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EHESS Le Silence des moines. Les trappistes au XIXe siècle; France, Algérie, Syrie by Bernard Delpal Review by: Jean Séguy Archives de sciences sociales des religions, 43e Année, No. 104 (Oct. - Dec., 1998), pp. 81-83 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30114789 . Accessed: 10/06/2014 18:27 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.78.109.156 on Tue, 10 Jun 2014 18:27:50 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Le Silence des moines. Les trappistes au XIXe siècle; France, Algérie, Syrieby Bernard Delpal

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Le Silence des moines. Les trappistes au XIXe siècle; France, Algérie, Syrie by Bernard DelpalReview by: Jean SéguyArchives de sciences sociales des religions, 43e Année, No. 104 (Oct. - Dec., 1998), pp. 81-83Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30114789 .

Accessed: 10/06/2014 18:27

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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

dividus, d'un sens global .

leur vie, ce qui les rend humainement intol6rables. Les NMR se- raient une des formes de la protestation in- 6vitable contre cette dualit6 moderne. Il s'agit, selon Hunter, d'une impulsion d6modernisa- trice a instinctive, dont l'une des expressions a 6td le mouvement de la contreculture des an-

nres 1960. La protestation peut prendre un caractbre absolutiste et totalisant: la vie pri- v6e de l'individu est alors entibrement reprise en main dans des communaut6s totalitaristes rejetant la sphere publique. Sans aller neces- sairement jusque 1l, les NMR rdpondent i la rationalit6 froide et calculatrice de la sphire publique, par un renforcement et une mise en avant de l'6motion, de la spontandit6, et de l'expdrience subjective. Ils redonnent un sens global au monde, ce dont la modernit6 serait, par definition mime, incapable. R6agissant i

ses failles, les NMR seraient done une sortie de la modernit6.

La thdorie de la privation de Charles Y. Glock classe les groupes en fonction d'une reaction i un type de manque rencontr6 par les individus dans nos soci6t6s modernes, dis lors qu'ils se sentent ddsavantag6s par rapport t

d'autres individus, groupes, ou critbres stan- dards. La privation peut &tre d'ordre 6conomi- que, social, ou organique, cas dans lesquels l'individu ne correspond pas i la norme sociale institu6e (ce que l'on peut associer t une rdac- tion t la sphere publique d6crite par Hunter). Elle peut etre 6galement 6thique, ou psychique, cas o6 l'individu ne se sent pas i la hauteur de ses propres standards (reaction i la sphbre privde). Tenant compte des raisons de l'avene- ment de ces nouveaux groupes, Roy Wallis en conclut justement que la typologie w6b6ro- troeltschienne distinguant l'Eglise de la secte a perdu sa pertinence. II la remplace par une autre typologie, tripartite, qui diff6rencie les NMR en fonction de leur rapport au monde: ils peuvent 1'<< attester >> - dans ce cas ils ne considbrent pas la socidt6 intrinsbquement mauvaise et se d6veloppent en son sein; le contester et le rejeter- dans ce cas ils con- damnent entibrement la socidtd et s'en isolent; ou bien encore s'en accommoder, et opdrer alors une distinction particulibre entre le spi- rituel et le mondain.

Quelques articles s'attachent i comprendre la violence de certains groupes. Les systhmes de croyance apocalyptiques, d6crits par Thomas Robbins et Dick Anthony, appartiennent sans aucun doute au type contestataire de Wallis. Les visions mill6naristes de la fin des temps sont, constatent ces auteurs, caract6ristiques des sectes religieuses violentes: elles antici- pent souvent le climat de violence qui pr~vau-

dra pour les derniers jours. Mais en plus de ce facteur endogine, il existe 6galement des facteurs exoghnes de persecution qui peuvent renforcer l'isolement et I'extr~misme de ces groupes : la communaut6 apocalyptique, expli- quent-ils, 6volue dans une dynamique de ten- sion avec l'ordre politique extdrieur. L'autorit6 charismatique du fondateur, quand elle est ab- solue, est un autre des facteurs pouvant con- duire h la derive potentielle du groupe.

Une dernibre s6rie d'articles s'interroge sur les raisons de l'entr6e dans une secte et sur la fagon dont on y est transform6, voire, selon Ronald Enroth, manipul6 et <<brainwash6 >. John Lofland et Rodney Stark ddcomposent ainsi les 6tapes de la conversion dans un groupe mill6nariste corden install6 aux Etats- Unis. Ils constatent tout d'abord la pr6sence d'une <<privation>> (selon le sens que C.Y. Glock lui donne), et la perspective de r6solu- tion de cette privation qu'offre le groupe. Ils montrent 6galement l'importance des liens af- fectifs dans la conversion. Enfin, ils posent une distinction particulibrement intdressante et op6- rationnelle entre a the verbal conversion >, con- version superficielle de l'adepte, et a the total convert >, qu'un adepte peut devenir en cas d' <<interaction intensive a avec les autres mem- bres du groupe. Il existerait ainsi un mode d'adh6sion i deux vitesses, capable, semble-t- il, d'expliquer les t6moignages trbs diff6rents que le chercheur peut recueillir dans un mime groupe. Dans le mime ordre de distinction, Saul Levine s'interroge sur les raisons qui poussent un individu & s'engager dans un groupe extrdmiste: n'importe qui n'y entre pas. Seuls les a radical departers ~> font cette d6marche, provoquie par la nature trop 6touf- fante des relations du futur converti, souvent un tout jeune adulte, avec sa famille.

Le traitement des sectes et NMR dans ce li- vre est suffisamment diversifi6 pour donner en- vie de s'y attarder. Parce que les avis sont multiples, on pourrait discuter sur chacun d'en- tre eux. C'est de lb que l'ouvrage tire toute sa richesse.

Nathalie Luca.

104.20 DELPAL (Bernard).

Le Silence des moines. Les trappistes au XIXe sibcle; France, Algdrie, Syrie. Paris, Beauchesne, 1998, VIII-612 p.

Cet ouvrage, 6crit par un professeur de l'Universit6 Jean Monnet (Lyon) est issu d'une these de doctorat Es Lettres (Etat) soutenue en 1994, h Paris IV-Sorbonne. Nos collbgues C1.

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

Langlois et J.-M. Mayeur en avaient assur6 la direction conjointement.

R6duit de fagon sensible par rapport i l'ori- ginal pr6sent6 i soutenance, ce Silence des moines n'en reste pas moins d'une grande ri- chesse et nouveaut6 d'information historique, et de pr6cision 6rudite. N'6tant pas historien du monachisme en g6neral, et encore moins de la Trappe, le pr6sent recenseur se contentera d'6voquer ici quelques-uns des aspects qui lui sont plus familiers dans ce travail.

On a 6t6 frapp6, en premier lieu, par la ma- nibre dont l'auteur a su poser les limites de son objet: d'une part, et par rapport A l'ordre de Citeaux, c'est une observance particulibre qui se trouve retenue: la Trappe en l'occur- rence; d'autre part, Aiguebelle (Dr~me) et sa filiation sont au centre de l'attention du cher- cheur. Or, cette double <r6duction ne con- traint pas A la monographie r6gionalisante; B. D. en fait, au contraire l'occasion d'une dA- marche comparative: entre des monastires de la mouvance d'Aiguebelle, entre ces maisons et toutes celles qui se r6clament de la Trappe, entre toutes les fondations et les observances diverses qui font I'ordre de Citeaux. Enfin, en se fixant sur Aiguebelle et ses maisons-filles (la filiation d'Aiguebelle), I'A. se r6fire A un des points forts de la restauration monastique du XIXe sidcle; il s'ouvre ainsi la possibilit6 d'explorer deux aspects originaux de l'expan- sion trappiste en ce mime sibcle : le sous-titre le signale, Aiguebelle fonde en effet alors en Alg6rie et en Syrie; sur la frontibre de l'ex- pansion coloniale frangaise, c'est l'islam que les fils de S. Bernard, de Ranc6 et de Lestrange rencontrent.

Autre frontibre, celle des sexes: en choisis- sant Aiguebelle comme point d'ancrage, I'A. du Silence des moines se met A m~me d'6tudier et de pr6senter une fondation f6minine (une sur les six maisons formant alors la filiation d'Ai- guebelle), le monastbre de Maubec (Dr6me). Du mime coup, il se trouve amenA A 6voquer le problbme de l'organisation de l'ordre cister- cien tout entier et des rapports qu'hommes et femmes y entretiennent; si ceux-ci vivent et travaillent en maisons s6par6es, il n'existe en effet - canoniquement - qu'un seul ordre de Citeaux. Le problbme ici n'est done pas - uni- quement - celui, ou ceux, d'un < catholicisme au f6minin>> (cf. la thbse de C1. Langlois, Arch. 63, pp. 85-114), mais bien celui du pou- voir et de sa rdpartition entre les sexes A Ci- teaux et A la Trappe. L'A. en traite avec pertinence.

Enfin, le choix de la Trappe comme obser- vance 6tudide - plut~t que de Citeaux dans son

ensemble - permet de faire porter l'Aclairage de la recherche sur l'existence et la consistance d'un ph6nomi~ne essentiellement - quoique non exclusivement - frangais: le <trappisme , dans la nomenclature de B. D. Il s'agit en l'oc- currence de cerner un moment trbs particulier, et pas du tout n6cessaire, de la vie d'un ordre religieux: celui oui une reforme rigoriste - ici celle de la Trappe - maximalise ses perspec- tives et ses pratiques dans l'Apreuve de la per- s6cution (la Ra6volution franaise) et de l'exil (en Suisse d'abord). Ce processus permettra la survie de l'observance trappiste; l'int~rit du cas tient en partie dans le fait que le minme sidcle - l'affaire du trappisme na"it d~s 1791 avec le d6part de dom de Lestrange et de vingt- quatre de ses confreres vers la Valsainte, autour de Fribourg en Suisse - verra le ph6nomhne en question r6ussir et se transformer (dans le cours mamne du XIXe si~cle) jusqu'A r6int6grer I'unit6 - jamais tout A fait rompue - de l'ordre de Citeaux.

Les aspects sectaires du trappisme (au sens oii Weber et Troeltsch parlent de asectes >) n'ont pas 6chapp6 A l'A. de l'ouvrage. Il faut se louer qu'il en ait relev6 quelques-uns: na- ture volontaire du groupement, s6paration forte d'avec le monde, m6fiance vis-A-vis de lI'tat et de la culture, etc. On aurait aim6 que la chose fft faite plus syst6matiquement, et quel- que part que I'A. expose ce qu'il en est, selon Troeltsch en particulier, du type-secte. La plau- sibilit6 serait apparue avec plus de relief, dbs lors, d'une analyse de la Trappe en terme de Ssecte >.

B. D. a su 6galement, avec plus de succis peut-Atre que dans le cas pr6c6dent, recourir au concept d'utopie - tel que le pr6sent recen- seur l'a construit dans tels de ses travaux - s'agissant de d6crire et de comprendre certains aspects de l'iddologie et de la pratique trap- pistes : on a 6t6 int6ress6 - entre autres exem- ples possibles - par l'analyse faite du rapport de la Trappe aux Phres du d6sert lus en pers- pective asc6tique; I'A. convainc lorsqu'il y voit une des r6f6rences utopiques les plus ca- ract6ristiques de la Trappe. Par ailleurs cepen- dant on regrette que - dans un dossier oi le matdriau abondait sous ce rapport - I'A. n'ait pas plus longuement analys6 l'ascese trappiste en termes w6b6riens c'est-A-dire comme cri- tique de l'homme religieux moyen et comme mise en cause du pouvoir tant 6tatique qu'ec- cl6siastique. Le thbme est n6anmoins pr6sent dans l'ouvrage.

On a relev6 l'int6r~t soutenu accord6 ici A la fondation alg6rienne : < Staoul61i, grande uto- pie chr6tienne en terre d'islam >>. Tout ce qui est dit de ce cas d'une part, et de la < deuxibme

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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

Eglise d'Afrique > par ailleurs en termes d'uto- pie (et dans la comparaison avec d'autres uto- pies en mimes lieux et temps) nous a paru tri~s bienvenu.

Sur un point encore, I'utilisation faite du concept d'utopie nous a paru extr~mement f6- conde : c'est lorsque, dans la conclusion gene- rale, I'A. qualifie les diverses phases de l'utopie trappiste pratiqu6e par les fonctions qu'elle remplit selon les moments et les lieux. L'analyse montre bien qu'il n'existe pas de nd- cessit6 i la succession chronologique de ces fonctions. De mime B. D. souligne que les di- verses transformations de l'utopie dans l'his- toire - peu importe par qui ou quoi elles sont provoqudes - ne mbnent pas ndcessairement celle-ci i sa dilution et i son 6ventuelle dis- parition. On rejoint ici les problames du cha- risme.

Nous devons encore signaler l'importance accordde aux problbmes 6conomiques, au tra- vail, a la vie quotidienne collective et indivi- duelle des moines et moniales. L'A. r6alise assez bien, selon nous, son propos de ddpart: 6crire un essai d'histoire monastique autour de 1'c< homme de la stalle >>, du << moine lambda >> en quelque sorte, dans sa vie ordinaire. De ce point de vue, on notera que l'ouvrage prdsente toujours les problames de la vie spirituelle en rapport avec ceux de la vie quotidienne des monastbres et de leurs diverses populations. Ceci apparait de fagon particuliibrement visible dans la dernibre partie de l'ouvrage, < Ascise, compromis, spiritualit6 >. N'y voit-on pas la spiritualit6 de la Trappe s'y transformer nota- blement (en fin de XIXe sibcle et ddbut de XXe sidcle) sous l'influence de coordonndes profa- nes varides : 6conomiques, politiques, culturel- les (les <changements de mentalit6> entre autres); devant aussi certaines exigences de l'Etat et de l'Eglise, de la ddmographie des monastbres, etc. Mais la relative autonomie des ph6nomines religieux ne s'en manifeste pas moins l encore : non seulement la spiritualit6 qu'illustrent Dom Vital Lehodey, Dom Chau- tard et quelques autres plonge ses racines dans un renouveau bernardin int6ressant; elle se r&- fbre de plus aux carmes espagnols du XVIe sib- cle, j tels jdsuites du XVIIe sibcle, a Francois de Sales et i quelques autres sources non monastiques. De fagon remarquable, le rdveil spirituel qui passe au m~me moment ou plus tard - hors des cloitres - par Huysmans, le Pbre de Foucauld, Bloy, Claudel, et jusqu'i Massignon se rdclame aussi - a des titres di- vers - de ce moment trappiste. Le Silence des moines trouve 6cho. Pour autant les problbmes affectant a la mame 6poque la vie monastique,

celle des religieux, et la vie spirituelle en mi- lieu catholique ne s'en trouvent pas r6solus.

Jean S6guy.

104.21 EL KENZ (David).

Les Bfichers du roi. La culture protestante des martyrs (1523-1572). Seyssel, Champ Val- lon, 1997, 276 p. (bibliogr., tablx., graphiques, illustr., cartes, index) (coll. << Epoques >>).

Le culte du a martyr>> est moins que celui des Saints > l'objet d'une suspicion de prin- cipe dans le protestantisme, mais son exalta- tion ne va pas pour autant de soi. L'analyse de la construction du a martyr>> protestant et de la <r6ception > du martyre avant les mas- sacres de la d6cennie 1560 aboutissant I ceux de 1572, qui ont chang6 la perception du pro- blame, est l'objet de ce beau livre bien cons- truit et qui frappe par la subtilit6 de ses analyses s6mantiques, sans que l'approche s6- rielle soit pour autant n6glig6e. Au langage ri- chement elabor6 du supplice manifestant hautement l'autorit6 de l'Etat et corrobor6 par le temoignage individuel qui par le sacrifice meme proclame le caractere sacr6 de la cause protestante dans une perspective 16galiste, les massacres ont substitue la victimisation collec- tive. Le glissement d'une manifestation person- nelle de la foi protestante vers l'identification d'int6rets de groupes d6sormais engag6s sur la voie du confessionnalisme conduit en meme temps a la division irrdparable de la commu- naute nationale et a la disparition de la figure du a martyr >>.

L'argumentaire se ddveloppe en trois temps. L'auteur montre d'abord comment, d'un objet de sollicitude ypour le roi telle qu'elle l'avait 6t6 au Moyen Age chrdtien, I'extermination des h6r6tiques est devenue une ndcessit6 inscrite dans la construction de l'Etat absolutiste, vi- sant ~ inculquer une pddagogie de l'ob6issance. Dans cette perspective, le supplice du feu prend une valeur symbolique : sa mise en schne rituelle, toujours subtilement conque, sert marquer, ai confirmer et i exalter le pouvoir royal. Pour que le supplice parle de la foi, il faut cependant plus que la violence royale. L'A. cherche la 16gitimation th6ologique du sa- crifice dans les 6crits de Calvin lui-mdme, qu'il analyse finement, attentif d l'6volution de sa pens6e en dialogue avec les dv6nements. Re- fusant autant les saints ancien style que les ni- coddmites qui se soustraient a la pers6cution, Calvin construit une apprdciation nuanc6e du martyre pour la foi qui, sans renier le devoir d'ob6issance au prince, proclame aussi bien la

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