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Les lois du silence. Essai sur la fonction sociale du secret by Jean Jamin Review by: Jean-Claude Muller Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines, Vol. 12, No. 1 (1978), pp. 134-135 Published by: Taylor & Francis, Ltd. on behalf of the Canadian Association of African Studies Stable URL: http://www.jstor.org/stable/483516 . Accessed: 16/06/2014 21:29 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Taylor & Francis, Ltd. and Canadian Association of African Studies are collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines. http://www.jstor.org This content downloaded from 91.229.248.111 on Mon, 16 Jun 2014 21:29:54 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Les lois du silence. Essai sur la fonction sociale du secretby Jean Jamin

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Les lois du silence. Essai sur la fonction sociale du secret by Jean JaminReview by: Jean-Claude MullerCanadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines, Vol. 12, No. 1(1978), pp. 134-135Published by: Taylor & Francis, Ltd. on behalf of the Canadian Association of African StudiesStable URL: http://www.jstor.org/stable/483516 .

Accessed: 16/06/2014 21:29

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told that these findings are illustrative of the type of culture of the Sandusya. Possibly they are, but there are clearly some weak links in this chain of reasoning, not the least of which is the time element.

There is also a preference to treat names as associated with a particular social group, rather than as a generic term used to describe a type of culture. Hence (p. 32), the quest for the "real Kangara" appears more complicated and less convincing than might be otherwise, had the various terms

(especially "Nyaturu") been treated as classificatory rather than as specific names of particular social groups.

Finally, must all present Bantu-speakers be descendants of the "original" Bantu-

speaking immigrants (p. 34) ? The "archae-

ological evidence" for dating the coastal trade (cited on p. 66, note 9) turns out to be oral evidence (pertaining to the settle- ment of the site) cited by an archaelogist. And with what precision can we estimate the duration of a king's reign by comparing the number of his children with those of other kings (p. 68), when we do not know the number of wives, the number of children born prior to his accession, or the death rates of children of the kings to follow (when the book's major premise is that the death rate drastically increased) ?

Despite the drawbacks, Hartwig's book asks some important questions, and has thus focused attention on some sorely neglected topics for others to follow up. The book is well-indexed, but, even for an Africanist book, the price is grossly inflated.

David NEWBURY

Department of History, University of Wisconsin

Jean JAMIN, Les lois du silence. Essai sur la fonction sociale du secret (Coll. < Dossiers africains >), Paris, Mas-

p6ro, 1977, 135p. + tableaux.

Cet essai se veut une exploration des fonctions sociales des secrets partag6s par

certains groupes sociaux. La constatation banale que bien des choses ne doivent, explicitement ou implicitement, pas etre dites et que bien des informations sont partag6es par des groupes sociaux qui ne peuvent les d6voiler a d'autres sert de point de depart a l'ouvrage. Qui peut parler et quand ? Que peut-on dire et que faut-il taire ? La parole dite est hautement socia- lis6e et elle ne peut se s6parer de son inverse, le silence, lui aussi socialis6. La parole peut etre dangereuse et il s'agit d'en canaliser et d'en infl6chir les effets dans une sorte de ritualisation englobant soigneu- sement non seulement ce qui peut tre dit mais aussi ce qui doit tre tu. Le livre se compose de trois parties. La premiere ne s'occupe pas du domaine faircaniste mais d'une apparente trivialit6, la chasse aux grives au lacet pratiquee dans un village des Ardennes. C'est,

' notre avis, l'essai

le plus brillant et le plus fouill6 du recueil qui nous montre que les secrets qui entou- rent plusieurs aspects de la chasse aux grives servent, d'une part, a prot6ger la collectivit6 contre l'empietement des chas- seurs < 6trangers ) au village et du pouvoir ext6rieur a celui de la communaut6 et, d'autre part, a un niveau individuel, au chasseur de grives a conserver son prestige et des relations familiales harmonieuses avec ses nombreux parents et allies auxquels il doit distribuer ses prises. La chasse aux grives est une institution importante dans les Ardennes et, bien que tout le monde puisse connaltre les diverses especes de grives et de merles pi6g6es, la taxonomie varie en fonction des groupes sociaux impli- qu6s, les pi6geurs employant une taxonomie plus riche que les femmes et les enfants qui, pourtant, connaissent ou pourraient facilement connaltre la taxonomie des piegeurs. Ce < savoir-dire plus 6labor6 des pi6geurs, tacitement accept6 par la soci6td, d6finit sociologiquement et id6olo- giquement le pi6geurs comme si I'on accep- tait que son (( savoir-faire ), que les autres n'ont pas, puisse aussi se dire d'une manibre diff6rentielle. Subtilit6 dans l'auto-r6gulation du discours qui laisse transparaitre la sup6- riorit6 du chasseur dans un domaine dont la comp6tence pourrait $tre partag6e par

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tous, ceci ia la seule fin de marquer plus fortement le pi6geur. C'est l'occasion pour I'auteur de faire une critique fort valable de l'ethnoscience telle que pratiqu6e par certains ethnologues am6ricains. Dans cet ordre d'id6e on recommandera tout sp6cia- lement i l'attention la cr6ation populaire d'une espece de grive tout 'a fait mythique visant ai 16gitimer certains aspects du pie- geage des grives que les associations de chasseurs 6trangers > au village auraient voulu voir interdites.

Le second essai s'occupe de l'ambiguit6 de la parole dans les soci6tes africaines oui l'on 6duque les enfants sur ce qu'ils peuvent dire - et comment - et ce qu'ils ne peuvent pas formuler. Ceci comme intro- duction une analyse plus d6taill6e des manipulations que l'on fait subir a la parole chez les S6noufo Kiembara, 6tudi6s person- nellement par l'auteur, oui les devins, ceux qui sont charg6s de dire, ne le font cepen- dant que selon des lignes orchestr6es et

balis6es par les puissants. L'ambivalence des discours tenus par les masques est en fait aussi contr1l6e pour devenir (( un instrument efficace d'oppression et de r6pression >> aussi bien par ce qu'il dit que par ce qu'il cache et tait; le pouvoir se cache dans ce qu'il ne dit pas et en disant autre chose que ce qu'il est.

Le troisieme chapitre s'interesse au sys- time ia classes d'ages kikuyu et au secret de l'initiation. L'ordre pr6tendument 6gali- taire du systeme tel que donn6 par la structure meme des classes d'ages est en fait battu en br&che par l'ordre lignager qui y r6introduit ses caract6ristiques inegali- taires d'une maniere fort efficace. Ce que dit en clair la structure est imm6diatement ni6 par ce que peut y faire le lignage. Ces inegalites se retrouvent dans les cre6monies d'initiation aussi bien chez les Kikuyu que chez les S6noufo. L'auteur part en guerre contre plusieurs 6coles anthropologiques qui soit insistent, dans les c6r-monies d'initia- tion, qui sur l'aspect << cole de brousse

, - dans la foul6e de Griaule -, qui sur la fonction de marquage ou d'inscription - dans le sillage de l'anti-(Edipe -, qui encore sur la fonction de rite de separation du

jeune garqon d'avec sa mere - opinion tenue par les psychanalystes. Ces interpr6- tations s'accordent mal avec les faits tires de plusieurs soci6t6s; ici, la facette << 6cole de brousse >> manque, l1 c'est I'inscription, et ailleurs encore l'initiation survient bien apres la s6paration effective d'avec la mere. L'initiation consiste principalement pour Jamin a faire du demarquage social, a se- parer les groupes en hommes/femmes et aines/cadets, les aines acceptant periodi- quement les plus jeunes 'a faire partie d'un areopage qui contr1le la soci6t6. Le secret et le silence partag6s par les inities servent a dissimuler des rapports de force et mrme des rapports d'exploitation. Le plus impor- tant n'est pas le secret initiatique, qui se rvvile des plus pauvre et des plus sommaire dans bien des cas, mais le fait meme de cacher qui masque ailleurs les vrais rapports de force et de pouvoir dans la soci6te en 6tablissant des distances entre les groupes.

Cette interpr6tation des rites d'initiation nous semble convaincante. La s6paration et la distanciation sociale sont bien les raisons principales de ces c6remonies mais il nous semble qu'on aurait tort d'en negliger les autres caract6ristiques secondaires, << cole de brousse >, marquage et separation d'avec la mare lorsqu'elles jouent un r1le pro6mi- nent dans certaines soci6t6s.

Jean-Claude MULLER

Ddpartement d'anthropologie, Universitd de Montreal

R. W. JOHNSON, How Long Will South Africa Survive ?, Toronto : Macmillan, 1977, vii + 328p.

Why is a good grain harvest in the Soviet Union in the vital interest of South Africa ? In this event, Russia does not need to sell gold for wheat imports from the West. Every dollar which the gold price rises in an undersupplied market, amounts to about $20m additional foreign exchange for South Africa annually. She earned over 40% of her total hard currency in 1975 from the sale of gold.

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