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Analyses commentkes 99 suivre les auteurs lorsqu’ils concluent que le chirurgien devrait reprendre la responsabiliti du traitement complet de la pancrkatite biliaire. Rbftkences 1 SW B, Escat J, Cherqui D, Fourtanier G, Hay JM, Fingerhut A, et al. for the French associations for surgical research. Surgery vs endoscopy as primary treatment in symptomatic patients with sus- pected common bile duct stones. A multi-center randomized trial. Arch Surg 1998; 133: 702-8. P. Boutelier Lecture critique et rkdaction mkdicale scientifique. Comment lire, r6diger et publier une 4tude clinique ou Cpid6miologique L.R. Salmi. Paris : Elsevier ; 1998. 287 p. Louis Rachid Salmi, mkdecin form6 g l’tpidtmiologie clinique et & la santt communautaire ?i l’universite MC Gill g Montrkal (QuCbec, Canada) puis a la commu- nication au Center for disease control, ti Atlanta (GCor- gie, fitats-Unis) est professeur en santC publique, CpidC- miologie et biostatistiques B l’institut de santC publique, d’tpidkmiologie et de dtveloppement de 1’universitC Victor Segalen, Bordeaux 2, et directeur du centre natio- nal d’htmovigilance. Ce livre traite de lecture critique et de rkdaction scien- tifique et l’accent est mis sur la rigueur des m&odes. La premibre partie prksente les diffkrents types de rapport (article original, thkse, mtmoire), la rigueur scientifique et le respect des rkgles de style scientifique. La deuxikme partie aborde la structure gCnCrale d’un article scienti- fique qui est bien standardiste et fait l’objet de conven- tions internationales. La troisikme partie expose les prin- cipes mtthodologiques qui doivent constituer le fond d’un travail de recherche avec les critkres spkcifiques & 1’Cvaluation de tests diagnostiques et a l’kvaluation d’une relation causale. La quatribme partie regroupe les rkgles utiles dans la dkmarche pratique de rkdaction: la prkparation B la rkdaction, la rkdaction elle-m6me et la publication dans une revue scientifique. 11est impossible d’analyser la totalitt de ce livre t&s compact, comprenant 287 pages, mais on peut profiter de cette analyse pour rappeler quelques grands principes. NL’introduction doit guider le lecteur du contexte gfkne’ral ci la question prtkise d laquelle les auteurs ont rkpondu. Elle doit fournir su.samment d’informations pour qu,e le lecteur puisse comprendre sans avoir B se rkfkrer b d’autres publications. Son demier paragraphe doit tkoncer 1 ‘objectif principal de 1 ‘ktude. L ‘introduc- tion est I’e lieu privilt?gie’ pour dt;Jinir les abrkviations qui seront u,tilist!es dans le texte. Elle est rkdigke au prksent, Pour les me’thodes et les r&dtats il ne faut utiliser que le pass& (imparfait ou passe’ compose’). Tableaux et figures permettent de foumir des don&es de’tailles ou nombreuses qui seraient fastidieuses ri exposer. C’est la rkdaction de la discussion qui demande le plus d’expk- nence... et le plus d’esprit critique... La discussion est souvent trop longue. Elle laisse le plus de libertk dans le style, dons les temps (pass& p&sent ou futur). C’est la partie qui nkcessite le plus d’&tre critiquke par des lec- teurs i&&pendants. La conclusion fait une synthtse des f%ments principaux h retenir. Le r6le du titre et du rksume’ est d’informer le lecteur sur le contenu de l’article. Leur rkdaction est d’autant plus importante qu’ils constituent les seules parties qui sont p&sent&es dans les bibliographies et qui sont lues par les lecteurs press&. Titre et rt%ume’doivent &re suf- fisamment attractifs pour donner au lecteur l’envie de lire le reste de l’article. Le rksume’ doit Ctre tkrit une fois l’article tern&e’, de me^me que le titre d&nit$ Dans la convention de Vancouver, seuls les six premiers auteurs sont cite’s, suivis de, et al. Y. Le chapitre suivant oti sont exposts les principes mi%hodologiques d’un travail de recherche est considkrt par l’auteur comme le plus important. rLu premikre exi- gence du lecteur critique est que 1 ‘objectif de l’t!tude ait e’te’ clairement formule’. La description de la population source d’oit apparaitre t&s t6t dans la section mdthodes. Le calcul de la taille de l’kchantillon fait au moment de la planrfication de l’e’tude permet de maintenir les risques d’erreur Li un niveau acceptable. Les mkthodes statistiques prt%entkes 2 la jin de la section me’thodes doivent Ztre adapties au schkma d’e’tude, aux variables mesurtky et aux don&es recueillies. N Aptis ce chapitre consacti aux crit&es communs ?I toutes les ktudes, se sucklent: un chapitre consacrk g 1’Cvaluation des tests diagnostiques (fiabilitk puis valid&@, un chapitre sur les critkres de causalit& sur l’essai randomis& les etudes de cohong les Ctudes cas-tkmoins et 1’Ctude transversale, un chapitre sur les critkres spkcifiques aux &tudes de cas cli- niques et aux syntl-kses de la littkature et un demier cha- pitre sur les nombres, les tableaux et les graphiques. L. Rachid Salim apporte dans cet ouvrage le fruit de son expiirience. C’est un auteur qui a publit des ttudes 6pidtmiologiques mais c’est aussi un lecteur qui semble avoir une bonne expkrience de la critique des textes et qui est convaincu par l’utilitk de la lecture critique.

Lecture critique et rédaction médicale scientifique. Comment lire, rédiger et publier une étude clinique ou épidémiologique

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Analyses commentkes 99

suivre les auteurs lorsqu’ils concluent que le chirurgien devrait reprendre la responsabiliti du traitement complet de la pancrkatite biliaire.

Rbftkences

1 SW B, Escat J, Cherqui D, Fourtanier G, Hay JM, Fingerhut A, et al. for the French associations for surgical research. Surgery vs endoscopy as primary treatment in symptomatic patients with sus- pected common bile duct stones. A multi-center randomized trial. Arch Surg 1998; 133: 702-8.

P. Boutelier

Lecture critique et rkdaction mkdicale scientifique.

Comment lire, r6diger et publier une 4tude clinique ou Cpid6miologique

L.R. Salmi. Paris : Elsevier ; 1998. 287 p.

Louis Rachid Salmi, mkdecin form6 g l’tpidtmiologie clinique et & la santt communautaire ?i l’universite MC Gill g Montrkal (QuCbec, Canada) puis a la commu- nication au Center for disease control, ti Atlanta (GCor- gie, fitats-Unis) est professeur en santC publique, CpidC- miologie et biostatistiques B l’institut de santC publique, d’tpidkmiologie et de dtveloppement de 1’universitC Victor Segalen, Bordeaux 2, et directeur du centre natio- nal d’htmovigilance.

Ce livre traite de lecture critique et de rkdaction scien- tifique et l’accent est mis sur la rigueur des m&odes. La premibre partie prksente les diffkrents types de rapport (article original, thkse, mtmoire), la rigueur scientifique et le respect des rkgles de style scientifique. La deuxikme partie aborde la structure gCnCrale d’un article scienti- fique qui est bien standardiste et fait l’objet de conven- tions internationales. La troisikme partie expose les prin- cipes mtthodologiques qui doivent constituer le fond d’un travail de recherche avec les critkres spkcifiques & 1’Cvaluation de tests diagnostiques et a l’kvaluation d’une relation causale.

La quatribme partie regroupe les rkgles utiles dans la dkmarche pratique de rkdaction: la prkparation B la rkdaction, la rkdaction elle-m6me et la publication dans une revue scientifique.

11 est impossible d’analyser la totalitt de ce livre t&s compact, comprenant 287 pages, mais on peut profiter de cette analyse pour rappeler quelques grands principes.

NL’introduction doit guider le lecteur du contexte gfkne’ral ci la question prtkise d laquelle les auteurs ont rkpondu. Elle doit fournir su.samment d’informations pour qu,e le lecteur puisse comprendre sans avoir B se rkfkrer b d’autres publications. Son demier paragraphe doit tkoncer 1 ‘objectif principal de 1 ‘ktude. L ‘introduc- tion est I’e lieu privilt?gie’ pour dt;Jinir les abrkviations qui seront u,tilist!es dans le texte. Elle est rkdigke au prksent, Pour les me’thodes et les r&dtats il ne faut utiliser que le pass& (imparfait ou passe’ compose’). Tableaux et figures permettent de foumir des don&es de’tailles ou nombreuses qui seraient fastidieuses ri exposer. C’est la rkdaction de la discussion qui demande le plus d’expk- nence... et le plus d’esprit critique... La discussion est souvent trop longue. Elle laisse le plus de libertk dans le style, dons les temps (pass& p&sent ou futur). C’est la partie qui nkcessite le plus d’&tre critiquke par des lec- teurs i&&pendants. La conclusion fait une synthtse des f%ments principaux h retenir.

Le r6le du titre et du rksume’ est d’informer le lecteur sur le contenu de l’article. Leur rkdaction est d’autant plus importante qu’ils constituent les seules parties qui sont p&sent&es dans les bibliographies et qui sont lues par les lecteurs press&. Titre et rt%ume’ doivent &re suf- fisamment attractifs pour donner au lecteur l’envie de lire le reste de l’article. Le rksume’ doit Ctre tkrit une fois l’article tern&e’, de me^me que le titre d&nit$ Dans la convention de Vancouver, seuls les six premiers auteurs sont cite’s, suivis de, et al. Y.

Le chapitre suivant oti sont exposts les principes mi%hodologiques d’un travail de recherche est considkrt par l’auteur comme le plus important. rLu premikre exi- gence du lecteur critique est que 1 ‘objectif de l’t!tude ait e’te’ clairement formule’. La description de la population source d’oit apparaitre t&s t6t dans la section mdthodes. Le calcul de la taille de l’kchantillon fait au moment de la planrfication de l’e’tude permet de maintenir les risques d’erreur Li un niveau acceptable. Les mkthodes statistiques prt%entkes 2 la jin de la section me’thodes doivent Ztre adapties au schkma d’e’tude, aux variables mesurtky et aux don&es recueillies. N

Aptis ce chapitre consacti aux crit&es communs ?I toutes les ktudes, se sucklent: un chapitre consacrk g 1’Cvaluation des tests diagnostiques (fiabilitk puis valid&@, un chapitre sur les critkres de causalit& sur l’essai randomis& les etudes de cohong les Ctudes cas-tkmoins et 1’Ctude transversale, un chapitre sur les critkres spkcifiques aux &tudes de cas cli- niques et aux syntl-kses de la littkature et un demier cha- pitre sur les nombres, les tableaux et les graphiques.

L. Rachid Salim apporte dans cet ouvrage le fruit de son expiirience. C’est un auteur qui a publit des ttudes 6pidtmiologiques mais c’est aussi un lecteur qui semble avoir une bonne expkrience de la critique des textes et qui est convaincu par l’utilitk de la lecture critique.

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loo Analyses commentCes

La communication medicale kite reste une necessite, une obligation pour les praticiens et les chercheurs qui doivent apporter a la communaute les resultats de leurs observations, de leurs enquetes, de leurs recherches, de leur experience. La transmission de l’information dans le domaine medical et scientifique obeit a des regles metho- dologiques qui ne figurent pas dans les programmes d’en- seignement et c’est seulement grace a des livres comme celui de Rachid Salmi que chacun peut apprendre les bases de la lecture critique et de la redaction scientifique.

La qualitt d’un article original depend surtout de son contenu scientifique mais la forme joue aussi un grand role. Chute, precision et concision restent les qualites maitresses de m&me que l’excellence de la langue. L’au- teur donne des conseils pratiques sur les erreurs les plus frequentes a Cviter, sur les tournures de la langue fran-

caise les mieux adapttes pour enoncer des methodes ou des resultats.

Les auteurs doivent attacher beaucoup d’importance au cboix de leur titre et a la qualite de leur resume s’ils veu- lent capter I’attention du lecteur, mais l’enthousiasme suscite par la lecture du resume peut retomber a la lec- ture de l’objectif du travail et des methodes...

Cet ouvrage consacre a la lecture critique et a la redac- tion scientifique est tres document6 et contient beaucoup de regles ma1 connues, aussi utiles pour les lecteurs que pour les auteurs. Mais il contient tgalement beaucoup de renseignements pratiques. d’explications ou de conseils miles a tous ceux qui s’interessent a la communication rnedicale et scientifique.

J. Moreaux