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Les Authentiques "Fils de la Lumière"Review by: J. S.Archives de sociologie des religions, 7e Année, No. 13 (Jan. - Jun., 1962), pp. 158-159Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30120131 .

Accessed: 16/06/2014 19:00

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

Saadia et Maimonide et s'effagant ensuite pour renaitre au sidcle des lumibres, et le (( romantisme , base sur une vue A la fois nationaliste et mystique, n6 sous I'influence de Crescas, 6panoui chez Yehouda Halbvi, 6clatant en multiples rameaux dans la Cab- bale et le Hassidisme. Tout en d~veloppant longuement sur le plan historique l'volution de ces deux tendances, I'auteur marque trbs nettement leur opposition sur tous les pro- blmes essentiels, transcendance de Dieu, dignit6 humaine, conception de la religion, etc. On sent souvent qu'il est plus attir6 par le

, rationalisme de Maimonide que par le

(c romantisme ) d'Halbvi, dont il n'apprtcie gure le nationalisme. Il n'en a que plus de m~rite ? souligner sans cesse que les deux tendances sont aussi juives l'une que l'autre et qu'elles sont en r~alit6 ins~parables. Pour lui d(le judaisme est une grande tradition religieuse refl tant diverses m~thodes et opinions, organisdes en difflrents modules selon la vari~t6 de mentalit~s qui constituent une communaut6 mondiale ,. Le seul prin- cipe d'unit6 admissible, c'est c l'unit6 de la source et de I'lan n, c'est-B-dire d'une part la Bible, de I'autre la vie juive fagonn~e par les forces historiques. C'est pourquoi, comme l'avaient bien vu les grands rationalistes, a le Juif est le gardien des v6rites 6ternelles pour l'humanit6

,, mais pas au sens oh ils I'enten-

daient. C'est par sa complexit6 m~me que la tradition juive est a le cceur spirituel de I'homme occidental )) et done un des fonde- ments essentiels de la culture moderne. On pourra discuter ces vues et se demander en particulier s'il est juste d'interrompre une histoire de la pens6e juive avec Mendelssohn. Mais le volume, tel qu'il est, constitue un remarquable effort pour pr6senter d'une fagon approfondie, moderne et objective, l'volu- tion de la pens~e juive ) non seulement B ceux qui l'ignorent, mais m~me A ceux qui en sont nourris.

J. H.

104 ALBERT-SAMUEL (Colette). Bibliographie annuelle de r'histoire de France. Annie 1960. Paris, Ed. du C.N.R.S., 1961, 490 p.

Plan identique L celui del'ann~e pr6c6dente, mais items en progression continue: 8 119 titres, dont 980 pour I'histoire religieuse.

E. P. 105

Annuaire des Instituts de Religieuses en France. Paris, Centre de documentation sa- cerdotale, s. d. (1961), 570 p

Deuxibme edition, compl6t6e et corrigde, de cet Annuaire (Arch., 10, n0 107), qui passe ainsi de 517 ? 557 notices. Nous conti- nuons ? regretter I'absence d'indications sur I'organisation de ces Instituts au plan national et de toute statistique.

E. P.

106 ASSAILLY (Alain). M. Vianney cur6 d'Ars. M6dium... ou m diateur Paris, Les Productions de Paris, 1959, 227 p. (Preface de Jean Daujat).

Polbmiquant contre les scientistes et les spirites, le Dr. Assailly bl~ve t la gloire de Jean-Marie Vianney un monument un peu 6trange et assez anachronique. Travaillant de seconde main au plan de la documentation historique, laissant de c6t6 les dimensions sociologiques de son sujet, rbduisant la psychiatrie qu'il veut critiquer a I'alternative entre le Pierre Janet de la belie 6poque et un freudisme 6tonnamment schbmatis6, I'au- teur veut se placer sur le terrain des c para- psychologues

,. C'est finalement sur le plan

physiopathologique qu'il est le plus intdressant. Mais nous avons 1 une belie occasion de regretter que la ((parapsychologie ,,, 6tudide de nos jours dans des conditions exp6rimentales s~rieuses au niveau des faits bruts, ne fasse pas I'objet de recherches unissant les diff~rentes ressources de la psychologie en liaison avec I'histoire, le laboratoire, I'analyse, la socio- logie...

Sainte Philombne, avec qui J.M. Vianney a eu a vraisemblablement une rencontre mysti- que , et qui 6tait sa charg~e d'affaires auprbs de Dieu a (p. 80), a 6t6 raybe du martyrologe posterieurement ? la redaction de l'ouvrage; ce seul fait montre que le temps est pass6 d'une apolog~tique fondant des raisonnements d'allure scientifique sur une hagiographie insuffisamment 6clairde.

J. M.

107

Les Authentiques a Fils de la Lumire D.

Paris, La Colombe, 1961, 159 p. L'auteur anonyme avertit dans sa preface

que son ouvrage n'est pas de pol6mique. Son titre 6tait choisi lorsque parut un roman- reportage avec lequel il n'entre d'ailleurs jamais en discussion. Effectivement ce livre fait montre d'un bout B l'autre d'un esprit fort ir~nique. Le Franc-magon qui l'a 6crit appartient aux hauts grades de I'organisation. II nous livre en quelque sorte une confession sur son experience spirituelle depuis sa pre- mikre initiation. Ii nous fait suivre son

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BULLEiTIN DES OUVRAGES

ivolution et tente d'expliquer ce que repr~sente la Mayonnerie pour lui. Il semble y avoir surtout trouv6 une manibre d'envisager le monde et la vie intellectuelle et spirituelle. Il se place dans les perspectives des symbolistes de la lign~e d'Oswald Wirth. Son ouvrage pourrait se d6finir comme une contre-6preuve des theses avanc6es par le catholique Alec Mellor dans Nos Frdres sedpards les Francs-

Masons (cf. Arch., 12, no 145). On notera la

franchise de l'A. devant les m~diocrit6s de certains ateliers ou de certains a frbres n, sa disapprobation des menses politiques ou des combines qui ont parfois caract~ris6 les obediences frangaises en particulier. Pour lui, I'institution est un toit. A son abri et ccsur ses colonnes a se transmet un enseignement symbolique dont chaque individu fait ce qu'il peut. On pense ici t la definition que E.G. Lbonard voulait donner de l'Eglise, dans une perspective protestante ((( La notion et le fait de l'Eglise dans la R~forme protestante , in Relazioni del X Congresso Internazionale di Scienze storiche, Florence, Sansoni, 1956, vol. IV, p. 75-110). Les riflexions de notre anonyme sur I'illumination (p. 93-100 et 126-133 en particulier) seront utiles Q qui s'intbresse ? la psychologie des dissidences du christianisme, dont certains groupuscules entretiennent des relations avec la Magonnerie et le Martinisme. Par ce c6t6 cet opuscule fort sympathique rejoint les r6flexions sur le sacr6 dans certaines formes marginales de non- conformisme religieux bvoqubes r~cemment par le present recenseur dans Social Compass (VIII, 1961, 2, 127-51: Arch., 12, no 85).

J. S.

108 BARBANO (Filippo). Partiti e publica opinione nella campagna elettorale, (Partis et opinion publique durant une campagne 6lectorale). Turin, Giappichelli, 1961, 298 p. (Vol. 8 des Publicazioni dell'Isti- tuto di Scienze Politiche dell'Universith di Torino).

C'est ? une inttressante recherche que s'est consacr6 M. Barbano ? propos des partis et de I'opinion publique au cours d'une campagne 6lectorale. Il envisage d'abord les partis politiques et en 6tudie d'une manilre trbs precise les structures. Il 6tudie ensuite les candidats, leur Age et leur 6tat civil leur statut socio-professionnel. Il aborde aussi leur carribre publique (dans les syndicats par exemple) et leur carribre politique ainsi que leur statut culturel. Ii envisage ensuite trls rapidement les thmes de la propagande et consacre une partie essentielle de son ouvrage i la presse et f ses lecteurs. Ii s'intbresse parti-

culibrement ? I'attitude des lecteurs envers la campagne blectorale, envers la propagande des partis et montre comment ces attitudes pr6tlectorales peuvent donner une indication sur le comportement au vote. Il utilise en particulier un questionnaire extrimement intbressant qu'il publie, questionnaire qui porte sur la manilre dont on lit un journal et qui serait une introduction utile & une 6tude des problkmes de dla communication de masse >. L'auteur prend pour exemple I'atti- tude des blecteurs devant la crise frangaise de mai 1958; il 6tudie d'abord le contenu de la presse et c'est une int6ressante contribution au 13 mai et la presse: il montre le rapport entre l'attitude des lecteurs et leur journal. 83 % des lecteurs de l'Osservatore Romano approuvaient le gouvernement de M. Pflim- lin; 63 % seulement des lecteurs de l'Unitd approuvaient ce dernier, et 40 % seulement des lecteurs de l'Avanti. Il y a done dans ce livre deux choses qui ne se recouvrent pas toujours exactement; d'une part une etude d~taill~e de la campagne 6lectorale, encore que des problkmes aussi importants que le financement, les pressions locales exerc~es sur les partis n'aient pas 6t6 envisages, et d'autre part une etude trbs intbressante et vivante de la presse et de son rble dans le d0veloppement de la vie politique.

F.-G. D.

109 BARON (P.). La jeunesse de Lacordaire. Paris, Ed. du Cerf, 1961, 248 p.

Dans sa preface, A.M. Carr6 souligne que malgr6 la ( dblicate et parfois d~cevante recher- che des manuscrits accomplie par l'auteur, a pour des raisons diverses, certains n'ont pu encore 6tre rassembl~s >. Si, comme le souhaite le pr~facier, il s'agit seulement ici du premier chapitre d'une oeuvre trbs importante n, il est probable que cette difficulte s'accroitra encore, car, si la spectaculaire carrilre de Lacordaire fut a brisde quatre fois en douze ans (p. 13), ce ne fut pas sans tensions, voire sans conflits - qu'on pense en particulier au conflit ultbrieur avec le P. Jandel -, dont les archives risquent de demeurer encore sinon inaccessibles du moins impubliables. Le mbrite du P. Baron est d'autant plus notoire d'avoir prospect6 avec tant de souci le terrain dbj d~blay6 par les deux classiques Chocarne et Foisset; tout en se limitant L la courte et d~ci- sive p6riode qui s'achive en mai 1830 - A cette date, Lacordaire &g6 de 28 ans franchissait la porte de la Chinaie - il d~cile le chemine- ment d'une conversion politique, puis - et comme par voie de consequence - religieuse.

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