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Les journalistes et les médias sociaux Rapport complet Janvier 2012 Eurobaromètre études qualitatives Ce document ne reflète pas le point de vue de la Commission européenne. Les interprétations et les opinions qu'il contient n'engagent que ses auteurs. Etude qualitative TNS Qual+

Les journalistes et les médias sociaux

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Qualitative Eurobarometer

MIGRANT INTEGRATION

Aggregate Report

May 2011

European Commission

Eurobarometer Qualitative Studies

Journalists and social media

Aggregate report

January 2012

Les journalistes et les médias sociaux

Rapport complet

Janvier 2012

Eurobaromètre études qualitatives

Ce document ne reflète pas le point de vue de la Commission européenne.

Les interprétations et les opinions qu'il contient n'engagent que ses auteurs.

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Eurobaromètre études qualitatives

Les journalistes et les médias sociaux

Réalisée par TNS Qual+ à la demande de la Commission européenne, Direction générale

Communication, et coordonnée par la Direction générale Communication, unité « Recherche et

speechwriting »

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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SOMMAIRE

1. Résumé .............................................................................................................. 5

1.1. Contexte de l’utilisation des médias sociaux............................................... 5 1.2. L’utilisation des médias sociaux .................................................................. 6 1.3. Avantages, défis et problèmes des médias sociaux ................................... 7 1.4. Approches de l’utilisation des médias sociaux ............................................ 8 1.5. Organisations de journalistes ...................................................................... 8 1.6. Commission européenne ............................................................................ 9 1.7. Différences entre groupes ......................................................................... 10

2. Objectifs et méthodologie .............................................................................. 11 2.1. Contexte et objectifs.................................................................................. 11 2.2. Méthodologie et échantillonnage............................................................... 11

2.2.1. Conception ........................................................................................ 11 2.2.2. Sujet des discussions ........................................................................ 12 2.2.3. Délais................................................................................................. 12

2.3. Profil des journalistes interrogés ............................................................... 13 2.4. Remarques contextuelles.......................................................................... 14

3. Contexte de l’utilisation des médias sociaux............................................... 17 3.1. Observations principales ........................................................................... 17 3.2. Expérience ................................................................................................ 19

3.2.1 Structures de travail........................................................................... 22 3.2.2 Recherche d’informations.................................................................. 23

4. L’utilisation des médias sociaux ................................................................... 30 4.1. Observations principales ........................................................................... 30 4.2. Les médias sociaux dans le travail et la vie privée.................................... 31

4.2.1 Utilisation ........................................................................................... 36 5. Avantages / défis / problèmes des médias sociaux..................................... 47

5.1. Observations principales ........................................................................... 47 5.2. Avantages ................................................................................................. 47 5.3. Les meneurs d’opinion sur les médias sociaux ont-ils une influence ?..... 52 5.4. Risques des médias sociaux..................................................................... 55 5.5. Obstacles à l’utilisation des médias sociaux ............................................. 59

6. Approches de l’utilisation des médias sociaux ........................................... 61 6.1. Observations principales ........................................................................... 61 6.2. Types de médias sociaux utilisés.............................................................. 62 6.3. Opinions concernant la fiabilité des informations ...................................... 67 6.4. Objectifs que les journalistes souhaitent atteindre .................................... 69

6.4.1 Collecter des informations pour un article d’information.................... 70 6.4.2 Trouver des informations pertinentes ................................................ 71 6.4.3 Décider si un sujet vaut la peine d’être creusé ou non...................... 72 6.4.4 Se connecter aux autres.................................................................... 73 6.4.5 Communiquer des messages à d’autres utilisateurs......................... 73 6.4.6 Collecter des réactions sur des histoires/ sujets ............................... 74 6.4.7 Connaître l’opinion publique .............................................................. 75 6.4.8 Créer un soutien/ du sponsoring ....................................................... 76 6.4.9 Mettre au défi le discours politique .................................................... 77 6.4.10 Consulter ou encourager une participation........................................ 77 6.4.11 Construire des communautés............................................................ 78

7. Organisations de journalistes........................................................................ 79 7.1. Observations principales ........................................................................... 79 7.2. L’utilisation des médias sociaux par les employeurs................................. 79

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8. Commission européenne ............................................................................... 87 8.1. Observations principales ........................................................................... 87 8.2. Notoriété des médias sociaux de la Commission...................................... 88 8.3. Utilisation des médias sociaux de la Commission..................................... 92 8.4. Possibilités d’améliorations ....................................................................... 98

8.4.1 Utiliser davantage et mieux les médias sociaux................................ 98 8.4.2 Utiliser différents types de médias sociaux ..................................... 102 8.4.3 Développer la politique sociale........................................................ 107 8.4.4 Influence sur les journalistes ........................................................... 111

9. Guide de discussion ..................................................................................... 115

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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Abréviations des pays1

1. Autriche AT

2. Belgique BE

3. Bulgarie BG

4. Chypre CY

5. République tchèque CZ

6. Danemark DK

7. Estonie EE

8. Finlande FI

9. France FR

10. Allemagne DE

11. Grèce EL

12. Hongrie HU

13. Irlande IE

14. Italie IT

15. Lettonie LV

16. Lituanie LT

17. Luxembourg LU

18. Malte MT

19. Pays-Bas NL

20. Pologne PL

21. Portugal PT

22. Roumanie RO

23. Slovaquie SK

24. Slovénie SI

25. Espagne ES

26. Suède SE

27. Royaume-Uni UK

1 Dans ce rapport, les listes d’États membres entre parenthèses indiquent que le thème en question a été principalement cité par les journalistes de ces pays.

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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1. RESUME Les gouvernements cherchent de plus en plus à exploiter les nouveaux médias sociaux, afin d’améliorer l’implication et la participation citoyenne au développement des politiques et à leur évaluation 2 . Les médias sociaux métamorphosent les communications, les faisant passer de l'ère ancienne de la « diffusion d'informations » à l’ère nouvelle de la « contribution et de l’interaction ». Le terme « médias sociaux » fait référence à l’utilisation des technologies mobiles et basées sur internet qui transforment la communication en un dialogue interactif. Les médias sociaux peuvent prendre différentes formes : forums internet, blogs, wikis, podcasts, photographies ou images, vidéos, évaluations et partage de signets. On trouve parmi les médias sociaux les plus couramment utilisés : Twitter, Facebook, Myspace, Flickr et YouTube. L’objectif de cette étude consiste à fournir à la DG COMM deux types d’informations : des informations qualitatives détaillées sur les opinions des journalistes et sur leurs attitudes face aux médias sociaux, et des informations sur la manière dont ces derniers utilisent ces médias dans le cadre de leur travail. L’étude se base sur un entretien approfondi avec cinq journalistes dans chacun des 27 États membres, selon la répartition suivante :

Journalistes des actualités télévisées : 1 journaliste du secteur public et 1 du secteur privé

Journalistes des actualités à la radio : 1 journaliste du secteur public et 1 du secteur privé

Journalistes de la presse écrite : 1 journaliste du secteur public ou privé Ce rapport s’appuie sur la combinaison des réponses des journalistes de ces différentes catégories et présente un aperçu des principaux sujets abordés dans le cadre de l’étude.

Au total, 135 journalistes ont participé à l’étude.

1.1. Contexte de l’utilisation des médias sociaux

La majorité des journalistes interrogés ont une expérience de 10 à 20 ans dans le journalisme et ont accompli la totalité de leur carrière dans ce domaine.

Un peu plus de deux tiers des journalistes sont exclusivement spécialisés

dans le type de média pour lequel ils travaillent actuellement (respectivement télévision, radio ou presse écrite).

2 http://www.ctg.albany.edu/publications/guides/social_media_policy

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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Le travail de la majorité des journalistes comprend la réalisation de recherches, la rédaction et l’édition de leurs propres articles.

Les journalistes couvrent un éventail de sujets extrêmement diversifiés.

La plupart travaillent en outre dans un service d’actualité généraliste et n’ont donc pas de domaine de spécialisation particulier, mais traitaient les sujets d’actualité susceptibles d’intéresser la population locale, régionale ou nationale.

Tous les journalistes interrogés ont déjà abordé des affaires concernant

l’Union européenne dans le cadre de leur travail général. Dans un peu plus de la moitié des États membres, au moins un journaliste a cité l’Union européenne comme domaine de spécialisation.

Dans la description de leur entreprise/ organisation, les journalistes ont

mentionné différentes caractéristiques, telles que le statut public ou privé de l’entreprise, sa taille, son objet et son audience. La quasi-totalité des journalistes interrogés travaillent pour l’un des grands médias réputés de leur pays.

D’une manière générale, les journalistes ont éprouvé des difficultés à

décrire une approche typique de la collecte d’informations pour leurs articles. De même, presque tous ont affirmé que le délai dans lequel ils doivent produire un article varie selon le sujet. En parallèle, un sous-ensemble de journalistes ont toutefois reconnu le rôle joué par le média pour lequel ils travaillent : par exemple, les journalistes de télévision et de radio sont souvent soumis à une plus forte pression pour produire un sujet rapidement et intégrer les adaptations requises à mesure de son évolution.

Les journalistes utilisent une large gamme de sources traditionnelles et de médias sociaux. Les sources traditionnelles les plus couramment utilisées sont les discussions avec des personnes, internet et les agences de presse nationales et internationales.

La majorité des journalistes ne rencontrent pas de difficultés pour

trouver les informations dont ils ont besoin, même si certains ont exprimé des interrogations sur la fiabilité et l’adéquation de ces informations.

1.2. L’utilisation des médias sociaux

La plupart des journalistes interrogés utilisent les médias sociaux dans leur travail. Les principaux types de médias sociaux utilisés par les journalistes dans leur travail sont clairement Facebook et Twitter. Une nette distinction est opérée entre l’utilisation de Facebook et de Twitter : Facebook est utilisé dans le travail et la vie privée, tandis que Twitter est surtout utilisé dans le travail.

Certaines disparités peuvent être constatées dans le nombre d’années d’utilisation des médias sociaux par les journalistes : les journalistes les plus jeunes utilisent les médias sociaux depuis le début de leur carrière, d’autres affirment qu’ils les utilisent depuis leur lancement et qu’ils ont suivi l’évolution

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des différents types de médias sociaux, et les derniers utilisent apparemment les médias sociaux depuis environ trois à cinq ans.

La plupart des journalistes utilisent également les médias sociaux dans

leur vie privée. Ils sont partagés quant à la question de savoir s’ils séparent leur utilisation professionnelle et privée des médias sociaux. Un grand nombre de journalistes appliquent une distinction, mais la majorité ne le font pas, pour des raisons de facilité, d’authenticité (c’est plus crédible et naturel) et de commodité personnelle.

Les activités que les journalistes réalisent pour leur travail à l’aide des médias

sociaux consistent principalement à rechercher des informations précises et à se tenir informés de l’actualité d’une manière générale. Un avantage important des médias sociaux tient à ce qu’ils permettent aux journalistes d’identifier et d’approcher certaines personnes qui seraient difficiles à trouver par ailleurs.

La fréquence à laquelle les journalistes consultent les médias sociaux pour leur travail et le temps qu’ils estiment y consacrer varient. D’un côté, un groupe de journalistes sont connectés en permanence aux médias sociaux, et de l’autre, certains se connectent et se déconnectent plusieurs fois par jour. La majorité des journalistes interrogés pensent que leur utilisation des médias sociaux devrait s’intensifier à l’avenir.

Les journalistes préfèrent clairement suivre le contenu des médias sociaux dans leur langue locale, même si la majorité sont capables d’utiliser l’anglais comme langue de travail et pourraient suivre le contenu des médias sociaux en anglais.

1.3. Avantages, défis et problèmes des médias sociaux

Les journalistes peuvent citer un certain nombre d’avantages des médias sociaux par rapport aux médias plus traditionnels, dont les principaux sont la rapidité/l’accès instantané, l’accès plus facile à l’information et l’accès à une plus grande diversité de sources, de personnes et d’opinions.

Bien que les journalistes témoignent d’opinions partagées quant à savoir si les sites internet font partie ou non des sources traditionnelles à leurs yeux, ils estiment globalement que c’est le cas, en particulier en raison de l’absence d’interactivité.

Les journalistes sont divisés pratiquement à parts égales entre ceux qui

pensent que les personnes qui contribuent aux médias sociaux sont à l’avant-garde de l’opinion publique et peuvent influencer une majorité et leur faire partager leur avis et ceux qui ne le pensent pas.

Les journalistes identifient la fiabilité et la crédibilité des informations

comme le plus grand risque ou danger lié à l’utilisation des médias sociaux.

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La majorité des journalistes interrogés ne se heurtent pas à d’importants obstacles à l’utilisation des médias sociaux, en termes d’infrastructures ou autres.

1.4. Approches de l’utilisation des médias sociaux

Les journalistes font une utilisation à la fois active et passive des médias sociaux. Les sources les plus importantes sont sans conteste Facebook, Twitter, YouTube et les blogs.

La crédibilité des informations revêt une importance primordiale pour tous les

journalistes. Presque tous les journalistes estiment que le contenu des médias sociaux des services gouvernementaux ou des institutions de l’Union européenne est fiable, tandis que les informations publiées par des particuliers ou des entreprises sont jugées moins fiables. La principale raison en est que la source à l’origine des informations est connue et considérée comme crédible.

Néanmoins, ces informations doivent toujours être vérifiées, et dans certains cas, elles peuvent être filtrées et biaisées.

Il ne fait aucun doute que le principal usage des médias sociaux concerne le processus global de recherche de sujets d’actualité, de promotion de ces sujets et de collecte de réactions auprès du public.

Les médias sociaux sont perçus comme étant extrêmement utiles et faciles à utiliser. La seule préoccupation soulevée concerne la crédibilité des informations.

1.5. Organisations de journalistes

Pratiquement toutes les entreprises/ organisations pour lesquelles les journalistes interrogés travaillent utilisent les médias sociaux, quoiqu’à des degrés divers.

Les entreprises utilisent sensiblement les mêmes types de médias sociaux

que les journalistes : Facebook, Twitter, les blogs et YouTube.

Les entreprises utilisent principalement les médias sociaux pour les objectifs suivants : interagir avec le public, communiquer, par exemple des informations sur leur programmation, promouvoir leurs programmes et canaliser le trafic.

Les journalistes de plus de deux tiers des États membres affirment que leur

entreprise n’a pas de lignes directrices formelles sur la manière dont les médias sociaux doivent être utilisés.

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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Même s’il n’existe pas de lignes directrices formelles, il est considéré que les médias sociaux sont soumis à des règles générales de déontologie qui régissent l’utilisation tant des sources traditionnelles que des médias sociaux.

1.6. Commission européenne

La fréquence à laquelle les journalistes parlent de la Commission européenne fluctue selon leur spécialisation. Les journalistes qui sont principalement spécialisés dans les affaires européennes évoquent la Commission quotidiennement, ou au moins plusieurs fois par semaine. Ceux qui traitent les actualités générales ou d’autres domaines de spécialisation l’évoquent une fois par mois ou moins souvent.

Plus de la moitié des journalistes savent que la Commission européenne

utilise les médias sociaux, mais leur niveau de connaissance varie.

La majorité des journalistes apprécient les avantages effectifs ou potentiels liés à la communication de la Commission européenne par le biais des médias sociaux et sont ouverts à leur utilisation. Toutefois, un grand nombre de journalistes ont déjà acquis certaines habitudes de recherche d’informations sur la Commission par d’autres moyens et estiment que ces sources suffisent à leur usage. Bien que cela ne signifie pas qu’ils soient complètement fermés à l’idée de suivre la Commission sur les médias sociaux (même si certains sont plus réticents que d’autres), cela signifie qu’ils en attendent un avantage supplémentaire.

Aucun journaliste n’établit réellement une distinction entre la manière dont il

utiliserait les médias sociaux pour un article sur la Commission européenne ou pour d’autres sujets et tous appliqueraient donc la même méthode.

Les journalistes expriment des opinions diverses sur l’efficacité de ce qu’a fait

la Commission européenne jusqu’à présent dans le domaine des médias sociaux. Les journalistes qui ignoraient la présence de la Commission dans les médias sociaux estiment que cette lacune démontre par la négative l’efficacité de l’utilisation des médias sociaux par la Commission dès lors qu’en tant que journalistes, ils auraient dû en être informés.

Interrogés sur la manière dont la Commission européenne pourrait utiliser davantage les médias sociaux, et d’une meilleure façon, les journalistes émettent une multitude de propositions : modifier le ton et l’image de la communication, améliorer le contenu des médias sociaux, accroître la notoriété des activités de la Commission dans les médias sociaux, augmenter la fréquence à laquelle les médias sociaux sont actualisés, intensifier les interactions avec les journalistes, renforcer les informations et apporter une valeur ajoutée.

Lorsqu’elle s’adresse au grand public à travers les médias sociaux, la

Commission européenne doit garder à l’esprit trois points essentiels : 1) l’identité du groupe cible auquel la Commission s’adresse et son utilisation ou non des médias sociaux ; 2) les informations doivent être pertinentes

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pour la vie des personnes avec lesquelles la Commission souhaite communiquer ; et 3) le langage de la communication doit être clair et pas excessivement technique.

Dans la communication destinée à des groupes difficiles à atteindre, tels que

les jeunes, les points les plus importants à garder à l’esprit sont que la communication doit être claire et concise et que les sujets présentés aux jeunes doivent être importants à leurs yeux.

La majorité des journalistes interrogés pensent que les médias sociaux

peuvent être utilisés pour le développement de politiques, mais expriment certaines réserves quant à la mesure dans laquelle ils peuvent être utilisés, la principale réserve étant que les avis publiés dans les médias sociaux ne sont pas représentatifs de l’opinion publique dans son ensemble car ils n’engagent que les personnes qui ont accès aux médias sociaux.

Il a été demandé aux journalistes, dans l’hypothèse où la Commission

européenne utiliserait davantage les médias sociaux, s’ils y seraient favorables et quelle influence cela exercerait sur leur travail. Bien que dans une majorité de pays, les journalistes soutiennent l’idée que la Commission utilise davantage les médias sociaux, un grand nombre de journalistes se montrent également sceptiques à propos d’une telle intensification. La principale raison de ces doutes tient à ce que les journalistes jouissent déjà d’abondantes sources d’informations sur la Commission et jugent ces sources satisfaisantes.

Si la Commission européenne veut intensifier son utilisation des médias

sociaux, elle doit en faire une plus grande promotion auprès des journalistes et mieux les utiliser selon les pistes suggérées par les journalistes.

1.7. Différences entre groupes Les entretiens n’ont pas fait apparaître de différences substantielles entre les groupes de journalistes, par exemple entre le secteur public et privé et entre la radio, la télévision et la presse écrite. Le seul exemple de disparités concerne les délais dans lesquels les journalistes indiquent qu’ils doivent produire leurs articles. Bien que ces délais varient selon le sujet, un sous-ensemble de journalistes reconnaissent le rôle joué par le média pour lequel ils travaillent : par exemple, les journalistes de télévision et de radio sont souvent soumis à une plus forte pression pour produire un sujet rapidement et intégrer les adaptations requises à mesure de son évolution.

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2. OBJECTIFS ET METHODOLOGIE

2.1. Contexte et objectifs Les gouvernements cherchent de plus en plus à exploiter les nouveaux médias sociaux afin d’améliorer l’implication et la participation citoyenne au développement des politiques et à leur évaluation 3 . Les médias sociaux métamorphosent les communications, les faisant passer de l'ère ancienne de la « diffusion d'informations » à l’ère nouvelle de la « contribution et de l’interaction ». Le terme « médias sociaux » fait référence à l’utilisation des technologies mobiles et basées sur internet qui transforment la communication en un dialogue interactif. Les médias sociaux peuvent prendre différentes formes : forums internet, blogs, wikis, podcasts, photographies ou images, vidéos, évaluations et partage de signets. On trouve parmi les médias sociaux les plus couramment utilisés Twitter, Facebook, Myspace, Flickr et YouTube. L’objectif de cette étude consiste à fournir à la DG COMM deux types d’informations : des informations qualitatives détaillées sur les opinions des journalistes et sur leurs attitudes face aux médias sociaux, et des informations sur la manière dont ces derniers utilisent ces médias dans le cadre de leur travail.

2.2. Méthodologie et échantillonnage

2.2.1. Conception L’étude se base sur un entretien approfondi avec cinq journalistes dans chacun des 27 États membres, selon la répartition suivante :

Journalistes des actualités télévisées : 1 journaliste du secteur public et 1 du secteur privé

Journalistes des actualités à la radio : 1 journaliste du secteur public et 1 du secteur privé

Journalistes de la presse écrite : 1 journaliste du secteur public ou privé

Il a été dérogé une seule fois à ce quota, au Luxembourg, où deux journalistes de presse ont été interrogés, mais pas de journaliste de la télévision publique. L’étude a uniquement inclus des journalistes qui traitent à un quelconque niveau des affaires européennes.

3 http://www.ctg.albany.edu/publications/guides/social_media_policy

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Ce rapport s’appuie sur la combinaison des réponses des journalistes de ces différentes catégories et présente un aperçu des principaux sujets abordés dans le cadre de l’étude.

Au total, 135 journalistes ont participé à l’étude. Les entretiens ont duré environ 45 minutes et ils ont été réalisés pour la plupart par téléphone, et pour une minorité, en face à face.

2.2.2. Sujet des discussions Au cours des entretiens approfondis, les discussions ont porté sur la manière générale dont les journalistes utilisent les médias sociaux dans leur travail. Les journalistes ont été interrogés sur leur expérience de l’utilisation des médias sociaux et sur les avantages et les défis qu’implique, à leurs yeux, l’utilisation de ces médias. Les types de médias sociaux utilisés ont été examinés en détail, ainsi que les attitudes des journalistes à l’égard des médias sociaux, ou en d’autres termes, comment et pourquoi ils les utilisent. L’étude s’est également intéressée aux médias sociaux utilisés par les employeurs des journalistes. Les entretiens se sont terminés par un examen approfondi des connaissances des journalistes sur la manière dont la Commission européenne utilise les médias sociaux et de leur avis sur la manière dont elle pourrait faire un usage accru de ces moyens de communication. Le guide de discussion utilisé au cours de l’étude est annexé à ce rapport.

2.2.3. Délais Les dates générales de début et de fin de l’étude s’étendent du lancement du travail de terrain le 12 septembre à la communication des rapports nationaux le 14 octobre 2011.

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2.3. Profil des journalistes interrogés

Sexe État membre Tranche d’âge Masculin Féminin

Autriche 24-48 2 3 Belgique 25-45 5 0 Bulgarie 26-55 0 5 Chypre 23-45 3 2 République tchèque 31-43 4 1 Danemark 30-38 3 2 Estonie 23-45 3 2 Finlande 29-64 3 2 France 33-54 4 1 Allemagne 30-50 4 1 Grèce 31-50 3 2 Hongrie 33-42 3 2 Irlande 27-49 4 1 Italie 33-60 5 1 Lettonie 28-53 3 2 Lituanie 24-36 2 3 Luxembourg 34-46 3 2 Malte 29-39 4 1 Pays-Bas 28-60 4 1 Pologne 27-51 3 2 Portugal 31-54 1 4 Roumanie 30-46 1 4 Slovaquie 25-35 3 2 Slovénie 31-41 4 1 Espagne 28-48 4 1 Suède 38-64 3 2 Royaume-Uni 27-48 5 1

Comme le montre le tableau ci-dessus, la majorité des journalistes interrogés étaient des hommes, bien qu’un nombre significatif de femmes (un peu plus d’un tiers) aient également été incluses dans l’étude.

Les journalistes appartenaient à une grande diversité de tranches d’âge – le plus jeune avait 23 ans et le plus âgé 64 ans. Ils se situaient en majorité dans la tranche de 30 à 49 ans, suivis par ceux âgés de 20 à 29 ans et de plus de 50 ans.

Bien que leurs degrés d’expérience étaient divers, les journalistes interrogés

étaient en général des journalistes relativement expérimentés, dont une minorité (environ 10 %) avaient d’après nos renseignements leur propre programme de radio ou de télévision et étaient donc d’éminentes personnalités publiques.

La plupart des journalistes possédaient une expérience de 10 à 20 ans dans le journalisme. Ce constat correspond à la tranche d’âge commune de la majorité d’entre eux (30 à 49 ans) et révèle également que la majorité des

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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journalistes interrogés avaient accompli la totalité de leur carrière dans ce domaine.

Un grand nombre de journalistes (près d’un tiers) possédaient toutefois moins de 10 ans d’expérience, tandis qu’une minorité substantielle (environ un sixième) affichaient plus de 20 ans d’expérience dans le journalisme.

2.4. Remarques contextuelles Une grande diversité de facteurs pourraient former un contexte pertinent pour les opinions des journalistes décrites dans ce rapport. Dans chaque État membre, l’équipe de recherche locale a fourni une analyse dans la partie suivante et les facteurs énumérés ci-après s’inspirent de cette analyse.

Une tendance générale dans tous les États membres réside dans la coexistence d’un ou plusieurs diffuseurs de programmes publics (télévision et radio) et d’un certain nombre de concurrents privés. Dans certains cas, les médias publics ont perdu des parts de marché au profit de leurs homologues privés plus compétitifs.

o L’équilibre entre les chaînes de télévision et de radio publiques et privées diffère d’un État membre à l’autre.

o Il existe également des disparités dans la portée des chaînes de télévision et de radio, certaines émettant à l’échelle nationale tandis que d’autres ont une diffusion locale ou régionale (à l’intérieur de leur pays).

o Les rapports nationaux citent en outre des exemples spécifiques de

diffuseurs publics et privés pratiquant la diffusion dans une langue distincte (p. ex. en Belgique, il existe des chaînes de télévision et de radio en français et en néerlandais).

Le contenu diffusé par les chaînes de télévision et de radio revêt la plupart du

temps l’un de trois formats, à savoir des actualités ou une programmation générales ou une programmation spécifique (soit destinée à un groupe particulier, comme les jeunes, soit axée sur un sujet particulier, comme les émissions de divertissement).

Les rapports nationaux donnent à penser que la programmation s’est quelque peu modifiée au profit des émissions de divertissement et de téléréalité et au détriment des émissions consacrées à la politique. Dans de nombreux pays, l’actualité politique reste toutefois prépondérante sous différentes formes, notamment dans les émissions matinales à la télévision ou dans la presse écrite. Il s’avère en outre que certaines chaînes de télévision ou de radio soutiennent certains partis politiques.

Dans certains cas, aussi bien la presse écrite que les chaînes de télévision et de radio ont diminué le nombre de journalistes qu’elles emploient à la suite de pressions financières résultant de la crise financière mondiale, de sorte que bon nombre de journalistes exercent leurs activités sous un statut d’indépendant.

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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En ce qui concerne la presse écrite, bien qu’il existe un nombre relativement

élevé de journaux différents dans la plupart des États membres, il peut être observé qu’une poignée seulement dominent le marché dans chaque pays. Une fois encore, une grande diversité règne dans l’existence de périodiques nationaux et locaux et de périodiques consacrés à l’actualité générale ou à un sujet spécifique (p. ex. les sports), ainsi que dans la fréquence à laquelle ils sont publiés (p. ex. quotidiens, hebdomadaires, etc.).

Quelques exemples de journaux proposant des éditions bilingues ont été cités.

Certains rapports nationaux font état d’un affaiblissement de la presse écrite et de l’accessibilité en ligne croissante des journaux. Il est également mentionné que la presse écrite subit une pression à cause du lancement de journaux gratuits, de l’augmentation de la publicité sur internet et parce que les gens n’achètent plus de journaux afin d’économiser cette dépense.

Les médias sociaux semblent populaires à travers tous les États membres,

spécialement parmi les jeunes générations.

Le média social le plus populaire semble être Facebook (qui s’est imposé comme le prototype des médias sociaux), qui est largement utilisé dans les différents États membres. Twitter et YouTube attestent d’une certaine irrégularité de leur popularité, étant populaires dans certains pays et pas dans d’autres. LinkedIn est populaire pour la mise en réseau professionnelle.

D’autres exemples de médias sociaux qui s’avèrent populaires comprennent les forums de discussion et les blogs, Flickr et les sites nationaux de réseaux sociaux et forums de discussion.

Malgré la popularité des médias sociaux et la progression du nombre d’utilisateurs, une minorité de rapports nationaux mentionnent un récent ralentissement dans l’expansion des médias sociaux comme Facebook (une raison invoquée concerne les inquiétudes sur la protection des données).

Une minorité de rapports nationaux évoquent également un glissement de l’intérêt de Facebook vers Twitter et Google+.

Les rapports nationaux mettent en évidence une série de raisons pour lesquelles le grand public utilise les médias sociaux, parmi lesquelles :

o rester en contact avec les amis et la famille ; o les journalistes utilisent de plus en plus les médias sociaux pour leur

travail ; o rester au courant de l’actualité ; o retrouver des contacts perdus de vue ; o s’insérer dans des réseaux, par exemple pour chercher un nouvel

emploi ; o montrer qui on est et ce que l’on fait en tant que personne ou

entreprise ; o parce que tout le monde les utilise et personne ne veut être mis à

l’écart ; o le divertissement ;

Page 17: Les journalistes et les médias sociaux

Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

16

o faire la publicité de sa propre entreprise ; o lire des blogs célèbres dont les auteurs donnent leur avis sur une

multitude de sujets ; o publier ses propres actualités ; o regarder les photos d’autres personnes ou publier les siennes ; o passer son temps libre.

Une minorité de rapports nationaux évoquent la mesure dans laquelle les

médias sociaux influencent les processus publics et politiques. Les activités politiques et civiques intentées par le biais des médias sociaux prennent habituellement la forme de la signature de pétitions.

Dans au moins un pays, en Irlande, les médias sociaux ont apporté une

contribution positive au marché de l’emploi dès lors que Google et Facebook ont leur siège européen à Dublin et que Twitter a annoncé l’ouverture d’une antenne internationale à Dublin.

Page 18: Les journalistes et les médias sociaux

Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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3. CONTEXTE DE L’UTILISATION DES MEDIAS SOCIAUX

Ce chapitre décrit l’expérience des journalistes, l’endroit où ils travaillent, leurs attitudes à l’égard des médias sociaux et la manière dont ils recueillent des informations pour de nouveaux articles.

3.1. Observations principales

La majorité des journalistes interrogés ont une expérience de 10 à 20 ans dans le journalisme et ont accompli la totalité de leur carrière dans ce domaine.

Un peu plus de deux tiers des journalistes sont exclusivement spécialisés

dans le type de média pour lequel ils travaillent actuellement (respectivement télévision, radio ou presse écrite).

Le travail de la majorité des journalistes comprend la réalisation de

recherches, la rédaction et l’édition de leurs propres articles.

Les journalistes couvrent un éventail de sujets extrêmement diversifiés. La plupart travaillent en outre dans un service d’actualité généraliste et n’ont donc pas de domaine de spécialisation particulier, mais traitent les sujets d’actualité susceptibles d’intéresser la population locale, régionale ou nationale.

Tous les journalistes interrogés ont déjà abordé des affaires concernant

l’Union européenne dans le cadre de leur travail général. Dans un peu plus de la moitié des États membres, au moins un journaliste a cité l’Union européenne comme domaine de spécialisation.

Dans la description de leur entreprise/ organisation, les journalistes ont

mentionné différentes caractéristiques, telles que le statut public ou privé de l’entreprise, sa taille, son objet et son audience. La quasi-totalité des journalistes interrogés travaillent pour l’un des grands médias réputés de leur pays.

D’une manière générale, les journalistes ont éprouvé des difficultés à

décrire une approche typique de la collecte d’informations pour leurs articles. De même, presque tous ont affirmé que le délai dans lequel ils doivent produire un article varie selon le sujet. En parallèle, un sous-ensemble de journalistes ont toutefois reconnu le rôle joué par le média pour lequel ils travaillent : par exemple, les journalistes de télévision et de radio sont souvent soumis à une plus forte pression pour produire un sujet rapidement et intégrer les adaptations requises à mesure de son évolution.

Les journalistes utilisent une large gamme de sources traditionnelles et de médias sociaux. Les sources traditionnelles les plus couramment utilisées

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sont les discussions avec des personnes, internet et les agences de presse nationales et internationales.

La majorité des journalistes ne rencontrent pas de difficultés pour

trouver les informations dont ils ont besoin, même si certains ont exprimé des interrogations sur la fiabilité et l’adéquation de ces informations.

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3.2. Expérience Les journalistes ont été interrogés afin de déterminer depuis combien de temps ils travaillent dans le journalisme et dans quels domaines de l’actualité ils sont spécialisés. Ainsi que cela a été indiqué au chapitre 2, la majorité des journalistes interrogés ont une expérience de 10 à 20 ans dans le journalisme et ont accompli la totalité de leur carrière dans ce domaine. De plus, les discussions ont révélé que certains journalistes, quoiqu’une minorité, ont en réalité commencé à travailler dans le journalisme alors qu’ils n’avaient pas encore terminé leurs études, par exemple dans le cadre d’un emploi à temps partiel dans le milieu des médias ou d’une activité bénévole pour la radio ou le journal de leur établissement. Un peu plus de deux tiers des journalistes sont exclusivement spécialisés dans le type de média pour lequel ils travaillent actuellement (respectivement télévision, radio ou presse écrite). Parmi les journalistes qui ont déclaré qu’ils ont travaillé dans plusieurs domaines du journalisme, un peu moins d’un tiers travaillent actuellement dans différents domaines. Il est intéressant de noter que la radio est à chaque fois l’un des médias pour lesquels ces journalistes travaillent. Les combinaisons entre la radio et les autres médias dans lesquels les journalistes travaillent sont les suivantes :

Radio et télévision (SI, CY, MT, NL) « Je suis journaliste depuis 22 ans. À l’heure actuelle, je travaille plus pour les médias électroniques, à savoir la télévision et la radio, que pour la presse écrite. » (Homme, journaliste pour une radio et une télévision publiques, CY)

Radio et presse (IT, UK)

Radio, télévision et presse (IE, CY) La quasi-totalité des journalistes sont salariés à temps plein et ne travaillent sous un statut indépendant que dans une petite minorité de cas (DE, IE, NL, SE, SI, SK, UK). Ainsi que l’a évoqué le chapitre 2, les journalistes interrogés incluent une minorité de journalistes qui ont leur propre programme à la radio ou à la télévision et sont donc d’éminentes personnalités publiques. Les autres sont rédacteurs dans la presse écrite ou pour des programmes de télévision ou de radio. Une minorité sont en outre directeurs ou producteurs de programmes. Le travail de la majorité des journalistes comprend toutefois la réalisation de recherches, la rédaction et l’édition de leurs propres articles. Les journalistes couvrent un éventail de sujets extrêmement diversifiés. La plupart travaillent dans un service d’actualité généraliste et n’ont donc pas de domaine de spécialisation particulier, mais traitent les sujets d’actualité susceptibles d’intéresser la population locale, régionale ou nationale.

« Je n’ai pas de spécialisation particulière… » (Homme, journaliste pour une télévision publique, FR)

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« Les sujets sont choisis chaque jour au cours de réunions, comme dans tous les quotidiens, puis nous rassemblons des informations, nous écrivons les articles, nous parlons de la ville aux personnes qui connaissent la ville. » (Homme, journaliste de presse, IT) « Je ne peux évidemment pas choisir n’importe quel sujet qui me plaît et que je trouve intéressant à titre personnel. Je dois trouver la pertinence pour le public et le sujet doit être suffisamment pertinent à l’échelle nationale. Mais dans la plupart des cas, ce qui intéresse le public m’intéresse également – je veux dire que ce que j’aime faire, c’est informer le public, donc le but du jeu est de trouver l’angle sous lequel on peut analyser les sujets importants et les rendre pertinents et intéressants pour Monsieur Tout-le-monde. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, DK)

Malgré la diversité des sujets qu’abordent les journalistes, les entretiens ont mis en lumière plusieurs éléments ou schémas intéressants à propos du travail des journalistes :

Certains sont des reporters nationaux et traitent des questions européennes lorsqu’elles s’appliquent à la situation nationale, d’autres traitent de l’actualité à l’étranger ou font fonction de correspondants à l’étranger, et d’autres encore couvrent à la fois les sujets nationaux et internationaux et traitent des sujets qu’ils jugent les plus aptes à faire la une de l’actualité et les plus pertinents pour leur public. « À la base, je suis une journaliste nationale, mais je fais toutes sortes de reportages à grande échelle pour les actualités télévisées. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, FI)

Tous les journalistes interrogés ont déjà abordé des affaires concernant l’Union européenne dans le cadre de leur travail général. Dans un peu plus de la moitié des États membres, au moins un journaliste a cité l’Union européenne en tant que domaine de spécialisation (AT, BG, CY, CZ, EL, ES, FR, HU, IT, LV, MT, NL, PL, RO, UK). Ces journalistes ont traité, entre autres, la crise financière, le programme Europe 2020, l’économie dans l’Union européenne, la sécurité et la défense, les membres de l’Union et leur travail et les institutions européennes.

Les autres sujets que les journalistes ont déclaré couvrir dans le cadre de leur travail général sur l’actualité au sens le plus large concernent les domaines économiques, politiques et sociaux :

o Emploi, syndicats, politiques sociales, prévisions de croissance, soins

de santé, éducation, pauvreté, culture, criminalité, élections, musique, loisirs, sujets de proximité (et sujets jugés insolites ou sortant de l’ordinaire), finance et affaires, sports, environnement, droit, conflits, technologies, tourisme, médicaments, diplomatie, problèmes spécifiques aux femmes, enfance et jeunesse. « Je présente également les actualités dans une émission matinale une ou plusieurs fois par semaine. J’ai aussi eu des programmes spécifiques sur les sujets liés aux femmes, à la politique familiale. Un

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programme sur l’éducation. Le plus souvent, mes sujets relèvent de la politique sociale. » (Femme, journaliste pour une radio publique, LT) « … Je prends un sujet important et je l’applique à la vie quotidienne d’une personne. Par exemple, avec la récession en Grèce, je pourrais parler du patron d’un magasin, sur une île, et des astuces auxquelles il recourt pour survivre. » (Homme, journaliste pour une radio privée, IT)

« Je suis une journaliste qui réalise des programmes sur les dossiers d’actualité. Je suis la politique, l’économie et les affaires européennes de plus près que les autres sujets. » (Femme, journaliste pour une radio publique, FI)

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3.2.1 Structures de travail Lorsque nous les avons invités à décrire l’entreprise/ l’organisation pour laquelle ils travaillent, les journalistes exerçant leurs activités pour la radio ou la télévision ont mentionné en premier lieu son statut public ou privé. « Le service de l’actualité de la télévision publique. » (Femme, journaliste

pour une télévision publique, LT)

« C’est une société privée, l’une des plus grandes sociétés de télévision au Portugal. Nous avons une chaîne générale et une chaîne d’informations. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, PT)

Une caractéristique tout aussi importante est la taille de l’entreprise. Pratiquement tous les journalistes travaillent pour l’un des grands médias réputés de leur pays, qu’il s’agisse d’une chaîne de radio ou de télévision ou d’un journal à forte visibilité. Lorsque les journalistes interrogés travaillent pour une entreprise spécialisée plus modeste, comme une chaîne de télévision régionale ou un journal spécialisé (p. ex. un journal d’affaires), cette entreprise bénéficie également d’une considération et d’un respect d’un niveau élevé.

« Une grande entreprise, avec beaucoup de gens formidables. Je pense que le résultat est excellent. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, EE) « Nous sommes un journal traditionnel établi de longue date en Autriche. En tant que quotidien de grande qualité, nous offrons aux lecteurs des articles d’actualité d’un niveau très relevé. Le département en charge de l’Union européenne, dont je suis responsable, est très important aux côtés de l’actualité quotidienne. » (Homme, journaliste de presse, AT)

« Un grand consortium réunissant un journal local, trois chaînes de radio locales et une chaîne de télévision, qui possède de surcroît l’une des principales imprimeries du pays. » (Homme, journaliste pour une radio privée, FI)

Bien que la tendance ne puisse absolument pas être identifiée dans tous les États membres ou toutes les entreprises dans lesquelles les journalistes travaillent, les entreprises privées ont parfois été décrites en ce qu’elles sont plus petites que les entreprises publiques, elles ont moins de ressources, elles mettent davantage l’accent sur le divertissement afin de générer un taux d’audience plus élevé, et dans certains cas, elles sont plus flexibles et moins empesées dans leur organisation et plus créatives dans les programmes qu’elles peuvent présenter.

« En tant que membres de l’équipe éditoriale, nous nous intéressons à l’information, mais aussi aux actualités people, parce que les célébrités attirent de fortes audiences. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, RO)

« … Ce sont les conservateurs qui travaillent là-bas [dans un média public], ceux qui n’aiment pas vraiment l’innovation, qui ralentissent les choses, et

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cela s’applique aussi à la possibilité d’utiliser des méthodes d’édition qui nous permettent d’exploiter toutes les possibilités. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, IT)

D’autres paramètres que les journalistes interrogés citent dans une moindre mesure pour décrire leur entreprise concernent sa finalité ou son public.

« Nous sommes une radio du service public. Cela implique selon moi que nous devons apporter quelque chose de particulier aux auditeurs et que nous devons les amener à réfléchir… Je pense que nous nous efforçons de séduire les personnes qui réfléchissent. » (Homme, journaliste pour une radio publique, HU) « Une chaîne de télévision privée qui a pour but de fédérer les téléspectateurs de 15 à 49 ans, tant masculins que féminins, et cela se répercute dans la sélection des programmes et des actualités. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, EE)

« Nous lisons les journaux occidentaux et nous faisons notre travail sur cette base. Étant un journal économique, nous suivons largement la tradition journalistique britannique. Le Financial Times est notre modèle, parce que nous ne voulons pas faire preuve d’étroitesse d’esprit dans notre approche de l’économie… Nous ciblons les cadres supérieurs, qui ont une formation élevée. » (Femme, journaliste de presse, HU)

Enfin, une minorité de journalistes ont exprimé un commentaire sur leur ressenti du travail dans leur entreprise.

« Dans l’ensemble, je dirais que c’est un cercle professionnel de personnes qui font bien leur travail, et qui plus est, qui le font avec passion. C’est un endroit idéal à cet égard, où personnellement, j’aime travailler. » (Femme, journaliste pour une radio publique, EE) « [C’est une] société transparente. Elle est bien cotée, elle mérite les efforts qu’on y consacre car on est lu par un public de haut vol et elle constitue un média respecté, où règne une totale liberté créative… » (Homme, journaliste de presse, LT) « Le journal pour lequel je travaille est très bon (bonne réputation), mais je pense qu’il devrait être modernisé… Un plan a déjà été élaboré et il sera mis en œuvre prochainement. » (Homme, journaliste de presse, CY)

3.2.2 Recherche d’informations Il a été demandé aux journalistes s’ils appliquent une approche générale ou typique lorsqu’ils recueillent des informations pour leurs articles. D’une manière générale, les journalistes ont éprouvé des difficultés à décrire une « approche-type », leur démarche semblant plutôt tributaire d’une série de facteurs spécifiques, tels que le sujet (leurs connaissances préalables dans ce domaine, la complexité du sujet, etc.) et le temps dont ils disposent pour produire l’article. Ce dernier facteur dépend partiellement du média pour lequel les journalistes travaillent, sachant par exemple

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que les journalistes de radio et de télévision ont en général moins de temps que les journalistes de presse pour réaliser un sujet. En fonction de la nature de l’information, les journalistes de radio et de télévision peuvent toutefois bénéficier de délais plus longs pour mener des recherches.

« Je suis plutôt flexible, donc l’approche diffère à chaque fois. Parfois l’idée vient de moi, parfois elle est soulevée par d’autres personnes. D’autres fois encore, je lis quelque chose qui m’interpelle sur internet. Cela varie beaucoup. » (Homme, journaliste pour une radio privée, NL)

Malgré l’absence d’approche-type, quelques outils communs sont utilisés pour la collecte d’informations :

Un aspect qui ressort dans la manière dont les journalistes envisagent leur travail et leurs articles tient à ce qu’ils s’efforcent de rester à la pointe de l’actualité sur un plan général ou dans leur domaine de spécialisation.

Internet s’avère un outil important pour les journalistes, soit pour rester au courant de l’évolution des faits d’actualité les plus récents, soit à titre accessoire pour se procurer davantage d’informations.

« Je commence à réunir des informations en lisant les dépêches sur les événements quotidiens. Ensuite, je consulte tous les sites internet que j’utilise quotidiennement pour étudier ce qu’il se passe / ce qu’il s’est passé en Autriche au cours des dernières 24 heures. » (Homme, journaliste de presse, AT) « Je me suis souvent demandé ce que je ferais si je n’avais pas internet. Cela facilite grandement le travail. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, DE)

Les journalistes mettent à profit le large éventail de sources à leur disposition

pour enquêter sur leurs sujets (cf. ci-dessous). Comme pour leur méthode de collecte d’informations, tous les journalistes ou presque expliquent que le temps dont ils disposent pour produire un article varie en fonction du sujet et d’autres facteurs, comme le fait qu’il s’agisse d’une information à caractère général ou d’une analyse approfondie, la nécessité de recherches, l’importance du sujet, l’endroit où les informations doivent être obtenues (dans le pays ou à l’étranger), etc.

« Cela peut varier fortement, de quelques heures à plusieurs semaines. » (Homme, journaliste de presse, FR)

« Cela dépend si le sujet requiert des recherches ou non. Par exemple, si je dois publier le discours d’un homme politique, il me faut quelques heures parce que je dois simplement faire un enregistrement de ce qu’il a dit. Si par contre je dois produire un reportage complet et mener des recherches, j’ai besoin de plusieurs jours. » (Femme, journaliste pour une télévision publique, EL)

« Cela dépend toujours du sujet : s’il est possible d’obtenir des informations rapidement pour un sujet qui sera diffusé dans un bref délai ou un sujet qui

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nécessite des recherches fouillées, auquel cas on a plus de temps pour y travailler… » (Femme, journaliste pour une radio privée, PT)

Une minorité de journalistes interrogés ont également fait remarquer qu’en tant que journalistes, ils aiment apporter au public une information que d’autres acteurs de l’actualité n’ont pas sur des événements récents. À cette fin, la production doit être la plus rapide possible. (AT, BE)

« Nous essayons de recueillir des informations auprès du plus grand nombre possible de sources que les autres journaux n’ont pas, et nous essayons d’utiliser les informations pour insuffler une dynamique nouvelle dans nos sujets… » (Homme, journaliste de presse, AT)

Dans un cas, il a également été noté que les délais ne dépendent pas seulement des journalistes car des équipes complètes sont impliquées dans la production d’un sujet. (EL)

« Cela ne dépend pas uniquement de moi. Il se peut que je sois prête en deux jours, puis que l’équipe technique commence seulement à travailler, ou parfois, toutes les opérations se déroulent simultanément : je produis le reportage, d’autres s’occupent du montage, etc. Ce n’est pas moi qui contrôle tout. » (Femme, journaliste pour une télévision publique, EL)

Les journalistes utilisent une large gamme de sources traditionnelles et de médias sociaux.

« J’ai beaucoup de sources, comme les interviews par téléphone, la lecture de rapports et de magazines web scientifiques, d’autres sites internet ou poser des questions à mes amis. Quelques groupes sur Facebook, aussi. J’écris mes articles assez vite, deux voire trois par jour. » (Homme, journaliste de presse, FI) « Je n’ai pas d’approche-type. En fait, mon approche dépend du sujet. » (Homme, journaliste de presse, FR)

Un élément intéressant apparu au fil des entretiens réside dans l’interaction entre les deux types de sources (médias traditionnels et sociaux), qui paraît plutôt fluide. Ainsi, si les journalistes trouvent une information auprès d’un type de source, ils la recherchent également dans d’autres types. Les sources traditionnelles utilisées sont par exemple les suivantes :

Contacts formels et informels (interviews par téléphone ou face à face) / personnes ayant de bonnes connaissances du sujet / le grand public (BE, BG, CZ, FR, LU, PL, PT, RO, ES, SE, IE, AT, CY, EE, FI, EL, HU, IT, LV, LT, MT, SK, DK, DE, NL) « J’entends une rumeur ou l’autre, par exemple, quand je prends le tram pour aller travailler. Alors je vérifie sur le web, et si la rumeur est fondée, je propose le sujet lors de notre réunion de travail quotidienne. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, CZ)

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« Je mène aussi une enquête par téléphone ou via internet pour entrer en contact avec des experts des différents sujets, surtout en ce qui concerne les politiques de l’Union européenne. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, AT)

Internet (AT, BG, CZ, DK, EE, FI, FR, DE, EL, CY, LT, LU, MT, NL, PL, PT, RO, SK, SI, SE, UK, IE, HU, IT, LV)

o Sites internet des organes de presse locaux, nationaux et internationaux (p. ex. EU Observer, European Voice, Financial Times, Wall Street Journal, BBC, CNN ou Al Jazeera) (CZ, FR, IE, CY, EE, IT, LT, LU, NL, PL, PT, RO, SE, UK, EL)

o Moteurs de recherche généraux, comme Google (CZ, FR, IE, EE, FR, DE, HU, LT, PL, SK, SI)

o Sites officiels, p. ex. gouvernement ou institutions européennes (p. ex. EurActiv) (DE, DK, EE, IT, LV, PL, EL) « Depuis que je traite de sujets sur la Commission européenne, je consulte des sites qui s’y rapportent pour recueillir des informations ou trouver une idée pour un sujet d’article. » (Femme, télévision publique, EL)

o Wikis (CZ, FR, IE, DE, IT)

o Rapports publiés (FI)

o Sites internet publiant une revue de presse (Press Europe, Caffè Babel) (IT)

Agences de presse locales et internationales (Reuters, Belga, DPA, CTK, Bloomberg, Ritzau, Infomedia, ANP, Associated Press, Mediafax, Agence France Presse (AFP), Press Bureau, etc.) (BE, AT, CZ, DK, FR, LT, LU, MT, NL, PT, RO, SK, SI, UK, CY, EE, HU, IT, LV)

Conférences de presse et communiqués de presse (BE, CZ, IE, LT, LU, MT, RO, SK, ES, AT, DE, IT)

Utilisation de médias sociaux instantanés et auxquels les journalistes peuvent rester connectés toute la journée (BE, BG, EE, HU, LV, NL, PT, RO, SI, ES, SE)

Visites sur le terrain (CY, IE, LV) « Si un journaliste de la presse écrite peut se contenter d’un appel téléphonique, je ne peux pas me le permettre. Ça ne me sert à rien. Je dois avoir quelqu’un qui me parle devant une caméra. J’ai besoin d’images. J’ai besoin d’interlocuteurs. J’ai besoin d’événements. J’ai besoin d’endroits. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, IE)

Échange de vues avec d’autres journalistes ou des correspondants à

l’étranger (EL, IT, LV)

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Quotidiens ou hebdomadaires de la presse écrite ou chaînes de télévision

étrangères (HU)

Lecture d’articles précédents sur le sujet (EL)

Les journalistes indiquent qu’après avoir travaillé un certain temps dans le même domaine, s’ils gardent la même adresse, les sujets et les contacts viennent naturellement à eux. (EE, LT)

L’utilisation des médias sociaux en tant que source semble répandue, avec par exemple Facebook, Twitter, les blogs et YouTube. Parmi eux, Facebook se révèle le média le plus populaire.

« Il est facile d’obtenir des informations sur Facebook, l’utilisateur concerné nous fournit des renseignements et des mises à jour, tandis que sur Twitter, il faut utiliser certains mots-clés. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, AT)

Il est considéré que Facebook est meilleur pour obtenir certaines informations, par exemple sur la politique et l’économie. (EE)

« La plupart des hommes politiques s’affichent sur Facebook, et quand il y a quelque chose dont ils sont mécontents, ils l’écrivent là. Mais les sujets sur l’humeur et la santé au quotidien n’y occupent pas vraiment une place importante. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, EE)

D’autres journalistes estiment toutefois que ces médias (Facebook et Twitter) sont tous deux utiles :

« Je peux demander sur Twitter si quelqu’un se trouve dans le pays où l’événement a eu lieu, puis contacter cette personne par téléphone… ou grâce à Facebook, nous avons pu contacter une personne qui habituellement, ne répond pas aux questions, mais qui l’a fait via ce média. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, IT)

Twitter offre apparemment un intérêt particulier pour s’informer sur les actualités internationales (MT). Certains journalistes sont abonnés aux comptes Twitter « Dernière minute » de grands journaux américains comme le Washington Post et le New York Times (NL). Ils suivent également les comptes d’instances gouvernementales comme la Maison blanche et la Commission européenne (NL). Les journalistes ont été interrogés quant à leur facilité ou leur difficulté à accéder aux informations dont ils ont besoin. La majorité des journalistes ne rencontrent pas de difficultés pour trouver les informations dont ils ont besoin, et cette facilité peut notamment être attribuée aux progrès technologiques comme internet et les médias sociaux.

« C’est beaucoup plus facile que par le passé. Il a toujours été compliqué de trouver des sujets intéressants et d’évaluer la crédibilité des sources, mais au moins maintenant, on a accès facilement à une grande quantité d’informations. » (Homme, journaliste de presse, DK)

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La facilité avec laquelle les informations peuvent être trouvées est également liée au nombre d’années passées à tisser des relations et à multiplier les sources.

« Il n’est pas très difficile pour moi d’obtenir des informations, mais cela ne veut pas dire que cela se fait sans effort… J’y ai consacré de nombreuses années de travail. Durant toutes ces années, j’ai constamment dû me montrer juste et fiable pour que mes sources sachent qu’elles peuvent me confier des informations confidentielles et que cela ne les mettra pas dans une situation délicate. » (Homme, journaliste pour une radio publique, HU)

La facilité à obtenir des informations auprès des institutions européennes a été évoquée par un journaliste, qui a affirmé que les institutions de l’Union offrent un accès facile et convivial aux informations (BG). Dans certains cas, les journalistes éprouvent toutefois des difficultés à accéder aux informations qui leur sont nécessaires :

L’accès aux informations auprès des institutions, et spécialement auprès des institutions publiques nationales, est jugé difficile. Cela tient à ce qu’une plus forte bureaucratie prévaut dans ces institutions et à ce qu’il est plus difficile d’entrer en contact avec la personne adéquate pour fournir les informations voulues. Souvent, ces institutions prennent en outre un certain temps pour répondre aux questions des journalistes, ce qui ne correspond pas aux délais dont ils disposent pour produire leurs sujets. De plus, les hommes politiques et les porte-paroles n’ont pas la réputation d’aimer discuter de sujets problématiques avec les journalistes et essaient fréquemment de les banaliser. (BG, PT, RO, SK) « Les ministres et les députés sont très difficiles à approcher et donnent trop peu d’informations. Quand on les appelle, ils nous disent qu’ils n’ont pas d’informations ou qu’on doit rappeler plus tard. C’est la même chose dans toutes les institutions [publiques]… » (Femme, journaliste pour une radio publique, RO)

Il est plus difficile de se procurer des informations sur des sujets sensibles ou confidentiels. (MT, PT) « Sur un sujet sensible comme la crise en Libye, alors qu’avant, nos contacts étaient plus expansifs, depuis que la situation est devenue plus sensible et qu’elle a acquis une dimension de sécurité nationale, l’accès est limité. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, MT)

Un journaliste de la presse écrite a mentionné une difficulté croissante à disposer d’informations lorsqu’il travaille sur un sujet spécifique et les fournisseurs de services ont commencé à réclamer davantage d’argent pour partager leurs informations. (EE)

Deux journalistes ont souligné la difficulté à trouver des sources fiables lorsqu’ils travaillent sur des sujets d’actualité sensibles. (FR)

« Nous travaillons par exemple sur des sujets d’intérêt public et des affaires judiciaires, donc nous dépendons réellement de nos sources, nous avons besoin de bonnes sources qui nous donnent des informations fiables et

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détaillées. À défaut, on peut avoir toutes les peines du monde à rassembler des informations. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, FR)

Un autre journaliste a évoqué la difficulté pour lui à trouver une information s’il veut se distinguer de ses concurrents :

« Il n’est pas toujours simple de décrocher un scoop. » (Homme, journaliste pour une radio publique, FR)

Les enquêtes à l’étranger s’avèrent plus difficiles, la distance et les fuseaux

horaires différents pouvant ralentir la circulation d’informations. Il est souvent indispensable de se déplacer et une censure s’exerce dans de nombreux pays. (DE)

Un journaliste d’une télévision privée a indiqué qu’il est difficile de trouver des images originales, qui n’ont pas encore été diffusées, pour la télévision. (IT)

Lorsqu’il s’agit d’obtenir des informations sur un sujet analytique ponctuel ou exceptionnel, par exemple un événement qui entraîne d’importantes répercussions, comme une explosion ou un renversement politique, les informations peuvent être difficiles à trouver. (LT)

« C’est difficile quand le sujet est exceptionnel ou original. Quand on veut parler d’une question importante. » (Femme, journaliste pour une télévision publique, LT)

Obtenir une déclaration pour la télévision. (MT)

« Certaines personnes hésitent à apparaître à l’écran, donc elles pourraient être d’accord pour faire une déclaration par téléphone, mais ne pas accepter de faire la même déclaration devant une caméra, et dans les journaux télévisés, les gens veulent voir des images. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, MT)

Malgré la facilité générale à accéder aux informations, les journalistes d’une minorité de pays ont soulevé les problématiques de la fiabilité et de l’adéquation des informations. Dès lors que la facilité et la disponibilité de l’information ont augmenté, la recherche d’informations pertinentes est devenue plus fastidieuse et la fiabilité doit être contrôlée plus soigneusement. (BE, EL, FR, LT, RO)

« Je pense que plus [les informations] sont abondantes, plus c’est difficile, et en tout état de cause, il faut plus de temps. » (Homme, journaliste pour une radio publique, BE)

« Trouver des informations n’est pas difficile, c’est trouver des informations pertinentes et de qualité qui l’est. » (Homme, journaliste de presse, FR)

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4. L’UTILISATION DES MEDIAS SOCIAUX Ce chapitre étudie la manière dont les journalistes utilisent les médias sociaux dans leur travail. Le Stimulus 1, joint en annexe à ce rapport, qui cite des exemples des différents types de médias sociaux, a été soumis aux journalistes.

4.1. Observations principales

La plupart des journalistes interrogés utilisent les médias sociaux dans leur travail. Les principaux types de médias sociaux utilisés par les journalistes dans leur travail sont clairement Facebook et Twitter. Une nette distinction est opérée entre l’utilisation de Facebook et de Twitter : Facebook est utilisé dans le travail et la vie privée, tandis que Twitter est surtout utilisé dans le travail.

Certaines disparités peuvent être constatées dans le nombre d’années d’utilisation des médias sociaux par les journalistes : les journalistes les plus jeunes utilisent les médias sociaux depuis le début de leur carrière, d’autres affirment qu’ils les utilisent depuis leur lancement et qu’ils ont suivi l’évolution des différents types de médias sociaux, et les derniers utilisent apparemment les médias sociaux depuis environ trois à cinq ans.

La plupart des journalistes utilisent également les médias sociaux dans

leur vie privée. Ils sont partagés quant à la question de savoir s’ils séparent leur utilisation professionnelle et privée des médias sociaux. Un grand nombre de journalistes appliquent une distinction, mais la majorité ne le font pas, pour des raisons de facilité, d’authenticité (c’est plus crédible et naturel) et de commodité personnelle.

Les activités que les journalistes réalisent pour leur travail à l’aide des médias

sociaux consistent principalement à rechercher des informations précises et à se tenir informés de l’actualité d’une manière générale. Un avantage important des médias sociaux tient à ce qu’ils permettent aux journalistes d’identifier et d’approcher certaines personnes qui seraient difficiles à trouver par ailleurs.

La fréquence à laquelle les journalistes consultent les médias sociaux pour leur travail et le temps qu’ils estiment y consacrer varient. D’un côté, un groupe de journalistes sont connectés en permanence aux médias sociaux, et de l’autre, certains se connectent et se déconnectent plusieurs fois par jour. La majorité des journalistes interrogés pensent que leur utilisation des médias sociaux devrait s’intensifier à l’avenir.

Les journalistes préfèrent clairement suivre le contenu des médias sociaux dans leur langue locale, même si la majorité sont capables d’utiliser l’anglais comme langue de travail et pourraient suivre le contenu des médias sociaux en anglais.

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4.2. Les médias sociaux dans le travail et la vie privée Ce chapitre présente les différences dans la manière dont les journalistes utilisent les médias sociaux dans leur travail et leur vie privée. Il a été demandé aux journalistes s’ils utilisent les médias sociaux dans leur travail. La plupart des journalistes interrogés utilisent les médias sociaux dans leur travail (AT, BE, BG, CY, CZ, DK, EE, FR FI, DE, EL, HU, IE, IT, LV, LT, LU, MT, NL, PL, PT, RO, SK, SI, ES, SE, UK). Le tableau ci-dessous récapitule les types de médias sociaux que les journalistes ont dit utiliser.

TYPE DE MÉDIA SOCIAL

UTILISÉ À TITRE PROFESSIONNEL PAR LES

JOURNALISTES DE :

UTILISÉ À TITRE PRIVÉ PAR LES JOURNALISTES DE :

Facebook AT, BE, CZ, DK, EE, FI, FR, DE, EL, HU, IE, IT, LV, LT, LU, MT, PT, RO, SI, ES, SE, UK, CY

AT, BE, CZ, DK, FR, DE, EL, HU, IE, IT, LV, LT, LU, NL, PL, PT, RO, SI, ES, SE, UK

Twitter AT, BE, CY, CZ, FR, DE, EL, IE, LV, LU, MT, NL, PL, PT, RO, SI, ES, SE, UK, IT

AT, IE, IT, LV, ES, UK

Blogs DK, EE, LU, PL, PT, RO, SE, BE, CY, EL, IT, LT

FR, EL, PT, RO

YouTube BE, CZ, DK, FR, EL, IE, LU, RO, SE, MT

DK, EL, IT

LinkedIn DK, FI, IE, MT, ES DK Wikis EL EL, IT Myspace CY IT Flickr LU Xing DE

Trois points méritent d’être soulignés dans ce tableau :

Les principaux types de médias sociaux utilisés par les journalistes dans leur travail sont clairement Facebook et Twitter. « Et bien, pour moi, c’est simple. Je vais vous dire comment je commence ma journée. Quand j’arrive au travail, j’ouvre ma messagerie électronique, je me mets en ligne et je me connecte à Facebook et à Hotmail. » (Femme, journaliste pour une radio privée, FR)

Une nette distinction est opérée entre l’utilisation de Facebook et de Twitter : Facebook est aussi utilisé assez couramment dans la vie privée, tandis que Twitter est surtout utilisé dans le travail. « Je trace une frontière claire : j’utilise exclusivement Facebook dans la sphère privée. Xing et Twitter sont quant à eux réservés à l’utilisation professionnelle. » (Homme, journaliste pour une radio privée, DE)

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Les autres types de médias sociaux, comme les blogs et YouTube, restent utilisés à des fins professionnelles, bien qu’ils soient utilisés par les journalistes d’environ un tiers à la moitié des États membres.

Dans une minorité de cas, les journalistes ont expliqué qu’ils n’utilisaient initialement Facebook qu’à des fins privées, mais qu’ils en sont ensuite arrivés à l’utiliser de plus en plus à des fins professionnelles à la suite de l’engouement croissant du public. Facebook est ainsi devenu une ressource supplémentaire dans laquelle ils peuvent puiser pour leur travail (BE, BG, CY, LT).

« Les personnes qui se sont inscrites sur Facebook appartenaient à un cercle privé, puis la facette professionnelle s’est ajoutée. » (Homme, journaliste de presse, BE) « Depuis que les Bulgares ont commencé à utiliser les médias sociaux pour discuter de politique et même organiser des actions, j’ai intensifié mon utilisation des médias sociaux dans mon travail. » (Femme, journaliste pour une radio privée, BG)

Un journaliste a toutefois indiqué que tout le monde ne peut pas toujours utiliser Facebook sur son lieu de travail car les employeurs y imposent certaines règles ou limites (p. ex. seulement pendant une durée limitée ou pendant les pauses) (CY). Les journalistes ont été invités à évaluer depuis combien de temps ils utilisent les médias sociaux dans leur travail. Bien que certains aient éprouvé des difficultés à établir la distinction dans le temps entre leur usage privé et professionnel, plusieurs constats peuvent être formulés :

Un certain nombre de journalistes, à savoir les plus jeunes, déclarent qu’ils utilisent les médias sociaux depuis le début de leur vie professionnelle. (AT, BE, CY, IE, IT, SK, SI, UK)

D’autres utiliseraient les médias sociaux depuis leur lancement, par exemple :

o D’abord YouTube, puis Facebook et ensuite Twitter – l’adoption par les journalistes a suivi le développement de ces différents médias (BE, LT, NL, FI, SE)

o Certains utilisaient d’autres forums avant l’apparition de Facebook :

Myspace et Orkut (EE)

Ils lisaient des blogs (FI, UK)

Ils utilisaient Bebo (IE)

Ils utilisaient des wikis (UK)

« Je dirais que j’utilise cet outil de façon plus intensive depuis quelques années. Les forums remontent à plus longtemps, mais un endroit où tout le monde peut publier des messages, comme Twitter (qui semble en perte de vitesse), et Facebook, c’est venu il y a un ou deux ans. Quand Orkut était populaire, il n’y avait pas autant de publications qu’aujourd’hui avec

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Facebook. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, EE)

o Le début de l’utilisation des médias sociaux par les journalistes

coïncide en outre avec l’explosion de ces médias dans leur pays. (LT, PL, PT, RO, SK) « Facebook depuis le tout début, en 2007, je pense. » (Homme, journaliste de presse, LT)

Les autres recourent apparemment aux médias sociaux depuis environ trois à cinq ans. (HU, CZ, EE, FR, ES, MT, SI, BE, IT, LV, SK)

Bien que l’observation ne puisse être confirmée dans tous les États

membres, une distinction liée à l’âge apparaît parfois dans l’utilisation des médias sociaux :

o D’après leurs dires, les journalistes plus âgés doivent encore s’habituer aux médias sociaux et n’en font pas une utilisation aussi intensive que leurs homologues plus jeunes. Ils s’appuient donc davantage sur les sources et les relations traditionnelles (AT, IE, LV, CY, IE, LV, EL). Certains journalistes de la tranche d’âge supérieure mettent en outre en doute la fiabilité des informations diffusées dans les médias sociaux et ne considèrent pas ce procédé comme un « vrai journalisme » (LV, EL).

« Je ne prendrai pas le risque de produire un sujet parce que je l’ai vu dans les médias sociaux, ce n’est pas professionnel. C’est risqué. Qu’adviendrait-il si ce n’était pas vrai ? » (Femme, journaliste pour une radio publique, EL) « Ce n’est pas mon idée, mais une idée que j’ai lue quelque part, ce n’est pas du journalisme. » (Homme, journaliste de presse, EL)

Ainsi que l’a montré le tableau ci-dessus, la majorité des journalistes utilisent également les médias sociaux dans leur vie privée, bien que dans l’ensemble, les journalistes interrogés n’ont apparemment pas tendance à l’utiliser davantage pour leur travail, même s’il existe bien entendu certaines disparités individuelles (AT, BE, BG, DK, EE, FI, DE, EL, HU, IE, IT, LV, MT, NL, PL, PT, RO, SK, SI, ES, UK). Sachant que les journalistes utilisent à la fois les médias sociaux pour leur travail et leur vie privée, une question importante consistait à déterminer s’ils s’efforcent d’appliquer une séparation entre ces usages ou non. Les journalistes interrogés ont exprimé des opinions partagées, mais la majorité ne séparent pas leur utilisation professionnelle et privée et/ou n’estiment pas pratique de le faire (BG, CY, CZ, DK, EE, EL, HU, IE, LV, LT, LU, MT, NL, PL, PT, RO, SK, SI, ES, UK).

« Je n’ai qu’un seul profil dans les médias sociaux (pas un profil personnel et un profil professionnel distinct). » (Femme, journaliste pour une radio privée, BG)

Les journalistes ont étayé ce point de vue par plusieurs arguments :

Facilité (CZ, EE, HU, IE, LV, LT, LU, NL, RO, MT, PL, SK, BG)

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o Dans le journalisme, il est important et utile d’entretenir des contacts

aussi nombreux et diversifiés que possible et il est jugé difficile de gérer plusieurs profils en parallèle. Les amis, les connaissances et les sources se chevauchent également dans une certaine mesure. (CZ, EE, HU, LT, LU)

o Ils pourraient découvrir, dans une activité privée, quelque chose qu’ils souhaitent exploiter dans leur travail. (MT, PL, RO, SK, BG)

« J’utilise les médias sociaux pour recueillir des informations et il s’agit donc essentiellement du même type d’utilisation en tant qu’individu et que journaliste. » (Femme, journaliste de presse, BG)

o Lorsqu’ils contactent une personne, ils sont capables de séparer les conversations personnelles et professionnelles. (EE, CZ) « Je ne fais pas de distinction entre l’usage personnel et professionnel de Facebook. Jusqu’à présent, cela fonctionne bien dans ma communication aussi bien avec mes amis que dans mon travail. Facebook s’est transformé spontanément en outil de travail. » (Homme, journaliste pour une radio privée, CZ)

o Etant donné la nature de leur travail, il n’existe pas de démarcation claire entre le temps de travail et le reste du temps. (IE, LV)

o Ils ne publient de toute manière pas beaucoup d’informations personnelles qu’ils ne souhaitent pas que le grand public connaisse. (EE)

« Je n’entre pas dans des détails très personnels sur Facebook et je n’ai pas honte de ce que je fais… » (Homme, journaliste pour une télévision publique, EE)

Authenticité : c’est plus crédible et naturel (DK, EE, EL, UK, SI, BG)

o Étant donné que les journalistes sont des personnages publics, qu’ils

utilisent leur personnalité dans leur travail et qu’ils doivent gagner la confiance des sources, il leur paraît plus crédible et naturel de ne pas séparer leur profil personnel et professionnel.

« En gros, c’est la même chose – Je suis la même personne sur Twitter... Je tweete mes amis pour échanger une blague ou l’autre, et ensuite, [je l’utilise pour mon travail]... Cela me paraît simplement plus naturel de faire comme ça. » (Homme, journaliste pour une radio privée, UK)

Commodité (CZ)

o Le fait d’avoir un profil, par exemple, sur Facebook est considéré

comme étant similaire au fait d’avoir un numéro de téléphone portable.

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Ces journalistes ont cependant mentionné les précautions qu’ils prennent lorsqu’ils utilisent les médias sociaux. Ils sont par exemple prudents dans ce qu’ils publient, en ne publiant pas d’informations trop personnelles ou susceptibles d’être interprétées comme un préjugé en faveur de convictions spécifiques (ils essaient de rester neutres) (HU, PT, SI). En Hongrie, les journalistes ont par ailleurs précisé que s’ils publient une intervention à titre professionnel, ils font en sorte que leur implication soit claire, et s’ils puisent leurs idées auprès d’autres personnes, ils les utilisent à leur propre compte sans impliquer ces personnes.

« Il serait probablement mieux de séparer mon image publique et privée, mais je ne vois pas comment je pourrais le faire correctement. En général, je ne publie jamais de photos, mais parfois, des gens me nomment sur des photos privées et j’aimerais qu’ils s’abstiennent parce que ce n’est pas vraiment très professionnel. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, DK)

Un grand nombre de journalistes séparent leur utilisation professionnelle et privée des médias sociaux (AT, BE, BG, CY, EE, LT, LU, MT, NL, RO, SK, SI, ES, SE, UK). Ils invoquent les raisons suivantes pour cette séparation :

L’envie générale de ne pas mélanger leur vie privée et professionnelle (BG, SK, EE)

La crainte de l’exposition personnelle ou le risque d’une attaque personnelle et d’être la cible d’un acte de cybercriminalité (BG, SK)

Ces journalistes appliquent divers procédés pour distinguer leur usage privé et professionnel :

Ils utilisent différents types de médias pour différents objectifs (AT, CZ, IE, LT, BE, EL, MT, NL, PL, UK) :

o En général, Facebook pour l’utilisation personnelle (BE, CZ, EL, IE, LT, MT, NL, PL, UK)

« J’utilise Facebook uniquement dans un cadre personnel ; j’y vais plutôt rarement, environ une fois par semaine, juste pour voir s’il y a du nouveau du côté de mes amis. » (Homme, journaliste pour une radio publique, CZ)

o Twitter pour le travail (AT, BE, CZ, EL, MT, NL, PL, UK, IE)

« J’essaie de les séparer en me concentrant sur les sujets professionnels sur Twitter et en utilisant plus Facebook pour ma vie privée – Si vous voulez suivre mes actualités en tant que journaliste, c’est sur Twitter que vous devez le faire. » (Homme, journaliste de presse, MT)

o YouTube pour le travail (BE, IE)

o Blogs pour le travail (PL)

Ils créent des profils d’utilisateur différents (BG, CY, EE, LV, LT, RO, ES).

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« J’ai des profils distincts pour mon utilisation personnelle et professionnelle des médias sociaux et je noue des liens avec des personnes et des groupes différents, etc. sur les différents profils. Je ne veux pas tout mélanger. » (Femme, journaliste pour une télévision publique, BG)

Ils définissent des paramètres de confidentialité distincts pour les amis

proches et intimes et pour les amis de leur réseau périphérique qui leur servent principalement de sources et de liens pour leurs sujets, et ils ajoutent de nouveaux amis à leur réseau avec prudence (DK, FI, LU, RO, SI, MT).

Ils pratiquent une forme d’autocensure et ne publient rien de personnel sur leur compte professionnel. C’est pourquoi ils n’adhèrent à aucun groupe politique ou groupe qui ne défend qu’une facette d’un sujet. (AT, CZ, DK, MT) « Un grand nombre de mes amis sur Facebook ont publié activement des avis politiques lors des dernières élections nationales, mais j’ai fait très attention à ne pas cliquer sur « J’aime » et à ne commenter aucun de leurs statuts sur ce sujet. Je dois rester neutre dans ce domaine et c’est un élément que j’ai toujours à l’esprit quand je navigue sur les plates-formes de médias sociaux. L’idéal du journalisme est de garder son objectivité, donc on ne peut pas se permettre qu’il arrive à la connaissance du grand public que je vote pour ceci ou cela, etc. Je perdrais toute crédibilité en tant que journaliste d’actualité car je me dois de présenter une façade neutre et de décrire le monde tel qu’il est – et non embrouiller les choses en donnant à penser aux gens que j’aurais un programme caché. » (Homme, journaliste pour une radio privée, DK)

4.2.1 Utilisation Les journalistes ont été invités à décrire leur utilisation professionnelle des médias sociaux et les finalités pour lesquelles ils les utilisent. D’une manière générale, l’utilisation des médias sociaux par les journalistes peut être qualifiée de passive (garder un œil sur certains sites et simplement observer ce qu’il se passe), d’active (chercher des informations) et d’interactive (publier et télécharger des informations). Ces usages ne sont pas nécessairement incompatibles dès lors qu’un même journaliste peut être plus actif dans un type de média social et passif dans un autre. Le tableau ci-dessous résume les activités auxquelles les journalistes se livrent sur les sites de médias sociaux pour leur travail. UTILISATION DU MÉDIA SOCIAL

EXEMPLES MENTIONNÉE PAR LES

JOURNALISTES DE…

Rechercher des informations

Exploratoire : recueillir des idées et obtenir un panorama général de l’actualité et de l’opinion publique

Confirmer des informations

Chercher des informations sur un sujet ou un événement spécifique

Compléter les sources traditionnelles, sans

AT, BG, CZ, CY, DK, EE, FI, DE, EL, IE, IT, LU, NL, PL, PT, RO, SI, ES, SE, UK, HU, LT, MT, LV, SK, UK, FI, SI, LT, NL

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toutefois les remplacer

Rechercher les coordonnées de personnes

« J’utilise Facebook (…) quand je vois le nom d’une personne dans un article et que je dois entrer en contact avec elle… Dans de nombreux cas, on trouve son profil Facebook et on réussit à établir le contact par ce biais… » (Femme, journaliste pour une télévision privée, RO)

Contacter des personnes qu’il serait difficile d’identifier par ailleurs

« Un autre élément est bien sûr le fait que dans les médias sociaux, il est souvent beaucoup plus facile de trouver certaines personnes sur lesquelles pour ainsi dire aucune information ne peut être obtenue à partir d'autres sources. » (Femme, journaliste de presse, LV)

« C’est très rapide et on peut accéder immédiatement à des personnes qui sont normalement très difficiles à approcher. Par exemple, on peut accéder facilement au ministre britannique de la justice via Twitter… » (Homme, journaliste de presse, NL)

Pouvoir humaniser une histoire parce que davantage de renseignements contextuels sont disponibles, par exemple dans les affaires judiciaires.

« La personne n’est plus un simple nom… Grâce aux réseaux sociaux, on peut maintenant se procurer facilement plus d’informations sur une personne. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, MT)

Accéder à des rassemblements et des débats multiculturels dans lesquels les journalistes n’auraient pas la possibilité de pénétrer autrement.

Trouver des informations qu’il serait difficile de se procurer autrement

« … y compris des informations sur l’Union européenne. Un exemple typique a eu lieu récemment… quand Olli Rehn a présenté le rapport sur la situation financière en Europe. Ce rapport était attendu avec impatience, mais le Commissaire, lui, n’a pas assisté à la présentation. Il est impossible de découvrir pourquoi il était absent d’une quelconque autre manière… Il n’y a pas d’informations officielles, alors en tant que cliente de l’actualité télévisée, je regarde sur Twitter si quelque chose a été écrit à ce sujet. Je marque le sujet #Rehn pour savoir ce qu’il se

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passe. Ce que racontent les gens qui sont bien informés sur l’UE… » (Femme, journaliste pour une télévision publique, SI)

Contacter des personnes susceptibles de fournir des informations de première main sur un sujet

Suivre l’actualité / rester au courant de l’évolution des événements les plus récents sur un plan général

Ajouter des personnes clés à ses amis sur Facebook afin de pouvoir suivre ce qu’elles font

« Vous avez ajouté à vos amis toutes les personnalités publiques qui ont un avis et les demandes d’ajout à la liste d’amis de journalistes sont toujours acceptées – elles aiment être amies avec les journalistes. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, EE)

Découvrir ce que les gens pensent / évaluer l’intérêt public

« Cela contribue à ma culture générale sur ce qu’ils [entreprises, partis politiques, organisations, etc.] font. Ainsi, je suis toujours sur la brèche. » (Homme, journaliste de presse, MT)

Voir sur quoi les collègues / d’autres journalistes travaillent

BE, CY, EE, FI, DE, EL, LV, LT, MT, NL, PL, PT, SI, ES, SE, RO, SK

Créer un engagement parmi le public

Répondre aux interventions sur leurs propres sites de réseaux sociaux

Informer les auditeurs sur le contenu des programmes de la radio et les inciter à jouer un rôle interactif

Observer les réactions du public aux programmes ou aux sujets

« Les commentaires des lecteurs m’aident à situer les sujets dans la bonne perspective – j’arrive à anticiper ce qui intéresse le plus et qui touche le plus les gens… » (Homme, journaliste de presse, Malte)

Ouvrir un débat sur un sujet

Comparer différents points de vue sur une question

AT, DK, EL, LU, MT, FI, SK, IT, LT, PT

Faire la publicité / la promotion des prochains programmes

Diffuser des informations sur les activités, les articles et les programmes des journalistes

« Récemment, j’ai utilisé Facebook non seulement comme source d’informations, mais aussi pour montrer le travail que nous faisons dans notre station. C’est une plate-forme supplémentaire. » (Femme, journaliste pour une radio privée, PT)

« Par exemple, j’ai parfois un article qui est publié dans la presse écrite et en ligne, alors je crée un lien vers cet article sur Twitter et Facebook. » (Homme, journaliste de presse,

FI, UK, NL, MT, PT, SI

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MT)

Rechercher du matériel photographique ou audio

Chansons ou musique

Trouver du matériel photographique

« Nous téléchargeons parfois des vidéos sur YouTube. Les droits d’auteur à la télévision sont complexes, c’est beaucoup plus facile avec les vidéos YouTube. Quand on n’a pas le choix, on cherche du matériel là-bas. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, LT)

SK, IT, LT, MT, NL, SI

Produire du contenu

Rédiger des blogs pour des tiers UK

Les journalistes ont été interrogés sur la fréquence à laquelle ils se connectent aux médias sociaux au cours d’une journée et le temps qu’ils estiment y consacrer. Les réponses attestent de profondes disparités, indiquant que leur utilisation des médias sociaux dépend de facteurs tels que leurs besoins en matière de recherche, le temps dont ils disposent, le nombre de sources auxquelles ils peuvent accéder, etc. Certains journalistes ont en outre difficilement pu évaluer le temps consacré aux médias sociaux car une journée de travail n’est jamais identique à une autre et ils se connectent aux médias sociaux à chaque fois qu’ils ont un créneau entre d’autres tâches.

« Je serais incapable de le dire. Je suis plus ou moins tout le temps sur mon ordinateur… » (Homme, journaliste pour une radio publique, FR)

Une série d’observations intéressantes et récurrentes se sont toutefois dessinées :

D’un côté, un groupe de journalistes sont connectés en permanence aux médias sociaux. (AT, BE, EE, FI, DE, HU, IT, LU, RO, SE, SK)

o Ils les observent constamment et « rafraîchissent » la page toutes les 15 à 60 minutes.

« De temps à autre, quand j’ai un moment libre, je vérifie – je clique sur « Rafraîchir » et je vois s’il y a quelque chose de nouveau. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, EE)

o Ou alors, ils ont paramétré leur smartphone pour être avertis dès qu’une nouvelle information est publiée. « Facebook est ouvert en permanence sur mon téléphone portable, il est ouvert en permanence à mon bureau, et il est aussi ouvert en permanence sur l’ordinateur de la maison. Je ne peux pas dire que je le consulte à telle ou telle fréquence parce que j’y suis tout le temps – je vis là. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, FI)

De l’autre côté, un groupe de journalistes se connectent et se déconnectent

plusieurs fois par jour. (AT, BE, BG, CY, DK, EL, HU, LV, LT, LU, MT, PL, SI, SE, SK, ES, PT)

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o Le temps qu’ils consacrent aux médias sociaux dépend de leur activité – d’une minute à peine pour recevoir une dépêche d’ordre général à plusieurs heures pour mener une enquête sur un sujet.

o Ils se connectent et se déconnectent entre une et quatre fois par jour.

o Le temps passé en ligne oscille entre un total de 30 minutes et 8 heures par jour.

Les journalistes qui utilisent les médias sociaux moins d’une fois par jour sont une minorité. (FR, IE, SK, LU, MT)

« Il y a des moments où j’utilise les médias sociaux plusieurs fois par jour, et d’autres où je ne les utilise pas pendant plusieurs semaines. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, FR)

« J’ai commencé à utiliser [Facebook] comme tout le monde, il y a trois ou quatre ans… Je peux affirmer avec certitude que je n’ai jamais [actualisé mon statut], j’ai publié des photos, répondu à des messages, reçu des rappels d’anniversaire. Mais je ne vais jamais dessus, je ne pense tout simplement [plus] jamais à me connecter. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, IE)

Aux Pays-Bas, les journalistes ont déclaré qu’étant donné que les médias sociaux peuvent accaparer beaucoup de temps, l’enjeu consiste à suivre les bonnes personnes. Les journalistes ont été questionnés quant à leurs prévisions sur leur utilisation des médias sociaux afin d’établir s’ils avaient l’intention de les utiliser davantage dans les douze prochains mois, et dans l’affirmative, pour quelles finalités. Les journalistes ont exprimé des opinions plutôt diverses à ce sujet, et alors qu’une majorité pensent qu’ils utiliseront probablement davantage les médias sociaux, un grand nombre pensent en même temps que leur utilisation restera stable ou ne peuvent pas répondre avec assurance à cette question. Les journalistes qui ont déclaré qu’ils utiliseraient davantage les médias sociaux à l’avenir (AT, BE néerlandophones, BG, CY, CZ, FR, DE, EL, HU, IE, LV, LU, MT, PL, RO, SK, ES, SE) ont mentionné les raisons suivantes :

L’intérêt des médias sociaux pour leur travail :

o Ils les considèrent comme un outil indispensable à leur travail et apprécient l’éventail de possibilités qu’offrent les médias sociaux pour communiquer avec les lecteurs, les auditeurs et les téléspectateurs. (AT, SE, MT, BG, CY, LU, DE, EL)

« Je pense que je les utiliserai davantage car il semble qu’on devient de plus en plus dépendant vis-à-vis des médias sociaux. » (Femme, journaliste pour une radio privée, MT)

o Etant donné l’esprit de compétition inhérent à leur travail, les

journalistes doivent rester en contact en permanence et recueillir des informations auprès de différentes sources. (PL, MT)

« Dans le journalisme, il faut être le premier dans la compétition, réaliser ses articles plus vite que les autres. Et beaucoup de choses

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se passent dans le monde des médias sociaux. On peut les utiliser pour devancer ses concurrents, on ne peut pas l’ignorer… » (Femme, journaliste pour une radio privée, PL) « Même si je ne pense pas personnellement que les réseaux sociaux apportent une valeur ajoutée à la vie des gens, le monde est concurrentiel, et si les autres utilisent les réseaux sociaux, vous devez les utiliser aussi. » (Homme, journaliste pour une radio publique, MT)

o Ils ont l’intention d’accroître leur activité professionnelle/ leur

rendement et d’attirer un plus grand nombre d’auditeurs/ de lecteurs/ de téléspectateurs. (RO)

« Je les vois comme un moyen de promouvoir les informations que je produis. Je peux promouvoir mes actualités, mes informations, mon émission. C’est une manière d’attirer le public, sans attendre que les services du marketing et de la communication s’occupent de moi. En tant que productrice, je peux m’adresser directement au public en toute simplicité. » (Femme, journaliste pour une télévision publique, RO)

o Renforcer la dimension d’interactivité de leurs émissions. (RO)

o Réaliser de nouveaux programmes/ débats interactifs directement

dans l’environnement des médias sociaux. (RO)

« Oui, j’ai un nouvel objectif aujourd’hui. J’ai décidé de réaliser une émission en ligne dans laquelle je pourrais intégrer une sorte de talk-show, ce que je faisais avant à la télévision, à partir du constat que la diffusion sur internet est l’avenir, et qu’en conséquence, davantage de personnes, qu’elles habitent aux États-Unis, en Chine ou n’importe où, pourront l’apprécier ou la critiquer. » (Femme, journaliste pour une radio privée, RO)

o Les journalistes de télévision qui utilisent les médias sociaux pour

chercher des sujets et des informateurs prévoient d’intensifier leur utilisation car il devient de plus en plus courant d’interagir avec les autres par le biais des médias sociaux. (DK)

« Étant donné que l’usage des médias sociaux augmente d’une manière générale, je serai moi aussi amené à utiliser de plus en plus ces médias pour trouver des sources. C’est idéal parce que les gens dévoilent énormément de choses sur eux en ligne et ils ne s’imaginent pas vraiment que tout le monde au Danemark peut connaître des détails intimes à leur sujet simplement en consultant leur profil public. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, DK)

Ils prévoient qu’une partie du public ou une catégorie particulière de

personnes intensifient leur utilisation des médias sociaux.

o Ils prévoient une hausse du nombre de personnes qui utiliseront les médias sociaux, impliquant que les journalistes devront renforcer leurs activités pour suivre ces utilisateurs. (BE, HU, MT, CY, FR, IT, SI, DK)

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« Je pense que cela va seulement commencer à prendre de l’ampleur. » (Homme, journaliste pour une radio publique, BE)

o Ils prévoient que la gamme de médias sociaux va s’enrichir, p. ex.

avec Twitter ou Google+, et puisque ces médias gagneront en popularité parmi le public, les journalistes devront leur emboîter le pas. (MT, IT)

L’utilisation est appelée à s’intensifier en raison d’un événement particulier,

comme des élections nationales. (MT, FR, IE)

Le nombre de jeunes journalistes devrait augmenter et il est supposé qu’ils seront tous capables d’utiliser les médias sociaux pour leur travail. (DE, IT)

« Je crois que c’est assurément une question d’âge, comme dans le reste de la population. À mon avis, mes confrères plus âgés ne sont sans doute pas si ouverts aux médias sociaux ou ils n’osent simplement pas les utiliser. » (Homme, journaliste pour une radio publique, DE)

Ils prévoient que les organisations pour lesquelles les journalistes travaillent

encouragent de plus en plus l’utilisation systématique ou occasionnelle des médias sociaux. (IT, LT)

L’utilisation pourrait s’intensifier parmi les journalistes des médias en ligne et

électroniques (télévision et radio), et moins dans la presse écrite. (DE) « J’imagine que les journalistes des médias audiovisuels sont plus ouverts aux médias sociaux que dans les médias imprimés classiques… parce qu’ils ont peut-être un lien plus étroit avec les technologies et ces types de médias. » (Homme, journaliste pour une radio publique, DE)

L’utilisation pourrait s’intensifier parmi les journalistes qui travaillent dans des domaines spécifiques, comme la politique étrangère, en ce qu’ils doivent se procurer des informations auprès de sources non locales. (DE)

Les journalistes utiliseront davantage les médias sociaux lorsque les sources

traditionnelles ne leur seront pas utiles. (SK)

Les journalistes de plus d’un tiers des États membres ont déclaré que leur utilisation des médias sociaux est stable et qu’il est peu probable qu’ils en fassent une utilisation plus intense à l’avenir (BE francophones, BG, HU, LV, LT, NL, PL, PT, SK, SI, UK). Cette opinion est étayée, entre autres, par les raisons suivantes :

Leur utilisation des médias sociaux, comme celle du grand public, a atteint un plateau après des croissances successives au cours des dernières années. (BG, HU, LV, NL, SI, SK, BE, DK, FI) « Je ne vois pas d’utilisation supplémentaire des médias sociaux qui pourrait enrichir mon travail. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, Slovaquie)

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« Je suis actuellement à ma vitesse de croisière. Tout ce qu’il peut arriver est que la technologie continue d’évoluer et que je les utilise plus souvent pour rester au niveau de l’évolution. » (Homme, journaliste de presse, BE)

Leurs besoins professionnels sont constants et bien définis. (IT)

Ils manquent de temps. (UK)

Les personnes peu familières avec les médias sociaux n’ont pas l’intention de les utiliser davantage. (FI)

Les journalistes qui ont dit ignorer comment leur utilisation des médias sociaux évoluerait à l’avenir ont émis cette opinion en raison d’incertitudes quant aux changements possibles dans le paysage technologique. Une augmentation de leur utilisation serait liée dans une certaine mesure aux progrès de la technologie et à leur obligation de s’adapter en conséquence (BG, BE, EE, LT). Ils se fondent en partie sur leur expérience avec les médias sociaux qui s’attaquent à Facebook, comme Orkut, qui s’est essoufflé.

« Je suis incapable de le dire maintenant, c’est comme la mode, pour l’instant, c’est sur Facebook que tout le monde partage ses opinions. Peut-être que cela se démodera. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, EE) « Je pense que je ne les utiliserai pas plus, mais il ne faut jamais dire jamais. Il y a un an, je n’aurais pas cru que j’utiliserais les blogs dans la mesure où je les utilise cette année. Difficile à dire. Peut-être que l’utilisation pour la recherche d’informations va augmenter, peut-être pas, mais les techniques vont changer. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, LT)

« Je pense que d’ici dix ans, la radio, la télévision et internet seront fusionnés. On utilisera un type de média totalement différent à ce moment. Qui sait ce qu’il adviendra des possibilités actuelles, ou ce qui va arriver pour les remplacer… » (Homme, journaliste pour une télévision publique, HU)

Dans une faible minorité de cas, les journalistes interrogés ont envisagé que leur utilisation et l’utilisation par le grand public des médias sociaux pourraient diminuer à l’avenir. La principale raison invoquée tient à ce qu’aux yeux de ces journalistes, les médias sociaux ont atteint un plateau et leur popularité est vouée à s’éroder à mesure que l’attrait de la nouveauté disparaîtra (HU, LT, DK).

« Bof… Si vous m’aviez posé la question il y a six mois, j’aurais répondu que mon utilisation augmenterait dans le futur. Mais maintenant, je pense que cela a perdu sa nouveauté. C’est comme si les gens s’en lassaient, il n’y a plus tout à fait la même agitation autour des médias sociaux qu’il y a un an. C’est comme s’ils ennuyaient les gens ou les agaçaient, on pourrait dire qu’ils souffrent d’une "fatigue des médias sociaux", et en tant que journaliste, il me semble que la source de bons sujets qu’étaient auparavant les plates-formes de médias sociaux se tarit. » (Homme, journaliste de presse, DK)

Il a été demandé aux journalistes quelles étaient leurs préférences linguistiques lorsqu’ils utilisent les médias sociaux et s’ils pourraient suivre aisément le contenu des médias sociaux s’il était uniquement rédigé en anglais. La majorité des journalistes préfèrent suivre le contenu des médias sociaux dans leur langue

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locale (EE, FI, FR, HU, DE, CY, DK, IT, LV, LT, MT, NL, PL, SK, AT). La principale raison en est la facilité – il faut moins de temps pour parcourir les actualités dans une langue qu’ils maîtrisent parfaitement. Les journalistes peuvent en outre économiser du temps et du travail dès lors que la traduction peut être à la fois difficile et fastidieuse sachant qu’ils doivent présenter leurs sujets dans leur langue locale. À Chypre, les journalistes ont affirmé qu’ils préféreraient avoir la possibilité de choisir la langue qu’ils souhaitent employer.

« La seule difficulté avec les informations dans des langues étrangères tient à ce qu’il faut un certain temps pour les traduire afin de pouvoir les présenter dans les médias, mais ce n’est pas réellement un problème. » (Femme, journaliste pour une radio publique, BG) « Si suffisamment d’informations sont disponibles en allemand, je ne lis pas les textes en anglais, c’est simplement une question de gain de temps. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, DE)

Dans plus d’un tiers des États membres, l’on trouve toutefois des journalistes qui suivent également le contenu des médias sociaux dans une autre langue que leur langue nationale (souvent, en anglais) (FR, IE, IT, LT, MT, PL, PT, SI, ES, UK, LU). Ils le font par exemple dans les circonstances suivantes :

S’il s’agit d’un sujet d’actualité international « C’est surtout en français [que je suis le contenu des médias sociaux], parce que je travaille dans un secteur qui est principalement francophone, donc les sources en anglais me sont moins utiles, mais quand c’est nécessaire, comme quand je travaille sur un sujet plus international, par exemple, les événements récents en Libye ou la tuerie en Norvège, je travaille avec des sources anglophones et cela ne pose pas de problème. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, FR)

Pour déterminer si un sujet est intéressant ou non

Si les informations souhaitées ne sont pas disponibles dans leur langue locale « La deuxième langue que j’utilise est l’anglais. Disons qu’il y a des choses que je dois rechercher en plus sur le portail des institutions européennes… » (Homme, journaliste pour une radio publique, LV)

Pour comparer les sources provenant de différents pays

Les journalistes traitant des affaires étrangères ont l’habitude de lire quotidiennement la presse étrangère en ligne, ainsi que des blogs étrangers.

Bien que ces journalistes suivent les médias sociaux dans d’autres langues que celles qu’ils parlent dans leur pays, il semble plutôt rare qu’ils publient une intervention dans ces langues.

« En général, les gens m’écrivent en espagnol, mais de temps à autre, je peux envoyer un message en anglais. Par exemple, s’il s’agit d’un sujet qui

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concerne l’Union européenne, il arrive que j’aie envie d’écrire en anglais. Dans ce cas, on me répond en anglais, mais la majeure partie de ma correspondance se fait en espagnol… » (Homme, journaliste pour une télévision publique, ES)

Dans des cas spécifiques, les journalistes ont établi une distinction entre la langue qu’ils emploient dans différents types de médias, par exemple sur Facebook, qui est dédié à la communication avec les amis (qui parlent leur langue), ou sur Twitter, qui est destiné à diffuser une information dans le monde entier (où l’anglais s’impose) (BE, CZ, SI). De même, sur Twitter, ils communiquent en anglais sur les sujets internationaux et dans leur langue locale sur les sujets nationaux (SI). Bien que certaines disparités soient apparues dans leurs compétences linguistiques, la plupart des journalistes sont capables d’utiliser l’anglais comme langue de travail et pourraient suivre les médias sociaux en anglais (AT, DK, EE, BG, FR, EL, HU, CY, CZ, DK, IT, LV, LT, MT, NL, PL, PT, SK, SI, ES, SE).

« Une bonne source en anglais ne serait pas un problème… » (Homme, journaliste pour une télévision privée, LT)

Au Danemark, les journalistes ont formulé une inquiétude sur l’analyse approfondie d’un sujet en anglais, car un travail substantiel de traduction devrait être accompli.

« L’anglais est parfaitement approprié lorsqu’on doit trouver la source principale – l’origine de l’allégation ou de la rumeur. Mais sachant que je dois respecter des délais serrés, il y a de plus grandes chances que je lise des informations de fond en détail si elles sont en danois. C’est plus rapide et je ne risque pas de mal comprendre quelque chose, en particulier si le sujet est relativement complexe. » (Homme, journaliste de presse, DK)

Dans les États membres à prédominance anglophone (UK et IE), les journalistes préfèrent utiliser l’anglais, mais quelques journalistes suivent néanmoins les médias sociaux dans d’autres langues. En Roumanie, les journalistes préfèrent lire les médias sociaux en anglais plutôt que dans leur langue locale car l’information perd d’importants éléments à la traduction et certains termes propres à internet/ en ligne sont difficilement traduisibles en roumain.

« Non, je préfère l’anglais. Surtout parce que les textes diffusés contiennent certaines abréviations, qui peuvent être mal traduites. De plus, j’ai une meilleure perspective si je lis ces textes en anglais. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, RO)

Au Luxembourg également, les journalistes suivent essentiellement les médias sociaux en anglais, et il est apparu qu’en Belgique, les journalistes interrogés intensifient leur recours au contenu des médias sociaux en anglais.

« Je vais passer de plus en plus à l’anglais, je pense. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, BE)

Dans un certain nombre de pays, les journalistes interrogés maîtrisent par ailleurs d’autres langues que leur langue nationale, dans lesquelles ils pourraient suivre les médias sociaux :

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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Le français (FI, HU, IT, LT, PT)

Le russe (LV, LT, UK)

L’allemand (FI, HU, LT)

Le néerlandais (LT, UK)

Le suédois (FI)

L’espagnol (HU)

Le portugais (HU)

Le serbe (HU)

Le croate (HU)

Le letton (LT)

Le polonais (LT)

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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5. AVANTAGES / DEFIS / PROBLEMES DES MEDIAS SOCIAUX

Ce chapitre examine ce que les journalistes perçoivent comme les avantages, les défis et les problèmes liés à l’utilisation des médias sociaux dans leur travail.

5.1. Observations principales

Les journalistes peuvent citer un certain nombre d’avantages des médias sociaux par rapport aux médias plus traditionnels, dont les principaux sont la rapidité/l’accès instantané, l’accès plus facile à l’information et l’accès à une plus grande diversité de sources, de personnes et d’opinions.

Bien que les journalistes témoignent d’opinions partagées quant à savoir si les sites internet font partie à leurs yeux des sources traditionnelles, ils estiment globalement que c’est le cas, en particulier en raison de l’absence d’interactivité.

Les journalistes sont divisés pratiquement à parts égales entre ceux qui

pensent que les personnes qui contribuent aux médias sociaux sont à l’avant-garde de l’opinion publique et peuvent influencer une majorité et leur faire partager leur avis et ceux qui ne le pensent pas.

Les journalistes identifient la fiabilité et la crédibilité des informations

comme le plus grand risque ou danger lié à l’utilisation des médias sociaux.

La majorité des journalistes interrogés ne se heurtent pas à d’importants

obstacles à l’utilisation des médias sociaux, en termes d’infrastructures ou autres.

5.2. Avantages Les journalistes ont été invités à désigner ce qu’ils perçoivent comme les avantages des médias sociaux par rapport aux médias plus traditionnels. Le tableau ci-dessous résume leurs réponses.

AVANTAGES DES MÉDIAS SOCIAUX

EXEMPLES MENTIONNÉS PAR LES

JOURNALISTES DE…

Rapidité / accès instantané

Transfert rapide d’informations – réception rapide d’informations dont la communication prendrait beaucoup plus longtemps autrement

« Sur les sites de médias sociaux, un

AT, BE, BG, CY, CZ, DK, EE, FI, FR, DE, HU, IE, LV, LT, LU, MT, NL, PL, PT, RO, SK, SI, ES, SE, UK

Page 49: Les journalistes et les médias sociaux

Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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journaliste peut trouver des informations utiles qu’il faudrait de longues heures pour dénicher par d’autres moyens ! » (Femme, journaliste pour une télévision publique, AT)

« Aucune forme de média ne m’amène à penser à un sujet plus vite que Twitter. » (Homme, journaliste d’actualité pour une radio privée, DE)

Rapidité avec laquelle une information peut être démantelée ou diffusée

Réception instantanée de réactions

« Les réactions à vos articles ou à d’autres n’étaient pas aussi directes, par le passé les réactions arrivaient par un courrier à l’éditeur ou un appel à la radio. » (Homme, journaliste de presse quotidienne, MT)

Accès plus facile à l’information

Facilité accrue à entrer en contact avec les personnes au cœur d’un événement

Facilité accrue à trouver des personnes qui pourraient être difficiles à identifier par ailleurs

« Il est facile de trouver des personnes précises, avec un profil précis, pour illustrer un cas ou soutenir une opinion. Dans les médias sociaux, je peux trouver immédiatement des sources qu’il me faudrait normalement des heures ou même des jours pour dénicher. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, DK)

Facilité accrue à trouver des informations qui pourraient être difficiles à obtenir par ailleurs

« On peut trouver des informations qu’il est impossible de trouver où que ce soit ailleurs. » (Homme, journaliste de presse, EL)

Facilité accrue à fournir des informations contextuelles sur un sujet / à aller plus en profondeur

Meilleure évaluation des tendances au niveau des opinions du grand public et de l’évolution des débats

« À l’heure actuelle, il s’agit plus de savoir de quoi les gens parlent dans la rue. Est-ce qu’ils manifestent un intérêt particulier pour un sujet ? Est-ce qu’un sujet particulier suscite une controverse ? Mon article a-t-il une influence ? Que pense le grand public

BE, CZ, DK, EE, FI, FR, DE, EL, HU, IE, IT, LV, LT, LU, MT, NL, PL, PT, RO, SK, SI, ES, UK

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de Facebook et les acteurs du milieu [autres personnes spécialistes du sujet] sur Twitter de ce qu’il se passe actuellement ? » (Homme, journaliste de presse, BE)

Accès plus facile à l’information visuelle

« Vous n’avez pas seulement l’information, mais elle peut être accompagnée d’images et de vidéos… » (Femme, journaliste pour une radio publique, EL)

Informations plus personnalisées / possibilité d’humaniser un sujet

« Un lien direct avec les citoyens. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, DE)

Interactivité et réactions immédiates

Masse critique – vous êtes là où les gens sont et vous voyez ce qui les préoccupe

Moins de filtrage de l’information – les intervenants tendent à être plus directs et francs / l’information n’est pas éditée

« Un gros avantage est que les gens semblent moins avoir un "filtre" quand ils sont en ligne. Parfois, on peut avoir de la chance car même les sources professionnelles, les hommes politiques, etc. ont tendance à être plus sincères, à moins manier la langue de bois sur Facebook – et c’est sans conteste quelque chose dont nous bénéficions beaucoup en tant que journalistes. S’ils disent quelque chose qui fait sensation, cela peut toujours devenir un bon sujet. » (Homme, journaliste de presse, DK)

Accès plus facile aux citations

Conversation interactive en temps réel

Facilité avec laquelle le public peut communiquer avec les journalistes

Diversité Accès à une plus large diversité d’opinions

« La principale différence tient à l’identité de la source d'informations. Les médias traditionnels présentent le point de vue ou l’interprétation journalistique, tandis que les médias sociaux présentent l’opinion des vraies gens, des informations de première main. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, BG)

« Les médias sociaux offrent une

BG, CY, FI, FR, DE, EL, HU, IT, LT, PL, RO, ES, SE, UK

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grande liberté, tout le monde peut dire ce qu’il veut comme il veut… » (Femme, journaliste pour une télévision privée, CY)

Augmentation du nombre de sources d’informations

« La possibilité d’avoir beaucoup plus de sources. » (Homme, journaliste de presse, IT)

Être en contact avec des personnes de différents pays

Les médias sociaux créent l’idée du « journalisme citoyen » parce que les membres du grand public sont présents à l’endroit où un événement a lieu

« Au cours de la révolution en Syrie, on pouvait lire ce qu’il se passait sur Facebook, même s’il est difficile de distinguer ce qui relève de la propagande et ce qui n’en est pas, mais après un moment, on comprend comment faire… On a pu suivre les événements du printemps arabe sur Twitter grâce aux journalistes citoyens. » (Homme, journaliste pour une radio publique, IT)

Constitution d’une communauté de suiveurs

Renforcer la fidélisation à travers un sentiment de communauté en ce que les gens se sentent reconnus et écoutés

Utile pour l’entretien de réseaux avec les sources

Rapport plus étroit avec le public

Meilleure relation avec le public grâce à une plus grande interaction

BE, DK, FR, DE, MT, NL, ES

Crédibilité et authenticité La capacité à fournir des informations exclusives à jour accroît la crédibilité des journalistes en tant que fournisseurs d’actualités

Informations plus exclusives et originales

Obtention d’informations auprès de sources dignes de confiance parce que le journaliste les connaît ou elles font partie de son réseau

« Si la source qui vous informe est une source de premier ordre et que vous faites confiance à cette personne, oui, c’est un avantage de la contacter sur Twitter. » (Homme, journaliste pour une radio privée, ES)

Obtention d’informations directes et non censurées

BE, CZ, FI, DE, PL, ES

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

51

Facilité à communiquer avec le grand public

Contact direct avec les citoyens sur une plate-forme commune

Les journalistes reçoivent des informations actualisées sur les événements qui ont eu lieu récemment dans la vie des citoyens

Il est possible d’atteindre une audience plus large

« Un accès à des publics que nous n’aurions pas pu atteindre dans le passé… Parce que tout arrive soudain beaucoup plus vite, les nouvelles se répandent beaucoup plus vite et plus largement, donc oui, l’impact, le "pouvoir de frappe" de l’information pourrait être plus grand… » (Femme, journaliste pour une radio privée, FR)

AT, CY, EE, FR, LV

Obtention d’informations ciblées

Capacité à filtrer les informations reçues en suivant directement les experts et les personnes présentant un intérêt

« En choisissant à qui je m’abonne sur Twitter, je peux réguler les informations que je reçois. » (Homme, journaliste pour une radio privée, AT)

« Je reçois des centaines d’e-mails de chargés de presse sans intérêt pour moi, et sur Twitter, j’ai seulement ce que je veux et quand je n’aime plus quelque chose, il me suffit de me désabonner. » (Femme, journaliste pour une radio privée, PL)

AT, PL, PT, SI

Augmentation de la visibilité des journalistes

L’image d’un journaliste ou d’une organisation peut être rehaussée par le biais d’une page sur Facebook.

« Cela accroît votre visibilité. Les gens vous suivent et ils s’intéressent à ce que vous avez à dire. Certaines personnes ne regarderaient peut-être pas les actualités pour une raison quelconque – le [manque de] temps, leur opinion sur [la chaîne] ou quoi que ce soit, mais pourraient être plus intéressées par vos tweets. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, IE)

IE, NL

Recherche d’idées de sujets

Trouver l’inspiration pour des sujets et des angles différents

DK

Rentabilité C’est un moyen efficace et économique d’étudier ce qu’il se passe dans le moment au moment présent

FI

Disponibilité permanente Facilité d’accès grâce aux smartphones HU Suivi de l’actualité sur un plan général

Les médias sociaux jouent un rôle important pour permettre aux journalistes de se tenir au courant d’une multitude de sujets

IE

Liberté d’expression Les médias sociaux sont difficiles à IT

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contrôler – la liberté d’expression et de parole peut régner aisément

« L’avantage est qu’ils sont gratuits, ils sont difficiles à censurer et ils peuvent pratiquer une contre-information, ceux qui pratiquent la contre-information sont relativement populaires auprès du public. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, IT)

Malgré les avantages cités, les journalistes ont précisé en Bulgarie et en Slovénie qu’ils souhaiteraient éviter une comparaison directe entre les médias sociaux et les sources traditionnelles car les deux sont jugés complémentaires et font partie d’une gamme plus large de sources que les journalistes peuvent mettre à profit. Il a été demandé aux journalistes s’ils considéraient que les sites internet appartiennent aux sources traditionnelles. Ils ont témoigné d’opinions partagées, mais presque tous estiment que les sites internet se classent parmi les sources traditionnelles (DK, FI, EL, SK, AT, BG, CZ, EE, FR, DE, EL, CY, LT, LU, MT, NL, PL, PT, RO, SI, SE, UK, IE, HU, IT, LV). La principale raison en est qu’ils n’ont pas de dimension interactive. Lorsque des sites ont intégré des fonctions interactives, il semble qu’ils entrent dans la catégorie des médias sociaux (BG, PL).

« Tous les médias traditionnels ont ménagé un espace pour les commentaires sur leur site internet. C’est précisément comme dans les médias sociaux. » (Femme, journaliste pour une radio publique, BG)

Certains journalistes estiment toutefois que les sites internet font partie des médias sociaux nonobstant l’absence d’interactivité car ils appartiennent aux « médias modernes » – ils sont en ligne et ils fournissent une information rapidement. (IT, SI)

5.3. Les meneurs d’opinion sur les médias sociaux ont-ils une influence ?

Les journalistes ont été invités à dire s’ils pensent que les personnes qui contribuent aux médias sociaux sont à l’avant-garde de l’opinion publique et peuvent influencer une majorité et leur faire partager leur avis. Les journalistes ont estimé que cette question était complexe et se sont répartis sensiblement à parts égales entre ceux qui souscrivent à cette affirmation et ceux qui la réfutent. Ceux qui se sont accordés à affirmer que les intervenants dans les médias sociaux sont à l’avant-garde de l’opinion publique et peuvent influencer une majorité et les ranger à leur avis ont avancé les explications suivantes (AT, BE, BG, CY, CZ, DK, EE, EL, IT, LV, LT, LU, MT, NL, PL, RO, SI, SE, UK) :

La rapidité de circulation des informations est considérable.

o Les personnes qui utilisent les médias sociaux reçoivent et lisent probablement les actualités avant les autres, et par conséquent, ils diffusent ces informations auprès des autres.

Page 54: Les journalistes et les médias sociaux

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o La rapidité du partage d’informations entraîne un effet « boule de

neige » : les informations sont partagées rapidement, sans considération de leur authenticité, ce qui confère un certain pouvoir aux auteurs de ces informations.

Le grand public a tendance à croire ce qu’il lit ou voit dans les médias

sociaux. « Je suis persuadé que si vous entendez quelque chose un nombre de fois suffisant, vous commencerez à le croire vous-même. Il existe donc un pouvoir lié à la répétition, ainsi qu’à la portée des médias sociaux… » (Homme, journaliste pour une radio privée, DK)

Plus les personnes qui suivent les informations sont nombreuses, plus l’influence est forte. « Sur Twitter, on peut acquérir une influence à travers le public. Une personne qui a 1 000, 2 000, 4 000, 10 000 ou 100 000 abonnés aura une influence plus sensible qu’une personne qui a 44 abonnés. » (Homme, journaliste de presse, BE) « Cela dépend largement du nombre d’abonnés qu’une personne attire. Vous pouvez influencer beaucoup de monde, mais il vous faut l’audience requise à cette fin. » (Homme, journaliste pour une radio privée, UK)

Les médias sociaux offrent l’occasion aux citoyens ordinaires qui ont un avis

intéressant d’accéder à une visibilité et certains utilisateurs bien connus des médias sociaux sont devenus des meneurs d’opinion. « Je suis tout à fait d’accord, parce que ces gens, s’ils ont une conviction forte et qu’ils mentionnent des faits solides pour appuyer leurs dires, ils peuvent influencer le public. » (Femme, journaliste pour une radio privée, CY) « Les médias sociaux procurent une tribune pour les opinions qui ne peuvent pas facilement être publiées dans d’autres médias. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, FI)

Les médias sociaux peuvent mobiliser un soutien en faveur d’une cause et inciter le public à agir ou faire pencher son opinion d’un côté spécifique (p. ex. manifestations en Grèce et dans les pays arabes). « Oui, je suis d’accord, et nous en avons un exemple concret avec le "mouvement des citoyens en colère" (ce mouvement s’est constitué sur Facebook, où un appel a été lancé pour que les gens manifestent pacifiquement sur la principale place d’Athènes contre les mesures prises par le gouvernement). » (Homme, journaliste pour une télévision privée, EL)

Les acteurs des médias sociaux influencent seulement l’opinion de certains groupes, comme les jeunes, qui utilisent les médias sociaux.

Les hommes politiques utilisent les médias sociaux pour faire connaître leurs idéologies et mobiliser l’opinion.

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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Les médias sociaux peuvent également être utilisés pour répandre des idées « négatives », comme la xénophobie.

Les journalistes qui n’approuvaient pas cette affirmation ont soutenu que malgré les avantages des médias sociaux, leurs acteurs n’en deviennent pas automatiquement des meneurs d’opinion (BE, BG, CY, CZ, DK, FR, LV, LU, MT, NL, PT, RO, SK, SI, ES, SE). Ils ont cité les raisons suivantes :

D’autres médias, comme la télévision, la radio et la presse, ont un plus grand potentiel d’influence que les médias sociaux sur l’opinion publique. « Non, non, parce que si on les compare à la radio ou à la télévision, je ne pense pas que les personnes qui utilisent les sites de médias sociaux soient plus nombreuses que celles qui regardent la télévision ou qui écoutent la radio. J’espère ne pas me tromper. » (Homme, journaliste pour une radio publique, FR) « … À mon avis, la télévision reste le média qui peut réellement influencer la population, même à l’heure actuelle. C’est le média qui allie le son, l’image et la crédibilité du journaliste qui transmet l’information. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, CY) « Je pense que dans les médias sociaux, la visibilité n’est pas suffisante pour vraiment mettre en lumière et faire triompher une cause ou une opinion. Elle doit aussi être relayée par les médias traditionnels… » (Femme, journaliste pour une télévision publique, BG) « Les médias traditionnels sont encore prédominants pour influencer l’opinion publique. Les médias sociaux n’ont qu’une influence intermédiaire : ce qu’un journaliste lit dans les médias sociaux est ensuite transposé et interprété dans son travail concret. » (Homme, journaliste pour une radio publique, CZ)

Si certaines personnes peuvent en influencer d’autres, c’est sur la base de ce qu’elles sont et de ce qu’elles disent, et non du support qu’elles utilisent. Celles qui arrivent à orienter les opinions dans les médias sociaux sont des personnes qui seraient de toute manière devenues des meneurs d’opinion, même si elles peuvent le faire dans un délai plus court et auprès d’un public plus large. Le talent de meneurs de certaines personnes ne peut être attribué aux médias sociaux, car elles ont déjà une présence et une crédibilité « hors ligne ». « Il doit avoir quelque chose d’autre à offrir qu’un simple blog en ligne. S’il s’agit juste d’un blogueur quelconque qui s’écoute lui-même parler, il n’ira pas loin. Il doit être connu au préalable pour que les gens y prêtent attention. » (Homme, journaliste de presse, DK)

Les médias sociaux sont une plate-forme d’échange qui permet aux gens de former des groupes, de communiquer et de constituer des réseaux. Ils n’ont pas vocation à installer une personne spécifique sur le devant de la scène.

Une grande partie des informations partagées sur les réseaux sociaux concernent davantage la vie quotidienne que des sujets de fond.

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« Il y a certaines personnes qui se positionnent comme meneurs d’opinion, mais il y a aussi beaucoup d’enfants, de retraités et d’adultes normaux qui jugent important d’annoncer la mort d’un animal de compagnie ou ce qu’ils préparent pour le dîner. » (Femme, journaliste pour une radio publique, NL)

Si la publication d’une personne est populaire, cela ne signifie pas nécessairement que cette personne est populaire et pourrait influencer une grande partie de la population. Cela signifie seulement que ce qu’elle a publié à un moment précis était accrocheur.

Les médias sociaux influencent la politique et la réalité sociale, mais pas

l’opinion publique. « C’est assez compliqué. Je ne pense pas que les médias sociaux ont une forte influence sur l’opinion publique d’une manière générale. Cependant, ils engendrent de nouveaux problèmes en utilisant de nouvelles possibilités de communication, comme les manifestations organisées sur Facebook ou le cas où un homme politique avait tenu des propos racistes sur sa page Facebook. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, CZ)

Les médias sociaux n’ont qu’une audience limitée.

« Je ne suis pas d’accord, parce qu’ils ne concernent qu’un certain nombre de personnes qui utilisent le média en question, et si on réfléchit aux tranches d’âge, spécialement à Chypre, des personnes qui ont accès à ces réseaux… » (Homme, journaliste pour une télévision publique, CY)

Trop d’opinions différentes sont exprimées sur les médias sociaux pour

qu’une seule se distingue et exerce une influence. Les analyses approfondies pertinentes dans d’autres types de médias (p. ex. la presse) sont plus susceptibles d’influencer l’opinion publique.

D’une manière générale, il est relativement difficile de modifier l’opinion du grand public, quel que soit le média utilisé.

5.4. Risques des médias sociaux Les journalistes ont été interrogés sur ce qu’ils considèrent comme les risques ou les dangers liés à l’utilisation des médias sociaux. Ces risques sont résumés dans le tableau suivant :

CATÉGORIE DE RISQUE

EXEMPLE MENTIONNÉE PAR LES

JOURNALISTES DE…

Crédibilité / fiabilité des informations

Risque de ne pas vérifier les sources et de diffuser des informations fausses

« Je consulte plusieurs sources, et en cas de discordance, je n’utilise pas l’information. C’est pourquoi je préfère puiser uniquement des opinions dans les médias sociaux, et non des

BE, BG, CY, CZ, DK, EE, FR, DE, EL, IE, IT, LV, LT, LU, MT, NL, PL, PT, RO, SK, SI, ES, SE, UK

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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faits. » (Femme, journaliste pour une radio publique, BG)

« Répercuter quelque chose qui n’a pas été confirmé et qui s’avère incorrect… » (Homme, journaliste de presse, CY)

« Le problème est d’accorder sa confiance. Je ne vois pas le visage de la personne, je ne sais pas si elle est sincère et honnête. » (Homme, journaliste pour une radio privée, CZ)

Si l’identité réelle d’une source est inconnue, il est plus difficile de vérifier les informations

« Je me rappelle une blogueuse, en Syrie, qui décrivait ce qu’il se passait sous la révolution, les événements terribles qu’elle vivait là-bas. Mais il s’est avéré plus tard que l’auteur de ce blog habitait aux États-Unis. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, BE)

Récit biaisé – une seule facette d’un sujet est abordée

Récit superficiel – un sujet n’est pas traité en profondeur

Une personne peut « se cacher » en ligne et dissimuler sa véritable identité.

Risque de « prendre le train en marche » et de considérer qu’un sujet traité est plus crédible ou plus important qu’il ne l’est réellement

« En tant que journaliste, je pars du principe que [les médias sociaux] ne sont pas une source… C’est une indication, une tendance. » (Femme, journaliste pour une radio privée, FR)

Utiliser les médias sociaux comme seule source d’informations pour un sujet

« Le seul risque est de se laisser aveugler par ce que racontent les médias sociaux et d’en faire son unique source. Si vous faites cela, vous n’êtes pas un journaliste. Le journalisme implique de mener des recherches, de développer des idées fondamentales, et non de prendre les idées d’un autre et de les présenter comme ses propres idées. Les médias sociaux ne peuvent être que complémentaires. » (Homme, journaliste de presse, EL)

Utiliser des informations qui ont été manipulées

« Il faut savoir comment détecter [ce qui constitue de] la pure propagande… l’intérêt sous-jacent, à savoir pour un homme politique de s’allier des partisans. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, PL)

« Le risque de manipulation est beaucoup plus élevé que dans le cas de la télévision ou de la presse écrite. Je ne pense pas qu’il existe un autre milieu qui renferme un plus grand potentiel d’être utilisé à des fins de manipulation que cet

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endroit [les médias sociaux]. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, RO)

Manque de temps pour valider les informations

« Quand je ne suis pas sûr, je le dis – j’ai trouvé cette information en ligne, pour que tout le monde le sache. » (Homme, journaliste pour une radio privée, IT)

« Twitter peut être formidable, mais dans ses pires moments, c’est un brouhaha de murmures en chinois. » (Homme, journaliste de presse, UK)

Risque de préjudice personnel ou professionnel

S’impliquer excessivement dans les discussions et exprimer ses opinions personnelles / ne pas garder sa neutralité

« Si vous n’êtes pas attentif, vous donnez le bâton pour vous faire battre. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, HU)

Développer une dépendance à l’égard des médias sociaux au point de perturber son existence

Risquer sa réputation en raison de son ouverture dans les médias sociaux

« Tweeter ses opinions personnelles et des messages inadéquats… Les gens qui ne font pas la distinction entre les médias sociaux et leur vie personnelle et leur travail quotidien… Il y a certainement des dangers pour les journalistes à cet égard. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, UK)

BE, EE, EL, HU, IE, MT, NL, RO, SI, UK

Protection des données / sécurité des informations

Crainte du piratage d’informations privées

« Il y a des pirates qui peuvent s’attaquer à votre système et obtenir vos informations personnelles. » (Femme, journaliste pour une radio privée, CY)

Crainte que l’activité en ligne soit observée – l’activité en ligne d’une personne peut être mise sous surveillance.

« Mes activités peuvent être tracées. Tous les comptes sur Facebook, Twitter et Gmail sont reliés, donc l’anonymat est impossible. » (Femme, journaliste pour une radio privée, PL)

AT, CY, DK, FI, PL, RO, SI

Limite entre la vie privée et professionnelle

Révéler trop d’informations personnelles à son sujet susceptibles de porter atteinte à sa réputation

Dévoiler des informations personnelles dans un média professionnel comme Twitter

« Être ajouté à certains groupes qui pourraient compromettre votre réputation en tant que journaliste sans que vous le sachiez » (Homme, journaliste pour une télévision publique, Malte)

« La confidentialité, tant au niveau personnel que professionnel, et… une certaine confusion

AT, BE, EE, MT, SK, ES

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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entre les sphères privée et professionnelle, qui se chevauchent parfois » (Homme, journaliste pour une radio publique, ES)

Absence de réglementation des informations sur les plates-formes de médias sociaux

Diffusion de messages préjudiciables – facilité de propagation de préjugés raciaux, de xénophobie, etc.

« Répandre un discours de haine devient trop attrayant pour certains s’ils peuvent le faire en se servant d’une identité d’utilisateur anonyme. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, FI)

FI, FR, RO, SI

Enfreindre fortuitement des droits d’auteur ou publier des informations non destinées au public

Utiliser les informations d’une autre personne comme ses propres informations

« Les risques : "emprunter" les textes d’un autre et devoir faire face à des problèmes de droits d’auteur, ce qui peut très facilement se produire dans l’actualité compte tenu des délais dans lesquels nous travaillons… » (Homme, journaliste pour une télévision publique, CY)

Publier un contenu qui n’est pas destiné au public

« Les risques sont de publier un contenu alors qu’en réalité, il n’était pas destiné au public. » (Homme, journaliste pour une radio privée, DE)

CY, PL, DE

Examen accru de son travail

Une erreur commise est vue par le monde entier.

« Votre travail atteint le public plus vite et de manière plus directe, cela exacerbe les pressions pour les délais et la qualité… Si vous commettez une erreur, elle ne sera pas vue qu’une seule fois dans un journal, mais elle apparaîtra sur le site internet et à chaque fois qu’une personne partagera votre article… Cette erreur continuera de circuler en ligne. » (Homme, journaliste de presse, MT)

MT, ES

Nature prenante des médias sociaux

La quantité d’informations publiées est trop grande et le filtrage nécessite trop de temps

« C’est très prenant. Il faut beaucoup sélectionner, beaucoup réfléchir, on passe beaucoup de temps à travailler, mais pas nécessairement de la manière la plus rapide, alors qu’il pourrait être plus rapide d’appeler quelqu’un par téléphone. Mais on est déjà devenu trop paresseux pour se rappeler certaines techniques. C’est la culture de la simulation et on en fait partie. L’information se répète, on trouve de moins en moins de sujets uniques. Alors on vient grossir ce qui existe déjà. Sans rien ajouter de neuf. » (Femme, journaliste pour une radio publique, LT)

LT

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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5.5. Obstacles à l’utilisation des médias sociaux Les journalistes ont été invités à indiquer quels sont à leurs yeux les principaux obstacles à l’utilisation des médias sociaux dans leur travail et s’il existe des obstacles spécifiques en termes d’infrastructures. La quasi-totalité des journalistes interrogés ont déclaré qu’ils ne rencontraient pas d’obstacles notables en termes d’infrastructure.

« Il n’y a pas d’obstacles, on peut toujours avoir accès à tout à n’importe quel moment. Tout dépend de la manière dont on les [les médias sociaux] utilise. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, EL)

Une minorité de journalistes aimeraient disposer de smartphones et estiment que cette lacune est un obstacle à l’accès. (BE, CY, PL)

« Ne pas pouvoir avoir un téléphone portable qui a un accès à internet et aux emails, ou même un iPad avec lequel on peut à tout moment trouver les informations dont on a besoin et les transmettre… L’employeur ne devrait pas être obligé d’offrir ces services, mais il devrait au moins négocier des conditions spéciales avec les fournisseurs dans ce domaine. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, CY)

D’autres obstacles d’infrastructures résident dans la faible vitesse de connexion à internet, surtout quand les journalistes sont sur le terrain (CZ, FI, ES), mais aussi parfois à leur bureau (MT). Les tarifs de l’accès à internet et le coût élevé du matériel ont également été mentionnés dans un cas (MT). En ce qui concerne l’infrastructure, la majorité des journalistes n’ont pas fait état d’autres obstacles importants.

« Je ne sais pas s’il y a réellement des obstacles. Il est relativement facile et simple d’utiliser les médias sociaux quand on sait ce qu’on cherche. Si la connexion est défaillante, alors c’est un obstacle. » (Homme, journaliste pour une radio privée, FI)

Certains journalistes ont toutefois mentionné les obstacles mineurs suivants :

L’utilisation limitée des médias sociaux en raison de leur propre manque de compétences. Ils souhaiteraient prendre des mesures pour augmenter davantage leur utilisation des médias sociaux, notamment les journalistes plus âgés. (CY, DK, FI, EL, MT, PT, SE) « Je pense que nous, les journalistes, nous sommes enfermés dans nos modes de pensée traditionnels, ce qui peut nous entraver à de nombreux égards dans notre développement. » (Femme, journaliste de presse, SE) « Le problème est que je ne sais pas comment les utiliser, excepté pour Facebook. Le problème pour moi est que personne dans ma société ne m’a jamais appris à m’en servir. » (Femme, journaliste pour une radio publique, EL)

La difficulté à isoler les informations intéressantes parmi toutes les

informations reçues. (BE, LT)

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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Les employeurs qui ne sont pas convaincus par les avantages des médias

sociaux pour le travail des journalistes ou qui limitent leur utilisation pendant les heures de travail. (CY)

o Un accord doit être conclu avec les employeurs sur ce qui peut être communiqué ou non via les médias sociaux. (NL)

Le manque de temps pour utiliser les médias sociaux autant que les journalistes le souhaiteraient. (CY, FR)

« Nous avons tous un ordinateur, nous avons tous un accès à internet, mais tout cela nécessite un investissement en termes de temps, donc c’est quelque peu fastidieux. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, FR)

L’obligation imposée par certaines plates-formes de médias sociaux de

fournir des données personnelles pour s’inscrire. (FR, LV)

Les sites sociaux font l’objet d’un monopole extrêmement puissant. (LU)

Il n’est pas toujours possible de connaître l’identité réelle des personnes qui utilisent des pseudonymes, en particulier sur les forums, où les participants veulent rester anonymes. (LU)

La crédibilité des informations obtenues par le biais des médias sociaux. (EL) « La crédibilité est le seul obstacle, on ne peut pas avoir de certitude, et en tant que journaliste, on doit toujours être à 100 % sûr de ce qu’on avance, sinon on met sa carrière en danger. » (Homme, journaliste pour une radio privée, EL)

Les systèmes de recherche dans les médias sociaux ne sont pas pratiques. (LT) « Les recherches ne fonctionnent pas bien. S’il y a une publication plus longue sur Facebook, on ne peut pas utiliser Ctrl+F, il faut tout parcourir avec "Afficher la suite". Mais c’est un obstacle minime. » (Homme, journaliste de presse, LT)

Le faible approfondissement des informations obtenues par le biais des

médias sociaux. Un entretien personnel ou téléphonique fournit des informations plus approfondies. (AT) « Un journaliste obtient davantage d’informations d’une personne interrogée par téléphone ou face à face qu’en communiquant simplement sur les sites de médias sociaux. Les médias sociaux ne peuvent exprimer l’interaction sociale et la gestuelle ; cela apporte un supplément à cet égard. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, AT)

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6. APPROCHES DE L’UTILISATION DES MEDIAS SOCIAUX

Ce chapitre examine les types de médias sociaux que les journalistes utilisent, leurs opinions sur la crédibilité des sources dans les médias sociaux et les objectifs qu’ils essaient d’atteindre en utilisant les médias sociaux.

6.1. Observations principales

Les journalistes font une utilisation à la fois active et passive des médias sociaux. Les sources les plus importantes sont sans conteste Facebook, Twitter, YouTube et les blogs.

Il ne fait aucun doute que le principal usage des médias sociaux concerne le processus global de recherche de sujets d’actualité, de promotion de ces sujets et de collecte de réactions auprès du public.

Les médias sociaux sont perçus comme étant extrêmement utiles et faciles à utiliser. La seule préoccupation soulevée concerne la crédibilité des informations.

La crédibilité des informations revêt une importance primordiale pour tous les journalistes. Presque tous les journalistes estiment que le contenu des médias sociaux des services gouvernementaux ou des institutions de l’Union européenne est fiable, tandis que les informations publiées par des particuliers ou des entreprises sont jugées moins fiables. La principale raison en est que la source à l’origine des informations est connue et considérée comme crédible.

Néanmoins, ces informations doivent toujours être vérifiées et il est considéré qu’elles doivent dans certains cas être éditées.

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6.2. Types de médias sociaux utilisés Les journalistes ont été invités à décrire les types de médias sociaux qu’ils utilisent à titre professionnel et la manière dont ils les utilisent. Le tableau ci-dessous résume leurs réponses.

FACEBOOK Exemples d’utilisation Ce qu’ils aiment /

n’aiment pas dans ce média

Mentionnés par les journalistes de…

Mettre à jour des actualités au moyen de commentaires et de publications

Rechercher des informations

Contacter des personnes qu’ils souhaiteraient interviewer – particuliers, entreprises, partis politiques, etc.

« Dans mon travail de journaliste, je cherche des informations sur les sites de médias sociaux. De temps à autre, j’essaie d’entrer en contact avec certaines personnes, mais la majeure partie du temps, je procède à des recherches. » (Homme, journaliste de presse, AT)

Recueillir des avis

Lancer des idées

Observer des signes indiquant l’état d’esprit du grand public

Lire des commentaires sur des articles déjà publiés/communiqués

« Nous utilisons aussi Facebook pour entamer un dialogue avec le public, pour susciter des commentaires, et ensuite, dans certains cas, pour concrétiser ces commentaires. » (Homme, journaliste pour une radio publique, DE)

Trouver des exemples spécifiques

Rechercher des idées de sujets

Promouvoir leur propre travail

Obtenir des informations qu’il serait difficile de se procurer par ailleurs

Publier des articles

Créer des profils pour des programmes spécifiques

Garder le contact avec d’autres journalistes

La communication avec le grand public est plus accessible.

« Facebook semble représenter le moyen le plus facile pour permettre aux gens de s’organiser, et par conséquent, il est révélateur pour nous en tant que journalistes quand quelque chose se passe. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, BG)

« Facebook est le média où se trouvent la plupart de nos auditeurs. Nous devons donc y être présents pour les atteindre. Le jour où les Danois commenceront à utiliser en majorité une autre plate-forme sociale, nous suivrons le mouvement. Il faut rester au goût du jour – et être là où notre public est. » (Homme, journaliste pour une radio privée, DK)

AT, BE, BG, CY, CZ, DK, EE, FI, FR, EL, HU, IE, IT, LV, LT, LU, MT, NL, PL, PT, RO, SK, ES, SE, UK

Page 64: Les journalistes et les médias sociaux

Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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TWITTER

Exemples d’utilisation Ce qu’ils aiment / n’aiment pas dans ce

média

Mentionnés par les journalistes de…

Commenter les événements récents sur Twitter

Rechercher des informations

Contacter des personnes qu’ils souhaiteraient interviewer

Lire / suivre le compte de personnes ou d’organisations spécifiques

Se tenir au courant de l’actualité dans leur pays et à l’étranger

Canaliser le trafic – tweeter des informations sur une prochaine émission

Promouvoir des sujets

Gérer une communauté d’abonnés

« Le programme a un compte Twitter que je suis et le programme me suit. Les personnes qui s’occupent du compte du programme adressent des questions aux abonnés Twitter car il y a une participation active autour du programme sur Twitter et Facebook. Ils posent ensuite une question à l’antenne, puis éventuellement, je la tweete à nouveau de manière à atteindre plus de monde. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, ES)

Lancer et alimenter un débat afin de canaliser le trafic vers leurs comptes

Utilisé moins par le grand public et davantage par les professionnels

Jugé plus professionnel et fiable et utilisé par de grandes entreprises

Important en raison de la circulation rapide d’informations succinctes

Totalement ouvert (à la différence de Facebook) : ils peuvent suivre n’importe quelle personne qu’ils souhaitent et n’importe qui peut les suivre

Moins convivial que Facebook et également moins populaire auprès du grand public

AT, BE, BG, CY, CZ, FI, FR, EL, HU, IE, IT, LV, MT, NL, PL, PT, RO, SI, ES, SE, UK, CY

Page 65: Les journalistes et les médias sociaux

Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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YOUTUBE

Exemples d’utilisation Ce qu’ils aiment / n’aiment pas dans ce

média

Mentionnés par les journalistes de…

Trouver des fichiers vidéo

« Je peux revoir le discours d’un député quand j’en ai envie et je sais que c’est le discours original. Cela m’aide à vérifier des éléments, à me rafraîchir la mémoire, etc. » (Femme, journaliste pour une télévision publique, EL)

Parcourir des séquences vidéo d’amateurs

Trouver du matériel complémentaire pour leurs sujets (séquences audio ou vidéo)

« Je l’utilise pour les images, pas pour l’actualité/ les informations. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, CY)

« J’utilise beaucoup YouTube. Je reçois des dépêches d’une agence de presse, par exemple, de France Presse, sous forme de texte seul. Pas d’images sur Reuters, pas d’images sur CNN, pas d’images nulle part. Alors on va sur YouTube, et bien souvent, on y trouve une vidéo. C’est très utile. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, RO)

Impliquer le public, p. ex. en publiant une séquence pour une émission de radio, sur laquelle les gens écrivent ensuite des commentaires

Trouver du matériel original susceptible de les distinguer de la concurrence

Utile quand les journalistes ne peuvent pas aller sur les lieux d’un événement

Les séquences sont souvent des images d’amateurs de piètre qualité

AT, BE, BG, CY, CZ, DK, FI, FR, EL, IE, IT, LV, LT, MT, NL, PL, PT, RO, SI, ES, SE, UK

BLOGS Exemples d’utilisation Ce qu’ils aiment /

n’aiment pas dans ce média

Mentionnés par les journalistes de…

Recueillir des informations

Voir ce que les gens pensent et quels sont leurs avis sur les sujets d’actualité

Consulter uniquement un blog quand ils reçoivent un lien via Twitter

Lire et étudier différents points de vue sur les sujets d’actualité

Lire les blogs de personnes qui sont réputées faire autorité dans leur domaine

« Je lis de plus en plus de blogs… Ils procurent une bonne perspective

Cela demande beaucoup de temps

Plus difficile de rechercher un sujet précis par rapport à Twitter, qui fournit des informations résumées et un outil de recherche

Image quelque peu désuète

Blogs jugés professionnels et sophistiqués

BE, BG, CZ, DK, EE, FI, FR, EL, HU, IE, IT, LT, MT, PL, RO, SE, UK

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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analytique… » (Homme, journaliste pour une radio publique, IE)

Contribuer à des blogs / tenir leurs propres blogs

« Je suis impliqué dans l’activité des blogs, même si en réalité, je n’en consulte pas et je n’en lis pas. » (Homme, journaliste de presse, UK)

LINKEDIN Exemples d’utilisation Ce qu’ils aiment /

n’aiment pas dans ce média

Mentionnés par les journalistes de…

Créer un CV en ligne

Constituer un réseau de personnes

Faire leur propre promotion en tant que journalistes

Consulter rapidement les antécédents des personnes qu’ils pourraient souhaiter interviewer

Obtenir directement les informations auprès des sources adéquates

BE, CY, DK, DE, IE, MT, NL, SI, ES, UK

WIKIS Exemples d’utilisation Ce qu’ils aiment /

n’aiment pas dans ce média

Mentionnés par les journalistes de…

Obtenir rapidement des informations contextuelles

Fiabilité moindre car tout le monde peut diffuser des informations

BE, FI, HU, SI

MYSPACE Exemples d’utilisation Ce qu’ils aiment /

n’aiment pas dans ce média

Mentionnés par les journalistes de…

Rechercher des personnes susceptibles d’être invitées dans des émissions de télévision ou de radio

FI, SI

FLICKR Exemples d’utilisation Ce qu’ils aiment /

n’aiment pas dans ce média

Mentionnés par les journalistes de…

Trouver des images à utiliser dans leurs sujets

MT, NL

XING Exemples d’utilisation Ce qu’ils aiment /

n’aiment pas dans ce média

Mentionnés par les journalistes de…

Constituer un réseau de personnes Obtenir directement les informations auprès des sources adéquates

DE

Il apparaît clairement à la lumière de ces indications que les sources les plus importantes sont Facebook, Twitter, YouTube et les blogs. Une observation intéressante à propos de Twitter tient à ce que d’après les journalistes, il n’est pas encore devenu populaire à ce jour auprès du grand public ou des journalistes eux-mêmes dans certains pays (EE, FI, BG, CY, DK). Il est également considéré qu’il est plutôt restrictif en raison de la limitation à 140 caractères.

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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« Twitter est très secondaire. J’ai créé un compte sur Twitter il y a quelques années, quand il était en plein essor. Ce qui m’a le plus dérangé était que les messages ou les tweets étaient limités à seulement 140 caractères. Je ne pouvais même pas faire passer mon idée… Cela m’a paru inutile. » (Homme, journaliste de presse, EE)

Les journalistes font une utilisation à la fois active et passive des médias sociaux.

Page 68: Les journalistes et les médias sociaux

Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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6.3. Opinions concernant la fiabilité des informations Il a déjà été évoqué au chapitre précédent (voir point 5.4) que les journalistes estiment spontanément que la crédibilité et la fiabilité des informations obtenues par le biais des médias sociaux représentent l’un des principaux risques liés à l’utilisation de ces sources. Ces préoccupations pour la crédibilité sont focalisées sur la difficulté à vérifier les informations, l’anonymat des sources, l’utilisation d’informations biaisées et manipulées, la superficialité des récits et le risque d’utiliser les médias sociaux comme seule source. Les journalistes ont été spécialement interrogés sur l’importance que revêt la véracité des informations que fournissent les services gouvernementaux ou les institutions européennes par le biais des médias sociaux par rapport aux informations fournies par des individus à titre privé/ des blogueurs ou des entreprises. Les journalistes ont à nouveau insisté sur l’importance d’informations crédibles dans leur travail.

« La crédibilité de l’information est extrêmement importante pour moi en tant que journaliste, car je dois constamment garder à l’esprit qui est la source et qui est derrière la source… Vérifier la source de ses informations est une pierre angulaire du journalisme. » (Homme, journaliste pour une radio publique, MT)

Presque tous les journalistes considèrent que le contenu des médias sociaux des services gouvernementaux ou des institutions européennes est fiable, tandis que les informations publiées par des particuliers ou des entreprises sont jugées moins fiables.

« Cela paraît instinctivement plus digne de foi quand une information émane d’une institution, et partant, qu’elle est identifiée en tant que telle… Dans ces conditions, elle est aussi fiable qu’un communiqué de presse qu’on reçoit par fax ou une conférence de presse. En tout cas, elle est plus fiable qu’une information fournie par un blogueur qui n’est pas nécessairement connu ou identifié comme la source de l’information. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, FR) « Bien sûr, si je vois quelque chose qui vient des institutions européennes par le biais des médias sociaux, j’y fais davantage confiance, parce que je pense que l’Union européenne contrôle ses profils et que si quelque chose n’est pas vrai, elle le supprime immédiatement. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, EL) « Évidemment, les services gouvernementaux ou les institutions européennes sont beaucoup plus fiables que les sociétés privées ou les particuliers. Les agences du gouvernement doivent communiquer, mais ne pas manipuler, elles sont plus fiables. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, PT)

Les raisons pour lesquelles les journalistes jugent ces informations plus fiables sont notamment les suivantes :

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La source à l’origine des informations est connue et perçue comme crédible.

(AT, BE, FI, EL, LT, NL, RO, ES, SE, UK)

« Certainement [fiable] – cela repose sur des faits, sachant qu’en particulier pour l’Union européenne, tout est consigné dans des comptes rendus et je pense que les informations qui émanent de ces sources sont plus fiables que si on consulte un site quelconque, qui peut donner des informations erronées. » (Femme, journaliste pour une radio privée, CY)

Les informations provenant de ces institutions reçues par le biais des médias

sociaux sont assimilées à une communication officielle. (HU, FR, LT)

Ces institutions sont responsables – elles ne peuvent publier de fausses informations et risquer leur réputation. Les informations ont été soumises à une vérification et à un contrôle internes. (LV, FR, SK, UK) « Je pense que les informations diffusées par les institutions sont plus fiables à l’heure actuelle parce qu’un grand groupe, une institution publique ou un groupe privé ne peut se permettre de dire ce qu’il veut… parce que s’il le fait, il y aura très rapidement un effet de répercussion négatif sur le web. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, FR)

Les informations peuvent être vérifiées au moyen de liens vers les sites internet des organisations. Les profils des services gouvernementaux et des institutions européennes dans les médias sociaux sont assimilés à une façade plus sociale et interactive de leur site internet. (CZ, DK)

Même si le gouvernement et l’Union européenne leur paraissent des sources plus fiables, les journalistes n’en considèrent pas moins que conformément à de bonnes pratiques journalistiques, ces sources ne doivent pas être leurs seules sources d’informations. Ces informations doivent toujours être vérifiées afin de se prémunir contre toute erreur humaine et de confronter différents points de vue sur le sujet. (EE, FR, HU, IE, BG, NL, RO, ES, UK)

« Comme toutes les informations, on doit les vérifier. » (Femme, journaliste pour une radio privée, FR)

D’autre part, certains journalistes considèrent que les informations diffusées par le biais de ces sources officielles (gouvernements ou institutions européennes) sont également filtrées et biaisées et qu’elles ne peuvent donc servir de seule source d’informations pour un sujet. (FR, IE, IT, CY, EE, PL, RO, SI)

« Toute personne qui rédige une information le fait sous un certain angle ou dans un certain but, donc il faut comprendre le but sous-jacent… mais je ne pense pas que tout le monde le [comprenne]. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, UK)

« Ce n’est pas aussi fiable que je le voudrais… Je trouve que ces informations sont souvent orientées et pas assez factuelles… J’ai l’impression qu’elles sont éditées à l’excès par des conseillers en communication, que les choses sont présentées dans un autre langage, dans un jargon de technocrates qui est très bureaucratique et très européen, ce qui

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déforme quelque peu la réalité… Je ne pense pas que les informations soient présentées d’une manière suffisamment neutre. » (Homme, journaliste de presse, FR) « Chacun ne met jamais sur internet que les informations qui s’inscrivent dans son propre intérêt. L’Union européenne devrait être obligée de divulguer des informations sur les salaires des députés européens, parce que cela ne relève pas de son intérêt de le dire… » (Femme, journaliste pour une télévision publique, SI)

La fiabilité des publications des hommes politiques a également été remise en question dès lors que personne ne peut avoir la certitude que ce sont réellement ces politiciens qui les publient (EE, SI).

« Je ne pense pas qu’un homme politique ait suffisamment de temps pour publier des interventions… On ne peut pas écrire tout cela soi-même. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, EE)

Les journalistes ont également souligné que les médias sociaux ne peuvent être le seul support que ces institutions utilisent pour communiquer avec eux car les informations fournies sont nécessairement plus brèves que ce dont les journalistes ont besoin (BE).

« Les médias sociaux ne sont pas suffisants en soi pour ces institutions… Elles peuvent émettre un avertissement ou une réaction, mais elles ne peuvent pas communiquer au sens classique du terme. » (Homme, journaliste de presse, BE)

6.4. Objectifs que les journalistes souhaitent atteindre Cette partie du rapport décrit les objectifs que les journalistes s’efforcent d’atteindre en utilisant les médias sociaux : communiquer, recueillir des informations, s’allier un soutien, obtenir des avis, poser des questions au public, consulter d’autres personnes ou établir un lien avec elles, constituer des communautés, trouver des informations, recueillir des commentaires, déterminer si un sujet vaut la peine d’être creusé, etc. Les journalistes ont été interrogés sur l’utilisation des médias sociaux dans onze activités distinctes. D’après leurs réponses, certaines utilisations des médias sociaux sont manifestement plus populaires et répandues que d’autres, ainsi que l’illustre le tableau ci-dessous.

UTILISATIONS PRINCIPALES DES MÉDIAS SOCIAUX Collecter des informations pour un article d’information4

Trouver des informations pertinentes Décider si un sujet vaut la peine d’être creusé ou non

4 Ces utilisations ne sont pas classées par ordre de popularité, mais uniquement regroupées au titre des utilisations des médias sociaux les plus populaires et répandues parmi les journalistes.

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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Se connecter aux autres Communiquer des messages à d’autres personnes Obtenir des réactions sur des histoires/ sujets

UTILISATIONS SECONDAIRES Connaître l’opinion publique Créer un soutien/ du sponsoring

UTILISATIONS IMPOPULAIRES DES MÉDIAS SOCIAUX Mettre au défi le discours politique Consulter ou encourager une participation Construire des communautés Ces constats reflètent les observations du chapitre 4 (voir point 4.2.1), lorsque les journalistes ont été interrogés sur les activités pour lesquelles ils recourent aux médias sociaux dans le cadre de leur travail. Il ne fait aucun doute que le principal usage des médias sociaux concerne le processus global de recherche de sujets d’actualité, de promotion de ces sujets et de collecte de réactions auprès du public. Le reste de ce chapitre décrit brièvement chaque utilisation.

6.4.1 Collecter des informations pour un article d’information Il s’agit sans conteste de l’une des principales utilisations que les journalistes font des médias sociaux (AT, BE, BG, CY, CZ, DK, EE, FI, FR, DE, EL, HU, IE, IT, LV, LT, MT, NL, PL, PT, RO, SK, SI, ES, SE, UK). Ils recherchent des informations inédites/originales, ainsi que des informations contextuelles pour écrire un article.

« C’est le but principal [utilisation des médias sociaux]. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, LT)

« En général, je lis et je glane des informations juste pour avoir un aperçu de ce que les gens pensent. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, EL)

La collecte d’informations pour un article d’actualité inclut la recherche d’idées de sujets ou d’informations écrites pertinentes.

« Il y a toujours quelque chose qui attire l’attention. Quelqu’un a vu une histoire que vous n’avez pas remarquée vous-même, elle est commentée et vous remontez ensuite à la source initiale. Je m’en sers, bien entendu. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, EE)

L’obtention d’informations visuelles sur des plates-formes comme Facebook et YouTube est particulièrement utile quand il est difficile d’atteindre une destination spécifique.

« À la radio, ce qui compte, c’est le son, et dans un reportage, on doit inclure des séquences audio. J’utilise beaucoup YouTube, j’y trouve parfois une séquence audio que je ne trouve pas ailleurs. » (Femme, journaliste pour une radio publique, PT)

La collecte d’informations pour un article d’actualité comprend également la prise de contact avec les personnes concernées par un sujet, p. ex. des hommes politiques,

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des directeurs d’entreprise, etc., ce qui peut être effectué par le biais de Facebook ou de Twitter. Il s’avère parfois que certaines personnes sont plus promptes à répondre sur les plates-formes de médias sociaux que par email ou SMS.

« Je pense que c’est un moyen idéal pour atteindre les gens. » (Homme,

journaliste pour une télévision privée, BE) Les journalistes mènent leurs recherches à travers différents types de médias sociaux, comme Facebook, Twitter, les blogs, le partage de vidéos, etc. Bien qu’il soit impossible de généraliser le constat à l’ensemble de l’échantillon, certains journalistes ont déclaré qu’ils utilisent Twitter pour savoir ce que quelqu'un dit sur un sujet spécifique, Facebook pour rechercher des informations et YouTube pour trouver des informations à des fins d’illustration. D’autres se procurent principalement (mais pas exclusivement) leurs informations locales et nationales via Facebook, tandis qu’ils se tournent essentiellement (mais pas exclusivement) vers Twitter pour les informations internationales. Les médias sociaux sont considérés comme un outil rapide permettant la collecte d’informations, mais comme les journalistes l’ont souligné tout au long de l’étude, ils ne doivent pas constituer leur seule source d’informations, mais plutôt s’ajouter aux sources traditionnelles et les informations doivent être vérifiées.

« Oui, pour autant que les informations soient vérifiées et validées par d’autres sources. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, FR)

« Cela peut être une base, mais il faut toujours contrôler. Je peux aussi trouver des informations contextuelles pour donner une meilleure image de l’actualité. » (Femme, journaliste pour une télévision publique, RO)

« On rassemble en général des informations à l’aide des médias sociaux pour compléter, contrôler et enrichir ce qu’on a trouvé via les sources traditionnelles. On commence parfois par les réseaux sociaux, selon l’endroit où on trouve le sujet, puis on continue avec les réseaux traditionnels, ou inversement. » (Homme, journaliste pour une radio publique, ES)

6.4.2 Trouver des informations pertinentes Cet usage des médias sociaux est également populaire parmi les journalistes et s’inscrit dans le processus global de production d’un sujet ou d’un article. (CY, CZ, DK, EE, FI, FR, DE, IE, IT, LV, LT, NL, PL, PT, RO, SK, SI, ES, SE) Les journalistes peuvent trouver des informations pertinentes en suivant passivement les informations ou en procédant à une recherche plus active, par exemple en publiant des messages sur le mur/dans le statut d’une personne sur Facebook, en insérant un lien vers leurs propres actualités, etc.

« C’est le plus important pour moi. Dans quel autre but pourrais-je aller là-bas ? Je cherche des informations que je n’obtiendrais pas simplement en communiquant avec des gens ou en marchant dans la rue. » (Homme, journaliste de presse, EE)

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Dans le cadre des informations pertinentes, ils peuvent en outre identifier les personnes qui occupent le cœur de l’actualité et leur parler.

« [Lors du séisme au Japon], j’ai envoyé un tweet demandant "Y a-t-il des Irlandais au Japon ?", et en l’espace d’une heure, nous en avions deux [à l’antenne] via Skype. » (Homme, journaliste pour une radio privée, IE)

L’avantage par rapport aux médias traditionnels réside dans la rapidité, et les journalistes mettent à profit une multitude de plates-formes de médias sociaux, comme Facebook, Twitter et le partage de vidéos, pour trouver les informations pertinentes. Les journalistes ont à nouveau souligné l’importance de contrôler le moindre renseignement qu’ils peuvent trouver.

« Oui, mais toute information doit être vérifiée, parce que nous savons tous qu’internet est un immense fourre-tout, qui peut contenir, je ne sais pas, disons les rapports de l’ambassade des États-Unis, mais en même temps tout un tas d’informations parfaitement inutiles… » (Femme, journaliste de presse, LV)

6.4.3 Décider si un sujet vaut la peine d’être creusé ou non Les médias sociaux jouent un rôle dans la sensibilisation générale des journalistes à ce qu’il se passe dans l’actualité, leur permettant de décider s’il vaut la peine de creuser un sujet. (AT, BG, CZ, DK, FI, FR, DE, EL, IE, IT, LV, LT, LU, MT, RO, SK, SI, ES)

« Je lis juste ce qu’il se passe (dans ma sphère privée), et si je trouve quelque chose d’intéressant, je peux effectuer une recherche plus approfondie au moyen de sources traditionnelles pour voir si je peux en faire un article professionnel. » (Femme, journaliste pour une radio privée, EL)

La popularité d’un sujet dans les médias sociaux peut parfois servir d’indicateur pour déterminer si le sujet mérite d’être analysé plus en détail.

« Quand on s’aperçoit qu’il y a énormément de réactions et de commentaires sur un sujet spécifique, il est considéré comme important et il vaut la peine de s’y attarder. » (Homme, journaliste de presse, AT)

« Je regarde dans quelle mesure quelque chose suscite un intérêt. Je vois ce que les gens commentent. Si je vois un lien vers un événement qui a eu lieu récemment et qui a attiré 100 commentaires, cela veut dire que les gens s’y intéressent, alors je le reprends. » (Homme, journaliste de presse, RO)

Les journalistes peuvent également suivre certains sujets et mots-clés sur Twitter ou décider d’approfondir un sujet ou non en fonction des commentaires reçus. De nombreux journalistes ont toutefois tenu à souligner que même si les médias sociaux peuvent les inciter à creuser davantage un sujet, ils ne constituent en aucun cas le facteur décisif déterminant si un reportage sera éventuellement rédigé et diffusé/publié. D’autres facteurs jouent un rôle plus important dans cette décision, notamment les réunions de travail dans lesquelles l’attrait perçu du sujet est évalué,

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les discussions avec les collègues, l’analyse du contexte sociopolitique plus large dans le pays au moment concerné et la pertinence du sujet. En fin de compte, c’est le journaliste qui doit pouvoir déterminer quel sujet d’intérêt public aborder, sans se fier à ce que pensent d’autres personnes dans les médias sociaux.

6.4.4 Se connecter aux autres L’exploitation des médias sociaux pour se connecter aux autres est étroitement liée à la collecte d’informations en vue d’articles et à la recherche d’informations pertinentes. (BE, CZ, FI, DE, EL, HU, IE, IT, LU, MT, NL, PL, RO, SK, SI, ES, SE, UK). Les médias sociaux sont utilisés d’une manière générale pour former un réseau de personnes susceptibles de fournir une information précise en cas de besoin et pour renforcer ces liens. Ils peuvent également être utilisés en vue de finalités plus précises pour obtenir les coordonnées d’une personne et des renseignements la concernant, le plus souvent par le biais de Facebook et Twitter. L’utilisation des médias sociaux pour nouer des liens permet aux journalistes de trouver plus facilement des personnes illustrant différents points de vue d’un sujet, par exemple des partisans et des adversaires, etc. Les journalistes interrogés utilisent LinkedIn pour se connecter à leur réseau de connaissances professionnelles.

« Si on ne trouve la personne voulue nulle part ailleurs, on va sur Facebook. » (Femme, journaliste pour une radio privée, LT)

« C’est très rapide et on peut accéder immédiatement à des personnes qui sont normalement très difficiles à approcher… » (Homme, journaliste de presse, NL)

6.4.5 Communiquer des messages à d’autres utilisateurs Les journalistes utilisent les médias sociaux pour communiquer des messages à d’autres utilisateurs, tant à l’échelle nationale qu’internationale (AT, BE, CZ, EE, FI, FR, DE, IE, LU, MT, NL, PL, PT, RO, ES, SE). Ils mettent à profit cette fonctionnalité de trois manières. Les journalistes transmettent des messages ou des informations sur leurs propres sujets à d’autres utilisateurs afin de promouvoir un futur programme et d’obtenir davantage de téléspectateurs/ d’auditeurs.

« Si on fait quelque chose de spécial dans l’émission, on fait sa promotion et on éveille la curiosité via Twitter et Facebook et via le site internet ou le forum de [notre chaîne]. » (Homme, journaliste pour une radio publique, BE)

Ils relaient également des publications ou des liens d’actualité intéressants sur Facebook et sur Twitter (retweet), le cas échéant, après avoir eux-mêmes commenté ces publications ou ces liens.

« … partager des liens, envoyer des e-mails, publier des informations sur internet, sur Facebook, recevoir des commentaires de collègues ou du grand

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public sur des publications… » (Homme, journaliste pour une télévision publique, CY)

Les journalistes envoient aussi des messages sur Facebook à titre professionnel et privé.

« Il y a deux possibilités : le faire en public ou en privé. J’ai déjà utilisé les deux. Je pense que c’est très sympathique. Quand une personne s’en va, on lui souhaite un bon voyage ou autre chose. On peut aussi écrire "Je t’ai laissé un colis" et l’envoyer sous forme de message privé. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, EE)

6.4.6 Collecter des réactions sur des histoires/ sujets Les journalistes jugent les médias sociaux utiles pour recueillir des réactions et des avis sur leur travail (AT, BG, DK, EE, FI, FR, EL, IT, LV, LT, LU, MT, PT, RO, SK, SI, ES, UK). Les médias sociaux leur paraissent appropriés à cette fin en raison de leur rapidité et de l’accès à un public étendu. Ils recueillent ces réactions par le biais de Facebook, de Twitter et des blogs. Les journalistes observent les réactions sur une histoire ou une émission après qu’elle ait été publiée ou diffusée. Ils sollicitent également des réactions d’une manière interactive dans des discussions avec le public sur Facebook et Twitter au cours de la diffusion d’une émission.

« On utilise aussi beaucoup Twitter quand on présente [notre émission], on est également en permanence sur Twitter, on tweete sur ce qu’il va se passer dans l’émission, ce qui a été dit, on se projette dans la suite et on réagit à ce qui a été dit, comme les interventions virulentes qui sont tweetées. » (Homme, journaliste pour une radio publique, BG)

« J’aime bien avoir un retour sur mes histoires, savoir ce que les gens en pensent. Parfois, il y a même des gens qui apportent des informations complémentaires et cela peut mener à approfondir des travaux sur le sujet. » (Femme, journaliste pour une radio publique, PT)

« Je communique beaucoup, j’envoie beaucoup de messages, je suis connectée à beaucoup de personnes, j’ai près de 2 500 amis sur Facebook, j’ai créé un groupe où je reçois mes réactions. » (Femme, journaliste pour une radio privée, RO)

« Je regarde ce que les gens disent sur mon émission de la veille via la page de divertissement de mon émission sur Facebook. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, EL)

Tous les journalistes ne collectent toutefois pas systématiquement les réactions, adaptant plutôt leurs pratiques au sujet. Certains estiment qu’ils n’utilisent pas encore pleinement cet outil – pas plus que leurs organisations. Les journalistes ne recherchent pas expressément les réactions dans leurs profils personnels et certaines organisations n’ont pas configuré leurs médias sociaux de façon à pouvoir recevoir des réactions.

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« … Pendant les émissions en direct, les gens devraient avoir la possibilité d’exprimer leur opinion… L’une des restrictions auxquelles nous sommes confrontés tient à ce que nous n’avons pas le droit d’utiliser Facebook dans nos programmes en direct (à la télévision) parce que ce serait assimilé à de la publicité selon l’Autorité chypriote de la radiotélévision. » (Homme, journaliste pour une radio et une télévision publiques, CY)

Dans un cas, un journaliste qui n’avait pas appelé activement à recevoir des réactions, mais qui en a reçues, a été surpris par la quantité de ces réactions.

« Une multitude de voix s’élèvent quand vous publiez votre article sur internet. Il est tweeté, puis tout à coup, il se répand comme une traînée de poudre parce que les lecteurs se l’envoient l’un l’autre par e-mail, mais ils le retweetent et ils l’épinglent également dans les médias sociaux. Vous vous retrouvez face à un raz-de-marée que vous n’auriez jamais imaginé. Quand vous mettez un article en ligne, vous savez combien de personnes le lisent, grâce au nombre de pages vues. » (Homme, journaliste pour une radio publique, UK)

En Irlande, les journalistes n’ont pas toujours l’impression que les médias sociaux sont un outil très utile pour recueillir des réactions sur leurs sujets car ils savent qu’il y aura toujours des réactions positives et négatives et ils semblent donc s’accorder pour les ignorer plutôt que d’entamer un échange dans les deux cas.

6.4.7 Connaître l’opinion publique Les journalistes de la majorité des États membres utilisent Facebook et Twitter pour connaître l’opinion publique, mais dans une moindre mesure que pour les activités décrites précédemment. (BE, DK, EE, FI, FR, EL, IE, IT, LV, LT, NL, PL, RO, SI, SE). Afin de connaître l’opinion publique, ils lisent par exemple passivement les commentaires du grand public pour déterminer les sujets qu’ils jugent intéressants. Les journalistes suivent l’opinion publique dans les médias sociaux et l’incluent dans leurs critères lorsqu’ils décident si un sujet mérite ou non un article. Cette utilisation peut également prendre la forme de l’annonce d’un futur programme et de l’appel aux contributions ou d’un sondage sur les chansons que le public aimerait entendre à la radio.

« C’est formidable pour impliquer le public. Admettons par exemple que vous recevez un homme politique. Vous écrivez sur Facebook : "Aujourd’hui, [ce politique] sera présent dans notre émission. À votre avis, quels sujets devons-nous aborder avec lui ? Quelles questions devrions-nous lui poser ?", et immédiatement, les commentaires commencent à affluer et un grand nombre de ces questions sont sélectionnées pour l’émission. » (Femme, journaliste pour une radio publique, DK)

« Pour susciter un intérêt, je soumets une idée à mes abonnés et j’observe comment ils réagissent. Je demande leur avis à mes abonnés, par exemple, sur l’anniversaire de la Reine ou le budget annuel. Et je reçois toutes sortes de suggestions. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, NL)

Les journalistes utilisent parfois les commentaires publiés dans les médias sociaux pour expliquer ce que le public pense d’un sujet particulier.

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Bien que les médias sociaux soient perçus comme un outil essentiel pour passer en revue une gamme d’opinions plus large que les médias traditionnels ne le permettraient, les journalistes sont en même temps conscients des risques d’accorder à une frange restreinte de la population une plus grande attention qu’elle ne le mériterait parce que ses opinions peuvent être observées plus facilement que dans le reste de la population. Il ne peut donc être prétendu que l’opinion publique collectée dans les médias sociaux est représentative.

« Ces réseaux sociaux sont principalement utilisés par les citadins, qui ne donnent certainement pas une image fidèle de l’opinion publique slovène. » (Femme, journaliste pour une télévision publique, SI) « On en arrive à cerner l’opinion publique d’un réseau spécifique… c’est un échantillon qui reste sélectif. » (Femme, journaliste pour une radio privée, FR) « Il est préférable d’envoyer un journaliste dans la rue – il peut recueillir du matériel sur les opinions des citoyens en une demi-heure. » (Homme, journaliste pour une radio publique, HU)

Aux Pays-Bas, un journaliste a déclaré qu’il ne pensait absolument pas qu’il était opportun de collecter l’opinion publique car les journalistes doivent mener l’opinion, et non la suivre.

« Je ne trouve pas du tout attrayante [l’idée de collecter l’opinion publique]. Ce n’est pas du mépris, mais c’est une pente glissante si on s’engage dans cette voie. Après tout, on est supposé orienter l’opinion, et pas la suivre. Il ne faut donc pas commencer à se plier à ce que le public veut. » (Homme, journaliste pour une radio privée, NL)

6.4.8 Créer un soutien/ du sponsoring Les journalistes ont témoigné d’opinions partagées quant à savoir s’ils devraient s’efforcer de créer un soutien ou du sponsoring. Ils ont également donné différentes interprétations à cette question, et certains ont admis ne pas bien comprendre sa signification. (EE, IE, SI) Une minorité estime que cela fonctionne particulièrement bien pour les œuvres caritatives ou dans le cadre de sujets liés à une bonne cause (CY, LU).

« Cela fonctionne très bien pour les sujets liés à une bonne cause. » (Femme, journaliste pour une radio privée, CY)

Lorsque les journalistes ont compris la question dans le sens d’un soutien/ d’un sponsoring pour leur organisation, leur chaîne, leur émission ou leur journal, ils ont estimé que cette fonction incombait à leur service de marketing, et non à eux-mêmes (BE, BG, DK, FI, PL). Seuls les journalistes de Roumanie et des Pays-Bas ont dû faire appel au soutien du public lorsque les subventions allouées à leur émission ont diminué (NL) ou récolter des fonds pour une émission.

« J’organise une émission. À cette fin, je recherche des sponsorings, je l’ai déjà fait par le passé. » (Femme, journaliste pour une radio publique, RO)

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6.4.9 Mettre au défi le discours politique Dans la plupart des cas, les journalistes ont affirmé que mettre au défi le discours politique dépassait leur rôle, étant donné notamment la priorité qu’ils accordent à la préservation de leur neutralité. Ils considèrent qu’ils ont davantage pour mission de relater les actualités que de les soumettre à un questionnement. Ils jugent cette attitude non professionnelle et potentiellement nuisible à leur carrière.

« Les citoyens peuvent le faire plus facilement, je ne peux pas exprimer mes opinions personnelles dans les médias sociaux. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, BE)

« Nous travaillons beaucoup sur la politique, mais nous ne mettons pas les opinions au défi. Nous ne créons pas l’opinion, nous sommes seulement le messager qui permet aux autres de discuter et de porter un jugement critique. » (Homme, journaliste pour une radio privée, DK) « Je pense qu’il ne serait pas avantageux pour moi que quelqu’un connaisse mes opinions dans l’espace public. Je préfère m’abstenir de trop commenter car je veux éviter les suspicions selon lesquelles je soutiendrais tel ou tel parti. » (Femme, journaliste pour une radio publique, LT)

Dans une minorité de cas, les journalistes ont toutefois confirmé qu’ils se livrent bel et bien à un questionnement sur le discours politique (FI, BE, FR, NL, ES, RO). Cela semble plutôt le cas de journalistes qui travaillent sur des sujets politiques (FI), et cela se déroule sur Twitter ou Facebook (BE, RO).

« Je fais cela, oui, sur mon blog, et parfois, dans des réactions très brèves, sur Facebook. » (Homme, journaliste de presse, RO) « C’est quelque chose qui est vraiment bien sur les réseaux sociaux parce qu’on peut entretenir un dialogue directement avec les hommes politiques et on peut les mettre au défi, donc oui… La publicité institutionnelle qu’ils vous donnent, en les mettant directement au défi, on peut les faire sortir du bois… » (Homme, journaliste pour une télévision publique, ES)

Un journaliste a déclaré qu’à ses yeux, la mise au défi du discours politique fait partie des tâches essentielles d’un journaliste et le travail ne consiste pas à présenter ses propres opinions, mais à montrer l’autre facette de chaque sujet (NL).

« Un journaliste a le devoir de mettre les choses en question. » (Homme, journaliste pour une radio privée, NL)

6.4.10 Consulter ou encourager une participation Aucun des journalistes interrogés n’utilise les médias sociaux pour défendre délibérément un certain avis sur un sujet et inciter le public à le soutenir. Une fois encore, le principe de neutralité semble prépondérant. Une minorité de journalistes perçoivent néanmoins un lien entre le fait de consulter ou d’encourager une participation, de collecter l’opinion publique et de construire des communautés (voir ci-après). À nouveau, ils parlent toutefois d’inciter leurs (communautés de) téléspectateurs à participer à des programmes ou des débats en

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ligne. Le fait de consulter revêt apparemment la forme d’une consultation avec d’autres journalistes sur un sujet ou d’un contact avec les personnes qui sont au cœur d’un sujet.

6.4.11 Construire des communautés Lorsque la construction de communautés a été interprétée comme la constitution d’un groupe d’abonnés dans les médias sociaux, auxquels ils pouvaient recourir en tant que sources ou qui intègrent la communauté des téléspectateurs, des auditeurs ou des lecteurs fidèles, les journalistes ont estimé qu’il s’agissait d’une utilisation adéquate des médias sociaux (BE, CZ, DK, EE, SI, FR, DE). Ils ont également assimilé la construction de communautés à une communauté de contacts (SI, ES, PL). Lorsque les communautés ont été interprétées au sens de communautés d’intérêt, construites autour d’un sujet particulier, les journalistes ont toutefois pris leurs distances car ils estiment que cela n’est pas compatible avec leur déontologie professionnelle de neutralité.

« Je ne crois pas vraiment dans la création de communautés. » (Homme, journaliste de presse, IT)

« Je pense que cela relève un peu d’un vœu pieux. Je suppose que cela pourrait fonctionner pour un club de football comme l’Ajax. Le football est une chose pour laquelle les gens se passionnent. » (Homme, journaliste pour une radio privée, NL)

Deux journalistes ont indiqué qu’ils participent à une communauté d’intérêts de ce type, mais dans une mesure très limitée.

« Je participe, mais je ne crée rien, car cela voudrait dire que je rends mes opinions publiques. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, CY)

« J’ai créé une sorte de blog pour ma commune. » (Femme, télévision publique, EL)

Dans le cadre des activités pour lesquelles les journalistes utilisent les médias sociaux, ils sont jugés extrêmement utiles et faciles à utiliser. La seule préoccupation soulevée concerne la crédibilité des informations trouvées.

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7. ORGANISATIONS DE JOURNALISTES Ce chapitre explique comment les organisations/ entreprises pour lesquelles les journalistes travaillent utilisent les médias sociaux et si elles appliquent certaines lignes directrices pour leur utilisation.

7.1. Observations principales

Pratiquement toutes les entreprises/ organisations pour lesquelles les journalistes interrogés travaillent utilisent les médias sociaux, quoiqu’à des degrés divers.

Les entreprises utilisent sensiblement les mêmes types de médias sociaux

que les journalistes : Facebook, Twitter, les blogs et YouTube.

Les entreprises utilisent principalement les médias sociaux pour les objectifs suivants : interagir avec le public, communiquer, par exemple des informations sur leur programmation, promouvoir leurs programmes et canaliser le trafic.

Les journalistes de plus de deux tiers des États membres affirment que leur

entreprise n’a pas de lignes directrices formelles sur la manière dont les médias sociaux doivent être utilisés.

Même s’il n’existe pas de lignes directrices formelles, il est considéré que

les médias sociaux sont soumis aux règles générales de déontologie qui régissent l’utilisation tant des sources traditionnelles que des médias sociaux.

7.2. L’utilisation des médias sociaux par les employeurs Les journalistes ont été invités à indiquer quels médias sociaux leurs employeurs utilisent et dans quels buts. Pratiquement toutes les entreprises pour lesquelles les journalistes interrogés travaillent utilisent les médias sociaux, quoiqu’à des degrés divers. Dans une minorité de cas, les journalistes ne connaissaient pas en détail l’utilisation faite des médias sociaux par leurs employeurs, en particulier lorsqu’ils travaillaient pour plusieurs entreprises sous un statut d’indépendant. (CY, FI, EL, HU, SK, UK, PL)

« Je ne sais pas, certains de mes employeurs utilisent les médias sociaux et d’autres pas, mais je ne sais pas lesquels exactement, je n’en ai pas la moindre idée… » (Homme, journaliste pour une radio privée, EL)

Dans deux cas, les journalistes ont déclaré que les employeurs ont adopté les médias sociaux sur l’impulsion des journalistes, et non dans le cadre de leur propre politique (IE, LV).

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« Les journalistes les [les médias sociaux] ont introduit, les émissions s’y sont adaptées, et les éditeurs et les producteurs ont pensé qu’ils seraient bien avisés de s’y mettre… Maintenant, si vous m’aviez demandé qui n’est pas présent dans les médias sociaux, je dirais probablement les directeurs et le président. » (Homme, journaliste pour une radio privée, IE)

Les entreprises utilisent sensiblement les mêmes types de médias sociaux que les journalistes :

Facebook (AT, BE, BG, CY, CZ, DK, EE, FI, FR, DE, EL, HU, IE, LT, LU, MT, NL, PT, RO, SK, SI, ES, SE, UK, PL)

o En complément aux profils de l’organisation, les différentes émissions de radio et de télévision ont parfois leurs propres profils et groupes de discussion, tant pour les émissions ponctuelles que régulières. « Il y a une page Facebook pour la chaîne elle-même, mais plusieurs émissions ont également leur propre profil sur Facebook. Il en va de même pour Twitter : en l’occurrence, la chaîne a son propre compte, où on peut trouver des informations sur le contenu qui est publié sur le site internet. Il existe également un compte Twitter pour une émission ou l’autre, ou pour un collègue ou l’autre. » (Homme, journaliste pour une radio publique, DE)

« La société a un profil sur Facebook. On peut y poser des questions, les gens peuvent écrire leurs réactions. C’est assez interactif. On peut dire quelle orientation l’émission devrait prendre sur Facebook. C’est surtout utilisé pour l’autopromotion. » (Femme, journaliste pour une télévision publique, LT)

Twitter (AT, BE, CZ, EE, FI, FR, DE, IE, LV, LT, LU, MT, NL, PT, RO, SK, SI, ES, SE, UK)

o Ce média est utilisé en tant que support de diffusion. « De nombreux clips sont téléchargés avec un lien sur Twitter. Les gens qui ne les ont pas encore vus peuvent donc les regarder sur internet. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, NL)

o Les auditeurs peuvent utiliser Twitter pour réagir à une émission ou à

un programme.

Blogs (AT, FI, HU, PT, SE, IT)

o Les employeurs des journalistes hébergent parfois des blogs sur leur page internet. Ils intègrent ainsi une fonctionnalité des médias sociaux qui leur permet de recevoir des réactions.

o Certaines sociétés appellent les journalistes à bloguer par le biais de leur compte personnel.

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o Les journalistes ont des blogs dans lesquels ils publient des actualités, des informations ou des articles émanant des chaînes de télévision ou de radio ou des journaux pour lesquels ils travaillent.

YouTube (BE, EE, MT, SE)

o Les sociétés téléchargent des sujets télévisés ou des séquences

spécialement tournées à cette fin sur YouTube. « Nous téléchargeons des fichiers vidéos sur Facebook. Sur YouTube, aussi. Quand nous avons organisé une séance photo publicitaire pour la saison, une vidéo de la séance a été réalisée et publiée sur YouTube. » (Femme, journaliste pour une télévision publique, LT)

Les entreprises utilisent les médias sociaux pour les objectifs suivants :

Interagir avec le public (EE, FI, FR, DE, EL, HU, IT, LT, MT, NL, PT, SK, ES, SE, UK, AT, BE, DK, CY, BG, CZ)

o Interagir avec le public pour savoir ce qui l’intéresse « Certains collègues utilisent leur compte Facebook pour interagir avec d’autres personnes. S’ils prévoient une interview intéressante, ils demandent à la "communauté" ce qui l’intéresserait et quelles questions ils devraient poser sur ce sujet. » (Femme, journaliste pour une télévision publique, AT)

o Découvrir quelles sont les opinions et les interrogations du public et les intégrer dans leurs programmes / créer de la matière pour alimenter les programmes des médias

o Recueillir des commentaires sur les sujets diffusés/ les articles publiés « Notre chaîne a son propre site internet et la chaîne, ainsi que chaque émission, a une page sur Facebook. Elle sert généralement à recueillir des commentaires, et parfois à recevoir des informations des citoyens. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, BG)

o Trouver des interlocuteurs qu’il serait difficile de contacter par ailleurs pour faire une déclaration ou raconter une expérience

Communiquer (EE, FI, FR, DE, EL, HU, LV, LU, MT, PT, SK, ES, SE, UK, PL)

o Communiquer avec les téléspectateurs et les tenir informés de la programmation

« Notre entreprise utilise principalement Facebook et Twitter. En publiant des informations sur nos programmes, on peut tenir les téléspectateurs au courant… » (Femme, journaliste pour une télévision privée, AT)

o Communiquer sur les événements spéciaux qu’elles organisent

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Promouvoir ou vendre (IT, LT, MT, PT, RO, SE, PL, BE, EE, FI, DE, HU)

o Promouvoir leurs programmes « La promotion d’un programme auprès des téléspectateurs et toutes les démarches d’implication de ce type passent par les médias sociaux… » (Homme, journaliste pour une télévision privée, EE)

« Mon employeur utilise Facebook et Twitter pour promouvoir des émissions, des feuilletons et des nouveautés sur la chaîne. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, PT)

o Promouvoir les actualités, les programmes, les articles et les reportages sur le site internet de la société

o Accroître la visibilité de leur nom en ligne

o Vendre des DVD et d’autres produits

Canaliser le trafic (CY, CZ, FR, MT, RO, UK, AT, BE, EE)

o Les entreprises demandent que les journalistes utilisent leur compte Facebook privé au profit de l’entreprise en renvoyant les visiteurs sur le site internet de l’entreprise.

o Canaliser le trafic au moyen de concours, de sondages, etc.

o Les employeurs encouragent les journalistes à créer des blogs car cela améliore la visibilité en ligne à la fois pour l’employeur et leur propre identité professionnelle.

o Les comptes Twitter et Facebook des entreprises sont liés à leur site

internet officiel et les sites internet sont liés aux médias sociaux. Cela permet de partager les informations auprès d’un public plus large grâce aux retweets et cela augmente la notoriété des entreprises. « En ce qui concerne Facebook, ce que nous avons fait est intégré dans notre site internet, de sorte que pour tout le contenu de notre site, les visiteurs peuvent "aimer" sur Facebook. [Le nom de l’entreprise] surgit donc tout à coup dans le fil d’actualité des gens, ce qui est plutôt utile… pour amener de nouvelles personnes à écouter la radio. » (Homme, journaliste pour une radio privée, UK)

Favoriser la fidélisation parmi le public / créer une communauté d’utilisateurs

(DE, HU, LT, DK, AT)

En tant que support de diffusion (SI, PL, IE, LV, AT)

o Publier des programmes, des clips et des podcasts

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o Annoncer les dernières actualités marquantes par le biais des comptes Twitter de différents services

Recherches (CY, PT, RO)

o Elles ont des accords avec différents réseaux sociaux qu’elles

peuvent utiliser. (CY)

o Rechercher des informations et des renseignements (RO)

Mener des campagnes (CY, EE, FI)

o Elles mènent des campagnes afin d’amener le public à s’impliquer dans les programmes réalisés par les chaînes de radio et de télévision (EE).

o Les campagnes de ce type sont menées par le biais de Facebook (FI).

Contribuer à la production (CY, CZ)

o Utiliser les opinions et les idées des utilisateurs des médias sociaux

dans les émissions diffusées à la télévision ou les actualités à la radio. Une capture d’écran de Facebook peut par exemple être montrée à la télévision pour illustrer un sujet soulevé dans l’actualité.

Les journalistes de plus de deux tiers des États membres ont affirmé que leur entreprise n’a pas de lignes directrices formelles sur la manière dont les médias sociaux doivent être utilisés. Dans une petite minorité de cas seulement, les journalistes savaient que des lignes directrices étaient en cours d’élaboration (AT, FI, SI, ES).

« Nous n’avons pas défini de politique institutionnelle à ce sujet. Il vaut mieux laisser le contenu des médias sociaux à ceux qui s’y intéressent (et ne pas l’institutionnaliser). » (Femme, journaliste pour une télévision publique, BG) « Il n’y a pas de lignes directrices, chacun peut décider et agir librement. » (Homme, journaliste pour une radio privée, CZ)

« Non, il [notre patron] ne nous a jamais rien dit. Je pense qu’il n’est pas obligé de le faire, car les médias sociaux sont automatiquement devenus un outil, et par conséquent, nous nous sentons libres de les utiliser si nous le voulons. » (Homme, journaliste de presse, EL)

Les journalistes n’ont pas exprimé la nécessité impérieuse d’une réglementation formelle.

« Non. Nous n’avons pas de lignes directrices. Je vais le formuler autrement, si vous permettez : s’il existe des lignes directrices, en tout cas, je ne les connais pas. Et des lignes directrices ne me manquent pas non plus. Je n’ai jamais eu le moindre écho de la direction sur quelque chose que j’aurais fait et qui n’était pas acceptable. Il faut faire preuve de bon sens et ils nous font

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entièrement confiance pour nous comporter en ligne comme nous le ferions hors ligne. » (Homme, journaliste de presse, DK)

Dans certains cas, les journalistes ont supposé qu’il existait des lignes directrices formelles, mais n’en connaissaient pas les dispositions précises (DE, HU, FI). Dans les cas où il existe des lignes directrices formelles, soit elles prennent la forme de directives spécifiques sur l’utilisation des médias sociaux, soit elles font partie des lignes directrices plus générales de l’entreprise, comme les codes de déontologie. (AT, FI, FR, DE, HU, LV, MT, NL, RO)

« Il y a une charte qui vient d’être publiée. C’est une charte sur le bon usage des réseaux sociaux, donc c’est une charte de bonnes pratiques, il n’y a pas d’obligations… c’est plutôt un guide pour les employés… » (Homme, journaliste pour une télévision publique, FR)

Les lignes directrices formelles contiennent les dispositions suivantes :

À quel moment et comment une personne doit publier une certaine information dans les médias sociaux – en fonction de la grille des programmes. Durant la période comprise entre les programmes et les émissions spéciales, il est possible de télécharger des informations sur des événements particuliers et d’autres actualités.

« On publie nos déclarations sur Facebook ou Twitter selon l’horaire de nos programmes. Les programmes qui passent à l’antenne à ce moment doivent également faire l’objet de discussions en ligne. » (Homme, journaliste pour une radio privée, AT)

Ne pas publier trop d’informations

« Il faut toujours garder à l’esprit quels types d’informations sont importantes, et par conséquent, doivent être publiées. Les utilisateurs ne doivent pas être lassés ou effrayés par une information trop abondante. » (Homme, journaliste pour une radio privée, AT)

Interdiction de divulguer des secrets commerciaux

« Nous avons des lignes directrices écrites. Elles nous imposent certaines obligations, ne pas de révéler de secrets, etc. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, FI)

Les journalistes ne peuvent tenir de propos négatifs sur leur employeur dans

les médias sociaux.

Ils ne peuvent citer Facebook ou Twitter en tant que sources officielles.

« Ma société a indiqué clairement que nous ne pouvions pas nous référer à Twitter ou à Facebook comme sources officielles. Bon, c’est un préjugé, mais au moins c’est clair… parce qu’on est à la radio. Imaginez que cette directive ne soit pas respectée, cela impliquerait d’utiliser des sources soumises à des droits d’auteur, je suppose qu’il y aurait des répercussions de la part des rédacteurs en chef. » (Femme, journaliste pour une radio privée, FR)

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Faire preuve de prudence dans les types de groupes que les journalistes « aiment » et les commentaires qu’ils écrivent.

Les journalistes doivent vérifier et citer la source qu’ils utilisent.

Ils ne peuvent être affiliés à aucun parti politique.

Les journalistes doivent toujours préciser sur leur blog personnel qu’ils expriment uniquement leurs opinions, et non celles de leur entreprise.

Les journalistes n’ont pas pu indiquer comment ces lignes directrices sont mises en œuvre. L’un deux a déclaré que leur respect était contrôlé de manière informelle à l’occasion de l’évaluation annuelle. Aucun n’a jamais rencontré de problèmes liés à l’utilisation des médias sociaux, et dans certains cas, les règles adoptées sont de simples lignes directrices et ne créent pas d’obligations spécifiques. D’après une remarque importante formulée par les journalistes, cependant, même s’il n’existe pas nécessairement de lignes directrices formelles, les médias sociaux n’échappent pas aux principes déontologiques plus larges du journalisme qui doivent être respectés et il existe en conséquence un code de conduite pour ainsi dire tacite en ce qui concerne les médias sociaux, qui est le même que dans le travail « hors ligne » (BE, DK, FI, DE, IE, LV, NL, IE, SI, SK, ES, UK). Un journaliste l’a résumé en ces termes :

« N’écrivez rien [dans les médias sociaux] que vous ne voudriez pas voir à la une d’un journal. » (Homme, journaliste de presse, IE)

D’autres aspects de la déontologie du journalisme qui s’appliquent également à l’utilisation des médias sociaux sont notamment les suivants :

Veiller à la neutralité dans la description de faits.

Les journalistes ne peuvent critiquer d’autres productions de leur entreprise afin de protéger la réputation et la crédibilité du média. « Nous n’avons pas de lignes directrices, mais je me rappelle distinctement d’anecdotes d’hommes politiques ou de conseillers en communication qui ont mis les pieds dans le plat en oubliant leur image publique et en étant trop francs sur Facebook. Nous nous sommes tous regardés et nous avons secoué la tête face à la naïveté de ce comportement, alors un supérieur nous a dit "Aïe, pas très intelligent ! S’il vous plaît, ne faites jamais ça !" Donc on n’a pas de lignes directrices, mais on a bien sûr un code de conduite implicite qui refait surface quand quelqu’un l’enfreint. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, DK)

Toujours vérifier les informations.

Respecter un refus exprimé par une personne.

Toujours s’efforcer de présenter le sujet sous différents points de vue.

Ne jamais publier quoi que ce soit qui puisse nuire à un tiers.

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Toujours supprimer toute publication d’un tiers qui pourrait être jugée

offensante. (DK, IE, NL)

Ne pas tenir de propos négatifs sur son employeur. « Le plus important est d’être extrêmement prudent et de ne pas critiquer "la maison". » (Homme, journaliste pour une radio publique, BE)

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8. COMMISSION EUROPEENNE Les journalistes ont été interrogés sur la manière dont la Commission européenne utilise les médias sociaux et comment cette utilisation pourrait être améliorée.

8.1. Observations principales

La fréquence à laquelle les journalistes parlent de la Commission européenne fluctue selon leur spécialisation. Les journalistes qui sont principalement spécialisés dans les affaires européennes évoquent la Commission quotidiennement, ou au moins plusieurs fois par semaine. Ceux qui traitent les actualités générales ou d’autres domaines de spécialisation l’évoquent une fois par mois ou moins souvent.

Plus de la moitié des journalistes savent que la Commission européenne

utilise les médias sociaux, mais leur niveau de connaissance varie.

La majorité des journalistes apprécient les avantages effectifs ou potentiels liés à la communication de la Commission par le biais des médias sociaux et sont ouverts à leur utilisation. Toutefois, un grand nombre de journalistes ont déjà acquis certaines habitudes de recherche d’informations sur la Commission par d’autres moyens et estiment que ces sources suffisent à leur usage. Bien que cela ne signifie pas qu’ils soient complètement fermés à l’idée de suivre la Commission sur les médias sociaux (même si certains sont plus réticents que d’autres), cela signifie qu’ils doivent y trouver un avantage supplémentaire.

Aucun des journalistes n’établit réellement une distinction entre la manière

dont ils utiliseraient les médias sociaux pour un article sur la Commission ou pour d’autres sujets et ils appliqueraient donc la même méthode.

Les journalistes expriment des opinions diverses sur l’efficacité de ce qu’a fait

la Commission jusqu’à présent dans le domaine des médias sociaux. Les journalistes qui ignoraient la présence de la Commission dans les médias sociaux estiment que cette lacune démontre par la négative l’efficacité de l’utilisation des médias sociaux par la Commission dès lors qu’en tant que journalistes, ils auraient dû en être informés.

Interrogés sur la manière dont la Commission pourrait utiliser davantage les médias sociaux, et d’une meilleure façon, les journalistes émettent une multitude de propositions : modifier le ton et l’image de la communication, améliorer le contenu des médias sociaux, accroître la notoriété des activités de la Commission dans les médias sociaux, augmenter la fréquence à laquelle les médias sociaux sont actualisés, intensifier les interactions avec les journalistes, renforcer les informations et apporter une valeur ajoutée.

Lorsqu’elle s’adresse au grand public à travers les médias sociaux, la

Commission doit garder à l’esprit trois points essentiels : 1) l’identité du groupe cible auquel la Commission s’adresse et son utilisation ou non des

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médias sociaux ; 2) les informations doivent être pertinentes pour la vie des personnes avec lesquelles la Commission souhaite communiquer ; et 3) le langage de la communication doit être clair et pas excessivement technique.

Dans la communication destinée à des groupes difficiles à atteindre, tels que

les jeunes, les points les plus importants à garder à l’esprit sont que la communication doit être claire et concise et que les sujets présentés aux jeunes doivent être importants à leurs yeux.

La majorité des journalistes interrogés pensent que les médias sociaux

peuvent être utilisés pour le développement de politiques, mais expriment certaines réserves quant à la mesure dans laquelle ils peuvent être utilisés, la principale réserve étant que les avis publiés dans les médias sociaux ne sont pas représentatifs de l’opinion publique dans son ensemble car ils n’engagent que les personnes qui ont accès aux médias sociaux.

Il a été demandé aux journalistes, si la Commission utilisait davantage les

médias sociaux, s’ils y seraient favorables et quelle influence cela exercerait sur leur travail. Bien que dans une majorité de pays, les journalistes soutiennent l’idée que la Commission utilise davantage les médias sociaux, un grand nombre de journalistes se montrent également ambivalents à propos d’une telle intensification. La principale raison de ces doutes tient à ce que les journalistes jouissent déjà d’abondantes sources d’informations sur la Commission et jugent ces sources satisfaisantes.

Si la Commission veut intensifier son utilisation des médias sociaux, elle doit

en faire une plus grande promotion auprès des journalistes et mieux les utiliser selon les pistes suggérées par les journalistes.

8.2. Notoriété des médias sociaux de la Commission Ainsi que cela a été évoqué au chapitre 3 (voir point 3.2), tous les journalistes ont déjà abordé les affaires concernant l’Union européenne dans le cadre de leur travail général. Dans un peu plus de la moitié des États membres, au moins un journaliste a cité l’Union européenne en tant que domaine de spécialisation (AT, BG, CY, CZ, EL, ES, FR, HU, IT, LV, MT, NL, PL, RO, UK). La fréquence à laquelle les journalistes parlent de la Commission européenne fluctue selon leur spécialisation.

Les journalistes qui sont principalement spécialisés dans les affaires européennes évoquent la Commission quotidiennement, ou au moins plusieurs fois par semaine. « Je parle de l’Union européenne quotidiennement car je suis le principal responsable de ce sujet dans notre radio. En ce moment, avec la crise de la dette, c’est vraiment tous les jours. » (Homme, journaliste pour une radio publique, CZ)

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« Je traite des affaires européennes, par exemple, la crise de l’euro, les députés européens et le travail ou les comptes rendus du Parlement, les interviews de politiciens… Cela dépend de ce qu’il se passe ; ces jours-ci, on en parle même trop. » (Homme, journaliste de presse, IT) « Pratiquement tous les jours dans l’émission… Si ce n’est pas un reportage, cela peut être une personne qui représente un secteur particulier et qui veut faire connaître son point de vue ; comparer ce qu’il se passe à Chypre par rapport à l’Union européenne… » (Homme, journaliste pour une télévision publique, CY)

Les journalistes qui ne sont pas spécialisés dans les affaires européennes, mais qui s’occupent de l’actualité à l’étranger, évoquent en général la Commission une fois par semaine ou un peu moins souvent. La fréquence dépend également du sujet d’actualité et de la possibilité d’établir un lien entre la Commission et l’actualité nationale.

Les journalistes qui traitent les actualités générales ou d’autres domaines de spécialisation l’évoquent une fois par mois ou moins souvent.

« Surtout pour décrire les nouvelles qui se rapportent d’une manière ou d’une autre à la Lituanie. Ou les sujets généraux, comme la crise en Grèce et les tentatives d’aide. Nous ne recherchons pas expressément ce type d’informations, mais quand il y a une information, elle est là. Je pense que 10 à 15 % des articles sont pertinents pour nous. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, LT)

« J’ai déjà été amenée à en parler lors de la réalisation de reportages sur des sujets culturels, par exemple dans le cadre du projet de la Capitale de la culture. » (Femme, journaliste pour une radio publique, EE) « Cela dépend du sujet et de l’actualité. Parfois, cela peut être tous les jours, et à d’autres moments, il est possible que je n’en parle pas pendant toute une période. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, EL)

Dans deux cas, les journalistes ont indiqué que les affaires européennes n’étaient pas analysées autant qu’ils le souhaiteraient parce que les informations sur l’actualité nationale tendent à prévaloir et que seules certaines catégories de la société s’intéressent à l’actualité de la Commission (IT, DE).

« Je n’écris pas aussi souvent que je le voudrais sur les affaires européennes, parce que malheureusement, l’Europe ne bénéficie que d’un espace limité dans les journaux et elle n’est pas très attrayante… C’est quelque chose d’abstrait et d’éloigné, mais c’est aussi de la faute des journaux, parce qu’ils n’en parlent pas beaucoup. » (Homme, journaliste de presse, IT)

« La Commission européenne n’est pas précisément l’un des sujets préférés. » (Femme, journaliste de presse, DE)

Plus de la moitié des journalistes savent que la Commission européenne utilise les médias sociaux, mais leur niveau de connaissance varie.

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« De nombreuses institutions utilisent les médias sociaux comme filières d’information et de communication, et la Commission européenne aussi. » (Femme, journaliste pour une radio publique, AT)

« J’utilise les informations disponibles sur sa page et je sais qu’elle mise beaucoup sur ces nouvelles plates-formes pour diffuser les informations. Elle n’en est encore qu’au début… » (Femme, journaliste pour une radio privée, PT)

Les types de médias sociaux que les journalistes connaissent sont les suivants :

Le compte Twitter de la Commission et les comptes Twitter de certains commissaires (AT, BE, CZ, DK, FI, FR, DE, EL, HU, IE, LV, LT, MT, PL, PT, RO, SK, ES, SE) « Je sais [que la Commission utilise les médias sociaux], c’est Herman Van Rompuy lui-même qui a annoncé l’accord avec Twitter. » (Femme, journaliste de presse, PT)

La page Facebook de la Commission (AT, BG, CY, DK, EE, FI, FR, DE, EL, HU, LU, MT, PT, RO, SK, ES, SE)

YouTube (EL, HU, MT, SK, ES, CY)

Les blogs / blogs sur le site internet de l'UE (FR, ES, SE, PT)

« Je pense que la Commission a été la première institution européenne à avoir un blog. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, ES)

Les pages Facebook de la représentation de la Commission européenne dans leur pays respectif (EE, HU)

La page Facebook du Parlement européen (HU)

Les pages Facebook des différents membres du Parlement européen (EE)

Myspace (CY)

Les pages Facebook de différentes agences de la Commission (LT)

« Je vois qu’ils les utilisent. L’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes, par exemple, a son propre profil sur Facebook. Mais je ne les utilise pas beaucoup, car pour moi, c’est le type d’informations qui sont toujours fournies en grandes quantités par les sources traditionnelles. » (Femme, journaliste pour une radio publique, LT)

Autres comptes Twitter comme europarl tv et europarl news (CY)

Malgré la notoriété générale parmi la majorité des journalistes, il en reste un nombre substantiel qui ignorent totalement que la Commission utilise les médias sociaux. (BE, DE, IE, LT, LU, MT, NL, PL, SK, SI, ES, UK, CY, HU, CZ, EE, EL)

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« Non, je ne le savais pas. Je n’ai jamais utilisé leurs médias sociaux. » (Femme, journaliste pour une télévision publique, LT) « Je n’ai pas connaissance d’une présentation officielle des activités de la Commission dans les médias sociaux. » (Homme, journaliste de presse, SK) « Je ne suis absolument pas [au courant]. Je suis étonnée de ne pas [avoir été impliquée par la Commission] ou de n’avoir rien entendu dire par l’un des autres journalistes que je suis. [Il n’y a] rien sur Facebook ou Twitter en tout cas. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, UK)

Parmi les journalistes qui savent que la Commission utilise les médias sociaux, ceux qui suivent la Commission de cette manière (certains plus activement que d’autres) sont une minorité. Dans ce cadre, leurs activités sont par exemple les suivantes :

Suivre certains commissaires sur Facebook ou Twitter. (AT, BE, ES, LT, RO, CZ, IT, MT, NL)

« Notre compte Twitter est programmé comme un bulletin d’informations. Étant donné qu’il a précisément la même architecture que le service d’une agence de presse, nous recevons actuellement les nouvelles et les déclarations provenant des comptes Twitter de la Commission européenne. » (Femme, journaliste pour une radio publique, AT) « La Commission a ouvert des comptes Twitter obligatoires pour certains membres. Je les utilise pour jeter un œil et voir s’il y a de nouveaux communiqués de presse, où ils vont, les déclarations du commissaire ou les prévisions hebdomadaires, qui sont également publiées ici en Espagne. » (Homme, journaliste pour une radio privée, ES)

« Je sais que les commissaires ont des comptes Twitter, mais je ne sais pas si c’était leur idée ou s’ils y ont été obligés. Je suis Barroso, Neelie Kroes, Ashton, Lewandowski, Piebalgs, et Stefan Fule. » (Femme, journaliste pour une télévision publique, PL)

Suivre le compte Twitter de la Commission. (ES)

Suivre le compte Twitter de la représentation de la Commission européenne dans leur pays. (ES)

Suivre le Parlement européen sur Facebook. (HU)

Suivre différentes agences de la Commission sur Facebook. (LT)

Suivre les comptes Twitter de la Commission dans différents domaines politiques. (RO)

« Oui, je suis au courant de ces comptes Twitter. Je suis ceux concernant l’agriculture, Dacian Ciolos, la justice et les affaires intérieures, Cecilia Malmstrom, la santé et la protection des consommateurs, John Dalli. Principalement ceux-là. » (Femme, journaliste pour une télévision publique, RO)

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Suivre les blogs de fonctionnaires européens ou sur des sujets politiques européens. (FI, RO)

8.3. Utilisation des médias sociaux de la Commission Il a été demandé aux journalistes s’ils utiliseraient les médias sociaux s’ils travaillaient sur un sujet concernant la Commission européenne, et comment ils s’y prendraient. En premier lieu, il importe de souligner qu’un grand nombre de journalistes ont déjà acquis certaines habitudes de recherche d’informations sur la Commission par d’autres moyens et estiment que ces sources suffisent à leur usage. Ils n’utilisent pas les médias sociaux quand ils réalisent un reportage sur la Commission, mais se procurent leurs informations à travers le site internet de la Commission, le service de presse et les porte-paroles de la Commission, le site internet du Parlement européen, les communiqués de presse, les listes de diffusion, le Représentant de la Commission dans leur pays, les agences de presse étrangères, d’autres pages internet, comme EU4Journalists et Ejc.net, le Centre européen de journalisme, etc. Bien que cela ne signifie pas qu’ils soient complètement fermés à l’idée de suivre la Commission dans les médias sociaux (même si certains sont plus réticents que d’autres), cela signifie qu’ils doivent y trouver un avantage supplémentaire. Ils considèrent en outre que le site internet de la Commission fournit davantage d’informations contextuelles, ce qui correspond à ce dont ils ont besoin, et que les informations y sont plus faciles à comprendre. (SK, MT, BG, UK, HU, EE, AT, BG, PT, DE, PL, FI, IT, LT, IE)

« Il n’y a rien qui me motive à utiliser les médias sociaux dans mon travail sur la Commission. Quand une information apparaît dans les médias sociaux, je l’ai déjà reçue par email. Alors, à quoi cela me servirait ?! » (Femme, journaliste pour une télévision privée, BG)

« Je cherche mes informations sur les sites internet de la Commission et il y a un service de presse si j’ai besoin de parler à quelqu’un. Je n’ai jamais trouvé que c’était un obstacle pour obtenir des informations de la Commission. Je préfère aller quelque part pour obtenir les informations que je cherche, plutôt que d’attendre qu’elles soient diffusées. » (Homme, journaliste de presse, UK)

« Je suis impressionné par la gestion de la Commission. Son service de presse est vraiment bon. Je n’ai vraiment aucun problème à obtenir des informations. » (Homme, journaliste pour une radio publique, SK)

« Je sais que la Commission utilise les médias sociaux, mais je les utilise rarement. S’agissant d’une institution, j’utilise habituellement les filières institutionnelles. J’utilise les médias sociaux pour suivre les opinions et entrer en contact avec les citoyens ordinaires. La Commission a d’excellentes filières d’informations institutionnelles. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, BG)

« C’est un gaspillage d’argent. Les sources traditionnelles fonctionnent très bien quand il y a lieu de diffuser une information officielle. Les médias sociaux ne sont qu’un support supplémentaire pour diffuser des informations qui sont

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déjà diffusées via les supports traditionnels. Il faut payer l’agence pour les supports supplémentaires. » (Homme, journaliste de presse, LT)

Toutefois, la majorité des journalistes apprécient les avantages effectifs ou potentiels liés à la communication de la Commission par le biais des médias sociaux et ils sont ouverts à leur utilisation (AT, BG, CY, CZ, EE, FI, FR, IT, RO, SE, LV, MT, NL, PT, SK, LT, ES, PL). Ces avantages effectifs ou potentiels sont notamment les suivants :

Facilité : rester en contact avec l’actualité pour les personnes qui sont constamment en déplacement

Fiabilité : facilité d’accès à une source d’informations fiable

Rapidité :

o Une communication rapide et immédiate avec les commissaires et les

fonctionnaires européens par le biais des médias sociaux de la Commission est perçue comme étant plus utile et efficace que le courrier électronique.

« C’est sans conteste plus efficace que le courrier électronique : je reçois environ 500 messages par jour et j’en supprime la plupart. Quand quelque chose d’intéressant apparaît sur Facebook, c’est mieux pour moi, car c’est plus court. Alors, avoir les avis des hommes politiques européens dans les médias sociaux, cela peut être efficace et pratique pour mon travail. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, CZ)

o Il faudrait moins de temps que pour glaner les informations dans un

communiqué de presse.

Élargissement du nombre de sources utilisées

Possibilité d’obtenir des commentaires/ citations

Établissement d’une relation plus informelle et directe entre la Commission, les médias et les citoyens

« [La Commission] utilise les réseaux sociaux pour faire mieux connaître aux gens ce qu’elle fait et parler aux citoyens. » (Homme, journaliste de presse, IT) « C’est devenu l’un des leitmotivs récurrents de l’UE d’être plus proche de ses citoyens. Tout moyen qui rapproche l’Europe de ses citoyens est donc important… » (Femme, journaliste pour une télévision publique, PL)

Aucun des journalistes n’établit réellement une distinction entre la manière dont ils utiliseraient les médias sociaux pour un article sur la Commission ou pour d’autres sujets et ils appliqueraient donc la même méthode (AT, BE, CY, DK, FI, EL, IT, LU, MT, RO, SK, SE, PT, PL, NL, UK, ES).

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« J’utiliserais [les médias sociaux], parce que je les utilise de toute manière. Je les utiliserais comme je le fais actuellement pour n’importe quel autre sujet, principalement pour recueillir des informations. » (Femme, journaliste pour une télévision publique, EL)

« La source est différente, mais le travail avec les données/ les informations reste le même. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, SK)

« L’approche ne serait pas différente. Peut-être un peu plus d’attention et de rigueur, parce qu’il ne s’agit pas d’un match de football. On y prête attention si l’information a un impact sur les personnes qui la reçoivent. Mais c’est à vous, en tant que journaliste, de rendre le sujet intéressant. » (Femme, journaliste pour une radio privée, RO)

Les journalistes feraient les utilisations suivantes des médias sociaux pour traiter d’un sujet concernant la Commission européenne :

Lire les tweets et suivre les liens vers les articles diffusés.

Inclure les médias sociaux parmi un grand nombre de sources. « Quand j’écris un sujet sur la Commission européenne, je visite souvent les sites de médias sociaux pour recueillir des informations plus détaillées, et aussi plus récentes. En recevant les déclarations et les commentaires, y compris en provenance directe des hommes politiques, je peux les utiliser comme source d’informations pour mon reportage. » (Homme, journaliste pour une radio privée, AT)

Rechercher les mises à jour des statuts et parcourir les discussions en ligne

et les blogs.

Utiliser les médias sociaux pour compléter les informations transmises par la Commission européenne. Par exemple, si les journalistes reçoivent une information sur un domaine d’intérêt spécifique, ils peuvent ajouter la réaction exprimée par le commissaire sur Facebook ou sur Twitter à ce sujet.

Suivre certains commissaires sur Facebook ou Twitter.

« Et bien, si les commissaires avaient un compte Twitter, je le ferais. Je garderai ça à l’œil. Mais je ne répondrais pas sur Twitter ou sur Facebook, par exemple. Je déterminerais si l’information mérite un sujet, puis je prendrais mon téléphone. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, NL)

Utiliser les médias sociaux s’ils n’ont pas d’images pour illustrer une information.

« Au lieu d’afficher à l’écran des extraits de texte issus d’une déclaration du commissaire à France Presse, je ferais une capture d’écran de sa page Twitter et je la diffuserais, de façon à produire un certain impact visuel, à montrer son visage et son discours aux téléspectateurs. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, RO)

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Ils n’effectueraient pas spontanément une recherche dans les médias sociaux, ils doivent être alertés.

Les médias sociaux feraient fonction d’indicateurs menant à des informations plus détaillées.

Ils utiliseraient les médias sociaux pour obtenir un panorama général de l’actualité et ils suivraient ensuite certains liens précis.

« Je consulterais d’abord les informations dans les médias sociaux, juste pour avoir une vue d’ensemble du sujet, puis je l’analyserais en détail, et peut-être même que j’appellerais notre correspondant à Bruxelles pour m’aider. » (Homme, journaliste de presse, CY)

Les journalistes ont été interrogés afin de savoir quelle était leur opinion sur ce que la Commission a fait jusqu’à présent dans l’utilisation des médias sociaux et s’ils estimaient ces mesures efficaces ou non. Les journalistes qui ignoraient la présence de la Commission dans les médias sociaux ont considéré qu’ils ne pouvaient se prononcer directement sur l’efficacité de sa démarche. Ils ont toutefois affirmé que cette lacune illustrait par la négative l’efficacité de l’utilisation des médias sociaux par la Commission dès lors qu’en tant que journalistes, ils auraient dû en être informés. (DE, MT, EE, BE, CY, DK, PL, LV, SK, FR)

« Je pense qu’elle est sous-exposée à l’heure actuelle, donc je pense qu’il y a certainement d’autres institutions qui sont beaucoup plus avancées dans ce domaine. » (Homme, journaliste pour une radio privée, DE) « J’ai l’impression qu’il n’y a pas assez d’informations… peut-être que s’il y avait davantage de sensibilisation aux types de médias sociaux que la Commission utilise, je serais plus susceptible de les utiliser. » (Femme, journaliste pour une radio privée, MT)

« Je n’ai pas vu, donc je ne sais pas… Je suis sceptique, mais je suis curieux, donc dès que nous aurons terminé, j’irai sur le compte Twitter de deux ou trois commissaires et je regarderai ce qu’ils tweetent… Vous avez piqué ma curiosité. » (Homme, journaliste de presse, FR)

Les journalistes qui jugent cette utilisation efficace expliquent cette position par les raisons suivantes (EL, AT, BE, RO, MT, NL, ES) :

Les journalistes qui ont utilisé le compte Twitter de la Commission européenne l’ont estimé efficace parce qu’ils reçoivent les informations facilement et rapidement.

« Pour moi, cela fonctionne efficacement, j’obtiens des informations facilement où que je sois puisque je peux également accéder à Twitter sur mon téléphone portable. C’est rapide. Il m’aurait fallu plus de temps si j’avais dû trouver la personne compétente et passer des appels téléphoniques. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, EL)

Cela aide la Commission à atteindre un public plus large.

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« Je pense que c’est sur la bonne voie… La Commission doit utiliser les médias sociaux, elle doit aller dans la même direction que les gens… Elle a un problème parce que les informations sur l’UE prennent beaucoup de temps pour arriver jusqu’à Monsieur Tout-le-monde… Cela se manifeste par exemple quand on regarde le pourcentage de citoyens qui votent pour élire le Parlement européen… Les médias sociaux sont efficaces pour la Commission car le but des réseaux sociaux est de rapprocher les gens… » (Homme, journaliste de presse, MT)

L’un des journalistes a déclaré qu’il connaît le travail que la Commission

européenne réalise avec des blogueurs spécialisés sur les affaires européennes et le considère sous un jour très positif. (ES) « Ils font un bon travail avec les blogueurs. Ils les invitent à certains événements, ils leur donnent des informations. Ils ont presque le même statut que les journalistes… » (Homme, journaliste pour une radio privée, ES)

Les journalistes selon lesquels l’utilisation des médias sociaux par la Commission est inefficace invoquent les raisons suivantes (SI, RO, NL, ES, UK, LV, MT, DE, DK) :

Les comptes Twitter des différents commissaires ne sont pas jugés efficaces car :

o Ils répètent les informations « La plupart annoncent la même chose que les communiqués de presse. Mais s’il y a une réaction correcte, je l’utilise. » (Homme, journaliste de presse, NL)

o Ils ne publient pas assez souvent d’informations

o Ils font appel à d’autres personnes pour publier des informations en leur nom

« Il est également important que chacun réalise le travail lui-même, et ne délègue pas cette tâche à un porte-parole. Il va de soi que ce n’est pas le but des médias sociaux. Tout tourne autour de l’interaction. » (Homme, journaliste pour une radio privée, NL)

« Quand je me suis inscrite sur Twitter, j’ai suivi en premier lieu les commissaires européens, je ne sais pas si j’ai suivi la Commission en tant que telle. Les services de relations publiques des commissaires européens recevaient sporadiquement l’ordre d’écrire quelque chose sur Twitter. Un pauvre petit stagiaire devait alors publier d’urgence un message pour le public. » (Femme, journaliste pour une télévision publique, SI)

Ils estiment que la Commission dévoile ses informations avec lenteur.

« S’ils sortaient rapidement les actualités brûlantes, ce serait certainement utile. Cela dit, d’après mon expérience, les "actualités brûlantes" ne sont annoncées qu’après que tout le monde soit au courant. C’est souvent trop tard pour être utile. » (Homme, journaliste de presse, NL)

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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La Commission devrait faire plus d’efforts pour populariser sa présence dans

les médias sociaux.

« Elle a probablement un problème de notoriété, parce qu’elle n’a pas réussi à me convaincre de devenir un lecteur assidu, et en théorie, elle aurait dû me convaincre. » (Homme, journaliste de presse, RO)

Le contenu et le langage dans lequel les informations sont rédigées. Il est

considéré que les informations que la Commission européenne transmet sur Twitter sont bureaucratiques et institutionnelles et ne produisent pas le déclic requis pour mériter un sujet dans les actualités.

« Quand ils publient une information sur les réseaux sociaux, je pense qu’ils sont moins précis. Oui, ils ne sont pas aussi précis et clairs. Ils s’expriment toujours dans un registre très juridique et ils se perdent… » (Homme, journaliste pour une télévision publique, ES)

« Il me semble que la Commission utilise un langage qui est trop lourd et technique. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, MT) « Ce qu’ils tweetent est beaucoup trop abstrait. Il y a un gouffre vertigineux entre ce qu’ils tweetent et ce que je devrais écrire en tant que journaliste. Au final, c’était simplement trop chargé. Ce n’était pas une communication ordonnée, ils se contentaient d’accumuler des informations qui n’étaient pas très concrètes et tangibles… J’ai donc fini par renoncer [à les suivre dans les médias sociaux]. » (Femme, journaliste pour une radio publique, DK)

Un certain nombre de journalistes ont également exprimé des réserves quant à la possibilité même que la présence de la Commission dans les médias sociaux soit efficace, et ce pour les motifs suivants (BE, IE, DE, DK, FI, UK, LT, BG, ES) :

Cela pourrait seulement être efficace si la Commission européenne créait un compte Twitter où quelques porte-paroles raconteraient jour après jour ce qu’il s’est passé à la Commission ou au Parlement.

La quantité d’informations pouvant être communiquées est tellement importante que leur organisation sous une forme exploitable pourrait être problématique. « Je sais que la Commission européenne a une page Facebook et un compte Twitter, mais tout cela est très éparpillé. La Commission est un organe complexe : les fonctionnaires de Bruxelles tweetent et les Allemands écrivent sur Facebook, ce qui ne facilite pas les choses. Ce serait plus facile s’il y avait un point de contact central qui gérait le tout. » (Homme, journaliste pour une radio privée, DE)

Etant donné le style linguistique de la Commission, certains sont d’avis qu’il est difficile pour la Commission de communiquer efficacement, par exemple, dans un tweet limité à 140 caractères.

La Commission est perçue comme une organisation formelle et rigide et les journalistes ont mis en doute qu’elle soit capable d’évoluer dans les médias

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sociaux avec une rapidité et une capacité d’adaptation suffisantes pour répondre aux exigences de diffusions pratiquement quotidiennes. « Je ne les utiliserais pas car j’ai une image de la Commission qui est une institution éminemment formelle et rigide. Je ne penserais donc pas en premier lieu à utiliser les médias sociaux. Je dois monter les sujets relativement vite, donc je pense que la Commission ne peut offrir un service suffisamment rapide pour moi. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, FI)

Il est peu probable que les informations auxquelles les journalistes aspirent réellement (p. ex. peut-être sur les sujets sensibles) soient publiées dans les médias sociaux. (UK)

« Ils veulent faire connaître leur message, mais en tant que journaliste, je sais qu’il existe certains sujets pour lesquels il faut gratter la surface. Ils ne vont pas diffuser de leur propre initiative certaines informations sur certains sujets. » (Homme, journaliste pour une radio publique, UK)

Les médias sociaux conviennent davantage aux particuliers qu’aux institutions publiques et l’intérêt pour les médias sociaux stagne.

« Les institutions sérieuses doivent être sérieuses. Ce n’est pas un terrain de jeu. De surcroît, c’est trop tard. L’intérêt pour les médias sociaux a arrêté de s’amplifier… » (Femme, journaliste pour une radio privée, LT)

o Une opinion opposée a toutefois été défendue par les journalistes au

Royaume-Uni, selon lesquels la Commission doit être présente dans les médias sociaux. Il semble d’après eux qu’une institution de cette envergure doive posséder une forme de présence.

8.4. Possibilités d’améliorations

8.4.1 Utiliser davantage et mieux les médias sociaux Il a été demandé aux journalistes si la Commission pourrait utiliser davantage les médias sociaux, ou s’en servir d’une meilleure façon, et ce qui pourrait les inciter à consulter les médias sociaux de la Commission plus fréquemment. La plupart des journalistes avaient une idée précise des améliorations potentielles. Ces catégories d’améliorations, illustrées par des exemples, figurent dans le tableau suivant.

AMELIORATION EXEMPLE MENTIONNÉE PAR LES

JOURNALISTES DE…

Modifier le ton et l’image de la communication

Utiliser un style linguistique clair et facile à comprendre

« De plus, s’ils veulent que je visite leur profil, ils doivent s’exprimer dans un langage plus "humain", un langage que la

BE, CZ, DK, EE, FI, FR, DE, EL, HU, IE, LT, PT, RO, SI, ES, SE, UK

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majorité des citoyens comprennent, et ne pas employer une terminologie que personne ne connaît… » (Femme, journaliste pour une télévision publique, EL)

« S’ils pouvaient tout présenter dans les médias sociaux sous une forme plus simple, plus compréhensible, avec des exemples simples. De façon à ce que chaque ménagère sache ce qu’implique n’importe quelle directive. Si je voyais que ces directives sophistiquées sont expliquées dans des termes simples, je les consulterais. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, LT)

Ne pas se cacher derrière un jargon juridique et académique

Écrire des messages qui puissent être facilement transformés en articles journalistiques

Se concentrer sur les sujets ayant une issue positive, ce qui contribuerait à susciter un sentiment d’appartenance communautaire à travers l’UE

Ne publier que des informations qui indiquent clairement leur pertinence, p. ex. les implications pour les citoyens de l’UE ou pour certains pays

Désigner des ambassadeurs de la Commission – des agents chargés de faire connaître le travail de la Commission, mais en leur nom propre

Renforcer la présence politique de la Commission d’une manière générale

Une stratégie réfléchie pour la communication dans les médias sociaux devrait être adoptée

« Ils doivent frapper un grand coup, non ? Si la Commission cherche quelque chose à faire, elle doit faire une annonce tonitruante et organiser un lancement en grande pompe. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, UK)

Améliorer le contenu des médias sociaux

Si possible, présenter davantage d’actualités nationales

Fournir davantage de liens vers des informations complémentaires

S’assurer que le contenu est pertinent pour le public

Pouvoir communiquer des informations dans plusieurs langues

Fournir davantage d’actualités personnelles (p. ex. avis et ressentis des acteurs concernés sur le sujet) afin de distinguer ce

BE, CY, CZ, DK, FR, DE, HU, IE, LV, MT, NL, SK, SI, ES, UK, BG

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support des communiqués de presse

« Ce serait fantastique que les opinions personnelles des membres de la Commission soient présentées plus souvent sur Twitter, sur ce qu’ils pensent d’un sujet, par exemple. À défaut, cela ressemble fortement à un communiqué de presse et cela n’attire pas mon attention. » (Femme, journaliste de presse, CZ)

Utiliser les médias sociaux d’une manière structurée car des informations importantes peuvent se perdre / diviser les informations en catégories

« Seuls les sujets vraiment essentiels devraient être mis au premier plan. Peut-être que le compte Twitter de la Commission pourrait être scindé entre différents secteurs – science, économie, politique étrangère, etc. Ou bien publier moins d’informations et insister uniquement sur les faits importants, comme quand le président de la Commission a écrit une lettre aux dirigeants des États membres de l’UE cet été sur la conduite à adopter dans la crise financière européenne. » (Homme, journaliste pour une radio publique, CZ)

Tenir des blogs vidéo pour proposer du matériel aux journalistes de radio et de télévision / fournir du matériel prêt à l’utilisation sur YouTube, mais il doit être d’une qualité élevée

Fournir plus de matériel au format MP3 via les réseaux sociaux (de la même manière que des séquences vidéo sont fournies sur YouTube)

« J’espère qu’il y aura davantage de fichiers audio MP3 disponibles dans tous les médias sociaux que la Commission utilise, et pas seulement des fichiers vidéo. » (Femme, journaliste pour une radio publique, BG)

Se concentrer sur le sujet – un seul message par sujet

« Les médias sociaux devraient servir à communiquer sur des sujets isolés, qui sont proches de la vie quotidienne des gens. On pourrait ainsi renforcer l’engagement et le soutien en faveur du projet européen. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, DK)

Publier des mises à jour sur les rapports parlementaires et les conférences de presse

Accroître la notoriété des activités de la

Promouvoir l’utilisation des médias sociaux BE, CY, DK, EE, DE, EL, IE, LV, LU,

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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Commission dans les médias sociaux

par la Commission

« Étant donné que je ne savais absolument pas que la Commission utilisait les médias sociaux, je pense qu’il existe un immense potentiel pour que la Commission utilise ces médias d’une façon plus judicieuse et efficace. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, DK)

« Je ne peux pas répondre à cette question [Comment l’efficacité pourrait-elle être améliorée ?] car je ne sais pas ce qu’ils font déjà, je n’en ai pas la moindre idée. Donc, ce qu’ils doivent faire en tout premier lieu, c’est de me faire connaître les médias sociaux qu’ils utilisent et de m’informer à ce sujet. » (Femme, journaliste pour une radio publique, EL)

PL, SK, SI, UK, DK

Accroître la fréquence à laquelle les médias sociaux sont actualisés

Actualiser plus régulièrement les informations

« À la question de savoir ce qui m’inciterait à consulter plus souvent les médias sociaux de la Commission, je répondrais des mises à jour plus rapides. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, CY)

« Pour m’inciter à consulter leurs médias sociaux, ils doivent fournir des informations en temps réel, des informations directes sur ce qu’il se passe à l’instant même. » (Homme, journaliste pour une radio privée, EL)

« À l’instar de la Maison blanche, ils pourraient aussi utiliser le streaming en direct plus souvent. Cela résoudrait le problème de la rapidité. Je ne devrais plus attendre un communiqué de presse. » (Homme, journaliste de presse, NL)

BE, CY, DK, DE, EL, HU, IE, LV, MT, NL, RO, SI

Intensifier l'interaction avec les journalistes

Augmenter l’interaction entre les journalistes et les commissaires

« Par exemple, je pose parfois des questions à des commissaires, et je ne reçois jamais de réponse. Soit ils estiment que ce n’est pas de leur ressort, soit ils n’ont pas suffisamment de temps pour répondre. Le but réel des médias sociaux est de susciter un dialogue. » (Homme, journaliste pour une radio privée, NL)

Faciliter l’accès des journalistes aux spécialistes de la Commission dans différents domaines

« Il pourrait sans doute y avoir un groupe LinkedIn ou une liste de profils réunissant des experts des affaires européennes. Cela pourrait faciliter le contact avec ces spécialistes. » (Femme, journaliste de

NL, PT, SI, BG

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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presse, BG)

Consolider les informations

Les journalistes apprécieraient un site internet qui résume les mises à jour des informations et les communiqués de presse les plus récents / qui regroupe les médias sociaux à une seule adresse

« Ce serait une bonne occasion pour la Commission européenne d’installer une sorte de plate-forme en ligne pour les institutions de l’Union européenne, une plate-forme où les événements récents et les actualités sont publiés sur une base quotidienne. » (Homme, journaliste pour une radio privée, AT)

« Cela doit être coordonné et structuré… Autrement, cela donne une impression d’éparpillement – il faut des comptes pour les faits essentiels et des outils pour diriger les utilisateurs vers les informations dont ils ont le plus besoin… » (Femme, journaliste pour une télévision privée, UK)

AT, LU, UK, BE, DE

Apporter une valeur ajoutée

Utiliser les médias sociaux d’une manière différente des médias traditionnels – ne pas se borner à répéter les informations

Utiliser des éléments visuels, p. ex. des conférences de presse vidéo

BE, DK

8.4.2 Utiliser différents types de médias sociaux Les journalistes ont été invités à indiquer les types d’activités sociales qu’ils souhaiteraient que l’Union européenne pratique et la manière dont l’Union pourrait d’après eux utiliser les médias sociaux pour :

encourager le grand public à s’intéresser davantage au travail de la Commission ;

informer le grand public sur les priorités politiques de l’Union européenne ; encourager plus de consultations publiques ; recevoir un retour d’informations sur ce que fait la Commission ; présenter leurs propres idées sur ce qu’ils aimeraient que la Commission

fasse. En réponse, les journalistes ont formulé une série d’observations, qu’ils avaient déjà émises à propos des questions précédentes et qui s’appliquent d’après eux à ces cinq points :

L’utilisation des médias sociaux par la Commission doit être façonnée par le groupe cible auquel elle s’adresse. Il est important de se demander si les membres du groupe cible utilisent les médias sociaux, quel langage ils parlent et si les sujets présentés sont importants et pertinents pour leur vie quotidienne. (SK, LU, NL)

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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« Le nombre de personnes qui sont en ligne (en Slovaquie) devrait être pris en considération. Il est plus efficace pour la Commission de communiquer via les médias traditionnels, comme la télévision, la radio et la presse. » (Homme, journaliste pour une radio publique, SK)

Rendre l’information pertinente pour les personnes avec lesquelles la

Commission souhaite communiquer. Ce point revêt une importance particulière dès lors que les institutions européennes paraissent encore dans de nombreux cas plutôt éloignées (AT, BG, DK, EE, MT, FI, EL, HU, IE, IT, LT, NL). L’impression d’éloignement dans la communication peut notamment être atténuée grâce aux moyens suivants :

o Faire en sorte que la communication soit amorcée par la Représentation locale de la Commission (BG)

o Rendre les médias sociaux interactifs, par exemple à travers

Facebook (BG, PT, RO) « Une impression d’absence de distance/ de contact direct devrait se dégager. Les gens devraient avoir l’impression qu’ils parlent à Barroso et pas à ses assistants. » (Femme, journaliste pour une télévision publique, BG)

Utiliser un langage simple et pas excessivement technique – le langage doit

être clair et concis (BE, DK, FI, FR, EL, MT, PL), et dans la mesure du possible, la langue locale de la population doit être utilisée car l’anglais peut constituer une barrière pour de nombreuses personnes, surtout parmi les plus âgées (BG, MT). « En restant le plus proche possible des faits, en s’efforçant d’éviter les circonlocutions et en rendant la communication moins politisée… » (Homme, journaliste de presse, FR) « S’ils vont sur les réseaux sociaux et qu’ils parlent sur le même ton et dans le même jargon qu’ils emploient avec les journalistes, personne ne va les écouter ou les comprendre. » (Homme, journaliste de presse, MT)

Avant de chercher à séduire le grand public, la Commission devrait s’assurer que les journalistes soient correctement mobilisés à propos de son travail (BE)

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Les journalistes ont également énoncé des propositions précises pour chacun de ces cinq points :

1. Encourager le grand public à s’intéresser davantage au travail de la Commission

Il serait opportun d’utiliser YouTube pour diffuser des petits films. Le support vidéo permet d’articuler un message relativement complexe sous une forme simple. (UK)

« YouTube serait un format intéressant à utiliser parce qu’il "adoucirait l’image" et il établit un lien différent. Vous pourriez publier quelque chose sur YouTube et en faire la promotion sur Twitter, et vous auriez alors quelque chose de très intéressant. Les gens aiment regarder et voir les choses et ils seraient plus susceptibles de transmettre [quelque chose de ce type] à leurs amis. » (Homme, journaliste pour une radio privée, UK)

Veiller à ce que les informations diffusées soient correctes et précises. (SE)

Rendre le contenu créatif et interactif :

o Organiser des campagnes vidéo pour expliquer les choses d’une

manière intéressante (MT, LT)

o Télécharger les discussions importantes sur YouTube (FI)

o Vidéos, réactions sur Twitter, applications et concours. Les informations doivent reposer sur un contenu solide spécialement élaboré pour le public cible des réseaux sociaux et être accompagnées d’événements hors ligne, comme des conférences, de présentations de livres et des analyses de films. (ES)

« … Au lieu d’envoyer un texte classique/ formel exposant les faits, il pourrait être intéressant qu’elle diffuse une vidéo produite intelligemment, qui nous amène à construire le sujet en sortant des sentiers battus… Elle pourrait par exemple diffuser une séquence montrant M. Barroso se tenant la tête de désespoir face à toutes les répercussions de la crise financière… puis montrer différents spots avec ses réactions. Ensuite, elle pourrait commenter la crise financière/ en discuter… Ce n’est qu’un exemple… » (Homme, journaliste pour une radio et une télévision publiques, CY)

Permettre au public de voter en ligne. (FR)

« Peut-être qu’en permettant au public de voter en ligne, cela en ferait directement un réseau participatif… On peut imaginer qu’internet et les réseaux sociaux deviendront à l’avenir une sorte de système de vote participatif qui dessinera les tendances prépondérantes… Cela pourrait être une forme de sondage instantané de l’opinion publique. » (Femme, journaliste pour une radio privée, FR)

Personnaliser les informations. (AT, EE)

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« Il serait extrêmement intéressant de suivre un commissaire sur Twitter pendant qu’il assiste à une conférence au Parlement européen, par exemple. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, AT)

Fournir des informations « en coulisse ». (LV)

« D’un côté, bon, il y a les conférences de presse officielles et tout ce qui s’ensuit, mais ils pourraient également filmer l’envers du décor. Cela intéresse beaucoup plus le public, évidemment. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, LV)

Les informations doivent être pertinentes pour la vie quotidienne des gens. (EE, IE)

2. Informer le grand public sur les priorités politiques de l’Union européenne

Publier un contenu divertissant, qui attire l’attention et que les utilisateurs

pourraient ensuite transmettre spontanément à leurs amis. (UK, SI)

« Ce qu’il faut en réalité, c’est quelque chose qui provoque une transmission virale, de façon à ce que les gens se disent : "Waw, tu as vu ça ?" Une fois que ce public est captif, il faut entrer dans le vif du sujet, et à ce moment, tout le défi consiste à maintenir l’intérêt. » (Homme, journaliste pour une radio privée, UK)

Être clair dans ce que sont les priorités. (SE)

Informer les citoyens dans un langage qu’ils comprennent. (ES, SI, CZ)

Créer une page Facebook pour chaque politique spécifique qui a une

influence sur le quotidien des citoyens, où les informations sont présentées dans un langage clair. (BE) « Je pense que la Commission européenne devrait créer une présence sur Facebook parce que le public est plus large et qu’elle devrait y donner une description d’elle-même dans des termes très concrets. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, BE)

Adopter une approche qui résonne auprès des citoyens, par exemple en

faisant appel à leurs émotions. (BE) « Par exemple, Van Rompuy qui dit : "Nous avons travaillé dur, je suis heureux, nous avons réussi !" à minuit ou à 2 heures du matin, à mon avis, cela accrocherait davantage ou cela aurait plus d’impact qu’un communiqué de presse ! » (Homme, journaliste de presse, BE)

Mettre l’accent sur les aspects qui présentent un intérêt pour les citoyens

locaux. (CY, CZ, IE) « Les informations sur ce genre de choses doivent rencontrer une préoccupation directe du grand public. Par exemple, s’il est prévu de fermer des centrales nucléaires en Allemagne, personne ne s’intéresse à cette

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information. Mais si vous ajoutez que par voie de conséquence, le prix de l’électricité va augmenter, cela devient intéressant et pertinent et les gens commencent à dire : "Ne les fermez pas !" » (Homme, journaliste pour une télévision privée, CZ)

Utiliser des blogs pour informer les citoyens au sujet des priorités. (EL)

« Au moyen de blogs ouverts, afin que les gens aient la possibilité d’interagir avec la Commission et entre eux. » (Femme, journaliste pour une télévision publique, EL)

3. Encourager plus de consultations publiques

Rendre les informations compréhensibles et accessibles. (SE)

Créer des comptes Facebook dans les langues nationales pour discuter avec la population sur ses attentes. (BE, FI, EL)

Favoriser la consultation sur les sujets qui affectent directement les citoyens.

(CY, CZ, EE, IE)

Annoncer largement quand une consultation publique a lieu. (MT)

Les médias sociaux ne sont peut-être pas la plate-forme idéale à cette fin. (LV) « Cela paraît bien, mais je doute que Twitter, par exemple, soit un moyen et un endroit sérieux pour déterminer, par exemple, quelle est l’opinion publique sur la politique agricole. Il me semble que ces discussions doivent se tenir dans le cadre d’organisations non gouvernementales ou ailleurs. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, LV)

4. Recevoir un retour d’informations sur ce que fait la Commission

Cela pourrait être organisé par le biais de Facebook, et dans une moindre

mesure, de Twitter, en encourageant les utilisateurs à exprimer leurs commentaires sur les activités de la Commission au moyen de ‘hashtags’. (UK)

Recueillir des commentaires à partir de différentes plates-formes sur internet / créer des forums pour récolter des réactions. (BE, CY, FR, EL, IT, RO)

« Collecter les commentaires des internautes sur les projets ou les décisions sur lesquels la Commission travaille. Ce serait donc principalement sur Facebook, qui réunit les foules. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, BE)

Cibler les personnes qui sont intéressées par la possibilité d’exprimer leurs

commentaires. (MT) « Si les gens ont un intérêt bien ancré, ils sont plus susceptibles de répondre. » (Homme, journaliste pour une radio publique, MT)

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Utiliser les sondages, les discussions, les réponses rapides aux questions

des intervenants et les discussions instantanées sur Facebook. (CZ)

5. Présenter leurs propres idées sur ce qu’ils aimeraient que la Commission fasse

Créer des blogs par pays dont le thème principal serait « Ma vie en [pays

européen] et [sujet spécifique] ». (BE)

Chaque commissaire devrait avoir un blog. (RO) « Ils devraient avoir un blog pour chaque commissaire. Chaque commissaire devrait participer à un dialogue sur sa propre page Facebook. On aurait alors plusieurs sources pour exprimer ses opinions. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, RO)

Cela pourrait être utile, mais si un grand nombre de personnes participent, les informations ne seront-elles pas trop abondantes pour que la Commission puisse les prendre en considération ? (CZ, LU)

Il serait peut-être préférable que les citoyens adressent leur avis à leur gouvernement plutôt qu’à la Commission dès lors que la Commission est perçue comme étant plutôt distante. (EE)

Il a été suggéré que la Commission utilise les réseaux qui sont utilisés les plus couramment dans chaque pays. Les types de médias sociaux les plus populaires sont Facebook, Twitter, YouTube et les blogs. La Commission pourra ainsi atteindre un large public et récolter un retour sur investissement.

« Ces trois-là [Facebook, Twitter et YouTube] sont les trois principaux supports à exploiter. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, UK)

8.4.3 Développer la politique sociale Il a été demandé aux journalistes comment la Commission européenne peut communiquer davantage avec les groupes difficiles à atteindre, comme les jeunes, et quels types d’actions sont susceptibles de plaire à ces groupes. Tous les journalistes se sont accordés à dire que les médias sociaux se prêtent bien à la communication avec les jeunes parce qu’ils sont habitués aux nouvelles technologies. Les journalistes ont émis les propositions suivantes :

Communiquer d’une manière claire et concise / dans un langage clair et informel. (CY, CZ, EE, FR, EL, LT, LU, MT, PT, SI, DE) « Les textes peuvent être tellement secs. Quelqu’un doit leur en donner les clés. » (Homme, journaliste de presse, EE) « Parler leur langue en utilisant de la musique et des vidéos. » (Homme, journaliste de presse, MT)

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« Il me semble que certaines questions devraient être expliquées le plus simplement possible. Si je m’adresse à un adolescent de 15 ans, il est important de choisir le type de mots, le langage que j’utilise pour qu’il commence à écouter. Avant toute chose, ils devraient simplifier le langage, et ensuite, tout devrait être plus facile. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, LT)

Présenter des sujets qui sont importants pour les jeunes (CY, EE, FI, NL, SI,

SE, HU), qui sont pertinents pour leurs pays (EE) et qui leur donnent le sentiment qu’ils sont impliqués. (LU) « Les jeunes pourraient être touchés via les médias sociaux pour peu que la Commission trouve un moyen d’éveiller leur intérêt. Je ne peux pas dire ce que cela pourrait être, quelque chose qui concerne leur vie concrète. » (Femme, journaliste pour une radio publique, FI) « La loi sur les télécommunications en Europe, par exemple. Vous devez expliquer les conséquences pour les jeunes pour qu’ils soient impliqués. » (Homme, journaliste de presse, NL) En Roumanie, les journalistes ont estimé qu’il sera extrêmement difficile, voire impossible, de mobiliser les jeunes sur des sujets d’intérêt. « Il n’y a pas grand-chose à faire à mon avis. Un public jeune, qui ne s’intéresse pas aux affaires européennes, ne sera pas intéressé quelles que soient les mesures prises, même s’il voit la Commission sur Hi5 ou sur d’autres réseaux sur lesquels il passe du temps. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, RO)

Les jeunes sont actifs, ils ont besoin d’activités et ils répondent aux

informations attrayantes sur le plan visuel – les logos et les slogans accrocheurs. Il faut donc inclure des concours, des quizz, des événements divertissants, etc. (LT, RO, ES, CY, LV, LT, BE)

Facebook est un formidable outil en ligne pour atteindre les jeunes. (AT, CY,

EE, SK)

« Facebook est un bon outil en ligne pour toucher les jeunes ; en partageant des informations sur Facebook, l’Union européenne et toutes ses institutions seraient plus transparentes et compréhensibles pour les jeunes… À cet égard, Facebook offrirait un meilleur accès à ce sujet que Twitter. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, AT)

« [La Commission] doit créer des supports qui soient intéressants pour les jeunes. Un groupe sur Facebook, par exemple, avec des sujets intéressants pour eux. » (Femme, journaliste pour une radio publique, EL)

Publier des vidéos ludiques et instructives sur YouTube, qui pourraient faire

l’objet d’une promotion sur Facebook. (BE, CZ, UK) « Quand il est question de quotas de fruits et de légumes, je n’ai pas envie de regarder des vidéos ennuyeuses de débats parlementaires, mais plutôt des

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arbres, des jardins, de vrais agriculteurs. » (Homme, journaliste pour une radio privée, CZ)

Associer la Commission et les médias sociaux aux écoles / au système éducatif. (DK, HU, AT)

o La Commission doit élaborer des outils pédagogiques qui suscitent une implication et un engagement au niveau de l’enseignement secondaire.

o Dans la catégorie sociale visée par une étude, la Commission pourrait

distribuer des outils pédagogiques qui inciteraient les étudiants de l’enseignement secondaire à visiter le site internet et les médias sociaux de la Commission, comme Facebook.

Concevoir une application dans laquelle différentes missions

apparaîtraient, que les étudiants téléchargeraient et à laquelle ils se connecteraient en classe.

Imaginer des puzzles, des quizz et des jeux de rôle en ligne sur les dilemmes et les défis pour l’Union européenne et la définition des politiques européennes de façon à impliquer les étudiants. « Mettre à profit la mentalité de jeu des adolescents, en permanence en ligne et à la recherche de sources de divertissement. Créer une sorte de jeu de rôle ou de puzzle qui leur donne un aperçu du travail que réalise la Commission et les amène à se forger une opinion sur différents dilemmes ou dossiers dont l’Union s’occupe et qu’elle s’efforce de gérer, par exemple l’environnement. » (Homme, journaliste pour une radio privée, DK)

Dans les dernières années de l’enseignement secondaire, inclure dans le programme obligatoire un travail à domicile sur un sujet relatif à l’Union européenne que les étudiants pourraient choisir eux-mêmes. (DK)

Intégrer les médias sociaux dans les programmes scolaires

quand ils parlent de sujets comme la politique.

« Le partage d’informations sur les médias sociaux pourrait être très utile dans les écoles. Il procurerait aux jeunes un accès différent et moderne au travail de l’Union européenne. » (Homme, journaliste de presse, AT)

Tous les avantages qu’offrent les médias sociaux devraient être exploités.

(SI, BE)

« Tout tourne en rond : vous pouvez diffuser une vidéo que vous avez publiée sur YouTube via Twitter et vous pouvez entamer une discussion sur cette vidéo entre amis sur Facebook. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, BE)

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Montrer comment un travail éloigné influence la vie quotidienne d’une personne ordinaire – fournir des informations personnalisées plutôt que des statistiques. (PL, CY)

Faire plus de publicité dans les médias traditionnels pour les personnes qui n’utilisent pas internet. (MT, UK)

Recruter des spécialistes de la jeunesse ou de ce type de médias. (SI)

Les médias sociaux représentent un moyen différent de débuter une activité politique – il ne faut pas adhérer à un parti politique. (IT)

Mettre à profit le fait que la plupart des étudiants ont un ordinateur et certains un smartphone. (DK)

La majorité des journalistes pensent que les médias sociaux peuvent être utilisés pour le développement de politiques, mais expriment certaines réserves quant à la mesure dans laquelle ils peuvent être utilisés. Les utilisations potentielles sont notamment les suivantes :

Impliquer les citoyens / utiliser les forums de discussion et susciter des avis et des débats. (SK, BG, NL, HU, MT, SE, ES)

Les médias sociaux contribuent à mettre en lumière des sujets importants et ils ont permis d’ouvrir davantage les débats politiques. (FI, EL, LV)

Promouvoir l’interactivité dans le processus de développement des politiques, p. ex. promouvoir l’idée de politiciens qui recherchent un contact direct avec les citoyens des différents pays. (IT, PT)

Les médias sociaux constituent un indicateur naturel de l’état d’esprit de la population. Il est donc également approprié d’indiquer son état d’esprit à l’égard d’une politique existante ou envisagée. (BG) « Les médias sociaux peuvent servir à obtenir une indication, mais ne doivent pas être considérés comme une source fiable pour prendre des décisions importantes sur cette base. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, BG)

Les médias sociaux peuvent être utilisés pour brosser un portrait des commissaires et de leurs domaines d’intérêt. (SE)

Les médias sociaux peuvent être utilisés pour annoncer une consultation

publique sur un processus politique particulier. (MT)

Une consultation sur les politiques peut être réalisée par le biais des médias sociaux. (RO)

Les médias sociaux peuvent constituer un outil pour améliorer les connaissances des citoyens sur la politique sociale et différents points de vue. (PT)

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« À l’heure actuelle, les jeunes et les citoyens en général s’intéressent peu aux informations politiques et économiques. Les institutions européennes devraient donc investir fortement dans la transmission d’informations afin d’influencer les mentalités, les politiques et les changements. » (Femme, journaliste pour une radio privée, PT)

Les journalistes interrogés sont toutefois d’avis que la consultation sur les politiques par le biais des médias sociaux doit être organisée en coopération avec d’autres médias, comme la télévision et la radio. (EL, LV)

« Si [les politiques] ne sont pas soutenues par la télévision et la radio, il ne se passera pas grand-chose. Le rôle des médias sociaux est de faire connaître les choses, mais pas de définir des politiques et des idées. » (Homme, journaliste pour une radio privée, EL)

Les journalistes ont en outre averti que les médias sociaux comme Facebook et les blogs ne peuvent servir de support pour développer des politiques ou alimenter des consultations publiques car ils constituent des lieux de rencontre et les interactions y sont superficielles (DK). La politique sociale pourrait être biaisée par une campagne organisée et le processus n’est donc pas forcément inclusif ou équilibré (IE). Il convient surtout de garder à l’esprit que les opinions exprimées dans les médias sociaux ne sont pas représentatives de l’opinion publique dans sa globalité car elles n’engagent que les personnes qui ont accès aux médias sociaux (BG, EE, IE, IT, ES).

« Pour les personnes âgées, le journal télévisé reste la seule voix qui fait autorité, tandis que pour les jeunes, ils [les médias sociaux] sont une voix parmi de nombreuses autres… » (Homme, journaliste pour une télévision publique, IT)

8.4.4 Influence sur les journalistes Il a été demandé aux journalistes, si la Commission utilisait davantage les médias sociaux, s’ils y seraient favorables et quelle influence cela exercerait sur leur travail. Bien que dans une majorité de pays (AT, BG, CY, DK, EE, FI, FR, EL, IE, LV, LU, MT, NL, PL, PT, RO, SK, SI, ES, SE, UK), les journalistes soutiennent l’idée que la Commission utilise davantage les médias sociaux, un grand nombre de journalistes se montrent également ambivalents à propos d’une telle intensification (AT, BG, BE, HU, LT, SI, ES, UK). La principale raison de ces doutes tient à ce que les journalistes jouissent déjà d’abondantes sources d’informations sur la Commission et jugent ces sources satisfaisantes, ainsi que cela a été évoqué au point 8.3 ci-dessus. Les journalistes ont par ailleurs souligné que le problème n’était pas tant que la Commission utilise « davantage » les médias sociaux, mais qu’elle les utilise « mieux » (CY).

« Je continuerai certainement de suivre le travail de la Commission européenne sur les sites de médias sociaux, en les visitant et en consultant les informations régulièrement. » (Femme, journaliste pour une télévision publique, AT) « Je ne suis pas la bonne cible parce que je m’intéresse déjà à ce qu’elle fait et je trouve ce dont j’ai besoin. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, BE)

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« Aucune influence. Si elle écrivait sur Facebook des choses qu’on ne peut pas trouver sur les sites internet, cela m’énerverait même parce que la pénétration d’une page internet est plus importante que celle d’un profil Facebook. » (Homme, journaliste de presse, LT)

Les journalistes selon lesquels une utilisation accrue des médias sociaux améliorerait leur travail ont cité les exemples suivants (BE, CY, DK, FI) :

Cela améliorerait le flux (rapidité) et l’accès à l’information. (FR, EL, LV, LU, MT, PL, RO, SE, EE, PT) « Cela faciliterait la circulation de l’information, donc… plus il y a d’informations qui sont fournies rapidement et plus il existe de moyens d’accélérer ce flux d’informations, plus cela nous aide dans notre travail. » (Homme, journaliste pour une télévision publique, FR) Seuls les journalistes du Luxembourg et des Pays-Bas ont déclaré craindre qu’une augmentation de la quantité d’informations n’exerce une influence négative sur eux car elle alourdirait leur charge de travail.

Cela pourrait les amener à parler plus souvent de la Commission car ils comprendraient mieux son travail. (PL, RO, SE, BE, DK)

Cela susciterait un intérêt, un débat et une implication parmi les auditeurs, les

téléspectateurs et les lecteurs. (DK)

Cela rapprocherait les journalistes des fonctionnaires de la Commission. (LU)

Cela aiderait les journalistes à identifier les sujets présentant un intérêt pour leur pays. (IE)

Ils pourraient trouver ce qui intéresse les autres. (PL)

Rester au courant de l’actualité d’une manière générale. (EE)

« Les sujets sont multiples, et si elle faisait cela [utiliser plus les médias sociaux], les journalistes ne manqueraient pas une information. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, EE)

Lorsqu’il a été demandé aux journalistes comment la Commission européenne devrait utiliser les médias sociaux pour apporter une valeur ajoutée concrète à leur travail de journalisme, leurs réponses ont largement recoupé celles données au point 8.4.1, lorsqu’ils ont expliqué comment la Commission pourrait améliorer son utilisation des médias sociaux. Ils suggèrent entre autres de modifier le ton et l’image de la communication, d’améliorer le contenu des médias sociaux, d’accroître la notoriété des activités de la Commission dans les médias sociaux, d’augmenter la fréquence à laquelle les médias sociaux sont actualisés, d’intensifier les interactions avec les journalistes, de renforcer les informations et d’apporter une valeur ajoutée – en utilisant les médias sociaux d’une manière différente des médias traditionnels. Les journalistes ont également formulé quelques remarques supplémentaires :

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Être informés de ce qu’il se passe d’une manière qui ne nécessite pas trop de temps et de travail. (NL)

Créer une page Facebook qui explique qui est qui à la Commission. (NL)

Fournir davantage d’informations comparatives entre les États membres et d’exemples de bonnes pratiques observées dans d’autres pays de l’Union. (RO)

Les journalistes ont témoigné d’opinions diverses quant à savoir si certains groupes d’entre eux (journalistes spécialisés, journalistes grand public, journalistes régionaux/ locaux, etc.) sont plus susceptibles d’utiliser les médias sociaux que d’autres. Une minorité de journalistes ne perçoivent pas de différences d’utilisation entre groupes (CZ, DK, HU, SK, SE), tandis que pour d’autres, l’utilisation dépend de l’état d’esprit de chaque journaliste à l’égard des médias sociaux (LT, SI).

« Je pense que cela relève d’une décision purement personnelle d’utiliser les réseaux sociaux ou non. » (Homme, journaliste pour une télévision privée, SI)

Les journalistes selon lesquels il existe des différences entre groupes ont donné les exemples suivants :

Les journalistes plus jeunes utilisent davantage les médias sociaux que leurs aînés, même si le taux d’utilisation ne cesse de s’améliorer chez ces derniers. (BG, BE, FR, HU, IE, IT, MT, NL, PT, SK, SI, ES) « Oui, c’est clairement une question de génération, j’en suis sûr. La limite se situe autour de 40 à 50 ans, au-delà de 50 ans, c’est impossible. » (Homme, journaliste de presse, FR) Les journalistes ont exprimé des opinions variées sur l’évolution potentielle au cours des douze prochains mois. Certains pensent que les journalistes plus âgés utiliseront davantage les médias sociaux, d’autres sont d’avis que ce sont les plus jeunes qui intensifieront leur utilisation, et pour un dernier groupe, aucun changement n’est à prévoir.

Les journalistes qui travaillent sur des sujets internationaux (y compris l’Union européenne) et politiques utilisent davantage les médias sociaux que les journalistes locaux et régionaux. (BG, CY, FI, IT, MT)

o Point de vue opposé : les journalistes locaux et régionaux recourent plus aux médias sociaux parce qu’ils ont plus difficilement accès aux personnes concernées par un sujet (LT, EL).

« Si je veux faire un reportage, je vais au parlement et voilà. Mais un journaliste habitant à Ioannina devrait faire 6 heures de voyage pour venir à Athènes et il n’aurait certainement pas les contacts qu’ont les journalistes athéniens. Par conséquent, je pense qu’il est plus probable qu’il utilise les médias sociaux pour obtenir des informations. » (Homme, journaliste pour une radio privée, EL)

Les journalistes travaillant pour de grandes entreprises utilisent moins les

médias sociaux car ils disposent de plus de ressources pour se rendre à différents endroits. (CY, SE)

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Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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Les journalistes généralistes les utilisent plus que les journalistes spécialisés

dans un domaine particulier de l’actualité. (LV)

Les journalistes sportifs utilisent davantage les médias sociaux. (LU) Les journalistes de radio ont moins le temps d’utiliser les médias sociaux

parce que les délais qu’ils doivent respecter sont très serrés. (EE)

Les journalistes de télévision utilisent moins les médias sociaux parce qu’ils ont besoin d’informations « en direct », les médias sociaux servant d’informations contextuelles. (EE)

Les journalistes de presse ont plus de temps et consultent plus fréquemment

les médias sociaux. (PT) « Je crois que les journalistes qui travaillent pour un journal ont plus le temps d’utiliser les médias sociaux. » (Femme, journaliste pour une télévision privée, PT)

Les journalistes travaillant sur des sujets d’actualité utilisent plus les médias sociaux. (NL)

Les journalistes travaillant dans un service d’informations sur internet utilisent

davantage les médias sociaux. (NL, MT)

Les journalistes travaillant pour des médias publics ont moins le temps d’utiliser les médias sociaux. (RO)

Les journalistes spécialisés recourent plus souvent aux médias sociaux car ils

ont plus de temps. (RO)

Page 116: Les journalistes et les médias sociaux

Les journalistes et les médias sociaux – Rapport complet

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9. GUIDE DE DISCUSSION

LES JOURNALISTES ET LES MÉDIAS SOCIAUX GUIDE POUR LES ENTRETIENS INDIVIDUELS APPROFONDIS (45

MINS) JOURNALISTES - PROJET

L’objectif de l’étude consiste à fournir à la DG COMM A5 deux types d’informations : des informations qualitatives détaillées sur les opinions des journalistes et sur leurs attitudes face aux médias sociaux, et des informations sur la manière dont ces derniers utilisent ces médias dans le cadre de leur travail. Ces informations aideront la DG COMM à communiquer et à impliquer les citoyens à travers l’UE d’une manière différente. Les résultats seront présentés lors d'une conférence des représentants de l'UE qui doit se tenir à la fin du mois de novembre 2011. Les gouvernements cherchent de plus en plus à exploiter les nouveaux médias sociaux, pour améliorer l’implication et la participation au développement et à l’évaluation des politiques. Les médiaux sociaux métamorphosent les communications, les faisant passer de l'ère ancienne de la « diffusion d'information » à l’ère nouvelle de la « contribution et de l’interaction. » Le terme « médias sociaux » fait référence à l'utilisation des technologies mobiles et basées sur internet qui transforment la communication en un dialogue interactif. Les médias sociaux peuvent prendre différentes formes : forums internet, blogs, wikis, podcasts, photographies ou images, vidéos, évaluations et partage de signets. On trouve parmi les médias sociaux les plus couramment utilisés : Twitter, Facebook, myspace, flickr et YouTube. Comme pour tous les guides relatifs aux entretiens qualitatifs, ce guide ne représente pas un questionnaire exhaustif, mais donne plutôt des indications à l'interviewer sur les sujets à couvrir et le temps approximatif à attribuer à chacun des domaines de la discussion ; il donne également quelques suggestions concernant les domaines d’interrogations possibles. Ce guide de discussion sera accompagné d’un exposé détaillé à l’intention des interviewers, pour qu’ils aient une compréhension totale de l’étude et de ses objectifs.

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1. Introduction (3 minutes) Dans cette partie, l’interviewer précise les règles de l’entretien, et commence à développer un lien important avec les répondants, en les mettant à l'aise et en apprenant à les connaître. Interviewer

- Se présenter - TNS Qual+ / institut local - Indépendant

Procédé

- Enregistrement audio - Pas de bonnes / mauvaises réponses - Confidentialité

Sujet

- Manières dont les journalistes se servent des médias sociaux - Comment différents types de médias sont adaptés à différents

types d’activités - Le futur des médias sociaux

2. CONTEXTE DE L'UTILISATION DES MÉDIAS SOCIAUX (5 MINUTES) Depuis combien de temps êtes-vous journaliste [à la télévision, à la radio, dans la presse écrite ?]

Quelle est votre spécialisation journalistique ? Sur quels types de sujets travaillez-vous ?

Pouvez-vous décrire l’organisation pour laquelle vous travaillez ?

Comment vous y prenez-vous généralement pour récolter des informations pour vos sujets ? Avez-vous une « approche type », ou bien votre approche dépend-elle toujours de votre sujet ?

Comment vous y prenez-vous pour produire des sujets ? Sur quel type de calendrier travaillez-vous habituellement pour produire un sujet ?

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Quelles sources d'informations utilisez-vous généralement (APPROFONDIR : médias traditionnels et médias sociaux) ?

A quel point est-il facile/difficile de trouver les informations dont vous avez besoin ?

3. UTILISATION DES MÉDIAS SOCIAUX (5 MINUTES) Expliquez : je souhaite maintenant discuter plus précisément des médias sociaux et de la manière dont vous les utilisez dans votre vie professionnelle. Je suis tout particulièrement intéressé par des exemples d’utilisations des médias sociaux dans votre rôle de journaliste. Par médias sociaux, je veux parler des forums internet, blogs, wikis, podcasts, photographies ou images, vidéo, évaluations et partage de signets. Je recherche en particulier des exemples concernant Twitter, Facebook, YouTube, mais également myspace et flickr. Donnez au répondant le STIMULUS 1 : les types de médias sociaux.

Utilisez-vous les médias sociaux dans votre rôle de journaliste ?

Depuis combien de temps utilisez-vous les médias sociaux dans votre travail de journaliste ?

Utilisez-vous également les médias sociaux dans votre vie privée et si c’est le cas, essayez-vous ou non de séparer vie professionnelle et vie privée ? Pourquoi ? [Si les deux sont séparées : de quelle manière utilisez-vous les médias sociaux sur le plan professionnel et sur le plan privé ?]

Utilisation actuelle des médias sociaux : en pensant à l’utilisation professionnelle que vous faites des médias sociaux, comment décririez-vous votre utilisation actuelle (Comment ? Pour quelles activités ? Autre ?)

Prévisions concernant l’utilisation des médias sociaux : pensez-vous utiliser de manière plus intense les médias sociaux dans les 12 prochains mois ? Si oui, dans quels buts ?

À quelle fréquence accédez-vous aux médias sociaux dans une journée ? Combien de temps passez-vous en tout sur des médias sociaux dans une journée ?

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Quelles sont vos préférences linguistiques ? Êtes-vous à l’aise pour suivre les contenus de médias sociaux rédigés uniquement en anglais ?

4. BÉNÉFICES/PROBLÈMES/OBSTACLES AUX MÉDIAS SOCIAUX (7 MINUTES)

Quels sont à votre avis les bénéfices liés à l’utilisation des médias sociaux ? APPROFONDIR : qu’apportent-ils que n’apportent pas les sources traditionnelles (les sources « traditionnelles » incluent-elles également un site web par exemple ?)

Certains pensent que les personnes qui contribuent aux médias sociaux sont à l’avant-garde de l’opinion publique, et peuvent influencer une majorité et les ranger à leur avis. Êtes-vous d’accord ou non avec cette affirmation ? Pourquoi ?

Quels sont à votre avis les risques, s’il y en a, liés à l’utilisation des médias sociaux ? APPROFONDIR : quels sont les dangers liés à l'utilisation des médias sociaux ?

Que pouvez-vous me dire sur les obstacles à l’utilisation des médias sociaux ? Quels sont selon vous les principaux obstacles ? Existe-t-il des obstacles d’infrastructure spécifiques ?

5. APPROCHES DES MÉDIAS SOCIAUX (10 MINUTES) Pouvez-vous expliquer d’une manière globale comment vous utilisez les médias sociaux dans votre activité de journaliste ?

APPROFONDIR :

- Types de médias sociaux utilisés. Quel rôle jouent Facebook, Twitter et YouTube parmi les plateformes de médias sociaux que vous utilisez ?

- Que faites-vous sur les sites de médias sociaux (lecture/contribution/recherche ?)

- Comment les utilisez-vous dans votre rôle de journaliste ? - Opinions concernant la fiabilité des informations ? À quel

point la véracité des informations que fournissent les services gouvernementaux ou les institutions européennes

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par le biais des médias sociaux est-elle importante comparée aux informations fournies par des individus à titre privés/des blogueurs ou des entreprises ?

Utilisez la liste suivante pour APPROFONDIR les différentes approches relatives à l’utilisation des médias sociaux : (STIMULUS 2 : approches à l’utilisation des médias sociaux).

Communiquer des messages à d’autres utilisateurs

Collecter des informations pour un article d'information

Créer un soutien/du sponsoring

Connaître l’opinion publique

Mettre au défi le discours politique

Consulter ou encourager une participation

Se connecter aux autres

Construction de communautés

Trouver des informations pertinentes

Collecter des réactions à des histoires/sujets

Décider si un sujet vaut le coup d’être creusé ou non

6. VOTRE ORGANISATION (5 MINUTES)

Quels médias sociaux utilise votre employeur ? De quelle manière votre employeur utilise-t-il les médias sociaux (ex. recherche, aide à la production, promotion/vente, communication, campagne, dynamisation de la fréquentation, interaction ?)

Votre organisation a-t-elle des lignes directrices relatives à l’utilisation des médias sociaux ? Quelles sont-elles ? Comment votre organisation s’assure-t-elle de leur respect ?

7. COMMISSION EUROPÉENNE (10 minutes)

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Dans cette dernière partie, j’aimerais vous parler de la manière dont la Commission européenne utilise actuellement les médias sociaux, et connaître vos idées concernant la manière dont elle pourrait mieux les utiliser, ou les utiliser différemment.

Pour confirmation, parlez-vous de la Commission européenne dans le cadre de votre travail ? À quelle fréquence le faites-vous dans le cadre de votre travail de journaliste ?

Savez-vous que la Commission européenne utilise des médias sociaux ?

Savez-vous quels types de médias sociaux sont utilisés par la Commission européenne ? [Si pas de connaissance, mentionnez : saviez-vous par exemple que la Commission européenne avait mis en place des comptes Twitter pour ses commissaires, et concernant certains domaines politiques ? En avez-vous entendu parler ? Suivez-vous certains de ces sujets ?]

Utiliseriez-vous des médias sociaux si vous deviez écrire un sujet sur la Commission européenne ? Pouvez-vous nous dire comment vous vous y prendriez ? Votre utilisation des médias sociaux serait-elle différente de votre utilisation pour la rédaction d’autres types de sujets ? [APPROFONDIR : de quelles manières, pouvez-vous donner des exemples ?]

Quelle est votre opinion concernant ce qui a été fait ? Pensez-vous que cela a été efficace/inefficace ?

Pensez-vous que la Commission européenne pourrait utiliser plus de médias sociaux, ou s’en servir d’une meilleure façon ? Qu’est-ce qui pourrait vous inciter à consulter les médias sociaux de la Commission plus fréquemment ?

Quels types d'activités dans le domaine des médias sociaux aimeriez-vous que la Commission utilise ?

Comment pensez-vous que la Commission pourrait utiliser les médias sociaux pour :

- encourager le grand public [dans votre pays] à mieux s’intéresser au travail de la Commission européenne ?

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- informer le grand public (dans votre pays) des priorités politiques de l’Union européenne ?

- encourager plus de consultations publiques ? - recevoir un retour d'informations sur ce que fait la

Commission ? - présenter leurs propres idées sur ce qu’ils aimeraient que

la Commission fasse ?

Quels outils électroniques seraient les mieux adaptés à différentes activités (je pense par exemple à Twitter, YouTube, Facebook, les forums, les blogs, les partages de vidéos et de photos) ?

De quelle manière pensez-vous que la Commission pourrait plus communiquer avec les groupes difficiles à toucher, comme par exemple les jeunes ? Quels types d’activités sont susceptibles d’intéresser ce groupe ?

Comment imaginez-vous l'utilisation des médias sociaux dans le développement de politiques ?

Si la Commission européenne utilisait plus les médias sociaux, quel impact cela aurait-il sur votre travail ou votre rôle ? Votre travail changerait-il ? Cela vous aiderait-il ?

Comment la Commission européenne devrait-elle utiliser les médias sociaux pour vous apporter une valeur ajoutée concrète en tant que journaliste (dans votre pays) ?

Pensez-vous que certains groupes de journalistes (journalistes spécialisés, journalistes grand public, journalistes régionaux/locaux, etc.) soient plus susceptibles d'utiliser des médias sociaux que d'autres ? Quelle évolution voyez-vous pour les 12 prochains mois ?

8. CONCLUSION (2 minutes) Y-a-t-il autre chose que vous aimeriez ajouter ? Remercier et conclure.

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STIMULUS 1 – LES DIFFERENTS TYPES DE

MEDIAS SOCIAUX

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STIMULUS 2 - APPROCHES DE L’UTILISATION

DES MÉDIAS SOCIAUX

Communiquer des messages à d’autres utilisateurs 

Collecter des informations pour un article d'information 

Créer un soutien/du sponsoring  Connaître l’opinion publique  Mettre au défi le discours politique  Consulter ou encourager une participation 

Se connecter aux autres  Construction de communautés  Trouver des informations pertinentes 

Collecter des réactions sur des histoires/sujets 

Décider si un sujet vaut le coup d’être creusé ou non