8
Les cultures jeunes à l’ère multimédiatique Sylvie Octobre, Département des études, de la prospective et

Les cultures jeunes à l’ère multimédiatique Sylvie Octobre, Département des études, de la prospective et des statistiques

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Les cultures jeunes à l’ère multimédiatique Sylvie Octobre, Département des études, de la prospective et des statistiques

Les cultures jeunes à l’ère multimédiatique

Sylvie Octobre, Département des études, de la prospective et des statistiques

Page 2: Les cultures jeunes à l’ère multimédiatique Sylvie Octobre, Département des études, de la prospective et des statistiques

Dénominations « culturelles » (X, Y, C…) : entre slogan publicitaire et culturalisation des regards portés sur les jeunes

Double écueil : -misérabilisme et angélisme techniciste-technologisation des questions culturelles

Une autre vision : -Les cultures jeunes comme productrices de valeurs, normes, organisation sociale-Les cultures jeunes comme ressources (face à l’idée de « crises ») et comme lieux de nouvelles attentes (médiation et re-médiation)-Les cultures jeunes comme espaces non homogènes (technologie/usage)

Quels changements des générations médiatiques aux générations du numérique?

Page 3: Les cultures jeunes à l’ère multimédiatique Sylvie Octobre, Département des études, de la prospective et des statistiques

Les contours des cultures jeunes en vingt ans

1 Des traits pérennes

-une technophilie de principe (et toujours chez les plus jeunes)Mais technophilie qui n’est pas technicienne

-une préférence pour les médias expressifs ou innovants : de la musique à l’ordinateurAvec des « victimes » : la télévision, la lecture de livres et de presse

-un désir d’expérimentation à travers les pratiques amateurs

-un goût pour la sociabilité, les sorties, les voyages de découverte (3 pôles de sorties : sorties familiales et ludiques, sorties juvéniles, patrimoine et spectacle vivant)

Page 4: Les cultures jeunes à l’ère multimédiatique Sylvie Octobre, Département des études, de la prospective et des statistiques

2 Les mutations :

-le basculement du numérique : effets sur les agendas, sur les représentations et les contenus culturels (rapports aux objets, aux lieux, aux temps et aux chaines de labellisation et de valeur)

-une distance croissante envers les attributs de la culture scolaire (remplace le « conflit » de générations en matière culturelle ?)

-un goût pour le divertissement qui hybride le rapport à la culture : jeux vidéo, entertainment

-un cosmopolitisme esthétique et culturel croissant (ex : de la brit-pop au Gangnam Style, les manga) et construction d’imaginaires culturels glocalisés (26% regardent la télévision en langue étrangère)

Page 5: Les cultures jeunes à l’ère multimédiatique Sylvie Octobre, Département des études, de la prospective et des statistiques

Trois questions

1 La fragmentation des conditions de vie s’accompagne-t-elle d’une fragmentation culturelle? Ou encore : la convergence technologique s’accompagne-t-elle une convergence culturelle?

2 Quels nouveaux rapports à la culture? Autonomie et éclectisme

3 Quels liens entre les cultures jeunes et les autres? Quid des transmissions et des médiations?

Page 6: Les cultures jeunes à l’ère multimédiatique Sylvie Octobre, Département des études, de la prospective et des statistiques

1. La fragmentation des cultures jeunes

a)L’affaiblissement du modèle étudiantLe modèle étudiant est de plus en plus spécifique et non transférable au monde du travail

b) Diplôme ou mode de vie?Les comportements des plus diplômés et des moins diplômés convergent avec le temps : donc le mode de vie a plus d’effet que le capital scolaire (diplome)

c) Démocratisation ou regain de stratification sociale?les univers culturels sont durablement clivés entre démocratisation « à l’envers » (télé), démocratisation (écoute de musique), désaffection (lecture).

d) Vers une reconfiguration des clivages de genre? recomposition avec autant de convergence que de divergence mais mutation de la catégorisation genrée des activités (ex ordinateur/ fréquentation du cirque)

Page 7: Les cultures jeunes à l’ère multimédiatique Sylvie Octobre, Département des études, de la prospective et des statistiques

2. Le champ culturel comme espace d’expérimentation de l’autonomie

Trois pôles : principes relationnel, d’engagement (avec pour objectif un principe interne qui est la réalisation de soi) et de contrôle endogène

Eclectisme juvénile croissant (pluralité des intérêts, voracité des investissements, omnivorité des goûts), partiellement “mécanique” mais également “réflexif” qui recompose les catégories du goût et du jugement esthétique

Mais qui créée de nouvelles inégalités :La figure du pro-am (qui apprécie et fait et va de pair avec une hétérogénéisation des valeurs culturelles sous l’effet de la reconnaissances de formes populaires (séries) et de modes de participation (pas réception savante)) est clivée socialement

Page 8: Les cultures jeunes à l’ère multimédiatique Sylvie Octobre, Département des études, de la prospective et des statistiques

3. Les médiacultures, un programme éducatif alternatif?

« L’éducation buissonnière » (Barrère, 2011) : des savoirs, des compétences, des références où sont prégnantes les industries culturelles et les stars du patrimoine (et cross média)

Quel programme d’ensemble?

Quelles compétences propres et modalités d’apprentissages? -compréhension additive par « espaces d’affinité »-fonctionnement collaboratif et régime des émotions-starification « industrielle » des artistes de la culture légitime (effet Mozart, Molière)-accélération du « turn over » (effet « tube », effet Louis de Funès)-distinction renommée (savoir) et célébrité (connaissance floue)-le jugement de goût (et de dégoût) libéré-je Like donc je sais?