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Histoire

Leçon 3 - La Seconde guerre mondiale (1939-1945) :

une guerre d'anéantissement

Introduction : p. 82-83

Du 1er septembre 1939 au 9 août 1945, une guerre se développe à nouveau à l’échelle mondiale. Elle est caractérisée par l’utilisation de nouvelles armes et par un déchaînement de la violence. Des destructions massives visent des villes, mais aussi des peuples, des personnes.

En quoi la Seconde guerre mondiale a-t-elle été une guerre d'anéantissement?

I - Un affrontement planétaire : les phases de la guerre

Questions sur les cartes 2 p 84 et 3 p 85 – Interrogation écrite sur ces repères A - Les victoires de l’Axe (1939-1942) Résumé : La guerre oppose deux camps ennemis : l’Axe (Allemagne, Italie + Japon) face aux Alliés (France, Royaume-Uni, puis Etats-Unis et URSS à partir de 1941). Les deux fronts principaux se situent en Europe et dans le Pacifique.

D'abord, en Europe, l’Allemagne déclare la guerre en envahissant la Pologne (1er sept. 1939) ; en réaction, France et RU déclarent la guerre à l’Allemagne. Mais la Pologne est rapidement écrasée par une « guerre-éclair » grâce à l’utilisation des avions et des chars. Puis, en mai 1940, l’Allemagne lance une grande offensive sur le front Ouest : Pays-Bas, Belgique, Luxembourg et France sont battus et envahis en quelques semaines. Enfin, Hitler fait bombarder le RU mais ne peut y débarquer : malgré de nombreux dégâts et décès, les Anglais ne cèdent pas.

En 1941, la guerre s’étend aux Balkans (entre Autriche et Grèce) et à l’URSS, attaquée par les Allemands : rapidement, les Allemands parviennent aux portes des capitales russes (Moscou, Leningrad).

Dans le Pacifique, les Japonais ont envahi une partie de l’Asie (Chine, Corée, Indonésie, etc.) dans les années 1930. Ils veulent s’assurer le contrôle des îles du Pacifique et attaquent la base navale de Pearl Harbor le 7 décembre 1941 pour en chasser les Américains (EU). Ils provoquent de fait l’entrée en guerre des EU contre l’Axe.

La guerre devient véritablement mondiale : plusieurs fronts dans le monde, colonies d’Afrique mises à contribution par les Européens, plusieurs fronts en Europe.

Vocabulaire :

- Une « guerre-éclair » (Blitzkrieg en allemand) : guerre offensive, courte et brutale. B – Le tournant de la guerre Résumé : les Etats-Unis mobilisent leur puissance économique au service de la victoire et des alliés. Leurs industries d’armement tournent à plein régime et fabriquent un vaste arsenal de guerre : avions et porte-avions, engins motorisés (chars, motos, camions, etc.), armes rapides (mitrailleuses). Ils viennent aider les résistants français et les Anglais en Afrique du Nord, pour se servir de ces colonies comme base arrière d’un débarquement en Europe : les troupes allemandes de Rommel sont vaincues à El Alamein. Dans le pacifique, les EU tiennent bon face aux Japonais lors de la bataille de Midway. Sur le front russe, une bataille déterminante commence en octobre 1942 à Stalingrad, sur la route des puits de pétrole de la mer Caspienne. L’armée allemande se divise en deux, une partie se fait encercler dans la ville de Stalingrad : après 4 mois de combats très durs, l’URSS remporte la 1ère grande victoire sur les Allemands. C - les victoires des Alliés (1943-1945) Cartes p. 84-85 Résumé : A partir du tournant de 1942, sur tous les fronts les Alliés passent à la contre-offensive.

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En Europe, à partir de 1943, les alliés occidentaux organisent des débarquements à l’ouest : Italie (1943), le 6 juin 1944 en Normandie, la Provence en août 1944. La France est libérée entre juin et septembre 1944. Sur le front Est européen, le « rouleau compresseur » de l’Armée Rouge libère l’Europe de l’Est et du Centre. Prise en étau entre l’URSS et les Alliés occidentaux, l’Allemagne nazie s’effondre : en avril 1945, Hitler se suicide, puis le pays capitule le 8 mai 1945. Dans le Pacifique, en 1942, les E-U reprennent l’avantage mais le Japon résiste avec acharnement (avions « kamikazes »). Le président américain Truman décide d’accélérer la capitulation du Japon en autorisant le bombardement atomique des villes japonaises Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945. http://www.ina.fr/histoire-et-conflits/seconde-guerre-mondiale/video/AFE86003282/la-bombe-atomique-hiroshima-nagasaki.fr.html Face à la puissance de cette nouvelle arme, le Japon capitule le 2 septembre 1945 : c’est la fin de la Seconde Guerre mondiale. II - Une guerre d'anéantissement contre les soldats mais surtout les civils A - Une bataille décisive de la Seconde Guerre mondiale : Stalingrad

1) Le déroulement de la bataille * Dossier p 86 - Questions : 1. (doc. 3) Qui sont les traîtres, d’après Staline ? 2. (doc. 5) Comment se battent les Russes, d’après ce témoignage allemand ? 3. (docs. 4-5-7) Montrer la dureté humaine et matérielle de cette bataille de 5 mois. Résumé : Stalingrad est située en URSS (Russie), à l'ouest de la mer Caspienne, sur la Volga : elle est la porte d'accès pour les Allemands aux régions pétrolières, aux ressources utiles pour poursuivre la guerre (essence pour les engins motorisés au sol, dans l’air et sur mer). "Stalingrad", est aussi un symbole car son nom signifie « la ville de Staline ». Les Russes sont ravitaillés par bateau depuis la rive gauche de la Volga (cf carte 2 p. 86) et se battent avec férocité (au début, un fusil pour 2 soldats, car l’URSS a été surprise par l’attaque allemande et n’a pas eu le temps de fabriquer assez d’armes). Les combats de rue sont doublés par des bombardements des deux armées. Pendant l’hiver, le froid russe surprend les Allemands, qui pensaient gagner la ville rapidement. Au final, les Russes remportent une grande victoire, mais la bataille détruit entièrement la ville et fait presque 2 millions de morts.

2) Pourquoi vouloir anéantir l’adversaire ? 1) doc 2 p 89 : quel le sort réservé aux prisonniers soviétiques ? 2) doc. 1 p. 88 : Hitler cherche-t-il seulement une victoire militaire? 3) doc 5 p 89 : Comment agissent les Japonais ? 4) Doc. 5 p. 89 : combien de soldats sont tués pendant la 2nde GM ? Comparer ce chiffre à celui des civils tués. 5) Objectif brevet - Exemple de question longue : Montrer comment les régimes totalitaires poussent leurs idéologies jusqu’à la volonté d’anéantissement, ce qui les distingue des démocraties. Corrigé du 5) Résumé : Les démocraties alliées et l’URSS ont tué des populations civiles pendant la guerre, mais dans le but de se défendre ou de viser des positions militaires (par exemple, bombardement de Dresde en février 1945, en Allemagne : 30 000 morts). Mais les nazis vont plus loin que de simples buts de guerre, ils mettent à l’œuvre leur idéologie raciste en éliminant volontairement des populations à cause de leur origine, de leur appartenance politique ou religieuse (Juifs, Communistes, résistants, Russes, Chinois, etc). Les ennemis des nazis sont déportés dans des camps de concentration ou massacrés de façon impitoyable.

B - L'extermination des Juifs et des Tsiganes : le plus grand génocide de l'histoire 1) Un génocide : pourquoi ? Comment ?

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Rappels : L’idéologie (= l’ensemble des idées) nazie est raciste et particulièrement antisémite (contre les Juifs). Dès 1935, les lois de Nuremberg placent les Juifs à l’écart de la société. Les peuples jugés « inférieurs » sont méprisés, comme les Tziganes. Le processus d'extermination débute avec la guerre car en conquérant des territoires à l'est (Pologne, puis URSS) Hitler et l’armée nazie mettent la main sur des millions de Juifs. Pour lui, cette guerre doit aussi permettre d'anéantir la population juive. Il utilise plusieurs méthodes pour cela : les ghettos, les Einsatzgruppen et les camps d’extermination.

- les ghettos * Doc. 1 p. 96 : des enfants dans le ghetto de Varsovie (Pologne) /Doc. ci-dessous : qu’est-ce qu’un ghetto ? * Histoire des Arts : extraits de La liste de Schindler, liquidation du ghetto de Cracovie (1943).

Doc. Le ghetto de Cracovie (Pologne)

Le 3 mars 1941 le gouverneur de la région de Cracovie, Otto Wächter, ordonne la création d'un ghetto à Cracovie. Tous les Juifs restant à Cracovie doivent entrer dans le ghetto au 20 mars 1941. Beaucoup les familles polonaises doivent changer d’appartements et également s’installer dans les maisons juives vides de Kazimierz. Les relogements se passent dans une grande confusion, et des familles juives en profitent pour quitter Cracovie pour les environs… Le territoire du ghetto couvre une surface de 20 hectares, comprend 15 rues et 320 appartements, soit un total de 3.167 chambres. Le ghetto est partiellement entouré d’un mur et d’une clôture de bois. Toutes les fenêtres et portes donnant sur le côté « Aryen » sont murés. Quatre entrées gardées permettent l’accès au ghetto.

La plupart des immeubles sont vieux et mal entretenus. Avant la guerre, environ 3.000 habitants vivaient dans le secteur de ghetto, maintenant, plus de 15.000 s’y entassent. Selon le règlement, quatre familles doivent partager un appartement. En raison du surpeuplement, beaucoup de personnes passent leur journée dans les rues. En octobre 1941, arrivent 6.000 juifs supplémentaires des villages environnants. La faim devient un problème lancinant, puisque la ration quotidienne de pain pour chaque personne est de 100 grammes, et 200 grammes de sucre ou de graisse fournis mensuellement. La pomme de terre constitue l’aliment principal. La plupart des Juifs travaillent dans des ateliers et les usines du ghetto, en grande partie pour le compte de la Wehrmacht ou de la Luftwaffe (armée allemande sur terre et dans les airs). Ils reçoivent progressivement des cartes d’identification spécifiques, le « Blauschein ».

En décembre 1942, le ghetto est divisé en deux parties : le « ghetto A » pour des ouvriers et le « ghetto B » pour les autres, ces derniers devant être expulsés aussitôt que possible. À partir de novembre 1942, beaucoup de Juifs du ghetto sont envoyés dans le camp de travail SS de Plaszow, une banlieue de Cracovie. Parmi eux, les Juifs qui travaillent dans l'usine d'Oskar Schindler…

Le 13 mars 1943, le « ghetto A » est vidé de tous ses ouvriers qui sont envoyés à Plaszow. L'action est dirigée personnellement par le SS-Untersturmführer Amon Göth, nouveau commandant de camp de Plaszow. Le 14 mars 1943, les SS liquident le « ghetto B ». Beaucoup de gens sont tués dans les cours ou dans les rues. Les Juifs restant sont expulsés à Auschwitz-Birkenau.

Des kommandos de prisonniers juifs sont amenées dans le ghetto pour rassembler tous les biens et assainir le ghetto. Leur travail dure jusqu'en décembre 1943 puis ils sont finalement exécutés en 1944, sur ordre personnel de Göth. C'est le dernier acte de la tragédie du ghetto de Cracovie.

source : http://www.encyclopedie.bseditions.fr

Définition de ghetto : quartier juif, qui a fini par désigner les quartiers des villes d’Europe de l’Est où ont été enfermés les Juifs à partir de 1940.

- Les massacres des Einsatzgruppen

Dossier p 90-91 Définition d’ Einsatzgruppen : « groupes d’intervention » composés de soldats SS et de soldats locaux (Ukrainiens, Lituaniens…), chargés de tuer les Juifs, les Tziganes et les responsables communistes pendant l’avancée de l’armée allemande en URSS (à partir de 1941).

Résumé : Il s'agit bien d'un génocide car ce rapport montre la volonté de l'armée allemande (SS) donc de l'Etat nazi d'éliminer les Juifs en n'épargnant pas les enfants et de manière méthodique, d'où cette froide comptabilité. Il révèle que les victimes sont très nombreuses : 133 346 au total entre le 28 juillet et le 25 novembre 1941; qu'elles sont de tous âges ("enfants juifs"), très majoritairement juives mais avec aussi des communistes ("communistes lituaniens"). L'auteur est d'ailleurs satisfait d'avoir "résolu le problème juif en

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Lituanie", c'est-à-dire fait disparaître les Juifs. C'est la définition du génocide : destruction systématique et volontaire de tout un peuple par un Etat.

Mais ces massacres étaient trop coûteux en munitions, en soldats SS expérimentés, donc un dernier mode d'extermination est mis en place. 2) Les camps d’extermination * Voir dossier p. 94-95 : la sélection des déportés et les chambres à gaz.

p. 97 Ce qu’il faut retenir :

- On distingue les camps de concentration (lieu où sont enfermées les personnes jugées dangereuses par les nazis, soumises au travail forcé, mal nourries et mal logées) des camps d’extermination (lieu destiné à tuer les peuples indésirables selon les nazis, où les personnes sont triées et pour la plupart tuées dans les chambres à gaz).

- Les camps de concentration sont majoritairement situés en Allemagne : les camps d’extermination en Pologne.

- Camps d’extermination les plus meurtriers : Auschwitz, Treblinka. - Estimation du nombre de morts dans les camps d’extermination : 2.7 millions de Juifs, 240 000

Tziganes. - Estimation du nombre de Juifs fusillés par les Einsatzgruppen : 1.3 millions de personnes. - Hitler prend la décision d’exterminer tous les Juifs et Tziganes d’Europe en 1941, puis il met au point

la « Solution finale » (destruction massive de ces peuples « inférieurs » dans des chambres à gaz) en janvier 1942 avec ses officiers nazis. Concrètement, les nazis commencent alors à déporter les Juifs des ghettos vers les camps d’extermination.

- Après la guerre, ce génocide est appelé « Shoah », c’est-à-dire « catastrophe » en hébreu. Au total, plus de 5 millions de Juifs sont morts dans les camps de concentration, d’extermination, les ghettos et par les fusillades des Einsatzgruppen. Pour Les Tziganes, le mot « « Samudaripen » est employé : « tues-les tous » en romani (environ 240 000 morts).

Pour aller plus loin : lire l’extrait de Si c’était un homme, de Primo Levi (p. 99)

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Conclusion : avec 50 à 60 millions de morts, la Seconde guerre mondiale reste la plus meurtrière : dans cette lutte à mort les démocraties l'emportent sur les dictatures, le nazisme. Ce conflit est aussi marqué par le plus grave génocide perpétré, qualifié de crime contre l'humanité par la suite.