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LES ANTISEPTIQUES DISPONIBLES POUR LES SOINS Laurence Martin - Pharmacien PH – PUI CHU Dijon Lundi 29 janvier 2018 1

Les antiseptiques disponibles pour les soins … · LES ANTISEPTIQUES DISPONIBLES POUR LES SOINS Laurence Martin - Pharmacien PH – PUI CHU Dijon Lundi 29 janvier 2018 1

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LES ANTISEPTIQUES DISPONIBLES POUR LES

SOINS

Laurence Martin - Pharmacien PH – PUI CHU DijonLundi 29 janvier 2018

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PLAN

• DEFINITIONS• LA FLORE CUTANEE• NOTIONS ET INFORMATIONS SUR LES INFECTIONS

NOSOCOMIALES, LEUR SURVEILLANCE• LES ATS• EXEMPLES DE PROTOCOLES ELABORES PAR EOH

DU CHU DE DIJON

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PRODUITS DE SANTE PARTICIPANT A L’HYGIENE HOSPITALIERE : DEFINITIONS

• HYGIENE = ensemble des principes et des pratiques tendant à préserver, à améliorer la santé.

• ANTISEPSIE = opération au résultat momentané, permettant de tuer ou d’éliminer les microorganismes indésirables et/ou d’inactiver les virus portés par des milieux vivants dans la limite de leur tolérance, en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération est limité aux microorganismes présents au moment de l’opération. Elle est réalisée avec un antiseptique qui possède le statut de médicament avec AMM (mais pas toujours).Définition selon la norme AFNOR NFS 72-101, mars 1981

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LA FLORE CUTANEE

• 1 flore microbienne résidante permanente – germes commensaux non pathogènes en condition

physiologique– Surtout des bactéries, nombreuses espèces surtout des cocci

gram+ dont staphylocoque épidermidis + bacilles gram-(Acinétobacter)

• 1 flore transitoire, temporaire ou avec installation plus durable selon les sites (colonisation ex nasale avec le Staphylocoque doré)

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LES INFECTIONS NOSOCOMIALES

• Définition = infections contractées dans un établissement de santé; on parle également d’infections associées aux soins (IAS).

• Une infection est considérée comme IAS si elle survient au cours ou au décours d’une prise en charge (diagnostique, thérapeutique, palliative, préventive ou éducative) d’un patient, et si elle n’était ni présente ni en incubation au début de la prise en charge.

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IN suite

• Un délai d’au moins 48 h ou un délai supérieur à la période d’incubation est couramment accepté pour définir une IAS.

• Pour les infections du site opératoire, on considère habituellement comme associées aux soins les infections survenant dans les 30 jours suivant l’intervention, ou si il y a mise en place d’implants, dans l’année qui suit la pose.

• Les IAS concernent les patients mais aussi les professionnels de santé et les visiteurs.

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LES IN : DES ORIGINES MULTIPLES

• Endogène : le malade s’infecte avec ses propres germes, à la faveur d’un acte invasif et/ou d’une fragilité particulière

• Exogène : les microorganismes ont pour origine les autres malades (transmission croisée entre malades ou par les mains des soignants ou par les matériels des soignants), les personnels ou la contamination de l’environnement hospitalier (air, eau, équipements, dispositifs médicaux réutilisables, alimentation…)

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LES IN : DES FACTEURS FAVORISANTS

• L’âge du patient et sa pathologie,• Certains traitements comme les

immunosuppresseurs mais aussi les antibiotiques,

• La réalisation d’actes invasifs

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LA PREVENTION DES IN INFECTIOVIGILANCE

• Elle est complexe car les IN relèvent souvent de plusieurs facteurs.

• Il faut donc veiller à la qualité des soins et la sécurité de l’environnement hospitalier.

• Il faut déployer une vigilance accrue autour de l’application de gestes simples d’efficacité démontrée

ex : hygiène des mains entre chaque soin, port de gants pour réaliser un geste invasif→ précautions

standards.• Elle doit s’inscrire dans une démarche globale de

gestion des risques hospitaliers.

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LES ANTISEPTIQUES

• Objectif principal = prévention des infections à partir de la flore microbienne de la peau et des muqueuses (traitement des mains, antisepsie de la peau avant un acte invasif, préparation de l’opéré….)

• Objectif secondaire : ils ont également dans certains cas des indications à titre thérapeutique (plaies, brûlures, dermatoses infectées).

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LES ANTISEPTIQUES : CRITERES DE CHOIX

�Tenir compte du lieu d’application et donc de leur tolérance– Peau saine ou lésée– Muqueuse saine ou lésée

� Tenir compte de l’indication– Spectre d’activité– Rapidité et durée d’action– Association d’une détergence ou pas– Conditionnement adapté– Solution colorée ou pas

�Tenir du coût�Budget 2011 à 2017 : évolution de 160 000 à 250 000 euros TTC

(ATB 2017 = 1 165 000 euros TTC)

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LES ANTISEPTIQUES POUR REPONDRE AU BESOIN

• Solutions – Aqueuses pour la tolérance sur peau lésée– Alcooliques pour la synergie d’activité et l’activité plus rapide et

un meilleur séchage– Détergentes pour la phase de détersion des plaies et de la peau

saine souillée• Solutions colorées ou incolores• Volumes adaptés : uni dose ou volume supérieur• Formes pharmaceutiques diverses : liquides, pommades,

compresses, composition avec un détergent (savon antiseptique)• Principes actifs avec un spectre large (les plus utilisés à l’hôpital) ou

un spectre restreint.

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LES PRINCIPALES MOLECULESCLASSEES EN FONCTION DE LEUR SPECTRE D’ACTIVITE

• LES ANTISEPTIQUES MAJEURS– Les dérivés halogénés

• Les dérivés iodés• Les dérivés chlorés

– La chlorhexidine en solution alcoolique et/ou associée à un détergent

• LES ANTISEPTIQUES INTERMEDIAIRES– La chlrohexidine en solution aqueuse– L’alcool à 70°– Les ammoniums quaternaires– L’hexamidine

• LES ANTISEPTIQUES MINEURS– Les acides– Les dérivés métalliques– Les oxydants– L’héxétidine– Les carbanilides

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LES DERIVES IODES• Alcool iodé et Teinture d’iode à 5% : abandonnés car ne sont plus

recommandés par la SF2H

• Iodophore = polyvinylpyrrolidone iodée ou polyvidone iodée (PVP-I) = large gamme– Solution dermique aqueuse à 10% (0,78 euros TTC flac. 125 ML)– Solution dermique alcoolique à 5 % (1,54 euros TTC flac.125 ML)– Solution dermique détergente à 4% (0,84 euros TTC flac.125 ML)– Présentation uni dose 10 ml : 0,36 à 0,47 euros TTC– Solution gynécologique à 10 % – Solution pour bain de bouche à 8,5 %– Solution pour irrigation oculaire à 5 %– Compresses, pommades, ovules et comprimés gynécologiques,

champs chirurgicaux adhésifs imprégnés….

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LES DERIVES IODES

• Les indications : elles sont nombreuses mais revues depuis fin 2016

– Peau saine : • antisepsie avant un geste invasif, préparation du champ opératoire : place

des solutions détergentes et alcooliques• préparation de l’opéré (nouvelles recommandations 2013 de la SF2H) :

solution détergente plus systématique mais peut être remplacée par un savon doux + solution aqueuse

• (lavage des mains antiseptique et chirurgical : place des solutions détergentes et aqueuses)

– Peau lésée : solutions aqueuses– Muqueuses : solutions aqueuses

– Attention aux usages hors AMM comme l’irrigation intra péritonéal en per-opératoire, mais des publications disponibles

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LES DERIVES IODES

• Inconvénients : colorent certains plastiques (comme les matériaux des sols), risque de corrosion des métaux

• Contre-indications :– Antécédents d’allergie (pas de réactions

croisées avec les produits de contraste iodé)– Intolérance possible– Enfant de moins de 1 mois– Déconseillé pendant le troisième trimestre de

la grossesse et au cours de l’allaitement.17

LES DERIVES CHLORES

• Hypochlorite de sodium

– Dakin® stabilisé à 5g/l de Chlore actif Flacon de 250 ML (0,84 euros TTC)ou Flacon de 60 ML ( 0,75 euros TTC )

- Amukine ® à 0,06g/l de chlore actif Flacon de 200 ML (0,83 euros TTC)

• Solutions aqueuses, incolores• Gamme limitée, pas de solution détergente

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LES DERIVES CHLORES

• Indications– Peau saine : antisepsie avant un geste invasif si PVP et

chlorhexidine contre-indiquées – Peau lésée et muqueuse : antisepsie des muqueuses de la

sphère gynécologique– AES pour le DAKIN®

• Inconvénients – Pas de solution détergente donc nécessité d’utiliser

un savon doux pour la détersion de la peau saine– Oxydant donc risque de corrosion des métaux en

contact, blanchiment des vêtementsSINON très bien toléré, pas de contre-indication

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LA CHLORHEXIDINE EN SOLUTION ALCOOLIQUE ET/OU ASSOCIEE A UN DETERGENT

• Différentes spécialités L’alcool utilisé pour les solutions alcooliques est l’éthanol ou l’alcool benzylique selon la spécialité.

– Solutions alcooliques incolores ou à colorer à 0,5% : Hibitane Champ ® à 0,5% ou spécialité de GIFRER (1,54 euros TTC flac.125 ML)

– Solutions à 2 % aqueuses et alcooliques, incolores ou colorées prêtes à l’emploiType CHLORAPREP avec dispositif d’application ou flacon (0,80 à 1 euro TTC)

– Solutions aqueuses détergentes• Hibiscrub ® à 4% ou Gilberscrub à 4% 500 ML - pas d’AMM - 3,15 euros

TTC • DERMANIOS SCRUB CHLORHEXIDINE 4% 30ML (spécifique d ouche pré-opératoire)

• Mercryl ® à 0,2 %

– Solution alcoolique et détergente :• Biseptine ® à 0,25% (différents volumes 40 ml, 100 ml, 250 ml) incolore

(0,39 euros TTC pour le 40 ml)21

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LA CHLORHEXIDINE EN SOLUTION ALCOOLIQUE ET/OU ASSOCIEE A UN DETERGENT

• Indications : elles sont nombreuses, analogues à la gamme Polyvidone iodé (sauf domaine oculaire et muqueuses)– Peau saine :

• Lavage des mains• Antisepsie de la peau avant un geste invasif (de la pose d’un

cathéter périphérique à la préparation du champ opératoire)– Antisepsie de certaines muqueuses (gynécologiques)– Peau lésée

• Contre-indications : toxicité avec l’oreille moyenne donc attention quand le tympan est lésé + toxicité au niveau des méninges donc CI pour les PL, la Neurochirugie, la sphère ORL

• Inconvénients : cas d’allergie, de photosensibilisation24

LES ANTISEPTIQUES INTERMEDIAIRES

• Spectre limité : bactéricide sur les bactéries gram + uniquement et fongicides pour certains champignons

• Indiqués dans les affections dermatologiques superficielles– La chlorhexidine en solution aqueuse à 0,2 %

monodose de 20 ml– Les ammoniums quaternaires : comme le cétrimide

(Cétavlon solution et pommade), Céthexonium (Biocidan collyre), Sterlane solution

– Alcool à 70° (0,53 euros TTC)– Hexamidine (Hexomédine solution, collutoire….)

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LES ANTISEPTIQUES MINEURS

• Bactériostatiques• Les acides : acétique à 1%, borique à 3 %,

lactique à 1 ou 2 %• Les dérivés métalliques : l’argent

(Flammazine), Cuivre et Zinc (pommade de Dalibour)

• Héxétidine (Hextril bain de bouche) • Eosine et eau oxygénée : ne sont pas des

antiseptiques26

Précaution d’utilisation avec les antiseptiques alcooliques

• Au bloc opératoire• Lors de l’utilisation d’un bistouri électrique�le séchage doit être parfait et total car

risque d’inflammation et de brûlures : alerte ANSM du 9 mars 2012 + information des correspondants locaux de matériovigilance; recommandations déjà diffusées en janvier 2009.

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LES PRODUITS APPARENTES

• Les produits hydroalcooliques – Solution ou Gel– Pour le traitement des mains que l’on appelle

la désinfection (à la place du lavage) par friction

– Ne nécessite pas de point d’eau et pas d’essuyage

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Conclusion sur les antiseptiques

• Bien réfléchir aux produits nécessaires en fonction du site d’application et des objectifs

• Livret thérapeutique• Choix en collaboration avec l’EOH et le CLIN• Suivre les évolutions dans le domaine :

recommandations de la SF2H/ les dernières en mai 2016

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