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EHESS Le Totémisme aujourd'hui by Claude Lévi-Strauss Review by: J. -P. V. Archives de sociologie des religions, 8e Année, No. 16 (Jul. - Dec., 1963), pp. 184-185 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30127603 . Accessed: 14/06/2014 22:59 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sociologie des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 91.229.229.177 on Sat, 14 Jun 2014 22:59:10 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Le Totémisme aujourd'huiby Claude Lévi-Strauss

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Le Totémisme aujourd'hui by Claude Lévi-StraussReview by: J. -P. V.Archives de sociologie des religions, 8e Année, No. 16 (Jul. - Dec., 1963), pp. 184-185Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30127603 .

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

certaine consistance et qu'une exploitation structurale serait fructueuse. Cette rborien- tation exigerait 6videmment non seulement des techniques, mais surtout une r&vision thborique approfondie, en collaboration avec des psychologues. La matiire fournie par Y. Lapraz est particulibrement i prendre en consideration dans cette d~marche.

J. M.

168 LEE (Robert), 6d. Cities and Churches. Readings on the Urban Church. (Villes et Eglises, lectures sur l'Eglise urbaine). Philadelphie, The West- minster Press, 1962, 368 p.

Destine aux pasteurs des villes, ce livre est un recueil des principaux articles sociolo- giques ambricains pouvant &clairer une pastorale urbaine. Aprbs trois articles sur la ville en g6n6ral, de Louis Wirth, de Simmel et de Park, on remarquera parmi d'autres, les articles de Peter L. Berger (La communautd, dans la socidtd urbaine moderne), de S. C. Kincheloe (Les principales rdactions des Eglises des villes), de Frederick A. Shippey (Le travail d'Eglise dans les zones rdsidentielles), de Robert Lee (Le dilemme de l'organisation dans le protestantisme americain), du P. Joseph Fichter (Conceptualisation de la pa- roisse urbaine), de Will Herberg (Les tensions entre catholiques et protestants dans une Amf- rique pluraliste). La bibliographie, assez 6tendue pourun ouvrage desemi-vulgarisation, ignore malheureusement les travaux europdens consacrbs au problime. F.-A. I.

164 LIVI-STRAUSS (Claude). Le Totemisme aujourd'hui. Paris, P.U.F., 1962, 154 p. (Collection Mythes et Religions).

Le livre de Claude ILvi-Strauss se prasente de prime abord comme une mise au point concernant le problime du tot~misme, son histoire, I'6tat actuel de la question. Sur ce plan ddjil'ouvrage est d'un int~rit exceptionnel, qui tient i la rigueur d'une analyse cri- tique conduisant Q un constat de carence prononc6 sans appel. La condamnation est en effet formulhe en termes cat(goriques: la notion de tot(misme ne recouvre aucune r~alit6 institutionnelle ddfinie; elle n'a pas d'objet vtritable. Le concept regroupe de faqon factice des ph~nomines en r~alit6 h(t~rog~nes, eux-m~mes arbitrairement d6- coup~s et isolhs. En bref, plus que sur les soci~t~s archaiques, le tot(misme nous 4claire sur la mentalit6 de ceux qui ont cru pouvoir en rep6rer la presence ici ou lI. L'illusion tot~mique, pour l'appeler par son nom, aura 6t6 un des moyens par lequel l'homme blanc civilis6 du XXe siicle, se you-

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lant entilrement autre que le primitif, a cherchi t exorciser certains aspects de sa propre image en les objectivant sous forme d'un noyau homoglne d'institutions et d'iddes projet6, le plus loin possible de son univers, dans le monde 6tranger et myst~rieux des (( sauvages >.

Une thse aussi radicale implique, dans sa volont6 mime de destruction, une contre- partie positive. Si le tot~misme est une pure illusion, comment cette illusion a-t-elle 6te rendue possible ? Pour r~pondre, il faut reprendre les ph~nomines qu'on pensait pouvoir grouper sous cette rubrique, les dissocier afin de les situer dans un ensemble diff6rent, et, par cette integration i un cadre interpr6tatif i la fois plus vaste et plus coherent, en proposer une thdorie g6n~rale nouvelle qui ((englobe ,

le tot6misme, c'est-i- dire qui rende raison des faits baptis6s totimisme mais dissipe l'illusion tot~mique en la d~passant.

On ne s'itoimera done pas si l'analyse de Claude Lbvi-Strauss, tout en progressant suivant une ligne parfaitement continue, se ddroule i des niveaux de demonstration diff&- rents et hausse en quelque sorte le lecteur, palier par palier, i des plans d'abstraction de plus en plus 6lev~s. Au depart, on est mis en presence de l'hypothise totdmique telle qu'elle s'est d~velopp~e au cours du dernier demi- sii~cle :son succis foudroyant, ses vicissitudes, les critiques qu'elle a suscittes aux Etats- Unis, en Angleterre, enfin l'4clipse qu'elle a subie dans les travaux des ethnologues contemporains. On est alors confront6 aux rdalitis ethnologiques elles-mimes, qui font 4clater le cadre traditionnel de l'hypothlse. Faut-il dire, en suivant la dbmarche de A.P. Elkin, qu'il n'y a pas un tot~misme, mais des totimismes aux formes tris diverses ? Ce ne serait pas aller assez loin: pour sauver la notion de totdmisme, on aurait constitu6 une collection de faits h~ttrogines entre lesquels on ne pourrait plus rttablir qu'artificiellement la continuitY. Force est done de revenir aux tentatives de syst(matisation thborique. Mais renonuant i donner it la notion de tot&- misme un contenu d~termin6, on cherchera d~sormais i le d6finir purement par la forme. La voie est alors ouverte vers un nouveau

d~passement, une nouvelle gandralisation: le tot~misme va itre envisage comme un procid6 symbolique permettant de rendre apparentes les structures complexes d'une societa.

Si le tot~misme repr~sente ainsi un systime de codage, utilisi dans des conditions sociales ddfinies, il met en jeu le caractire symbolique et systimatique des activitbs mentales de

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BULLETIN DES OUVRAGES

I'homme. I1 ne relive done pas d'une explica- tion d'ordre naturaliste et empirique qui ferait appel, comme chez Malinowski et dans les premieres theories de Radcliffe- Brown, aux besoins alimentaires et A l'affec- tivitd. I1 requiert une explication d'ordre intellectualiste, se rnfirant A la structure m~me de l'esprit humain, ? cette logique d1l- mentaire et originelle qui constitue le plus petit commun d~nominateur de toute pens~e. La question qui se pose finalement A I'ethnologue pourrait Stre formulbe comme suit : d'of vient la puissance logique des systhmes d~notatifs empruntis aux rignes naturels, pourquoi les esp~ces animales et v~gitales ont-elles trbs gdnuralement fourni a l'humanit6 archaYque ses moddles de systhme classificatoire ? La r~ponse serait que l'animal, plus encore que (( bon d manger n, est (( bon d penser

), en cec

sens que chaque animal est apprdhend6 sous la catdgorie de l'esp~ce et que les espbces sont saisies les unes par rapport aux autres comme des diffdrenciations ou des oppositions A partir d'un caractbre commun.

Le problEme du tot~misme, tel que l'envi- sage Claude Levi-Strauss, apparait alors dans sa vraie dimension. I1 s'agissait sans doute d'en finir avec une illusion qui avait perdu beaucoup de son emprise mais qui restait vivace aussi longtemps qu'on n'en avait pas mis A nu les racines gnoseologiques. La portie du livre, cependant, va bien au-dela. En montrant jusqu'oil il fallait pousser la critique pour d~voiler les fondements de l'illusion totdmique, Le totimisme aujourd'hui constitue une sorte de propideutique A la recherche anthropologique. I1 permet de mesurer, sur un exemple concret qui a valeur d'expdrience privilhgi~e, I'ampleur de la conversion qu'exigent de l'etlhnologue, dans ses mdthodes d'approche et jusque dans sa philosophie de l'homme, les nouvelles concep- tions structuralistes en anthropologie.

J.-P. V.

165 LEYS (M.D.R.).

Catholics in England (1559-1829). A Social History.

(I-istoire sociale des catholiques

anglais de 1559 A 1829). Londres et New York, Sheed and Ward, 1961, X-220 p.

Le petit ouvrage de Miss Leys se propose d'6claircir les relations entre les catholiques anglais et leurs voisins non catholiques pen- dant la pbriode allant de l'accession d'Eli- sabeth ? l'Acte d'Emancipation de 1829. Pendant ces 270 ans, en effet, la profession du catholicisme fut, en Grande-Bretagne, une infraction aux lois. Comment, dans ces conditions, certains Anglais ont-ils pu demeu-

rer attachls A la a vieille religion ) ? Pour Miss Leys, qui a interrog6 de nombreux documents imprim~s ou in6dits, la persistance du catholicisme a 4t6 rendue possible par la complicit6 des non cAtholiques, giniralement peu enclins ? dbnoncer leurs voisins. Jusqu'au XVIIIe sidcle, de bonxes relations avec la Cour ou avec certains personnages importants permirent Q quelques familles nobles de ne pas 6tre inqui&ties pour leur foi ou de se tirer des inivitables difficultis de leur situation. D~s le debut du XVIIIe sibcle, en d~pit des restrictions 16gales qui empichaient l'entr~e des catholiques et des non-confor- mistes dans les emplois publics et les Univer- sites, I'atmosphbre fut plus favorable. Les recherches de Miss Leys lui permettent d'affirmer qu'il y eut des gens fiddles au catholicisme - en nombre ind~termind et rnduit - dans toutes les classes sociales. Elles lui permettent 6galement de d~crire de manibre trbs inthressante les problkmes rencontres et les solutions trouvies par les catholiques en matikre de contrats, de mariages, de succes- sions, d'&ducation et de librairie. Si, dans I'ensemble, I'ouvrage est peut-$tre trop dipendant de l'histoire 6vinementielle, il ouvre du moins la voie A de nouvelles etudes.

J. S.

166 MANDEL (Arnold).

La Voie du Hassidisme. Paris, Calmann- Levy, 1963, 276 p. (Coll. Libert de l'Jsprit.)

Le hassidisme fut un puissant courant de spiritualit6 qui se d~veloppa au sein des com- munautbs juives de l'Est europben au debut du 18e siicle. On considbre comme son fon- dateur Israil de Medzyboz, surnommb Baal Chem Tov, par abr6viation Becht : le Maitre du Bon Nom. Une extraordinaire 16gende se forma autour de lui, dont il est bien difficile d'appricier le caractbre historique. Du moins le mouvement auquel il donna naissance prit une ampleur considerable, au point de s'iden- tifier avec le judaisme populaire de l'Europe Orientale jusqu'B sa disparition dans les massacres nazis.

A. Mandel n'a pas la pr~tention de retracer une fois encore l'histoire de ce mouvement. Son but est de le replacer dans le cadre g~ndral de ce qu'on pourrait appeler (la mystique juive >. Pour lui, le hassidisme, c'est ((la vie juive v~cue par-delA les concepts >. I1 est done I'aboutissement du judaisme de toujours. Celui-ci en effet n'est ni une morale, ni une philosophie. Des hommes comme Philon ou Maimonide ont pu avoir leur influence, mais ils n'ont pas ,marque)

le judaisme. Ni la Bible ni le Talmud ne permettent de

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