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FÉVRIER 2014 - N° 806 CE JOUR-LÀ : 14 février 1779, la fin rocambolesque du capitaine Cook NOS RENDEZ-VOUS INÉDITS : PRÉHISTOIRE, À TABLE, LES COUACS DE L’HISTOIRE, L’ORIGINE D’UNE EXPRESSION… 3’:HIKPKG=\UZ\UY:?a@i@a@q@k"; M 05067 - 806 - F: 5,70 E - RD ALL 7,20 €/BEL 6,50 €/CAN 9,99 $CAN/DOM/S 6,70 €/ESP 6,70 €/GR 6,70€/ITA 6,70 €/PORT-CONT 6,70 €/LUX 6,70 €/MAR 60 DH/MAY 8,10 €/CH 11 FS/TOM/A 1570 XPF/TOM/S 880 XPF/TUN 6,80 TND Le Saint-Siège dévoile ses trésors LES ARCHIVES DU VATICAN

Les Archives du Vatican

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Les Archives du Vatican ? 80 kilomètres de rayonnages, un milliard de documents. Voici quelques uns des trésors de ces fonds présentés par des spécialistes. Gros plan sur les arcanes de la diplomatie et de l'histoire vaticane.

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FÉVRIER 2014 - N° 806

CE JOUR-LÀ : 14 février 1779, la fin rocambolesque du capitaine Cook

NOS RENDEZ-VOUS INÉDITS : PRÉHISTOIRE, À TABLE, LES COUACS DE L’HISTOIRE, L’ORIGINE D’UNE EXPRESSION… 3’:HIKPKG=\UZ\UY:?a@i@a@q@k";

M 05067 - 806 - F: 5,70 E - RD

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Le Saint-Siège dévoile ses trésors

LES ARCHIVES DU VATICAN

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Denis CrouzetSon domaine de prédilection est la violence et les troubles de religion au XVIe siècle. Son dernier ouvrage s’intitule La Nuit de la Saint-Barthélemy (Pluriel, 2012).

Liliane CrétéDocteur en civilisation et litté rature anglo-américaines, spécialiste du protestantisme, elle publie cette année Penser le jardin. Le désert et la cité dans la Bible (Olivétan).

Xavier hélaryMaître de conférences à la Sorbonne, il fouille l’histoire militaire et politique du règne de Philippe le Bel. Son Armée du roi de France est parue en 2012 aux éditions Perrin.

olivier tosseriJournaliste, il est spécialiste du Vatican et correspondant à Rome pour i-Télé, RMC et le quotidien L’Opinion. Il intervient aussi régulièrement sur Radio vaticana.

6 aCtuaLitésJeux, flammes et faits d’hiver

10 Les hauts LieuX De La PréhistoireTerra Amata

13 Pas si bête !Le dauphin, ce cétacé royal

15 À tabLeLe sandre au vinaigre d’Orléans

16 L’art De L’histoireCartier, le « joaillier des rois »

19 Les CouaCs De L’histoireL’affaire de l’éventail

20 L’iNéDit Du MoisLa bibliothèque du Marquis de Sade

23 uN iLLustre iNCoNNuPic de La Mirandole

24 uN Mot, uNe eXPressioNTomber de Charybde en Scylla

25 L’air Du teMPsLe Chant des partisans

26 Ce jour-LÀ14 février 1779 : la mort du capitaine Cook

31 DossierLes Archives du VaticanCréées il y a quatre cents ans, elles renferment des

siècles de controverses. Cinq de ces documents rares,

publiés aujourd’hui dans nos colonnes, apportent un

éclairage nouveau sur des pans de l’Histoire.

60 Les Dessous De…La symphonie « Leningrad »1941 : Saint- Pétersbourg, encerclée par l’ennemi, est

prise au piège. C’est là que Chostakovitch compose sa 7e,

une œuvre au destin rocambolesque.

66 sPéCiaL viLLeLa Rochelle : une différence affirméeLe commerce océanique a fait sa richesse. Catholiques

et protestants s’y sont livré bataille – sans pour autant

détruire son formidable patrimoine architectural…

76 À L’affiChe

84 Livres

91 Mots Croisés

92 PortraitGerbert d’Aurillac, le pâtre devenu papeAu tournant de l’an mille, retour sur l’itinéraire hors du

commun de ce berger auvergnat qui, par son érudition,

s’est hissé sur le trône de Pierre.

98 iDée reçueLes Vandales étaient… des vandales !

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Clémentine vieillard-BaronJournaliste, collaboratrice notamment au Magazine littéraire et au Nouvel Observateur, elle signe ce mois-ci l’article consacré à « sa » ville : La Rochelle.

Marie-hélène ParinaudHistorienne, elle se passionne pour les papes et nous narre le destin de Gerbert d’Aurillac. On lui doit Meurtres à Venise (Michel de Maule, 2007), un polar teinté d’Histoire.

Xavier DonzelliJournaliste à Historia, il s’est penché sur un épisode du siège de Leningrad : les péripéties de la composition et de la diffusion de la Symphonie no 7 de Chostakovitch.

Paul rogerDocteur en histoire, spécialiste de l’histoire de la Royale, des grandes batailles navales et des navigateurs illustres, il nous livre le récit de la mort tragique du capitaine Cook.

Spécial ville : La Rochelle, p. 58

Dossier : Les Archives du Vatican, p. 15

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16 historia février 2014

l’art de l’histoire

Le Salon d’honneur du Grand Palais, à Paris, accueille jusqu’au 16 février une exposition consacrée à la célèbre enseigne de la rue de la Paix. Synonymes de splendeur, d’éclat et d’excellence, ses parures de légende ont été portées par les têtes couronnées du monde entier.

CartierLe « joaillier des rois »

en 1902, le prince de Galles, futur Édouard VII, com-mande 27 diadèmes à la maison Cartier

de Londres et proclame Cartier « joaillier des rois et roi des joailliers ». Mieux qu’un slogan commercial, la formule contribue grandement à la fortune de la marque.Fondée en 1847 par Louis François Cartier (1919-1904), développée par son fils, Alfred (1841-1925) et les propres fils de celui-ci, Louis, Pierre et Jacques, la maison Cartier repré-sente d’abord une success story familiale. Elle doit beaucoup à la cour de Napoléon III, et notam-ment à une toute première cliente, la comtesse de Neuwerkerke, épouse de l’intendant des beaux-arts de la maison de l’empereur, qui, entre 1855 et 1858, commande 55 articles. La princesse Mathilde, fille de Jérôme Bonaparte, frère de Napoléon Ier, personnalité très en vue, achète, elle, 200 pièces. Et lorsque sa cousine l’impé-

ratrice Eugénie acquiert un service à thé, Cartier est définitivement lancé. Installée dès 1899 à Paris, rue de la Paix, dans le quar-tier réservé aux grandes enseignes de la joaillerie, de la haute couture et des parfums, la boutique constitue un pôle d’attrac-tion inégalé pour les têtes couronnées et les person-nages illustres. En 1922, une foule dense accueille le roi et la reine d’Espagne, Alphonse XIII et Victoire-Eugénie de Battenberg, qui, de passage dans la capitale, vienne y faire leurs emplettes. Ces clients prestigieux contribuent à façonner la réputation d’excellence d’une maison en pleine ascension. Et ce même Alphonse XIII est d’ailleurs l’un des pre-miers souverains, après Napoléon Ier, à attribuer un brevet de fournisseur officiel à Cartier. Vingt-quatre royautés d’Europe, et même d’au-delà, lui octroient également cette précieuse appellation. Car-tier obtient, entre autres, la confiance des souverains

du Portugal, de Russie, du Siam, de Grèce, de Serbie, d’Italie ou encore d’Égypte.Immortalisées dans de nombreux portraits offi-ciels, certaines parures deviennent légendaires. C’est le cas, par exemple, de la splendide résille ornant le cou d’Alexandra d’An-gleterre, peinte en 1908 par François Flameng, ou de l’incroyable sautoir de diamants avec, en penden-tif, un saphir de 478 carats, porté par Marie de Rou-manie dans le portrait qu’a réalisé d’elle l’artiste Philip Alexius de Lazlo de Lombos en 1924.Des souverains en vue aux demi-mondaines pari-siennes de la Belle Époque jusqu’aux stars hollywoo-diennes habituées des tapis rouges, en passant par les maharajas ou les vedettes du café society des années 1950, la marque séduit une clientèle élégante, raffinée et cosmopolite. Représen-tatifs de l’art de vivre à la française, les diadèmes et autres bijoux griffés Car-tier ont un style reconnais-sable entre tous, quand

bien même leurs lignes s’adaptent aux goûts du jour et aux caprices d’une clientèle exigeante. Une alchimie rare qui repose sur une succession de choix esthétiques et sur des innovations techniques.Au départ, les formes néo-XVIIIe siècle répondent aux attentes d’une société hétéroclite, sensible aux symboles de la haute société. Avec son style guir-lande, Cartier conquiert vite les aristocrates – qui sont d’autant plus attachés à un certain apparat que leur pouvoir s’effrite –, mais aussi les nouveaux riches en quête de légiti-mité et les milliardaires américains fascinés par les signes d’appartenance à l’histoire de la vieille Europe. L’évolution vers les lignes Art déco, bien-tôt teintées d’exotisme, favorise l’élargissement de la clientèle : les rois et les princes cèdent le pas aux nouveaux trendsetters (« lanceurs de ten dances ») qui aiment à faire et défaire les modes. LÉlisabeth Couturier

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février 2014 historia 17

bijoux. Sir Yadavindra Singh, maharaja de Patiala, paré de diamants remontés par Cartier. • Photographie vers 1940, archives Cartier.

1Sir Yadavindra Singh.� Son père, Bhupindra

Singh, est le commanditaire du collier présenté ci-dessus. Ce prince extravagant, qui règne entre 1900 et 1938 sur l’État de Patiala (Pendjab, nord-ouest de l’Inde), s’illustre dans l’armée britannique durant la Grande Guerre. Il incarne la fascination des princes indiens pour l’Occident, tout en perpétuant leur goût excessif pour les pierres précieuses de leur

pays. Comme de nombreux maharajas, sir Bhupindra Singh fait remonter ses bijoux d’apparat dans des formes plus modernes. Lorsqu’en 1925 il dépose plusieurs pierres précieuses chez Cartier, il lance un défi aux ateliers parisiens : respecter les formes traditionnelles indiennes dans les nouvelles montures, tout en intégrant les tendances Art déco.

2Un collier de parade.� L’exposition, en 1928, de

cette parure de près de trois mille diamants et autres pierres précieuses dans la boutique de la rue de la Paix contribue à faire de la maison Cartier l’un des joailliers de prédilection des princes et des maharajas indiens. Démantelé puis retrouvé en 1998 en piteux état, dépourvu de ses grosses pierres – dont le diamant jaune De Beers de 234,65 carats (qui fit sensation

lors de sa présentation à l’Exposition universelle de Paris en 1889) –, le collier a été reconstitué en trois ans par les ateliers de la maison : techniques anciennes et pierres de synthèse ont été utilisées afin de redonner tout son éclat à cet objet synonyme de pouvoir et de richesse.

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26 historia février 2014

Ce JoUr-LÀ

La mort dU Capitaine Cook

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Dossier

LesArchivesdu Vatican

Voici quelques-uns des trésors de ce fonds sans équivalent au monde. Dans le saint des saints, la somptueuse Bibliothèque apostolique

vaticane, plusieurs dizaines de kilomètres de livres et de manuscrits se font l’écho des controverses les plus animées de l’Histoire.

Et c’est tout un pan de la diplomatie de la Curie qui apparaît ainsi au grand jour, éclairante. Pour notre plus grand plaisir.

32Le partage du Nouveau Monde dans une bulleEn 1493, le Saint-Père joue l’arbitre entre l’Espagne et le Portugal.Par Olivier Tosseri

38Lucrèce Borgia, l’innocente fille du papeUne lettre de sa main apporte un regard neuf sur la jeune femme.Par Olivier Tosseri

42Des soldats du Christ excom­muniés !Innocent III enrage quand « ses » croisés attaquent des chrétiens.Par Xavier Hélary

48Henri VIII : un mariage, deux divorcesPour mieux se séparer de son épouse, le roi an-glais congédie… Rome !Par Liliane Crété

54Luther banni de l’ÉgliseS’élevant contre le Saint-Siège, le théologien allemand reçoit une réponse officielle cinglante.Par Denis Crouzet

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60 historia février 2014

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La sYMPhoNie « LeNiNGrad »

Concert à Moscou, le 29 mars 1942, par l’Orchestre de la radio de l’Union.

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66 historia février 2014

Spécial ville

RepÈReS

1130 La ville obtient ses premiers privilèges.

1154 Henri Plantagenêt, roi d’Angle- terre, épouse Aliénor

d’Aquitaine, qui lui apporte la cité.

1199 Aliénor confirme la charte communale, qui

autorise ses habitants à élire leur maire.

1224 Après un siège mené par Louis VIII, la ville se

rallie à la France… en échange de nouveaux privilèges.

1360 Elle est cédée à l’Angleterre.

RM

NDucs d’Aquitaine puis rois de France et d’Angleterre ont favorisé

ses marchands. Mais elle est entrée dans l’Histoire en restant attachée à sa foi et confiante en ses murailles. Son patrimoine architectural

témoigne encore aujourd’hui de son art de la guerre… et du commerce !

La RochelleUne différence

affirmée

Gré

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Pro

ch leS aRmoiRieS. Elles se lisent ainsi : « De gueules au vaisseau d’or habillé d’argent, voguant sur une mer de sinople, au chef d’azur chargé de trois fleurs de lis d’or. » Devise : Servabor rectore deo (« Je serai sauvé, Dieu me guidant »).

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92 historia février 2014

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Gerbert d’aurillac le Pâtre devenu PaPe

Toile d’Ercole Sarti (1593-1639).