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detruit jusqu’a 95 % des especes vivantes. Lhypothese la plus repandue aujourd’hui attribue ces catastrophe naturelles a la collision d’un asteroide avec notre planete ; en outre, ces extinctions ne sont plus assimilees a des trous noirs de I’evo- lution car elles ont provoque, a terme, des sursauts d’inventivite de la vie. Qui en rechappe, enfin ? La encore les scienti- fiques ont revu la these darwinienne de la selection naturelle par le niveau d’adapta- tion des especes Zrleur environnement : les mammiferes n’etaient pas mieux adapt& que les dinosaures qu’ils ont remplaces a la fin du Cretace. Chaine du vivant en dents de scie, sauts qualitatifs d’une espece a celle qui lui succede, part de I’aleatoire dans la selection naturelle : telle est la revolution scientifique qu’evo- quent les auteurs. Mais, avec cette histoire de la complexite croissante de la vie, ils appellent aussi de leurs vceux une prise de conscience : au moment ou la crois- Sante demographique et I’exploitation intensive des ressources naturelles risquent de provoquer la sixieme extinc- tion de masse, ils nous rappellent que I’aptitude proprement humaine a admirer la nature devrait avoir pour corollaire le souci d’en proteger la diversite, fruit de quatre milliards d’annees. DCVELOPPEMENT DURABLE Repenser les territoires. Construire des perspectives communes a partir de l’echange d’experience Ina Ranson (Cd.) Charles Leopold Mayer-FPH, COIL * Document de travail n n“107, 1998, 168 p., 50 F. L e territoire, rural et urbain, a ete de tout temps le lieu 00 s’organisaient les echanges entre les hommes et I’environ- nement. Les echanges s’elargissant, ces liens se sont progressivement distendus pour devenir aujourd’hui planetaires. Dans ce contexte, inventer localement des formes alternatives de developpe- ment durable; faire evoluer la gestion des territoires, reinventer des liens entre le local et le global, apparaissent a present comme une necessite pour relever les defis ecologiques, economiques et sociaux de cette fin de siecle. C’est ce que veulent illustrer les soixante fiches d’etudes de cas et de reflexion de ce dossier, qui affirment la necessite de I’emergence des communautes territo- riales comme des acteurs sociaux conscients et capables de strategies a long terme. DROIT DE L’ENVIRONNEMENT Guide de l’environnement a i’usage des citoyens et des collectivites territoriales A. Bourgouin-Bareilles CNFPT/Frison-Roche, 1998, 352 p., 150 F. L es citoyens et leurs collectivites territo- riales, principalement les communes et les etablissement intercommunaux, sont a la fois coresponsables et cogestionnaires de I’environnement. Une fois les enjeux cernes, la connaissance de ces droits et devoirs constitue le critere essentiel de toute decision. Cette necessite est renforcee par I’actualite de la juridicisa- tion et de la penalisation croissante des problemes de pollution. C’est I’objet de ce guide, concu de facon pratique pour permettre a tout utilisateur : (1) de situer les pouvoirs et les obligations du maire, (2) de reperer pour chaque domaine envi- ronnemental la reglementation francaise et europeenne - voire les conventions internationales ainsi que les donnees techniques -, des exemples d’actions, des bibliographies, des adresses d’organismes competents, etc., (3) de faire le meilleur usage possible des moyens susceptibles de faire progresser la conscience environ- nementale : communication, formation du citoyen et effets sur I’emploi. l!COLOCIE POLITIQUE Les habits verts de la politique Florence Faucher Presses de Sciences PO, 1999, 320 p., 147 F. L a creation de partis Pcologistes a coin- cide avec une crise de confiance dans les institutions qui s’est exprimee a travers toute I’Europe. A I’approche de nouvelles echeances europeennes, air les cartes risquent d’etre redistribuees, ce livre fait le portrait des militants verts, en comparant leurs pratiques politiques, leurs visions du monde, leurs vies quoti- diennes. Pendant plus de cinq ans, I’au- teur a suivi les activites de deux groupes verts, en France et en Angleterre, vecu avec eux, participe a leurs campagnes electorales, assiste a leurs reunions. Cet ouvrage est a la fois le r&it de ces cinq annees et une analyse comparative. Si les ecologistes francais, anglais et allemands se ressemblent, notamment dans leur souci de se distinguer des autres partis politiques, ils sont cependant loin d’etre identiques, en particulier dans leur vision du monde. Les Verts veulent changer la vie. Ont-il invente, comme ils I’affirment, une autre facon de faire de la politique ? Les verts innovent et cherchent toutes les facons de se faire entendre. Ils doivent se conduire en professionnels de la politique tout en conservant leur statut d’amateurs. De leur capacite a resoudre ce paradoxe depend leur avenir. Qu’est-ce que l’ecologie politique ? Alain Lipietz La Decouverte, COIL * Sur le vif m, 1999, 128 p., 42 F. L ‘ecologic politique est-elle une science ou une orientation politique, et pour- quoi pas une morale ? Parle-t-elle de la nature, des plantes et des animaux ou des femmes et des hommes, de leurs rapports entre eux et a leur environnement ? Quel rapport I’ecologie politique nourrit-elle avec ces mouvements du xlxe siecle, aux noms jumeaux de sciences et de partis que sont I’hygienisme et le socialisme (ou la sociologic) ? C’est a toutes ces ques- tions que tente de repondre dans cet essai I’auteur. Pour lui, I’ecologie politique ne nous propose pas pour le xxle siecle, comme I’avancent certains, le desespoir d’une degradation ineluctable ou I’appel a une conversion individuelle. Elle offre au contraire les bases prometteuses d’une politique ecologique de I’environnement, d’une politique ecologique du travail, d’une politique ecologique des rapports internationaux. Une telle politique est peut-etre le cceur de ce que notre vieille Europe a a proposer au monde et d’abord a elle-meme, pour pouvoir trouver sa place. ECONOMIE Leconomie est une science morale Armattya Sen La Decouverte, toll. a Cahiers libres *, 1999, 128 p.;69 F. E n octobre 1998, le prix Nobel d’eco- nomie a, pour la premiere fois, ete attribue a un economiste issu du Tiers- Monde et specialiste internationalement reconnu des questions de developpe- ment. Peu connu du grand public, econo- miste inclassable, philosophe et surtout humaniste, il s’est efforce de monter que I’analyse economique traditionnelle etait incapable de penser la diversite des comportements humains et qu’il etait necessaire d’y introduire des considera- tions politiques, sociales et surtout ethiques. Ses travaux sur la famine et la grande pauvrete I’ont ainsi conduit a s’in- terroger sur le rapport entre liberte indivi- NSS, 1999, vol. 7, no 3, 88-94

L'économie est une science morale Armartya Sen: La Découverte, coll. ≪ Cahiers libres ≫, 1999, 128 p., 69 F

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Page 1: L'économie est une science morale Armartya Sen: La Découverte, coll. ≪ Cahiers libres ≫, 1999, 128 p., 69 F

detruit jusqu’a 95 % des especes vivantes. Lhypothese la plus repandue aujourd’hui attribue ces catastrophe naturelles a la collision d’un asteroide avec notre planete ; en outre, ces extinctions ne sont plus assimilees a des trous noirs de I’evo- lution car elles ont provoque, a terme, des sursauts d’inventivite de la vie. Qui en rechappe, enfin ? La encore les scienti- fiques ont revu la these darwinienne de la selection naturelle par le niveau d’adapta- tion des especes Zr leur environnement : les mammiferes n’etaient pas mieux adapt& que les dinosaures qu’ils ont remplaces a la fin du Cretace. Chaine du vivant en dents de scie, sauts qualitatifs d’une espece a celle qui lui succede, part de I’aleatoire dans la selection naturelle : telle est la revolution scientifique qu’evo- quent les auteurs. Mais, avec cette histoire de la complexite croissante de la vie, ils appellent aussi de leurs vceux une prise de conscience : au moment ou la crois- Sante demographique et I’exploitation intensive des ressources naturelles risquent de provoquer la sixieme extinc- tion de masse, ils nous rappellent que I’aptitude proprement humaine a admirer la nature devrait avoir pour corollaire le souci d’en proteger la diversite, fruit de quatre milliards d’annees.

DCVELOPPEMENT DURABLE

Repenser les territoires. Construire des perspectives communes a partir de l’echange d’experience Ina Ranson (Cd.) Charles Leopold Mayer-FPH, COIL * Document de travail n n“107, 1998, 168 p., 50 F.

L e territoire, rural et urbain, a ete de tout temps le lieu 00 s’organisaient les

echanges entre les hommes et I’environ- nement. Les echanges s’elargissant, ces liens se sont progressivement distendus pour devenir aujourd’hui planetaires. Dans ce contexte, inventer localement des formes alternatives de developpe- ment durable; faire evoluer la gestion des territoires, reinventer des liens entre le local et le global, apparaissent a present comme une necessite pour relever les defis ecologiques, economiques et sociaux de cette fin de siecle. C’est ce que veulent illustrer les soixante fiches d’etudes de cas et de reflexion de ce dossier, qui affirment la necessite de I’emergence des communautes territo- riales comme des acteurs sociaux conscients et capables de strategies a long terme.

DROIT DE L’ENVIRONNEMENT

Guide de l’environnement a i’usage des citoyens et des collectivites territoriales A. Bourgouin-Bareilles CNFPT/Frison-Roche, 1998, 352 p., 150 F.

L es citoyens et leurs collectivites territo- riales, principalement les communes et

les etablissement intercommunaux, sont a la fois coresponsables et cogestionnaires de I’environnement. Une fois les enjeux cernes, la connaissance de ces droits et devoirs constitue le critere essentiel de toute decision. Cette necessite est renforcee par I’actualite de la juridicisa- tion et de la penalisation croissante des problemes de pollution. C’est I’objet de ce guide, concu de facon pratique pour permettre a tout utilisateur : (1) de situer les pouvoirs et les obligations du maire, (2) de reperer pour chaque domaine envi- ronnemental la reglementation francaise et europeenne - voire les conventions internationales ainsi que les donnees techniques -, des exemples d’actions, des bibliographies, des adresses d’organismes competents, etc., (3) de faire le meilleur usage possible des moyens susceptibles de faire progresser la conscience environ- nementale : communication, formation du citoyen et effets sur I’emploi.

l!COLOCIE POLITIQUE

Les habits verts de la politique Florence Faucher Presses de Sciences PO, 1999, 320 p., 147 F.

L a creation de partis Pcologistes a coin- cide avec une crise de confiance dans

les institutions qui s’est exprimee a travers toute I’Europe. A I’approche de nouvelles echeances europeennes, air les cartes risquent d’etre redistribuees, ce livre fait le portrait des militants verts, en comparant leurs pratiques politiques, leurs visions du monde, leurs vies quoti- diennes. Pendant plus de cinq ans, I’au- teur a suivi les activites de deux groupes verts, en France et en Angleterre, vecu avec eux, participe a leurs campagnes electorales, assiste a leurs reunions. Cet ouvrage est a la fois le r&it de ces cinq annees et une analyse comparative. Si les ecologistes francais, anglais et allemands se ressemblent, notamment dans leur souci de se distinguer des autres partis politiques, ils sont cependant loin d’etre identiques, en particulier dans leur vision du monde. Les Verts veulent changer la vie. Ont-il invente, comme ils I’affirment,

une autre facon de faire de la politique ? Les verts innovent et cherchent toutes les facons de se faire entendre. Ils doivent se conduire en professionnels de la politique tout en conservant leur statut d’amateurs. De leur capacite a resoudre ce paradoxe depend leur avenir.

Qu’est-ce que l’ecologie politique ? Alain Lipietz La Decouverte, COIL * Sur le vif m, 1999, 128 p., 42 F.

L ‘ecologic politique est-elle une science ou une orientation politique, et pour-

quoi pas une morale ? Parle-t-elle de la nature, des plantes et des animaux ou des femmes et des hommes, de leurs rapports entre eux et a leur environnement ? Quel rapport I’ecologie politique nourrit-elle avec ces mouvements du xlxe siecle, aux noms jumeaux de sciences et de partis que sont I’hygienisme et le socialisme (ou la sociologic) ? C’est a toutes ces ques- tions que tente de repondre dans cet essai I’auteur. Pour lui, I’ecologie politique ne nous propose pas pour le xxle siecle, comme I’avancent certains, le desespoir d’une degradation ineluctable ou I’appel a une conversion individuelle. Elle offre au contraire les bases prometteuses d’une politique ecologique de I’environnement, d’une politique ecologique du travail, d’une politique ecologique des rapports internationaux. Une telle politique est peut-etre le cceur de ce que notre vieille Europe a a proposer au monde et d’abord a elle-meme, pour pouvoir trouver sa place.

ECONOMIE

Leconomie est une science morale Armattya Sen La Decouverte, toll. a Cahiers libres *, 1999, 128 p.;69 F.

E n octobre 1998, le prix Nobel d’eco- nomie a, pour la premiere fois, ete

attribue a un economiste issu du Tiers- Monde et specialiste internationalement reconnu des questions de developpe- ment. Peu connu du grand public, econo- miste inclassable, philosophe et surtout humaniste, il s’est efforce de monter que I’analyse economique traditionnelle etait incapable de penser la diversite des comportements humains et qu’il etait necessaire d’y introduire des considera- tions politiques, sociales et surtout ethiques. Ses travaux sur la famine et la grande pauvrete I’ont ainsi conduit a s’in- terroger sur le rapport entre liberte indivi-

NSS, 1999, vol. 7, no 3, 88-94