économie

Page 44: Le secteur bancaire au maroc

43Secteur bancaire

Une activité d’intermédiation bancaire au beau fixe

L’activité bancaire s’est fortement développée ces quatre dernières années, contribuant de ce fait à l’améliora-tion du financement de l’économie marocaine. Disposant d’une structure de ressources favorable, les banques dela place ont largement développé l’activité de crédit à la clientèle tout en améliorant leurs ratios de productivitéet de risque.

Une croissance à deux chiffres des ressources à la clientèle

Le secteur bancaire marocain a enregistré sur la période 2006-2009 une évolution croissante des ressources col-lectées, soit une croissance annuelle moyenne de 11,5 %, pour s’établir à 589,5 MMDh en 2009. Ce trend haussiertraduit l’effort réalisé par le secteur à mobiliser l’épargne nationale à travers l’effort d’extension du réseaud’agences ainsi que l’offre packagée à destination de segments de clientèle spécifiques. Les trois banques cotéesont réalisé sur cette période une croissance annuelle moyenne allant de 11,3 % pour Attijariwafa bank à 12,9 %pour la BMCE bank, un niveau similaire à celui enregistré par le secteur bancaire dans sa globalité.

En décembre 2009, l’encours des dépôts collectés auprès de la clientèle a progressé de 4,4 % contre 12,9 % uneannée plus tôt. Ce résultat confirme la capacité du secteur à résister à la détérioration de l’environnement inter-national tant cette croissance demeure salutaire dans un contexte marqué par la baisse des transferts RME et desavoirs extérieurs de l’État.

Source : GPBM

La structure des ressources clientèle du secteur laisse apparaître une prédominance des ressources non rémuné-rées qui représentent en moyenne 61,4 % des ressources globales sur la période 2006-2009. L’encours de ces res-sources enregistre une croissance moyenne de 13,1 % sur la période pour s’établir en 2009 à 364,8 MMDh, contreune évolution de 9,2 % pour les ressources rémunérées et un encours de 224,7 MMDh.

La croissance moins prononcée des dépôts rémunérés sur la période s’explique par trois raisons principales :

� la tendance baissière de la rémunération des dépôts à terme qui baisse de 5,1 % en 2001 à une moyenne de3,6 % sur ces trois dernières années, soit une baisse de 150 pbs;

� La concentration de la collecte de dépôts auprès de clients peu exigeants en terme de rendement ;

� L’orientation de l’épargne des ménages vers des produits plus rémunérateurs, à savoir les produitsd’épargne commercialisés par les assurances qui offrent des rendements supérieurs à 5 %. mais égalementles OPCVM dont l’encours sous gestion s’établit à fin 2009 à 187,0 MMDh (+20,4 % par rapport à 2008).

15,8%13,7%

15,0%

1,5%

6,8%

ATW CPM BMCE

20,5%18,8%

17,4%

14,4% 15,0%17,1%

6,4%

06/05 07/06 08/07 09e/08

Croissance des dépôts clientèle (%, GA)

ATW CPM BMCE

111 112

60

132 131

69

151 151

81

153 161

87

2006 2007 2008 2009

Encours des dépôts à la clientèle (MMDh)

Page 45: Le secteur bancaire au maroc

44

…avec une prédominance des dépôts non rémunérés

L’évolution favorable des dépôts non rémunérés durant cette période s’explique par des considérations macro-éco-nomiques, notamment l’évolution positive du taux de pénétration bancaire qui a un impact positif sur la déten-tion de dépôts à vue ainsi que la faiblesse des taux créditeurs qui limite l’intérêt de détention de comptesd’épargne faiblement rémunérés.

Les trois premières banques disposent de structures de ressources relativement homogènes avec une part moyennede dépôts non rémunérés, sur la période 2006-2009, de 62,9 % pour Attijariwafa bank et de 61,1 % pour le CréditPopulaire du Maroc, contre une moyenne de 57,4 % pour la BMCE bank.

À l’avenir, les établissements bancaires à la structure de ressources favorable, disposeront d’une meilleure renta-bilité bancaire en raison d’un coût des dépôts plus faible et de commissions de gestion des dépôts à vue plus impor-tants.

Source : GPBM

Les MRE, un segment de choix pour le secteur

Les dépôts des Marocains Résidents à l’Etranger constituent une part importante des ressources clientèle avec unepart de 20,5 % en 2009, en baisse de 4,7 points par rapport à 2005. Si la part de ces ressources a fortement baisséen absolu passant de plus 80 MMDh d’additionnel entre 2000 et 2004 à moins de 30 MMDh sur la période 2005-2009,sa part dans le total dépôt demeure en moyenne à 21,9 %. Cependant, force est de constater que le comporte-ment économique du MRE a changé ces dernières années, en raison de la substitution de l’investissement àl’épargne. En effet, l’évolution de la consommation, les placements sur les marchés financiers ainsi que l’inves-tissement dans l’immobilier ont fortement augmenté, au dépends de la thésaurisation.

Le Crédit Populaire du Maroc, acteur historique dans ce segment, demeure le leader de la collecte de dépôtsauprès de ce type de clientèle avec une part de marché moyenne avoisinant 54,1 % sur la période 2006-2009 contreune part de marché moyenne de 26,8 % pour Attijariwafa bank et 10,3 % pour BMCE bank.

L’obtention du passeport européen en 2008, autorisant l’exercice de l’activité bancaire dans les pays à forte com-munauté marocaine résidente à l’étranger va permettre d’accroître la concurrence sur ce segment, autrefoisdétenu à 90 % par le CPM. Dans ce cadre, Attijariwafa bank et le CPM qui disposent d’un réseau d’agences àl’étranger important et qui pourront distribuer l’ensemble des produits et services bancaires auraient une longueurd’avance par rapport à leurs concurrents. Les implantations prévues par les deux premières banques de la placede plus de 40 agences en Europe dans les années à venir témoignent du potentiel que représente ce segment tanten termes de vente croisée de produits financiers que de transferts de fonds.

Secteur bancaire

41%

59%

41%

59%

44%

56%

34%

66%

38%

62%

41%

59%

36%

64%

36%

64%

44%

34%

66%

37%

63%

41%

59%56%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

RRATW

RNR RRCPM

RNR RRBMCE

RNR

2006 2007 2008 2009

Structure des dépôts des trois premières banques

59% 63% 61%

2006 2007 2008 2009

62%

41% 37% 39% 38%

Ressources rémunérées Ressources non rémunérées

Structure des dépôts du secteur

Page 46: Le secteur bancaire au maroc

45Secteur bancaire

Source : GPBM

Une épargne globale de plus de 450 MMDh

En conclusion, le poids important des encours sous gestion ainsi que le potentiel de développement de la bancas-surance imposent une extension du périmètre de calcul des instruments d’épargne des ménages. En effet, ces nou-velles formes d’épargne émergent et représentent désormais une part importante des l’activité des banques uni-verselles. A ce titre, nous remarquons que le groupe Attijariwafa bank a géré en 2009 un encours de plus de200 MMDh, suivi du Crédit Populaire du Maroc avec un encours de 157 MMDh, et enfin de la BMCE bank avec unencours totalisant 107 MMDh.

Encours des actifs gérés par les sociétés de gestion, filiales de groupes bancaires

Source : Wafa Gestion

Chiffre d’affaires généré par l’activité de bancassurance*

Source Ministère des Finances

0%

10%

ATW CPM BMCE

20%

30%

40%

50%

60%

26,8%

55,0%

10,1%

27,2%

54,4%

10,4%

26,6%

53,6%

10,3%

26,7%

53,3%

10,3%

2006 2007 2008 2009

Parts de marché dépôts RME des trois banques

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

2006 2007 2008 2009

Ressources rémunérées Ressources non rémunérées

24,7%23,4%

20,8% 21,9%21,3%19,9% 19,7% 19,7%

Structure des dépôts RME du secteur

Société Mère Encours 2009 ( en MDh) Part de marché

Attijariwafa bank 1936 42,4%

BMCE bank 1422 31,1%

Groupe Banques Populaires 668 14,6%

Société Mère Encours Juin 2010 ( en MMDh) Part de marché

Wafa Gestion Attijariwafa bank 62,2 28,9%

BMCE Capital Gestion BMCE bank 26,0 12,1%

Upline Management BCP 13,5 6,3%

* A défaut de disposer de l’encours épargne bancassurance (information non publique), nous présentons les fluxannuels générés par l’activité des bancassurance des trois banques de notre échantillon

Page 47: Le secteur bancaire au maroc

46

Des encours de crédit en fort développement, tirés par l’équipement et l’immobilier

L’activité de crédit au Maroc a connu une croissance exponentielle ces quatre dernières années, enregistrant unecroissance moyenne de 20,1 %, pour s’établir à 514,9 MMDh. La distribution d’un additionnel de plus de 218 MMDhtémoigne du rôle joué par les banques dans le développement de l’activité de transformation. Plus récemment,cette croissance revient à des niveaux normatifs, soit une évolution de 10 % en 2009.

Les trois principales banques du Royaume ont enregistré des croissances moyennes, sur la période 2006-2009, de27,6 % pour le CPM, suivies d’Attijariwafa bank et de BMCE bank qui enregistrent des croissances moyennes res-pectives de 20,2 %. Actuellement, consolidant ainsi leurs parts de marché respectives aux dépends des autres ins-titutions de la place, Attijariwafa bank et Crédit Populaire du Maroc disposent en 2009 d’un encours de crédit res-pectivement de 125,4 MMDh et 119,4 MMDh contre 64,8 MMDh pour la BMCE. L’activité de crédit des trois groupesbancaires représente ainsi une part de marché cumulée de 60,1 % de l’encours global du secteur.

Source : GPBM

Les crédits immobiliers et à l’équipement sont les moteurs de croissance de l’activité de crédit à la clientèle, entémoigne l’évolution moyenne des encours respectivement de 33,6 % et 24,6 % sur la période. La croissance de cesdeux composantes intervient dans un contexte socio-économique caractérisé par l’évolution des mentalités indui-sant une demande accrue en logement et la naissance d’une véritable société de consommation.

L’encours des crédits immobiliers est passé de 73,0 MMDh en 2006 à 152,0 MMDh en 2008, soit un additionnel de79 MMDh et une performance en glissement annuel de 40,1 % en 2007 et 48,6 % en 2008. Cette croissance à deuxchiffres trouve son origine dans l’évolution exponentielle du crédit à la promotion immobilière qui enregistre unecroissance moyenne de 180,0 % sur la période. Ce dernier se développe fortement en raison des différents projetsd’infrastructure et de tourisme lancés à partir de 2005. Le crédit à l’équipement enregistre quant à lui une crois-sance moyenne de 24,0 % pour atteindre 99,4 MMDh à fin 2008.

Plus récemment, en 2009, la machine d’investissement maintient son rythme de croissance en dépit d’uneconjoncture internationale défavorable. En effet, l’encours des crédits à l’équipement et du crédit immobilierenregistre en 2009 une performance annuelle respectivement de 25,8 % et 14,5 %.

Source : GPBM, Bank Al Maghrib

Secteur bancaire

ATW CPM BMCE

06/05

22,1%

35,5%

28,9%

22,5%

26,8%31,0%

22,7%

33,9%

20,0%

11,7%14,5%

10,4%

07/06 08/07 09/08

Évolution de la croissance des crédits clientèle (%, GA)

ATW CPM BMCE

7257

37

9178

49

112104

59

125119

65

2006 2007 2008 2009

Encours des crédits à la clientèle (MMDh)

Crédits de trésorerie Crédits à l'équipement Crédits immobiliersCrédits à la consommation

T1 -2

007

T2 -2

007

T3 -

2007

T4 -

2007

T1 -

2008

T2 -

2008

T3 -

2008

T4 -

2008

T1 -

2009

T2 -

2009

T3 -

2009

T4 -

2009

4,5%

5,0%

5,5%

6,0%

6,5%

7,0%

7,5%

8,0%

8,5%

9,0%

Taux débiteurs par type de crédit (%, GA)

020406080

100

6584

99

125

73

102

152174

119

154171 170

120140160180200

2006 2007 2008 2009

Crédits équipement Crédits immobiliers Crédits de trésorerie et à la consommation

Évolution des crédits clientèle par type (MMDh)

Page 48: Le secteur bancaire au maroc

47Secteur bancaire

En terme de parts de marché, les trois banques de la place s’accaparent 57,4 % de l’encours global des crédits àl’équipement, 63,5 % de l’encours des crédits immobiliers et 63,1 % de l’encours des crédits de trésorerie et à laconsommation. Sur la période 2006-2009, L’observation des parts de marché des trois banques montre :

� Un gain de PDM au niveau des crédits à l’équipement pour Attijariwafa bank et Crédit Populaire du Maroc,respectivement de 220 bps et 310 pbs, contre une baisse pour BMCE bank de 130 pbs ;

� Un gain de parts de marché au niveau des crédits immobiliers, allant de 180 pbs pour Attijariwafa bank à270 pbs pour BMCE bank;

� Une baisse des PDM au niveau des crédits de trésorerie et à la consommation pour Attijariwafa bank etBMCE bank de -380 pbs et -170 pbs contre une hausse de 530 pbs pour le CPM.

Parts de marché par type de crédit (%)

Source : GPBM

Un coefficient d’emploi qui s’améliore de plus de 20 points durant le quinquennat

Le coefficient d’emploi s’établit à fin 2009 à 90,1 %, en hausse de 20,1 points par rapport à 2006. Dans le mêmesillage, le ratio Crédits / Dépôts du secteur, que l’on peut considérer comme une mesure de la liquidité bancaire,enregistre une forte évolution ces quatre dernières années pour s’établir à fin 2009 à 87,4 %. Il y a lieu de rappe-ler que ce ratio se situait à 69 % au début de la décennie. La hausse de 18 pts sur la période 2000-2009 témoignede l’implication croissante des banques dans la transformation de l’épargne en financement et investissement,mais aussi de l’amélioration de la capacité d’expansion de l’économie.

Ainsi, les trois banques de la place enregistrent des croissances significatives de leur coefficient d’emploi sur lapériode 2006-2009 allant de 12,8 points pour BMCE bank à 16,8 pts et 22,9 pts respectivement pour Attijariwafabank et le Crédit Populaire du Maroc. La croissance plus rapide des crédits à la clientèle par rapport à celle desdépôts poussera indubitablement les banques les plus exposées à améliorer la collecte de dépôts auprès de laclientèle ou à rationner le crédit avec pour objectif la sélection des dossiers qui présenteront le meilleur profilrisque.

ATW

Equipement

CPM BMCE

25,1%

16,3%

12,0%

22,3%

17,3%

13,2%

21,6%18,6%

12,1%

27,3%

19,4%

10,7%

2006 2007 2008 2009

ATWImmobilier

CPM BMCE

2006

21,2%

25,1%

10,4%

22,4%

25,8%

11,1%

23,7%

27,7%

12,6%

23,1%

27,4%

13,1%

2007 2008 2009

ATW

Trésorerie et consommation

CPM BMCE

2006 2007

29,2%

19,2%

14,9%

29,0%

20,6%

14,8%

27,6%

22,3%

12,6%

25,4% 24,5%

13,2%

2008 2009

Page 49: Le secteur bancaire au maroc

48

Enfin, le ratio crédits / dépôts du secteur se situe à des niveaux inférieurs par rapport à celui des économies déve-loppées, mais similaires à ceux observés par les économies émergentes, à l’exception de la Tunisie dont le ratioélevé s’explique par le taux de contentieux qui dépasse les 18 % en 2008.

Source : GPBM, Banques Centrales

Un taux de contentieux au plus bas, synonyme d’une bonne appréhension des risques

Le taux de contentieux du secteur s’inscrit dans un trend baissier depuis 2006 pour atteindre 5,9 % en 2009 contre14,5 % quatre ans plus tôt. La constante amélioration de ce taux s’explique par la restructuration des banquespubliques, la politique efficace de recouvrement des banques privées de la place ainsi que la possession par lesbanques d’un stock de crédit beaucoup plus jeune et plus assaini.

Actuellement, le taux de contentieux des trois premières banques de la place laisse apparaître une bonne gestiondes risques. En effet, malgré une conjoncture économique moins porteuse, Attijariwafa bank et le Crédit Populairedu Maroc ont su contenir le niveau des créances en souffrance à moins de 4 %, alors que BMCE bank voit son tauxde prêts non performants s’établir à 5,06 %, en hausse de 120 pbs par rapport à 2008. Cette forte évolution trouveson origine dans la dégradation de la qualité du portefeuille de crédit de la banque au niveau des secteurs immo-bilier et de textile.

Évolution du taux de contentieux (Activité Maroc)

Source : GPBM

Secteur bancaire

LibanalgerieegypteTurquieMaroc

AllemagnejordanieFrance

EspagneTunisie

31,8%48,0%

53,7%78,0%

87,5%88,4%

130,0%155,0%

187,9%

87,4%

Ratio Crédits / Dépôts de pays développés et émergents

64,9%

06 07 08 09

51,4%

61,9%

69,3%

59,3%

70,6%74,3%

69,0%72,4%

81,8%

74,3% 74,8%

ATW CPM BMCE

Évolution du ratio Crédits bruts / Dépôts

ATW

CPM

BMCE

3,5%

3,2%

5,1%

3,0%

3,4%

3,8%

4,2%

6,1%

4,2%

06070809

5,8%

9,4%

6,3%

Page 50: Le secteur bancaire au maroc

49Secteur bancaire

Une activité hors-bilan multipliée par deux

Au niveau des engagements hors-bilan, nous remarquons une évolution moyenne de 24,3 % sur la période 2006-2009, pour s’établir à 168,5 MMDh. Les trois groupes banques détiennent 63,8 % de PDM en engagements hors-bilanen 2009. Alors qu’Attijariwafa bank et BMCE bank voient leurs parts de marché baisser entre 2006 et 2009 res-pectivement de 3,7 pts et 4,7 points, le Crédit Populaire du Maroc enregistre une hausse de sa PDM de 12,4 pointssur la période pour s’établir à fin 2009 à 25,8 %.

La part des engagements hors-bilan du secteur demeure à fin 2009 à des niveaux raisonnables, soit 32,7 % de l’en-cours global des crédits à la clientèle.

Il y a lieu de rappeler que ces engagements hors-bilan présentent eux aussi des risques et doivent être surveilléspar l’ensemble des banques de la place. Un encours important d’engagements hors-bilan impacte fortement labanque en période d’instabilité financière. À titre d’exemple, Citigroup qui disposant d’un montant élevé de cré-dits toxiques dans son hors-bilan s’est vu obliger de provisionner les pertes, ce qui a impacté lourdement ses fondspropres, et a dû procéder à des augmentations de capital massives pour préserver sa solvabilité.

Source : GPBM

ATW CPMBMCE

20060

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

2007 2008 2009

Parts de marché des principales banques (en %)

Engagements hors-bilan % de l'encours global de crédit

2006 2007 2008 20090

20

40

60

80

100

120

140

160

180

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%100%

125,9

87,7

157,8 168,5

29,5% 33,1% 33,7% 32,7%

Engagements hors-bilan du secteur (MMDh)

Page 51: Le secteur bancaire au maroc

50

Des revenus d’activité en amélioration, portés par deux principaux leviers

L’évolution croissante des résultats d’activité des trois groupes bancaires durant ces quatre dernières années, s’ex-plique par l’effet volume au niveau de l’activité de dépôt et de crédit à la clientèle et par l’élargissement du péri-mètre de consolidation

L’effet volume: la croissance de l’activité compense la baisse de la marge d’intermédiation

Le secteur bancaire enregistre durant la période 2006-2009 une évolution notable de ses résultats d’activité. LeProduit Net bancaire a évolué en moyenne de 10,4 %, tiré par la croissance de la marge sur intérêts qui a crû de9,9 %, suivi du résultat sur activités de marché et de la marge sur commissions qui ont augmenté respectivementde 6,4 % et 12,1 %.

L’évolution significative de la marge d’intérêt sur la période s’explique par l’effet volume enregistré au niveau descrédits à la clientèle qui ont augmenté de 23,3 % sur cette période, contrebalançant de ce fait le resserrement dela marge moyenne d’intermédiation. La marge sur commissions évolue également de manière positive en raison del’amélioration du commissionnement au niveau des opérations avec la clientèle. En effet, le développement del’équipement des ménages en produits monétiques et produits de bancassurance ainsi que la multiplication desopérations de marché (introductions en bourse, augmentation de capital etc.) ont fortement contribué à l’amé-lioration de cette marge durant la période. Enfin, la performance du résultat sur opérations de marché résulte enpartie des plus-values réalisées sur cession de titres et de l’amélioration du résultat sur opérations de change.

La ventilation du Produit Net Bancaire sur la période montre la prépondérance de la marge d’intérêt, qui repré-sente en moyenne 75,3 % du PNB sur la période, contre 12,7 % pour la marge sur commissions et 10,7 % pour lerésultat sur opérations de marché. Cette composition témoigne de la prédominance des revenus sur intérêts, les-quels demeurent tributaires de l’évolution de l’encours des dépôts et des crédits et de la volatilité des taux d’in-térêts sur ces deux composantes.

Source : GPBM

Dans un contexte de forte concurrence provoquant un renchérissement du coût des ressources et une politique detaux d’intérêts bas, la marge d’intermédiation du secteur s’inscrit naturellement dans une tendance baissière.Ainsi, pour assurer une croissance organique pérenne, la marge de manœuvre des banques se situe dans les acti-vités génératrices de commissions ainsi que les activités de marché.

Secteur bancaire

2006 2007 2008 2009

22,226,0 27,2

29,9

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

100%

2006 2007 2008 2009

76,3% 74,2% 78,4% 75,3%

12,1% 13,3% 13,3% 12,7%12,0% 10,8% 8,7% 10,7%

Marge d'intérêt Marge sur commissions Résultat des Opérations de marché

Évolution du Produit Net Bancairedu secteur (MMDh)

Évolution de la structure du PNBdu secteur

Page 52: Le secteur bancaire au maroc

51Secteur bancaire

Évolution de la marge globale d’intermédiation

Source : Bank El Maghrib

Un Produit Net Bancaire tiré par l’évolution favorable de la marge d’intérêts

Sur la période 2006-2009, les trois premiers groupes bancaires ont enregistré une croissance positive de leurProduit Net Bancaire, allant de 8,3 % pour la BMCE bank à 11,8 % et 11,7 % respectivement pour Attijariwafa banket le Crédit Populaire du Maroc.

La progression du Produit Net Bancaire des banques de notre échantillon s’explique par :

� La croissance moyenne de la marge d’intérêts de 9,7 %. Les trois groupes bancaires réalisent une progres-sion de la marge d’intérêts allant de 8,5 % pour la BMCE à 10,3 % pour Attijariwafa bank et le CréditPopulaire du Maroc. Ces performances s’expliquent par la forte progression de l’encours des crédits à laclientèle d’en moyenne 22,9 % sur la période;

� L’évolution moyenne de la marge sur commissions de 9,8 % en raison de la progression des commissions per-çues sur la clientèle, conséquence de l’effet réseau et de la vente de produits croisés. Attijariwafa bankréalise une performance moyenne de 11,3 % de sa marge contre 9,7 % pour le CPM et 8,2 % pour BMCE bank;

� Le résultat des opérations de marché enregistre quant à lui une progression moyenne de 9,0 %. Alors quele Crédit Populaire du Maroc voit son encours évoluer en moyenne de 2,6 %, BMCE bank et Attijariwafabank enregistrent des croissances respectives de 6,8 % et 17,5 %. Si nous retraitons du résultat sur activi-tés de marché de la BMCE les plus-values sur cessions de titres réalisées en 2007, la banque enregistre unestabilisation de ses revenus d’activité entre 2006 et 2008.

Source : États financiers

2,0%

2,5%

3,0%

3,5%

4,0%

4,5%

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

3,1%3,2%

3,6%

3,7%

3,6%3,6%3,8%

4,3%4,4%

1 000

Marge d'intérêt Marge sur commissionsATW

ROMBMCECPMATW BMCECPMATW BMCECPM

0

2 000

3 000

4 000

5 000

6 000 2006-2007-2008-2009

Évolution des composantes du Produit Net Bancaire (en MDh)

Page 53: Le secteur bancaire au maroc

52 Secteur bancaire

Un resserrement de la marge d’intermédiation de 70 pbs sur les quatre dernières années

La marge d’intermédiation sur opérations avec la clientèle évolue dans une tendance baissière entre 2006 et 2009avec une variation moyenne négative de 70 pbs pour les trois banques étudiées. Ceci s’explique par la croissancemoyenne de 43 pbs du coût des dépôts au détriment d’une baisse du rendement des crédits de 27 pbs.L’observation des marges d’intermédiation des banques montre :

� Une hausse des coûts de dépôt allant de 26 pbs pour le CPM à 52 pbs pour Attijariwafa bank et BMCE bank.Ceci s’explique par la forte concurrence entre les banques de la place qui ont surenchéri pour collecterdes ressources rémunérées afin d’accompagner le développement des crédits, ceci se traduisant inévita-blement par une hausse du coût des dépôts.

� Une baisse du rendement des crédits à la clientèle allant de 52 pbs pour le CPM à 39 pbs pour Attijariwafabank. BMCE bank, quant à elle, voit son rendement de crédit augmenter de 9 pbs. Les principaux groupesbancaires subissent la rude concurrence au niveau de l’activité de crédit qui les contraint à réduire leursmarges pour préserver leurs parts de marché.

Évolution de la marge d’intermédiation sur opérations avec la clientèle

Source : Direction Analyse et Recherche

Une rentabilité confortée par un coefficient d’exploitation et un coût du risque bas

En dépit du coût des projets structurants entamés par l’ensemble des banques de la place visant la mise en applica-tion de Bâle II ainsi que la politique volontariste d’extension du réseau d’agences, le coefficient d’exploitation dusecteur s’inscrit dans une tendance baissière passant de 48,6 % en 2006 à 47,5 % en 2009, soit une baisse de 110 pbs.

L’observation du coefficient d’exploitation des principales banques de la place montre :

� Une baisse significative du coefficient d’exploitation d’Attijariwafa bank qui voit son ratio passer de 46,3 %en 2006 à 40,9 % en 2009, soit une baisse de 5,4 points. Fidèle à son modèle économique hérité de l’ex-BCM, la banque semble maîtriser ses charges et réaliser des économies d’échelle dans un contexte dehausse à deux chiffres de son Produit Net Bancaire (+11,8 %) et d’ouverture de plus de 248 agences ban-caires sur la période;

� Une baisse de 1,2 points du coefficient d’exploitation du Crédit populaire du Maroc, qui s’établit à fin 2009à 45,0 %. Malgré la taille du réseau bancaire qui s’élève à 850 agences ainsi que l’importance des chargesde personnel en raison d’un effectif groupe dépassant les 9000, le groupe bancaire semble contenir sescharges structurelles à des niveaux adéquats, confortées par un PNB en hausse de 11,6 % sur la période;

ATW CPM BMCE

2006

4,8% 5,2%

4,5%4,2%4,9%

4,1%4,3% 4,6%4,0%3,9%

4,4%4,1%

2007 2008 2009

Page 54: Le secteur bancaire au maroc

53Secteur bancaire

� Une hausse significative du coefficient d’exploitation de la BMCE bank qui s’établit en 2009 à 61,9 %, enhausse de 3,4 points par rapport à 2006. Historiquement, la BMCE affichait un coefficient d’exploitationélevé et éprouve du mal aujourd’hui à le contenir en raison d’une hausse modérée du PNB (+8,2 % sur lapériode) face à laquelle évolue une lourde structure de charges (ouverture de 216 agences sur la période).La banque, ne disposant plus de marge de manœuvre pour améliorer sa productivité, se doit d’enregistrerune croissance significative de son PNB pour ramener le coefficient d’exploitation à des niveaux compa-rables à la moyenne du secteur.

Source : États financiers, rapports annuels

Le coût du risque du secteur, qui est le rapport entre la part des provisions liées aux défaillances des clients etl’encours des crédits bruts à la clientèle, s’inscrit dans une tendance baissière passant de 0,7 % en 2006 à 0,6 %en 2009. Ainsi, sur la période, Attijariwafa bank enregistre un coût du risque moyen de 0,3 % alors que le CréditPopulaire du Maroc et la BMCE bank voient leurs charges de risque s’établir respectivement à 0,4 % et 0,6 % del’encours des crédits bruts. Cette année, l’effort remarqué de provisionnement chez les trois banques a entraînéune hausse de 10 pbs du coût du risque pour Attijariwafa bank et de 40 pbs et 50 pbs respectivement pour le CPMet BMCE bank. Face à une conjoncture moins favorable, les banques de la place ont été amenées à se prémunircontre la hausse du contentieux dans certains secteurs, fortement exposés à l’international (Textile, tourisme,immobilier etc.)

2006 2007 2008 2009

48,6% 46,6% 47,9% 47,5% ATW CPMBMCE

2006 2007 2008 2009

74,5%

61,9%

40,9%

41,5%46,1%46,3% 45,0%

43,9%43,8%46,2%

53,5%58,5%

Coefficient d’exploitation des trois groupes bancairesCoefficient d’exploitation du secteur

2005 2006 2007 2008

ATW

4615

7547

3201

4957

7976

3538

5230

8653

4009

5599

9068

4592

CPM BMCE

ATW CPM BMCE

2006

543609

339

624690

411

703 745

511

791850

555

2007 2008 2009

Évolution de l’effectif groupe Évolution du réseau bancaire

Page 55: Le secteur bancaire au maroc

54 Secteur bancaire

Le résultat courant du secteur bancaire enregistre ainsi une croissance moyenne de 10,3 % sur la période 2006-2009 pour s’établir à 13,8 MMDh à fin 2009, dans un contexte de baisse du coefficient d’exploitation et du coût durisque de 110 pbs. Attijariwafa bank enregistre la plus forte croissance de son résultat courant, soit 14,9 % contre9,2 % pour le Crédit Populaire du Maroc. BMCE bank réalise une contre-performance de 14,3 % en raison d’unecharge de risque supportée en 2009 plus conséquente et un coefficient d’exploitation structurellement plus élevéque celui du secteur.

Source : États financiers, rapports annuels

Enfin, le résultat net du secteur bancaire s’établit à 9,3 MMDh, en hausse de 8,0 % par rapport à 2008, et en crois-sance moyenne sur la période 2006-2009 de 11,5 %. Cette évolution est tirée principalement par les performancespositives de Attijariwafa bank et du CPM, qui réalisent une progression moyenne de 13,2 % sur la période. A contra-rio, BMCE bank réalise une baisse moyenne de son résultat net de 9,7 %.

Source : états financiers

2006

ATW CPM BMCE

2007

0,1%0,2%

0,6%

0,3%

0,7%

1,2%

0,3%

0,1% 0,0%

0,4% 0,4% 0,5%

2008 2009

2,83,2

3,54,3

3,1 3,0

3,9 4,0

1,1

1,8

1,00,7

ATW CPM BMCE

2006 2007 2008 2009

Évolution du coût du risque Évolution du résultat courant (en MMDh)

2006 2007 2008 2009

6,7

9,0 8,69,3

1 930

06 07 08 09

1 866

742

2 1401 866

1 216

2 3582 503

807

2797 2704

547

ATW CPM BMCE

Résultat net du secteur-Activité Maroc (en MMDh) Évolution du résultat net (en MDh)

Page 56: Le secteur bancaire au maroc

55Secteur bancaire

L’observation du tableau ci-dessous montre qu’Attijariwafa bank dispose de ratios de productivité meilleurs queceux de ses deux principaux concurrents. Le rapport de l’encours des crédits et des dépôts par agence et par agentest meilleur que celui de BMCE bank et du CPM. De plus, l’évolution sur la période 2006-2009 montre que l’éta-blissement bancaire parvient à améliorer ces ratios de productivité de manière significative.

Évolution des principaux ratios de productivité (en milliers Dh)

Source : États financiers, rapports annuels

Crédits par agence 2006 2007 2008 2009 Rang TCAM 09-06

ATW 132 300,5 145 876,9 159 721,6 159 343,0 1 6,4%

CPM 94 405,8 112 937,6 140 065,5 140 511,3 2 14,2%

BMCE 118 803,1 126 555,5 119 962,8 122 725,5 3 1,1%

Dépôts par agence

ATW 215 603,0 211 512,2 214 847,7 193 798,5 1 -3,5%

CPM 183 727,1 190 432,8 202 887,5 189 135,2 2 1,0%

BMCE 192 802,9 192 975,5 174 411,0 173 523,3 3 -3,5%

PNB / agence

ATW 9 284,3 9 480,8 9 342,4 8 913,5 2 -1,3%

CPM 9 215,6 9 318,0 9 453,2 9 205,5 1 0,0%

BMCE 8 627,6 8 933,3 5 725,0 6 691,6 3 -8,1%

Résultat net / agence

ATW 3 554,1 3 429,1 3 353,7 3 536,0 1 -0,2%

CPM 3 064,7 2 704,8 3 359,7 3 181,6 2 1,3%

BMCE 2 188,9 2 959,4 1 579,2 906,2 3 -25,5%

Crédit/agent

ATW 16 014,1 19 273,2 22 173,0 20 871,1 1 17,5%

CPM 8 278,4 10 658,9 13 903,9 14 949,9 2 25,1%

BMCE 11 383,3 12 974,4 13 349,5 13 900,5 3 9,8%

Dépôt/agent

ATW 26 097,3 27 944,9 29 825,8 25 384,1 1 8,7%

CPM 16 110,8 17 972,7 20 140,1 20 123,3 2 10,8%

BMCE 18 473,8 19 783,7 19 408,5 19 654,2 3 3,8%

PNB/agent

ATW 1 123,8 1 252,6 1 296,9 1 167,5 1 5,1%

CPM 808,1 879,4 938,4 979,4 2 4,6%

BMCE 826,7 915,8 637,1 757,9 3 -7,4%

Résultat net /agent

ATW 430,2 453,1 465,6 463,2 1 16,6%

CPM 268,7 255,3 333,5 338,5 2 13,1%

BMCE 209,7 303,4 175,7 102,6 3 -3,9%

Page 57: Le secteur bancaire au maroc

56 Secteur bancaire

Une rentabilité financière en baisse, qui demeure tout de même satisfaisante

Le secteur bancaire affiche à fin 2009 un ROE de 15,2 % en baisse de 220 pbs par rapport à 2006. Cette tendancebaissière s’explique par la progression beaucoup plus forte des fonds propres du secteur (+15.4 %) par rapport à lacroissance bénéficiaire (+11,5 %). Le rendement moyen sur les actifs (ROA) baisse également de 30 pbs sur lapériode, pour s’établir à 1,2 % à fin 2009.

Etant donné que la BCP constitue l’entité cotée du groupe CPM, nous comparerons ses ratios à ceux d’Attijariwafabank et BMCE bank. Ainsi, sur la période 2006-2009 nous observons une hausse du ROE pour Attijariwafa bank etBCP respectivement de 1,6 pts et de 0,4 pts, pour s’établir à 17,5 % et 14,1 %, alors que BMCE bank enregistre unebaisse de 4,8 pts de sa rentabilité financière, conséquence de la contre-performance du résultat net sur la période.

Pour ce qui est du rendement moyen sur actifs (ROA), celui-ci s’établit à fin 2009 à 1,2 % pour le secteur, un niveauéquivalent à celui enregistré par Attijariwafa bank et la BCP. BMCE, quant à elle, voit son ROA s’établir à 0,4 %,en baisse de 50 pbs par rapport à 2006.

Évolution du ROE* et ROA** des trois banques (Activité Maroc)

Source : Direction Analyse et Recherche

2006 2007 2008 2009 Evol. 06-09

ROE (hors dettes subordonnées)

ATW 15,9% 16,2% 16,3% 17,5% +1,6 pts

BCP 13,7% 11,8% 13,2% 14,1% +0,4 pts

BMCE 12,3% 18,5% 11,3% 7,5% -4,8 pts

ROA

ATW 1,4% 1,3% 1,2% 1,2% -0,1 pts

BCP 0,8% 0,7% 0,9% 1,2% +0,4 pts

BMCE 1,0% 1,3% 0,7% 0,4% -0,5 pts

* Résultat net rapporté aux fonds propres moyens** Résultat net rapporté au total bilan

Page 58: Le secteur bancaire au maroc

57Secteur bancaire

Un élargissement de périmètre de consolidation aux effets bénéfiques pour les actionnaires

L’élargissement du périmètre de consolidation des banques ces dernières années, principalement au niveau desactivités à l’international, a changé fondamentalement la structure bilantielle consolidée des banques.Particulièrement, la stratégie de conquête des deux groupes bancaires marocains, à savoir Attijariwafa bank etBMCE bank, s’est matérialisée par des prises de participations majoritaires dans des banques maghrébines et afri-caines au potentiel de croissance considérable.

En effet, le potentiel de développement de l’activité économique de ces pays, le faible taux de bancarisation, lestade avancé de développement de l’industrie bancaire ainsi que la présence limitée des banques étrangères ontmotivé les principales banques de la place à se positionner en amont, dans le but de faire du développement enAfrique, un relais de croissance très profitable dans les années à venir. Il faut souligner que dans des économiesen croissance, la première banque étrangère qui prend position s’adjuge un avantage considérable : elle préempteune clientèle demandeuse, et ensuite, établit une barrière aux dépens des prochains entrants.

Si les stratégies de croissance externe diffèrent d’un groupe bancaire à un autre, il n’est nul doute que les acti-vités à l’international constituent un formidable levier de croissance pour les banques marocaines dans les annéesà venir. En effet, en dépit d’une forte demande intérieure, la concurrence âpre au niveau local, matérialisée parune guerre des prix, pousse les banques naturellement à se développer au-delà des frontières.

Cependant, force est de constater que l’apport des filiales historiques de ces groupes, principalement les socié-tés de financement et les compagnies d’assurance qui affichent des résultats en forte croissance, permet d’assu-rer une croissance récurrente des résultats du groupe au niveau local. Le besoin de financement croissant desagents économiques, l’amélioration de la bancarisation et le développement de l’activité de bancassurance, per-mettra à coup sûr à ces filiales d’être des contributeurs importants à la croissance bénéficiaire du secteur dansles années à venir.

Principales filiales constituant le périmètre de consolidation des trois groupes bancaires en 2009

Source : Direction Analyse et Recherche

Attijariwafa bank BMCE bank Groupe Banques Populaires

Banque Maroc, Europe et Zone Offshore Banque au Maroc Banque de financement etinvestissement, Banque de détail

Attijariwafa bank Activité Maroc BMCE bank Activité Maroc CPM (BCP + BPR)Fondation BP pour le micro-crédit

Banque de détail à l'international Activités à l'international Banque de détail international

Attijari bank Tunisie Bank of Africa Banque Chaabi du MarocCBAO La Congolaise de Banque Banque Populaire Marocco-CentrafricaineBanque Internationale pour le Mali Banque de Développement du Mali Banque Populaire Marocco-GuinéenneUnion Gabonaise de Banque Médicapital bankCrédit du Congo BMCE InternationalSociété Ivoirienne de BanqueCrédit du Sénégal

Sociétés de financement et Assurance Sociétés de financement Société de financement spécialisés

Wafa Salaf Salafin Maroc Leasing

Wafa bail Maghrebail Assalaf Châabi

Wafa immobilier

Wafa Cash

Wafa Assurance

Page 59: Le secteur bancaire au maroc

58 Secteur bancaire

Une croissance à deux chiffres des encours consolidés des emplois et ressources

L’évolution des indicateurs bilantiels des trois groupes bancaires, sur la période 2006-2009, montre une croissanceà deux chiffres des encours consolidés des crédits et des dépôts à la clientèle:

� Attijariwafa bank enregistre une croissance moyenne de 23,6 % de son encours de crédits à la clientèle etde 13,3 % de ses dépôts, pour s’établir respectivement à 185,3 MMDh et 194,7 MMDh. Cette évolution s’ex-plique par la croissance au niveau de l’activité Maroc mais aussi par la hausse des encours des filiales tuni-siennes et sénégalaises dont leur part de crédits clientèle s’établit à 17,1 % de l’encours de crédit brutglobal en 2009 contre 9,0 % en 2006. Aussi, la contribution de ces filiales au niveau des dépôts globaux aévolué de 8,0 % à 18,8 % sur la période;

� BMCE bank voit son encours de crédits à la clientèle augmenter en moyenne de 33,0 % sur la période etson encours de dépôts à la clientèle s’améliorer de 21,8 %, tiré principalement par l’intégration de BankOf Africa dans le périmètre de consolidation en 2008. En effet, alors que l’activité Maroc représente 68,0 %de l’encours global des crédits et 78,6 % des dépôts en 2009, l’activité à international enregistre unehausse exponentielle passant d’une contribution de 1,0 MMDh à 19,3 MMDh en 2009 au niveau des crédits.Ainsi, cette activité contribue à hauteur de 20,6 % de l’encours global des crédits en 2009 contre 1,7 % en2007. De l’autre côté, La contribution de l’activité Afrique au niveau des dépôts globaux passe de 2,4 % à20,9 % en 2009;

� Le Crédit Populaire du Maroc enregistre une croissance de 35,0 % des crédits à la clientèle, pour s’établirà 137,2 MMDh et une évolution des dépôts de 12,2 %, soit 163,2 MMDh. La contribution de l’activité Marocau niveau des crédits et des dépôts représente respectivement 71,6 % et 87,6 % des encours globaux.L’activité Maroc demeure la principale contributrice à l’évolution de l’encours consolidé.

Le ratio crédits/dépôts enregistre une forte augmentation pour s’établir en 2009 à 95,2 % pour Attijariwafa bank,84,1 % pour le CPM et 79,9 % pour BMCE bank.

Évolution de l’encours des crédits et dépôts consolidés par banque (MMDh)

Source : Direction Analyse et Recherche

La hausse significative du coefficient d’emploi a conduit naturellement les banques en 2008 et 2009 à augmenterles fonds propres réglementaires, à travers la levée de dettes subordonnées, afin d’accompagner le développe-ment de l’encours des crédits. À cet effet, Attijariwafa bank a procédé à la levée de 8 MMDh sur la période 2007-2009 tandis que BMCE bank et GBP ont levé respectivement 3,0 et 1,5 MDh.

Dettes subordonnées à fin 2009 (MMDH, % des capitaux propres)

Source : Direction Analyse et Recherche

Prêts et créances sur clientèle (brut) Dettes envers la clientèle

2006 2007 2008 2009 TCAM 06-09 2006 2007 2008 2009 TCAM 06-09

Attijariwafa bank 98,1 124,7 158,9 185,3 24,9% 134,0 151,7 176,6 194,7 13,3%

CPM 55,7 85,9 114,4 137,2 35,0% 115,5 135,0 153,1 163,2 12,2%

BMCE bank 41,6 61,1 89,0 97,9 33,0% 67,8 82,0 113,4 122,5 21,8%

BCP 7,3 13,0 20,9 28,1 56,9% 8,0 12,3 16,3 17,7 30,1%

% des capitaux propres55,5%

33,5%

6,1%

8,3

5,1

1,6

Dettes subordonnées

0

1

ATW BMCE GBP

2

3

4

5

6

7

8

9

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

Page 60: Le secteur bancaire au maroc

59Secteur bancaire

Attijariwafa bank 2007 2008 2009 Evol 09/07

Banque Maroc et Europe 65,7% 60,1% 58,7% -7,0 ptsBanque de Détail à l'international 9,6% 14,9% 15,1% +5,5 ptsSociétés de financement spécialisés 16,4% 16,1% 13,4% -3,0 ptsAssurance et immobilier 8,6% 9,4% 13,1% +4,5 pts

GBP 2008 2009 Evol 09/07

Banque de détail Maroc - 76,6% 81,9% +5,3 ptsBanque de financement et investissement - 15,9% 18,6% +2,7 ptsStés de financement spécialisés - 7,0% 5,9% -1,1 ptsBanque de détail à l'international - 3,2% 4,0% +0,8 pts

BMCE Bank 2007 2008 2009 Evol 09/07

Banque au Maroc 84,1% 48,2% 48,7% -35,3 ptsGestion d'actifs 7,0% 4,2% 2,9% -4,2 ptsServices financiers spécialisés 11,0% 8,6% 9,1% -1,9 ptsActivités internationales 7,3% 38,9% 37,5% +30,2 pts

Des bénéfices en hausse, provenant des filiales para-bancaires et des activités à l’international

L’observation de l’évolution du Produit Net Bancaire consolidé des banques sur la période 2006-2009 montre unecroissance à deux chiffres allant de 13,7 % pour le CPM à 21,2 % pour BMCE bank et 21,4 % pour Attijariwafa bank.L’additionnel de revenus dégagés durant cette période s’établit à 5,8 MMDh pour Attijariwafa bank, 2,9 MMDh pourBMCE bank et 2,8 MMDh pour le Groupe Banques Populaires.

Alors que l’activité Maroc de Attijariwafa bank enregistre une performance de 11,8 % sur la période, le PNB conso-lidé réalise une hausse de 21,4 %, dopé par les performances positives de filiales de financement et d’assurancede la banque au niveau local (TCAM de 30,3 % pour un encours de 3,7 MMDh) mais aussi celles de ses filiales afri-caines (TCAM de 54,1 % pour un encours de 2,0 MMDh à fin 2009).

De son côté, la BMCE bank réalise une croissance de 21,2 % de son PNB consolidé contre une évolution de 8,3 % auniveau de l’activité Maroc. Cette performance s’explique principalement par l’intégration de Bank of Africa quicontribue à plus de 2 MMDh dans le PNB consolidé en 2009.

Enfin, le Groupe Banques Populaires réalise une performance de 13,7 %, tiré par l’amélioration de la croissancebénéficiaire de la Banque Centrale Populaire de 33,3 % sur la période, conséquence de l’effet volume enregistréau niveau de l’activité corporate ainsi que des plus-values réalisées sur le portefeuille obligataire du groupe.

Évolution du PNB consolidé (MDh) et du coefficient net d’exploitation par banque

Source : Direction Analyse et Recherche

La contribution au PNB consolidé par activité montre une croissance significative des activités à l’internationalpour BMCE bank et Attijariwafa bank. Cette dernière enregistre une hausse de 5,5 pts entre 2007 et 2009, en rai-son de la contribution croissante des filiales tunisienne et sénégalaise. BMCE bank, quant à elle, voit la contribu-tion de ses activités internationales passer de 7,3 % en 2007 à 37,5 % cette année, sous l’effet de l’intégration deBank Of Africa. Enfin, la banque de détail à l’international du Groupe Banques Populaires contribue très faible-ment au PNB consolidé du groupe (4,0 % en 2009).

Contribution au PNB consolidé par activité

Contribution au PNB par activité

Produit Net Bancaire Coefficient net d'exploitation

2006 2007 2008 2009 Evol. 06-09 2006 2007 2008 2009 Evol. 06-09

Attijariwafa bank 7 415,3 8 793,1 10 967,0 13 255,2 21,4% 48,1% 48,1% 44,2% 40,8% -7,4 pts

CPM 6 093,2 7 294,1 8 144,3 8 963,4 13,7% 45,8% 43,0% 44,3% 46,9% +1,1 pts

BMCE bank 3 606,5 4 265,2 6 018,5 6 414,0 21,2% 58,9% 54,7% 64,8% 65,3% +6,3 pts

Source : Direction Analyse et Recherche

Page 61: Le secteur bancaire au maroc

60 Secteur bancaire

Un couple risque/rentabilité favorable, néanmoins à surveiller

En ce qui concerne l’évolution du coefficient net d’exploitation consolidé, nous remarquons que seule Attijariwafabank parvient à améliorer sa charge d’exploitation qui s’établit à fin 2009 à 40,8 %, en baisse de 7,4 pts sur lapériode. La banque parvient à maîtriser ses charges générales d’exploitation en dépit de la politique d’ouvertured’agences (248 agences ouvertes sur la période) et de ses actions de restructuration à l’étranger. Le GroupeBanques Populaires parvient, quant à lui, à contenir la progression de son ratio qui s’établit 46,9 %, en hausse de1,1 pts. Malgré l’extension du réseau bancaire de 241 agences (TCAM de 11,8 %), le groupe bancaire parvient àcontenir son ratio à un niveau satisfaisant par rapport à celui du secteur (47,5 %).

BMCE bank, quant à elle, enregistre une hausse de 5,9 points de son coefficient d’exploitation sur la période, pours’établir à 65,3 % en 2009. Pénalisée par la politique coûteuse d’ouverture d’agences au niveau national et de soninvestissement dans Médicapital bank (les charges de cette filiale passant de 228,8 MDh en 2007 à 359,3 MDh en2008 pour une contribution au PNB consolidé de 204 MDh seulement), la banque pâtit de la non-optimisation deses coûts d’exploitation, contrairement aux deux autres groupes bancaires.

Source : Direction Analyse et Recherche

Dans un contexte de hausse du coût du risque pour les trois banques en 2009, marqué par une évolution moyenne decet indicateur de plus de 40 pbs, les résultats d’exploitation consolidés affichent une croissance moyenne de 11,7 %,tirés par les croissances à deux chiffres d’Attijariwafa bank qui enregistre une évolution moyenne de 21,3 % et duGroupe Banques Populaires qui croît de 6,2 %. En effet, l’effort de provisionnement réalisé par les banques au niveaulocal, en raison de la dégradation de l’environnement économique ainsi qu’à l’international, à travers l’assainisse-ment des filiales acquises en Afrique, explique cette évolution défavorable de la charge de risque cette année.

Enfin, le résultat net part du groupe enregistre une évolution moyenne pour les trois banques allant de -22,7 %pour BMCE bank à 20,2 % pour Attijariwafa bank. La contre-performance de BMCE bank en 2009 s’explique par laconstatation d’une charge de risque de 1,1 MMDh.

Évolution du résultat courant et du résultat net part de groupe (en MDh)

46,9%44,2%

40,8%44,3%43,0%45,8%

48,1%48,1%

Attijariwafa bank GBP BMCE bank

2006 2007 2008 2009

65,3%64,8%

54,7%58,9%

ATW BMCEGBP

2006 2007 2008

0,0% 0,0%

0,6%0,5%

0,4%0,5%

0,4%

0,2%0,1%

0,5%

0,3%

1,2%

2009

Évolution du coefficient net d’exploitation Évolution du coût du risque

Résultat d'exploitation Résultat Net Part de Groupe

2006 2007 2008 2009 TCAM 06-09 2006 2007 2008 2009 TCAM 06-09

Attijariwafa bank 3843,3 3909,1 5488,1 6861,6 21,3% 2267,4 2454,4 3118,0 3940,8 20,2%

CPM 3622,3 3810,2 4302,3 4342,0 6,2% 2238,0 2600,3 2809,2 2833,0 8,2%

BMCE bank 1368,5 1418,8 2028,4 1092,5 -7,2% 834,1 853,0 830,4 384,8 -22,7%

Source : Direction Analyse et Recherche

Page 62: Le secteur bancaire au maroc

61Secteur bancaire

Un périmètre de consolidation qui améliore significativement le rendement des actionnaires

L’observation de la structure du RNPG par activité montre la contribution croissante des filiales marocaines et del’activité à l’international des groupes Attijariwafa bank et BMCE bank. En effet, les filiales à l’international, prin-cipalement les filiales africaines, enregistrent ces trois dernières années des hausses respectives de 4,1 pts pourATW et de 15,7 pts pour BMCE, soit des contributions respectives au RNPG 2009 de 6,5 % et 4,3 %. Les performancesréalisées par les filiales tunisiennes et sénégalaises de Attijariwafa bank ainsi que de l’intégration de Bank OfAfrica dans le périmètre de consolidation de BMCE bank en 2008 expliquent la progression de cette activité sur lapériode. La Banque de détail à l’international du Groupe Banques Populaires ne constitue pas un véritable relaisde croissance de la banque puisque sa contribution au RNPG s’établit à fin 2009 à 2,9 %.

L’activité « Sociétés de Financement » d’Attijariwafa bank et du CPM enregistre quant à elle une décélération surla période 2007-2009, soit des baisses respectives de 4,4 pts et 3,2 pts. BMCE bank voit, quant à elle, cette acti-vité s’améliorer de 7,8 pts, conséquence des performances réalisées par ses filiales de crédit, principalementMaghrébail. Au niveau de l’activité Assurance et Immobilier d’Attijariwafa bank, celle-ci gagne 3,6 pts sur lapériode pour s’établir à 18,9 % du RNPG 09, boostée par la croissance bénéficiaire positive de Wafa Assurance.

Enfin, le Groupe Banques Populaire tire sa croissance principalement de ses activités « Banque de Financement etInvestissement » et « Banque de détail au Maroc », à savoir la Banque Centrale Populaire et ses filiales de crédit,pour des contributions respectives au RNPG 2009 de 32,3 % et 64,2 %.

Contribution par activité au Résultat Net Part de Groupe

Source : Direction Analyse et Recherche

Il apparaît à travers l’observation des ROE d’Attijariwafa bank et de BMCE bank que le périmètre de consolidationaméliore de manière significative la rentabilité financière des établissements bancaires, et donc des actionnaires.À titre d’exemple, nous remarquons en 2009 que le périmètre de consolidation d’Attijariwafa bank lui permet degagner 340 pbs de rendement par rapport à l’activité Maroc.

Contribution par activité au Résultat Net Part de Groupe

Attijariwafa bank 2007 2008 2009

Banque, Maroc Europe et offshore 68,7% 66,7% 65,5%Sociétés de financement 13,7% 15,5% 9,2%Assurance et Immobilier 15,3% 9,7% 18,9%Banque de détail à l'international 2,3% 8,1% 6,4%

GBP 2007 2008 2009

Banque Financement et Investissement - 26,3% 32,3%Banque de détail au Maroc - 72,0% 64,2%Stés de financement spécialisés - 3,8% 0,6%Banque de détail international & offshore - 1,8% 2,9%Intra-groupe - -3,8% 0,0%

BMCE Bank 2007 2008 2009

Banque au Maroc 86,4% 68,7% 74,7%Gestion d'actif 11,4% 5,9% 2,8%Services financiers spécialisés 13,6% 16,9% 21,4%Activités internationales -11,4% 8,5% 4,3%Autres - - 5,7%

16%17%

12% 12%14%

16%16% 16%18%

13%12% 13%

16%18%

11%

15%13%

15%

17%

21%

7% 7%

14%15%

ROEActivité Maroc

ATW

ROEconsolidé

ROEActivité Maroc

BMCE

ROEconsolidé

ROEActivité Maroc

BCP

ROEconsolidé

Source : Direction Analyse et Recherche

Page 63: Le secteur bancaire au maroc

62 Secteur bancaire

Ainsi, les activités à l’international apparaissent comme les principaux relais de croissance pour les groupes ban-caires. Cependant, la levée de dette obligataire pour financer cette croissance externe risque de peser, à longterme, sur la charge d’intérêt des banques à la marge de profitabilité réduite.

Le défi majeur des banques qui élargissent leur périmètre de consolidation réside dans les délais d’optimisationdes actifs acquis. L’acquisition de banques à l’international est source de développement mais nécessite égale-ment de développer de nouvelles capacités de surveillance et de gestion des risques.

� de capter la croissance naturelle du marché;

� de gagner au mieux des parts de marché dans des pays, qui feront l’objet, à long terme, d’une férocecourse de vitesse entre des acteurs le plus souvent mondiaux ;

� d’optimiser les coûts d’exploitation et de mieux appréhender les risques ;

Les déploiements à l’international ne seront pas de longs fleuves tranquilles : instabilité politique et juridique,chocs culturels sont susceptibles de pénaliser le management en place. La croissance économique de la majoritédes pays africains reste tributaire de facteurs exogènes tels les flux de liquidité en provenance des pays les plusriches, les cours internationaux du pétrole ainsi que ceux des matières premières.

Notons cependant que malgré ces contraintes, les investisseurs s’intéressent à ces pays parce que les taux de ren-dement sont élevés par rapport à ceux des marchés matures et les possibilités de diversification incomparables.Aussi, la majorité des pays sont engagés dans des programmes structurants marqués par de forts investissementspublics tels la mise à niveau des infrastructures du pays, le développement du secteur des services etc.

Page 64: Le secteur bancaire au maroc

Quels sont les relais de croissancedes banques sur le marché domestique

ainsi qu’à l’international ?

Partie 3

Page 65: Le secteur bancaire au maroc

64Secteur bancaire

Quels sont les relais de croissance des banques sur le marché domestiqueainsi qu’à l’international ?..............................................................................63

Une banque de détail au potentiel de développement quelque peu consommé .................67

Les activités de Marché et d’Investissement, la bancassurance : des relais

de croissance organique....................................................................................70

Les activités de Marché et d’Investissement, des gisements de revenus inexploités.......70

La bancassurance, une activité en plein essor ....................................................72

L’expansion internationale, une ambition commune..................................................74

L'Afrique du Nord : un marché prometteur mais difficilement pénétrable ..................77

L'Afrique Sub-saharienne : un vivier de croissance encore inexploité ........................80

L'UEMOA : un potentiel de 80 millions de consommateurs ................................82

La CEMAC : terrain de chasse des banques marocaines.................................84

Page 66: Le secteur bancaire au maroc

65Secteur bancaire

La première section de notre note de recherche fait état du potentiel de croissance significatif du secteur ban-caire compte tenu du faible niveau de bancarisation et de la forte demande intérieure tant des ménages que desinvestisseurs privés. Interrogeons-nous dès à présent aux différentes niches de développement des groupes ban-caires dans les années à venir.

La structure organisationnelle des banques marocaines repose sur différents segments d’activités, lesquels ciblentde multiples types de clientèle. Ainsi, si nous considérons l’architecture du groupe Attijariwafa bank commeexemple modèle de la banque commerciale marocaine, les différents segments d’activité existants sont :

Modèle type d’une banque universelle au Maroc

L’observation de la structure de l’activité bancaire montre qu’il existe deux grands compartiments :

� la banque commerciale qui regroupe la banque des particuliers et professionnels, la Banque desMarocains sans frontière et la banque de l’entreprise ;

� la banque des marchés et d’investissement qui réunit les activités de marché ainsi que le corporatefinance.

Intéressons-nous, dès lors, aux différents cycles de maturité de ces deux compartiments bancaires, au niveaulocal et international, afin de déceler les opportunités de croissance de chacun des segments dans les années àvenir.

S’il est certain que tous ces segments connaîtront un développement favorable eu égard au besoin structurel definancement de l’économie, les groupes bancaires qui réaliseront une forte croissance bénéficiaire et qui amélio-reront la rentabilité de leurs actionnaires seront ceux qui se positionnent au niveau des segments qui constitue-ront à moyen terme de véritables relais de croissance.

Banque Universelle

Banque de l’entreprise

Banque des Marchés etd’Investissement

Banque de Détail àl’International

Banque des Particulierset des Professionnels

Banque des Marocainssans Frontière

Source : Direction Analyse et Recherche

Page 67: Le secteur bancaire au maroc

66

Cycle de maturité des segments d’activité – Marché local / international

Secteur bancaire

Banque desParticuliers et desProfessionnels

Degré de croissance : moyen

Intensité concurrentielle : forte

Limites : marges sous pression du fait de lavolatilité des taux d’intérêts et de laconcurrence élevée

Force : faible taux d’équipement de laclientèle, faible taux d’investissement,potentiel de développement des produitsde bancassurance

Degré de croissance : très élevé

Intensité concurrentielle : faible

Limites : coût d’implantation, derestructuration et de déploiement duréseau, adaptation aux réalités locales

Force : faible degré de bancarisation,faible taux d’équipement de la clien-tèle, marges d’intermédiation très éle-vées

Banque de l’entre-prise

Degré de croissance : faible (GrandesEntreprises) ; moyen (PME)

Intensité concurrentielle : très forte

Limites : segment à forte consommation defonds propres, marges très faibles sur lesegment corporate, substitution progressivedu marché financier au financement ban-caire

Force : importance des projets d’investisse-ment des entreprises publiques et privées

Degré de croissance : très élevé

Intensité concurrentielle : moyenne

Limites : nécessité d’une notoriété,flux d’affaires naturel entre les filialesétrangères et les banques du paysd’origine des filiales

Force : marges d’intermédiation trèsélevées sur le segment corporate,besoin structurel de financement desentreprises publiques et privées, fortedemande interne

Banque des Marchéset d’investissement

Degré de croissance : très élevé

Intensité concurrentielle : moyenne

Limites : volatilité des résultats en fonctiondes conditions de marché et des risques,nécessité d’une notoriété

Force : potentiel de développement élevé,activité peu déployée, marges élevées

Degré de croissance : très élevé

Intensité concurrentielle : faible

Limites : réglementation et fiscalitécontraignantes (changes, taux,matières premières)

Force : marché financier très peudéveloppé, potentiel de croissanceélevé, marché boursier à l’étatembryonnaire

Banque des Marocainssans frontière

Degré de croissance : moyen

Intensité concurrentielle : très forte

Limites : évolution des transfertsdépendant de la conjoncture interna-tionale,

Force : poids des dépôts RME dans lesressources bancaires, développementde l’activité de banque de détail dansles pays d’implantation

Segments d’activité Marché local Marché international*

Relais de croissance du secteur bancaire à moyen et long terme

* marché actuel d’implantation des banques marocaines Source : Direction Analyse et Recherche

Page 68: Le secteur bancaire au maroc

67Secteur bancaire

Il apparaît donc que les principaux relais de croissance des banques marocaines se situent sur le marché interna-tional, avec une particularité sur le marché local pour la Banque des Marchés et d’Investissement ainsi que l’acti-vité de bancassurance. A contrario, le potentiel de développement de la banque de détail au niveau local appa-raît très faible compte tenu de plusieurs facteurs structurels.

Une banque de détail au potentiel de développement quelque peuconsommé

La banque de détail a subi ces dernières années de profonds changements. L’intensification de la concurrence aexercé une pression accrue sur la tarification et la maturité des consommateurs se renforce sous l’effet de laréglementation en vigueur qui incite à davantage de transparence. Ainsi, le ralentissement de la croissance de lamarge d’intérêt (+5,6 % en 2009 contre +10,7 % un an plus tôt) témoigne du resserrement de la marge d’intermé-diation des groupes bancaires, principalement celles concernant les opérations avec la clientèle.

La forte concurrence qui règne au niveau de l’activité de crédit, principalement les crédits à l’immobilier et lescrédits de trésorerie, qui représentent plus de 51,5 % des encours globaux du secteur, a fortement comprimé lesmarges commerciales des banques. En effet, ces marges demeurent très faibles, à savoir une moyenne des tauxdébiteurs en 2009 de 5,8 % et de 6,6 % respectivement contre 7,3 % pour les autres types de crédit. Sur le voletdes ressources, la bataille se fait rage au niveau de la collecte de dépôts à la clientèle, tirant à la hausse le coûtde refinancement des banques de la place.

Si l’effet volume a légèrement atténué la dégradation continue de la marge ces quatre dernières années, avec unehausse moyenne des crédits à la clientèle de 20,1 % sur la période 2006-2009, nous pensons que le secteur ban-caire devrait rompre avec la croissance à deux chiffres de l’activité de crédit dans les années à venir. Ceci devraitindubitablement impacter les revenus de la banque de détail dans en raison de :

� La baisse continue de la marge d’intermédiation sur opérations avec la clientèle, en particulier au niveau dela clientèle corporate du fait de son fort pouvoir de négociation des taux d’intérêts. En effet, nous observons queles principaux crédits à la clientèle de ces banques sont distribués à la clientèle entreprise. Si nous considéronsqu’au moins 70 % de ces crédits sont distribués à la clientèle grande entreprise, force est de constater que lamarge sur cette catégorie d’emprunteur est très faible compte tenu de son profil risque et de la capacité decette dernière à négocier des taux débiteurs bas. Aussi, nous observons que les crédits immobiliers, distribuésprincipalement aux particuliers, connaissent eux aussi une forte concurrence de taux entre les banques de laplace compte tenu du potentiel de développement de ce secteur.

Répartition des principaux crédits à la clientèle par emprunteur

Crédits de trésorerie

ATW 0,8% 94,6% 3,9% 37,9CPM 6,9% 87,8% 4,5% 29,6BMCE 17,8% 74,1% 4,1% 17,3

Crédits à l'équipement

ATW 7,6% 92,4% 34,1CPM 5,4% 93,2% 1,4% 24,3BMCE 18,9% 80,6% 14,1

Crédits immobiliers

ATW 10,0% 90,0% 40,2CPM 35,5% 64,5% 47,6BMCE 42,8% 57,2% 22,8

Secteur PrivéSecteur Public Total 2009 (MMDh)

Entreprises Particuliers & autres

Forte concentration des crédits au niveau des grandes entreprises et des particu-liers, ce qui implique des marges commerciales très faibles, compensées par uneffet volume Source : Direction Analyse et Recherche

Page 69: Le secteur bancaire au maroc

68

L’évolution des spreads bancaires, qui correspondent à l’écart entre le taux débiteur moyen appliqué par lesbanques sur les principaux crédits à la clientèle et le taux sans risque (BDT selon maturité + marge minimale de150 pbs) témoigne des faibles marges des banques, principalement la clientèle grande entreprise, qui parvient ànégocier des taux d’intérêts proches de ceux appliqués à un profil sans risque. En effet, nous observons que lesmarges bancaires au niveau des crédits immobiliers sont très faibles, voire nulles, ce qui témoigne de la forte com-pétition des banques de la place pour améliorer leur taux de captation, sur un segment en plein essor, au détri-ment de leurs marges.

Évolution des marges bancaires sur les principaux crédits à la clientèle

Source : Direction Analyse et Recherche

� La banque de détail demeure une activité fortement consommatrice de fonds propres : face à une croissanceà deux chiffres de l’activité de crédit et une structure des ressources clientèle de moins en moins favorable,les banques marocaines seront amenées à effectuer des recapitalisations. Aussi, la hausse des besoins régle-mentaires de fonds propres (ratio de solvabilité de 10% en 2010) contraindra les banques leaders à procéder àdes opérations d’augmentation de capital ou à l’émission de dettes subordonnées. Ce besoin de recapitalisationa plusieurs inconvénients pour les banques, à savoir la dilution de l’actionnariat, la hausse du coût des res-sources (principalement les quasi-fonds propres) ainsi que le besoin de prospection d’investisseurs en capital.

* Moyenne des spreads sur dettes subordonnées émises par les banques cotées

Secteur bancaire

T1 2

007

T2 2

007

T3 2

007

T4 2

007

T1 2

008

T2 2

008

T3 2

008

T4 2

008

T1 2

009

T2 2

009

T3 2

009

T4 2

009

0,0%

2,0%

4,0%

6,0%

8,0%

10,0%

Taux moyen appliqué aux crédits à l'équipement (3)Taux BDT 5 ans (4)Taux BDT 52s (2) Taux moyen appliqué aux crédits de trésorerie (1)

Ecart Crédit de trésorerie et BDT 5 ans (3)-(4)Ecart Crédit de trésorerie et BDT 1 an (1)-(2)

-2%-1%0%1%2%3%4%5%6%7%

T1 2

007

T2 2

007

T3 2

007

T4 2

007

T1 2

008

T2 2

008

T3 2

008

T4 2

008

T1 2

009

T2 2

009

T3 2

009

T4 2

009

Taux moyen appliqué aux Crédits immobiliers (1)Ecart Crédit immobilier et BDT 10 ans (1)-(2)Ecart Crédit immobilier et BDT20 ans (1)-(3)

BDT 10 ans (2)BDT 20 ans (3)

2007 2008 2009

65

88,75 92,5

ATW BMCE GBP

11,80%

8,88%

14,10%

11,03%12,05%

12,72%11,14%

10,12%

12,02%

* Activité consolidée2007 2008 2009

Évolution des spreads dettes subordonnées* (pbs) Évolution du ratio de solvabilité

Page 70: Le secteur bancaire au maroc

69Secteur bancaire

� le coût du risque non négligeable de la clientèle PME qui constitue un frein pour la croissance de ce seg-ment : malgré le potentiel que représentent les petites et moyennes entreprises en tant que levier structurelde financement bancaire (cf. section 1), cette clientèle demeure très risquée pour les banques compte tenu del’absence des garanties, la faiblesse des fonds propres et l’appartenance d’un grand nombre de PME à des sec-teurs très volatiles, voire risqués (textile, off-shoring, pêche etc..). Ainsi, nous estimons que la contribution, àmoyen et long terme, des PME dans les revenus de la banque de détail ne sera pas suffisante pour constituer unvrai relais de croissance organique pour les principales banques de la place.

� la hausse du coût marginal d’acquisition de la clientèle des particuliers : si la politique d’extension du réseaubancaire répond à un besoin de développement de la bancarisation du pays, force est de constater que lesrégions qui disposent d’un faible potentiel économique enregistrent un taux de pénétration très bas. En effet,ces régions présentent peu d’intérêt pour les groupes bancaires car le flux d’affaires potentiel ne permet pasde rentabiliser l’effort d’investissement engagé. Ajoutons à cela que les groupes bancaires qui disposent d’uncoefficient d’exploitation élevé ne disposent pas d’un levier financier suffisant pour se positionner dans desrégions économiquement peu rentables. Ainsi, nous pensons que le coût d’acquisition d’une clientèle nouvellelimite la capacité de croissance de la banque de détail dans les années à venir.

Répartition du réseau d’agences du secteur bancaire par région (2009)

Gran

d Ca

sabl

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Raba

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daha

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goui

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Mek

nès-

Tafil

alet

Taza

-Al H

ocei

ma

Taou

nate

49,4% du réseau bancaire du secteur est implanté dans trois régions marocaines.

1036

399313 303 267

218 186 180 135 132 127 97 8232 24 7

0

200

400

600

800

1000

1200

Source : Direction Analyse et Recherche

Page 71: Le secteur bancaire au maroc

70

Les activités de marchés et d’Investissement, la bancassurance :des relais de croissance organique

Si la banque de détail et la banque de l’entreprise occupent aujourd’hui un rôle majeur dans le financement desagents économiques, représentant de ce fait plus de 75% des revenus du secteur bancaire (base sociale), nous pen-sons que la banque des marchés et d’investissement recèle un important potentiel de développement au Maroc.

Ayant abordé lors de la première section les leviers de développement de la banque de détail, à travers la ban-carisation et le soutien de la demande intérieure, intéressons-nous dès à présent à la banque des marchés et d’in-vestissement afin de voir si cette activité constitue un relais de croissance interne pour les banques.

En effet, malgré le développement progressif des marchés de capitaux au cours de cette dernière décennie, l’impactsur la structure de l’activité bancaire et sur les résultats des établissements de crédit est resté très limité. Les effetsen ont été peu sensibles sur l’activité d’intermédiation bancaire classique pour donner lieu aux phénomènes de désin-termédiation des crédits et des ressources et à la « marchéisation » des conditions de financement bancaire.

Les activités de marchés et d’investissement : des gisements de revenus inexploités

La Banque de Financement et d’investissement regroupe plusieurs activités à savoir la banque d’investissementqui comprend le conseil en opérations de fusion et acquisition ainsi que le corporate finance; la banque de mar-chés qui englobe en son sein les activités opérées sur le marché primaire et secondaire ainsi que les opérations destructuration ;

L’observation des résultats de la Banque de Financement et d’Investissement laisse apparaître une contributiondécroissante de cette activité dans les indicateurs consolidés des groupes bancaires. Ceci s’explique principale-ment par l’évolution croissante des revenus de la banque de détail en raison des performances enregistrées auniveau de l’activité Maroc et par le biais des établissements de financement spécialisés entrant dans le périmètrede consolidation du groupe.

La contribution moyenne du résultat des opérations de marché et des commissions nettes sur activités de marchépar rapport au PNB consolidé s’élève pour Attijariwafa bank à 22,7%, à 19,4% pour BMCE bank et à 10,0% pour leGroupe Banques Populaires. Ce dernier pâtit des faibles performances de son activité des marchés et d’investis-sement.

Résultat sur opérations de marché et commissions sur activités de marché / PNB consolidé

Source : Direction Analyse et Recherche

Secteur bancaire

ATW

28,1%

8,4%

25,2%

20,7%

10,9%

22,0%19,3%

10,8% 10,9%

29,2% 2006 2007 2008 2009

10,1%

13,9%

GBP BMCE

Page 72: Le secteur bancaire au maroc

71Secteur bancaire

Notons que si la banque de financement et d’investissement contribue de manière modérée au niveau du ProduitNet Bancaire Consolidé, celle-ci participe de manière significative au résultat net part du groupe des banquescompte tenu du faible coefficient d’exploitation de cette activité.

Nous pensons que le potentiel de développement de la banque de financement et d’investissement dans les annéesà venir est élevé eu égard :

� Au développement de la bourse dans les années à venir : en l’espace de quatre ans seulement, les entre-prises qui ont fait appel au marché boursier ont levé près de 75 MMDh, que ce soit par le biais des opéra-tions d’introduction en bourse, d’augmentations de capital ou d’émission d’emprunts obligataires. Cesopérations de marché ont constitué et constitueront à l’avenir une source de revenus croissante pour labanque de marché. À titre d’exemple, la bourse de Casablanca dénombre plus de 500 émetteurs poten-tiellement aptes à s’introduire en bourse dans le seul secteur des industries de transformation ;

� À l’ouverture à l’international d’entreprises publiques et privées : de nombreuses compagnies à l’image deMaroc Télécom, de l’ONE ou de l’OCP exportent leur savoir-faire, conquièrent de nouveaux marchés, dansun contexte de saturation de leurs parts de marché respectives au niveau local. Le développement de cesentreprises devra être accompagné par les activités de banque de financement et d’investissement, quece soit en termes de conseil financier ou en opérations de change et matières premières ;

� À l’ouverture de la banque de Financement et d’Investissement sur les marchés internationaux: la crois-sance externe des banques marocaines va permettre aux activités de banques de marché de se dévelop-per dans de nouveaux pays et de drainer des flux de trésorerie additionnels.

Page 73: Le secteur bancaire au maroc

72

La bancassurance : une activité en plein essor

Le secteur des assurances a réalisé ces dernières années des performances satisfaisantes, à savoir:

� Un chiffre d’affaires de 20,9 MMDh en 2009, en croissance moyenne de 13,2% sur la période 2006-2009.L’activité de bancassurance représente 24,2% du volume d’activité global du secteur des assurances.

� Un résultat net des compagnies d’assurance de 3,0 MMDh, en évolution moyenne de 49,4% sur la période.Cette embellie des indicateurs financiers profite à l’ensemble des groupes bancaires disposant de filialesopérant dans ce secteur.

L’activité du secteur a capitalisé sur la montée en puissance progressive de la branche vie grâce à l’essor de labancassurance. Cette évolution, à partir de 2006, s’explique principalement par le développement de la commer-cialisation des produits d’assurance-vie à travers le réseau bancaire. Ainsi, nous pouvons prendre l’exemple desprincipales compagnies de la place qui, profitant des synergies avec leurs groupes bancaires respectifs, ont réa-lisé des performances très satisfaisantes au niveau de cette activité. En effet, la part de la bancassurance dansles primes émises Vie des trois principaux groupes bancaires s’établit à 90%.

Les trois groupes bancaires ont donc réalisé un chiffre d’affaires de 4,3 MMDh dont plus de 90% émane du segment« vie et capitalisation », témoignant du succès des produits d’épargne retraite et éducation distribués dans lesagences bancaires.

Parts de marché des établissements bancaires – Primes émises bancassurance en 2008-2009

Source : Ministère des finances

L’assurance est un actif stratégique pour les banques. Celui-ci a permis aux groupes bancaires internationaux,notamment en période de crise des activités bancaires, de jouer le rôle d’amortisseur dans les comptes de résul-tat. En Europe, les banques les plus touchées par la crise des « subprimes » ne se sont pas séparées de leur acti-vité d’assurance, tant en vie qu’en dommages, en raison du poids prépondérant de cette dernière en termes dePNB et de résultats. En France, les activités d’assurance représentent en moyenne plus de 20% des résultats desbanques de la place (hors résultat des activités de marché).

Outre la part importante de l’assurance dans les bilans des banques européennes, le modèle retenu au lancementde l’activité d’assurance a toute son importance. Le modèle de filialisation est le plus créateur de valeur a contra-rio du modèle de l’intermédiation (partenariat sous forme de joint-venture entre banques et compagnies d’assu-rance pouvant être rompu à tout moment).

Secteur bancaire

ATW BMCE

42,4%

43,6%

31,1%

28,4

14,6%

14,7%

CPM

Page 74: Le secteur bancaire au maroc

73Secteur bancaire

À cet effet, au Maroc, le Groupe Banques Populaires pâtit de l’absence d’un modèle de filialisation qui pourraitapporter plus de synergies et qui constituerait un axe de développement stratégique pour la banque compte tenude la taille de son réseau bancaire et de sa clientèle.

Dans un marché mûr et très concurrentiel en matière bancaire, les principaux établissements bancaires trouventdans la bancassurance une nouvelle source de profit. Les principaux facteurs de succès de la bancassurance dansles années à venir seront :

� L’environnement légal et fiscal : la réglementation nationale joue un rôle primordial et les avantages fis-caux octroyés par l’État favorisant l’épargne individuelle sont les clés du succès de la bancassurance. Dansce cadre, le nouveau contrat-programme du secteur des assurances prévoit plusieurs mesures phares dontles principales sont l’instauration de nouvelles assurances obligatoires, la suppression de la taxe de 3,5%sur les produits de capitalisation ainsi que la couverture de 5,5 millions de micro-entrepreneurs à l’hori-zon 2014;

� L’amélioration du taux de bancarisation ainsi que le développement de l’activité de crédit : l’expansiondes zones urbaines incite les banques à ouvrir de nouvelles agences, ce qui permettra au secteur de la ban-cassurance de s’imposer davantage sur le marché. Aussi, la croissance des crédits immobiliers et des cré-dits à la consommation favorisera naturellement l’expansion de cette activité dans les années à venir;

� Le faible taux de pénétration de l’assurance-vie : le potentiel de développement de l’activité vie estimportant, ce qui va permettre aux banques d’accroître leurs parts dans la collecte de l’épargne longue.Le projet de LDF 2011 accorde dans ce sens une attention particulière au développement de l’épargne àlong terme à travers les incitations fiscales en faveur des différents plans d’épargne (Action, Education,Logement) ;

� La libéralisation des autres branches de l’assurance, dont l’assurance sur les biens immobiliers et lesrisques divers qui représente plus de la moitié des recettes globales enregistrées par le secteur;

� La prise en compte des besoins et de l’environnement du client au-delà de la logique d’offre produitbasique: il s’agit pour les groupes bancaires marocains de repenser la logique de l’offre pour satisfaire lesnouveaux besoins des clients et s’ouvrir aux marchés de la santé, de la prévoyance et de la retraite.

Page 75: Le secteur bancaire au maroc

74

L’expansion internationale, une ambition commune

Dans un environnement marqué par la mondialisation, le progrès technologique et la déréglementation, l’indus-trie bancaire a connu durant cette dernière décennie une profonde évolution. L’intensification de la concurrenceinterne a incité l’ensemble des banques, dans le monde, à mener une réflexion sur leur chaîne de valeur sur lesmarchés domestiques mais également sur les modalités de croissance externe. Si les banques se sont installées àl’étranger par la voie de la croissance organique, les opérations de fusion et acquisition ont constitué le vecteurde la stratégie d’internationalisation des banques. L’exemple le plus frappant est celui du Royaume-Uni, dont plusde la moitié des actifs bancaires est détenue par des banques étrangères.

L’internationalisation des banques dépend de plusieurs facteurs, principalement le potentiel de croissance desmarchés ciblés, la compréhension des réalités locales et les relations historiques entre pays. Ce besoin de déve-loppement à l’international peut s’expliquer par :

� La maturité du marché local : Un faible potentiel de croissance sur le marché national pousse natu-rellement les banques à rechercher des relais de croissance externe. Aussi, une forte concentrationbancaire réduit les banques cibles sur le marché local et conduit à la recherche d’opportunités à l’in-ternational. Enfin, dans un marché fortement concurrentiel, la tendance baissière de la marge d’in-termédiation incite les banques à rechercher des taux de croissance élevés sur des marchés à fortpotentiel de développement ;

� Le phénomène de globalisation : la déréglementation des marchés, la mondialisation ainsi que l’im-portance des flux financiers et commerciaux entre les pays d’origine et les pays cible ont poussé lesétablissements bancaires à accompagner leurs clients dans leur développement hors de leurs marchésdomestiques.. Aussi, les opérations de privatisation et/ou d’assainissement du système financier depays émergents ou en voie de développement facilitent l’acquisition de banques locales ;

� La recherche de nouveaux relais de croissance : l’appétence pour le développement internationalse justifie par la volonté des banques de rechercher des relais de croissance dans des marchés à faiblematurité : le besoin de bancarisation, le développement des ventes croisées, la gestion d’actifs sontautant de facteurs qui motivent l’acquisition des banques dans ces marchés.

Principaux facteurs d’internationalisation bancaire

Secteur bancaire

Internationalisation bancaire

Globalisation et mondialisationMaturité du marché local

Recherche de relais de croissance

Source: Direction Analyse et Recherche

Page 76: Le secteur bancaire au maroc

75Secteur bancaire

Au Maroc, le besoin d’internationalisation des principaux groupes bancaires est né de la conjonction des trois fac-teurs précités :

• Le marché bancaire marocain est fortement concentré avec une part de marché cumulée dans la banque dedétail de plus de 60%, détenue par les trois premiers groupes bancaires marocains. Aussi, la tendance baissièrede la marge d’intermédiation pousse ces derniers à rechercher des sources de revenus au-delà des frontières.Notons cependant que le marché bancaire marocain est loin d’être un marché mature compte tenu du faibletaux de bancarisation et de l’évolution croissante de la demande intérieure ;

• Le poids important des secteurs exportateurs dans l’économie marocaine, ainsi que le positionnement degrandes entreprises à l’international tels OCP, IAM, Managem etc poussent les banques à se développer à l’in-ternational pour attirer ce flux d’affaires. Aussi, les opérations de privatisation récentes du secteur bancaire decertains pays africains incitent les banques marocaines à se positionner en amont ;

• Enfin, le faible taux de bancarisation ainsi que le potentiel de croissance de l’activité économique des paysvoisins sont autant de facteurs qui incitent les groupes bancaires marocains à se positionner au niveau de cesmarchés.

Ainsi, si nous observons les marchés cibles potentiels que les banques marocaines peuvent atteindre, en tenantcompte des aspects économiques de ces régions, et de leurs degrés de maturités, nous pouvons tirer les conclu-sions suivantes :

� Le marché nord-américain et européen: ce sont des marchés très matures, particulièrement concurren-tiels, avec des taux de pénétration bancaire des plus élevés dans le monde. Les pays de ces régions pos-sèdent des taux de bancarisation très élevés avec une moyenne de plus de 2000 comptes bancaires pour1000 adultes en comparaison avec une moyenne de 661 comptes pour 1000 adultes dans les pays en déve-loppement. À titre d’exemple, la France, l’Allemagne et les Etats-Unis qui disposent de taux de bancari-sation dépassant les 95% et d’un nombre d’établissements de crédit allant de 349 banques pour la Franceà plus de 16878 institutions bancaires aux USA. L’internationalisation des banques marocaines vers cesrégions est impossible, si ce n’est pas le biais de l’implantation de filiales dans les pays à forte commu-nauté maghrébine, afin d’attirer les flux financiers de ces derniers vers le Maroc ;

� Le marché asiatique et d’Amérique du Sud: ces deux marchés représentent des potentiels de développe-ment pour les pays européens et américains qui ont des relations économiques et politiques historiquesavec ces marchés cibles. Aussi, les barrières économiques et linguistiques ne permettent pas aux banquesmarocaines de s’implanter dans ces régions ;

� Le marché africain : il s’agit d’un marché peu bancarisé, au système financier peu développé. Les pays dece continent ont un potentiel de croissance économique très important. Les banques marocaines peuventimplanter des relais de croissance dans ces pays.

Page 77: Le secteur bancaire au maroc

76

Marché cible pour les banques marocaines

La croissance des pays africains en moyenne de plus de 5% sur cette décennie témoigne du potentiel économiqueet financier que représente ce continent dans les années à venir. Cependant, la pérennité de cette croissance nepeut se faire sans un secteur financier solide, capable d’améliorer le climat des affaires et de jouer le rôle delocomotive pour l’économie de ces pays. Sachant que les places boursières de ces pays sont à l’état embryonnaire,le secteur bancaire apparaît comme le principal outil de financement des économies. Notons toutefois, que dansle continent africain, l’Afrique du Sud sort du lot puisqu’il s’agit d’une économie développée, disposant d’un sys-tème financier stable, bien régulé et dont le taux de bancarisation est le plus élevé d’Afrique (près de 60%).

Dans ce contexte, nous allons nous intéresser à deux régions, à savoir l’Afrique du Nord et l’Afrique Subsahariennequi représentent des marchés potentiels pour l’exportation des banques marocaines.

Secteur bancaire

Le continent africain constitue le mar-ché bancaire cible pour les banques

marocaines désireuses de réaliser desopérations de croissance externe

Source: Direction Analyse et Recherche

Page 78: Le secteur bancaire au maroc

77Secteur bancaire

L’Afrique du Nord : un marché prometteur mais difficilement pénétrable

Les pays d’Afrique du Nord connaissent ces dernières années, une croissance économique soutenue, marquée parune hausse des revenus des hydrocarbures pour les pays exportateurs de pétrole, tels l’Algérie et la Libye, et parune dynamique au niveau des secteurs secondaires et tertiaires de pays tels la Tunisie et l’Egypte. Les systèmesfinanciers de ces pays se caractérisent par un manque de services bancaires et financiers, une domination desbanques publiques, et un faible taux de bancarisation. La plupart de ces pays se sont engagés au début des années2000 à moderniser le secteur bancaire à travers des opérations de privatisation et de restructuration. Ainsi, l’im-plantation d’établissements bancaires internationaux a favorisé la modernisation du secteur mais le poids desbanques publiques demeure élevé, marqué par des taux de contentieux à deux chiffres et de faibles taux de pro-visionnement.

Source : Direction Analyse et Recherche

Les secteurs bancaires de ces pays se caractérisent par :

� Algérie : le secteur bancaire est composé de six banques publiques. Douze banques étrangères, dont cinqbanques françaises détiennent 10% des actifs du secteur. Le taux de bancarisation dans ce pays est faibleavec un guichet bancaire pour 25000 habitants. Le taux de contentieux est très élevé, au-delà des 20% desencours de crédit accordés. Le marché interbancaire est peu dynamique et les entreprises publiques sefinancent majoritairement auprès des banques étatiques. Le FMI a encouragé l’État à ouvrir les banquesaux capitaux privés, et à poursuivre le processus de privatisation dans le cadre de la réforme du secteurfinancier. Les modes de financement non bancaires sont peu développés, le marché action étant à l’étatembryonnaire. Les banques françaises installées, disposent d’un réseau de plus de 100 agences et accom-pagnent les entreprises exportatrices et les filiales françaises installées.

� Mauritanie : la modernisation du secteur bancaire mauritanien a débuté en 2007 et s’est traduite par l’ou-verture du secteur à la concurrence. Plusieurs banques étrangères ont obtenu des agréments pour s’im-planter dans ce pays au faible taux de bancarisation (4%, soit le plus faible taux de la région). Le systèmebancaire de ce pays se caractérise par l’étroitesse du marché compte tenu de la taille de la population(3,4 millions d’habitants), par le taux de contentieux le plus élevé de la région, soit 28.0% en 2008 ainsique l’absence de culture du crédit puisque plus de 80% des transactions sont réalisées en monnaie fidu-ciaire.

Page 79: Le secteur bancaire au maroc

78

� Libye : le pays est en pleine mutation économique. L’abondance des ressources pétrolières et gazièresassure à l’économie libyenne une sécurité financière et économique. Des réformes structurelles ont étéengagées par le pays visant à libéraliser l’économie et à privatiser le secteur public. La banque centraledétient plus de 40% des actifs bancaires, ce qui a poussé l’état libyen à s’engager dans un processus deprivatisation du secteur, encourageant l’entrée de banques étrangères dans le pays. Plus de 20 bureaux dereprésentation de banques étrangères sont implantés à Tripoli.

� Tunisie : le secteur bancaire tunisien s’est métamorphosé durant cette décennie, passant d’un secteur pro-tégé et fermé à un acteur jouant le rôle de moteur de la croissance économique du pays. L’ouverture éco-nomique du pays a nécessité la restructuration du système financier et la privatisation du secteur ban-caire. Ainsi, en 2008, le secteur dispose de 20 établissements bancaires, dont 30% de banques publiques.Le taux de pénétration de comptes bancaires auprès de la population adulte s’établit à 1125 comptes pour1000 adultes, soit le niveau le plus élevé au Maghreb. Cependant, le taux de contentieux dans ce paysdemeure élevé pour s’établir à plus de 17% en 2008.

� Egypte : La restructuration du secteur bancaire lancée en 2004 a permis un mouvement de concentrationdes banques de la place, passant de 62 banques à 39 banques en 2008. La nouvelle réglementation ban-caire favorise le rachat des banques existantes et non l’attribution de licences nouvelles. Le secteur restedominé par trois banques publiques qui concentrent la moitié du réseau d’agences et des dépôts. Lesbanques privées se développent de plus en plus favorisant l’expansion du crédit.

Indicateurs bancaires des pays d’Afrique du Nord

Le passage en revue des différents secteurs bancaires de la région d’Afrique du Nord, montre que les systèmesfinanciers de ces pays sont en pleine modernisation, avec un désengagement progressif de l’État. Les opérationsde privatisation, principalement en Algérie, devraient encourager les banques marocaines, à l’avenir, à se posi-tionner en amont. Cependant, les différends politiques ainsi que le durcissement de la loi sur les banques étran-gères (obligation de l’État de détenir au minimum 51 % des banques étrangères et droit de préemption en cas decession) pourraient freiner les ambitions de développement de banques marocaines dans ce pays. L’acquisition debanques en Egypte et en Libye paraît difficile compte tenu de la forte présence de banques anglo-saxonnes et debarrières linguistiques et légales qui pousseront naturellement ces États à favoriser des banques historiquementet culturellement bien installées. Enfin, le marché bancaire mauritanien est un marché certes prometteur maisétroit eu égard à la taille de sa population et au nombre de banques déjà installées.

Si la Tunisie dispose d’un secteur financier parmi les plus modernes de la région, le positionnement des banquesmarocaines dans ce pays permettrait à ces dernières d’accompagner le processus de concentration des banquesde la place. En effet, ce pays connaît une restructuration de son système bancaire, passage obligé pour l’amélio-ration des performances et des indicateurs de risque du secteur dans sa globalité.

Secteur bancaire

Algérie Mauritanie Tunisie Libye Egypte

Population 35,2 millions 3,4 millions 10,5 millions 6,2 millions 81,7 millions

Taux de bancarisation 34% 4,0% 50,0% nd 30,0%

Nombre de banques 20 10 20 13 39

Nombre de guichets 1301 72 1167 nd 3443

Ratio crédits / dépôts 0,0% 119,0% 106,3% 173,7% 52,7%

Taux de contentieux 20-23%* 28,0% 17,8% 20,2% 4,6%

Ratio de solvabilité 16,5% 31,9% 11,7% 16,2% 14,3%

Source : Banques centrales, Direction Analyse et Recherche

Page 80: Le secteur bancaire au maroc

79Secteur bancaire

C’est dans ce cadre qu’Attijariwafa bank, en Novembre 2005, répondant à l’appel de privatisation de la Banquedu Sud en Tunisie remporte la mise en s’adjugeant 53% de cette banque. Attijariwafa bank était consciente de sesatouts, à savoir la connaissance fine et pertinente des réalités du pays, qu’elles soient réglementaires, juridiquesou relationnelles, ainsi que sa capacité à déployer son modèle de développement tout en permettant une largeadaptation locale. Après une période de consolidation des fonds propres et de redressement, Attijariwafa bankréussit son pari puisque les performances commerciales d’Attijari Tunisie sont très satisfaisantes ; preuve en est lacroissance moyenne du PNB de 22% et le retour à un résultat bénéficiaire en l’espace de trois ans.

Évolution des principaux indicateurs d’Attijari bank (Tunisie)

L’implantation réussie de la filiale marocaine montre que le déploiement régional des banques marocaines peutêtre créateur de valeur dès lors que:

� l’on considère ce marché cible comme un vecteur de croissance pour le groupe,

� l’on tienne compte des réalités locales et que l’on s’inscrive dans une politique volontariste de dévelop-pement du crédit et de financement bancaire de l’économie.

(millions DTN) 2006 2007 2008 2009 TCAM 06/09

Dépôts à la clientèle 1730,6 1941,6 2410,4 2799,0 17,4%

Crédits à la clientèle 1514,6 1704,0 1963,0 2232,0 13,8%

Total bilan 2169,8 2367,6 2839,7 3477,1 17,0%

Total fonds propres 100,0 95,7 137,0 240,8 34,0%

PNB 81,5 104,8 128,6 147,9 22,0%

RBE 25,8 41,5 60,0 69,5 39,1%

Résultat net -176,4 -9,4 40,8 46,8 ns

Coefficient d'exploitation 68,3% 60,4% 53,3% 53,0% -15,3 pts

Réseau d'agences 92,0 99,0 138,0 142,0 15,6%

Source : Attijari Tunisie

Page 81: Le secteur bancaire au maroc

80

L’Afrique Sub-saharienne : un vivier de croissance encore inexploité

L’Afrique sub-saharienne apparaît comme étant le marché cible idéal pour toute banque internationale désireusede diversifier ses activités et d’améliorer sa rentabilité. Cette région du monde est caractérisée par une croissanceéconomique en constante évolution du fait de la richesse des pays en matières premières et ressources naturelles.Malheureusement, les systèmes financiers de ces pays sont peu développés et ne permettent pas aux banques dejouer parfaitement leur rôle de transformation du fait de la faible bancarisation de la population.

Plusieurs régions ou communautés économiques et monétaires existent en Afrique Sub-saharienne, à savoir :

� L’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) regroupant huit pays d’Afrique de l’Ouest,à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, Niger, le Sénégal et le Togo

� La Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) regroupant six pays : le Congo,le Cameroun, la Centrafrique, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad;

� La Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) regroupant le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda, le Burundi et leRwanda

� La Communauté de développement d’Afrique Australe (SADC) comprenant quinze pays, notammentl’Afrique du Sud, la Namibie, l’Angola, la Zambie etc..

Principales unions et communautés économiques monétaires africaines

Secteur bancaire

Source : Direction Analyse et Recherche

UEMOA

CEMAC

EAC

SADC

Page 82: Le secteur bancaire au maroc

81Secteur bancaire

Les pays de ces deux régions se différencient par leur géographie (pays enclavés, côtiers), par la diversité de leursressources naturelles (pétrolières, non pétrolières etc..) et par leur dépendance aux investissements directs étran-gers. L’observation des indicateurs macro-économiques de ces régions durant cette décennie montre une amélio-ration notable des équilibres fondamentaux des pays, à savoir une croissance positive du PIB, une hausse de la partde l’investissement, de la masse monétaire etc.

Évolution des principaux indicateurs macro-économiques des régions d’Afrique Sub-saharienne

Dans ces conditions, intéressons-nous dès à présent à la structure et aux fondamentaux des secteurs bancaires deces régions.

Nous limiterons notre recherche aux régions d’Afrique Centrale et d’Afrique de l’Ouest sachant que les régionsd’Afrique de l’Est et d’Afrique Australe sont pour la plupart d’anciennes colonies britanniques. En effet, nousconsidérons que l’implantation des banques marocaines dans ces régions est très difficile en raison de:

� la taille des secteurs bancaires : ces régions sont composées d’un nombre élevé de banques et d’un réseaud’agences important et les établissements anglo-saxons sont fortement présents, occupant les rangs de leaderen termes d’actifs et de dépôts. À titre d’exemple, au Kenya et en Tanzanie, le secteur est composé respecti-vement de 45 et 36 banques, et des banques telles Barclays, Sandard chartered, Citi bank concentrent plus de50% des actifs, et plus de 50% des dépôts et crédits ;

� les barrières politiques, culturelles et linguistiques, qui constituent un réel handicap pour l’exportation desbanques marocaines dans ces deux régions ;

UMEAO CEMAC

1997-2003 2004-2009 Evol. 1997-2003 2004-2009 Evol.

Croissance PIB réel (%) 3,2% 3,5% +0,3 pt 5,8% 5,4% -0,4 pt

Croissance PIB réel, hors pétrole (%) 3,2% 3,4% +0,2 pt 5,7% 8,1% +2,4 pt

Prix à la consommation (%) 2,7% 3,1% +0,4 pt 2,7% 3,1% +0,4 pt

Investissement total (% PIB) 16,1% 18,9% +2,8 pt 23,7% 23,8% +0,1 pt

Épargne intérieure (% PIB) 13,4% 11,6% -1,8 pt 30,0% 38,0% +8,0 pt

Masse monétaire (% PIB) 22,8% 28,7% +5,9 pt 13,6% 16,0% +2,4 pt

Exportations de B&S (% PIB) 30,0% 30,8% +0,8 pt 42,0% 53,2% +11,2 pt

Importations de B&S (% PIB) 32,5% 37,2% +4,7 pt 35,8% 36,8% +1,0 pt

Balance commerciale (% PIB) 2,3% -1,7% -4,0 pt 17,4% 28,5% +11,1 pt

Réserves (mois import. B&S) 3,6 6,1 +2,5 pt 1,0 4,9 +3,9 pt

EAC SADC

1997-2003 2004-2009 Evol. 1997-2003 2004-2009 Evol.

Croissance PIB réel (%) 4,0% 6,3% +2,3 pt 3,2% 5,3% +2,1 pt

Croissance PIB réel, hors pétrole (%) 4,0% 6,3% +2,3% 3,4% 5,5% +2,1 pt

Prix à la consommation (%) 6,9% 9,5% +2,6 pt 19,8% 8,1% -11,7 pt

Investissement total (% PIB) 15,1% 21,9% +6,8% 17,4% 20,0% +2,6 pt

Épargne intérieure (% PIB) 6,4% 10,0% +3,6 pt 17,9% 19,4% +1,5 pt

Masse monétaire (% PIB) 25,3% 29,3% +4,0 pt 48,9% 59,4% +10,5 pt

Exportations de B&S (% PIB) 16,2% 21,5% +5,3 pt 30,9% 36,3% +5,4 pt

Importations de B&S (% PIB) 24,7% 32,4% +7,7 pt 30,4% 36,0% +5,6 pt

Balance commerciale (% PIB) -7,4% -12,4% -5,0 pt 2,7% 3,7% +1,0 pt

Réserves (mois import. B&S) 4,5 5,1 +6,0 pt 3,6 4,2 +6,0 pt

Source : Banque Mondiale

Page 83: Le secteur bancaire au maroc

82 Secteur bancaire

L’UEMOA: un potentiel de 80 millions de consommateurs

Les secteurs bancaires de la région d’Afrique de l’Ouest se caractérisent par un faible taux de bancarisation, quis’établit en moyenne à 6,1% en 2008. Le nombre de banques implantées dans chacun des pays de la région nedépasse pas la vingtaine et le taux de contentieux est très élevé, s’établissant en moyenne à 18,3%. Le Sénégal etla Côte d’Ivoire s’accapare 52,1% du total actif bancaire de la région. La marge d’intermédiation s’élève enmoyenne à 7,9% et le ROE s’établit à 11,0%.

L’ensemble de ces indicateurs bancaires témoigne du potentiel de développement de cette région compte tenu dulevier de bancarisation mais surtout de l’importance des revenus sur opérations avec la clientèle qui demeure par-ticulièrement élevé par rapport à l’ensemble des pays industrialisés et émergents.

Indicateurs bancaires des pays de la région UEMOA

Dans ce sillage, les banques marocaines se sont fortement intéressées aux possibilités d’internationalisation danscette région. C’est ainsi que:

� Attijariwafa bank acquiert en 2007 plus de 66% de la Banque Sénégalo-Tunisienne, après avoir développé ses acti-vités en Greenfield au Sénégal pendant plus de six mois, et saisit une opportunité de marché, à savoir la cessionde la participation du groupe agro-industriel Mimran de 79% de la Compagnie Bancaire d’Afrique Occidentale.Ainsi, CBAO devient la banque leader au Sénégal avec un réseau bancaire de 54 agences bancaires une part demarché au niveau de l’activité de crédit et de dépôt dépassant les 25%. La filiale sénégalaise du groupeAttijariwafa bank devient de ce fait la première banque de l’UEMOA en termes d’actifs et d’encours de dépôts.

Principales banques de la région MENA

En 2008, la banque continue son expansion régionale et acquiert 51% de la Banque Internationale pour le Mali.Cette récente acquisition permet au groupe bancaire de devenir la deuxième banque du pays avec un réseau de60 agences et une part de marché de 46% au niveau de l’activité de collecte de dépôts.

Bénin Burkina-Faso Côte d'Ivoire Guinée Mali Niger Sénégal Togo UEMOA

Population 7,4 millions 13,1 millions 18,8 millions 1,3 millions 11,1 millions 12,4 millions 10,6 millions 5,2 millions 79,9 millions

Taux de bancarisation 9,60% 10,0% 10,70% 4,70% 10,20% 1,90% 11,60% 21,60% 6,10%

Nombre de banques 12 12 18 4 13 10 16 11 96

Parts de marché* 12,6% 11,2% 28,1% 0,7% 12,7% 4,4% 24,0% 6,5% 100,0%

Taux brut de contentieux 17,5% 15,6% 17,9% 7,0% 27,6% 15,9% 16,7% 13,5% 18,3%

Taux de provisionnement 50,7% 65,9% 79,2% 48,9% 65,9% 88,3% 49,3% 71,6% 64,5%

Marge d'intermédiation 6,7% 7,5% 8,5% 10,6% 7,9% 8,3% 7,1% 6,8% 7,9%

ROE 0,3% 6,3% 11,2% 5,0% 13,3% 20,7% 13,5% 11,9% 11,0%

* Total bilan UEMOA Source: rapports commissions bancaires UEMOA, CEMAC

Banque Pays PDM Bilan PDM Dépôts

CBAO Sénégal 6,3% 6,0%

SGBCI Côte d'Ivoire 5,5% 5,7%

SGBS Sénégal 4,9% 4,9%

BOA Bénin 4,2% 3,9%

BICICI Côte d'Ivoire 3,2% 3,6%

Source : rapports UEMOA, CEMAC

Page 84: Le secteur bancaire au maroc

83Secteur bancaire

À la fin de l’année 2008, Crédit Agricole France cède ses participations dans cinq filiales africaines permettantainsi au groupe Attijariwafa bank de s’implanter dans quatre pays nouveaux, dont la Côte d’Ivoire.

Le groupe bancaire devient donc le troisième groupe bancaire de la région en terme de PDM Total bilan et le deux-ième plus grand réseau bancaire, suite à l’intégration de la Société Ivoirienne de Banque et le Crédit du Sénégaldans le périmètre de consolidation en 2009.

Principaux groupes bancaires de l’UEMOA

� BMCE bank montre également son intérêt pour le continent noir en 2007 avec l’acquisition de 35% de Bank OfAfrica en 2007, 7,5% d’additionnel en 2008 et enfin 12,5% du capital du groupe africain acquis en 2010. Cetteacquisition va permettre à l’établissement de détenir un groupe bancaire, classé quatrième au niveau del’UEMOA. Il faut savoir que BOA est implanté également en Afrique Australe (SADC) à travers des filiales auKenya, en Tanzanie et en Uganda.

Le groupe bancaire possède également 27,4% de la Banque de Développement du Mali, première banque du paysavec des PDM respectives de 29,3% et 20,3% au niveau des dépôts et crédits.

Réseau Bank Of Africa implanté dans la région UEMOA

� Le Groupe Banques Populaires possède, quant à lui, une filiale en Guinée. Si le secteur bancaire de ce paysest composé de quatre banques seulement, la contribution de celui-ci au niveau de la région est très faible, soit0,7% de PDM au niveau du total bilan. La filiale de la banque, la BP Maroco-Guinéenne dispose d’un réseau detrois agences bancaires.

Principaux groupes bancaires Nbre de pays d'implantation PDM actifs totaux PDM réseau bancaire PDM comptes clientèle

Eco bank 8 13,2% 12,8% 12,2%

Société Générale 4 12,8% 9,2% 10,6%

ATW 3 11,3% 11,5% 9,9%

BoA 6 10,8% 5,8% 7,7%

BNP Paribas 5 9,4% 8,6% 7,8%

AFG 8 5,1% 10,1% 2,7%

Groupe Crédit Agricole 2 3,4% 1,7% 2,7%

Total 62,5% 56,8% 49,8%

Source: rapports UEMOA, CEMAC

Bank Of Africa Nombre d'agences Part actionnariat BOA

BOA Sénégal 11 66,40%

BOA Burkina-Faso 12 50,60%

BOA Côte d'Ivoire 11 74,00%

BOA Bénin 15 45,20%

BOA Mali 13 48,50%

BOA Niger 10 44,40%

Source: rapports UEMOA, CEMAC

Page 85: Le secteur bancaire au maroc

84 Secteur bancaire

La CEMAC: terrain de chasse des banques marocaines

Au niveau de la région d’Afrique Centrale, il existe 43 établissements bancaires répartis entre six pays. Le taux debancarisation moyen est similaire à celui observé dans la région UEMOA. Le Cameroun, le Congo et le Gabondétiennent plus de 88% de PDM au niveau des crédits et 76% des dépôts à la clientèle. Le taux de contentieux dela région s’établit à 8,4% et la marge d’intermédiation dépasse les 8%, des ratios plus favorables que ceux de larégion UEMOA.

Indicateurs bancaires des pays de la région CEMAC

Les trois grands groupes marocains sont implantés dans cette région qui bénéficie de conditions macro-écono-miques très favorables, marquées par une croissance moyenne du PIB de 6,0% contre 3,6% pour la région UEMOA.

� Attijariwafa bank détient 91,0% du Crédit du Congo, banque disposant de 7 agences. Elle détient également59% de l’Union Gabonaise des Banques, qui occupe le troisième rang du pays avec des parts de marché supé-rieures à 20% au niveau des crédits et des dépôts et d’un réseau de 3 agences. Enfin, le groupe possède 65% dela Société Camerounaise de Banque, quatrième banque du pays avec un réseau de 15 agences et une part demarché de 15% au niveau de l’activité de banque de détail.

� BMCE bank détient 25% de La Congolaise de Banque. La banque est leader au Congo avec des parts de marchérespectives de 27,6% et 26,5% au niveau des dépôts et crédits. Le secteur se compose de six banques etconcentre 13,0% des dépôts de la région CEMAC.

� Le Groupe Banques Populaires est présent en Centrafrique depuis les années 80, à travers une filiale dénom-mée la BP Maroco-Centrafricaine. Le système bancaire en Centrafrique est composé de quatre banques et d’unePDM bilan et dépôts dans la région MENA avoisinant 2%.

Implantation des banques marocaines dans les principaux pays de la région CEMAC

Cameroun Centrafrique Congo Gabon Guinée Equatoriale Tchad CEMACPopulation 18,5 millions 4,5 millions 3,9 millions 1,5 millions 0,6 millions 11,3 millions 40,3 millionsNombre de banques 12 4 7 7 4 9 43Nombre de guichets 128 12 46 43 14 20 263PDM total bilan 41,12% 1,93% 11,96% 23,90% 15,08% 6,02% 100,0%PDM réseau bancaire 52,2% 4,9% 18,8% 17,6% 5,7% 8,2% 100,0%PDM dépôts 42,0% 2,0% 13,0% 21,0% 16,8% 5,7% 100,0%Taux brut de contentieux 12,9% 30,1% 1,6% 7,9% 10,7% 8,5% 8,4%Taux de provisionnement 96,5% 88,2% 100,0% 88,6% 139,1% 100,0% 99,6%Ratio Crédits / dépôts 59,8% 102,0% 33,2% 61,3% 49,5% 77,7% 61,8%Marge d'intermédiation 7,0% 7,6% 11,0% 9,8% 10,3% 9,9% 8,7%

Source: rapports UEMOA, CEMAC

Cameroun Nbre guichets Actionnariat principal % détenu Congo Nbre guichets Actionnariat principal % détenu

BICEC 27,0 SIBP 52,5% BCI 16,0 SIBP 99,0%SGBC 21,0 SG 58,1% La Congolaise de Banque 9,0 Particuliers 56,0%Eco Bank 15,0 Eco bank 79,6% ATW 7,0 ATW 81,0%SCB - Groupe ATW 15,0 ATW 65,0% BGFI bank 3,0 BGFI 60,0%CBC bank 9,0 Particulier 25,0% Eco Bank 1,0 Eco bank 100,0%Amity bank 9,0 Particulier 51,3% BESC 1,0 ESA 90,0%NFC Bank 8,0 Particulier 62,0%Citibank 2,0 Citi bank 100,0%UBA 2,0 UBA 99,9%Gabon Nbre guichets Actionnariat principal % détenu République de Centrafrique Nbre guichets Actionnariat principal % détenu

BCI 15,0 BNP 47,0% Eco bank 3 Eco bank transnational 75,0%BGB 10,0 Etat 100,0% BP Maroco-Centrafricaine 1 BCP 62,5%BGFI bank 7,0 Entreprises et privés 53,0% BSIC - RCA Etat Libyen 45,0%UGB - Groupe ATW 3,0 ATW 58,8% Commercail Bank centrafrique 3 Particuliers 53,3%Citibank 2,0 Citi bank 100,0%BHG 1,0 BGD 78,4%FBC 1,0 FBC 81,1%

Source: rapports UEMOA, CEMAC

Page 86: Le secteur bancaire au maroc

85Secteur bancaire

L’observation des secteurs bancaires des deux unions ou communautés économiques et monétaire de l’Afrique del’Ouest et de l’Afrique Centrale montre que les groupes bancaires marocains, principalement Attijariwafa bank etBMCE bank sont fortement implantés. Cependant, les stratégies d’internationalisation des trois groupes bancairessont foncièrement différentes.

Attijariwafa bank, l’export d’un modèle qui a fait ses preuves à l’échelle locale

Attijariwafa bank se positionne dans des pays, à l’affût de potentielles cessions ou privatisations de banqueslocales avec pour principal objectif la prise de participation majoritaire et la gestion de la filiale. L’objectif étantde permettre au groupe bancaire d’exporter son modèle de développement local qui lui a permis de devenir lea-der au Maroc.

Le succès d’Attijari bank Tunisie et de CBAO conforte la stratégie d’expansion régionale du groupe puisqu’il montreque le groupe bancaire a réussi à tenir compte du degré de maturité de ces marchés et de son potentiel de déve-loppement. La politique agressive d’ouverture d’agences a permis de favoriser la collecte de l’épargne et de déve-lopper l’activité de crédit, confortée par des modèles de recouvrement efficaces et un système Si qui a fait sespreuves. Notons que les principales caractéristiques du modèle de développement du groupe sont la consolidationdes fonds propres, l’assainissement du portefeuille clientèle ainsi que le développement des parts de marché.

BMCE bank, un modèle de développement à l’épreuve

La stratégie d’internationalisation de BMCE bank a depuis 2003 été ambiguë alliant à la fois l’acquisition et l’im-plantation de banques d’affaires (BMCE Capital Dakar, Axis Afrique) et la prise de participation minoritaire dansdes banques de détail africaines. Ce n’est qu’à partir de 2007 que le groupe BMCE s’est véritablement positionnéau niveau de la banque de détail avec l’acquisition de 55,0% de la BOA. Cette opération a permis au groupe dedétenir 12 banques commerciales implantées majoritairement dans les pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique del’Est.

Si cette acquisition permet à la banque d’avoir un véritable relais de croissance en Afrique, la banque commu-nique peu sur la stratégie et le modèle de développement qu’elle souhaite déployer. Seule certitude, les action-naires du groupe BOA ont entamé une recapitalisation générale de l’ensemble des filiales, ce qui confirme lavolonté du management de développer et d’améliorer les revenus de ces banques dans le futur.

Groupe Banques Populaires, une politique prudente de croissance externe

Si le Groupe Banques Populaires a été le premier à implanter ces filiales en Afrique, ce n’est tout simplement quepour des considérations politiques : l’État désireux de dynamiser les échanges économiques entre le Maroc, laGuinée et la Centrafrique a poussé la banque à s’installer dans ces pays. Malheureusement, le groupe bancaires’est contenté de considérer ces filiales comme des bureaux de représentation, ne s’inscrivant pas de ce fait dansune démarche proactive visant l’extension du réseau bancaire, et le développement de son activité.

L’annonce du groupe en 2008 de l’implantation d’une filiale en Mauritanie a sonné le glas de la volonté de crois-sance externe de la banque. Cependant, la banque semble frileuse dans sa stratégie d’expansion régionale puis-qu’elle a décidé de conquérir ce marché avec Attijariwafa bank, à travers l’acquisition d’une participation mino-ritaire dans BNP Mauritanie.

Enfin, l’acquisition des participations minoritaires de Bank El Maghrib dans des banques installées en Europe et qui sontimplantées en Afrique du Nord et au Moyen-Orient démontre la politique réservée de croissance externe du groupe.

Page 87: Le secteur bancaire au maroc

86 Secteur bancaire

Pays d’implantation des groupes bancaires en Afrique (Activité Retail)

Il apparaît donc que le potentiel de développement des banques marocaines en Afrique est très important eu égard à:

� La dynamique de croissance économique de ces pays : les taux élevés de croissance du PIB, la faible banca-risation et les leviers structurels d’investissement public et privé permettront aux banques marocaines à coupsûr de tirer profit de cette dynamique;

� L’existence d’une niche de banques cibles : Le tissu bancaire de ces pays que ce soit en Afrique du Nord ouen Afrique Subsaharienne comprend des banques étatiques, étrangères et familiales. Ainsi, les banques maro-caines n’auront aucun mal à se positionner en amont des opérations de privatisation et des éventuelles cessionsde banques privées.

� L’importance des échanges économiques avec ces pays : les entreprises marocaines ayant des échanges com-merciaux avec les pays africains sont nombreuses (IAM, OCP, ONE, Managem etc.), ce qui constitue un flux d’af-faires non négligeable qui contribuera positivement aux revenus des banques qui désirent s’implanter dans cesrégions.

Échanges commerciaux entre le Maroc et les marchés ciblés en 2009

Importations (MDh) Exportations (MDh) Taux de couverture

Algérie 5635,7 1046,0 19%Cameroun 26,38 150,39 570%Congo 20,7 325 1570%Côte d'Ivoire 118,8 245,05 206%Egypte 3005 862,3 29%Gabon 151,4 167,5 111%Libye 379,6 342,3 90%Mali 52,4 113,8 317%Mauritanie 0,7 365,2 5503%Sénégal 101,2 692,4 684%Tunisie 1826,2 666,3 36%

Source: Ministère du Commerce Extérieur

Page 88: Le secteur bancaire au maroc

Appréciation des niveaux de valorisation

Partie 4

Page 89: Le secteur bancaire au maroc

88Secteur bancaire

Appréciation des niveaux de valorisation........................................................87

Un secteur incontournable du paysage boursier marocain ...........................................89

Premier contributeur à la capitalisation globale .................................................89

… et à la liquidité du marché ........................................................................89

Contributeur de taille à la croissance bénéficiaire du marché.................................90

Un secteur qui demeure moins risqué que le MASI ...............................................90

…justifiant son omniprésence dans le MSCI........................................................91

…dont l’indice superforme structurellement les comparables ......................................92

…affichant ainsi une prime amplement justifiée ......................................................93

Au niveau national : BMCE, une valeur qui pèse sur son secteur ..............................94

À l’échelle internationale : les valeurs bancaires marocaines affichent des niveaux

de valorisation élevés .................................................................................96

Conclusion ....................................................................................................98

Page 90: Le secteur bancaire au maroc

89Secteur bancaire

Un secteur incontournable du paysage boursier marocain…

Le secteur bancaire constitue un investissement de choix pour les institutionnels publics ou privés, nationaux ouinternationaux. En effet, le poids du secteur bancaire dans la capitalisation, les volumes d’échange ainsi que leprofil risque des valeurs bancaires justifient l’engouement observé par les investisseurs ces cinq dernières années.

Premier contributeur à la capitalisation globale du marché

Au 03 décembre 2010, le secteur bancaire contribue à hauteur de 29,5% de la capitalisation globale du marché,soit la première contribution sectorielle devançant les Télécoms (23,3 %) et les Cimenteries (11,9 %). Les troisbanques de notre échantillon contribuent à la capitalisation globale à hauteur de 12.6 % pour Attijariwafa bank,7,0 % pour BMCE bank et 4,6 % pour la Banque Centrale Populaire.

… et à la liquidité du marché

Concernant les volumes moyens quotidiens échangés sur le marché central, le secteur bancaire confirme sa position d’ac-teur leader dans le dynamisme de la place boursière de Casablanca, puisque sa contribution s’établit au 03 décembre 2010à 17,3 %, soit un volume moyen quotidien de 75,4 MDh. Ainsi, le secteur bancaire est le principal animateur du marché,suivi de l’Immobilier (65 MDh) et des Télécoms (44 MDh). Attijariwafa bank contribue à hauteur de 9.6 % du volume glo-bal du marché suivi respectivement de 4.0 % pour la Banque Centrale Populaire et 2.1 % pour la BMCE bank.

20062005 2007 2008 2009 2010*

21,0%

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

24,6% 25,2% 24,7%26,6%

29,5%

ATW12,6%

BMCE 7,0%

BCP4,6%

Contribution à la capitalisation globalemarché

Contribution des banques de notre échantillon àla capitalisation globale

Source : Direction Analyse et Recherche

20062005 2007 2008 2009 2010*

24,7%

0

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

22,5%

34,4%

20,9%

24,1%

17,3%

BCP 4,0%

BMCE 2,1%

ATW 9,6%

Contribution au volume annuel échangésur le marché central

Contribution des banques de notre échantillon auvolume annuel (MC)

Source : Direction Analyse et Recherche

* arrêté au 03 Décembre 2010

* arrêté au 03 Décembre 2010

Page 91: Le secteur bancaire au maroc

90

Contributeur de taille à la croissance bénéficiaire du marché

Sur le volet de la croissance des résultats, le secteur bancaire représente en moyenne 22,7 % de la croissance béné-ficiaire globale du marché sur la période 2005-2009, soit la deuxième plus forte contribution après le secteur desTélécoms (32,0 %). Attijariwafa bank contribue à hauteur de 12,3 % de la croissance bénéficiaire globale du mar-ché contre respectivement 3,3 % pour la BCP et 1,2 % pour BMCE bank.

Un secteur qui demeure moins risqué que le MASI

L’investissement dans les valeurs bancaires est moins risqué comparé à la majorité des autres secteurs en raisondu profil risque statistique du secteur qui demeure inférieur par rapport à celui du marché. En effet, le bêta sta-tistique moyen (52 semaines) du secteur en 2010 s’établit à 0,7.

Secteur bancaire

2005 2006 2007 2008 200918%

19%

20%

21%

22%

23%

24%

25%

-100%

-50%

0%

50%

100%

150%

200%

250%

21,0%

24,4%24,0%

RNPG secteur / RNPG marché Contribution du secteur à la variation de la croissance bénéficiaire du marché

23,4%

20,7%

16,9%

-38,8%

91,6%

189,4%

218,3%BCP

3,3%

ATW12,3%

BMCE 1,2%

Contribution à la croissance bénéficiaire globale

20062005 2007 2008 2009 2010

0,7

1,11,1

0,8

0,9

0,6

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1,0

1,1

1,2

Évolution du Bêta statistique moyen du secteur bancaire

Contribution des banques de notre échantillon àla croissance bénéficiaire globale

Source : Direction Analyse et Recherche

Source : Direction Analyse et Recherche

Page 92: Le secteur bancaire au maroc

91Secteur bancaire

…justifiant son omniprésence dans le MSCI

Sur le plan de la représentativité du secteur bancaire au niveau des indices étrangers, le MSCI Maroc était com-posé jusqu’au 11 novembre 2009 par deux banques marocaines, en l’occurrence Attijariwafa bank et BMCE bank.Le manque de liquidité ainsi que la baisse du flottant de BMCE bank a conduit l’organisme MSCI Barra à reclassercette valeur. La prochaine redéfinition du MSCI Maroc en novembre 2010 devrait très probablement réintégrer denouvelles valeurs afin de revenir à des niveaux de représentativité similaires à ceux observés en 2008, à savoir sixvaleurs. Nous pensons que la valeur BCP pourrait intégrer cet indice lors de la prochaine réévaluation, ce qui per-mettrait de conforter le poids du secteur bancaire au niveau de cet indice.

Evolution du flottant des trois banques de notre échantillon (date de révision annuelle)

20062005 2007 2008 2009 2010

BMCE ATW BCP

0

5%

10%

15%

20%

25%

30%

Source : Bourse de Casablanca

Page 93: Le secteur bancaire au maroc

92

…dont l’indice surperforme structurellement les comparables…

Fort de ses atouts, le secteur bancaire a vu son indice réaliser sur la période 2005-2008 une performance de201,8 %. Cette performance a conduit le Moroccan Bank Index à sur-performer le MASI (142,9 %) ainsi que le MSCIEmerging Market Banks (+0,3 %). La faible évolution du MSCI EM Banks sur la période s’explique par la contre-per-formance de l’ensemble des indices boursiers internationaux en 2008, conséquence de la crise financière interna-tionale. En effet, le MSCI EM Banks corrige de 53,1 % sur l’année alors que l’indice bancaire marocain n’affichequ’une contre-performance de 11,9 %.

Depuis janvier 2009, l’indice bancaire marocain enregistre une performance de 15,4 % contre +10,3 % pour le MASIet +107,2 % pour le MSCI EM Banks. Cette évolution à deux chiffres est louable car elle intervient dans une conjonc-ture marquée par un rationnement des crédits aux promoteurs et à certaines industries en difficulté et une mon-tée des risques en général et pour les crédits de consommation en particulier.

Evolution du secteur sur 5 ans vs MASI vs MSCI Emerging Market Banks (base 100=01/01/2005)

Secteur bancaire

0

50

100

150

200

250

300

350

400

450

MSCI EMB* MBI** MASI

déc-

04

mar

s-05

juin

-05

sep-

05

déc-

05

mar

s-06

juin

-06

sep-

06

déc-

06

mar

s-07

juin

-07

sep-

07

déc-

07

mar

s-08

juin

-08

sep-

08

déc-

08

mar

s-09

juin

-09

sep-

09

déc-

09

mar

s-10

juin

-10

sep-

10

*MSCI EMB : MSCI Emerging Market banks**MBI : Moroccan Bank Index (Indice Banques)

MSCI EMB : +47%MBI : +28%MASI : +23%

MSCI EMB : +32%MBI : +88%MASI : +71%

MSCI EMB : +15%MBI : +42%MASI : 34%

MSCI EMB : -53%MBI : -12%MASI : -14%

MSCI EMB : +83%MBI : 0%MASI : -5%

MSCI EMB : +13%MBI : +15%MASI : +16%

Source : Direction Analyse et Recherche, Bloomberg

Page 94: Le secteur bancaire au maroc

93Secteur bancaire

L’évolution rapide de l’indice bancaire sur la période étudiée, couplée à une croissance moins euphorique des résul-tats, a porté les niveaux de valorisation du secteur à 4,6x les capitaux propres en 2008. À partir de 2009, la crois-sance moins soutenue de l’indice a tiré à la baisse le P/B du secteur pour le ramener, selon nos estimations 2010, à3,3x les capitaux propres. Il ressort donc que le secteur traite à un ratio toujours supérieur à son multiple moyensur 10 ans qui s’établit à 2,8x. En comparaison avec les autres régions du monde, l’arbitrage est défavorable.

Cependant, si l’on retraite le P/B du secteur bancaire marocain du titre BMCE (P/B10e de 4,7x), celui-ci s’établi-rait à 2,8x les capitaux propres, soit un niveau similaire à celui enregistré en Egypte et en Afrique du Sud. Dansce contexte, nous pensons que le maintien d’une croissance bénéficiaire régulière par les banques marocaines dansles années à venir va permettre au secteur d’atteindre des niveaux de valorisation plus favorables.

…affichant ainsi une prime amplement justifiée

En termes de multiples de valorisation, le secteur bancaire affiche le troisième multiple le plus élevé du marchéavec un P/E 10e de 26,9x contre 26,6x pour le secteur des assurances et 38,8x pour l’immobilier. Ainsi, le secteurprésente une prime de 16,5% par rapport au MASI. Concernant les multiples de fonds propres, le secteur traite à3,3x les fonds propres contre 4,6x pour le marché, tiré par la valeur BMCE qui enregistre sur la période un P/B 10ede 4,7x les capitaux propres.

Cette prime du secteur bancaire par rapport au marché nous paraît justifiée compte tenu des performances enreg-istrées par l’indice bancaire, du poids du secteur dans la capitalisation globale et dans la liquidité du marché ainsique du profil risque du secteur.

Principaux indicateurs boursiers du secteur bancaire au 03/12/2010

Maroc Amérique Latine Afrique Middle-east Europe0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

3,3 3,0

2,1

1,51,2

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010e

4,0

4,6

3,3

4,0

4,8

1,7 2,1

1,8 1,7 1,8 1,7

0

1,0

2,0

3,0

4,0

5,0

6,0

Positionnement du Maroc en terme de P/B 10e P/B sectoriel par rapport à sa moyenne 10 ans

Source : Direction Analyse et Recherche, Reuters

Banques Cours Capitalisation P/E 10e P/B 10e D/Y 10e Performance Performance boursière (MUSD) absolue* relative*

ATW 369,0 8 706,1 17,7 3,1 1,9% 36,7% 15,1%

BMCE 234,0 4 847,7 54,8 4,7 1,5% -11,7% -25,6%

BMCI 1 069,0 1 735,3 17,7 2,2 5,0% 15,6% -2,7%

BCP 398,0 3 216,0 17,2 2,2 1,7% 63,8% 37,9%

CDM 940,0 994,3 17,8 3,1 3,3% 39,4% 17,4%

CIH 325,6 907,8 28,1 2,5 1,9% 3,4% -12,9%

Secteur 520,3 20 407,3 26,9 3,3 2,1% 21,3% 2,2%

Marché 12 401,0 69 279,6 23,1 4,6 3,7% 21,3%

Source : Direction Analyse et Recherche* performance du 01 Janvier au 03 Décembre 2010

Page 95: Le secteur bancaire au maroc

94

Au niveau national : BMCE, une valeur qui pèse sur son secteur

Trois matrices nous paraissent intéressantes pour déterminer parmi les valeurs bancaires du secteur les titres quioffrent les meilleurs multiples boursiers ou de fonds propres, à savoir :

� P/E 10e vs BPA 10e (TCAM 2010-2012e)

� P/B 10e vs ROE 10e

� D/Y 10e vs Pay-out 10e

Sur la base des trois graphiques ci-dessous, BMCE se démarque de l’ensemble des valeurs du secteur, que ce soitau niveau des multiples de bénéfices ou de fonds propres. En effet, le titre BMCE traite à 54,8x les bénéfices et à4,7x les fonds propres, un niveau largement supérieur à la moyenne du secteur, soient respectivement 26,9x lesbénéfices et 3,3x les fonds propres. Partant du principe que sur les marchés financiers, la valorisation d’unebanque en multiple d’actif net est d’autant plus élevée que son ROE, nous remarquons que sur le marché boursiermarocain, BMCE bank présente des niveaux de valorisation très élevés par rapport à son ratio de rentabilité (10,3%vs 15,0% pour le secteur).

Secteur bancaire

0 2% 4% 6% 8% 10% 12%

P/E 10e

TCAM BPA 10-12e

CDMBMCIBCPATW

BMCE

CIH

0

10

20

30

40

50

60

P/E 10e vs BPA (TCAM 2010-2012e)

0% 20% 40% 60% 80% 100%

CIHBMCE

BMCI

CDM

BCPATW

D/Y 10e

Pay-out 10e0,0%

1,0%

2,0%

3,0%

4,0%

5,0%

6,0%

D/Y10 e vs Pay-out 10e

0 4% 6%2% 10% 12%8% 16% 18%14% 20%

P/B 10e

ROE 10e

ATWCDM

BCP

BMCI

CIH

BMCE

0

2

1

3

5

4

3

P/B 10e vs ROE 10e

Source : Direction Analyse et Recherche

Page 96: Le secteur bancaire au maroc

95Secteur bancaire

Afin de déceler le potentiel de croissance des valeurs bancaires ayant fait l’objet de notre étude, intéressons-nousdès à présent à apprécier la valorisation de ces titres par la méthode des multiples boursiers. Notre approche devalorisation se base sur six indicateurs clés.

Synthèse des indicateurs de valorisation utilisés au 03/12/2010

Sur la base de la moyenne des indicateurs de valorisation utilisés, nous remarquons que les valeurs bancairescotées présentent des primes (décotes) allant de 35,6 % pour BMCE bank à (32,7 %) pour Crédit du Maroc.

Banques P/E 10e P/B 10e D/Y 10e ROE 10e* Capi/PNB Capi/RBE Prime/Décote**

ATW 17,7 3,1 1,9% 5,6% 5,3 8,9 15,2%

BMCE 54,8 4,7 1,5% 1,8% 5,9 16,5 -35,6%

BMCI 17,7 2,2 5,0% 5,6% 5,1 8,6 47,8%

BCP 17,2 2,2 1,7% 5,8% 5,6 9,0 20,3%

CDM 17,8 3,1 3,3% 5,6% 4,2 8,1 32,7%

CIH 28,1 2,5 1,9% 3,6% 5,0 11,6 -1,9%

Moyenne secteur pondérée 26,9 3,3 2,1% 4,7% 5,4 10,8

Source : Direction Analyse et Recherche* ROE calculé sur la valeur marché des banques

** Prime/Décote calculée sur la base de la moyenne des indicateurs de valorisation

Page 97: Le secteur bancaire au maroc

96

A l’échelle internationale : les valeurs bancaires marocaines affichent des niveaux devalorisation élevés

Nous avons vu précédemment que le secteur bancaire marocain présentait une prime par rapport aux marchésétrangers. Si nous considérons que les secteurs bancaires de la région MENA et d’Afrique semblent être les pluscomparables par rapport au marché marocain, nous retenons donc un échantillon de trois banques par pays, pré-sentant des niveaux de capitalisation similaires à ceux observés par les banques marocaines. Les cinq pays choisissont les Emirats Arabes Unis, le Qatar, l’Egypte, l’Arabie Saoudite ainsi que l’Afrique du Sud.

Principaux indicateurs de valorisation de notre échantillon

Ainsi, la moyenne des indicateurs de valorisation observés par pays s’établit à 11,9x les bénéfices 10e, 1,9x les fondspropres 10e, 4,3 % le rendement de dividendes 10e, 10,1 % le ROE 10e ainsi que 3,5x le produit net bancaire 10e.

Synthèse des indicateurs de valorisation au 03/12/2010

Par conséquent, les niveaux de valorisation des banques marocaines cotées, sur la base de la moyenne des mul-tiples de notre échantillon international s’établissent comme suit :

Secteur bancaire

UAE Capitalisation boursière (MUSD) P/E 10e P/B 10e D/Y 10e ROE* C/PNB**

National bank of Abu Dhabi 7195,6 9,0 1,3 0,9% 12,6% 3,0First Gulf Bank 5 260,5 6,4 0,9 3,5% 14,9% 2,2Emirates NBD 3 783,0 4,2 0,4 8,0% 21,2% 0,8Moyenne 16 239,1 7,0 0,9 3,4% 15,3% 2,2Qatar Capitalisation boursière (MUSD) P/E 10e P/B 10e D/Y 10e ROE* C/PNB

Qatar Islamic Bank 4 321,6 10,8 1,7 8,3% 9,7% 6,5The Commercial Bank of Qatar 4 157,8 9,3 1,2 9,0% 10,9% 3,7Doha Bank 2 312,0 6,2 1,4 11,3% 12,7% 2,8Moyenne 10 791,4 9,2 1,4 9,2% 10,8% 4,6Egypt Capitalisation boursière (MUSD) P/E 10e P/B 10e D/Y 10e ROE* C/PNB

Commercial International Bank 3 750,2 16,6 3,1 2,1% 8,5% 4,0National Société Général Bank 2 367,8 10,4 2,2 3,4% 10,3% 3,1Credit Agricole Egypt 556,1 8,4 1,5 10,0% 12,6% 2,0Moyenne 6 674,1 13,7 2,6 3,2% 9,5% 3,5

Arabie Saoudite Capitalisation boursière (MUSD) P/E 10e P/B 10e D/Y 10e ROE* C/PNB

The Saudi British Bank 8 899,3 16,4 2,6 1,9% 7,4% 5,3Banque Saudi Fransi 8 793,6 13,4 2,1 2,2% 8,6% 6,2Arab National Bank 6 794,1 10,7 1,8 2,6% 8,7% 4,8Moyenne 24 487,0 13,7 2,2 2,2% 8,2% 5,5Afrique du Sud Capitalisation boursière (MUSD) P/E 10e P/B 10e D/Y 10e ROE* C/PNB

Nedbank 8 220,1 14,6 1,5 3,2% 6,8% 1,0African Bank 3 689,2 15,0 2,2 5,5% 6,7% 2,3Capitec Bank 1 375,2 23,8 6,4 1,7% 4,2% 3,1Moyenne 13 284,5 15,7 2,2 3,7% 6,5% 1,6

Source : Reuters* ROE calculé sur la base de la valeur marché des banques ** Capitalisation boursière / PNB

P/E 10e P/B 10e D/Y 10e ROE 10e Capi /PNB

Moyenne UAE 7,0 0,9 3,4% 15,3% 2,2Moyenne Qatar 9,2 1,4 9,2% 10,8% 4,6Moyenne Egypt 13,7 2,6 3,2% 9,5% 3,5Moyenne Arabie Saoudite 13,7 2,2 2,2% 8,2% 5,5Moyenne Afrique du Sud 15,7 2,2 3,7% 6,5% 1,6Moyenne des 5 pays 11,9 1,89 4,3% 10,1% 3,5

ATW BMCE BMCI BCP CDM CIH

Prime/Décote -41,3% -65,2% -21,9% -37,7% -31,4% -47,2%

Page 98: Le secteur bancaire au maroc

97Secteur bancaire

Conclusion

Le secteur bancaire joue le rôle de moteur des économies développées. La solidité financière d’un système ban-caire constitue un rempart contre les effets de ralentissement économique ou de chocs exogènes. Dans ce cadre,la récente crise financière internationale a été riche en enseignements et a mis au grand jour les travers de sys-tèmes bancaires et financiers des plus développées dans le monde. Pour preuve, les différents stress tests sur lesbanques, réalisés jusqu’à aujourd’hui, en Europe ou aux États-Unis sont de plus en plus observés et présentent devéritables enjeux, comme le rétablissement de la confiance dans le circuit financier.

Il apparaît donc que la principale problématique aujourd’hui pour les banques centrales est de savoir si leurs sys-tèmes bancaires disposent de suffisamment d’appuis pour résister à un nouveau choc. En d’autres termes, si lesétablissements bancaires ont assez de fonds propres pour faire face à une nouvelle détérioration de l’environne-ment économique tant sur le plan domestique qu’étranger. Par conséquent, face à des risques de plus en plus crois-sants et contagieux, la bonne santé d’un secteur bancaire repose avant tout sur la qualité des fonds propres deces établissements bancaires, au-delà des ratios de solvabilités qui demeurent, malgré la crise, des garde-fousnécessaires.

Au Maroc, le secteur bancaire connaît, depuis ces cinq dernières années, un développement considérable en rai-son de l’évolution du cadre réglementaire, de l’environnement économique propice et de la volonté manifeste dedéveloppement des opérateurs. Cependant, l’effet volume enregistré au niveau de l’activité de crédit, la forteconcurrence et son impact négatif sur les taux de marges ainsi que l’engagement des banques à financer certainssecteurs, érigés en priorité nationale par le gouvernement, multiplient l’exposition au risque des établissementsbancaires.

Fort de ce constat, notre département a mené une réflexion autour de la solidité du système bancaire marocainafin de mesurer son degré de résistance face à la crise bancaire internationale, sa réelle physionomie ainsi que sesrelais de croissance tant sur le marché domestique qu’à l’international. Les principales conclusions issues de cetteétude sont les suivantes :

� Nous pensons que le secteur bancaire marocain est capable de résister aux différents chocs exogènes en raisonde sa faible exposition à l’international et de la réglementation de son marché financier. La consolidation de lademande intérieure ces dernières années ainsi que le déploiement par les opérateurs des moyens pour assurerleur croissance traduisent la capacité du secteur à se développer de manière organique. Enfin, le secteuraffiche, dans sa globalité, des actifs bancaires de qualité et une assise financière solide, confortées par le poidsdes ressources non rémunérées, la qualité des fonds propres et l’amélioration constante des indicateurs derisque/rendement. Notons également le rôle actif joué par Bank Al Maghrib afin de réguler les besoins de liqui-dité du système bancaire, permettant ainsi s’alléger les tensions observées sur le marché interbancaire.

� Les trois banques universelles Attijariwafa bank, le Crédit Populaire du Maroc ainsi que la BMCE bank, du faitde leurs parts de marché, de la taille de leurs réseaux et de leurs assises financières, constituent le noyau durdu secteur bancaire. Ces trois groupes bancaires s’accaparent plus de 60 % de l’activité de crédit et de dépôtà la clientèle et concentrent plus de 60 % des actifs bancaires et du réseau d’agences. Ces trois établissementsbancaires ont, dans leur globalité, amélioré leurs revenus d’activité, portés par l’effet volume, l’améliorationdu couple risque/rendement ainsi que par l’élargissement du périmètre de consolidation ;

Page 99: Le secteur bancaire au maroc

� Face au potentiel de développement quelque peu consommé de la banque de détail, nous pensons que les prin-cipaux relais de croissance organique du secteur bancaire national seraient les activités de marchés,d’Investissement et de bancassurance. En effet, le développement des marchés financiers, l’ouverture à l’in-ternational des entreprises marocaines ainsi que l’assouplissement de la réglementation des changes augurentd’une évolution croissante de cette activité dans les années à venir. Sur le volet de la bancassurance, le faibletaux de pénétration de l’assurance vie, la croissance à deux chiffres des encours de crédit, ainsi que le niveaude taux de bancarisation modéré permettraient aux banques, qui possèdent des liens capitalistiques avec descompagnies d’assurance, de disposer d’une source de profit supplémentaire.

Sur le volet externe, la maturité du marché local, le phénomène de globalisation ainsi que la recherche de nou-veaux relais de croissance poussent les banques à s’internationaliser. Notre étude montre que le marché ciblepotentiel pour les opérateurs marocains est le continent africain. La proximité géographique et culturelle, leniveau de développement et le potentiel de croissance économique des pays africains constituent de solidesatouts, justifiant l’exportation des banques marocaines dans cette zone géographique.

Nous pensons que le secteur bancaire est suffisamment capitalisé, dans sa globalité, pour assurer une croissancesoutenue de ses indicateurs d’activité dans les années à venir. Cependant, l’évolution à deux chiffres de l’activitéde crédit, le manque structurel de liquidité sur le marché financier ainsi que les stratégies d’internationalisationdes principaux groupes bancaires marocains obligeront ces derniers à lever des capitaux à court et moyen terme.Dans ce cadre, la réforme du projet Bâle 3 arrivent à point nommé pour inciter les banques à injecter des fondspropres, principalement ceux concernant le capital « Tier 1 ».

Enfin, au niveau des valorisations, il apparaît que l’indice bancaire a surperformé le marché ainsi que le MSCIEmerging Markets durant ces cinq dernières années, justifiant de ce fait la prime par rapport aux marchés étran-gers. En effet, la solidité financière du secteur bancaire, sa faible exposition à l’international ainsi que ses niveauxde rentabilité élevés par rapport à la région MENA légitiment les niveaux de prix affichés.

98 Secteur bancaire

Page 100: Le secteur bancaire au maroc

99Secteur bancaire

États financiers

Page 101: Le secteur bancaire au maroc

100Secteur bancaire

ATTIJARIWAFA BANK

Bilan IFRS ( en milliers de Dh)

ACTIF IFRS 31/12/2008 31/12/2009

Valeurs en caisse, Banques Centrales, Trésor public, Service des chèques postaux 15 729 694 13 937 027Actifs financiersà la juste valeur par résultat 20 996 239 23 415 807Instruments dérivés de couvertureActifs financiers disponibles à la vente 25 694 850 25 812 646Prêts et créances sur les Etablissements de crédit et assimilés 25 703 520 27 240 871Prêts et créances sur la clientèle 153 472 051 178 992 641Ecart de réévaluation actif des portefeuilles couverts en tauxPlacements détenus jusqu'à leur échéanceActifs d'impôts exigibles 37 766 60 972Actifs d'impôts différés 781 239 732 402Comptes de régularisation et autres actifs 5 204 763 6 539 854Actifs non courants destinées à êtres cédésParticipation des assurés aux bénéfices différée 149 002 317 846Participations dans des entreprises mises en équivalence 93 571 97 734Immeubles de placement 791 331 1 077 449Immobilisations corporelles 4 330 027 4 490 309Immobilisations incorporelles 902 636 1 222 753Ecarts d'acquisition 5 055 213 6 408 911TOTAL ACTIF IFRS 258 941 902 290 347 222

PASSIF IFRS 31/12/08 31/12/09

Banques centrales, Trésor public, Service des chèques postaux 116 881 111 049Passifs financiers à la juste valeur par résultat 2 801 068 2 145 888Instruments dérivés de couvertureDettes envers les Etablissements de crédit et assimilés 25 240 708 26 093 428Dettes envers la clientèle 176 592 755 194 705 935Titres de créances émis 4 453 141 6 550 653Ecart de réévaluation passif des portefeuilles couverts en tauxPassif d'impôt courant 476 826 804 006Passid d'impôt différé 1 461 961 1 498 993Comptes de régularisation et autres passifs 5 067 048 8 481 286Dettes liées aux actifs non courants destinés à être cédésProvisions techniques des contrats d'assurance 13 805 743 15 628 317Provisions pour risques et charges 1 182 392 1 062 927Subventions, fonds publics affectés et fonds spéciaux de garantie 219 660 210 746Dettes subordonnés 6 432 961 8 271 775Capital et réserves liées 7 366 523 7 366 523Réserves consolidées 9 129 970 12 123 880-Part du groupe 7 292 229 9 149 861-Part des minoritaires 1 837 741 2 974 019Gains ou pertes latents ou différés 956 901 700 923Résultat net de l'exercice 3 637 363 4 590 892-Part du groupe 3 117 998 3 940 837-Part des minoritaires 519 365 650 055TOTAL PASSIF IFRS 258 941 902 290 347 222

Page 102: Le secteur bancaire au maroc

101 Secteur bancaire

ACTIF IFRS 31/12/2008 31/12/2009

Intérêts et produits assimilés 11 177 309 12 298 097Intérêts et charges assimilés 4 214 716 4 929 556MARGE D'INTERET 6 962 593 7 368 541Commissions perçues 2 318 490 2 407 257Commissions servies 166 682 203 683MARGE SUR COMMISSIONS 2 151 808 2 203 574Gains ou pertes nets sur instruments financiers à la juste valeur par résultat 944 361 1 510 262Gains ou pertes nets sur actifs financiers disponibles à la vente 379 054 1 556 706RESULTAT DES ACTIVITES DE MARCHE 1 323 415 3 066 968Produit des autres activités 4 157 547 4 337 748Charges des autres activités 3 628 396 3 721 661PRODUIT NET BANCAIRE 10 966 967 13 255 170Charges générales d'exploitation 4 357 164 4 762 794Dotations aux amortissements et aux dépréciations des immobilisations incorporelles et corporelles 489 443 642 495RESULTAT BRUT D'EXPLOITATION 6 120 360 7 849 881Coût du risque -632 288 -988 329RESULTAT D'EXPLOITATION 5 488 072 6 861 552Quote-part du résultat net des entreprises mises en équivalence 9 093 12 394Gains ou pertes nets sur autres actifs 2 382 -6 262Variations de valeurs des écarts d'acquisition 0 0RESULTAT AVANT IMPOTS 5 499 547 6 867 684Impôt sur les bénéfices 1 862 183 2 276 792RESULTAT NET 3 637 364 4 590 892Résultat hors groupe 519 365 650 055RESULTAT NET PART DU GROUPE 3 117 999 3 940 837Résultat par action (en adh) 16,16 20,42Résultat dilué par action (en dh) 16,16 20,42

Compte de produits et charges IFRS (en milliers de Dh)

Page 103: Le secteur bancaire au maroc

102Secteur bancaire

BMCE BANK

Bilan IFRS ( en milliers de dh)

ACTIF IFRS 31/12/2008 31/12/2009

Valeurs en caisse, Banques Centrales, Trésor public, Service des chèques postaux 8 761 642 11 961 191Actifs financiersà la juste valeur par résultat 16 830 734 23 125 255Instruments dérivés de couvertureActifs financiers disponibles à la vente 1 396 746 1 554 089Prêts et créances sur les Etablissements de crédit et assimilés 21 586 233 20 940 147Prêts et créances sur la clientèle 85 709 392 93 592 762Ecart de réévaluation actif des portefeuilles couverts en tauxPlacements détenus jusqu'à leur échéance 5 928 425 6 367 928Actifs d'impôts exigibles 602 944 527 064Actifs d'impôts différés 369 578 543 064Comptes de régularisation et autres actifs 4 210 653 3 568 660Actifs non courants destinées à êtres cédésParticipations dans des entreprises mises en équivalence 191 437 362 904Immeubles de placement 505 076 508 990Immobilisations corporelles 3 570 068 4 225 756Immobilisations incorporelles 547 948 642 344Ecarts d'acquisition 249 969 485 515TOTAL ACTIF 150 460 845 168 405 669

PASSIF IFRS 31/12/08 31/12/09

Banques centrales, Trésor public, Service des chèques postauxPassifs financiers à la juste valeur par résultat 280 0Instruments dérivés de couvertureDettes envers les Etablissements de crédit et assimilés 12 647 116 13 284 784Dettes envers la clientèle 113 449 746 122 496 072Titres de créances émis 4 587 442 8 501 072Ecart de réévaluation passif des portefeuilles couverts en tauxPassif d'impôt courant 375 331 171 994Passid d'impôt différé 935 380 1 069 008Comptes de régularisation et autres passifs 5 719 501 8 236 571Dettes liées aux actifs non courants destinés à être cédésProvisions techniques des contrats d'assuranceProvisions pour risques et charges 325 453 300 492Subventions, fonds publics affectés et fonds spéciaux de garantieDettes subordonnés 4 155 748 5 119 822Capital et réserves liées 3 300 401 4 210 239Réserves consolidées 3 626 137 4 205 608-Part du groupe 1 524 790 1 539 126-Part des minoritaires 2 101 347 2 666 482Gains ou pertes latents ou différés PDG -98 699 4 935Gains ou pertes latents ou différés, part minoritaires -14 979Résultat net de l'exercice 1 437 009 819 651-Part du groupe 830 442 384 421-Part des minoritaires 606 567 435 230TOTAL PASSIF 150 460 845 168 405 269

Page 104: Le secteur bancaire au maroc

103 Secteur bancaire

ACTIF IFRS 31/12/2008 31/12/2009

Intérêts et produits assimilés 9 206 758 9 870 994Intérêts et charges assimilés 5 081 832 5 613 890MARGE D'INTERET 4 124 926 4 257 104Commissions perçues 1 279 540 1 397 247Commissions servies 129 230 175 333MARGE SUR COMMISSIONS 1 150 310 1 221 914Gains ou pertes nets sur instruments financiers à la juste valeur par résultat 477 446 743 968Gains ou pertes nets sur actifs financiers disponibles à la vente 25 335 -9 015RESULTAT DES ACTIVITES DE MARCHE 502 781 734 953Produit des autres activités 419 443 506 266Charges des autres activités 179 000 306 284PRODUIT NET BANCAIRE 6 018 460 6 413 953Charges générales d'exploitation 3 569 552 3 758 012Dotations aux amortissements et aux dépréciations des immobilisations incorporelles et corporelles 331 554 429 526RESULTAT BRUT D'EXPLOITATION 2 117 354 2 226 415Coût du risque 88 996 1 133 960RESULTAT D'EXPLOITATION 2 028 358 1 092 455Quote-part du résultat net des entreprises mises en équivalence 32 771 16 514Gains ou pertes nets sur autres actifs 48 777 53 733Variations de valeurs des écarts d'acquisitionRESULTAT AVANT IMPOTS 2 109 906 1 162 702Impôt sur les bénéfices 672 897 342 651RESULTAT NET 1 437 009 820 051Résultat hors groupe 606 567 435 230RESULTAT NET PART DU GROUPE 830 442 384 821

Compte de produits et charges IFRS (en milliers de Dh)

Page 105: Le secteur bancaire au maroc

104Secteur bancaire

Banque Centrale Populaire

Bilan IFRS ( en milliers de dh)

ACTIF IFRS 31/12/2008 31/12/2009

Valeurs en caisse, Banques Centrales, Trésor public, Service des chèques postaux 16 552 970 8 551 030Actifs financiers à la juste valeur par résultat 26 462 35 854Instruments dérivés de couvertureActifs financiers disponibles à la vente 7 344 032 15 228 405Prêts et créances sur les Etablissements de crédit et assimilés 20 209 620 24 851 953Prêts et créances sur la clientèle 20 815 265 39 191 689Ecart de réévaluation actif des portefeuilles couverts en tauxPlacements détenus jusqu'à leur échéance 26 094 816 21 618 374Actifs d'impôts exigibles 168 781 555 005Actifs d'impôts différés 147 339 171 487Comptes de régularisation et autres actifs 1 205 881 1 243 807Actifs non courants destinées à êtres cédésParticipations dans des entreprises mises en équivalence 106 580 17 235Immeubles de placementImmobilisations corporelles 1 892 454 3 018 877Immobilisations incorporelles 67 334 242 708Ecarts d'acquisition 477 488TOTAL ACTIF IFRS 94 631 534 115 203 912

PASSIF IFRS 31/12/08 31/12/09

Banques centrales, Trésor public, Service des chèques postaux 22 25 877Passifs financiers à la juste valeur par résultatInstruments dérivés de couvertureDettes envers les Etablissements de crédit et assimilés 66 867 608 77 337 502Dettes envers la clientèle 16 276 393 20 288 256Dettes représentées par un titreTitres de créances émis 188 096Ecart de réévaluation passif des portefeuilles couverts en tauxPassif d'impôt courant 200 530 382 932Passid d'impôt différé 409 924 495 382Comptes de régularisation et autres passifs 1 404 528 1 812 820Dettes liées aux actifs non courants destinés à être cédésProvisions techniques des contrats d'assurance 154 362 161 965Provisions pour risques et charges 388 798 381 185Subventions, fonds publics affectés et fonds spéciaux de garantie 2 255 572 2 916 077Dettes subordonnés 1 544 840Capital et réserves liées 4 149 715 5 399 103Réserves consolidées 1 563 994 2 865 727-Part du groupe 1 375 641 1 429 141-Part des minoritaires 188 353 1 436 586Gains ou pertes latents ou différés 102 983 260 782Résultat net de l'exercice 857 105 1 133 368-Part du groupe 825 987 1 064 688-Part des minoritaires 31 118 68 680TOTAL PASSIF IFRS 94 631 534 115 203 912

Page 106: Le secteur bancaire au maroc

105 Secteur bancaire

Compte de produits et charges IFRS (en milliers de Dh)

ACTIF IFRS 31/12/2008 31/12/2009

Intérêts et produits assimilés 3 933 981 5 423 373Intérêts et charges assimilés 2 973 214 3 985 377MARGE D'INTERET 960 767 1 437 996Commissions perçues 303 380 384 461Commissions servies 4 963 4 504MARGE SUR COMMISSIONS 298 417 379 957Gains ou pertes nets sur instruments financiers à la juste valeur par résultat 61 685 207 737Gains ou pertes nets sur actifs financiers disponibles à la vente 357 203 444 178RESULTAT DES ACTIVITES DE MARCHE 418 888 651 915Produit des autres activités 240 392 353 160Charges des autres activités 160 891 150 829PRODUIT NET BANCAIRE 1 757 573 2 672 199Charges générales d'exploitation 362 712 648 384Dotations aux amortissements et aux dépréciations des immobilisations incorporelles et corporelles 126 900 157 534RESULTAT BRUT D'EXPLOITATION 1 267 961 1 866 281Coût du risque 47 799 296 820RESULTAT D'EXPLOITATION 1 220 162 1 569 461Quote-part du résultat net des entreprises mises en équivalence 23 233 -419Gains ou pertes nets sur autres actifs 28 786 -7 903Variations de valeurs des écarts d'acquisition 0RESULTAT AVANT IMPOTS 1 272 181 1 561 139Impôt sur les bénéfices 415 075 427 771RESULTAT NET 857 106 1 133 368Résultat hors groupe 31 118 68 680RESULTAT NET PART DU GROUPE 825 988 1 064 688Résultat par action (en adh) 133,8 16,2Résultat dilué par action (en dh) 133,8 16,2

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Adéquation des objectifsLa Direction Analyse et Recherche ne produit pas des notes de recherche à la demande. Ses publications ont été préparées abstraction faite des circonstances financières individuelles et des objectifs des person-nes qui les reçoivent.

Les instruments et les stratégies traitées pourraient ne pas convenir à l’ensemble des investisseurs. Pour cette raison, reposer une décision d’investissement uniquement sur ces opinions pourrait ne pas mener vers les résultats escomptés.

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