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Presses Universitaires du Mirail Las revoluciones en el mundo atlántico by Maria Teresa CALDERÓN; Clément THIBAUD Review by: Michel BERTRAND Caravelle (1988-), No. 94, Les indépendances en Amérique latine (Juin 2010), pp. 319-322 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40855077 . Accessed: 14/06/2014 12:49 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 193.105.154.120 on Sat, 14 Jun 2014 12:49:05 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Les indépendances en Amérique latine || Las revoluciones en el mundo atlánticoby Maria Teresa CALDERÓN; Clément THIBAUD

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Presses Universitaires du Mirail

Las revoluciones en el mundo atlántico by Maria Teresa CALDERÓN; Clément THIBAUDReview by: Michel BERTRANDCaravelle (1988-), No. 94, Les indépendances en Amérique latine (Juin 2010), pp. 319-322Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40855077 .

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Comptes rendus 319

même tranche chronologique, les «pequeños aspirantes a presidio», c'est-à-dire le sort réservé aux mineurs envoyés dans les maisons de correction, sort qui, comme celui des femmes dont il était question plus haut, n'avait rien d'enviable ni de pédagogique quant aux améliorations espérées, du moins en principe.

La troisième et dernière partie relève d'une perspective plus théorique, dans la mesure où elle offre une réflexion poussée sur la bibliographie péruvienne, mais aussi latino-américaine, concernant les thèmes de la prison, du délit et de sa correction, mis en relation avec les recherches sur l'histoire de la société en général, plus spécifiquement sur celles concernant le monde du travail le plus humble et le plus incertain, d'où étaient issus la majeure partie de celles et de ceux qui avaient à connaître la dureté, et souvent l'esprit de vengeance, du système et du monde des prisons ou des reformatorios.

Ce livre, accompagné d'une excellente bibliographie sur les questions dont il traite, est une très bonne mise en perspective qui ne souffre nullement du fait qu'il soit, comme on l'a dit, constitué d'une série d'études publiées séparément sur plus d'une décennie, dans la mesure où toutes se situent en fait et de manière très visible dans une même perspective d'analyse à la fois historique et sociologique et ainsi se complètent l'une l'autre.

Bernard LAVALLE Université de Paris III

Maria Teresa CALDERÓN et Clément THIBAUD (coord.).- Las revoluciones en el mundo atlántico.- Bogotá, Taurus Historia, 2006.- 437 p.

Dans l'abondance editoriale suscitée par la commémoration du début des processus d'indépendance en Amérique latine, notamment en Espagne, cet ouvrage vient faire entendre une petite musique sensiblement différente. En tout premier lieu, et comme son titre l'indique, cette publication fait le choix d'une approche large en suivant une perspective d'histoire croisée. Pour autant, la perspective adantique choisie n'est pas un simple retour à la thèse défendue, il y a un demi-siècle, par J. Godechot ou encore R. Palmer. Sous cette appellation, ces auteurs considéraient que, de part et d'autre de l'Adantique, c'était en réalité le même phénomène qui était à l'œuvre, résultat de facteurs généraux communs débouchant, dans un espace atlantique étendu, à l'affirmation d'un processus révolutionnaire fondamentalement démocratique. D'autre part, ils accordaient aussi à cette période des révolutions adantiques une chronologie très précise : elle débutait avec la révolution étasunienne pour s'achever en 1799 avec la fin de la révolution française. En d'autres termes, les événements espagnols et ibéro- américains qui débutaient avec 1808 en restaient pleinement exclus... C'est cette non-prise en considération des cas hispanique et latino-américain que les auteurs regroupés dans cette publication veulent précisément corriger, pariant sur le fait que ces événements contribuent pleinement à ces processus révolutionnaires adantiques exclus par leurs illustres devanciers. Bien plus même, dans leur rapide introduction, les coordinateurs de l'ouvrage postulent le fait que ces « révolutions ibériques et ibéro-américaines » relèvent de cas paradigmatiques, affirmation qui aurait cependant mérité d'être étayée.

Une autre des qualités de l'ouvrage est de faire le choix de l'effacement des frontières nationales surgies de ce processus d'indépendance en Amérique latine.

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L'une des caractéristiques de l'historiographie latino-américaine de cette période est de s'écrire, depuis 200 ans, dans des cadres nationaux. Or, la simultanéité de ces événements autant que leurs racines communes invitent à les confronter. C'est bien le propos de l'ouvrage qui regroupe des textes portant sur divers espaces atlantiques. Sur les 16 contributions regroupées, 4 concernent l'espace atlantique dans son ensemble. Il s'agit des textes de Annick Lempérière sur la question des rapports entre révolution et Etat en Amérique espagnole, de Anthony McFarlane sur les guerres d'indépendances, de Gracida Soriano sur les articulations chronologiques des événements révolutionnaires à l'échelle du sous-continent, enfin de Javier Fernandez Sebastián sur les concepts et les identités politiques construites au début du XIXe siècle en Amérique latine à partir de ces épisodes révolutionnaires. S'y ajoute une cinquième contribution, celle de Federica Morelli, qui propose une comparaison entre les événements latino-américains et ceux s'étant déroulés dans les « républiques sœurs » italiennes. Les 11 textes restants concernent les Antilles, les Etats-Unis, la Nouvelle-Grenade, la région de la Plata, les Andes péruviennes, le Venezuela et le Brésil. Malgré la quasi absence du Mexique - une des contributions s'y attache en l'associant à d'autres pays - et celle du Chili, on peut cependant considérer que la géographie proposée permet d'avoir une vue relativement complète de cette période, justifiant pleinement l'emploi du titre choisi.

L'ensemble des contributions est distribué en sept rubriques de taille inégale puisque l'une d'entre elles ne compte qu'une contribution - celle intitulée « confluences et divergences des révolutions de part et d'autre de l'Atlantique » - alors que les autres en comptent entre deux ou trois. La première section du livre réfléchit à la crise des pactes coloniaux en lien avec les révolutions atlantiques. Les trois contributions proposent des analyses des trois processus révolutionnaires qui caractérisent ces phénomènes côté américain. J. G. Greene considère le cas étasunien comme le premier pas dans le processus de démantèlement des structures impériales nées au début de l'époque moderne tout en insistant sur sa spécificité par rapport aux suivants. A cette fin, il choisit d'insister dans un premier temps sur les caractères de la communauté politique impériale britannique avant de souligner les traits des sociétés politiques ayant participé à ces événements pour terminer par une réflexion sur la nature des nouvelles communautés politiques républicaines nées de ce processus. A l'issue de sa démonstration, il souligne l'importance des acquis en provenance des expériences politiques et sociales coloniales dans le processus étasunien, minorant d'autant l'apport des influences européennes. Il y voit l'origine d'une révolution profondément conservatrice. De son côté B. Gainot s'attache à l'étude de la spécificité révolutionnaire dominguoise en choisissant un biais historiographique. Son propos est d'analyser la construction du discours narrant la transition du statut colonial de l'île à celui de république indépendante. Il s'interroge en particulier sur le lien, mis en avant par la mythologie nationale haïtienne, entre abolition de l'esclavage, race et indépendance. A ses yeux, la question raciale constitue certes l'horizon de cette révolution mais elle n'est pas pour autant à l'origine de la nation haïtienne. Elle constitue selon lui une projection, liée à la ségrégation, d'une société coloniale cimentée par les préjugés de la couleur, contribuant à fonder une « nation inachevée ». Quant au texte de A. Lempérière, il revient sur une question mise au centre du débat

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Comptes rendus 321

historiographique par F.X. Guerra il y a une vingtaine d'années, à savoir la place de la question institutionnelle dans le processus des révolutions hispaniques. Dans le droit fil des apports de ce dernier, elle souligne combien les nouvelles institutions sont héritières des anciennes, ne serait-ce que parce qu'elles sont promues par les corps intermédiaires, à la fois légitimistes et anti-absolutistes. C'est cette continuité que l'on retrouve dans les archives latino-américaines, suggérant des pistes de recherche nouvelles pour l'avenir.

La seconde section de l'ouvrage souligne les parentés des origines culturelles des révolutions dans l'espace atlantique. F. Morelli opère cette analyse à partir d'un concept banalisé par l'historiographie italianiste, à savoir celui de « révo- lution passive ». De son côté, G. Lomné illustre cette parenté culturelle à partir de l'héritage commun que constituent les Anciens. Il montre, dans le cas de la Nouvelle Grenade, le rapport étroit entre invention esthétique et révolution politique à partir du modèle venu de l'Antiquité. Enfin, J.C. Chiaramonte dresse une comparaison entre les indépendances ibériques et anglo-américaines à partir du cas de la région de La Piata. Il souligne combien ces processus, au-delà de fondements parfois partagés - celui notamment d'une commune référence au droit naturel et au droit des gens - n'en sont pas moins distincts, ne serait-ce que parce que leur passé colonial respectif était radicalement différent.

La contribution de Gracida Soriano, la seule de la 3ème section, constitue une réflexion ample, appliquée notamment au cas hispano-américain, relative au concept de « révolution » et à celui de son usage. Quant à la 4ème section de l'ouvrage, elle est consacrée à la question des armées dans les crises d'indépen- dance. La contribution d'A. McFarlane sur la place de la guerre dans les processus d'indépendance souligne leur originalité par rapport aux phénomènes guerriers dans l'Europe de la même époque. Quant à M.L. Soux, elle étudie la place de la guerre dans la région d'Oruro, s 'interrogeant tout spécialement sur sa dimension civile.

Les trois dernières sections de l'ouvrage débordent la période des indépendances au sens strict pour aborder la question de la construction des nouveaux Etats nés des indépendances. La première des trois réfléchit aux rapports entre libéralisme et conservatisme dans les nouvelles républiques. J. Fernández Sebastián propose une réflexion d'ordre général sur le sens de ces catégories politiques dans l'espace atlantique. Il réfléchit tout spécialement sur l'usage, fait par les hommes de ce temps, des notions de « révolution » ou encore de « libéralisme ». Cela permet notamment de découvrir un usage précoce et assez important en Espagne, en comparaison des pays voisins, usage qui tend à se répandre dans l'espace atlantique à compter des années 1820. Par contre, l'expression de « révolution libérale », devenue l'un des lieux communs de l'historiographie relative à cette période, est étrangère à l'époque qui comprend ces deux mots comme contradictoires, tant ils renvoient à deux identités politiques antagoniques - l'une révolutionnaire, l'autre libérale. La contribution de V. Uribe-Uran s'intéresse à la genèse des espaces privés et publics à compter de 1750 en comparant 3 cas : le Mexique, le Brésil et la Colombie. Ces distinctions, essentielles dans l'affirmation de la modernité politique, pénètrent bien le corps social dès le XVIIIe siècle, se traduisant notamment dans les nouveaux textes de loi. Cependant, force est de constater que leur mise en pratique est probablement bien plus lente dans des sociétés restées

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profondément marquées par l'empreinte du passé. La section suivante aborde quant à elle la question des élections dans les nouvelles républiques à travers deux études de cas. A. E. Gomez étudie cette question à partir du cas du Venezuela alors que C. Aljovín de Losada l'approche à partir des campagnes électorales au Pérou entre 1827 et 1879. Tous deux suivent la pénétration de ces nouvelles pratiques politiques tout en soulignant les débats auxquels elles donnent lieu. Quant à la dernière section de l'ouvrage, elle propose une réflexion finale sur la construction des Etats nationaux en Amérique. Sont ici convoqués le Brésil - avec une contribution de J. P. G. Pimenta - et la Colombie, cette dernière par le biais de deux contributions, celle des deux coordinateurs de l'ouvrage et celle de F. E. Gonzalez à propos de la guerre civile dans la formation de l'Etat colombien.

Dans un ouvrage dont la richesse et la diversité se traduisent dans le choix d'une structuration d'ensemble quelque peu éclatée, une conclusion globale eût été la bienvenue. Elle aurait permis de mieux voir émerger les grandes lignes directrices d'une réflexion collective foisonnante mais pas toujours facile à suivre pour le lecteur. Il n'en reste pas moins que les diverses contributions des différents auteurs ici convoqués représentent des apports significatifs dans le contexte commémoratif actuel.

Michel BERTRAND Université de Toulouse

Jean-Paul DUVIOLS (Introduction et dossier historique).- Trois ans che^ les Patagons. he réát de captivité d'Auguste Guinnard (1856-1859).- Paris, Editions Chandeigne, 2009.- 391 p.

Auguste Guinnard (1831-1882?) s'embarque au Havre, en août 1855, pour le Nouveau monde. Il a 24 ans. Ce sont « l'amour des voyages » (p. 39), insufflé par son grand-père, officier de marine, le goût de la lecture et l'absence de perspectives d'avenir qui le poussent à tenter sa chance. Arrivé à Montevideo, en pleine insurrection, il part pour Buenos Aires où la guerre civile fait rage, puis parcourt le sud de la confédération argentine dans l'espoir, vain, de trouver à s'établir dans ces régions moins fréquentées par les Européens. Avec un jeune Italien de rencontre, il décide alors de partir pour Rosario, « rendez-vous général des Européens » (p.43), à pied, malgré les risques, par manque de moyens, ne sachant ni monter à cheval ni parler espagnol. Le départ vers l'Ouest, à travers la Pampa, a lieu le 18 mai 1856. Très vite, le voyage tourne au cauchemar : pluies, froid, faim, soif... La rencontre avec les Indiens, des « êtres à demi-nus... [aux] traits hideux » (p. 57) se fait pratiquement le jour de son anniversaire ; son compagnon est tué, lui est blessé, assommé par une boleadora, dénudé et ligoté sur un cheval. Il vient de tomber entre les mains des Poyuches. Suit le récit de ses trois années de captivité durant lesquelles il est vendu à différentes tribus, les Puelches, les Tehuelches, les Pampéens. Sa situation s'améliore quand il peut se réfugier chez les Mamuelches, auprès de Calfucurah (Pierre bleue), chef d'une confédération de plusieurs tribus où il tient le rôle de « chilca-tuvey - écrivain du grand cacique » (p. 172).

Le ouignecaé (chrétien) qu'il est, doit, pour survivre, s'accoutumer le plus vite possible à sa nouvelle vie : la nudité, le froid, les coups, une surveillance de tous

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