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Les finalités éducatives de l’apprentissage de l’enseignement aux problématiques de défense: Etude de cas L’Afghanistan

Les finalités éducatives de lapprentissage de lenseignement aux problématiques de défense: Etude de cas LAfghanistan

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Les finalités éducatives de l’apprentissage de l’enseignement aux problématiques de défense:

Etude de cas L’Afghanistan

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Travail en ECJS Objectif de l’enseignement de l’ECJS

Concourir à la formation de citoyens est une des missions fondamentales du système éducatif.

On ne peut oublier que c'est au lycée qu'une partie des élèves atteignant leur majorité civile, va se trouver confrontée au droit de vote qui en découle ou à l'absence de ce droit pour les étrangers, aux questions que ces différences soulèvent, à la décision d'exercer ce droit et de mesurer la portée de ce choix. Au-delà de cette réalité hautement symbolique, la citoyenneté a bien d'autres dimensions dont le lycée doit permettre la compréhension avec l'aide de l'enseignement de l'ECJS.

Que signifie "éduquer à la citoyenneté" dans un système scolaire ?

Deux réponses sont possibles.

- L'une consiste à faire de la citoyenneté un objet d'étude disciplinaire, au même titre que les mathématiques, la physique, la littérature etc. ; la citoyenneté s'apprendrait à l'école avant de s'exercer dans la vie du citoyen. Ce choix correspond pour l'essentiel à la conception traditionnelle d'une instruction civique, en tant qu'inculcation de principes à mettre en actes dans un temps différé plus ou moins lointain. Elle a eu sa place dans le système éducatif : les missions du lycée, fréquenté par une petite minorité, n'étaient pas celles qui lui sont assignées aujourd'hui.

- L'autre réponse part de l'idée que l'on ne naît pas citoyen mais qu'on le devient, qu'il ne s'agit pas d'un état, mais d'une conquête permanente ; le citoyen est celui qui est capable d'intervenir dans la cité : cela suppose formation d'une opinion raisonnée, aptitude à l'exprimer, acceptation du débat public. La citoyenneté est alors la capacité construite à intervenir, ou même simplement à oser intervenir dans la cité. Cette dernière réponse peut être mise en œuvre au lycée aujourd'hui. Deux conditions essentielles sont réunies : l'une correspond aux attentes des élèves telles qu'elles se sont exprimées au travers des consultations sur les savoirs ; l'autre s'inscrit dans la continuité de ce qui a été enseigné en éducation civique au collège, et permet de montrer les dimensions sociale, éthique et politique de certains savoirs enseignés au lycée. De nombreux professeurs ont exprimé leur intérêt pour cette démarche et leur désir d'y contribuer.

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Programme ECJS• L'architecture d'ensemble du programme, sur les trois années du lycée, consiste à redécouvrir par l'analyse la notion de

citoyenneté, à en étudier les principes, modalités et pratiques, et à la confronter aux réalités du monde contemporain. Il est naturel que l'accent soit mis sur des aspects différents de cette problématique dans chacune des classes du lycée.

• En classe de seconde : "De la vie en société à la citoyenneté" La découverte de la citoyenneté se fait à partir de l'étude de la vie sociale que l'élève peut comprendre pour remonter, par analyse, à sa source politique et à sa construction dans le temps. Des objets d'étude, choisis dans la vie sociale, servent de base à ce travail et permettent de faire découvrir par les élèves une ou plusieurs dimensions de la citoyenneté. Par là, on approfondit et enrichit ce qui a été acquis au collège.

• En classe de première : "Institutions et pratiques de la citoyenneté" L'étude de la citoyenneté permet l'analyse du fonctionnement des principales institutions politiques de la cité. Les grands principes constitutionnels ouvrent sur les institutions de la démocratie avec les partis politiques, les systèmes électoraux et les libertés publiques. La présentation des institutions judiciaires peut être faite à partir de divers niveaux intéressant particulièrement les classes concernées (prud'hommes et législation du travail, tribunal de commerce et technologies de la vente, autorité légitime et tribunaux d'exception par exemple). La diversité des conceptions, des institutions et des pratiques de la citoyenneté est appréhendée, par une méthode comparative, dans le temps et dans l'espace.

• En classe terminale : "La citoyenneté à l'épreuve des transformations du monde contemporain" La confrontation de la citoyenneté aux grandes transformations du monde contemporain permet de déboucher, hors de toute intention polémique, sur des thèmes faisant débat, par exemple les différentes conceptions de l'égalité, le rôle des médias, l'indépendance de la justice, ou sur des questions résultant des évolutions familiales, scientifiques ou sociales. On aborde aussi les problèmes posés par l'unification européenne et la mondialisation avec leur impact sur les institutions politiques. On traite notamment le thème de "la défense et la paix" sur lequel le système éducatif s'est engagé à faire réfléchir les élèves dans le cadre de la fin du système de conscription.

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Démarches proposées en ECJS• La démarche proposée mobilise notamment des savoirs issus de différentes disciplines et de leur mise en œuvre pratique. Le choix des questions

étudiées pour déboucher sur l'analyse des notions du programme relève de la liberté pédagogique des professeurs. Ils l'adaptent en fonction de la série dans laquelle ils interviennent, des compétences particulières existant à l'intérieur de l'établissement et des possibilités d'interventions extérieures. Cette réflexion ne peut se concevoir qu'à partir des intérêts manifestés par les élèves et de leurs interrogations.

• L'actualité, qu'elle soit locale, nationale, européenne ou internationale, peut fournir la ou les questions se rapportant au sens que prend la citoyenneté devant les grands enjeux des transformations du monde contemporain. On fera le lien entre des événements de l'actualité et la réflexion qu'ils suscitent sur les fondements de la justice et du droit, la garantie des libertés et de la sécurité, les conditions de la souveraineté, la nature de la responsabilité des pouvoirs et celle des citoyens. Cette démarche doit permettre de montrer aux élèves les conséquences directes de l'exercice de la citoyenneté et le sens du débat dans l'espace public. Il conviendra de relier les questions posées par l'actualité aux éclairages que fournit l'histoire.

• Parmi les méthodes pédagogiques mobilisables pour cet enseignement, il y a lieu de privilégier l'organisation de débats argumentés. Ils contribuent à créer un espace de discussion au lycée permettant à l'élève d'exercer sa liberté d'expression et de se situer dans les grands débats d'idées de nos sociétés contemporaines. Ils lui permettent de distinguer l'intérêt général, qui fonde le sens de la citoyenneté politique en démocratie, des intérêts personnels ou propres à des groupes particuliers. Cela suppose l'intégration des règles du débat. Un débat argumenté, s'il veut faire émerger la confrontation raisonnée des points de vue, est un débat préparé. Il exige le recours à des sources documentaires variées (politiques, historiques, juridiques, sociologiques...), empruntées à des supports et des canaux d'information diversifiés (monographies, périodiques, cédérom, sites Internet, traitements d'enquêtes...), fournis ou indiqués par le professeur ou résultant du travail en CDI. L'organisation du travail préparatoire au débat peut mobiliser des techniques diverses selon le sujet abordé : ouvrages, dossiers de presse, recherche de documents, enquêtes, etc. Dans tous les cas, il s'agit de former l'esprit critique des élèves et de conduire à l'élaboration d'argumentaires construits et pertinents favorisant la confrontation des points de vue singuliers. Enfin, tout débat argumenté doit déboucher sur une reprise en classe sous la responsabilité du professeur. Il appartient au professeur, à l'issue du débat, d'en conduire l'analyse critique et d'en souligner les enjeux en liaison avec les notions du programme. A travers le débat argumenté, la recherche d'une expression orale maîtrisée et raisonnée est un des objectifs de l'ECJS.

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Evaluation en ECJS• L'évaluation en classe découle de cette démarche : la pédagogie mise en

œuvre fait appel à la mobilisation de l'élève dans des activités diverses écrites et orales de recherche et d'exposition, qui doivent toutes être prises en compte. Le professeur évalue les productions des élèves sous leurs différentes formes : constitution de dossiers, contenu des interventions dans les débats, textes écrits, etc. Il peut fonder son appréciation sur les critères suivants :

- recherche et analyse de l'information ;- qualité des productions (écrites, orales, audiovisuelles, numériques, multimédias...) ;- aptitude à argumenter dans un débat ;- maîtrise des connaissances.

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L’Afghanistan

Principes généraux: Etude de cas: Pourquoi ? Rendre son enseignement concret.Partir d’un espace géographique pour faire

émerger des problématiques liées au thème d’étude

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Problématique:Défend-on nos libertés en faisant la guerre en Afghanistan ?

OuDoit-on faire la guerre en Afghanistan pour préserver la paix du monde?

Outils/ Documents:Une carte des conflits dans le monde. http://www.monde-diplomatique.fr/IMG/jpg/artoff563.jpg

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• Une autre carte possible:

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• Autre carte:

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• Carte des trafics d’opium : Philippe Rekacewicz — août 2009

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• Ces cartes peuvent être confrontées à des textes :

Le Monde diplomatique : Civilisations en guerre ? Par Ingacio Ramonet. Juin 1995. « IL y a deux ans, pour expliquer dans quel monde nous entrions après la fin de la guerre froide, le

professeur américain Samuel Huntington, dans un retentissant article, affirmait : « Mon hypothèse est que, dans le monde nouveau, les conflits n’auront pas essentiellement pour origine l’idéologie ou l’économie. Les grandes causes de division de l’humanité et les principales sources de conflit seront culturelles… Le choc des civilisations dominera la politique mondiale. »…Ces arguments ont encouragé la xénophobie aux Etats-Unis et dans plusieurs pays européens ; ils ont accrédité l’idée que l’islam était le nouvel « ennemi total » de l’Occident… PEUT-on diviser le monde contemporain et son histoire entre quelques civilisations cohérentes, aux contours bien identifiables ? De tels concepts globalisants ne sont-ils pas fondés sur l’hypothèse de sujets purs, largement mythiques et mystifiants ? Peut-on sous-estimer les effets de mélange, de métissage et, en fin de compte, de modernisation qu’ont entraînés les colonisations ? Il n’y a pas d’étanchéité des formations humaines, cultuelles et culturelles…A l’heure où l’on commémore le cinquantenaire de l’ouverture des camps de la mort, l’Occident peut-il encore prétendre qu’il possède, sur le reste du monde, une quelconque supériorité morale ? »

Publié le 03/04/2008 - Modifié le 04/04/2008 N°1855 Le Point. « La guerre d’Afghanistan provoque des ondes de choc jusque dans les rangs du Parlement. Mardi, les

travées de l’hémicycle avaient des allures de camp retranché. Sommé de s’expliquer devant l’Assemblée, François Fillon n’a pas cillé devant ses détracteurs. Avec ou sans l’opposition, la France enverra bien des renforts. « Car l’Afghanistan ne doit plus jamais redevenir le foyer du terrorisme international » , a lancé le Premier minisqtre. Réplique de Jean-Marc Ayrault, au nom du PS : « C’est un enlisement sans but et sans fin » . Il n’empêche : plusieurs centaines de soldats vont être dépêchés sur le terrain, qui s’ajouteront au contingent déjà sur place, fort de 1 600 soldats.Une annonce qui survient au lendemain de Newroz, le nouvel an afghan. Avec la promesse par les talibans de lancer une offensive de printemps, à la fonte des neiges. D’où l’urgence de l’envoi de nouvelles troupes pour l’Otan.

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• Afghanistan : la guerre contre les talibans s'intensifie : De notre envoyé spécial à Kaboul, François Hauter 20/03/2009. Le Figaro.fr

« Les troupes de la coalition annonçaient vendredi avoir tué 40 talibans, alors que le président Karzaï juge que les renforts américains «arrivent trop tard». Il ne se passe plus de journées à Kaboul sans plusieurs alertes aux commandos suicides des talibans, alors que dans les régions septentrionales du pays, et jusqu'à 30 kilomètres de la capitale, les fondamentalistes musulmans sont réputés se mouvoir sans être inquiétés. Vendredi, à la veille du Nouvel An afghan et des fêtes familiales qui l'accompagneront, la guerre a pris une intensité nouvelle : en une journée, les forces américaines et afghanes ont annoncé avoir tué quarante talibans, lors de trois opérations distinctes.Sept ans après le lancement de l'offensive occidentale contre les talibans, jamais l'issue de cette guerre n'a été aussi incertaine. Ces résultats médiocres divisent les Afghans et leurs alliés occidentaux, chacun se renvoyant la responsabilité de cet échec. Jeudi, le président afghan déclarait qu'il sollicitait des renforts à Washington en vain, depuis 2002 : «Nous n'avons cessé de demander, a-t-il déclaré à la télévision. Ce n'est jamais venu.» Et d'ajouter que les 17 000 hommes promis par Obama «arrivent sept ans trop tard», mais qu'ils sont «les bienvenus pour apporter davantage de sécurité au peuple afghan»…Ces bilans sont les plus lourds depuis deux mois. Mais ils ne justifient aucun triomphalisme. Ils confirment la montée en puissance des forces talibanes face à une coalition hétéroclite d'Occidentaux où les 90 règles d'engagement «à la carte» (c'est-à-dire toutes différentes les unes des autres) des alliés d'Hamid Karzaï ont montré leurs limites. Ce gâchis a fait le lit des talibans depuis 2006, qui ont réussi à créer un climat d'insécurité générale dans le sud de l'Afghanistan à Kandahar et à Kaboul, en ne cessant de se renforcer à partir de leurs bases du Pakistan. Ils s'appuient sur l'argent de l'opium, dont l'économie représente 70 % du PIB afghan (et 93% de la production mondiale d'héroïne).L'Otan, par son impuissance, son inefficacité, a donc suscité la naissance du premier État de narcotrafiquants du monde. Aujourd'hui, la puissance de feu de la coalition des forces de l'Otan et des États-Unis empêchent les talibans d'attaquer directement Kaboul, mais c'est bien le seul aspect positif de cette impasse militaire. Dans la capitale comme dans les bases militaires, les Occidentaux se sont bunkerisés, ils ne sortent plus de leurs ambassades ou de leurs casernes. L'Administration Obama a pleinement conscience de cet échec. Une complète remise à plat du dispositif militaire, des stratégies et des moyens engagés doit être décidée d'ici dix jours, en concertation avec les Européens. Les Occidentaux feraient bien d'y associer davantage les autorités afghanes. Le président Karzaï rappelait la semaine dernière que «l'Afghanistan n'est pas un pays de marionnettes». On ne saurait mieux dire.

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• L'hypothèse soulevée par le Times a déjà entraîné une réaction italienne. Selon le journal britannique, les dix soldats français tués dans une embuscade en Afghanistan près de Kaboul en 2008 avaient mal évalué le risque de leur mission parce que les Italiens ne les avaient pas averti qu'ils payaient les talibans pour maintenir la région en paix. Une information démentie depuis par le gouvernement italien.

• Selon le quotidien, les services secrets italiens avaient en effet versé des dizaines de milliers de dollars aux commandants talibans et aux seigneurs de guerre locaux pour maintenir en paix la région de Saroubi, dont les militaires italiens avaient la responsabilité avant d'être remplacés par les Français.

• Les soldats français étaient déployés depuis à peine un mois quand dix d'entre eux furent tués en août 2008 dans une des embuscades les plus meurtrières tendues par les insurgés contre des forces de pays membres de l'Otan.

Le Parisien, 15/10/2009

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On peut aussi travailler sur la confrontation de vidéos.

• Dailymotion: guerre en Afghanistan, Patrouille armée française.• Agoravox, J. L. Melanchon, réagit à la guerre en Afghanistan• Paperblog.fr: L’intérêt inavouable de la guerre en Afghanistan.

Pour ne citer que ces quelques exemples, il y en a bien d’autres.

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Quels axes de réflexion en rapport avec la problématique ?

• Situer ce conflit dans sa dimension régionale et mondiale (changement d’échelles).

• Souligner sa spécificité et sa complexité, notamment ses implications dans les réseaux de trafics de stupéfiants.

• Analyser les arguments avancés pour justifier l’intervention des puissances internationales. Observe-t-on des argumentations différentes entre les pays qui participent à ce conflit?

• La guerre en Afghanistan fait-elle consensus en France ? • Quelles sont les polémiques suscitées sur cette guerre ? • La réflexion peut aussi porter sur les questions des moyens de la guerre et des

discussions autour des sacrifices qu’elle implique. Notamment le coût humain. • La question de la projection de valeurs occidentales, type de régime

démocratique, sur un espace à références tribales…• Les implications (peu attendues) sur les flux migratoires et leurs conséquences

pour l’Europe et la France : immigration, camps de réfugiés, charter ?....