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Honoré Vinck
L'Église et les coloniesSource: Aequatoria, 20e Année, No. 3 (1957), p. 106Published by: Honoré VinckStable URL: http://www.jstor.org/stable/25838626 .
Accessed: 14/06/2014 03:54
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L'Egl ise et les colonies.
L'Eglise n'est pas une puissance politique chargee de promouvoir une forme de gou vernement ou de declarer si un peuple est capable ou non de se gouverner lui-meme et
elle entend n'etre annexee par aucun courant d'opinion ou par aucune force au pouvoir ou aspirant a y etre.
Elle veut etre et demeurer libre, uniquement preoccupee de porter le message evan
gelique dans toute sa purete, quelques que soient les circonstances, et meme si cette attitude lui vaut de la part de certains incomprehensions ou attaques.
L'Eglise souhaite ardemment que les hommes comme les peuples progressed vers
plus de bien-etre et assument toujours davantage leurs responsabilites. La grandeur de 1'homme vient de ce qu'il est libre et responsable, et la liberte politique est 1'une de ces
libertes et de ces responsabilites fondamenteles. Ne pas en jouir prouve une evolution
inachevee et ne peut etre que temporaire. Aussi l'Eglise, comme le droit naturel, reconnait la liberte des peuples a se gouver
ner eux-m?mes.
Elle ne fait pas d'ailleurs qu'affirmer le principe. La liberation spirituelle qu'elle assure chez les chretiens est un des plus efficaces moyens de faire parvenir 1'homme a
sa pleine maturite. Et en rappelant a tous la grandeur de la dignite humaine et les
devoirs qui en decoulent, elle contribue reelleicent a l'amelioration des relations entre
les hommes.
En conclusion, nous reconnaissons la legitimite de l'aspiration a l'independance com
me aussi de tout effort constructif pour y parvenir. Mais nous vous mettons en garde centre les deviations possibles, specialement contre la haine qui ne peut trouver place dans un coeur chretien.
L'independance n'est pas seulement une gloire et un privilege: c'est aussi un far
deau. Aux Africains de mediter sur la poussee generale des autres continents vers l'u
nite ou vers de larges Unions. II leur appartient, en definitive, de fixer leur destln.
Que les nations d'Europe, rejetant l'egoisme et les calculs interesses, les y aident
de toute leur amitie. C'est la le double voeu des catholiques et de l'Eglise elle-meme.
(Extrait d une lettre des Eveques de Madagascar ).
D^boisement et Agriculture Un ecrivain americain, William Vogi, souligne dans un livre extremement documents
? La faim du monde ?, qu'un tiers du sol des Etats-Unis a ete dilapide depuis la venue
des blancs en Amerique. On a deboise au point que l'erosion reduit sans cesse l'espace des cultures. Plus de 130 millions d'hectares de prairies ont ete aneantis et 330 millions
d'hectares se trouvent menaces. Dans les quinze dernieres annees, on a perdu Tequiva lent en valeur agricole de trois d?partements frangais.
On cite specialement l'Amerique parce que e'est Tun des pays les plus riches en
possibility agricoles. Si Ton n'y prend garde, cette prosperity n'aura qu'un temps.
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