LES MONUMENTS DE LA GRANDE GUERRE : TEMOIGNAGES D’ART ET D’HISTOIRE

I Le contexte historique

II Formes et ornements

III Etude plus spécifique des monuments aux morts de Limoges ou autre monument et de Gentioux.

IV Conclusion sur le devoir de mémoire

I Le contexte historique 1 Quand les monuments aux morts se sont-ils multipliés sur le sol français ? Pourquoi ?Au cours de l'Entre-deux-guerres, la quasi totalité des 36 000 communes de France va faire ériger sur son territoire un monument aux morts.   Acheté sur catalogue et fabriqué en série ou commandé à un artiste, à un sculpteur renommé, il est la trace tangible de la guerre dans la commune.   Ces monuments ne sont que des cénotaphes qui disent les noms des disparus et l'hommage des vivants à leur égard.   Une inscription, une sculpture transmettent le message. Ces monuments sont également indissociables d'une cérémonie, celle du 11 novembre qui, à partir de 1922, n'est plus la fête de la Victoire, mais commémore l'armistice, le souvenir des morts.   Au cours de cette cérémonie, le clairon joue la Sonnerie aux Morts et la Marseillaise, une ou des gerbes sont déposées, l'appel des noms est suivi de la mention « Mort pour la France », une minute de silence est observée.    La Patrie, collectivement, fête donc ses héros, et ces quasi-funérailles nationales constituent la nouveauté commémorative amenée par la Grande Guerre.

2 Quel texte officiel organise la construction des monuments aux morts ? Préciser la date.La Loi du 25 Octobre 1919 est la Loi relative à la commémoration et à la Glorification pour la France au cours de la grande guerre. Elle encourage les communes à construire des monuments aux morts pour les soldats tombés sur le champ d’honneur pendant la Grande Guerre (1914-1918)

3 Comment leur financement est-il assuré ?

Des subventions seront accordées par l’Etat aux communes, en proportion de l’effort et des sacrifices qu’elles feront en vue de glorifier les héros morts pour la Patrie. La commune elle-même, des souscriptions publiques et des dons privés assurent le financement également.

II Formes et ornements4 Quels différents types d’ornements peut-on trouver sur les monuments aux morts ?Les differents types d'ornements que l'on peut trouver sur les

monuments aux morts sont La couronne de feuilles de chêne (ou la branche de chêne), symbole des vertus civiques et de la gloire; la

couronne de feuilles de laurier (ou la branche de laurier), symbole des vertus militaires ; la palme ; la branche d'olivier, représentative de la paix ; la croix de guerre 1914-1918, ou plus simplement une

croix pattée ; l'urne funéraire ; le coq gaulois (symbolisant la nation,

le patriotisme); le casque du poilu. Le poilu lui-même peut être représenté, des civils (tels qu'une femme veuve et un(e) enfant) penchés sur une tombe ou tenant un bouquet. Ponctuellement, le civil représenté peut être muni d'un signe particulier en référence à la région ou à une activité spécifique, générale ou bien un outil. Dans quelques cas, uncombattant est montré soutenant le corps de son frère d'armes.

5 Quelles inscriptions figurent sur les monuments aux morts ?Les inscriptions figurant sur les monuments aux morts sont

gravées et peuvent revêtir un caractère patriotique (Si vis pacem, para bellum « Si tu veux la paix, prépare la guerre », Invictis victi

victuri « A ceux qui n'ont pas été vaincus, les vaincus, mais qui

vaincront »), civique (La commune de ... à ses enfants morts pour la France/la Patrie) ou pacifiste comme « L'union des travailleurs fera la paix du monde » : citation d'Anatole France. « Maudite soit la guerre et ses auteurs », « Guerre à la guerre – Fraternité entre les peuples », « La guerre à la guerre », « Fraternité humaine », « Contre la guerre. A

ses victimes. A la fraternité des peuples. Que l'avenir console

la douleur. », « La guerre est le massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais ne

se massacrent pas entre eux » : citation de Paul Valery Dans les regions francaises qui ont subi les combats, les monuments

insistent plus sur les malheurs de la guerre (ruines, deuil, orphelins).

6 Quels sont les différents types de monuments aux morts ?

Typologie des monuments aux morts►Les « classiques » « civiques », caractérisés par leur dépouillement, avec des stèles nues, sont souvent placés près de la mairie. Ce sont les plus nombreux.

►Les « patriotiques » glorifient la victoire. Ils sont généralement bien en vue, sur une place publique, quelquefois surmontés d’un coq gaulois et porteurs de formules appartenant au champ lexical de l’honneur

►Les « religieux » font appel à la foi, ont souvent une forme de croix, des inscriptions religieuses ou tout simplement une croix en leur sommet, malgré la loi de 1905 relative à la séparation des Églises et de l’État.

►Les « pacifistes » sont très rares, ils affirment la haine de la guerre.

Il existe, outre les cénotaphes (monuments mortuaires n'abritant aucun corps), les mémoriaux représentant des monuments nationaux élevés sur les champs de bataille.

III Etude plus spécifique des monuments aux morts de Limoges et de Gentioux.PRESENTATION DU MONUMENTOù se situe-t-il ? À Limoges, place Jourdan Qui l’a conçu ? Sculpté ? Sculpteur(s) : SALLE (André Augustin) Architecte : VERGNOLLE (Henri)Quand fut-il érigé ? En 1931 DESCRIPTION DU MONUMENTNommer les différents éléments : La femme figure la Paix tandis que le dragon terrassé figure la Guerre ; la femme à genoux personnifie la Douleur. Recopier les inscriptions : sur le piédestal, à l’avant : AUX ENFANTS DE LIMOGES MORTS POUR LA FRANCE ET LA PAIX DU MONDE / 1914-1918 sur le monument : H.G. VERGNOLLE ARCHI. 1931 / A Sallé a sculpté et composé 1931   INTERPRETATION ET RESSENTIPourquoi a-t-on érigé ce monument ? Il a été érigé pour rendre hommage à tous les morts de Limoges lors de la I° Guerre mondiale et glorifier la paix.   USAGE DU MONUMENTQue se passe-t-il devant ce monument ? Pourquoi ? Tous les ans des cérémonies commémoratives ont lieu le 11 novembre,    

III Etude plus spécifique des monuments aux morts de Limoges et de Gentioux.7 Tableau à compléter pour Gentioux PRESENTATION DU MONUMENTMonument aux morts de la guerre de 1914-1918, d'inspiration pacifiste, réalisé vers 1922, d'après un modèle en bois dessiné par le conseiller municipal Duburgt, par des artisans locaux : le sculpteur Jules Pollachi, le fondeur E. Guignard et l'entrepreneur Emile Eglizeaud ; projet adopté par le conseil municipal et le maire Jules Coutaud, jauréssien et membre de la SFIO.  DESCRIPTION DU MONUMENTSur stèle, côté ouest : "Nos chers enfants", liste des victimes et "Maudite soit la guerre" et la statue d'un orphelin le poing levé au pied du monument.; côté nord : liste des victimes de la guerre 1939, 1945 ; sur socle, côté ouest : "Commune de Gentioux/guerre 1914, 1918" ; en bas à gauche, sur plaque émaillée : "Emile Eglizeaud/tailleur de pierres" ; sur socle de la statue : "J. Pollachi, sculpteur/Ed Guichard fondeur"  - (source  inventaire)

INTERPRETATION ET RESSENTIPourquoi a-t-on érigé ce monument ? C'est plus un appel au pacifisme qu'un honneur rendu aux victimes de cette hécatombe que fut la guerre de 14-18. Il fut construit en 1922, à l'initiative du maire SFIO de l'époque Jules Coutaud et de son conseil municipal. Il est classé Monument historique et la plaque Maudite soit la guerre est inamovible.   USAGE DU MONUMENTQue se passe-t-il devant ce monument ? Pourquoi ? Les pacifistes, les libre-penseurs, les anticléricaux, les anarchistes se réunissent ici. Le monument de Gentioux n’a pas la même vocation que la plupart des monuments construits sur le sol français.   

Conclusion :

Les monuments aux morts contribuent à la transmission de la mémoire en étant des édifices visibles, placés au cœur des communes et qui rappellent le sacrifice des hommes pour leur patrie. Ils sont des témoins historiques et intemporels de tous les conflits. Ils veulent aussi témoigner des horreurs de la guerre, de la nécessité de construire une paix durable.

Monuments de Guéret, Limoges et Gentioux

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