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Le recueil des communications du deuxième colloque international sur : La bonne performance des organisations et des gouvernements Deuxième édition: La croissance des entreprises et des économies entre la réalisation de la performance financière et les défis de la performance environnementale, organisé les 22 et 23 Novembre 2011 1 Résumé : L’objectif de ce travail consiste à étudier les effets de la libéralisation du système financier sur la croissance économique. Pour ce faire, nous avons essayé, dans une première partie, d’étudier le rapport théorique qui existe entre ces deux variables (libéralisation financière et croissance économique). La deuxième partie, quant à elle, a essayé d’analyser les différentes étapes qu’a connues le système bancaire algérien dans son évolution ainsi que sa performance, depuis la répression jusqu’après la libéralisation financière. Dans cette partie, nous avons examiné empiriquement les effets de la politique de libéralisation financière sur la croissance économique en Algérie et ce, en utilisant l’estimation d’un échantillon de 38 observations par la méthode de cointégration des séries temporelles durant la période allant de 1970 à 2007. Les résultats obtenus de l’estimation, suggèrent que la libéralisation financière favorise le développement et l’approfondissement du système bancaire et financier ; elle exerce, ainsi, un effet favorable sur la croissance économique algérienne. Mots clés : Libéralisation financière, croissance économique, système bancaire et financier, cointégration des séries temporelles. Les effets de la libéralisation financière sur la croissance économique : analyse empirique sur le cas algérien. Pr BENHABIB Abderrezak Faculté des sciences économiques Université de Tlemcen, Algérie ZENASNI Soumia Faculté des sciences économiques Université de Tlemcen, Algérie

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Le recueil des communications du deuxième colloque international sur : La bonne performance des organisations et des gouvernementsDeuxième édition: La croissance des entreprises et des économies entre la réalisation de la performance

financière et les défis de la performance environnementale, organisé les 22 et 23 Novembre 2011

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Résumé :L’objectif de ce travail consiste à étudier les effets de la libéralisation du système financier sur lacroissance économique. Pour ce faire, nous avons essayé, dans une première partie, d’étudier lerapport théorique qui existe entre ces deux variables (libéralisation financière et croissanceéconomique). La deuxième partie, quant à elle, a essayé d’analyser les différentes étapes qu’aconnues le système bancaire algérien dans son évolution ainsi que sa performance, depuis larépression jusqu’après la libéralisation financière. Dans cette partie, nous avons examinéempiriquement les effets de la politique de libéralisation financière sur la croissance économiqueen Algérie et ce, en utilisant l’estimation d’un échantillon de 38 observations par la méthode decointégration des séries temporelles durant la période allant de 1970 à 2007. Les résultats obtenusde l’estimation, suggèrent que la libéralisation financière favorise le développement etl’approfondissement du système bancaire et financier ; elle exerce, ainsi, un effet favorable sur lacroissance économique algérienne.Mots clés : Libéralisation financière, croissance économique, système bancaire et financier,cointégration des séries temporelles.

Les effets de la libéralisation financièresur la croissance économique : analyse

empirique sur le cas algérien.

Pr BENHABIB AbderrezakFaculté des sciences économiques

Université de Tlemcen, Algérie

ZENASNI SoumiaFaculté des sciences économiques

Université de Tlemcen, Algérie

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Axe I: Fondements théoriques de la croissance des entreprises et des économies

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IntroductionL’objectif de l’économie de chaque pays est d’atteindre un niveau acceptable de croissance

économique ; et pour réaliser cet objectif, il est impératif, selon plusieurs économistes [Goldsmith(1969), McKinnon et Shaw (1973), Kapur (1976), Mathieson (1980), Levine et al (1999), Galindoet al (2002)], de libéraliser les systèmes financiers des pays. Cette nouvelle vision aprogressivement germé par suite des nombreuses divergences théoriques et empiriques entourant lalibéralisation financière. D’aucuns estiment que celle-ci est nécessaire dans les pays qui souhaitenttirer profit des gros avantages offerts par l’économie mondiale et affirment qu’elle constitue un bonindicateur pour l’amélioration de la croissance économique du pays [Arestis & Demetriades(1997), Bekaert et al (2001); Rancière et al (2006)]. D’autres économistes estiment, au contraire,que la libéralisation financière peut être source de perturbation et d’instabilité économique etfinancière et qu’elle présente des risques qui menacent la croissance de la sphère réelle et annule,du reste, les bénéfices qu’on en peut attendre [Burkett & Dutt (1991); Demirgurc-Kunt &Detragiache (1998); Reinhart & Kaminsky (1999); Sandretto (2002)].

A l’instar d’autres pays, l’Algérie avait amorcé des réformes financières avec commeprincipaux objectifs le renforcement du rôle des mécanismes de marché dans l’allocation du crédit,l’amélioration de la capacité des institutions financières à mobiliser l’épargne, l’amélioration del’efficacité de la politique monétaire et l’encouragement à la concurrence entre les institutionsfinancières. C’est dans ce cadre que s’inscrit cette étude qui tente de répondre à la problématiqueprincipale suivante : la libéralisation financière favorise-t-elle la croissance économique enAlgérie ?

Ainsi, l’objectif de ce travail consiste, en sus de l’étude théorique de la relation existant entre lalibéralisation financière et la croissance économique, d’examiner empiriquement l'impact de lalibéralisation du système financier sur la croissance économique en Algérie. L’estimation est baséesur la méthode de cointégration des séries temporelles durant la période 1970-2007, les résultatsobtenus de l’estimation, suggèrent que l’ouverture bancaire et financière exerce un effet favorablesur la croissance économique algérienne.

I- Libéralisation financière et croissance économique1.La libéralisation financière, solution à la répression financière

La « répression financière », notion proposée par McKinnon (1973) et Shaw (1973), correspondà une situation dans laquelle le système financier est obéit à une règlementation stricte et fait face àdes restrictions multiformes imposées par le gouvernement concernant les activités des institutionsfinancières. Voici quelques unes des multiples contraintes imposées au système financieri:- La fixation administrative des taux d'intérêt nominaux, sur les crédits et les dépôts, à des niveauxtrès bas (inférieurs à ceux du marché) ;- L’octroi de crédits à des secteurs déterminés, avec des taux préférentiels pour certains d’entre eux;- L’imposition d’une taxe élevée sur le secteur bancaire par le biais d’une détermination exagéréedes taux des réserves obligatoires ;- L’obligation faite par les pouvoirs publics aux entreprises financières d’acheter les titresfinanciers publics avec un faible rendement ;- L’imposition de contraintes rigoureuses sur la liberté d’entrée dans le système financier engénéral, et le secteur bancaire en particulier ;- L’imposition de contraintes rigoureuses sur la volatilité des capitaux internes et externes et ce afinde protéger le système financier.

Vu les multiples effets négatifs engendrés par la politique de répression financière, plusieurspays, dont l’Algérie, ont vu la nécessité de réformer tout le système économique. Cette réformedevait trouver d’autres alternatives en matière d’allocation de l’épargne domestique et depromotion de l’investissement étranger direct et indirect. La base de la nouvelle stratégie à mettre

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en place est la libéralisation financière, plus particulièrement, la libéralisation des taux d’intérêt, desorte que l’efficience et l’optimisation des ressources soient garantie.

Dans leur thèse, McKinnon et Shaw (1973) ont sévèrement critiqué la situation de répressionfinancière et prôné la libéralisation comme solution de remplacement pour les pays endéveloppement afin que ces derniers puissent réaliser une croissance économique durable. Seloneux, la libéralisation financière peut stimuler l'accumulation de l'épargne et donc permettrel’augmentation de l'investissement et de la croissance économique.

La libéralisation financière peut être définie comme « un processus impliquant un ensemble demesures prises dans le but d'éliminer les restrictions imposées au secteur financier telles que lalibéralisation du taux d’intérêt, l’élimination des restrictions imposées sur le compte de capital ouencore la réforme du secteur externe, etc. »ii. Elle a pour conséquence un accroissement significatifde la mobilité des capitaux entre pays et par conséquent un renforcement de la concurrence.

Le processus de libéralisation financière peut prendre différentes formesiii:- Libéralisation des taux d’intérêt (et suppression des plafonds imposés sur ces taux) en laissant lestaux se déterminer selon l’offre et la demande ;- Abandon de la politique sélective de crédit ;- Assurance d’une liberté d’entrée et de sortie dans le marché bancaire ;- Accroissement de l’utilisation des instruments indirects de la politique monétaire (les opérationsd’open market) pour influer sur l’offre monétaire ;- Suppression des contraintes imposées sur le compte capital ;- Garantie d’une forte structure judiciaire et financière.

2.Libéralisation financière et croissance économique : identification de la relationSi le développement financier est bénéfique pour la croissance économique, alors il est

important de libérer le système financier des contraintes qui l’empêchent de prendre son envol.Dans cet ordre d’idées, la théorie de la libéralisation financière, développée par McKinnon et Shaw(1973), suggère que le système financier subisse des réformes radicales. Libéré des politiquesdirigistes de crédits et du plafonnement des taux d’intérêt, ce système ne pourra qu’accroître sonefficacité à travers une participation active à l’investissement ; il pourra, alors, être la locomotivede la croissance économique. Ces réformes doivent viser, tout particulièrement, la libéralisation destaux d'intérêt, le désencadrement du crédit, l'opérationnalisation du système de réservesobligatoires, la rénovation du marché monétaire, la création de la Bourse des Valeurs Mobilières(BVM) et la promotion du secteur de la microfinance.

On peut dire que depuis les contributions de Goldsmith (1969), McKinnon (1973) et Shaw(1973), la littérature économique s’est de plus en plus concentrée sur l’étude de la relation quiexiste entre la libéralisation financière et la croissance économique. Ces travaux ont cherché àidentifier les canaux par lesquels la libéralisation financière exerce son effet sur la croissanceéconomique.

Si l’on se réfère à la théorie néoclassique, il existe plusieurs canaux par lesquels la libéralisationfinancière affecte positivement la croissance (voir figure ci-après). Ainsi, d’une part, il y a descanaux directs tels que l’augmentation de l’épargne nationale, la réduction du coût de capitalpar une diversification et une meilleure gestion des risques, la stimulation du système financierdomestique et le transfert du savoir-faire technologique et managérial et des canaux indirects, àl’exemple de l’autorisation de la libre circulation des capitaux, l’adoption d’une politiquemacroéconomique saine et la promotion de la spécialisation dans la production.iv

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Axe I: Fondements théoriques de la croissance des entreprises et des économies

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Figure 1 : Les canaux de transmission de la libéralisation financière vers la croissance économique

Source : Ben Salha Oussama (2006), "Libéralisation financière, crises bancaires et croissance économique : une investigationempirique en données de panel", Mémoire de Master sous la direction de Aloui Chaker, Université de Tunis, Octobre, p 61.

Contrairement aux travaux affirmant que le processus de libéralisation affecte positivement lacroissance économique, Joseph Stiglitz et Anderew Weiss (1981) indiquent que la libéralisationfinancière est néfaste à l'innovation financière et nuisible à la croissance économique et ce, à causedu comportement de sélection adverse (de la banque) et d’aléa moral (des emprunteurs) dû auxasymétries d’informations qui caractérisent le marché bancaire et financierv.

En somme, on peut dire que les divergences entre les économistes à propos de la libéralisationfinancière sont nombreuses. D’aucuns estimant que celle-ci est nécessaire dans les pays quisouhaitent tirer profit des gros avantagesvi offerts par l’économie mondiale ; ils affirment qu’elleconstitue un bon indicateur pour l’amélioration de la croissance économique du pays. D’autreséconomistes estiment, au contraire, que la libéralisation financière peut être source de perturbationet d’instabilité économique et financière et qu’elle présente des risques qui menacent la croissancede la sphère réelle et annule, du reste, les bénéfices qu’on en peut attendre.II- L’effet de la libéralisation du système bancaire et financier sur la croissanceéconomique algérienne : étude empirique

1.L’évolution du système bancaire et financier algérienLe système bancaire et financier algérien a connu une évolution remarquable en passant par

deux (02) phases très importantes :♦ Une première phase, allant de l’indépendance à 1989, marquée par une fermeture du systèmesur soi-même sous le régime de l’économie dirigée.♦ Une deuxième phase entamée à partir de 1990, durant laquelle les efforts se multiplient pourpermettre l’ouverture du système sur l’extérieur.

Le passage d’une économie socialiste à une économie de marché a été derrière les profondschangements qu’a connus le fonctionnement du secteur financier ces dernières années. Cettetransition a été accompagnée par la promulgation de la loi relative au régime de la monnaie et ducrédit en avril 1990 qui a institué une véritable autorité en matière de monnaie et de crédit, à savoirle Conseil de la Monnaie et du Crédit (CMC).

La libéralisation financière

Canaux directs

L’augmentation de l’épargnenationale ; La réduction du coût de capitalpar une diversification et unemeilleure gestion des risques ; La stimulation du systèmefinancier domestique ; Le transfert du savoir-fairetechnologique et managérial.

Canaux indirects

La libre circulation descapitaux ;

L’adoption d’une politiquemacroéconomique saine ;

La promotion de laspécialisation dans la production.

La croissance économique

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La panoplie des réglementations appliquées en 1986, 1988 et 1990, visant la libéralisation dusystème bancaire, a été renforcée de façon draconienne depuis la signature de l’accord avec le FMIen avril 1994.

En définitive, on peut dire que de nombreuses lois ont suivi ce processus de réforme engagédepuis 1986. Parmi ces réformes on relève tout particulièrementvii:- La libéralisation des prix (1989) ;- La réforme du système fiscal avec, en particulier, l’introduction de la TVA (1992) ;- La réforme du taux de change (entamée en 1991 et véritablement mise en œuvre en 1994) ;- La promulgation, le 25/01/1995, de l'ordonnance n° 95-06 sur la concurrence ;- La révision du code de commerce (1995) ;- La mise en place d’une bourse de valeurs mobilières (BVM) et d’une commission de contrôle desopérations de bourse (COSOB) ;- La promulgation de l’ordonnance n° 01-04 du 20-08-2001 relative à l’organisation, la gestion etla privatisation des EPE ainsi que l’ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003 visant à modifier etcompléter la loi n° 90-10 du 14 avril 1990 ;- La mise en place des réformes en 2005, 2006, 2007, 2008 et 2009 visant principalement à laconsolidation des secteurs économique et financier.

2. Etude économétrique de l’effet de la libéralisation financière sur la croissanceéconomique en Algérie (1970 – 2007)

2.1 Survol de la littérature empiriqueDepuis les travaux de Gurley et Shaw (1955, 1960), McKinnon (1973) et Shaw (1973),

plusieurs études empiriques ont été réalisées sur le lien entre la libéralisation financière et lacroissance économique. Certains travaux considèrent que la libéralisation financière n’a pas d’effetsur la croissance économique (Grilli et Milessi Ferretti, 2001 ; Kraay, 2000 et Rodrick, 1998).D’autres affirment que la libéralisation du compte capital a un effet favorable sur la croissance(Levine, 2001 ; Bekaert et al, 2003 et Bonfiglioli et Mendicino, 2004). Une troisième catégorie detravaux parle de relation négative entre la libéralisation financière et la croissance économique(Eichengreen et Leblang, 2003). La littérature empirique se montre, donc, incapable de concilierces positions controversées sur les effets de la libéralisation financière sur la croissanceéconomique.

En général, les études effectuées sur l’effet de la libéralisation financière sur la croissanceéconomique peuvent être classées en deux catégories :-Celles qui soutiennent l’hypothèse selon laquelle la libéralisation financière externe favorise la

croissance économique ;-Celles qui mettent en doute cette relation.

2.2 L’étude économétrique2.2.1 Cadre général et objectif de l’étude

En se basant sur la théorie économique et la littérature théorique et empirique, on présente lemodèle de notre étude, effectuer les estimations nécessaires (par le logiciel Eviews 6) et trouver,par conséquent, le résultat recherché concernant l’impact de la libéralisation du système bancaire etfinancier sur la croissance économique en Algérie.

2.2.2 Définition des variables et méthodologie de l’estimation2.2.2.1 Les variables utilisées

Pour le cas algérien, le Produit Intérieur Brut (PIB) sera utilisé dans l’étude économétrique pourmesurer la croissance économique et quatre autres variables serviront à déterminer la libéralisationainsi que le niveau du développement du secteur bancaire algérien.

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a.La variable endogène (dépendante)♦ Le PIB :

C’est la variable endogène (dépendante) du modèle. Le PIB a connu une évolution sensible enAlgérie. Comme le montre le tableau (5), alors qu’il n’était que de 555,3 milliards de dinars en1990, celui-ci a atteint 6498,62 milliards de dinars en 2008.

Tableau 5 : Evolution du PIB (1990-2009) en milliards de dinars

Années 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999

PIB 555,4 862,1 1074,6 1189,7 1487,4 2004,9 2570,0 2771,3 2803,1 3215,1

Années 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

PIB 4123,5 4257,0 4 541,87 5 266,82 6 127,45 6498,62 8 463,5 9 389,6 - -

Source : http://www.ons.dz/-Bulletin-des-Statistiques-.html, Consulter le 15/04/2010.

b.Les variables exogènes (indépendantes)♦ Le ratio M2 / PIB :

Cet indicateur mesure le niveau du système financier formel dans une économie. Le tableau ci-après (tableau 6) montre l’évolution de cet indicateur, en Algérie, depuis la libéralisation dusystème bancaire et financier jusqu’à 2009. Ce tableau indique que le ratio de liquidité M2/PIB aconnu une chute remarquable durant la période s’étalant de 1990 à 2000 puisqu’il est passé de 62% en 1990 à 40,2 % en 2000. Cette diminution est le résultat de l’application d’une politiquemonétaire rigoureuse dans le cadre de l’accord avec le FMIviii. Après l’année 2000, cet indicateur acommencé, peu à peu, à enregistrer une hausse atteignant 62,1 % en 2008.

L’augmentation de cet indicateur, en Algérie, ne signifie pas nécessairement l’évolution del’intermédiation financière ; il résulte, d’une part, de l’augmentation des dépenses du pays, etd’autre part, du développement d’un marché parallèleix.

Tableau 6 : Evolution du ratio M2 / PIB (1990-2009) en %

Années 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999

M2/PIB 62 49,7 48,6 53 49 40 35,6 39 46 45,6

Années 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009M2/PIB 40,2 49 64 64 61 60,5 58 64 62,1 -

Source : http://www.ons.dz/-Bulletin-des-Statistiques-.html, Consulter le 15/04/2010 et http://www.bank-of-algeria.dz,Consulter le 12/04/2010.

♦ Le ratio QM / PIB :Ce ratio est calculé pour mesurer la capacité du système bancaire à attirer l’épargne à moyen et

à long terme et ce, par son pouvoir de financer les investissements de long terme. Comme l’indiquele tableau (7), cet indicateur a connu une évolution depuis 1990 ; il est passé de 13,15 % en 1990 àplus du double en 2009, soit 30,75 %.

Tableau 7 : Evolution du ratio QM / PIB (1990-2009) en %

Années 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999QM/PIB 13,15 10,47 13,60 15,17 16,65 13,99 12,62 14,79 16,91 17,97

Années 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009QM/PIB 14,98 29,01 32,70 32,73 25,74 26,53 28,31 29,38 28,62 30,75

Source : Gherbi Nacer Salah Eddine, op cit, p 219 / ONS : http://www.ons.dz/-Bulletin-des-Statistiques-.html,Consulter le 15/04/2010.

♦ Le ratio CP / PIB :Cet indicateur mesure la capacité des banques commerciales dans le financement du secteur

privé. Le tableau ci-dessous montre l’évolution du ratio CP/PIB, en Algérie, durant la période1990-2009. Il fait apparaitre que le taux de ce ratio ne dépasse pas les 8,2 % en moyenne alors qu’ildépasse les 53 % dans les pays développés. Ce faible taux signifie le faible niveau de financementdes entreprises privées par le secteur bancairex.

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Tableau 8 : Evolution du ratio CP / PIB (1990-2009) en %

Années 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999CP/PIB 4,4 3,7 7 6,4 6,5 5,16 5,36 4 4,56 5,38

Années 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009CP/PIB 6 6,8 12,5 11,48 11,2 11,7 12,1 15,2 16,3 -

Source : Chakouri Mohamed, op cit, p 148 / http://www.bank-of-algeria.dz, Consulter le 12/04/2010.

♦ Le ratio BM / M2 :Ce ratio représente l’ensemble de la monnaie centrale détenue aussi bien par les agents

financiers que les agents non financiers (monnaie fiduciaire). L’augmentation de ce taux signifieque le système financier est restreint par l’intervention étatique. Comme il est indiqué dans letableau suivant, le taux BM/M2 a baissé depuis 90, date de la libéralisation ; il a atteint seulement22,1 % en 2008 après être arrivé à 39,9 % en 1990. Malgré cette diminution appréciable, ce tauxreste élevé s’il est comparé aux systèmes financiers libéralisésxi.

Tableau 9 : Evolution du ratio BM / M2 (1990-2009) en %

Années 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999BM / M2 39,3 37,7 35,8 33,6 30,8 31,2 31,6 31,01 31,3 30,08

Années 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009BM / M2 29,2 23,3 22,9 23,3 23,4 22,2 22,4 21,4 22,1 -

Source : Gherbi Nacer Salah Eddine, op cit, p 219 / Rapports de la Banque d’Algérie 2005, 2006, 2007 et 2008 /ONS : http://www.ons.dz/-Bulletin-des-Statistiques-.html, Consulter le 15/04/2010.

2.2.2.2Description des donnéesLes données de l’étude sont issues de l’IFS, l’ONS et des rapports de la Banque d’Algérie

(2005, 2006, 2007, 2008). Notre analyse se base sur des données annuelles couvrant la période1970-2007. Cette période a été choisie pour permettre d’avoir une idée sur la situation économiquequi prévalait avant la libéralisation. A partir de là, il sera possible de mesurer les effets de lalibéralisation financière de 90 sur la croissance économique jusqu’à 2007.

2.2.2.3 Méthode et méthodologie de l’estimation (cointégration)La méthodologie d’estimation est basée essentiellement sur la cointégration, utilisée afin de

mesurer économétriquement l’impact de la politique de libéralisation financière, appliquée par legouvernement algérien à partir de 1990 dans le cadre des réformes du système bancaire.

a.Définition de la méthode de cointégrationLa théorie économique suppose l’existence d’une relation à long terme entre deux ou plusieurs

variables même si cette relation semble être inexistante dans le court termexii. Parmi les différentesméthodes d’estimation proposées dans la littérature, celle d'Engle et Granger (1987) constitue laméthode standard d’estimation des paramètres d’une relation de cointégration. Selon ces auteurs,l’interprétation économique de la cointégration peut être expliquée par les états dans lesquels deuxou plusieurs séries ont une relation d’équilibre durant le long termexiii. Pour que cette relationd’équilibre puisse se réaliser, il faut que les séries temporelles soient stationnaires et intégrées dumême ordre.

b. La méthodologie de la cointégrationDeux étapes essentielles caractérisent le test de cointégration ; la 1ère consiste à tester le degré

d’intégration entre les variables et la 2ème concerne la relation dans le long termexiv. 1ère étape : Test de stationnarité des séries chronologiques : tests ADF (1981)

Une série temporelle est dite stationnaire si elle ne comporte aucune tendance, ou saisonnalité etplus généralement aucun facteur n’évoluant avec le tempsxv.

Pour tester la stationnarité des séries, on utilise le test ADF (Augmented Dickey-Fuller) sur lesracines unitaires (unit roots) ; il permet de déterminer si la série est stationnaire ou non. Parailleurs, selon Mamta (2004)xvi, le test ADF ne permet pas de bien distinguer la stationnarité de lanon stationnarité des séries temporelles fortement auto-corrélées ; c’est pour cette raison qu’on fait

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Axe I: Fondements théoriques de la croissance des entreprises et des économies

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appel au test Phillips Perron (PP) qui se différencie du test ADF dans le fait qu’il donne de fortesestimations dans le cas où les séries sont hétéroscédastiques. 2ème étape : Test de cointégration de Johansen : estimations de l’équation à long terme

La deuxième étape de cette étude consiste à estimer les relations de long terme entre deux ouplusieurs variables intégrées du même ordre et ce, en se basant sur le test de Johansen.

2.2.2.4Le modèle de correction d’erreur (Error Correction Model)xvii

Le modèle de correction d’erreur (ECM) est une méthode permettant de corriger la variableendogène (dépendante) qui se base sur le niveau des variables explicatives, mais également sur ladéviation de ces variables du cadre de la relation d’équilibre. Cette étape de détermination etd’estimation du modèle de correction d’erreur est réalisée après la vérification que toutes lesvariables soient intégrées du même ordre ; le terme de correction d’erreur (EC) est inclut, à ceniveau, pour étudier le comportement dynamique du modèle. Ce terme désigne la rapiditéd’ajustement de tout cas non équilibré vers l’équilibre à long terme.

2.2.3Spécification générale du modèle de l’étude2.2.3.1 Le modèle de l’étude

En se basant sur la théorie économique et les études précédemment citées, on présentera lemodèle de cette étude qui prend la forme suivante :

1....................,,,, 1 tttt Drf Où :Y désigne le Produit Intérieur Brut (PIB) utilisé pour mesurer la croissance économique algérienne.Y est la variable endogène (dépendante) du modèle.X désigne le ratio de liquidité M2 / PIB, qui mesure le niveau du développement du secteurbancaire (le niveau d’intermédiation financière).Z désigne le ratio QM / PIB qui mesure la capacité du système bancaire d’attirer l’épargne à moyenet à long terme.r représente le taux d’intérêt, utilisé pour mesurer l’effet de la libéralisation des taux d’intérêt sur lacroissance du PIB.D1 désigne la variable muette (Dummy variable) qui prend en considération deux valeurs : la valeur0 pour la période d’avant la libéralisation (avant 1990) et la valeur 1 pour la période renvoyant àl’après la libéralisation financière (après 1990).εt représente l’erreur de spécification.

L’équation (1) peut être formulée mathématiquement comme suit : 2....................143210 ttttt Dr

Pour mesurer l’élasticité des variables, on utilise le logarithme pour les deux parties del’équation (2) : 3..............loglogloglog 13210 tttttt uDr ut

représente les résidus de la fonction.2.2.3.2 Estimation du modèle et résultats des estimations

On va, d’abord, effectuer le test de stationnarité des séries temporelles utilisées dans le niveau(level) ; si on trouve que les séries sont stationnaires, on estime le modèle -tout en vérifiant lastationnarité des résidus dans le niveau. Dans le cas où les variables sont stationnaires dans la 1ère

différence (1st level), on effectue, dans ce cas aussi, l’étude de stationnarité des résidus, puisl’estimation du modèle.

a.Test de stationnarité des séries temporellesL’estimation de la stationnarité des séries temporelles est faite sur la base des tests ADF et PP

dans le niveau (level) et dans la 1ère différence (1st difference). En utilisant le programme Eviews 6,les résultats obtenus sont résumés dans le tableau suivant (pour plus de détails, voir annexe A) :

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Tableau 10 : Résultats du test des racines unitaires pour toutes les variablesVariables ADF test PP test

Level 1st difference Level 1st difference

Log Y - 2,2340 - 5,9663*** - 2,1999 - 5,9663***

Log X - 0,5908 - 5,9878*** - 0,5908 - 5,9878***

Log Z - 1,9327 + 1,4308 - 0,7365 - 5,9225***

R - 1,6368 - 7,3264*** - 1,6139 - 7,2426***

D1 - 0,9199 - 6,0000*** - 0,9199 - 6,0000***

*, **, ***, désignent la stationnarité des variables dans les niveaux de signification 1 %, 5 % et 10 %.♦ Les valeurs critiques du test ADF sont les suivantes :-In level : (-3.6210) sur le niveau 1 %, (-2.9434) sur le niveau 5 %, (-2.6102) sur le niveau 10 %.- In 1st difference : (-3.6267) sur le niveau 1 %, (-2.9458) sur le niveau 5 %, (-2.6115) sur le niveau 10 %.

♦ Les valeurs critiques du test PP sont les suivantes :-In level : (- 3.6210) sur le niveau 1 %, (- 2.9434) sur le niveau 5 %, (- 2.6102) sur le niveau 10 %.-In 1st difference : (- 3.6267) sur le niveau 1 %, (- 2.9458) sur le niveau 5 %, (- 2.6115) sur le niveau 10 %.

A partir du tableau (10), nous remarquons que les coefficients des différentes séries temporellesont des racines unitaires dans le niveau de signification 5 %, dans ce cas, comme nous l’avons ditprécédemment, on accepte l’hypothèse nulle H0 qui stipule que la série contient une racine unitaire,ce qui signifie qu’elle est non stationnaire. On peut présenter les résultats des deux tests commesuit :- Test ADF : dans le niveau (level), toutes les séries temporelles sont non stationnaires; mais aprèsl’estimation des séries temporelles dans la 1ère différence (1st difference), toutes les variables, àl’exception de la variable Z, sont devenues stationnaires dans le niveau de signification 5 %.- Test PP : comme nous l’avons trouvé dans le test ADF, aucune série temporelle n’est stationnairedans le niveau ; mais après l’estimation des séries temporelles dans la 1ère différence (1st

difference), ces séries sont devenues stationnaires dans le niveau de signification 5 %. Test de la stationnarité des résidus

Puisqu’on a trouvé que les séries sont stationnaires dans la 1ère différence (1st difference), il estnécessaire d’effectuer le test de stationnarité des résidus dans le niveau (level) en utilisant le testADF. Les résultats de l’estimation sont les suivants :

Tableau 11 : Résultats du test de la stationnarité des résidus du modèleVariable ADF test (Level)

ut - 3.7045****, **, ***, désignent la stationnarité des variables dans les niveaux de signification 1 %, 5 % et 10 %.♦ Les valeurs critiques du test ADF sont les suivantes :In level : (- 3.6210) sur le niveau 1 %, (- 2.9434) sur le niveau 5 %, (- 2.6102) sur le niveau 10 %.

Les résultats de l’estimation (voir annexe B) montrent que les résidus sont stationnaires dans leniveau de signification 5 %, ce qui signifie l’existence d’une relation de cointégration entre lesvariables (relation de long terme).

b.Test de cointégration de JohansenAprès s’être assuré que les séries temporelles sont stationnaires et intégrées du même ordre et

que les résidus sont, à leur tour, stationnaires, on peut directement déduire qu’il existe une relationde cointégration à long terme entre les variables indépendantes et la variable dépendante dumodèle. Le test de cointégration de Johansen a donné une valeur critique positive (47.8561) etsignificative (0.0371) au niveau de signification 5% et, par là, a confirmé ce résultat (voir annexeC).

c. L’estimation du modèle par la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO)L’estimation de l’équation (3) par la méthode MCO nous a donné les résultats suivants :

1t D0.2980.029-)(Zlog0.462)(log0.397-9.344)log( ttt r

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Axe I: Fondements théoriques de la croissance des entreprises et des économies

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0.293

0.719

0.749

(0.314)(0.017)(0.189)(0.190)(0.526)

(0.952)(-1.634)(2.439)(-2.086)(17.758)

2

DW

R

R

SE

t

Les résultats de cette estimation (voir annexe D) montrent qu’au niveau de signification 5%, leparamètre fixe (α0) affecte positivement et significativement le Produit Intérieur Brut (Y) ; lavariable X -qui représente le ratio de liquidité M2 / PIB- affecte significativement, mais de façonnégative, la croissance du PIB (Y) ; de même, la variable Z -qui représente le ratio QM / PIB-affecte positivement et significativement le PIB ; cependant, la variable r -qui représente le tauxd’intérêt- n’est pas significative (et négative) ; enfin, la variable D1 -qui représente la variablemuette du modèle- n’est pas significative (et positive). En plus, le coefficient de corrélation R2

n’est pas très fort, ce qui explique que la relation entre les variables explicatives du modèle et lavariable expliquée n’est pas forte ; de même, le coefficient Durdin Watson (DW) est très faible, cequi signifie que la régression est fallacieuse.

Etant donné que les résultats trouvés par la méthode MCO ne sont pas significatifs et nevérifient pas l’hypothèse selon laquelle les variables indépendantes affectent positivement etsignificativement la croissance du PIB (variable Y), nous allons estimer le modèle de notre étude(l’équation 3) en utilisant le modèle de correction d’erreur (Error Correction Model).

d. Le modèle de correction d’erreurL’estimation de l’équation (3) par le modèle de correction d’erreur a donné les résultats suivants :

1-t

1421

1-tt4-t1-t

0.390-

D0.2850.016-0.014-)(Zlog0.084)(Zlog0.205-

)(log0.167)(log0.074)(log0.168)(log0.547)log(

u

rr tttt

t

2.008

0.985

0.989

(0.088)

(0.085)(0.003)(0.004)(0.039)(0.050)

(0.056)(0.002)(0.078)(0.099)

(-4.418)

(3.333)(-4.261)(-3.555)(2.131)(-4.062)

(2.973)(29.660)(2.150)(5.502)

2

DW

R

R

SE

t

Les résultats de l’estimation sont reportés en détails sur le tableau disponible dans l’annexe E.

2.2.3.3 Interprétation économique des résultatsAprès l’estimation, les résultats obtenus peuvent être interprétés de la façon suivante :

♦ On peut constater à partir de l’équation précédente que le PIB (représenté par la variable Yt) estinfluencé positivement par le revenu (PIB) des années précédentes (l’année t-1 / l’année t-4). Celaest dû à l’augmentation excessive des prix des hydrocarbures sur les marchés internationaux et desrecettes réalisées durant ces dernières années.♦ En terme de développement bancaire, la croissance du PIB est influencée de façon positive etsignificative par le ratio de liquidité bancaire (M2 / PIB, représenté par la variable X) de l’année (t)et l’année (t-1). Autrement dit, la liquidité élevée, réalisée par les banques -due principalement à lapolitique de libéralisation des activités bancaires et financières appliquée par l’Etat algérien-, aparticipé à la stimulation de la croissance économique.♦ En revanche, le ratio QM / PIB (représenté par la variable Z) de l’année (t-1) a affecténégativement et significativement le PIB tandis que celui de l’année (t-2) avait un effet positif etsignificatif. Cette situation peut être expliquée par le développement insuffisant du réseau des

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agences puisque l’Algérie comptait, en 2007, une agence bancaire pour 28 300 habitants ; cela peutêtre, également, justifié par la mauvaise prestation des services bancaires à l’égard des différentesclasses de la clientèle. A partir de cet indicateur, on peut dire que le système bancaire algérien resteencore incapable d’attirer une plus grande épargne à moyen et long terme, à assurer son allocationoptimale.♦ Quant à la variable des taux d’intérêt bancaires (r), l’effet sur le PIB est négatif et significatifpour l’année (t) et l’année (t-4). Il est vrai que les autorités monétaires algériennes ont opté pour lalibéralisation progressive des taux d’intérêt bancaires depuis 1990 et ce, pour permettre auxbanques d’allouer l’épargne de façon optimale et de réaliser, par conséquent, des margesimportantes. Mais cet indicateur a influencé négativement la croissance économique dès l’année2003, caractérisée essentiellement par la faillite de deux grandes banques privées algériennes, enl’occurrence El Khalifa Banque et la banque BCIA. Ces faillites constituent la raison principaleayant poussé les autorités monétaires du pays à imposer des restrictions sur les taux d’intérêtbancaires.♦ Pour ce qui est de la variable muette D1, son impact sur la croissance économique est positif etsignificatif. Ceci peut être expliqué par la réussite de la politique de libéralisation financièreappliquée progressivement en Algérie depuis l’année 1990. En effet, les résultats montrent qu’auniveau de signification 5 %, une augmentation de la variable de libéralisation financière (D1) de 1%, conduit à une augmentation du PIB de 0,285 %.♦ De même, les résultats trouvés à partir de l’estimation du modèle de cette étude par le modèle decorrection d’erreur, indiquent que le coefficient de corrélation (R2) est très élevé (il se rapproche de1), cela montre la forte relation existant entre les variables explicatives et la variable expliquée denotre modèle. Pour sa part, le coefficient Durdin Watson (DW) est très fort (supérieur à 2), ce quiprouve qu’il existe une relation de cointégration entre les variables explicatives et la variableexpliquée. Ce coefficient prouve également que la régression estimée n’est pas fallacieuse et que,par conséquent, les résultats obtenus sont satisfaisants.

ConclusionAu cours de ces deux dernières décennies, plusieurs pays développés ou en voie de l’être ont

opté pour la déréglementation de leur secteur financier et ce en éliminant les entraves à la libreconcurrence. Ce nouveau processus a été mis en place après le constat d’échec qui a caractérisé leslongues années de répression des systèmes bancaires et financiers dans ces pays. McKinnon etShaw (1973) ont montré les limites de cette répression financière qui n’a fait qu’entraver ledéveloppement financier et a, par conséquent, empêcher toute amélioration de la situationéconomique des pays où elle était solidement ancrée. Ils ont proposé, ainsi, le processus delibéralisation financière comme une solution à la répression ; ce processus permet d’atteindre unmeilleur développement financier et assure une croissance économique saine et durable.

Cependant, marquée par la survenue de plusieurs crises, cette nouvelle orientation a laisséplaner des doutes quant à son efficience et à sa capacité à atteindre les objectifs tracés. La suspiciona été suscitée par les nombreuses études empiriques qui ont clairement montré que la libéralisationfinancière est, en grande partie, derrière le déclenchement des crises bancaires des années 1990.

Ce travail consiste, d’une part, à analyser théoriquement la nature de la relation qui existe entrele processus de libéralisation financière, la croissance économique et les crises bancaires etfinancières et à étudier empiriquement l’impact de ce processus de libéralisation et dudéveloppement financier sur la croissance économique en Algérie. D’autre part, il met en exerguel’évolution du système bancaire et financier algérien et les effets de l’application, en 1990, de lalibéralisation financière sur l’économie algérienne.

Les principales conclusions auxquelles a abouti le travail révèlent que la libéralisation financièrea favorisé le développement et l’approfondissement du système bancaire et financier algérien. Lesrésultats font apparaître qu’il existe une forte relation entre les variables explicatives (lesindicateurs du développement financier et la variable muette) et la variable expliquée (le Produit

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Intérieur Brut). Cela veut dire que le système bancaire et financier algérien a franchi un grand pasle menant à un niveau de développement qui lui permet d’être un facteur important dans lastimulation de la croissance économique du pays. Enfin, on peut dire que, en dépit de toutes lesévolutions qu’à connues le système bancaire algérien depuis les réformes visant la libéralisationfinancière mises en place à partir de la fin des années 80, ce système demeure quelque peudéfaillant dans la collecte et l’allocation optimale des ressources en comparaison avec les paysvoisins

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AnnexesAnnexe A : Résultats du test des racines unitaires pour toutes les variables en utilisant les tests ADF et PP

La variable Yt

Test ADF Test PPLevel 1st difference Level 1st difference

La variable Xt

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La variable Zt

Test ADF Test PPLevel 1st difference Level 1st difference

La variable rt

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La variable D1

Test ADF Test PP

Level 1st difference Level 1st difference

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Annexe B : Résultats du test de la stationnarité des résidus du modèle

Annexe C : Test de cointégration de Johansen

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Annexe D : L’estimation du modèle par la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO)

Annexe E : Le modèle de correction d’erreur

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Référence :

i William Andrew Atef, "Stock market exchange: between the imperatives of economic transformation and financialliberalization", Dar Al-Fikr University, Alexandria, 2006, pp 195-196… Reference in Arabic.ii Ben Salha Oussama (2006), op cit, p 4.iii William Andrew Atef, op cit, p 198.iv Ben Salha Oussama (2006), op cit, pp 54-60.v Mogliani Matteo (2008), "Cycle du crédit et vulnérabilités financières : évolutions récentes dans certains paysémergents", Agence Française de Développement, Document de travail, n° 60, Mars, p 7.vi Parmi les avantages importants de ce processus de libéralisation figurent les possibilités de diversifier lesportefeuilles, de partager les risques et d’améliorer les services financiers.vii Sadi Nacer-Eddine, "La privatisation des entreprises publiques en Algérie : Objectifs, Modalités et Enjeux", Officedes Publications Universitaires, Alger, 2005, pp 64-65.viii Gherbi Nacer Salah Eddine, "La politique de libéralisation financière dans les pays en développement : étudeéconométrique sur le cas de l’Algérie et de la Tunisie", Mémoire de Magistère en sciences économiques, sous ladirection de : Benbouziane Mohamed, Université de Tlemcen, 2006-2007, p 128… Mémoire en langue arabe.ix Chakouri Mohamed, "Libéralisation financière et développement économique : cas de l’Algérie", Mémoire deMagister en sciences économiques, encadré par : Benbouziane Mohamed, Université de Tlemcen, 2005/2006, p 147…Mémoire en langue arabe.x Chakouri Mohamed, op cit, p 148.xi Gherbi Nacer Salah Eddine, op cit, p 219.xii Chakouri Mohamed, op cit, p 149.xiii Harris Richard. I. D., "Using Cointegration Analysis in Econometric Modeling", Editions Prentice Hall, England,1995, p 6.xiv Chakouri Mohamed, op cit, p 150.xv Ouerghi Imen (2010), "Les déterminants de la croissance économique dans les PED : Analyse économétrique surdonnées de Panel", FSEG de Tunis, p 23… Document disponible sur le site web : http://www.anciens-isgsousse.org/actes/2010/Facteurs/ImenOUERGHI.pdf, Consulter le 04/04/2010.xvi Zirar Soumaya, "The impact of exchange rate changes on the balance of payments in Algeria", Thesis of Magister inEconomics, supervisor: Bashir Al Zoubi, University of Jordan, 2007, p 110… Reference in Arabic.xvii Zirar Soumaya, op cit, p 110.

Bibliographie1- Ben Salha Oussama (2006), "Libéralisation financière, crises bancaires et croissanceéconomique : une investigation empirique en données de panel", Mémoire de Master sous ladirection de Aloui Chaker, Université de Tunis, Octobre.2- Chakouri Mohamed, "Libéralisation financière et développement économique : cas del’Algérie", Mémoire de Magister en sciences économiques, encadré par : Benbouziane Mohamed,Université de Tlemcen, 2005/2006… Mémoire en langue arabe.3- Cho, Y.J. (1986), "Inefficiencies from Financial liberalization in the Absence of WellFunctioning Equity Markets", Journal of Money, Credit and Banking, Volume 18, N° 2.4- Dornbusch R. & Reynoso A. (1989), "Financial Factors in Economic Development", AmericanEconomic Review, Vol. 79, n° 2.5- Gherbi Nacer Salah Eddine, "La politique de libéralisation financière dans les pays endéveloppement : étude économétrique sur le cas de l’Algérie et de la Tunisie", Mémoire deMagistère en sciences économiques, sous la direction de : Benbouziane Mohamed, Université deTlemcen, 2006-2007… Mémoire en langue arabe.6- Harris Richard. I. D., "Using Cointegration Analysis in Econometric Modeling", EditionsPrentice Hall, England, 1995.7- Mogliani Matteo (2008), "Cycle du crédit et vulnérabilités financières : évolutions récentes danscertains pays émergents", Agence Française de Développement, Document de travail, n° 60, Mars.

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8- Ouerghi Imen (2010), "Les déterminants de la croissance économique dans les PED : Analyseéconométrique sur données de Panel", FSEG de Tunis… Document disponible sur le site web :http://www.anciens-isgsousse.org/actes/2010/Facteurs/ImenOUERGHI.pdf, Consulter le04/04/2010.9- Sadi Nacer-Eddine, "La privatisation des entreprises publiques en Algérie : Objectifs, Modalitéset Enjeux", Office des Publications Universitaires, Alger, 2005.10- Stiglitz, Joseph E., Jaramillo-Vallejo Jaime & Park Yung Chal (1993), "The Role of the Statein Financial Markets", World Bank Research Observer, Annual Conference on DevelopmentEconomics Supplement.11- William Andrew Atef, "Stock market exchange: between the imperatives of economictransformation and financial liberalization", Dar Al-Fikr University, Alexandria, 2006…Reference in Arabic.12- Zirar Soumaya, "The impact of exchange rate changes on the balance of payments in Algeria",Thesis of Magister in Economics, supervisor: Bashir Al Zoubi, University of Jordan, 2007…Reference in Arabic.13- http://www.bank-of-algeria.dz14- http://www.ons.dz/-Bulletin-des-Statistiques-.html

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