Les classes moyennes en Afrique: un air de "déjà-vu" ? Par Hélène Quénot-Suarez

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  • 8/12/2019 Les classes moyennes en Afrique: un air de "dj-vu" ? Par Hlne Qunot-Suarez.

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    LAfrique en question s n19 :

    Les classes moyennesen Afrique :

    un air de dj-vu ?

    Hlne Qunot-SuarezJuillet 2014

    Actuelle de l Ifri

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    Les classes moyennes en Afrique :un air de dj-vu ?

    Dans son dition du 20 juillet, le New York Times propose uneanalyse fine de lmergence des classes moyennes en Afrique . Larticle montre les limites de la fameuse mergence des300 millions de classes moyennes en Afrique et propose une analysenuance des avances sociales et conomiques. Ce faisant, il

    montre que les classes moyennes africaines ne sont plus un objetdtonnement, quelles ne sont plus neuves dans l analyse, mais ontau contraire atteint une sorte de banalit qui permet des analysesplus pertinentes. Pourtant, cette banalit nest pas encore interrogeet la question de la nouveaut suppose des classes moyennesna pas rellement t souleve. Quels lments danalyse de longterme peut-on apporter pour clairer et mieux analyser ce concept-clef ?

    Lmergence des classes moyennes :un concept rcent

    Le rapport The Middle of the Pyramid de la Banque africainede dveloppement (BAD) en 2011 est un lment fondateur delintrt port aux classes moyennes africaines. Il indiquait quil yavait maintenant sur le continent 300 millions de personnesappartenant aux classes moyennes locales. Lintrt de la dfinitionde la BAD est son adaptabilit aux contextes locaux, contrairementaux dfinitions habituelles qui ne dfinissent que des classesmoyennes lchelle mondiale (voir ici une excellente vido de laBBC).

    Elle considre que toute personne gagnant entre 2 et20 dollars par jour (en parit de pouvoir dachat, PPA) faitpartie de laclasse moyenne. Cela peut paratre trs peu mais correspond seloncette institution au fait que ces personnes sont sorties de la pauvret,cest--dire quelles peuvent prendre en charge leur logement, leurnourriture et se permettre en plus des dpenses discrtionnaires,mme trs modestes.

    On peut critiquer la dfinition de la BAD en raison de lagrande modestie des revenus. Cependant, en considrant quunepersonne sur trois en Afrique nest plus pauvre et peut consommer, laBAD a attir lattention des investisseurs sur lAfrique. Ce faisant, le

    http://www.nytimes.com/2014/07/21/world/africa/economy-improves-as-middle-class-africans-open-wallets-to-the-future.html?smid=tw-sharehttp://www.nytimes.com/2014/07/21/world/africa/economy-improves-as-middle-class-africans-open-wallets-to-the-future.html?smid=tw-sharehttp://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/The%20Middle%20of%20the%20Pyramid_The%20Middle%20of%20the%20Pyramid.pdfhttp://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/The%20Middle%20of%20the%20Pyramid_The%20Middle%20of%20the%20Pyramid.pdfhttp://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/The%20Middle%20of%20the%20Pyramid_The%20Middle%20of%20the%20Pyramid.pdfhttp://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/The%20Middle%20of%20the%20Pyramid_The%20Middle%20of%20the%20Pyramid.pdfhttp://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/The%20Middle%20of%20the%20Pyramid_The%20Middle%20of%20the%20Pyramid.pdfhttp://www.bbc.com/news/business-22956470http://www.bbc.com/news/business-22956470http://www.bbc.com/news/business-22956470http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/The%20Middle%20of%20the%20Pyramid_The%20Middle%20of%20the%20Pyramid.pdfhttp://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/The%20Middle%20of%20the%20Pyramid_The%20Middle%20of%20the%20Pyramid.pdfhttp://www.nytimes.com/2014/07/21/world/africa/economy-improves-as-middle-class-africans-open-wallets-to-the-future.html?smid=tw-share
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    Du point de vue de la division officielle des classes, jtais un sujet franais lettr, n au Soudan et non auSngal, donc juste au-dessus de la dernire catgorie.Mais selon la hirarchie indigne, jtaisincontestablement un blanc-noir, ce qui, on la vu, nousvalait quelques privilges cette rserve prs qulpoque le dernier des Blancs venait toujours avant le premier des Noirs .

    (Hampat B, Oui mon commandant , 1994)

    Nommer pour contrlerQuelles analyses tirer de cette rfrence lhistoire pour

    mieux comprendre les actuelles classes moyennes africaines ? Lefait de diviser en classes , quelles quelles soient, et de nommerun groupe, procde dau moins deux mouvements. Dune part, ilsagit dun besoin cognitif, pour comprendre, et naturellementcomparer, des socits trangres et perues comme tranges.Dautre part, il sagit dune manire de sapproprier et donc decontrler un groupe social donn. Parler dvolus lpoquecoloniale marque une perception des Africains exclusivementstructure sur des critres occidentaux. Parler de classesmoyennes actuellement est sans aucun doute une manire decomprendre et de mettre des mots sur le proces sus denrichissementet de croissance qui a lieu en Afrique. Mais selon quels critres ? Cene sont plus des pouvoirs politiques ou des sociologues qui ontnomm ce nouveau groupe mdian , comme cela a t le cas parle pass, mais des instances conomiques, comme la BAD, ou bienen lien troit avec elles, tels les cabinets de conseil . Le terme nestpas forcment appropri, car les classes moyennes africainesnont gure voir avec les classes moyennes europennes parexemple, bien quil permette des comparaisons et unecomprhension intuitive des dynamiques luvre.

    Est-ce rvlateur dun processus de domination ? Il est difficilede le dire. Comme nous lavons vu, lengouement actuel pour lesclasses moyennes africaines vient principalement des milieuxconomiques. Il nen reste pas moins que lutilisation du terme invite penser les classes moyennes africaines sous langle de laconsommation et du pouvoir dachat, comme cest le cas en Europe,et met laccent sur les similitudes plutt que sur les spcificits dechaque groupe. En cela, le terme classes moyennes , initialementsociologique, est rduit sa seule dimension conomique.

    Lillusion de proximit Cependant, utiliser un mme terme pour des ralits

    historiquement, gographiquement et socialement trs diffrentesinvite se focaliser sur les caractres identiques plutt que sur lesdiffrences. Cela peut crer une dangereuse illusion de proximit. Leprocd est dautant plus ambigu que, bien souvent, la forme esttrs semblable (avec la multiplication des centres commerciaux ou

    http://www.mckinsey.com/insights/africa/lions_on_the_movehttp://www.mckinsey.com/insights/africa/lions_on_the_movehttp://www.mckinsey.com/insights/africa/lions_on_the_move
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    bien limmense succs de la tlphonie mobile par exemple) alorsque les pratiques sous jacentes sont, elles, trs diffrentes. Ainsi, parexemple, si les centres commerciaux se dveloppent trs vite en Afrique, ils restent pour de nombreuses classes moyennes, enparticulier les plus modestes, des lieux de promenade plus quedachat, o lon vient faire du lche-vitrine en famille et profiter desbelles installations et de la climatisation.

    Ces diffrences de pratiques sont dautant plus fortes que,sociologiquement et historiquement, la constitution et la compositiondes classes moyennes africaines est trs spcifique. Ainsi, lesclasses moyennes africaines actuelles se sont galement structures partir de lhistoire dramatique des classes moyennes des annes1960 et 1970, trs prospres mais vite rattrapes par les crisesconomiques et les Plans dajustement structurel, qui les ont laissesexsangues.

    Classes moyennes des Indpendances :la confiance en ltat

    lindpendance, de nombreux pays africains connaissentune priode de prosprit et de croissance, du fait des cours trsfavorables de certaines matires premires agricoles. Prenonslexemple de la Cte dIvoire.

    Le miracle ivoirien : salariat et institutions Avec une croissance de 6,8 % en moyenne entre 1960 et

    1975, on parle alors pour la Cte dIvoire de miracle conomique .Par ailleurs, le prsident de lpoque, Flix Houphout-Boignydveloppe une stratgie de dveloppement national autocentr qui le conduit entre autres favoriser le dveloppement desinstitutions ivoiriennes. Ainsi, par exemple, au dbut des annes1980, plus de la moiti du budget ivoirien est consacre lducation.

    Les classes moyennes afr icaines de lpoque ressemblentparadoxalement bien plus aux classes moyennes occidentales quecelles du XXIme sicle. Comme en Occident, elles sontmajoritairement salaries, et trs souvent dans le secteur public,

    alors trs dvelopp. De ce fait, elles partagent plus quelles ne lefont actuellement une culture commune, base sur lcrit, lefranais ou lcole. Par ailleurs, elles ont toutes les raisons de croireen ltat, qui leur a fourni lducation et bien souvent un emploi etdont le projet politique( livoirisation et le dveloppement national) les a favorises. Ce sont donc essentiellement des classesmoyennes formelles auxquelles nous avons affaire dans les annes1970 et au dbut des annes 1980.

    Or ces classes moyennes nont rien voir avec les classesmoyennes africaines actuelles. Dans les annes 1980 et 1990, les

    http://afriquedecryptages.wordpress.com/2014/02/13/telephonie-mobile-en-afrique-la-revolution-silencieuse/http://afriquedecryptages.wordpress.com/2014/02/13/telephonie-mobile-en-afrique-la-revolution-silencieuse/http://www.documentation.ird.fr/hor/fdi:010019326http://www.documentation.ird.fr/hor/fdi:010019326http://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2012-4-p-115.htmhttp://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2012-4-p-115.htmhttp://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2012-4-p-115.htmhttp://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2012-4-p-115.htmhttp://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2012-4-p-115.htmhttp://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2012-4-p-115.htmhttp://www.documentation.ird.fr/hor/fdi:010019326http://afriquedecryptages.wordpress.com/2014/02/13/telephonie-mobile-en-afrique-la-revolution-silencieuse/
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    institutions ivoiriennes comme celles de nombreux autres paysafricains ont t lamines par les Plans dajustement structurels dela Banque mondiale et du Fonds montaire international. Les classesmoyennes de fonctionnaires ont donc largement disparu ou se sontdramatiquement appauvries. Plus personne ne parle de classesmoyennes dans les annes 1990. Toute lnergie des institutions etdes ONG est alors centre sur les pauvres ou sur la socit civile dans le but de mettre en place une bonne gouvernance , lgantterme de novlangue pour enjoindre les Africains faire fonctionnerleurs institutions sans argent et sans moyens humains.

    Classes moyennes par ltat, classes moyennescontre ltat

    Pourquoi ces classes moyennes des annes 1960 et 1970doivent-elles nous faire rflchir sur les classes moyennes actuelles ?Dabord, parce quelles offrent un contraste fort : les classesmoyennes actuelles sont rarement formelles en Afrique. NombredAfricains crent leur propre emploi ou sont employs dans desactivits informelles. Sans contrat ou assurance, ils ont certes unecertaine scurit dans leurs conditions de vie (ils peuvent se nourriret se loger) mais pas forcment de stabilit puisque leur situation estbien souvent prcaire. Par ailleurs, dans beaucoup de pays dAfrique,un emploi formel, salari, nest pas suffisant pour assurer les besoinsdun mnage et doit tre complt par une activit informelle. Ainsi, par exemple, des salaris ghanens utilisent leurs conomiespour acheter des motos-taxis et complter leurs revenus en lesconduisant quelques heures par jour ou le week-end. Il est

    intressant de noter que, au Ghana, les motos-taxis sont interdites.Lactivit est donc illgale, mais trs rentable du fait des importantsembouteillages que connat la ville.

    Toutes ces classes moyennes, dont les activits sont tout oupartie informelles, ont un rapport ambigu ltat : rapport positifquand il garantit la paix, mais rapport de dfiance quand leursactivits sont informelles voire illgales, comme dans le cas desmotos-taxis ghanens. Ces classes moyennes tentent donc deprofiter de ltat tout en prservant leur autonomie vis--vis de lui car,historiquement, les tats africains nont pas toujours et de loin tfiables. Ce rapport de dfiance est renforc par le fait que les anciennes classes moyennes des annes 1960 et 1970 sonttoujours en vie et ont vu les tats seffondrer et les contraindre dessituations trs prcaires. Sur le plan politique, la varit des classesmoyennes actuelles (fonctionnaires, salaris du priv, informels,mixtes) est une donne essentielle : il est trs difficile de crer unedynamique unifie entre tous ces groupes, qui nont rien dautre encommun quun revenu donn. Par ailleurs, alors que les volus coloniaux ou les classes moyennes des Indpendances taientfortement lis aux institutions, qui avaient permis leur mergence,actuellement ces personnes appartiennent prcisment aux classesmoyennes parce que les tats ont des capacits de rgulation encore

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    trs faibles et ne peuvent pas contrler et limiter efficacement lesactivits informelles. Ces groupes nont donc pas intrt voir lestats se renforcer puisquils profitent de cet tat de faiblesse.

    Une nbuleuse de comportementsSur le plan conomique, cette varit des statuts empchegalement lmergence de grandes tendances de consommationunifies qui permettraient de crer une identit, un rfrent commun, des clas ses moyennes qui, pour linstant, ne se reconnaissent pascomme un groupe tant leurs disparits sont grandes. Ainsi, parexemple, le simple fait de ne pas tre salari modifie les manires deconsommer : une vendeuse informelle ira faire ses courses au jour le jour et en petites quantits en fonction de ses gains quotidiens.Pas question ici de faire des stocks ou dacheter en plus grandesquantits pour diminuer le cot dun achat puisque les revenus ne syprtent pas. Cette habitude dacheter au jour le jour se retrouvegalement au sein des classes moyennes salaries. Elle peut alorstre un signe culturel (nombre de gastronomies africaines favorisentles produits frais) mais aussi structurel (sil est difficile de compter surla distribution lectrique, lusage dun rfrigrateur est alors alatoireet il est prfrable dacheter au jour le jour).

    Du consommateur lacteur politique ?

    En Afrique, les classes moyennes actuelles, si elles semultiplient trs rapidement et selon des modalits originales, nmergent pas mais r-mergent . Or, lhistoire a son poidsen Afrique comme ailleurs.

    Le vocable a dj t utilis, pour dfinir et comprendre, pourcontrler aussi, des groupes dont la puissance (culturelle ouconomique) tait une opportunit mais aussi une menace. De fait,ce potentiel fascine pour linstant, mais le renforcement etlaccroissement des classes moyennes pourraient t erme inquiterinvestisseurs et politiques : tant que les classes moyennes restent ungroupe conomique capable de consommer, elles sont dsirables ;mais si elles deviennent un groupe plus structur politiquement, avecune capacit de revendications et de remise en cause des tats etdes institutions, elles deviendront sans doute plus inquitantes pourles milieux conomiques.

    Paradoxalement, ce sont les pratiques commerciales etpublicitaires qui pourraient renforcer lunit politique et sociologiquedes classes moyennes : les annonceurs tentent de catgoriser aumieux les groupes de consommateurs, de les identifier et de leurprsenter des modes de consommation adapts. Ce faisant, ils proposent une identit sociale un groupe qui ntait quconomiqueet ne sidentifiait pas forcment comme classe moyenne. Parler desclasses moyennes, dans le commerce ou mme dans la recherche

    http://ifri.org/?page=detail-contribution&id=7927&id_provenance=88&provenance_context_id=1http://ifri.org/?page=detail-contribution&id=7927&id_provenance=88&provenance_context_id=1http://ifri.org/?page=detail-contribution&id=7927&id_provenance=88&provenance_context_id=1http://ifri.org/?page=detail-contribution&id=7927&id_provenance=88&provenance_context_id=1http://afriquedecryptages.wordpress.com/2014/02/03/les-panneaux-publicitaires-a-abidjan-ce-que-la-publicite-dit-de-la-consommation-en-afrique/http://afriquedecryptages.wordpress.com/2014/02/03/les-panneaux-publicitaires-a-abidjan-ce-que-la-publicite-dit-de-la-consommation-en-afrique/http://afriquedecryptages.wordpress.com/2014/02/03/les-panneaux-publicitaires-a-abidjan-ce-que-la-publicite-dit-de-la-consommation-en-afrique/http://afriquedecryptages.wordpress.com/2014/02/03/les-panneaux-publicitaires-a-abidjan-ce-que-la-publicite-dit-de-la-consommation-en-afrique/http://afriquedecryptages.wordpress.com/2014/02/03/les-panneaux-publicitaires-a-abidjan-ce-que-la-publicite-dit-de-la-consommation-en-afrique/http://ifri.org/?page=detail-contribution&id=7927&id_provenance=88&provenance_context_id=1http://ifri.org/?page=detail-contribution&id=7927&id_provenance=88&provenance_context_id=1
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    sociologique et politique, a donc un effet performatif :nommer, cestbien donner une identit, que les intresss sapproprient, quilspeuvent, en retour, critiquer et modifier, et qui pourrait, terme seretourner contre les instances mmes qui ont cr la catgorie.

    Hlne Qunot-Suarez