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Les Danses Latino - caribéennes et brésiliennes Le Cha Cha Cha : Comme le mambo des années 1940 était joué avec un rythme trop rapide, des mélodies plus simples à la vitesse plus «raisonnable» virent le jour et Enrique Jorrin (Cuba 1954) inventa le Cha Cha Cha avec le titre «La Enganadora». Une autre hypothèse, voudrait que cette danse à la base rythmique puissante et entraînante qui fleure bon l’insouciance et la gaieté trouve ses origines au Mexique. L’appellation Cha Cha Cha est-elle sensée évoquer le bruit que font les sandales des danseurs en traînant sur le sol ou bien indiquer le son (sonido) de la baguette en bois en frottant sur le racloir du «guijo», son instrument de prédilection avec les bongos, congas, timbales et autres percussions. Précédant de peu la vague «sixtie» Rock n’Roll il fit son apparition en Europe au milieu des années 1950 où il rencontra instantanément un énorme succès. Figures de base : les chassés, las «vueltas», breaks cubains et base syncopée, los «cruzados», los «abanicos», la poursuite, el «mano à mano» et autre «corticos»,… Le Boléro : Originaire d’Espagne, ballade romantique jouée avec une guitare et des castagnettes, danse de bal et de théâtre à trois temps très appréciée par le maître à danser du roi Charles III (fin 18°siècle), Sebastiàn Lorenzo Cerezo (le danseur volant) qui, semblerait- il, l’aurait « baptisé» Boléro (du verbe « volar») à moins que l’étymologie fasse référence au chapeau et gilet que portaient les Andalous. Il apparaît à Cuba en 1883, dans la province de l’Oriente, avec le titre «Tristeza» composée par José «Pepe» Sanchez interprété à quatre temps de manière syncopée, marqué par la clave. Le compositeur mexicain Consuelo Velasquez lui dédia en 1941 un des titres les plus célèbres «Besa me Mucho». Aux Etats Unis on le danse sous l’appellation erronée de «rhumba». Proches du danzon et du son cubain le Boléro reflète l’âme romantique des peuples afro-caribéens et latino-américains. C’est le «slow» de la séduction. Figures de base : pas de base, pas de rumba, les tours, los « passeos », les spirales, los « abanicos », el «mano à mano» et autres «corticos»,… Le Mérengué : Reconnu comme la danse nationale de la République Dominicaine depuis 1930 ce genre musical, également joué en Haïti depuis le milieu du 19° siècle, est aujourd’hui interprété également par beaucoup dartistes portoricains. Ses origines sont incertaines : une des hypothèses serait qu'il viendrait d'une danse appelée la upa habanera qui comportait un pas de danse appelé «merengue». Selon la légende, on raconte qu’un personnage de la révolution haïtienne de 1791 fut accueilli chez lui pour célébrer la victoire. Le malheureux ayant une jambe de bois se mit à danser avec la foule qui se mit à l’imiter d’une manière qui aurait évolué pour donner le pas du mérengué à moins que ce pas ne soit issu de la démarche des esclaves enchaînés tous ensemble à la cheville pour récolter la canne à sucre au rythme des tambours. Le merengue folklorique (merengué típico), utilise un accordéon, une güira, une tambora et un petit tambour à double tête, parfois un marimba, ainsi que le bandurria qui fut supplanté par l'accordéon.

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Les Danses Latino - caribéennes et brésiliennes

Le Cha Cha Cha : Comme le mambo des années 1940 était joué avec un rythme trop rapide, des

mélodies plus simples à la vitesse plus «raisonnable» virent le jour et Enrique Jorrin (Cuba 1954)

inventa le Cha Cha Cha avec le titre «La Enganadora».

Une autre hypothèse, voudrait que cette danse à la base rythmique puissante et entraînante qui

fleure bon l’insouciance et la gaieté trouve ses origines au Mexique.

L’appellation Cha Cha Cha est-elle sensée évoquer le bruit que font les sandales des danseurs en

traînant sur le sol ou bien indiquer le son (sonido) de la baguette en bois en frottant sur le racloir

du «guijo», son instrument de prédilection avec les bongos, congas, timbales et autres percussions.

Précédant de peu la vague «sixtie» Rock n’Roll il fit son apparition en Europe au milieu des années

1950 où il rencontra instantanément un énorme succès.

Figures de base : les chassés, las «vueltas», breaks cubains et base syncopée, los «cruzados», los

«abanicos», la poursuite, el «mano à mano» et autre «corticos»,…

Le Boléro : Originaire d’Espagne, ballade romantique jouée avec une guitare et des castagnettes,

danse de bal et de théâtre à trois temps très appréciée par le maître à danser du roi Charles III

(fin 18°siècle), Sebastiàn Lorenzo Cerezo (le danseur volant) qui, semblerait- il, l’aurait « baptisé»

Boléro (du verbe « volar») à moins que l’étymologie fasse référence au chapeau et gilet que

portaient les Andalous.

Il apparaît à Cuba en 1883, dans la province de l’Oriente, avec le titre «Tristeza» composée par José

«Pepe» Sanchez interprété à quatre temps de manière syncopée, marqué par la clave.

Le compositeur mexicain Consuelo Velasquez lui dédia en 1941 un des titres les plus célèbres

«Besa me Mucho». Aux Etats Unis on le danse sous l’appellation erronée de «rhumba».

Proches du danzon et du son cubain le Boléro reflète l’âme romantique des peuples afro-caribéens

et latino-américains. C’est le «slow» de la séduction.

Figures de base : pas de base, pas de rumba, les tours, los « passeos », les spirales, los « abanicos »,

el «mano à mano» et autres «corticos»,…

Le Mérengué : Reconnu comme la danse nationale de la République Dominicaine depuis 1930 ce

genre musical, également joué en Haïti depuis le milieu du 19° siècle, est aujourd’hui interprété

également par beaucoup d’artistes portoricains.

Ses origines sont incertaines : une des hypothèses serait qu'il viendrait d'une danse appelée la upa

habanera qui comportait un pas de danse appelé «merengue». Selon la légende, on raconte qu’un personnage de la révolution haïtienne de 1791 fut accueilli chez

lui pour célébrer la victoire. Le malheureux ayant une jambe de bois se mit à danser avec la foule

qui se mit à l’imiter d’une manière qui aurait évolué pour donner le pas du mérengué à moins que

ce pas ne soit issu de la démarche des esclaves enchaînés tous ensemble à la cheville pour récolter

la canne à sucre au rythme des tambours.

Le merengue folklorique (merengué típico), utilise un accordéon, une güira, une tambora et un

petit tambour à double tête, parfois un marimba, ainsi que le bandurria qui fut supplanté par

l'accordéon.

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Dans les années 1970, le merengue s'est modernisé et, sous l'influence de la salsa, les groupes ont

incorporé le piano, des cuivres (saxo-trombone) puis le synthétiseur et basse électrique.

Juan Luis Guerra l’a fait connaître internationalement en 1990 avec Ojalá que llueva Café.

Suavemente du portoricain Elvis Crespo fut en ce début de siècle un des plus grands succès.

En 2004, Papi Sánchez, en mélangeant le merengue avec le rap (merenrap), a connu un succès

planétaire avec son titre Enamora me. Figures de base : Base latérale, avant et arrière, tours à gauche et à droite, passages de bras,…

La Bachata : Née à la République Dominicaine, au début des années 1960, la BACHATA faisait partie

de la catégorie romantique, la musique que l’on écoute. Elle est écoutée lors des fêtes populaires.

Mais ce côté convivial n’était pas très apprécié de tout le monde. Les classes dominantes

considéraient cette musique comme vulgaire, mineure et paysanne.

Le terme « Bachateros » était utilisé pour désigner les mauvais musiciens. Mais peu à peu les

rythmes et les mélodies se sont enrichis. La Bachata s’est enracinée socialement parlant,

concrètement de la misère des campagnes ou des quartiers défavorisés. Elle est aujourd’hui

appréciée et dansée dans tous les endroits où l’on passe ou joue de la Salsa, du Mérengué… Elle

est très populaire depuis une dizaine d’années. La musique se joue à trois ou quatre guitares,

accompagnées de percussions, maracas, bongo, guiro et une basse. Il est très difficile de lui trouver

une filiation nette, mais il est fort probable que des musiques cubaines comme le Boléro ont eu

une certaine influence.

Le terme a pris un sens plus positif avec l’émergence de la Bachata dans l’industrie du disque à la

fin des années 80, début des années 90. Juan Luis Guerra a mis sur le marché l’album « Rosa » en

1991, pour atteindre des records de vente dans le pays et commencer à faire connaître

internationalement la Bachata. En France, le titre « Obsession » du groupe Aventura, en 2002, en a

assuré sa pérennité.

Figures de base : Base latérale, avant et arrière, tours à gauche et à droite, tour collé-serré en

couple, le petit pas, le déplacement, le renversé,…

Le zouk- La Biguine : La musique de la biguine ainsi que celle du zouk font partie du patrimoine des Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique, etc.). Alors que l'esclavage est aboli en 1848, les danses traditionnelles, seules autorisées pour les esclaves et liées aux événements de la vie (guerre, récoltes, etc.), cèdent peu à peu leur place à la biguine. Cette danse, plus festive permet de séduire plus facilement le sexe opposé. Elle se danse en alternant les pieds, comme la marche, et les danseurs se déplacent l'un autour de l'autre en effectuant les passages sous le bras, des enroulés, etc... , d'une manière fluide en balançant les hanches, les épaules restant immoiles. Une façon tranquille de flirter... La biguine est issue de la créolisation de la polka européenne. Durant les années 1960, le mot « zouk » faisait référence à des lieux de danse réservés aux plus pauvres en Martinique. On dit également que l'origine du mot viendrait de "mazouk", déclinaison du mot "mazurka", une danse du 18e siècle. A l’époque, les rythmes les plus entendus aux Antilles sont le gwo ka, la biguine et le compas. On entend aussi lors du carnaval la musique des « vidés », aux rythmes soutenus et entraînants. Inspirés par ces divers styles, les musiciens du nouvellement formé groupe Kassav' composent leur premier album "Love and ka danse", donnant ainsi naissance à un nouveau genre musical : le zouk.

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La Samba : «O» samba («le» samba), déclinaison de la danse « m’semba » (danse des nombrils) est

fortement bâtie autour des percussions que les esclaves Angolais ont apporté avec eux au Brésil.

Le métissage luso-angolais a donné naissance à ce rythme et à cette danse d’influence africaine

exécutée pieds nus dans un premier temps et ensuite parée de costumes imposants de carnaval

dont l’effet hypnotique du mouvement « des nombrils» et la dextérité du travail de pieds nous

laisse, nous occidentaux, pantois.

Ce rythme syncopé à deux temps, dansé en solo à Rio de Janeiro, fût «européanisé» dans les

années 1940 pour devenir une danse en couple bondissante, influencée également par la

matchiche (maxixe) dérivée de la «batuque», sorte de tango brésilien dansé à Rio par les esclaves

originaires du Mozambique, plus conforme à notre «norme» judéo-chrétienne.

Figures de base : base sur place, base avant, base arrière, base sur le coté, , en tournant à Gauche &

à Droite, les «voltas», les «passeios», la «Corta Jaca», les «Bota-Fogo»,…

La Lambada: La chanson « Lorando se fue » composée en 1980 par Ulises Hermosa, musicien du

groupe Bolivien LOS KJARKAS, reprise deux ans plus tard en brésilien par la chanteuse Marcia

Ferreira, fût importée et déposée à la SASEM copie conforme, par le français Olivier Lamote (alias

Chico de Oliveira) sous le titre de « LAMBADA ». Parrainée par Orangina et TF1 « Chorando se foi »

(En pleurant s’en est allé) interprétée par le groupe franco-brésilien KAOMA, devient le tube

mondial et la « LAMBADA » (littéralement « une frottée ») devient la danse la plus à la mode à la

fin des années 80.

En réalité, encore une fois, cette façon très sensuelle de danser existait déjà dans le « Nord-Est »

du Brésil (province de Bahia). Communément appelé « Le Foro » déformation de l’injonction

«Danse For All» que les « Fazendeiros », colons propriétaires portugais ou anglais adressaient,

après avoir dansé «valças», «viras» et «corridinhos» luso-occidentaux, au «petit» peuple pour qu’à

leur tour il puisse jouer et danser sur leurs musiques joyeuses et éxubérantes.