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Discussion.Notre étude a permis de constater l’augmentation du nombre de cas diagnostiqués des teignes inflammatoires dans la région. Conformément à la littérature, une prédominance infantile et masculine des teignes inflammatoires a été notée. T. verrucosum était l’espèce la plus fréquente, suivie de T. mentagrophytes. Cela peut être expliqué par la modification du comportement de la population tunisienne avec l’augmentation de la compagnie des animaux qui restent la principale source de contamination. Conclusion.Cette étude montre la recrudescence en Tunisie, des teignes inflammatoires dues aux dermatophytes zoophiles dominée par l’espèce T. verrucosum. http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2014.06.043 43 Profil épidémiologique et mycologique des dermatomycoses chez le patient diabétique : étude menée sur 3 ans au CHU Charles Nicolle de Tunis M. Bouchekoua * , D. Aloui, S. Trabelsi, S. Cheikhrouhou, S. Khaled Laboratoire de parasitologie-mycologie, ho ˆpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie *Auteur correspondant. Introduction.Le diabète est une maladie chronique dont l’évolu- tion peut être émaillée de diverses complications infectieuses, telles que les dermatomycoses. Il est admis que le diabète est un facteur favorisant et aggravant de ces mycoses superficielles en raison de l’immunodépression sous-jacente, d’où l’intérêt du diagnostic mycologique de ces affections. Objectif.Étudier le profil épidémiologique et mycologique des dermatomycoses chez les patients diabétiques. Me´thodes.Notre étude, transversale, a été réalisée au laboratoire de parasitologie-mycologie de l’hôpital Charles Nicolle de Tunis durant une période de 3 ans (janvier 2011décembre 2013). Elle a porté sur les prélèvements mycologiques effectués au niveau de la peau et/ou des phanères chez des patients diabétiques. Le diag- nostic mycologique s’est déroulé en 4 étapes : prélèvement, examen direct, culture et identification. Re´sultats.Parmi les 378 patients diabétiques adressés au labor- atoire, une dermatomycose a été diagnostiquée chez 298 patients (78,8 %). Le sex-ratio était de 0,87. Leur moyenne d’âge était de 57 ans. Le diabète était de type II dans 66,4 %. L’ancienneté moy- enne du diabète était de 11 ans. Les onychomycoses représentaient la forme clinique la plus fréquente (61,9 %), suivies des intertrigos inter-orteils (18,1 %). Les épidermophyties circinées étaient plus rares (1,7 %) ainsi que les teignes et le pityriasis versicolor, rencontrés chacun uniquement dans un cas. Le pied a représenté la principale localisation des mycoses (83,4 %) avec une prédominance de l’atteinte des ongles suivie de l’intertrigo inter-orteils. Les agents étiologiques responsables étaient les dermatophytes dans 78,8 %, les levures dans 19,1 % et les moisissures dans 2,1 % des cas, toutes localisations confondues. Au niveau des ongles des pieds, ce sont essentiellement les derma- tophytes qui ont été isolés avec prédominance de Trichophyton rubrum alors que les onyxis des mains étaient essentiellement d’origine candidosique. Les atteintes des plis, dominées par les intertrigos inter-orteils, ont été essentiellement dues à T. rubrum, alors qu’au niveau des grands plis, les levures ont été les plus incriminées. Les épidermophyties circinées ont été toutes dues à T. rubrum. Conclusion.Les dermatomycoses sont fréquentes chez le patient diabétique, notamment les atteintes du pied qui peuvent constituer une porte d’entrée pour les infections bactériennes. Le diagnostic mycologique est indispensable devant toute suspicion pour confi- rmer l’étiologie fongique, guider la conduite thérapeutique et connaître l’origine de l’infection afin d’éviter la ré-infestation. http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2014.06.044 44 Les dermatophyties dans la région de Tunis : étude épidémiologique, clinique et mycologique (20062013) E. Siala * , Z. Abid, R. Ben Abdallah, I. Ben Abda, N. Boulehmi, N. Zallega, K. Aoun, A. Bouratbine Institut Pasteur de Tunis, Tunis, Tunisie *Auteur correspondant. En Tunisie, les dermatophyties constituent un motif de consultation fréquent. L’actualisation du profil épidémiologique de ces mycoses superficielles est toujours utile en raison des modifications des habitudes de vie. Le but de cette étude était d’étudier le profil clinique et mycologique des dermatophyties dans la région de Tunis. Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 3073 examens myco- logiques de la peau et des phanères effectués au laboratoire de parasitologie-mycologie de l’Institut Pasteur de Tunis entre 2006 et 2013. Les prélèvements provenaient de 2432 patients. Pour chaque prélèvement, un examen direct et une culture sur milieu Sabouraud avec et sans actidione ont été réalisés. L’identification des derma- tophytes a été basée sur l’étude des caractères microscopiques et macroscopiques des cultures. Parmi les examens mycologiques réalisés, 993 cultures étaient positives soit 32,31 % des cas. Les dermatophytes représentaient 74,72 % des champignons identifiés. Trichophyton rubrum, respon- sable de 77,09 % des dermatophyties, était l’espèce prédominante, suivi par Microsporum canis (14,15 %), T. interdigitale (2,83 %) et T. violaceum (2,02 %). T. mentagrophytes et M. audouini ont été identifiés dans respectivement, 1,48 % et 1,61 % des cas. Les onychomycoses représentent 50 % des dermatophyties, suivies par les atteintes cutanées (35 %) et les teignes du cuir chevelu (15 %). Cette étude montre l’augmentation régulière de la fréquence des atteintes dermatophytiques, qui représentaient 62,29 % des mycoses superficielles en 2006 et qui est de 84,21 % en 2013. L’incidence des dermatophyties est donc en augmentation dans notre pays. Elle serait liée aux modifications des conditions socioé- conomiques et des habitudes de vie. T. rubrum demeure l’agent étiologique prédominant. http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2014.06.045 45 Aspects épidémiologiques des mycoses superficielles observées dans la région de Tunis T. Jaouadi Taha, N. Fakhfakh, A. Kallel, N. Bada, N. Belhaj Salah, S. Belhadj * , K. Kallel Laboratoire de parasitologie-mycologie, CHU La Rabta, Tunis, Tunisie *Auteur correspondant. Les mycoses superficielles constituent un motif de consultation non négligeable en pratique médicale courante. Le profil épidémiologi- que de ces mycoses n’est jamais définitif, il subit constamment des variations liées aux modifications de l’environnement et au déve- loppement socioéconomique. 128 Compte rendu de congrès/Proceeding of congress

Les dermatophyties dans la région de Tunis : étude épidémiologique, clinique et mycologique (2006–2013)

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Page 1: Les dermatophyties dans la région de Tunis : étude épidémiologique, clinique et mycologique (2006–2013)

Discussion.— Notre étude a permis de constater l’augmentation dunombre de cas diagnostiqués des teignes inflammatoires dans larégion. Conformément à la littérature, une prédominance infantileet masculine des teignes inflammatoires a été notée.T. verrucosum était l’espèce la plus fréquente, suivie deT. mentagrophytes. Cela peut être expliqué par la modificationdu comportement de la population tunisienne avec l’augmentationde la compagnie des animaux qui restent la principale source decontamination.Conclusion.— Cette étude montre la recrudescence en Tunisie, desteignes inflammatoires dues aux dermatophytes zoophiles dominéepar l’espèce T. verrucosum.

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Profil épidémiologique et mycologiquedes dermatomycoses chez le patientdiabétique : étude menée sur 3 ans auCHU Charles Nicolle de TunisM. Bouchekoua *, D. Aloui, S. Trabelsi,S. Cheikhrouhou, S. KhaledLaboratoire de parasitologie-mycologie, hopital Charles Nicolle,Tunis, Tunisie*Auteur correspondant.

Introduction.— Le diabète est une maladie chronique dont l’évolu-tion peut être émaillée de diverses complications infectieuses, tellesque les dermatomycoses. Il est admis que le diabète est un facteurfavorisant et aggravant de ces mycoses superficielles en raison del’immunodépression sous-jacente, d’où l’intérêt du diagnosticmycologique de ces affections.Objectif.— Étudier le profil épidémiologique et mycologique desdermatomycoses chez les patients diabétiques.Methodes.— Notre étude, transversale, a été réalisée au laboratoirede parasitologie-mycologie de l’hôpital Charles Nicolle de Tunisdurant une période de 3 ans (janvier 2011—décembre 2013). Elle aporté sur les prélèvements mycologiques effectués au niveau de lapeau et/ou des phanères chez des patients diabétiques. Le diag-nostic mycologique s’est déroulé en 4 étapes : prélèvement, examendirect, culture et identification.Resultats.— Parmi les 378 patients diabétiques adressés au labor-atoire, une dermatomycose a été diagnostiquée chez 298 patients(78,8 %). Le sex-ratio était de 0,87. Leur moyenne d’âge était de57 ans. Le diabète était de type II dans 66,4 %. L’ancienneté moy-enne du diabète était de 11 ans. Les onychomycoses représentaientla forme clinique la plus fréquente (61,9 %), suivies des intertrigosinter-orteils (18,1 %). Les épidermophyties circinées étaient plusrares (1,7 %) ainsi que les teignes et le pityriasis versicolor,rencontrés chacun uniquement dans un cas.Le pied a représenté la principale localisation des mycoses (83,4 %)avec une prédominance de l’atteinte des ongles suivie de l’intertrigointer-orteils.Les agents étiologiques responsables étaient les dermatophytes dans78,8 %, les levures dans 19,1 % et les moisissures dans 2,1 % des cas,toutes localisations confondues.Au niveau des ongles des pieds, ce sont essentiellement les derma-tophytes qui ont été isolés avec prédominance de Trichophytonrubrum alors que les onyxis des mains étaient essentiellementd’origine candidosique. Les atteintes des plis, dominées par lesintertrigos inter-orteils, ont été essentiellement dues àT. rubrum, alors qu’au niveau des grands plis, les levures ont étéles plus incriminées. Les épidermophyties circinées ont été toutesdues à T. rubrum.

Conclusion.— Les dermatomycoses sont fréquentes chez le patientdiabétique, notamment les atteintes du pied qui peuvent constituerune porte d’entrée pour les infections bactériennes. Le diagnosticmycologique est indispensable devant toute suspicion pour confi-rmer l’étiologie fongique, guider la conduite thérapeutique etconnaître l’origine de l’infection afin d’éviter la ré-infestation.

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Les dermatophyties dans la région deTunis : étude épidémiologique,clinique et mycologique (2006—2013)E. Siala *, Z. Abid, R. Ben Abdallah, I. Ben Abda,N. Boulehmi, N. Zallega, K. Aoun, A. BouratbineInstitut Pasteur de Tunis, Tunis, Tunisie*Auteur correspondant.

En Tunisie, les dermatophyties constituent un motif de consultationfréquent. L’actualisation du profil épidémiologique de ces mycosessuperficielles est toujours utile en raison des modifications deshabitudes de vie. Le but de cette étude était d’étudier le profilclinique et mycologique des dermatophyties dans la région de Tunis.Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 3073 examens myco-logiques de la peau et des phanères effectués au laboratoire deparasitologie-mycologie de l’Institut Pasteur de Tunis entre 2006 et2013. Les prélèvements provenaient de 2432 patients. Pour chaqueprélèvement, un examen direct et une culture sur milieu Sabouraudavec et sans actidione ont été réalisés. L’identification des derma-tophytes a été basée sur l’étude des caractères microscopiques etmacroscopiques des cultures.Parmi les examens mycologiques réalisés, 993 cultures étaientpositives soit 32,31 % des cas. Les dermatophytes représentaient74,72 % des champignons identifiés. Trichophyton rubrum, respon-sable de 77,09 % des dermatophyties, était l’espèce prédominante,suivi par Microsporum canis (14,15 %), T. interdigitale (2,83 %) etT. violaceum (2,02 %). T. mentagrophytes et M. audouini ont étéidentifiés dans respectivement, 1,48 % et 1,61 % des cas. Lesonychomycoses représentent 50 % des dermatophyties, suivies parles atteintes cutanées (35 %) et les teignes du cuir chevelu (15 %).Cette étude montre l’augmentation régulière de la fréquence desatteintes dermatophytiques, qui représentaient 62,29 % des mycosessuperficielles en 2006 et qui est de 84,21 % en 2013.L’incidence des dermatophyties est donc en augmentation dansnotre pays. Elle serait liée aux modifications des conditions socioé-conomiques et des habitudes de vie. T. rubrum demeure l’agentétiologique prédominant.

http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2014.06.045

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Aspects épidémiologiques des mycosessuperficielles observées dans la régionde TunisT. Jaouadi Taha, N. Fakhfakh, A. Kallel, N. Bada,N. Belhaj Salah, S. Belhadj *, K. KallelLaboratoire de parasitologie-mycologie, CHU La Rabta, Tunis,Tunisie*Auteur correspondant.

Les mycoses superficielles constituent un motif de consultation nonnégligeable en pratique médicale courante. Le profil épidémiologi-que de ces mycoses n’est jamais définitif, il subit constamment desvariations liées aux modifications de l’environnement et au déve-loppement socioéconomique.

128 Compte rendu de congrès/Proceeding of congress