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8 actualités Actualités pharmaceutiques n° 515 Avril 2012 L e médicament n’est pas un produit comme les autres. C’est ce qu’a choisi de rappeler le ministère chargé de la Santé dans une campagne nationale d’information et de sensibilisation qui s’est dérou- lée du 2 au 24 mars 2012 1 . Un dispositif complet a été mis au point pour atteindre aussi bien le grand public que les profes- sionnels de santé. Un spot publicitaire TV, une annonce presse et des témoignages diffusés sur les radios s’adres- saient au plus grand nombre tandis que 125 000 affichettes étaient diffusées auprès des professionnels. Cette campagne visait à infor- mer « sur la nature active du médicament » qui, loin d’être un produit anodin, fait courir des risques, un mésusage ou une surconsommation pouvant nuire à la santé. Mais elle avait un second objectif, et non des moindres : redon- ner confiance – malmenée en 2011 – aux Français dans le médicament. C’est d’ailleurs à la question de la confiance à laquelle s’est confrontée la 2 e édition de l’Observatoire sociétal du médi- cament (résultats 2012), une étude présentée par Les Entre- prises du médicament (Leem) et réalisée en janvier 2012 dans différents pays européens 2 . Il en ressort que si l’affaire Mediator ® est connue de 98 % des Français, la confiance dans les médicaments « reste stable et forte » chez 84 % d’entre eux (+ 2 points par rapport à 2011), notamment vis-à-vis des médi- caments qu’ils prennent (94 %). Seuls 16 % ne leur feraient pas confiance. Dans les autres pays ayant participé à l’enquête, les résultats sont comparables puisque 84 (en Suède) à 93 % (au Royaume-Uni) des inter- viewés affirment un optimiste identique. Cependant, les Français sont demandeurs d’informations sur les médicaments qu’ils consomment – concernant les effets indésirables surtout, auxquels ils prennent parti- culièrement garde, à 58 % –, regrettant que les médecins n’en donnent pas assez (39 %), ce qui les pousse à rechercher des compléments d’informa- tions sur la notice (59 %), sur internet (53 %) ou auprès de leur pharmacien (43 %). Enfin, ils font confiance aux médicaments « parce qu’ils ont donné lieu à des essais cliniques » dans 29 % des cas. Ils sont d’ailleurs plu- tôt optimistes concernant la mise au point de traitements efficaces contre la douleur (91 %), du diabète (90 %), les maladies cardiovasculaires (89 %), le sida (84 %) et le cancer (83 %) notamment. Un climat qu’il faudra, bien entendu, savoir préserver. Élisa Derrien Notes 1. www.sante.gouv.fr/medicament 2. Étude réalisée entre le 20 et le 24 janvier 2012 par Ipsos auprès de son Access Panel on line en France, Allemagne, Espagne, États- Unis, Royaume-Uni, Suède auprès d’échantillons de 1 000 individus représentatifs de la population nationale. L e secteur de la santé se caractérise par une grande diversité de métiers, accessibles à des niveaux d’études différents, grâce à des formations recon- nues et offrant des opportu- nités de carrières diverses, éventuellement à l’étranger. Il est surtout, en ces temps de crise, porteur d’avenir pour deux raisons essentielles : le vieillissement de la population de notre pays, inéluctable, nécessite des offres de soins de plus en plus importantes et le de départs massifs à la retraite des professionnels de santé, observé depuis 2008, ne ces- sera pas d’ici 2020-2025. C’est dans ce contexte qu’a été lancée une campagne nationale de valorisation des métiers de santé intitulée “La santé, c’est 200 métiers et autant de façons de voir son avenir”. Son promo- teur, le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé, a choisi de s’adres- ser aux jeunes en formation, les 15-25 ans, et aux adultes en recher- che d’emploi et/ ou en recon- version profes- sionnelle. Au-delà du dispositif clas- sique – campa- gne radio et internet, annonce presse –, les informations sont également diffusées sur les sites de Pôle Emploi, des Missions locales, du CIDJ, au sein des salons profession- nels, etc. Autre particularité : Annie Podeur, directrice de la DGOS (direction générale de l’offre de soins), a entamé, dès le 13 mars à Stras- bourg, un tour de France pour ren- contrer, au sein des agences régio- nales de santé, la presse régionale au côté de profes- sionnels de santé installés localement. Elle a également choisi de sensibili- ser le grand public, dans cha- que ville visitée, au sein d’un établissement scolaire. Parmi les métiers présen- tés – professions du soin, de la rééducation et de l’appa- reillage, du social et de l’édu- catif, du médicotechnique, de la technique et de la logistique, du management et de l’admi- nistratif –, figure celui de prépa- rateur en pharmacie. Un focus sur ces quelque 200 métiers, ainsi que des témoignages de professionnels sont accessi- bles sur www.sante.gouv.fr/ metiers-de-la-sante. Élisa Derrien Thérapeutique Les Français et le médicament, une question de confiance Emploi Les métiers de la santé, un secteur d’avenir à redécouvrir © DR © DR

Les Français et le médicament, une question de confiance

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8actualités

Actualités pharmaceutiques n° 515 Avril 2012

Le médicament n’est pas un produit comme les autres. C’est ce qu’a choisi de

rappeler le ministère chargé de la Santé dans une campagne nationale d’information et de sensibilisation qui s’est dérou-lée du 2 au 24 mars 20121. Un dispositif complet a été mis au point pour atteindre aussi bien le grand public que les profes-sion nels de santé. Un spot publicitaire TV, une annonce presse et des témoignages diffusés sur les radios s’adres-saient au plus grand nombre tandis que 125 000 affichettes étaient diffusées auprès des professionnels.Cette campagne visait à infor-mer « sur la nature active du médicament » qui, loin d’être un produit anodin, fait courir des risques, un mésusage ou une surconsommation pouvant nuire à la santé. Mais elle

avait un second objectif, et non des moindres : redon-ner confiance – malmenée en 2011 – aux Français dans le médicament.C’est d’ailleurs à la question de la confiance à laquelle s’est confrontée la 2e édition de l’Observatoire sociétal du médi-cament (résultats 2012), une étude présentée par Les Entre-prises du médicament (Leem) et réalisée en janvier 2012 dans différents pays européens2. Il en ressort que si l’affaire Mediator® est connue de 98 % des Français, la confiance dans les médicaments « reste stable et forte » chez 84 % d’entre eux (+ 2 points par rapport à 2011), notamment vis-à-vis des médi-caments qu’ils prennent (94 %). Seuls 16 % ne leur feraient pas confiance. Dans les autres pays ayant parti ci pé à l’enquête, les résultats sont comparables

puisque 84 (en Suède) à 93 % (au Royaume-Uni) des inter-viewés affirment un optimiste iden tique. Cependant , les Français sont demandeurs d’infor ma tions sur les médicaments qu’ils consomment – concernant les effets indésirables surtout, auxquels ils prennent parti-culièrement garde, à 58 % –, regrettant que les médecins n’en donnent pas assez (39 %), ce qui les pousse à rechercher des complé ments d’informa-tions sur la notice (59 %), sur internet (53 %) ou auprès de leur pharmacien (43 %). Enfin, ils font confiance aux médicaments « parce qu’ils ont donné lieu à des essais cliniques » dans 29 % des cas. Ils sont d’ailleurs plu-tôt optimistes concernant la mise au point de traitements efficaces contre la douleur

(91 %), du diabète (90 %), les maladies cardiovasculaires (89 %), le sida (84 %) et le cancer (83 %) notamment. Un climat qu’il faudra, bien entendu, savoir préserver. �

Élisa Derrien

Notes1. www.sante.gouv.fr/medicament

2. Étude réalisée entre le 20 et le 24 janvier 2012 par Ipsos auprès de son Access Panel on line en France, Allemagne, Espagne, États-Unis, Royaume-Uni, Suède auprès d’échantillons de 1 000 individus représentatifs de la population nationale.

Le secteur de la santé se caractérise par une grande diversité de

métiers, accessibles à des niveaux d’études différents, grâce à des formations recon-nues et offrant des opportu-nités de carrières diverses, éventuellement à l’étranger. Il est surtout, en ces temps de crise, porteur d’avenir pour deux raisons essentielles : le vieillis sement de la population de notre pays, inéluctable, nécessite des offres de soins de plus en plus importantes et le de départs massifs à la retraite des professionnels de santé, observé depuis 2008, ne ces-sera pas d’ici 2020-2025.

C’est dans ce contexte qu’a été lancée une campagne nationale de valorisation des métiers de santé intitulée “La santé, c’est 200 métiers et autant de façons de voir son avenir”. Son promo-teur, le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé, a choisi de s’adres-ser aux jeunes en formation, les 15-25 ans, et aux adultes en recher-che d’emploi et/ou en recon-version profes-sion nel le. Au-delà du dispo si tif clas-sique – campa-

gne radio et internet, annonce presse –, les informations sont également diffusées sur les sites de Pôle Emploi, des Missions locales, du CIDJ, au sein des salons profession-nels, etc. Autre particularité : Annie Podeur, directrice de la DGOS (direction générale de

l’offre de soins), a entamé, dès le 13 mars à Stras-bourg, un tour de France pour ren-contrer, au sein des agences régio-nales de santé, la presse régionale au côté de profes-sionnels de santé

installés localement. Elle a également choisi de sensibili-ser le grand public, dans cha-que ville visitée, au sein d’un établissement scolaire.Parmi les métiers présen-tés – professions du soin, de la réédu ca tion et de l’appa-reillage, du social et de l’édu-catif, du médico technique, de la technique et de la logistique, du management et de l’admi-nistratif –, figure celui de prépa-rateur en pharmacie. Un focus sur ces quelque 200 métiers, ainsi que des témoignages de professionnels sont accessi-bles sur www.sante.gouv.fr/metiers-de-la-sante. �

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