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Flash-Back : la Bibliothèque Interuniver- sitaire (BIU) est depuis 2010 délocalisée à la Bibliothèque Sainte-Barbe (BSB). Ou plutôt, soyons précis, une partie seulement. L'autre repose et reposera définitivement au Centre Technique du Livre de l'Enseignement Supérieur qui se situe à Marne-la-Vallée. Ce démembrement est dû au nombreux travaux qui ont investi notre chère Sorbonne depuis 2010. Mais, tout cela n'est pas une nou- veauté ! Qu'en est-il concrètement aujourd'hui ? Il avait été annoncé au début de l'année 2012 que la BIU ferait son grand retour en Sorbonne. Cependant, aucune date précise n'avait été proclamée. Aujourd'hui, nous en savons un peu plus concernant les périodes de la réinstallation tant attendue. Elle devrait quitter la BSB le 18 mars 2013. Ce réemmé- nagement devrait durer sept mois. Eh oui, vous avez bel et bien lu : sept mois sont nécessaires pour la renaissance de notre bibliothèque ! Ses portes ne rouvriraient donc que partiellement, en octobre 2013, au sein de la Sorbonne. De plus, les prêts ne seront plus possibles dès décembre 2012 et les communications cesseront dès mars 2013. L'accès à ces précieux livres est donc scandaleusement suspendu. Seuls les usuels en accès libre seront toujours consultables sur place. DING, DING… DING ! Quel étrange bruit que celui du tocsin qui résonne dans nos oreilles ! Que vont devenir les mémoires de nos chers étudiants en Master ! À notre grande surprise, la direction de la bibliothèque n’a aucune solution à nous apporter et semble mépriser totalement ce gros embarras. Évidemment, il est très diffi- cile pour tout étudiant de boucler son mémoire trois mois avant sa soutenance, voire six mois avant pour ceux qui soutien- nent en septembre, et pourtant c’est ce qui semble se profiler ! Alors, quel dénouement pour cet épisode de la coriace BIU ? Comme lors du premier déménagement, il est nécessaire de trouver des alternatives. Dans un premier temps, les bibliothèques d'UFR seraient une solution envisageable. Mais un problème survient encore. Ces bibliothèques ont vu leur bud- get diminuer et sont donc forcées à réduire leurs horaires. Ceux-ci sont devenus assez contraignants pour les étudiants ayant un emploi. Certaines de ces biblio- thèques sont même impossibles d’accès depuis que les travaux ont commencé : c’est le cas pour celle de l’UFR de Latin. Dans un second temps, les bibliothèques spécialisées telles que la BHR (Bibliothèque d'Histoire des Religions), la bibliothèque de l'IEA (Institut d'Études Augustiniennes), ou encore celle de Serpente sont aussi des alternatives concevables. Leur seul petit bémol ? Le prêt n’est pas toujours autorisé. Ainsi, les élus de l'AGEPS luttent, tant bien que mal, pour trouver des solutions concrètes à ce problème, afin que les étu- diants en Master puissent finir sereinement leur mémoire. Une possibilité consisterait dans l’obtention automatique de l'accrédita- tion permettant d'accéder aux salles de recherche de la BNF (Bibliothèque Nationale de France). Cette accréditation n’est pour l'instant acquise qu’après un entretien et une procédure assez contraignants. Ce projet, qui, soit dit en passant, faciliterait la vie à bien des étudiants, est encore à l'état embryonnaire, mais s'il se concrétise, vous pouvez vous assurer que l’AGEPS sera la pre- mière à vous en tenir informés ! Nadia SILEM Éditorial VOYAGE EN TERRE INCONNUE ? La Présidence avec un grand P comme « pouvoir » a toujours fait l’objet d’enjeux particuliers quand ce n’est de taille. Poste brigué par des têtes bien sûres de leur valeur, par des hommes certains de leur unicité, par ceux ou celles qui, plus que le savoir, se pensent indispensa- bles. Il y a quelque chose de l’ego à vouloir se placer au sommet d’un système pyramidal. La preuve en est des battages médiatiques qui parsèment les élections de pré- sidents de partis, de présidents de régions, de pays, de la terre… tous ces zouaves se tirent dans les pattes, ces politi- ciens certains de leur valeur plutôt que de leurs valeurs, ces hommes capables du pire à défaut du meilleur, lorsqu’il s’agit de ramener la couverture à soi. À quel moment ont-ils oublié les sens des mots devoir, représentation, abnégation ? À quel moment ont-ils perdu les idéaux qui les ont élevés au profit d’un fauteuil chaud et confortable ? À quel moment l’enjeu de pouvoir est-il devenu plus puissant que celui de faire ? Mais si les hommes ont accro- ché tant de jouissance à l’idée de gouverner, ne nous le cachons pas : nous avons notre part de responsabilité. Nous nous sommes reposés sur l’idée d’élection, sur la participation sporadique d’un bulletin dans l’urne comme expression aboutie de la démo- cratie. Nous nous sommes égarés aveuglément dans « l’expertise » du politique. Nous avons oublié, nous aussi, les sens des mots participation et investissement personnel. Il est grand temps que nous réapprenions à écouter plutôt qu’entendre, à faire plutôt que dire, à participer plutôt que regarder. Et à rêver plutôt que se résigner. Marie-Marine AKERMANN, présidente de l’AGEPS Lorsqu’on parle du budget des universités, on peut rapidement se noyer, non seulement dans les chif- fres, mais aussi dans la complexité des mesures, des mécanismes de vote, ou encore dans les subtilités politiques et idéologiques qui en sont à la base. Nous ne citerons ici que quelques chiffres afin de don- ner à tous une vision d’ensemble. Le budget global de l’État pour 2012, d’une somme de 366 mil- liards d’euros, comprend celui de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur, soit 44,4 milliards, et le budget alloué au seul fonctionne- ment des universités : 9,6 milliards. Mais l’utilisation de ces sommes colossales, pas toujours vertueuse, a mené à la mise sous tutelle de pas moins de 8 universités par leur rectorat cette année, à cause d’un déficit trop important, comme prévu par la LRU (loi Libertés et Responsabilités des Universités). Pour la même raison, l'université d'Angers est entrée en grève début octobre. La loi LRU, mise en place depuis 2007, contre laquelle un des plus vastes mouvements universitaires s’était levé, des présidents d’uni- versité aux étudiants, a mis en place de nombreux nouveaux mécanismes, tels que les Equipex et autres, mais aussi les PRES (Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur), ou encore le transfert du coût de la masse salariale du budget du ministère au budget des universi- tés. La forme actuelle de la loi enclenche un processus de mar- chandisation du savoir, comme si l’université pouvait être un produit comme un autre, avec une obliga- tion de rentabilité, une obligation de recherche de financements publics ou privés. Et les perspectives ne vont pas en s’améliorant, bien que Paris- Sorbonne soit une des rares univer- sité dont le budget reste plus ou moins à l’équilibre, malgré les importantes réductions budgé- taires, de 10 à 25%, subies par les UFR de-puis la rentrée. Ces baisses ne sont pas sans conséquences. On peut citer l’aug- mentation du nombre d’étudiants par TD, la diminution des moyens alloués à la vie étudiante, etc. Lorsque l’argent public viendra à manquer, l’argent privé devra pren- dre le relai… C’est l’idée qui trotte dans la tête de certains politiques, de même qu’augmenter les frais d’inscription ne serait pas la fin du monde, puisque les aides sociales viendront compenser ! Il est bien connu que les étudiants n’ont pas de frais annexes ! Bref, tout est fait pour nous rappeler les augmenta- tions massives de frais de scolarité dans les universités québécoises pas plus tard que l’année dernière ! Autre exemple d’augmentation des tarifs, le restau U : cette année l’augmentation est de seulement 1,7%, mais quand on sait que ce tarif-là a augmenté de 22% depuis 2002, la pilule passe alors bien plus difficilement ! C’est dans ce cadre qu’une manifestation européenne a eu lieu le 14 novembre contre l’austérité. L’AGEPS y était présente au sein de la nouvelle fédération syndicale nationale, l’OSE (Offensive Syndicale Étudiante), pour s’élever contre l’austérité dans les budgets des universités. Il est grand temps que l’université, au lieu d’être conçue comme une marchandise rentable, redevienne la source d’une formation intellectuelle d’en- vergure, le cadre d’une recherche avancée, bref, une institution de formation plutôt qu’une entreprise. Étudiants, mobilisez-vous ! Eugène SANDOZ La phrase du mois Les présidents d'Université, dans le Figaro.fr du 16/11: « l’augmentation des droits d’inscription apparaîtrait bientôt comme la seule solution » . Ils précisent ne pas vouloir en arriver là, mais sont clairs sur un point : c'est le résultat de la loi LRU. Décidément, même quand ils ne sont plus au pouvoir, Sarkozy et Pécresse trouvent encore le moyen de mettre les étudiants dans la panade... moins de livres, moins d’argent, ... et le PQ ? Fac a la diete, etudiants a la quete Le bulletin sans concession de l’AGEPS, le syndicat indépendant de l’université Paris-Sorbonne, Déc 2012/Janv 2013, numéro 36 Hiver 2012-2013 Mystérieuse disparition POUR MEMOIRE : PLUS DE BU ! budget des universites marche ou creve Association Générale des Étudiants de Paris-Sorbonne 01 40 46 32 27 www.ageps.org [email protected]

Le Sorbonnard Déchaîné n°36 (dec/jan 2012-2013)

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Page 1: Le Sorbonnard Déchaîné n°36 (dec/jan 2012-2013)

Flash-Back : la Bibliothèque Interuniver-sitaire (BIU) est depuis 2010 délocalisée à laBibliothèque Sainte-Barbe (BSB). Ou plutôt,soyons précis, une partie seulement. L'autrerepose et reposera définitivement au CentreTechnique du Livre de l'EnseignementSupérieur qui se situe à Marne-la-Vallée. Cedémembrement est dû au nombreux travauxqui ont investi notre chère Sorbonne depuis2010. Mais, tout cela n'est pas une nou-veauté !

Qu'en est-il concrètement aujourd'hui ? Ilavait été annoncé au début de l'année 2012que la BIU ferait son grand retour enSorbonne. Cependant, aucune date précisen'avait été proclamée. Aujourd'hui, nous ensavons un peu plus concernant les périodesde la réinstallation tant attendue. Elle devraitquitter la BSB le 18 mars 2013. Ce réemmé-nagement devrait durer sept mois. Eh oui,vous avez bel et bien lu : sept mois sontnécessaires pour la renaissance de notrebibliothèque ! Ses portes ne rouvriraientdonc que partiellement, en octobre 2013, ausein de la Sorbonne. De plus, les prêts neseront plus possibles dès décembre 2012 etles communications cesseront dès mars2013. L'accès à ces précieux livres est doncscandaleusement suspendu. Seuls les usuelsen accès libre seront toujours consultablessur place.

DING, DING…DING ! Quelétrange bruit quecelui du tocsin qui

résonne dans nos oreilles ! Que vont devenirles mémoires de nos chers étudiants enMaster ! À notre grande surprise, la directionde la bibliothèque n’a aucune solution à nousapporter et semble mépriser totalement cegros embarras. Évidemment, il est très diffi-cile pour tout étudiant de boucler sonmémoire trois mois avant sa soutenance,voire six mois avant pour ceux qui soutien-nent en septembre, et pourtant c’est ce quisemble se profiler !

Alors, quel dénouement pour cet épisodede la coriace BIU ? Comme lors du premierdéménagement, il est nécessaire de trouverdes alternatives. Dans un premier temps, lesbibliothèques d'UFR seraient une solutionenvisageable. Mais un problème survientencore. Ces bibliothèques ont vu leur bud-get diminuer et sont donc forcéesà réduire leurs horaires. Ceux-cisont devenus assez contraignantspour les étudiants ayant unemploi. Certaines de ces biblio-thèques sont même impossiblesd’accès depuis que les travauxont commencé : c’est le cas pourcelle de l’UFR de Latin. Dans unsecond temps, les bibliothèquesspécialisées telles que la BHR(Bibliothèque d'Histoire desReligions), la bibliothèque de

l'IEA (Institut d'Études Augustiniennes), ouencore celle de Serpente sont aussi desalternatives concevables. Leur seul petitbémol ? Le prêt n’est pas toujours autorisé.

Ainsi, les élus de l'AGEPS luttent, tantbien que mal, pour trouver des solutionsconcrètes à ce problème, afin que les étu-diants en Master puissent finir sereinementleur mémoire. Une possibilité consisteraitdans l’obtention automatique de l'accrédita-tion permettant d'accéder aux salles derecherche de la BNF (Bibliothèque Nationalede France). Cette accréditation n’est pourl'instant acquise qu’après un entretien et uneprocédure assez contraignants. Ce projet,qui, soit dit en passant, faciliterait la vie àbien des étudiants, est encore à l'étatembryonnaire, mais s'il se concrétise, vouspouvez vous assurer que l’AGEPS sera la pre-mière à vous en tenir informés !

Nadia SILEM

ÉditorialVOYAGE EN TERRE INCONNUE ?La Présidence avec un grand Pcomme « pouvoir » a toujoursfait l’objet d’enjeux particuliersquand ce n’est de taille. Postebrigué par des têtes bien sûresde leur valeur, par des hommescertains de leur unicité, parceux ou celles qui, plus que lesavoir, se pensent indispensa-bles. Il y a quelque chose del’ego à vouloir se placer ausommet d’un système pyramidal. La preuve en estdes battages médiatiques quiparsèment les élections de pré-sidents de partis, de présidentsde régions, de pays, de laterre… tous ces zouaves setirent dans les pattes, ces politi-ciens certains de leur valeurplutôt que de leurs valeurs, ceshommes capables du pire àdéfaut du meilleur, lorsqu’ils’agit de ramener la couvertureà soi. À quel moment ont-ilsoublié les sens des mots devoir,représentation, abnégation ? Àquel moment ont-ils perdu lesidéaux qui les ont élevés auprofit d’un fauteuil chaud etconfortable ? À quel momentl’enjeu de pouvoir est-il devenu plus puissant que celuide faire ?Mais si les hommes ont accro-ché tant de jouissance à l’idéede gouverner, ne nous lecachons pas : nous avons notrepart de responsabilité. Nousnous sommes reposéssur l’idée d’élection, sur la participation sporadique d’unbulletin dans l’urne commeexpression aboutie de la démo-cratie. Nous nous sommes égarés aveuglément dans « l’expertise » du politique.Nous avons oublié, nous aussi,les sens des mots participationet investissement personnel.Il est grand temps que nousréapprenions à écouter plutôtqu’entendre, à faire plutôtque dire, à participer plutôt queregarder. Et à rêver plutôt quese résigner.

Marie-Marine AKERMANN,présidente de l’AGEPS

Lorsqu’on parle du budget desuniversités, on peut rapidement senoyer, non seulement dans les chif-fres, mais aussi dans la complexitédes mesures, des mécanismes devote, ou encore dans les subtilitéspolitiques et idéologiques qui ensont à la base. Nous ne citerons icique quelques chiffres afin de don-ner à tous une vision d’ensemble.

Le budget global de l’État pour2012, d’une somme de 366 mil-liards d’euros, comprend celui de laRecherche et de l’EnseignementSupérieur, soit 44,4 milliards, et lebudget alloué au seul fonctionne-ment des universités : 9,6 milliards.

Mais l’utilisation de ces sommescolossales, pas toujours vertueuse,a mené à la mise sous tutelle depas moins de 8 universités par leurrectorat cette année, à cause d’undéficit trop important, commeprévu par la LRU (loi Libertés etResponsabilités des Universités).Pour la même raison, l'universitéd'Angers est entrée en grève débutoctobre.

La loi LRU, mise en place depuis2007, contre laquelle un des plusvastes mouvements universitairess’était levé, des présidents d’uni-versité aux étudiants, a mis enplace de nombreux nouveauxmécanismes, tels que les Equipexet autres, mais aussi les PRES(Pôles de Recherche etd’Enseignement Supérieur), ouencore le transfert du coût de lamasse salariale du budget duministère au budget des universi-tés.

La forme actuelle de la loienclenche un processus de mar-chandisation du savoir, comme sil’université pouvait être un produitcomme un autre, avec une obliga-tion de rentabilité, une obligationde recherche de financementspublics ou privés.

Et les perspectives ne vont pasen s’améliorant, bien que Paris-Sorbonne soit une des rares univer-sité dont le budget reste plus oumoins à l’équilibre, malgré lesimportantes réductions budgé-

taires, de10 à 25%,subies parles UFRde-puis larentrée.Ces baisses ne sont pas sansconséquences. On peut citer l’aug-mentation du nombre d’étudiantspar TD, la diminution des moyensalloués à la vie étudiante, etc.Lorsque l’argent public viendra àmanquer, l’argent privé devra pren-dre le relai… C’est l’idée qui trottedans la tête de certains politiques,de même qu’augmenter les fraisd’inscription ne serait pas la fin dumonde, puisque les aides socialesviendront compenser ! Il est bienconnu que les étudiants n’ont pasde frais annexes ! Bref, tout est faitpour nous rappeler les augmenta-tions massives de frais de scolaritédans les universités québécoisespas plus tard que l’année dernière !

Autre exemple d’augmentationdes tarifs, le restau U : cette annéel’augmentation est de seulement

1,7%, mais quand on sait que cetarif-là a augmenté de 22% depuis2002, la pilule passe alors bien plusdifficilement !

C’est dans ce cadre qu’unemanifestation européenne a eu lieule 14 novembre contre l’austérité.L’AGEPS y était présente au sein dela nouvelle fédération syndicalenationale, l’OSE (OffensiveSyndicale Étudiante), pour s’élevercontre l’austérité dans les budgetsdes universités. Il est grand tempsque l’université, au lieu d’êtreconçue comme une marchandiserentable, redevienne la sourced’une formation intellectuelle d’en-vergure, le cadre d’une rechercheavancée, bref, une institution deformation plutôt qu’une entreprise.Étudiants, mobilisez-vous !

Eugène SANDOZ

La phrase du moisLes présidents d'Université, dans le Figaro.fr du 16/11: « l’augmentation desdroits d’inscription apparaîtrait bientôt comme la seule solution ». Ils précisentne pas vouloir en arriver là, mais sont clairs sur un point : c'est le résultat de la loiLRU. Décidément, même quand ils ne sont plus au pouvoir, Sarkozy et Pécressetrouvent encore le moyen de mettre les étudiants dans la panade...

moins de livres, moins d’argent, ... et le PQ ?

Fac a la diete, etudiants a la quete

Le bulletin sans concession de l’AGEPS, le syndicat indépendant de l’université Paris-Sorbonne, Déc 2012/Janv 2013, numéro 36Hiver 2012-2013

Mystérieuse disparition

POUR MEMOIRE : PLUS DE BU !

budget des universites

marche ou creve

Association Générale desÉtudiants de Paris-Sorbonne

01 40 46 32 [email protected]

Page 2: Le Sorbonnard Déchaîné n°36 (dec/jan 2012-2013)

Au fond ducouloirNous sommes tous d'accord, laréforme des concours de l'en-seignement de l'ère Sarkozy, oumastérisation, fut une vraiecatastrophe. Sachons-en doncgré à Vincent Peillon : cela vachanger ! « Encore ? » – voicipourtant le cri de lassitude quirésonne. Tombée en pleineannée universitaire, la soudaineréorganisation de la session2014 bouscule tous les repères.Comment préparer au pied levéles étudiants pour cette sessionimprévue ? À Paris-Sorbonne,c'est simple, les cours dédiésrelèvent du budget 2014, et lesplannings, d'ici à juin, sontpresque pleins. Sans compterque tout ceci n'est encore queprovisoire : nouveaux rebondis-sements – ou belle pagaille – enperspective !

Cette rentrée a été un véritablecasse-tête pour certains étu-diants boursiers. Ils n’ont reçule paiement de leur boursequ’au mois de novembre. LeCROUS n’a pas toujours été res-ponsable. Le service CROUS deParis-Sorbonne a eu quelquespetits ennuis et a pris beaucoupde retard dans la mise en paie-ment. La rentrée est toujourstrès tumultueuse et le calmesera revenu pour le mois dejanvier, nous assure-t-on. Toutcela ne facilite pas la vie desétudiants, qui n’ont pas tou-jours des parents pour les aider.Comment survenir à leursbesoins si le CROUS ne leurdonne pas le montant de leurbourse en temps et en heure ?

Étudiants, vous trouvez lesdémarches administratives tropcomplexes ? Réjouissez-vous,vous êtes européen (ou pas).Pour tous les autres, le parcoursest autrement plus sinueux :difficulté à s'intégrer, à obtenirun logement, une bourse, unvisa qu’il faut renouveler tousles ans… L'agence CampusFrance, héritage du précédentgouvernement censé faire lapromotion de notre enseigne-ment supérieur, compliqueencore la tâche : pour unesomme pas du tout modique,elle ne s'occupera presque pasde vous ou vous entravera, c'estselon. À tel point qu'il est plussimple pour les ambassades degérer directement leurs bourseset de travailler avec le CNOUS.Ah, la France, son vin, son fro-mage, son patrimoine, sonadministration…

Le PPP (Partenariat Public-Privé), vous connaissez ? Maissi ! Clignancourt, ses fissures,sa façade en lambeaux, sescourants d'air… À ce petit jeu du« toi aussi, construis ton univer-sité », nous ne sommes pas lesplus mal lotis : les étudiants deParis-Diderot ont étrenné lebâtiment Olympe de Gouges,construit par Vinci. Passons surles avis défavorables desexperts sur la sécurité incen-die... La plus vrande surprisevient de la solidité des sols :prévus pour des bureaux, les 5étages supérieurs ne pourraientsupporter le poids de groupesd'étudiants, cantonnés aux 3premiers. Rassurant pour unbâtiment qui se situe au-des-sus… des futures lignes de TGV.Nos plus sincères félicitationsaux constructeurs.

Pendant des années, la vie étudiante apeiné à s’affirmer dans le paysage de notreuniversité. L’absence d’information autour desmoyens qui s’offraient aux étudiants la main-tenait à l’écart du plus grand nombre.Toutefois, depuis quelques temps, et grâce àla volonté de personnels, d’associations, desyndicats et d’étudiants, une dynamique sefait sentir. Depuis cette rentrée, le Pôle de laVie Etudiante regroupe les services de l’aidefinancière et sociale de l’étudiant, de l’aideculturelle et du tutorat. Il intègre donc unvaste panel d’activités dans l’optique déclaréede mettre les étudiants « au cœur de la vieuniversitaire ». Tout neuf et donc en pleinrodage, ce Pôle est de fait actuellement dansune logique de développement de sa commu-nication auprès des principaux intéressés :nous, les étudiants.

Le volet le plus connu est sans doute l’aideaux projets culturels. Le Fonds de Solidarité etde Développement des Initiatives Étudiantes(FSDIE), auquel chaque étudiant cotise lorsde son inscription à l’université, apporte lessubventions nécessaires à la réalisation de cesderniers. Élément important, la commission

chargée dela répartirle fondsc o m p t edans sesrangs desétudiants,

élus ou représentants d’associations, auxcôtés des personnels du service culturel. Defait, tout étudiant de Paris-Sorbonne peut yprésenter son projet.

À cela s’ajoutent diverses activités cultu-relles et sportives organisées par l’université.Parmi les pratiques artistiques, on retrouve duthéâtre – pas moins de six ateliers –, des ate-liers d’écriture, de lecture, de chant. LeService Culturel y joue un rôle central, par lamise à disposition des locaux et du matérielnotamment. En outre, les étudiants peuventobtenir des places de spectacle à prix réduits,voire gratuites en échange d’une critique pourle service. Côté activité physique, le SUAPS deParis-Sorbonne nous permet, moyennant unecotisation de 35 euros, de profiter d’un largechoix d’activités sportives. Les étudiants peu-vent également participer aux compétitionsinter-universitaires.

Le Pôle agit aussi grandement dans ledomaine social. Là aussi, le FSDIE occupe uneplace incontournable dans l’organisation de lasolidarité étudiante. En effet, l’aide sociale yreprésente 35%, permettant de débloquerdes aides d’urgence aux étudiants confrontés

à des situations parfois dramatiques. Et ànouveau des élus étudiants siègent dans lacommission correspondante.

Il est aussi à noter une évolution impor-tante dans le suivi de la santé des étudiants,avec la création l’année dernière du ServiceInter-Universitaire de Médecine Préventive etde Promotion de la Santé (SIUMPPS). Trèsactif et réunissant divers associations et syn-dicats (dont l’AGEPS), le SIUMPPS mène descampagnes de sensibilisation. Ainsi, aurontlieu très prochainement un café-santé àClignancourt, une semaine des femmes àMalesherbes, et une journée de préventioncontre le Sida en Sorbonne. En outre,Clignancourt obtiendrait à la rentrée 2013 uncentre de soin. Enfin, l’université se soucie dela santé de ses étudiants !

Au regard de la situation antérieure, si lesstructures et les moyens existaient déjà, leuraccessibilité, leur communication et leur acti-vité auprès des étudiants a considérablementprogressé. Des projets de mise en place derelais du PôVE sur les différents sites de notreuniversité sont dans les cartons. Mais cequasi-renouveau autour de la question de lavie étudiante demande encore des efforts.Plus que jamais, la solidarité étudiante doitêtre soutenue. Et l’AGEPS y a sa part, commechacun de vous.

Grégory JOUBERT et Simon VACHERON

Les récentes élections du CROUS vousont sans doute rendu familière une antiqueproposition de l'UNEF (Union Nationale desÉtudiants de France), qui revient chaqueannée aussi sûrement que l'hiver aprèsl'automne : l'allocation d'autonomie.Antique, car leur première formulation decette idée remonte à... 1924 ! Mais l'anti-quité a parfois du bon.

L'allocation d'autonomie, qu'est-ce quec'est ? Dans son principe général, il s'agitd'une somme d'argent versée aux étu-diants par l'État pendant leur formation.Objectif : permettre à tout jeune, dequelque milieu social qu'il vienne, definancer ses études, assurer son indépen-dance vis-à-vis de ses parents, et fairereculer le salariat étudiant qui est biensouvent une contrainte plutôt qu'un choix.Mais sous quelles modalités précises ?

On a envisagé diverses formes pourcette allocation. L'UNEF propose de refon-dre toutes les aides sociales existantes(bourses, aides au logement et demi-partfiscale) pour verser chaque mois à chaqueétudiant une somme identique. Quant àSUD étudiant, il préconise un véritable

salaire social fi-nancé, à l'imagedes retraites, pardes cotisationssociales : uneproposition quis'accorde en toutpoint avec la

Charte de Grenoble, puisque cette derniè-re reconnaît l'étudiant comme un « jeunetravailleur intellectuel en formation ».

Si l'on y réfléchit bien, il est vrai qu'enFrance, notre système de solidarité socialepermet à toute personne qui n'est pas ensituation de travailler, que ce soit parcequ'elle est malade, parce qu'elle a perduson emploi ou parce qu'elle a atteint l'âgede la retraite, de continuer à toucher unrevenu de subsistance. Toute personne,sauf celle qui, encore en formation, attendson entrée sur le marché du travail. Lajeunesse, pour un État, est un investisse-ment d'avenir. Ne serait-il pas juste que lasolidarité s'étende jusqu'à elle ?

On nous traitera de doux rêveurs, sur-tout dans le contexte de la crise actuelle,où l'heure est plutôt aux économies qu'auxinvestissements publics ! Pourtant, pourverser 700 € par mois aux quelques 2 300000 étudiants que compte la France, il fau-drait environ 20 milliards d'euros par an,ce qui représente certes une somme, maisn'est en réalité qu'une goutte d'eau dansle budget annuel de la sécurité sociale,élevé à... plus de 365 milliards d'euros !

Un investissement est nécessaire, maispas si monumental et insurmontable qu'onvoudrait nous le faire croire. Où trouvercet argent, si la sécurité sociale elle-mêmene parvient plus à fonctionner en prélevantsur les revenus du travail ? Si la raisond'être de la création de richesses est biende profiter à la société, oserons-nous sug-gérer de prélever aussi sur le revenu ducapital ?...

Mais tout ne tient pas à des problèmesd'argent. Nous allons, dit-on, rendre lesjeunes paresseux, leur couper l'envie detravailler, ou encore instaurer de nouvellesinjustices : tout le monde n'a pas besoinde cette aide. C'est vrai ; aussi, plutôtqu'une somme identique pour tous, il noussemblerait intéressant de réfléchir à denouveaux critères d'attribution, plus justesque ceux des bourses actuelles. Toutd’abord, tenir compte du lieu de résidenceet de la hauteur des loyers. Ensuite, fon-der le calcul de l'aide sur la situation réellede l'étudiant, sur son revenu propre, ycompris les aides parentales. La défiscali-sation de ces dernières évitera que l’aidede l’État ne lui privilégiée et que lesfamilles se désengagent. Enfin, on pourraitencourager le salariat étudiant choisi – caril existe aussi ! – grâce à des avantagesfiscaux compensant la baisse du montantde l'allocation. Tout reste à imaginer...

Juliette HALLÉ

L'université française va mal : des profes-seurs ne sont pas remplacés, des cours sontsupprimés, etc. La primauté est donnée à larentabilité et non à la passion du savoir. Maisqu'en est-il en Grèce où la situation est bienplus critique ?

Le 11 novembre 2012, le parlement grecs’est prononcé sur le budget de rigueur 2013.Il prévoit 9,4 milliard d’euros d’économie. LaGrèce est, en effet, touchée de plein fouet parla crise : le chômage avoisine les 23%, dontplus de 50% touche les jeunes. De nouvellescoupes dans les salaires et les retraites sont àprévoir pour bientôt. L'université n'en est pasexempte.

Commençons par un petit retour enarrière ! Été 2011, les étudiants grecs sontdans la rue. Le gouvernement vient de propo-ser la version finale de la loi de réforme del'enseignement supérieur. Cette loi n'estqu'une restriction radicale, qui bouleverse enprofondeur le système éducatif grec. Ce der-nier était caractérisé par une centralisationtrès forte et une gouvernance démocratique,qui laissait aux étudiants 30% des sièges dansles conseils. Le gouvernement grec se défenden prétextant ne souhaiter rien de plus qued'améliorer la qualité de l'enseignement et

confirmer « son harmonisationavec les standards acadé-miques internationaux ».

N'étant pas en accord avecla constitution grecque, lesréformes avaient jusque-làéchoué. L'enseignement supé-

rieur doit être dispensé par des établisse-ments publics, financés par l'État et dotésd'une autonomie académique. Les étudiantset les universitaires avaient mené une lutteacharnée avant et après la dictature des colo-nels (1967-1974) pour obtenir de tels droits.La gestion des universités revenaient donc àdes organes élus par la communauté univer-sitaire. Il s'agissait du Sénat, c'est-à-dire leConseil d'Administration universitaire élu ausuffrage universel direct par la communautéuniversitaire et le recteur.

Mais tout cela a été balayé par la réformede 2011. L'autonomie des universitésgrecques s'est accrue. Les institutions sont deplus en plus privatisées et autonomisées. Lagouvernance de ces universités est doncdévolue à deux organes. Tout d'abord, à unConseil Administratif, composé de quinzemembres, soit huit professeurs, un étudiant etsix personnalités extérieures, élues à la suited'un appel à candidature ; mais aussi à unrecteur de l'université. La faculté devient parcette loi le centre de fonctionnement adminis-tratif et académique de l'université.

Cela prend de telles proportions, que lesuniversités sont forcées de chercher des fondsprivés tels que le mécénat ou le sponsoring

d'entreprises privées. Certaines institutionssont également fusionnées, ou condamnées àdisparaître. L'offre de formation est ainsiconcentrée dans quelques « centres ». End'autres termes, le gouvernement grec veutréduire les dépenses. En deux ans, celles del'éducation publique ont été réduites de plusde 50% et seulement un départ à retraite surdix est remplacé.

Les conditions de vie des étudiants se sontdonc fortement dégradées. Leurs droits,comme les livres gratuits, la nourriture gra-tuite, etc., ont été rognés. 60% des étudiantsen hautes écoles et 40 % à l’université sontforcés de travailler pour financer leurs études,mais aussi pour soutenir leurs familles.

L'avenir est donc très incertain pour lesétudiants grecs. Qu'en sera-t-il des frais d'ins-cription dans quelques mois, ou quelquesannées? Les étudiants en Grèce ne payent pasles frais d'inscription. Ce droit restera-t-il ?Quel montant atteindront-ils ?

La situation n'est pas plus enviable dansles autres pays européens touchés par lacrise. Les étudiants bulgares doivent se battreun peu plus tous les jours pour conserver uneuniversité publique, les étudiants espagnolsont vu leurs frais d'inscription monter enflèche, etc. Il est donc important, pour nousétudiants français, de voir que notre situationn'est pas la pire, et qu'il faut absolument res-ter mobilisés pour garder nos droits et pourque le budget de l'enseignement en France nesoit pas sacrifié sur l'autel de la rigueur.

Clémentine BONY-DEVAUX

ACTUALITE PARIS-Sorbonne - Pole vie etudiante

Les etudiants projetes

ACTUALITE nationale - Alloc. d’ autonomie

OSONS l’Avenir !

ACTUALITE internationale - Grece

Regime spartiate

Page 3: Le Sorbonnard Déchaîné n°36 (dec/jan 2012-2013)

L’idée que nous avons actuellement de l’Université vabien au-delà du simple lieu d’études et d’apprentissage.Elle se présente dans nos esprits comme un lieu de ren-contre, de partage, d’amusement, où les étudiants, enfindevenus matures et indépendants, sont libres d’organiserleurs vies sociale et intellectuelle comme ils le souhaitent.Cependant, lorsqu’on observe d’un peu plus près, et quel’on mène au quotidien cette vie d’étudiant, c’est avecétonnement voire stupéfaction, que l’on se rend comptedu gouffre qui existe entre notre idée et la réalité.

Chers étudiants de la « fac », qu’on se l’avoue ou non,chacun d’entre nous a connu un moment de solitude,d’abandon, d’isolement ou de perdition. Que cela soit poursaisir le fonctionnement encore trouble de l’administration,pour gérer notre emploi du temps, mais aussi et surtoutpour trouver de vrais soutiens et des amitiés sincères.Quand bien même avez-vous réussi à éviter ces situations,et que la vie universitaire vous satisfait pleinement –chanceux que vous êtes ! – vous saisissez néanmoins toutce dont il est question ici, et en avez conscience.

Comme il est difficile de s’adapter à cette nouvelle vie,de s’intégrer au sein de la vie universitaire, de rencontrerdes gens et de tisser de nouveaux liens ! Comme il est dif-ficile de donner un sens à ses études et de déterminernotre « avenir professionnel », formule phare qui nousentoure quotidiennement et nous angoisse ! Rien ne nousinvite, dans ces espaces tout sauf conviviaux qui évoquentla froideur et l’enfermement, et face au nombre impres-sionnant d’étudiants réunis de façon bestiale dans lesamphithéâtres bondés, à aller vers les autres. Pis encore,les débouchés de nos études, souvent dévalorisées parrapport aux « Grandes Écoles », et notre insertion dans lemonde du travail deviennent un vrai problème, que notregouvernement et notre Université elle-même peinent àrésoudre. Une étude menée par Paris-Sorbonne recensantdivers témoignages, toutes filières comprises, confirmeparfaitement cette tendance qui semble s’accentuer, et quipeut mener le mal-être des étudiants vers des pentes ver-tigineuses telles que l’échec scolaire ou la dépression.

Ainsi, c’est avec amertume que nous constatons que lemanque de cohésion sociale propre à la société actuelle,se reflète à une plus petite échelle dans les enceintes denotre Université. Mais ceci n’est pas une fatalité.

Chez DREAM, association dite « écolo », nous nesommes pas que des rêveurs. Notre objectif n’est pas seu-lement d’informer et de sensibiliser à des causes et desprincipes qui nous semblent essentiels, et qui s’articulentautour du développement durable à tous points de vue.Nous avons aussi pour vocation de répondre concrètementaux problèmes des étudiants que nous observons etvivons au quotidien. En effet, les valeurs de solidarité, derespect et de partage que nous prônons, nous poussentnaturellement à proposer des solutions originales pour lebien-être de notre Université.

C’est pourquoi nous nous engageons à créer desespaces de convivialité, afin de favoriser les rencontres,les nouvelles affinités et amitiés entre des étudiants decursus différents dans un cadre tout à fait informel. Ceprojet, connu par certains d’entre vous sous le nom de« Pot’Party », connaît un large succès. Nous souhaitonsbien sûr le poursuivre pour que les étudiants en scienceshumaines et sociales puissent créer des réseaux et s’infor-mer sur leurs possibilités d’avenir. En effet, notre ambitionest à la fois de favoriser la cohésion sociale, mais aussi deproposer de nouvelles perspectives professionnelles, enparticulier avec la découverte de l’économie sociale et soli-daire.

Plus communément appelée ESS, cette économie tropméconnue veut placer l’humain au cœur de son système,et regroupe les associations, fondations, coopératives etmutuelles de tous domaines. Mais c’est surtout un secteuren pleine floraison, qui représente 10% de l’emploi enFrance, comme en témoigne la présence d’un Ministredélégué à l’ESS, Benoît Hamon. Ainsi, elle se place commeune alternative économique porteuse d’emplois, et donccomme un débouché possible pour ceux qui pourraientêtre sensibles à l’ensemble des valeurs qu’elle porte.

DREAM œuvre ainsi, à son échelle, pour que Paris-Sorbonne, et a fortiori l’Université française, devienne unvrai lieu de rencontre, de partage et d’échange. Pour queles étudiants soient informés et impliqués dans la vie uni-versitaire, mais aussi pour que l’engagement associatifsoit valorisé, et l’insertion professionnelle améliorée.

Julie Deschepper DREAM : Réseau Mondial d’Echange et

d’Action pour le Développement50 Rue des Tournelles

75003 Parishttp://www.dream-asso.org/

[email protected]

Début septembre se sont ouvertesles Assises de l'EnseignementSupérieur et de la Recherche (ESR),lancées par le gouvernement, dans unélan de bonne volonté, afin de « susci-ter une expression collective » pourpermettre à tout un chacun de s'expri-mer sur trois thématiques définies :réussite des étudiants, Recherche etgouvernance des universités.

Ce troisième thème est chargéd'une histoire longue de plusieursdécennies, au cours desquelles ladémocratie universitaire est née, s'estépanouie puis a été amputée : depuiscinq ans, la gouvernance est confiéeaux seuls présidents d'université, sanscontre-pouvoir réel.

Mai 68 et la loi FaurePour comprendre l'Université de

2012, il faut, n'en déplaise à certains,remonter à mai 68. Car ce mouvementsocial général, au départ un mouve-ment étudiant (et parisien), est l'actefondateur des universités actuelles.Des élections législatives le suivent, etEdgar Faure (UDR, parti gaulliste)devient ministre de l'Éducation natio-nale (EN). En novembre 68, il présenteune loi cadre réformant de fond encomble les universités : elle reprenddes revendications du mouvement etfait consensus à droite comme àgauche, communistes exceptés.

C'est l'acte de naissance de ladémocratie dans les universités : ellessont gérées par différents conseils, àl'échelle globale comme à celle des« Unités d'Enseignement et deRecherche » (UER). Toute la commu-nauté universitaire, élue par ses pairs,y est représentée. Le président est élupar l’ensemble de ces conseils, pour unmandat de 5 ans non immédiatementreconductible. Autre symbole fort, legouvernement renonce à la sélection àl'entrée de l'université, en discussiondébut 68.

Cette loi permet aussi la scissiondes universités : ce faisant, leur nom-bre augmente entre 1968 et 1971,souvent suivant un clivage politiquedroite/gauche. Exemple le plusimpressionnant, l'Université de Parisest scindée en treize.

L'université moderne, telle quenous la connaissons (encore pour untemps), est née.

1984 : la loi SavarySeize ans plus tard, Alain Savary,

ministre PS de l'EN, réforme à son tourles universités françaises. Cette loicrée la notion de « service public d'en-seignement supérieur » (art. 1). LesUER deviennent des UFR (Unités deFormation et de Recherche), et lenombre des conseils centraux est aug-menté. Ils sont désormais trois :Conseil d'Administration (CA), Conseildes Études et de la Vie Universitaire(CEVU), Conseil Scientifique (CS), etélisent ensemble le président. Unemajorité d’universités se dote aussid'un vice-président étudiant, quireprésente l'ensemble des étudiants etdéfend leurs intérêts.

La rupture de 2007 : la LRUJusque là, tout va (ou semble aller)

pour le mieux dans le meilleur desmondes possibles : tous les membresde la communauté universitaire (lesétudiants, les personnels non ensei-gnant, et les enseignants-chercheurs)ont des représentants dans chaqueinstance, qui ont toutes un pouvoirdécisionnel. Mais l'élection de N.Sarkozy inaugure une nouvelle ère :Valérie Pécresse, ministre UMP del'ESR (ministère créé pour l’occasion),promeut au cours de l'été une nouvelleloi cadre, baptisée LRU (Libertés etResponsabilités des Universités).

Sous couvert de donneraux universités une plusgrande autonomie, la LRUleur transfère un certainnombre de tâches : gestiondes personnels, des biensimmobiliers, gestion de sonbudget, recherche de fondsnouveaux...

Niveau démocratie, elleest dévastatrice. Tous lespouvoirs sont concentrésentre les mains d'un prési-dent élu pour 4 ans, par leCA exclusivement, pour unmandat immédiatementreconductible. Le nombredes membres du CA estréduit… comme la propor-tion d'étudiants en son sein(de 20-25% à 10-20%), aucontraire du nombre depersonnalités extérieures,nommées par le présidentet souvent issues sur privé,qui passe de 20-30% à 25-40%.

Le CEVU et le CS ontperdu leur pouvoir de décision : désor-mais, le tout-puissant CA décide seulet peut modifier en toute liberté n’im-porte quelle décision d’un autreconseil. D'immenses pouvoirs sont misentre les mains du président sansaucun contrepoids : droit de veto pourle recrutement des personnels, attri-bution des primes…

Les PRES, aboutissement de l'ex-trême concentration des pouvoirs

Impossible de parachever cetableau sans parler des PRES (Pôles deRecherche et d'EnseignementSupérieur) : réunions d'établissementsdu Supérieur, ces super-structures ontété promues par V. Pécresse. Encoreune fois, sous couvert de permettreune meilleure collaboration visant àaméliorer la Recherche française, ladémocratie est malmenée. Façadespublicitaires d'autorité qui se soucientplus de classements aux critèresiniques et obscurs (Shanghaï…) que dela pertinence des parcours, les PRESne sont que des machines à chercherdes fonds et à supprimer des postes :à quoi bon garder trois ServicesCulturels quand on regroupe trois uni-versités ?

Ces PRES regroupent plusieursdizaines de milliers d'étudiants… maisne comptent qu'une poignée d'entre

eux dans leurs CA, quand ils ne les enexcluent pas tout simplement.

Nous ne prétendons pas que lesuniversités avant la LRU et les PRESétaient parfaites. Mais ces deuxréformes ont aussi été guidées par lavolonté de diminuer, encore et tou-jours, la participation financière del'État dans l'ESR. Durant cinq ans, leministère a exercé un chantage férocepour contraindre les universités à seplier à son bon vouloir : pas d'applica-tion de la loi dans ses moindres détails,pas de subvention.

En outre, la concentration du pou-voir et de la gestion des universitésdans les mains d'un nombre de plus enplus restreint de personnes exclut unetrop grande partie de la communautéuniversitaire des discussions et desprises de décision. Elle contribue à éloi-gner ces « gouvernants » de ce quevivent réellement les étudiants, lesBIATSS (personnels administratifs) etles enseignants-chercheurs… et elleérige en valeur suprême l'ambitionpersonnelle, au détriment de l'ambi-tion collective.

Entrée dans l'Université grâce àmai 68, la démocratie a été meurtriepar N. Sarkozy. Que nous arrivera-t-ilmaintenant que le Parti Socialiste estau pouvoir, alors qu'il ne s'est jamaisdressé contre ces réformes ? Une nou-velle loi cadre est prévue pour les moisqui viennent, et nul ne sait à quoi nousdevons nous attendre. Peut-on espérerque la bonne volonté affichée par notregouvernement se transforme en acteset qu'il saura entendre la détresse dela communauté universitaire qui,depuis quelques années, subit violem-ment les conséquences désastreusesde ces réformes, contrainte de se plierau bon vouloir des présidents d'univer-sités ?

Alice BENSO

T R I B U N Edream : pour une autre

universite

POUR ALLER PLUS LOIN - Gouvernance des universites

Faure-savary democratie, sarkozy tyrannie

Le strip - Marvin & Loomis - Bons baisers de l’ UMP

Mister Président LRU

Page 4: Le Sorbonnard Déchaîné n°36 (dec/jan 2012-2013)

Agendaculturel

MUSIQUE Concert de musique anglaise

Sorbonne Scholars"The Life of Words" : de William

Byrd à John Dowland.Le 11 décembre à 20h

Sorbonne, Amphithéâtre MicheletTarif : participation libre

Musique sacrée à Notre DamePour le 850e anniversaire de la

cathédrale Notre-Dame de Paris,allez écouter le Vespro della Beata

Vergine de Monteverdi, joué sur place,

le 18 décembre à 20h30 !

MASTER CLASSHistoire de Babar

Master Class de Félix Libris sur le héros de Jean Brunhof.

Oui, il s’agit bien de Babar l’éléphant !

Rendez-vous le 12 décembre à 20h, Maison des Pratiques

Artistiques Amateurs de Saint-Blaise,

37/39 rue Saint-Blaise, 75020 Paris.

Entrée gratuite !

POESIESoirée poétique - Avec les

poètes de Place de la SorbonneInvités (sous réserve) : Marie-Claire Bancquart,

William Cliff, Jean-Pierre Lemaire,Lionel Ray, Jacques Roubaud,

Esther Tellermann, Jean-Pierre Verheggen.

Le 18 décembre à 18h30Grand Amphi de Malesherbes108, boulevard Malesherbes

75017 ParisTarif : gratuit

CINEMAFILMIQUE

Cycle de projections gratuitesProchaine séance : le 7 décembre

de 12h à 14h, dans le grand amphithéâtre de l’Institut

d’Art et d’Archéologie, 3 rue Michelet, Paris 6°.

Au programme : “Le montage et le mouvement des images”.

Diffusion d’œuvres de FernandLéger, Hans Richter, GermaineDulac, Maya Deren et Man Ray.

EXPOSITIONSGRAND PALAIS

On parle partout de l’expositionHopper (jusqu’au 28 janvier),

mais vous pouvez aussi faire un tour à la très belle

exposition Bohèmes jusqu’au 14 janvier !

A noter : l’exposition Hopper estouverte de 9h à 23h tous les jours

pendant les vacances de Noël !Tarifs : 12€, R 18€

CENTRE POMPIDOUBertrand Lavier, depuis 1969

et Adel Abdessemed Je suis innocent

Jusqu’au 7 janvier 2013 Tous les jours sauf mardi 11h-21h

Le jeudi jusqu’à 22hDalí

Jusqu’au 25 mars 2013 Tous les jours sauf mardi 11h-21hJusqu’à 23h du jeudi au samediTarifs : 13€, R 10€ / 11€, R 9€

(selon périodes)

Vous passez les concours de l’enseignement ?Attention, une réforme est en cours ! Voici les informations essentielles...

Calendrier :- Si vous passez n’importe quel concours lors dela session en cours (2013) ou si vous prévoyezde passer l’agrégation pour la session 2014,rien n’a changé, tout est normal : écrits ennovembre ou en mars, oraux en juin.- En revanche, si vous prévoyez de passer leCAPES ou le concours de Professeur desécoles pour la session 2014, attention ! Il fautvous inscrire dès janvier 2013, puis vos écritsauront lieu en juin 2013 et vos oraux en juin2014.

Pour qui ?Contrairement aux dernières sessions, vous pou-vez passer les écrits dès votre année de M1 !

Stage ?Les candidats admissibles en juin 2013 ferontune sorte de stage entre les écrits et les oraux.Ils auront un contrat à l’éducation nationale eteffectueront un tiers-temps d’enseignement,avec un salaire de mi-temps.

Et après 2014 ?Le gouvernement nous promet une réformedéfinitive encore différente de la formule de2014, mais sous quelle forme ? C’est encore unmystère !

Syndicat indépendant de Paris-Sorbonne, l’AGEPS dispose de nom-breux élus dans les différents conseilsd’UFR et de 8 élus dans les conseilscentraux de Paris-Sorbonne. Étu-diants, nous travaillons chaque jour àce que notre voix à tous soit prise encompte. Rejoignez-nous ! Nos locaux: SORBONNE: salle F646 galerie ClaudeBernard, esc. P, 2è étage.MALESHERBES: salle 113, 1er étage CLIGNANCOURT: salle 540, 5è étageLe Sorbonnard Déchaîné : Directeur de publication : Marie-Marine AKERMANN, Rédactrice enchef : Juliette HALLÉ, Comité derédaction de ce numéro : M-M AKER-MANN, Alice BENSO, ClémentineBONY-DEVAUX, Juliette HALLÉ, FélixHURAULT, Grégory JOUBERT,Matthieu MINÉ-GARROS, SaloméPAUL, Eugène SANDOZ, NadiaSILEM, Simon VACHERON. Dessins :Julien FOUQUET. Maquette : XavierHENRY.

Avec la participation du FSDIE deParis-Sorbonne

Ce jeune groupe français est une décou-verte enthousiasmante pour les amateurs dechansons à textes. Il est difficile de choisirses mots pour parler d’une nouveauté musi-cale au style particulier et qui traite avecpassion de sujets puissants. Cette passionest le cœur du style de Fauve. Les paroles deleurs chansons sont le relai d’émotionsintenses et contradictoires qu'il est facile des’approprier. Leurs thèmes (l’amour, l’amitié,la folie du quotidien) partent avant toutd’une souffrance, d’un rejet violent de labanalité. Ils nous parlent de ces moments decrise dans nos vies de manière crue et bru-tale. Mais la force de leurs chansons vient dufait qu’ils ne s’arrêtent pas à un constat noiret désabusé mais au contraire, ces momentssont l’extrême opposé de l’idéal que ces

artistes poursuivent et appellent.C’est alors la quête de bonheurs quel’on sent transparaître à travers cesmultiples détresses. Cet amour for-cené de la vie, le rejet absolu du dés-

espoir qui semble pourtant insurmontableest promu par des textes d’une qualité etd’une originalité rafraîchissantes et soutenupar une instrumentale de très bon niveau.

La beauté et l'impressionnante maîtrisede ce groupe vient peut-être du fait que,malgré le côté personnel voire intime de sestextes, tout le monde peut être surpris às'identifier au narrateur. Partageant avecnous leurs traumatismes, les membres dugroupe nous rappellent ces moments quifurent pour nous si propres et qui sont enmême temps le propre de la vie.

Le groupe s’entoure d’autres d’artisteséclectiques qui accompagnent leur carrière(graphistes, audiovisuels), ce qui donne àleurs morceaux une qualité visuelle adé-quate au style musical. On peut cependant

regretter le fait qu’il n’y ait pour le momentque trois titres disponibles sur internet (entéléchargement libre). Il est heureusementpossible d’entendre des titres inédits lors deleurs concerts qui sont encore abordables(voire gratuits). Cette critique, plus le refletd’une impatience que d’une déception, nesera bientôt plus d’actualité, le groupeannonçant de nouvelles chansons prochai-nement. Il ne reste plus qu’à espérer qu'ilsréussissent à conserver cette qualité etaccèdent à une reconnaissance que nousleur souhaitons bien qu’ils ne semblent pastrop la pourchasser. Pour le moment, legroupe est facile à suivre via sa pageFacebook et son blog (fauvecorp.com). Nousvous conseillons chaleureusement d’allervous faire votre propre idée en écoutantleurs titres.

Matthieu MINÉ-GARROS

Le street-art, bien que cela semble la plu-part du temps oublié, existait avant cesinfâmes bavures sur nos murs, et avant cetémeutier jetant un bouquet de fleur, qu’onvoit si souvent en fond d’écran. Nous nenous intéressons pas assez, et nous nouscontentons beaucoup trop de ce qu’on nousdonne à savoir. De ce fait, nous vouons tous– ou presque – une inconsidérée admirationà la figure emblématique de Banksy, sanspour autant soupçonner toute l’immensité ettoute la richesse du mouvement. Il n’y a icipersonne à blâmer, à juger ou à condamner,ou alors peut-être un système dont l’essencepure – l’argent – pourrit tout ce qui l’ac-cepte, en l’avilissant et en le déshumanisant.

Mais là n’est pas la question. Certes lesœuvres de Banksy sont formidables, avec unmessage vrai et un puissant sens de l’esthé-

tique, mais ellesne sont pas lesseules. J’aimeraisdonc introduireici un artiste dont

on ne peut douter de l’influence sur tout lestreet-art, et notamment sur cette icone ido-lâtrée des foules. Il s’appelle Ernest PignonErnest, et fait partie des initiateurs de l’arturbain en France. Son œuvre, incroyable-ment semblable à celle du peintre britan-nique, consiste principalement en des séri-graphies de dessins, qu’il allait ensuite collerdans les rues. Le procédé et la démarcheétant presque la même.

Ernest Pignon Ernest, pour différentescauses, exprimait une contestation à l’aidede personnages collés en adéquation avecl’architecture et la ville (in situ). Il a notam-ment agi contre l’apartheid, en 1974, à l’oc-casion du jumelage de Nice avec Le Cap. Ilreprésenta une famille banale sud-africaine,typique pourrait-on dire, derrière du grillagebarbelé. Ou encore, il agit contre la stigma-

tisation et le mépris qui naissaient des immi-grés, qu’on voulait expulser après les avoirfait venir, lors d’une série de collage en1975. Il voyagea aussi pour ses créations, àNaples, en Palestine, et ailleurs. Ses causessont nombreuses.

Les dessins sont simples, sans fioriture,mais avec une grande maitrise des traitsréalistes. Sombres et froides, les œuvresplacées dégagent généralement de l’horreur,de l’honneur, et un cœur humain saisissant.Elles rappellent ce chaos immonde danslequel on nous jette. Elles rappellent que leschoses sont belles quand on sait les regarderdanser. Elles rappellent en nous la pensée etsa cohorte de flamme. Pour la réflexionqu’elles nourrissent, pour l’humanité qu’ellesrecèlent, et pour le courage qu’elles don-nent, je leur accorde tout le mérite dumonde, à être ne serait-ce qu’entrevues partous. N’oublions pas que nous pouvonscontester.

Félix HURAULT

Musique : Fauve

A un illustre inconnu

Zone d’infof

La grisaille et la fraîcheurautomnales ont pris place dansnotre belle capitale, mais cetemps morose ne décourage pasles élus de l’AGEPS qui conti-nuent à défendre vos droits et àaméliorer vos conditionsd’études sur un fond d’austéritéet de crise. Oui, la crise, en cemoment, tout le monde a cemot-là à la bouche !

Les réductions budgétairesde nos UFR, inévitables, sont aucœur de nos soucis : les horairesd’ouverture des bibliothèquessont réduits, tout comme lesmoyens pour renouveler leurfond… Mais un autre problèmepointe le bout de son nez : lessuppressions de postes !Enseignant ou administratif, per-sonne ne sera épargné, notam-ment dans les petites UFR.

Celles-cic o n s t i -t u e n tpourtanttoute la

richesse et l’originalité de l’offrede formation de Paris-Sorbonne.Rares sont, en effet, les chairesen papyrologie, étruscologie, lit-térature byzantine, langue d'oc…

Cependant, certaines UFRtrouvent grâce aux yeux des« grands de ce monde » ou pourdire vrai de notre petite bulleuniversitaire. Ainsi, celled’Histoire de l’Art fait l’objetd’une attention toute particu-lière : des partenariats sont encours de développement avec leGrand Palais et le CentrePompidou… pour les enseignantschercheurs uniquement ! Penseraux étudiants ? Non, il ne fautpas pousser le bouchon troploin ! Les élus de l’AGEPS affir-ment et affirmeront dans lesconseils centraux leur volontéque ces partenariats soient

ouverts à toutes les UFR et sur-tout aux étudiants !

Autre événement marquantde ce début d’année : l’électiondes élus étudiants au sein de lagrande mascarade qu’est leSénat du PRES (Pôle deRecherche et d’EnseignementSupérieur). Oui, il faut le dire,cette mandature n’est qu’unevaste blague, un vulgaire susu-cre qu’on jette aux étudiantspour qu’ils aient l’impression deprendre part aux décisions.Pourtant, il n’en est rien ! LeSénat n’a qu’un pouvoir consul-tatif et est réuni tous les 36 dumois ! Le seul organe décisionnelest le Conseil d’Administrationdans lequel les présidents desuniversités ne comptent pasnous inclure, pas plus que lesBIATSS (personnels administra-tifs) : cela risquerait de devenirun organe démocratique ! Quelscandale !

Nous vivons vraiment dansun monde merveilleux ! Si mer-

veilleux, que cette année, ungrande nombre de dossiers deréinscription a été bloqué par leservice de la scolarité. Le motif ?Toujours inconnu malgré nosmultiples questions. De nom-breux étudiants ont ainsiattendu plusieurs semainesavant de recevoir leur certificatde scolarité et pouvoir renouve-ler, par exemple, leur pass pourles transports. Certains ontmême dû se rendre en Sorbonnepour s’assurer que leur dossiern’avait pas été perdu et qu’ondaigne, enfin, leur expliquer lasituation !

Un jour, l’administration nes’apparentera plus à la Maisondes Fous… un jour… peut-être.

Salomé PAUL

La voix des Elus

01 40 46 32 27www.ageps.org

[email protected]

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