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24 - RéAlités - N°1459 - du 12 au 18/12/2013
Actuel
Pénurie d’eau, famine, sécheresse,guerres civiles et conflits diverssecouent depuis des années divers
pays d’Afrique. Effondrement de l’Étatet terrorisme résultent de ces crises et lesnourrissent en même temps. Rappelons, à titre d’exemple, que la So-malie, bouleversée aujourd’hui par lesconflits internes alimentés par les extré-mistes, a encore une fois été frappée de
famine entre 2010 et 2012. Pas moins de258.000 personnes dont 133000 enfantsen bas âge (- de 5 ans) ont trouvé la mortentre octobre 2010 et avril 2012, ce quireprésente 4.6% de l’ensemble de la po-pulation et 10% du nombre d’enfantsâgés de moins de 5 ans dans le sud et lecentre du pays. Les conflits et l’insécu-rité ont aggravé la crise alimentaire ag-gravée par la sécheresse qui a touché
l’ensemble de la Corne de l’Afrique. 12millions de personnes en sont victimeset il s’agit de la plus grande sécheressejamais connue depuis 60 ans dans la ré-gion.Outre la dureté des conditions clima-tiques et la mauvaise gestion du poten-tiel et des richesses africaines, lesconflits épuisent le continent en Mozam-bique, Angola, Liberia, Rwanda, Gui-née, Soudan, Mali, Niger, Républiquedémocratique du Congo, etc. Au-jourd’hui, les conflits armées arrivent enLibye et menacent l’ensemble du Ma-ghreb. La Libye partage 4000 kilomètresde frontières avec 6 pays abritant descellules terroristes ou connaissant desmouvements rebelles et les djihadistesmaliens y trouvent refuge. La RDC estégalement en proie à de sanglants
Les maux du continent
Sommet de l’Élysée pour l’Afrique
Le 6 et 7 décembre se réunissaient les Présidents du continentafricain à Paris dans le cadre du sommet de l’Élysée pour la paixet la sécurité en Afrique. Le continent est souvent victime de crises humanitaires. Déchiré,pillé et mal gouverné, il peine, malgré tout le potentiel dont ildispose, à se développer et ses habitants n’ont de cesse de lefuir, parfois aux prix de leur vie.
du 12 au 18/12/2013 - N°1459 - RéAlités - 25
MAGHREB Actuel
conflits armés dont les protagonistessont des groupes étrangers au pays.
Potentiel C’est ainsi qu’est gâché le potentiel afri-cain. L’un des paradoxes du continentest qu’il compte 330 millions d’indivi-dus. 40% sont privés d’accès à l’eau po-table. Pourtant l’Afrique recèle 660.000km3 de réserves d’eau, une quantité centfois supérieure à la quantité d’eau ensurface. L’Afrique est également riche en ma-tières premières : charbon, gaz, pétrole,diamants, or, fer et platine… La popula-tion représente plus de 15% de la popu-lation mondiale et a dépassé le milliarden 2010. Pourtant les crises humanitairesque traverse le continent, et les crimescontre l’humanité dont sont souvent vic-times ses populations, le condamne aurang «d’exportateur d’hommes». Immi-grés clandestins à bord de barques frêlesou réfugiés politiques, les Africainsfuyant le continent s’orientent essentiel-lement vers l’Europe. La France, qui compte parmi les paysqui se retrouvent annuellement en trainde gérer des situations humanitaires dés-espérantes face aux flux migratoires et
aux problèmes des sans-papiers, est au-jourd’hui l’hôte du sommet. Après l’in-tervention au Mali, la France continue às’impliquer dans les problèmes afri-cains.
L’implication françaiseQuelques jours avant le sommet, lestroupes françaises ont été déployées àBangui, en Centrafrique, pour tenter demettre fin à la présence de milices.Ainsi, la France conjugue à quelquesjours d’intervalle les moyens diploma-tiques aux moyens musclés pour, dit-elle, «sécuriser l’Afrique.» L’Express a commenté le rôle joué parla France en déclarant qu’il tient du«gendarme malgré lui». Dans cecontexte, le journal précise «jamaisl'Hexagone n'a à ce point voulu se déles-ter de son uniforme de gendarme ducontinent noir ; et rarement on l'aura tantvu l'endosser en solo, contraint et forcé.» L’Hexagone s’inquiète des problèmes desécurité menaçant ses « partenaires»avec l’enracinement des mouvancesextrémistes et djihadistes dans le centreet leur expansion vers le nord del’Afrique. La Libye a été par ailleursl’un des dossiers discutés en marge des
réunions à huis clos autour de la paix etde la sécurité en Afrique. Le chef d’Étatfrançais a par ailleurs annoncé que sonpays pourrait entraîner annuellement20.000 soldats africains, dont la forma-tion sera accomplie à l’horizon 2015.L’objectif du sommet étant de mettre aupoint une force africaine d’interventionrapide afin de gérer les conflits du conti-nent.
Renforcement économique Des perspectives de développement etde partenariats économiques ont été étu-diées en marge du sommet. FrançoisHollande a souligné que la France al-louerait 20 milliards d'euros en prêts eten dons sur cinq ans. Il a égalementprôné la création d'une «fondationfranco-africaine pour la croissance»,dont l’objectif est la «mobilisation desintérêts privés et publics, français, afri-cains et européens, au service de l'inno-vation et des nouvellestechnologies».Durant le «forum Afrique– 100 innovations pour un développe-ment durable», cent projets écono-miques ont été présentés.
Hajer Ajroudi
DORO et TUNISIE TELECOM annoncent la distribution
de 3 packs de téléphones mobile et fixe en Tunisie !
Doro annonce pour la première fois la distribution de sestéléphones sur le territoire tunisien, via un partenariat avecTunisie Telecom. C’est un lancement des téléphones DOROen avant première africaine. Trois packs de téléphonie mo-bile et fixe sont lancés en décembre 2013.- Le pack mobile : le Doro PhoneEasy® 410 est un mobilesimple d’utilisation qui offre un son de qualité ainsi que destouches larges et espacées. Il est proposé en packs avec lesforfaits MOBI 20 et 30.- Le pack fixe : le Doro PhoneEasy® 311c est un téléphonefixe à larges touches incluant trois mémoires directes. Il estproposé en pack avec le forfait Millenium,- Le pack duo fixe et mobile proposant le téléphone fixePhoneEasy® 311c et le téléphone mobile PhoneEasy® 410avec les forfaits MOBI 20 et Millenium, pour un usage àdomicile et en mobilité.Jérôme Arnaud, PDG de Doro, a déclaré au sujet de ce par-tenariat : « Etre présent dans un nouveau pays est unegrande fierté pour la marque, nous remercionsTunisie Te-
lecom pour sa volonté et sa persévérance dans le dévelop-pement de cette activité. Nous remercions également les so-ciétés LINKCOM et MIB, partenaires pour la distributionde nos produits au Maghreb. »Doro se positionne ainsi sur un marché en développementet à la recherche de produits de qualité et différenciant. Lasimplicité d’usage, la lisibilité des caractères ainsi que laqualité de son optimisée des téléphones Doro saura trouverson public auprès des utilisateurs souhaitant s’équiper d’ou-tils de communication simplifiés.Fadhel Kraiem, Directeur général adjoint de Tunisie Tele-com n'a pas manqué de souligner qu’avec ce nouveau par-tenariat, l’opérateur souhaite satisfaire les demandes de saclientèle du fixe et du mobile, avec des offres ciblées et di-versifiées.A travers ce partenariat avec Tunisie Telecom, DORO ren-force sa position de leader des télécoms faciles d'utilisationet répond à une demande grandissante au Maghreb en télé-phonie accessible et simplifiée.
18 - RéAlités - N°1459 du 12 au 18/12/2013
Actuel NATION
La convention d’Istanbul«Nous avons donc décidé de relancer cette stratégie en toutesses composantes à partir des expériences internationales,notamment celle de la Suède, de l’Espagne, du Danemark ainsique celles du monde arabe, notamment l’expérience du Maroc»,ajoute la Directrice tout en saluant la Convention du Conseil del’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égarddes femmes et la violence domestique, également connue sousle nom de Convention d’Istanbul.En effet, cette convention est contraignante. «Cette conventionnous sera utile dans la mesure où la femme objet d’un viol telle«Meriem» en Tunisie et ayant fait objet d’un triple viol commispar des agents de la police, ne sera plus soumise à la pression etpourra s’en sortir par elle-même et par la loi qui est au-dessusde tout», nous a affirmé Emna Zahrouni, son avocate. Cetteconvention est ainsi considérée comme étant un complémentimportant aux traités existants et à l’ensemble des normes etstandards en évolution à travers le monde, car elle prévoit plu-sieurs axes dont la prévention et la prise en charge des femmesvictimes des violences. Or, lors du processus d’élaboration decette convention signée en Turquie, les experts ont rencontré,selon Lisa Gormiley, experte du Conseil de l’Europe, plusieursdifficultés notamment en matière de financement, suite à la cri-se économique, surtout en ce qui concerne les tentatives des
experts ayant pour objectif de changer la loi, l’appui médical etpsychologique et les formations.
Une approche participativeCet évènement s’est déroulé dans un esprit de concertation et deconsultation élargie et établie avec la société civile, les expertset les responsables gouvernementaux ainsi que des parlemen-taires. «En élaborant des mécanismes ensemble tout en leurdonnant la nature juridique, nous pourrions atteindre cet objec-tif noble : la lutte contre la violence à l’égard des femmes», nousa affirmé le ministre de la Santé qui voit en cette violence «unemaladie sociale silencieuse.»La responsabilité est désormais partagée. «Le rôle des médias estcrucial, mais les médias doivent faire attention quant à la victimi-sation et au sensationnel, car parler de la violence et de la femmeviolentée n’est pas pareil», nous a affirmé Mehrezia Laabidi, vice-présidente de l’ANC. Avant de conclure : «le rôle du parlementai-re relève également d’une responsabilité, nous sommes impliquésactuellement dans une nouvelle démarche visant à créer un réseauparlementaire arabe, ayant pour objectif de créer une synergieentre toutes les législations. L’harmonie entre celles-ci, permettraau «prochain Parlement» d’avoir un contrôle préalable de toutesles législations, dont celles se rapportant aux femmes.»
Chaïmae Bouazzaoui
Le cofondateur du mouvement est reve-nu sur les origines de la naissance
d’Ennahdha, déclarant que l’esprit deréforme n’y a été introduit que dans lesannées 80. Il a relaté les erreurs du parti en91 lorsqu’il est entré en confrontationavec le régime en place, insistant sur lefait que l’opposition n’avait pas le droit deporter les armes et que la prétention de fai-re chuter le régime revenait au peuple.Abdelfatah Mourou a également évoquéles erreurs d’Ennahdha, aujourd’hui aupouvoir, les imputant à une secousse sur-venue quand le mouvement s’est trouvéau pouvoir et n’a pas su le gérer. «En étant au pouvoir, je suis obligé deprotéger la danseuse, le barman, le pen-seur (…) je dois protéger tous les citoyenset toutes les institutions et cela n’a pas eulieu.» Le parti manque-t-il de volonté politiqueou alors de fermeté dans son rôle de pro-tecteur de l’État ? Abdelfatah Mourousouligne l’importance de la fermeté dansla gestion des affaires de l’État après uneRévolution et le parti n’a pas su en fairepreuve. Il souligne en outre être vice-pré-
sident sans pouvoir au sein du parti etexprime son ressentiment et son malaise,car «il ne peut changer les choses.»À défaut de décider et de changer la réali-té des choses, Abdelfatah Mourou conti-nue de critiquer son parti et en outre ledécrit comme «un mouvement chargéd’influences et de capacités intellec-tuelles, mais isolé. Les mêmes dirigeantsdes années 90 continuent à gérer le parti.Ennahdha doit s’adapter à la réalité tuni-sienne variable, il a évolué dans sonadaptation à la réalité, mais n’a pas sutraiter avec.»L’une des erreurs citées par le cofondateurdu parti est le manque de soutien de la partde l’élite. Le pouvoir ne pouvant êtreacquis sans le soutien des hommes d’af-faires, des penseurs et des médias,Ennahdha devrait alors leur faire desconcessions et instaurer un dialogue aveceux. Le parti au pouvoir devrait protégerla liberté de culte selon AbdelfatahMourou, car la seule issue possible pour latransition démocratique est de protéger ladifférence. Il conseille alors aux dirigeantsdu parti de partir et souhaite qu’Ennahdha
quitte le pouvoir, il précise « Le monde,aujourd’hui, n’accepte plus le modèleidéologique, mais le modèle construit surl’intérêt.»Abdelfatah Mourou a souligné l’impor-tance des lois, de l’État central et de la for-mation d’une sécurité générale obéissantaux lois. Il a prédit «la mort de la margi-nalisation en Tunisie» expliquant que leslaïcs devraient normaliser leurs relationsavec les islamistes. Ainsi Ennahdha aura à changer son héri-tage culturel pour s’adapter à la réalitétunisienne, y introduire une volonté réfor-matrice et accepter les différences. Maispropulsé sans y être préparé au pouvoir, leparti n’aurait pas pu traiter avec sespropres variables ni répondre aux attentessociales des Tunisiens. Faut-il un nouveausouffle au parti islamiste avec une montéedes jeunes adhérents et le départ des diri-geants historiques ? Serait-ce suffisantpour inspirer confiance et s’attirer le sou-tien de l’élite ? En attendant des transformations de fond,le parti semble, plus que jamais, dansl’obligation de quitter le pouvoir et de tra-vailler un programme garant des aspira-tions des Tunisiens…
Hajer Ajroudi
«Le constant et le variable dans le mouvement Ennahdha», unsujet évoqué lors d’un séminaire donné par Abdelfatah Mourouà la Fondation Temimi pour la recherche scientifique.Aujourd’hui, le parti islamiste au pouvoir est beaucoup critiqué.À une période où bloque le dialogue national qui a commerevendication la démission du gouvernement, AbdelfatahMourou martèle lors du séminaire «je conseille à Ennahdha dequitter le pouvoir»…
Abdelfatah Mourou
Le départ inévitable
Abdelfatah Mourou, cofondateur d’Ennahdha
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32 - RéAlités - N°1459 - du 12 au 18/12/2013
L’AFP, décrivant le rassemble-
ment survenu à la suite de l’an-
nonce de la mort de Nelson
Mandela, relatait « En Afrique du Sud, dès
l’annonce du décès, des centaines de per-
sonnes de toutes origines se sont rassem-
blées dans la nuit près de sa maison de
Johannesburg. L’ambiance n’était pas au
recueillement mais à la célébration, avec
des chants anti-apartheid ou à la gloire de
Madiba (son nom de clan), repris en
chœur par la foule qui agitait des dra-
peaux et scandait parfois « Viva Man-
dela» !
Vendredi matin, dans le township de So-
weto, où vécut Mandela, et d’où partit la
révolte des noirs opprimés, les habitants
exprimaient avant tout leur gratitude :
«L’inévitable s’est produit. C’est un jour
triste mais l’Afrique du Sud et le monde
s’y attendaient et nous pouvons remercier
Dieu pour (l’œuvre de) sa vie », dit le
frère Sebastian, 35 ans, devant l’église ca-
tholique Regina Mundi, haut lieu de la
lutte contre le régime de l’apartheid. »
Ainsi et selon l’AFP, l’humanité toute na-
tionalité et toutes religion confondues
s’est jointe dans la prière pour l’âme de
Nelson Mandela : « Dimanche, des fidèles
de toutes confessions ont prié pour Nelson
Mandela. De Soweto au Cap, de Londres
à Bethléem. Des chants, des homélies et
des prières se sont élevées dans des
églises, mosquées, temples et synagogues
à travers tout le pays. »
Selon l’agence Française, il aurait achevé
son œuvre à sa mort et on pouvait lire :
«Malgré tout, Blancs et Noirs restent en-
core souvent à distance. Mais dimanche,
déclaré «journée nationale de prières et
de réflexion», ils se sont retrouvés dans
leurs hommages à Nelson Mandela.
Les Africains du Sud, préparés depuis des
mois à l’annonce d’une mort imminente
de leur «Madiba», réagissent depuis jeudi
avec sobriété, et sans effusions spectacu-
laires. Le ton est plus à la gratitude envers
l’œuvre de Mandela qu’à l’épanchement
de tristesse. »
Slate Afrique a souligné que pour «la
presse africaine, Mandela était déjà «ca-
nonisé de son vivant». Mail & Guardian,
quotidien Sud-Africain, parlait de sa mort
sans oser y croire : «Les mots "Nelson
Mandela est mort" laissent un goût
étrange dans la bouche. Ils sont presque
impossibles à dire, tant l’homme a déjà
été canonisé durant sa vie.». Mais si le
leader africain s’est éteint, son héritage et
sa mémoire demeurent vivants. Ainsi, le
Sud Quotidien titrait «Madiba-Liberté, dé-
mocratie, réconciliation : Le lourd héri-
tage» et the Egypt Independant a choisit
de publier pour rappel un extrait de son
discours au procès de Rivonia « «J’ai
dédié ma vie à la lutte des peuples afri-
cains pour la liberté. Je me suis battu
contre la domination blanche et j'ai com-
battu l’oppression noire.». Aujourd’hui,
Mandela s’est éteint et nombreux sont
ceux qui saluent en lui l’ami, le père, le
symbole, l’humain dans toute sa faiblesse
et sa grandeur. Les adieux sont alors dif-
ficile et le Mail & Guardian s’interroge
«"Alors comment dire au revoir?" tandis
qu’un Mandela dessiné sur les pages du
Sun dicte ses dernières volontés « "Ne gâ-
chez pas tout !».
La presse occidentale n’a pas tari d’éloges
non plus et le Soir Belge titrait « Décès de
Mandela : «Un porteur d’espoir s’est
Actuel
La mort
d’un géant
Décès de Mandela
Madiba, le libérateur, le père, Tata, dans la
langue des siens, symbole de paix et du
pardon, l’homme dont la grandeur a touché
toute l’humanité… De son vivant, tout
comme à sa mort, il a réuni les populations
dans un unanime éloge. La presse, de par le
monde, relayant sa mort a également été
traversée par un élan de louanges…
du 12 au 18/12/2013 - N°1459 - RéAlités - 33
MONDE Actuel
éteint» et d’enta-
mer l’article « Le
monde rend un
hommage boule-
versant à Nelson
Mandela, person-
nalité majeure de
l’histoire du XXe
siècle, devenu une
« source d’inspi-
ration » univer-
selle pour ses
valeurs de pardon
et de réconcilia-
tion. »
A la Une du jour-
nal Le Monde,
Mandela était «une
source d’inspira-
tion » et l’article,
intitulé « Nelson
Mandela, une aura
musicale » souli-
gnait « En Afrique
du Sud, il n’est pas
un artiste qui ne
glorifie Nelson
Mandela, pour son
combat et l’héri-
tage qu’il a laissé.
Ailleurs, rarement
homme politique
aura inspiré autant
la musique popu-
laire, porté par des
exilés sud-afri-
cains, des stars du
rock anglo-saxon,
des musiciens du
monde, qui ont fait
corps avec le com-
bat contre l’apar-
theid, en particulier
dans les années
1980. »
Sur les pages du
même journal, Ma-
diba continue à
être à l’honneur et
sa mémoire glori-
fiée. L’article, titré
« Nelson Mandela,
un héros moral et
politique » parlait
du militant « in-
traitable de la lutte contre l’apartheid» et
relatait « il refusa une libération sous
conditions. Aussi, en bon stratège prag-
matique du processus de démocratisation,
il accepta de maintenir en place les fonc-
tionnaires blancs. Il pensait également
qu'il ne faut pas « craindre de pardonner
dans l'intérêt de la paix». Ainsi, après la
finale de la Coupe du monde de rugby, en
1995, il portait le maillot de l'équipe des
Springboks, symbole honni du racisme
blanc, quand il remit le trophée à son ca-
pitaine, un geste qui parut à beaucoup un
puissant symbole de la réconciliation na-
tionale. A la différence de son successeur,
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Nilson Mandela : le parcours exemplaired’un combattant exceptionnel
MONDEActuel
34 - RéAlités - N°1459 - du 12 au 18/12/2013
Thabo Mbeki, politicien vindicatif, Nelson
Mandela n'était donc pas un homme du
ressentiment. Inlassablement engagé dans
le présent et résolument tourné vers l'ave-
nir, il ne ressassait pas le passé. Pour au-
tant, il ne cherchait pas à en effacer les
traces, comme beaucoup ont cherché à le
faire depuis la fin de l'apartheid, afin
d'exonérer de leur responsabilité ceux qui
ont suscité ou simplement toléré ce ré-
gime. Pour lui, pardonner n'est pas ou-
blier. »
Madiba a enseigné au monde qu'on pou-
vait résoudre les problèmes du racisme
par le pardon et non par la guerre, par le
dialogue et non par la discrimination, sans
nouvelle effusion de sang provoquée par
les haines ancestrales. Mandela s'est battu
pour abolir les différences, pour que les
concitoyens vivent et travaillent ensemble
au lieu de se faire la guerre.
Quelques critiques ont néanmoins été en-
registrées à l’encontre de Nelson Mandela
et le New Statesman a écrit à ce sujet «
Mandela, du « Terroriste » au père de la
nation. Sa grandeur lui survivra, mais pas
son héritage ». Et dans l’article on pouvait
lire « Mandela n’a pas tenu ses promesses:
il a engagé son pays dans un système néo-
libéral qui engendre pauvreté et corrup-
tion. »
Hajer Ajroudi
➥
Communiqué de presse suite au décès de l’ancien président Nelson Mandela
L’Ambassade de la République de l’Afrique du Sud en Tu-
nisie annonce avec profonde tristesse le décès du Père de
la Nation et premier Président sud-africain démocratiquement
élu, Nelson Rolihlala Mandela, qui s’est éteint paisiblement
entouré par sa famille, le jeudi 5 décembre 2013, à l’âge de 95
ans.
Alors que le pays pleure la perte de son leader emblématique,
il est, cependant, réconforté en cela par le flot de messages de
condoléances et de sympathie venant du monde entier pour par-
tager notre peine. Aujourd’hui, comme jamais auparavant, nous
nous rendons compte que Nelson Mandela fut un modèle non
seulement pour notre pays, mais pour des millions de per-
sonnes à travers la planète. Nous espérons sincèrement qu’au
cours de cette période, dans le souvenir bienheureux du legs
de Nelson Mandela, le peuple tunisien saura s’inspirer de son
œuvre dans sa transition démocratique.
Un registre de condoléance sera ouvert du lundi 9 au vendredi
13 décembre 2013, au siège de l’Ambassade, sis au 7, rue Ach-
tart, Nord-Hilton, de 12h30 à 15h30.
Un service commémoratif est également prévu. Les détails de
celui-ci seront communiqués une fois l’heure et le lieu sont
confirmés.
La page facebook de l’Ambassade d’Afrique du Sud en Tunisie
peut-être consultée pour plus de précisions.