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EHESS Les Pouvoirs dans l'Église. Étude du gouvernement d'une Église locale: l'Église de Québec by Gilles Routhier Review by: Paul-André Turcotte Archives de sciences sociales des religions, 41e Année, No. 94 (Apr. - Jun., 1996), pp. 99-101 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30128733 . Accessed: 12/06/2014 16:58 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.34.79.20 on Thu, 12 Jun 2014 16:59:00 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Les Pouvoirs dans l'Église. Étude du gouvernement d'une Église locale: l'Église de Québecby Gilles Routhier

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Les Pouvoirs dans l'Église. Étude du gouvernement d'une Église locale: l'Église de Québec byGilles RouthierReview by: Paul-André TurcotteArchives de sciences sociales des religions, 41e Année, No. 94 (Apr. - Jun., 1996), pp. 99-101Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30128733 .

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forum international sur l'avenir de la religion, qui a eu lieu de 1977 g 1992 au Centre Inter- Universitaire de Dubrovnik. Le pr6sent recueil contient des papiers pr6sent6s lors des r6unions de ce forum.

L'ensemble est divis6 en trois parties. La premiere pr~sente des r6flexions sur l'avenir de la religion d'un point de vue sociologique (Trutz Rendtorff, Thomas Luckmann), philoso- phique, inspir6 par Ltvinas (Jan Fennema) ou anthropologique, B partir de l'aeuvre de Helmut Plessner (Giorgia Apostolopoulou).

La deuxibme, intitul6e <Religion et Socia- lisme en Yougoslavie >>, est considdrablement d6pass6e par les 6v6nements, puisqu'elle date d'<<avant>. Les r6flexions sur la position de la gauche yougoslave envers la religion (Paul Mojzes), sur les rapports entre religion et mar- xisme dans l'ancienne f6d6ration (Nikola Skle- dar, Mislav Kukoc, Branko Bosnjak, Denis Janz) ne sont pas d6pourvues d'intdr&t, mais sont devenues des documents historiques. Le m~me vaut pour les travaux sur le rapport entre religion et nation (Srdjan Vrcan, Ivica Mastru- ko), mame s'ils pr6voyaient la possibilit6 de changements inattendus en cas de crise sociale.

La troisibme section, qui correspond mieux au titre du recueil, traite des rapports entre th6orie critique et thdologie politique. Rudolf Siebert d6veloppe une critique approfondie de la th6o- logie politique conservatrice de Carl Schmitt, que ses options contre-r6volutionnaires (inspi- r6es par Donoso Cortas et la contre-r6forme ca- tholique) ont conduit i soutenir le Troisibme Reich. Helmut Peukert se propose de fonder thdologiquement une 6thique de la solidarit6 universelle, en partant de l'6change entre Wal- ter Benjamin et Max Horkheimer sur le carac- tare <<ferm6 >> ou << ouvert >> du pass6 historique - A son avis <<une des controverses thaologi- quement les plus significatives du sicle >>. II pense trouver une r6ponse aux apories de la <<rem6moration solidaire >> avec les victimes du pass6 grace g la thaorie de l'agir communica- tionnel de Jtirgen Habermas. C'est aussi l'oeu- vre de ce dernier, plut8t que la premiere Ecole de Francfort, qui inspire l'essai d'Edmund Arens sur domination et communication. Mi- chael Maidan compare la thaorie marxienne de la critique avec l'herm6neutique de Paul Ri- coeur, tandis que A.J.R. examine le r81e de la nation et des mythes d'origine dans la pens6e sociale radicale de Paul Tillich. La conclusion de cet essai vaut avertissement pour l'avenir: face aux idolatries nationalistes, Tillich rappe- lait la n6cessaire priorit6 de la justice univer- selle face a la justice nationale.

Michael Lowy.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

94.59 RJMOND (Ren6).

Le Catholicisme franqais et la soci~tC poli- tique. Ecrits de circonstance (1947-1991). Paris, Ed. de l'Atelier/Eld. ouvriares, 1995, 248 p.

Sur l'incitation d'Yvon Tranvouez, R.R. a rassembl6 dans ce recueil une s6rie d'articles 6crits entre 1947 et 1991, qui explorent les modes de relation, dans le contexte fran~ais, entre la communaut6 eccl6siale et la sociat6 ci- vile. L'interet de cet ensemble ne tient pas seu- lement a la qualite intrinsaque de la r6flexion d6velopp6e dans chacun des textes. II est 6ga- lement de donner i voir, des lendemains de la Lib6ration au second septennat de Frangois Mitterrand, de Pie XII i Jean-Paul II, le par- cours d'un historien, i la fois observateur im- pliqu6 et acteur distancia des sociations et 6v6nements qu'il analyse. On remarquera tout particuliarement les chapitres passionnants qui concernent 1'ACJF et les crises r6currentes de l'Action Catholique: problames aujourd'hui passablement laiss6s de c8t6 (A quelques im- portantes exceptions prbs) par la socio-histoire du catholicisme frangais, et dont on mesure, i la lecture de ces analyses aiguds, B quel point il est indispensable de les rendre intelligibles pour saisir l'enjeu des d6bats les plus r6cents sur les relations entre catholicisme et politique (au-deli du seul cas frangais). De fagon g6n6- rale, qu'il s'agisse du fonctionnement de l'au- torit6 religieuse et des rapports complexes et conflictuels qu'elle entretient avec les pouvoirs publics et avec l'opinion dans une soci6t6 d&- mocratique, des mutations de l'anticlaricalisme et des problames pos6s par la red6finition de la lai'cit6, ou encore de la question toujours sensible de l'6cole, les mises en perspective of- fertes dans ce livre apportent un 6clairage pr6- cieux aux d6bats actuels.

Daniale Hervieu-Lager.

94.60 ROUTHIER (Gilles).

Les Pouvoirs dans l'lglise. Etude du gou- vernement d'une Eglise locale: lI'Eglise de Quabec. Montraal - Ed. Paulines/Paris- Md- diaspaul, 1993, 523 p., (coll. << Braches thaolo- giques >>, no 17).

G.R., pratre du diocese de Qu6bec, a soutenu une thase de thaologie A l'Institut Catholique de Paris en 1991, sous le titre: La riception de Vatican II dans une Eglise locale. L'exemple de la pratique synodale dans l'Eglise de Que- bec 1982-1987. C'est dans le prolongement de cette thase qu'a pris forme le prasent ouvrage,

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

qui aborde la question des pouvoirs dans une perspective centr6e sur un espace bien circons- crit, mais en fonction de d6bats qui, eux, d&- passent le diocese de Qu6bec.

L'une des qualit6s premieres de l'ouvrage est de s'appuyer sur une documentation archi- vistique 6tendue, et compl6t6e par une longue enquate et des entrevues. L'examen du mat6- riau suit les rbgles de la m6thode fonctionnelle, sans escamoter manifestement un point ou l'autre. Si critique il y a, elle ne renvoie pas moins i une symbolique th~ologique, i la- quelle recourt I'auteur pour pr8ner des chan- gements dans le systhme de gouvernement eccl6siastique. Sont cern6s de prbs les rapports entre les diverses instances de gestion et, i

l'int6rieur de ces instances, les rapports entre clercs et la'cs.

L'6tude ne m6nage pas l'exploration des coins et recoins de la situation, ce qui contri- bue g l'objectivation du rapport informatif. Elle se refuse i imiter ces thdologiens pra- tiques se contentant de commenter des conclusions d'enquates, par ailleurs peu contextualis6es, ou de colliger des donn6es, ar- bitrairement sl61ectionn6es, sous des titres consistant en des formules thdologiques. Bien plus, l'ouvrage a le m6rite de d6passer des cli- vages requs entre analyse de sciences sociales, pratiques eccl6siales et r6flexion thdologique; du m~me coup, il soulive moult questions re- latives a la m6thode et au lien entre distance critique et insertion engag6e.

En introduction, 1'A. annonce l'objet de son 6tude: voir ce qu'il en est r6ellement de la <<participation active des diff6rents membres de l'Eglise de Qu6bec g la prise de d6cision concernant l'initiation sacramentelle des en- fants et la formulation de la priorit6 dioc6saine quinquennale, et ce, des ann6es 1982 B 1987. L'6tude porte sur l'exercice du gouvernement, nomm6ment la distribution et l'interaction des pouvoirs, en vue de leur plus grande rationa- lisation. D'autres dioceses qu6b6cois ou am6- ricains ont d6ji vu de prbs l'expertise de rationalisation de l'organisation dioc6saine, grace a des comp6tences extdrieures comme le psychologue industriel ou le conseiller en ma- nagement.

Aprbs avoir esquiss6 le portrait d6mographi- que et institutionnel du diocese de Qu6bec, G.R. met en scene les acteurs dans la formu- lation du mode et de la vis6e de l'initiation sacramentaire. Ces acteurs sont les autorit6s romaines, ainsi les interventions personnelles, et r6currentes, du pape auprbs des 6v~ques qu6- b6cois, leur requdrant, depuis 1978, la con- formit6 aux directives de Quam Singulari

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(1977); interviennent 6galement les fonction- naires du Comit6 catholique du Ministbre de I'lducation du Qu6bec, en vue d'une articula- tion renouvel6e et nette entre cat6chise et pr6- paration aux sacrements B l'6cole publique catholique; quant aux officiers diocesains, ils affrontent les conseils paroissiaux, les conseil- lers locaux en 6ducation chr6tienne, les asso- ciations de cat6ch~tes et la discussion publique v6hicul6e par les m~dias. R6sistances et compromis tissent la prise de d6cision qui, fi- nalement, +rehausse l'autorite de l'Office dioc6sain et de l'archev~que, aux d6pens des subalternes dont la divergence de position est refoule dans la documentation prdliminaire. Le m~me rapport de forces traverse le proces- sus de definition de la priorit6 diocesaine, a la distinction pres d'un plus grand raffinement des strat6gies d'imposition de la part des ins- tances centrales. En compl6ment, une vaste enquite, de type qualitatif, r6vile une +frac- ture , non pas d'abord entre clercs ou laics en- gag6s dans les divers ministbres, mais bien plut6t entre l'Office dioc6sain d'6ducation chr6tienne, d'une part, et, d'autre part, les agents de la pastorale paroissiale ou scolaire. En outre, I'6cart entre le prescrit et le faire ca- ract6rise les pratiques de terrain. Ainsi, en mi- lieu urbain, l'opposition r6solue a cours, et elle va jusqu'd th6matiser des contre-projets; dans les paroisses rurales, I'adaptation des direc- tives aux conditions locales par le conseiller r6gional d'6ducation chr6tienne fait de ce der- nier la r6f6rence premiere. Tandis que les ci- tadins appuient leur opposition sur une thdorisation largement d6velopp6e, la r6sis- tance rurale s'exprime par des d6tournements empiriques. Quant i l'office dioc6sain, il avance que ses directives finiront bien par s'imposer, et il fait fi des oppositions, qu'il n'entend pas prendre en consideration. Il en va de meme en ce qui a trait i la priorit6 dioc&- saine, mais 1l, les tensions sont plus floues et moins caract6ris6es.

Le rapport 6toff6 de l'enquite est suivi d'un d6veloppement thdologique. Ii s'agit de r6- flexions i caractbre pragmatique, d'ordre pas- toral donc, sur la centralisation des pouvoirs de d6cision, la port6e formelle des consul- tations et la relative autonomie des pratiques de terrain. Le th6ologien souhaite vivement que les subordonn6s puissent participer direc- tement aux prises de d6cision les concernant. Apropos de quoi il 6voque le gouvernement des ordres religieux. Il en appelle 6galement B une 6tude historique rendant compte de la tra- dition catholique. Il note judicieusement une plus grande inscription du diocese dans la culture locale. Or, cette inscription ne s'avyre-

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t-elle pas, entre autres, typique de la techno- cratisation autosuffisante ? De plus, I'introduc- tion de gestionnaires laques ne favorise-t-elle pas les fonctionnements technocratiques ?

Bien d'autres questions surgissent de l'exa- men somme toute bien men6. I1 apparait n6an- moins que le cadre conceptuel, tout ax6 qu'il est sur la reproduction socio-structurelle, ne fournit pas les outils th6oriques qui soient en mesure de rendre compte de la protestation, celle-ci pourtant omnipr6sente dans les proces- sus de d6cision et d'ex6cution. De plus, I'A. semble ignorer les 6tudes hors de Qu6bec, ce qui a pour effet d'accentuer la singularit6 de ce coin d'Am6rique tout tourn6 vers l'Europe, contrairement A Montr6al, m6tropole orient6e vers le continent am6ricain.

En conclusion, cette 6tude fait montre de g6- ndrositd intellectuelle et de globalisation fonc- tionnelle; elle informe avec pr6cision sur un problbme complexe; toutefois, son analyse fine, nous semble-t-il, commande un cadre thdorique moins univoque et plus dialectique.

Paul-Andr6 Turcotte.

94.61 SAUMADE (Fr6d6ric). Des sauvages en Occident. Les cultures tau- romachiques en Camargue et en Andalousie. Paris, Ed. de la M.S.H., 1994, 275 p. (bibliogr., tablx, illustr., cartes).

Le public (et la plupart des sp6cialistes en sciences humaines) ont tendance A identifier la tauromachie A ce qui n'est pourtant qu'une de ses variantes, la corrida, et A interpr6ter celle- ci comme <<une rdsurgence des c6r6monies antiques du monde m6diterran6en >> (p. 11) oii l'on sacrifiait un taureau A l'issue ou au cours de jeux agonistiques. F. S. adopte une tout au- tre perspective. I1 souligne tout d'abord la n6- cessit6 de distinguer la corrida des jeux traditionnels oi les hommes, A l'occasion des f6tes locales, affrontent des bovins dans les rues et les places publiques : la corrida est un spectacle, organis6 A des fins lucratives, qui met en scene des acteurs professionnels et des bates sl61ectionn6es en fonction des normes de la repr6sentation et qui se d6roule dans un es- pace clos, l'arkne. Or, si les jeux taurins (ou certains d'entre eux) perp6tuent des traditions trbs anciennes, la corrida est, en revanche, une cr6ation r6cente: elle apparait en Andalousie entre le XVIIIe et le XIXe sidcle.

F. S. souligne, d'autre part, que la tauroma- chie n'est pas un ph6nombne absolument pro- pre A l'Espagne: le Portugal, la Navarre et l'Aragon, les Landes, la Camargue ont aussi

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

des traditions tauromachiques qui sont 6gale- ment un produit de l'histoire r6cente et se dis- tinguent du modble espagnol en ce qu'elles n'impliquent pas la mise A mort publique de I'animal. L'objet de l'ouvrage d6coule de ce constat. Son auteur n'entend pas rechercher les ant6c6dents des formes tauromachiques contemporaines ni, a fortiori, ramener le pr6- sent au pass6, mais manifester la coh6rence et la sp6cificit6 actuelles de deux d'entre elles : les courses camarguaises et andalouses. I1 y voit, en effet, <<deux expressions extremes >> de la tauromachie. De l'une A l'autre, << la relation de l'homme A la b~te se trouve complbtement renvers6e : du taureau inthgre et mis A mort, on passe au <taureau>> castr6 glorifi6 de son vivant, d'un id6al de domination de l'officiant A un id6al de domination de l'animal consa- cr6>> (p. 11).

La premiere partie de l'ouvrage explicite cette opposition en s'appuyant sur I'analyse du spectacle. Le h6ros de la corrida est le torero, charg6 de soumettre le taureau A sa volont6 - c'est-h-dire de le conduire vers le leurre qu'il lui pr6sente, cape ou muleta - avant de le met- tre A mort. La valorisation de la beaut6 de la gestuelle du torero et les normes de l'esth6ti- que des aficionados sont lides A cet <<id6al de domination de l'officiant >>: s'il doit enchainer les passes avec <<indolence>> et << douceur >>, c'est que cette 616gance tranquille est I'expres- sion supreme de sa maitrise de soi et de la b&te. A la lenteur du torero s'oppose la mobi- lit6 des <<raseteurs >> camarguais: pour tenter de ddrober les attributs prim6s - la < cocarde >> (hdritage de l'6poque r6volutionnaire), les <fi- celles >> et les << glands >>- accroch6s aux cornes du bibu, il leur faut passer au ras de l'animal, en courant, avant de s'enfuir A toutes jambes. <<M~me si les plus habiles des raseteurs par- viennent A leurs fins, les spectateurs acclament la vaillance de l'animal; la musique de Car- men, diffus6e depuis la tribune du pr6sident de course, salue ses exploits, les << enferm6es >> et autres << coups de barribre >> (lorsqu'il chasse le raseteur en se dressant contre la barricade qui d6limite la piste) qui signifient sa domination sur un mode dynamique >> (p. 64). C'est le bibu qui est, ici, le v6ritable h6ros du spectacle.

Deux conceptions du jeu taurin, donc, qui supposent l'existence de deux types de bites bien diff6rentes. Le toro doit etre bravo, sau- vage, sans &tre < f6roce >> ou, pis, vicieux >>: il doit foncer franchement dans le leurre pr6- sent6 par le torero sans chercher A atteindre son corps. Du bibu, on attend au contraire qu'il soit <<intelligent>>, voire <m6chant >>. Le premier est done condamn6 A mourir au terme de son unique prestation- les taureaux ayant bonne

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