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L ’accélération simultanée des flux d’informations et des déci- sions stratégiques à prendre, place la gestion industrielle et le pilotage fin des ateliers comme des leviers majeurs de compétitivité. Des solutions logicielles existent pour aider le secteur agroalimentaire à relever ces multiples défis. L’offre est vaste et diver- sifiée. Process Alimentaire a identifié trois pistes pour mener à bien ces pro- jets à la fois informatique et organisa- tionnel. Avec à la clé un gain de réacti- vité et de performance. S. P. 80% des PME sont équipées d’outils de GPAO (ges- tion de la production assistée par ordinateur) et d’ERP (progiciel de gestion intégrée), souvent inadaptés à leurs besoins ou au contexte réel de l’entre- prise. Tel était le constat de l’Ariatt, début 2013. C’est pourquoi l’association franc- comtoise des industries agroalimentaires a décidé de suivre pendant un an, cinq entre- prises-pilotes dans le cadre du programme collectif Sogia (pour systèmes d’organisation et de gestion industrielle améliorés). L’objec- tif : tendre vers un système de gestion qui garantisse à la fois la clarté, la justesse, la complétude et la ponctualité des données. À travers un accompagnement dans la réflexion stratégique, le projet a apporté un coup de pouce dans la définition des besoins. Les témoignages des entreprises-pilotes (lire ci-contre), illustrent les gains possibles et les contraintes lors de la mise en œuvre d’une solution logicielle de gestion de la production. Libérer du temps et des compétences Le manque de temps ou de compétences en interne sont les premiers obstacles à sur- monter. « Lorsque nous avons décidé de nous mettre à l’informatique, nous avons créé un poste de responsable informatique. C’est pri- mordial d’avoir la compétence et le temps en interne pour s’occuper de ces projets, pour communiquer avec l’intégrateur et l’édi- teur », illustre Claude Carniel, directeur de la Maison Pierre Oteiza, qui a récemment ajouté dans son ERP Sage un module de ges- tion de production. Pour des raisons similaires, le Club MES, qui regroupe les principaux fournisseurs de ces solutions, conseille de revoir le profil du per- sonnel qui sera appelé à travailler dans le nouvel environnement, avant l’arrivée du système dans l’atelier. Cette étape permet d’anticiper les besoins en formation, y compris sur la main- tenance des logiciels et la cybersécurité. Editeurs et intégrateurs proposent de manière systématique des analyses de la situa- tion informatique et organisationnelle de l’entreprise. Analyse fonctionnelle, paléo- S Projet Une question de méthode PROCÉDÉS LE CAHIER LE POINT SUR INGRÉDIENTS EMBALLAGE QUALITÉ PROCÉDÉS 68 PROCESS ALIMENTAIRE Octobre 2014 – N° 1318 Gestion de production Les clés pour réussir son intégration logicielle LA PAROLE À S Frédéric Brugger, directeur des sites industriels Fromagerie Biodeal, entreprise pilote du programme Sogia Redéfinir le process et la formulation de besoins MES : Manufacturing execution system TRS : Taux de rendement synthétique. Émanant des métiers du conditionnement, il constitue un indica- teur important de mesure de performance et certai- nement un des indicateurs les plus suivis dans les entreprises. BI : Business intelligence. Informatique décisionnelle, destinée aux décideurs et dirigeants d’entreprises. GMAO : gestion de la maintenance assistée par ordi- nateur N ous connaissions des difficultés avec notre ERP au niveau de la gestion des stocks. De plus, notre ratio de productivité était très faible sur la préparation des commandes. Enfin, nous avions des incertitudes fortes sur les prévisions de vente et au niveau de la pla- nification de production. Ce projet nous a permis de nous remobiliser et de réflé- chir en interne sur le sujet en lien avec notre presta- taire de système d’information. Nous avons pu également redéfinir le process et la formulation de besoins concrets au presta- taire. Les principales difficultés rencontrées au cours de cette action ont été de trouver du temps, de sui- vre l’action engagée et de définir clairement nos besoins. Tous droits réservés

Les clés pour réussir son intégration logicielle · prises-pilotes dans le cadre du programme collectif Sogia (pour systèmes d’organisation et de gestion industrielle améliorés)

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L’accélération simultanée desflux d’informations et des déci-sions stratégiques à prendre,place la gestion industrielle et

le pilotage fin des ateliers comme desleviers majeurs de compétitivité. Dessolutions logicielles existent pour aiderle secteur agroalimentaire à relever cesmultiples défis. L’offre est vaste et diver-sifiée. Process Alimentaire a identifiétrois pistes pour mener à bien ces pro-jets à la fois informatique et organisa-tionnel. Avec à la clé un gain de réacti-vité et de performance.

S. P.

80% des PME sont équipéesd’outils de GPAO (ges-tion de la production

assistée par ordinateur) et d’ERP (progicielde gestion intégrée), souvent inadaptés àleurs besoins ou au contexte réel de l’entre-prise. Tel était le constat de l’Ariatt, début2013. C’est pourquoi l’association franc- comtoise des industries agroalimentaires adécidé de suivre pendant un an, cinq entre-prises-pilotes dans le cadre du programmecollectif Sogia (pour systèmes d’organisationet de gestion industrielle améliorés). L’objec-tif : tendre vers un système de gestion quigarantisse à la fois la clarté, la justesse, lacomplétude et la ponctualité des données.À travers un accompagnement dans la

réflexion stratégique, le projet a apporté uncoup de pouce dans la définition des besoins.Les témoignages des entreprises-pilotes (lireci-contre), illustrent les gains possibles et lescontraintes lors de la mise en œuvre d’unesolution logicielle de gestion de la production.

Libérer du temps et des compétences

Le manque de temps ou de compétencesen interne sont les premiers obstacles à sur-monter. « Lorsque nous avons décidé de nousmettre à l’informatique, nous avons créé unposte de responsable informatique. C’est pri-mordial d’avoir la compétence et le tempsen interne pour s’occuper de ces projets,pour communiquer avec l’intégrateur et l’édi-teur », illustre Claude Carniel, directeur dela Maison Pierre Oteiza, qui a récemmentajouté dans son ERP Sage un module de ges-tion de production.

Pour des raisons similaires, le Club MES, quiregroupe les principaux fournisseurs de cessolutions, conseille de revoir le profil du per-sonnel qui sera appelé à travailler dans le nouvelenvironnement, avant l’arrivée du systèmedans l’atelier. Cette étape permet d’anticiperles besoins en formation, y compris sur la main-tenance des logiciels et la cybersécurité.

Editeurs et intégrateurs proposent demanière systématique des analyses de la situa-tion informatique et organisationnelle de l’entreprise. Analyse fonctionnelle, paléo-

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Une question de méthode

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Gestion de production

Les clés pour réussir son intégrationlogicielle

LA PAROLE À S Frédéric Brugger, directeur des sites industriels Fromagerie Biodeal, entreprise pilote du programme Sogia

Redéfinir le process et la formulation de besoins

MES : Manufacturing execution systemTRS : Taux de rendement synthétique. Émanant desmétiers du conditionnement, il constitue un indica-teur important de mesure de performance et certai-nement un des indicateurs les plus suivis dans lesentreprises.BI : Business intelligence. Informatique décisionnelle,destinée aux décideurs et dirigeants d’entreprises.GMAO : gestion de la maintenance assistée par ordi-nateur

Nous connaissions desdifficultés avec notre

ERP au niveau de la gestiondes stocks. De plus, notreratio de productivité étaittrès faible sur la préparationdes commandes. Enfin, nousavions des incertitudesfortes sur les prévisions de

vente et au niveau de la pla-nification de production.Ce projet nous a permis denous remobiliser et de réflé-chir en interne sur le sujeten lien avec notre presta-taire de systèmed’information. Nous avonspu également redéfinir le

process et la formulation debesoins concrets au presta-taire. Les principalesdifficultés rencontrées aucours de cette action ont étéde trouver du temps, de sui-vre l’action engagée et dedéfinir clairement nosbesoins. ●

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engineering (chez Infor) ou logigramme(chez Marel), ces étapes indispensablesconsiste à auditer les problématiquesde chaque service de la société et àêtre à l’écoute des utilisateurs clés.Pour éviter des projets lourds et coû-teux, « nous préconisons aux industrielsde se fixer sur un ou plusieurs axesprioritaires, que l’on décline ensuitesur toutes les étapes de fabrication »,explique Philippe Allot, p-dg de l’éditeurde MES Ordinal Software.

« Nous amorçons généralementun dossier par la détermination desindicateurs, puis de la performancerecherchée sur ces indicateurs. Il endécoule la mise en place de processuspour mesurer l’indicateur, pour éva-cuer les non-conformités de la chaînede production, etc. », explique Chris-tophe Jourdan, responsable de l’offreDynamics ERP chez Isatech.

Cette étape est aussi l’occasion derepositionner le rôle de chaque couchelogicielle. « Nous définissons l’orien-tation globale du projet, sous la formed’un schéma directeur à moyen terme.Nous étudions qui va utiliser l’appli-cation et dans quel environnement,en analysant les modes de connexionaux équipements », relate Jean-MichelBlanc, responsable commercial Solu-tions Logicielles, Courbon.

Avoir une vision de l’évolution stra-tégique de l’entreprise permet d’inté-grer l’évolutivité des systèmes. L’édi-teur d’ERP Clic Informatique proposeà ses clients une réunion annuelle aucours de laquelle est dressé un bilande l’année. S’en suit un diagnostic avecdes axes d’évolutions possibles. D’au-tres fournisseurs privilégient des inté-grations phase par phase.

Penser à l’évolutivité des systèmes

Ces déploiements sont facilités parla généralisation des solutions modu-laires et accélérés par le développe-ment de logiciels préconfigurés avecles spécificités métiers. « Nous avonsdéveloppé des offres métiers pré-para-métrées pour gagner du temps et faci-liter le déploiement. Nous proposonsdes packages avec un pré-paramétrageriche, c’est-à-dire incluant jusqu’à l’er-gonomie des écrans », illustre SophieLeconte, chef produit chez Vif. L’éditeurdispose en outre depuis deux ans d’unportail collaboratif, MyVif, pour com-muniquer en mode projet ou mainte-nance avec les utilisateurs. « Il faitgagner en réactivité grâce au partagede l’information et assure la traçabilitédu projet », complète-t-elle.

Infor peut présenter à ses clientsun modèle à compléter avec leurs par-ticularités. Le client peut choisir parexemple d’exploiter cette version pen-dant une année ou deux avant de pro-poser des personnalisations. Les inté-grateurs Microsoft proposent unpré-paramétrage pour l’agroalimen-taire et plus particulièrement pour lesindustriels en contact avec la grandedistribution. Tandis que CSB (Systemet Automation) édite et intègre desoutils ERP et MES déclinés par métier(traiteurs, produits de la mer, produitscarnés, boissons, produits laitiers, fruitset légumes, confiseries).

Certains grands groupes sont struc-turés de telle manière qu’ils ont uneapproche MES globale, de type CoreModel. D’autres industriels ont plutôtune réflexion locale, chaque usineayant sa propre latitude. « Dans cecas, nous proposons des solutionsMES plus légères, répondant auxenjeux fonctionnels et financiers dechaque usine », explique Yves Lardan-chet, directeur des opérations MES,Siemens Industry Software. ● UUU

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LA PAROLE À S Sébastien Chaussonnet,responsable production des Salaisons Bolard,

entreprise pilote du programme Sogia

L’accent sur la synchronisationdes flux

Depuis notre forte croissance de 2010, nous n’avonspas pu prendre le temps et le recul pour déterminer

si notre système d’organisation industrielle était toujoursoptimisé. Dans le cadre du programme Sogia, nousavons mis l’accent sur la synchronisation des flux entreles ateliers tout en remettant en cause l’ordonnance-ment des fabrications. L’action nous a également permisd’initier en atelier le pilotage sur la performance par lamise en place d’indicateurs. Cela va nous permettred’anticiper toute dérive dans notre fonctionnement. ●

LA PAROLE À S Hervé Petit, directeur des services partagés SI, organisation

et comptabilité pour la branche Légumes d’Agrial (Florette et Priméale)

Bien gérer la résistance au changement

Quels sont les grands enjeux du projet Floris (Florette Information System)?Nous avions, sur la France, leRoyaume-Uni et l’Espagne, unehétérogénéité des systèmes d’infor-mation. Aucun ne pouvait être celuidu futur, ni n’était adapté à la crois-sance externe. Nous souhaitions par ailleurs unestandardisation des procédures logicielles pour desintégrations rapides. Nous n’avions pas de cahier descharges à proprement parler mais la volonté de met-tre en place un système multi-lingue, multi-devise,multi-pays, etc.

Quelle méthodologie avez-vous mis en place?Nous avons sélectionné des utilisateurs clé par pays etpar métier et nous leur avons demandé: de quellemanière voulez-vous travailler demain? Ce n’était pasun projet informatique mais un projet fonctionnel. Lesidées émises par nos utilisateurs clés étaient nom-breuses et des directeurs métiers devaient ensuitetrancher. Cette hiérarchie et la validation par un expertmétier ont facilité l’acceptation des prises de position. Lepoint clé est de bien gérer la résistance au changement.Nous voulions que ce soit les métiers qui décident. Parailleurs, nous avons demandé à TVH Consulting de nousprésenter le fonctionnement de l’ERP et de voir com-ment il pouvait répondre à nos besoins. L’idée était dedevenir rapidement autonomes et de faire monter noséquipes en compétence. Désormais, nous pouvonschanger de version quasiment tout seul. ●

Akanéa Développement édite les ERP Frulog, Agro et Start. Ce dernier est proposé

en mode Saas (location).

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Avec toutes les données poten-tiellement disponibles sur lesite industriel, le suivi de per-

formance gagne en pertinence et enréactivité. Notamment grâce aux MESdont l’un des rôles est de recueillir lesinformations en temps réel. Les don-nées sont plus fiables du fait de ladétection automatique des pannes(en comparaison aux déclarations depannes sur papier ou les saisies infor-matiques). Jean-Michel Blanc, respon-sable commercial solutions logicielleschez COURBON prend l’exemple ducomptage des barquettes « Si le comp-tage est interrompu, c’est qu’il y a unarrêt de la machine. L’indicateur estfiable et précis. L’opérateur peut qua-lifier la cause de l’arrêt sur un écrantactile en atelier, une fois la productionrétablie et l’urgence passée. »

Des indicateurs pluspertinents et plus fiables

Les indicateurs de performance clas-siques (comme le TRS: taux de rende-ment synthétique) sont généralementdélivrés en standard. Les éditeurs pro-posent des outils d’analyses plus pous-sées et/ou personnalisés. AKANEA

DÉVELOPPEMENT propose une optionde pilotage décisionnel incluant parexemple des comparaisons de périodes.

« Tous nos clients demandent desindicateurs mais ils ne savent pas for-cément lesquels. Nous travaillons demanière itérative en commençant pardes indicateurs généralistes que le clientaffine ensuite », complète Vincent Thery,directeur de ISI DÉVELOPPEMENT, quiédite l’ERP reSource. Même cause etmême conséquence, Antoine Pris, com-mercial MES Europe du Sud chez Rock-well Automation, constate que les

industriels commencent en général parles mêmes indicateurs que sur leursfiches Excel qu’ils optimisent dans unsecond temps. L’automaticien américainpropose à cet effet l’outil Vantage Point.

Le MES Coox d’ORDINAL SOFTWARE

dispose du module QPI (quality perfor-mance indicator) comportant tous lesindicateurs classiques et bénéficiantd’une facilité de création de nouveauxindicateurs personnalisés.

« Simatic IT propose un module decalcul de TRS avec un éditeur de for-mule, qui permet à l’industriel de cal-culer son TRS tel qu’il l’entend, selonses contraintes et besoins », présenteYves Lardanchet, directeur des opéra-tions MES, Siemens Industry Software.

En termes de personnalisation,Syleps n’est pas en reste et indiqueque dans sa solution MES Sydel Uni-vers, tout est configurable.

La bonne information au bon moment

Il est également possible de gagneren performance en fournissant uneinformation utile aux opérateurs surleur lieu de travail. « Le message :« Attention, telle machine arrive en finde rouleau », permet par exempled’anticiper un changement et de mini-miser les arrêts. Ce genre de messagesera plus efficace que l’indication duTRS », illustre Didier Collas, spécialiste

MES chez Schneider Electric. Wonder-ware travaille actuellement à la géo-localisation. Les informations donnéesseront fonction du positionnement dela personne.

L’offre power BI (business intelli-gence) de Microsoft, proposée par ISATECH, indique les informations déci-sionnelles clés sous forme de gra-phiques interactifs.

Gagner en performancegrâce au management

« Une composante indispensablede la performance consiste à définiret mettre en œuvre toute l’animationautour des indicateurs et tableaux debord », explique Christophe Pochic,consultant chez PI Consultants, qui aencadré les entreprises-pilotes du pro-jet Sogia.

L’avis est partagé par le cabinet deconseil en management Quaternaire,qui vient de lancer avec Vif une offrepackagée baptisée TRS 2.0. « Mêmesi le secteur cherche constamment àoptimiser sa productivité, peu demesures sont effectives dans l’usine »,constate Philippe Delwarde, directeurgénéral de Quaternaire. Partant decette observation, il a eu l’idée de co-concevoir, avec Vif, une offre qui lieun outil logiciel et le « regard du chefd’équipe » dans le management de laperformance. Le développement a étéfinalisé sur un site pilote. Satisfait deson outil, Philippe Guillon responsableproduction UHT Sill, annonce pouvoir« gagner de l’ordre de 10 à 20 pointsde budget sur les années à venir ».

L’objectif est de supprimer les micro-arrêts, les outils mal affûtés, les panneset tous les petits soucis du quotidienqui impactent la performance. « Lesgens de terrain ont des idées. Nous lesécoutons, leur apportons de la méthodeet les aidons à hiérarchiser les actions »,détaille Philippe Delware.

L’offre est adaptée à la maturité etaux besoins de l’industriel. Elle varieentre une simple installation du logiciel,une solution globale logiciel et accom-pagnement (sur six à 24 mois) et uneoffre logicielle accompagnée d’unelégère formation, « pour tester ». ●

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S Production

Suivre sa performance en temps réel

Le module TRS duMES Pégase

(Versa) est inter-facé pour renvoyer

en temps réel lesmesures de

cadence. Il com-pare les capacités

de productionréelle et théorique.

Le module LineControldu MES factory OS deCSB permet de suivrel’indicateur de perfor-mance OEE (overallequipment effective-ness). Il englobe desnotions de rendementet de qualité.

Grâce à ses compétences multimétiers, OET met en œuvredes solutions logicielles de typesMES personnali-sées.

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Le MES est orientéproduction

Le MES (Manufacturing ExecutionSystem) collecte en temps réel lesdonnées de production des diffé-rents ateliers pour réaliser desactivités d’analyse (traçabilité,généalogie, contrôle de la qualité,gestion et suivi de production,ordonnancement, maintenance pré-ventive et curative…). En lien directavec l’ERP, Il permet de configurerautomatiquement les outils de pro-duction en fonction des ordres detravail. Exemples.

La solution Wonderware, développéepar INVENSYS (passé dans le giron

Schneider Electric en janvier 2014) intè-gre les fonctions du MES et de la super-vision. Ce qui évite les confusionsd’écrans. Le cœur du système reposesur le Wonderware system platform,point de départ de l’intégration. « S’ils’agit de projets multisites, nous pou-vons créer des bibliothèques d’objets,métiers », explique Didier Collas, spé-cialiste MES chez Schneider Electric. Lelogiciel Plantstruxure de Schneider Elec-

tric fonctionne également avec desbibliothèques d’objets, mais sur l’auto-mate. Les deux bibliothèques sontconnectées.

Le MES proposé par ROCKWELL

AUTOMATION repose sur une plate-forme Production Center/Toolbox àlaquelle viennent s’adosser des besoinsspécifiques aux industries. La suite, CPGSuite, dédiée à l’industrie agroalimen-taire intègre la logique métier. Le MESest proposé seul ou intégré dans lasolution PlantPax, qui gère tout de l’au-tomate à la connexion à l’ERP. Le MESproposé seul est plus modulaire.

COURBON (groupe Vinci Energies)édite et intègre le MES Producim. ChezFleury Michon, qui a déjà installé Pro-ducim sur cinq sites, le logiciel couvreles opérations de réception, d’incorpo-rations/pesées, de fabrication, de condi-tionnement et d’expédition. Il gère dela documentation contextuelle sur lespostes, la traçabilité et la gestion desstocks et le suivi de performance.

SIEMENS Industry Software pro-pose le MES Simatic IT, qui regroupedes librairies adaptées aux attentesde l’agroalimentaire et intégrant lesmeilleures techniques disponibles.Simatic IT suit la production, connaît

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S Logiciel

Choisir la solution adéquateL’ERP couvre l’ensembledes processus

Un ERP est un système modulairequi assure la gestion financière desflux. Il peut couvrir l’ensemble desprocessus de l’entreprise, avec unebase de données commune. L’ERPévolue vers la gestion de la produc-tion avec des modules MES.Exemples.

Chez INFOLOGIC, l’ERP Copilote estdécoupé en chaînes. La chaîne

GPAO regroupe les fonctions « GPAOadministrative », « Satel » (supervisiond’atelier) et « MES ». La GPAO admi-nistrative gère les nomenclatures etles gammes. Ce module est mis enplace dans l’optique d’avoir desfeuilles de relevé en atelier. Il est plutôtrecommandé pour les petites struc-

tures. Le module Satel valide les ordresde fabrications (OF). Il permet en outrede suivre la qualité process.

CSB (System et Automation) pro-pose de manière générale des solu-tions clé-en-main, avec ou sans inter-façage vers des solutions tiers. Parexemple, la société allemande Edeka,spécialisée dans les produits charcu-tiers, fonctionne avec SAP. CSB traiteen complément et en toute transpa-rence tous les flux matière.

ISATECH intègre l’ERP MicrosoftDynamics Nav (plutôt milieu de marchéTPE/PME) et AX (plutôt pour les orga-nisations complexes). Les deux ERP ontun module MES. L’intégrateur développeégalement de nouvelles fonctions quine sont pas prévues dans la feuille deroute Microsoft. Les ERP du géant dulogiciel s’intègrent facilement avec lesautres outils logiciels de l’éditeur. ●

Isi Développement édite l’ERP reSource, composé d’un module nomméProduire. Il s’agit d’une solution web, adaptée à une utilisation multisite avec le serveur chez le client ou chez Isi Développement.

les quantités produites, les états deséquipements et les aléas de produc-tion. Ces informations sont remontéesdans le logiciel d’ordonnancement.

Fin 2013, BODET-OSYS, étoffait sagamme Quartis avec un module dédiéà la gestion des données techniques etde production. L’outil est destiné à fairebénéficier les entreprises d’une analyseplus fine de leur coût réel de productionet ce au sein même de leur ERP.

Une solution légèrement différentepour finir avec FÉLIX INFORMATIQUE,qui propose, une solution de suivi etde traçabilité des pesées depuis lestockage des matières premièresjusqu’au mélangeur. Le point centralest le poste de pesées. Les fonctionsdu logiciel regroupent : la réalisationdes pesées, leur traçabilité et leurbonne gestion. La solution peut impo-ser des lots à utiliser, vérifier lesmélanges ou le non-mélange. Deuxproduits sont proposés. Le premiers’interface avec l’ERP et remplit lesfonctions de traçabilité. Le second,dédié aux petites structures, bénéficied’une chaîne de fonctionnalités com-plémentaires telles que la gestion descommandes. ●

LES ACTEURSMES DANSL’AGROALIMENTAIRE

(intégrateur),

(éditeur et intégra-teur de Producim),

(solution Qubes),

(distributeur exclusifen France de Wonder-ware, édité par Inven-sys, groupe SchneiderElectric),

(éditeur de Coox),

(éditeur et intégra-teur de Pégase),

(solutionPlant IT),

(Simatic IT),

(MES Sydel Univers),

(liste non exhaustive)

(éditeur etintégrateur, solutionFrulog, ERP Agro etERP Start),

(éditeur et intégra-teur de Origyn),

(éditeur et intégra-

teur, solution Copilote),

(intégrateur de Micro-soft Dynamics),

(éditeur et intégra-teur de la solutionreSource),

(ERP Sydel Univers),

(intégrateur Micro-soft),

(éditeur et inté-grateur).

LES ACTEURS ERP DANS L’AGROALIMENTAIRE (liste non exhaustive)

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