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Les banques et la dette publique
22 mai 2010Formation La Marlagne
Sophie Perchellet
La dette publique
« Derrière chaque euro supplémentairede dette publique, il existe un euro de
dette privée qui a été repris ou soutenupar l’Etat, »
Paul De Grauwe, Centre For European Policy Studies, 6 mai 2010
Transformer une dette privée en dette publique
La grande déréglementation financière des années 1990-2000
Collusions au pouvoir : Chassé croisé entre « Wall Street » et « Washington »
Crise financière de 2008 Austérité et dette publique
La grande dérégulation des années
1990-2000 Fin du Glass Steagall Act. Séparait notamment banque de
dépôt et banque d’investissement -- Citigroup-- Multiplication des sociétés financières non réglementées, à
côté des banques (elles-mêmes concentrées *) Privatisation des banques : L’Etat est un acteur comme les
autres L’ère des « innovations » de l’industrie financière : CDS ;
ABS ; CDO … L’OMC remplace le GATT : intensification de l’offensive.
Blocage depuis Doha En France, la titrisation a été introduite par la loi du 23
décembre 1988. Sous l'impulsion de Pierre Bérégovoy, l'idée était de faciliter le développement du crédit immobilier en permettant aux banques de sortir les créances de leurs bilans et d'améliorer leur ratio "Cooke".
Essor de la consommation par endettement * 5 banques américaines d’investissement dominaient le marché jusqu’à la crise : Bear Sterns, Lehman Brothers,Goldman Sachs, Merryl Linch et Morgan Stanley
Prolifération des innovations financières Effet de levier :Bear Sterns avait doté un fond
de 600 millions de capitaux propres et de 10 milliards d’emprunt aux banques; Globalement, cette banque avait « une position globale sur les dérivés de crédit de 13,4 trillions de dollars pour 80 milliards d’actifs et 10 milliards seulement de capitaux propres » !
Le marché des produits dérivés vaut 15 fois le PIB mondial.
Août 2008 : produits financiers dérivés = 700 000 Mds $
1000 milliards de CDS couvraient la dette de 15 milliards de GM
Sources : Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières, Frederic Lordon
Fin structurée : Titrisation et titres au carré, au cube…
Portefeuillede référence :créanceset obligationsdiverses
CRÉANCES
Tranche« senior »
Risque faible
Tranche« mezzanine »Risque moyen
Tranche« equity »
Risque élevé
ABS *
* ABS : Asset Backed Security : titre adossé à des actifs, créances titrisées** CDO : Collateralized Debt Obligation, obligation sur dette collatéralisée, titre de titre (au carré)
Adossé à la tranche« senior »
CDO **
Adossé à la tranche« mezzanine »
Adossé à la tranche« equity »
Titre Titres ²
Collusions au pouvoir : Chassé croisé entre « Wall Street » et « Washington » Goldman Sachs : "La première chose
que vous devez savoir de Goldman Sachs, c'est qu'elle est partout. La banque d'investissements la plus puissante au monde est une gigantesque pieuvre vampire qui enfonce sans cesse son syphon sanguinaire dans tout ce qui a l'odeur de l'argent." Matt Taibbi
Robert Rubin
A passé 26 ans chez GS et a co-présidé le CA de 1990 à 1992
secrétaire au Trésor entre 1995 et 1999. Acteur majeur de la débâcle de la déréglementation financière et dans la crise de la dette notamment des pays du Sud Est asiatique.
Architecte de l’abrogation du Glass Steagall Act (1933). Devient ensuite un des principaux dirigeant de CitiGroup. A reçu environ 118 millions $ d’actions, de salaires et de bonus entre 1999 et 2008.
Actuellement conseiller économique d’Obama. Est considéré comme le mentor de Lawrence Summers
Henry Paulson Codirige Goldman Sachs entre
1999 et 2006
Secrétaire au Trésor sous Bush entre 2006 et 2008.
Auteur du TARP :Refus de sauver Lehman Brother,
principal concurrent de GS / Accord sur le renflouement d’AIG à
hauteur de 85 Mds$. Motivéparce que celle-ci devait 13 Mds $ à
GS ? / Renflouement de GS à hauteur de 10
Mds $ avec TARP
Neil Kashkari : administrateur du Fond TARP, nommé par
Paulson. Ancien vice président de GS
Lawrence Summers « Les pays sous-peuplés d’Afrique sontLargement sous-pollués. La qualité del’air y est d’un niveau inutilement élevé parrapport à Los Angeles ou Mexico [...] Il fautencourager une migration plus importantedes industries polluantes vers les pays Lesmoins avancés [...] et se préoccuperdavantage d’un facteur aggravant lesrisques d’un cancer de la prostate dans unpays où les gens vivent assez vieux pouravoir cette maladie, que dans un autrepays où deux cents enfants sur millemeurent avant d’avoir l’âge de cinq ans.[…] De ce point de vue, une certaine dosede pollution devrait exister dans les paysoù ce coût est le plus faible, autrement ditoù les salaires sont les plus bas. Jepense que la logique économique quiVeut que des masses de déchetstoxiques soient déversées là où lessalaires sont les plus faibles estimparable. »
Secrétaire adjoint au Trésor en 1995 sous Rubin puis sécrétaire au Trésor de 1999 à Janvier 2001.
Actuel directeur du Conseiléconomique national de la Maison Blanche
Chef économiste de la BM entre 1991 et 1993. Stiglitz lui succèdera.
Timothy Geithner :
Président de la FED de New York
Sous secrétaire au Trésor entre 1998 et 2001, adjoint successivement de Rubin et de Summers qui sont tout deux ces mentors ; actif au Brésil, Indonésie, Corée du Sud, Mexique, Thaïlande.
Secrétaire du Trésor sous Obama
Paul Volcker En tant que président de la Réserve
fédérale (1979-1987), il avait augmenté brutalement les taux d’intérêt aux Etats-Unis en octobre 1979, ce qui avait par effet de contagion internationale constitué le détonateur principal de la crise de la dette publique au début des années 1980.
Chase Manhattan Bank de 1952-1957 à 1965 à 1969
Dans le cas de la crise de la dette des pays en développement qui a explosé en 1982, il faut ajouter un deuxième détonateur : la chute brutale des prix matières premières qui a entraîné une réduction drastique des recettes d’exportation dans lesquelles les gouvernements puisent pour rembourser la dette extérieure publique.
Crise financière de 2008
Jean-Claude Trichet, Président de la Banque centrale européenne (BCE) :
« Il y a maintenant une telle créativité en matière de nouveaux instruments
financiers très sophistiqués que nous ne savons pas où sont les risques »
Financial Times, 29 janvier 2007
Sauver le système Agences de notations : Standard & Poor’s,
Moody’s (US), et Fitch (Fr) Les innovations financières continuent Financements mis à la disposition des marchés
par les banques centrales et les Etats entre avril et octobre 2008 : 7 800 Mds $
Est coût global de la crise sur les banques par le FMI en janvier 2009 : 2200 Mds $
Pertes des banques américaines, britanniques, espagnoles, suisses en 2008 : 1 200 Mds $
Source : La crise, quelles crises ? Eric Toussaint et Damien Millet
suite Pertes en 2008 pour la Royal Bank of
Scotland : 30 Mds € PIB du Kenya : 30 Mds €
TARP (700 Mds $) : 600 banques ont reçu en tout 199 Mds $. Dix banques ont remboursé 68 Mds dont GS, JP M et M Stanley qui ont remboursé 43 Mds $ à elles trois
Source : La crise, quelle crise ? E.T et D.M
La folie financière reprend son cours
32,6 milliards de dollars versés en 2009 sous forme de primes par neuf établissements de Wall Street qui, dans le même temps, avaient perçu 175 milliards d’aides publiques*
4 milliards de livres sterling de bonus attendus par les traders de la City, à Londres
BNP Paribas a versé 1 Mds euros en 2009. UBS : 2,9 Mds de francs suisse.
Ajustement structurel que pour le Sud, et les pop du Nord, mais jamais pour les banquiers ….
*SOURCE : conclusions de l’enquête menée par le procureur général de l’Etat
de New York, M. Andrew Cuomo
Les gagnants
JP Morgan Chase : 25 Mds $ et a racheter pour une bouchée de pain Bear Stearn et Washington Mutual
Goldman Sachs « Government Sachs » :10 milliards $ (gouvernement US) plus 13 Mds $ d’AIG
Bank of America a racheté Merrill Lynch En 2009, JP Morgan et Goldman Sachs ont déjà
remboursé les sommes prêtées au gvt. Environ 30 milliards $ de bonus seront versés cette même année pour les trois plus grosses banques (GS, JP M et Morgan Stanley).
CitiGroup a reçu 45 Mds $. Etat a gardé sa participation pour le moment car pas de remboursement anticipé.
Austérité et dette publique
«On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui
l'ont engendré» Albert Einstein
Religion du Marché et thérapie de choc « En aidant la Grèce, on s’aide nous-mêmes. Les
6 milliards [d’euros prêtés à la Grèce par la France] on ne les a pas trouvés dans les caisses de l’Etat. On les emprunte à un taux d’environ 1,4 ou 1,5 % et on les prête aux Grecs à environ 5 %. Donc nous ferons un gain là-dessus. C’est bon pour le pays, c’est bon pour la Grèce, c’est surtout bon pour la zone euro. Il faut rassurer les marchés. C’est toujours comme ça, il faut rassurer les marchés. [...] Il faut rassurer, il faut tendre un filet de sécurité public. » Eric Woerth
Grèce Après un premier programme de 4,8 milliards d'euros pour 2010,
Athènes a consenti, en échange des 110 milliards d'euros d'aide internationale, à faire 30 milliards d'économies supplémentaires d'ici 2012.
L'objectif est ambitieux : ramener le déficit budgétaire de 14% en 2009 à 3% en 2014.
Le gouvernement prévoit : Gel, après réduction, des pensions de retraite des fonctionnaires et
des salaires du public comme du privé (réduction de 7% en moyenne des pensions de retraite).La TVA passe de 19 à 21%.Les taxes sur l’alcool augmentent de 20%.Le prix des cigarettes augmente de 63%. Le prix de l’essence monte de 8 centimes au litre, et le diesel de 3 centimes, alors qu’un mois plus tôt le prix des carburants avait déjà augmenté de 25 centimes.Et ce n’est pas fini : « De nouvelles solutions devront être envisagées en 2011 et 2012 », prévient le Finlandais Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires.Taux de chômage prévu : 18%.
La France et l’Allemagne vont emprunter sur les marchés financiers à taux très modéré pour « prêté » à la Grèce à taux fort ---- Solidarité européenne ?
Irlande Premier pays de la zone euro à être entré en récession,le
gouvernement a pris dès 2008 des mesures de rigueur, encore renforcées l'an dernier. Les ménages supportent le gros de l'effort :
Réduction des salaires dans la fonction publique (de 5 à 15%).760 millions d’euros d’économie dans les dépenses sociales, réduction des allocations sociales.2 milliards d’économie dans les dépenses de fonctionnement et d’investissement.Une taxe carbone et une taxe sur l’eau (jusqu’ici gratuite) s’ajoutent à une hausse générale d’impôt sur le revenu.Hausse du chômage.
A noter que la rigueur ne s'impose pas aux entreprises, qui continuent de bénéficier d'un taux de 12,5% d'impôts sur les bénéfices...
EspagneDéficit de 11,2% du PIB et un taux de chômage
record de 20%
Réduction des salaires et retraites dans la fonction publique (baisse de 5%).Gel des embauches dans la fonction publique.Baisse des indemnités de licenciement.Report de l’âge de départ à la retraite de 65 à 67 ans.Réduction de 600 millions d’euros de l’aide au développement en 2010-2011.Réduction de 6,045 milliards d’euros d’ici 2011 de l’investissement public.Le gouvernement va demander aux régions et aux municipalités de faire 1,2 milliard d’euros d’économies supplémentaires.Hausse de la TVA
Portugal Confronté à un déficit record de 9,4% du PIB en 2009. Hausse de la TVA.
Surtaxes sur les ménages et les entreprises.Gel des salaires dans la fonction publique pendant quatre ans, suppression de certaines allocations, avec à la clé, un vaste plan de privatisations, dans les transports, l’énergie, les assurances ou la poste...Augmentation des impôts sur le revenu : le parlement a par ailleurs approuvé la création d'une nouvelle tranche d'imposition à 45% pour les revenus supérieurs à plus de 150.000 euros ainsi que la taxation à 20% des plus-values boursières.
Des efforts jugés insuffisants à en croire la décision de S&P de dégrader fin avril sa note souveraine.
Les autres France : Gel des dépenses d’Etat pour les trois prochaines
années.Baisse de 10% des dépenses de fonctionnement. Démantèlement des services publics : protection sociale, justice, santé…Un million de chômeurs d’ici la fin 2010, dont 400 000 sans aucune ressource.
Au Royaume Uni, le nouveau gouvernement conservateur de David Cameron entend mettre fin à la hausse des cotisations sociales voulue par les travaillistes et indique "que des baisses de dépenses modestes, de l'ordre de 6 milliards de livres (7 milliards d'euros) sont possibles" sur l'année en cours. Les projets de réduction du déficit seront présentés lors d'un "budget d'urgence" qui se tiendra dans les 50 jours et une taxe spécifique sur les banques sera levée.
Italie se retrouve dans la ligne de mire. Des annonces concrêtes ne devraient pas tarder
Alternatives : remettre la finance à sa place … mais pas seulement La finance doit redevenir subordonnée aux
pouvoirs publics Audit de la dette publique externe et
interne Faire payer la crise aux responsables Sortir de la crise du capitalisme
Justice sociale et fiscale Souveraineté alimentaire, politique, économique et
sociale Revalorisation du Travail face au Capital
Bibliographie et sources La crise, quelles crises ? Eric Toussaint et
Damien Millet Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les
crises financières. Frederic Lordon La face cachée des banques. Eric Laurent http://www.rollingstone.com/politics/news/
%3bkw=%5B3351,11459%5D . Matt Taibbi
Fond monétaire international (FMI)