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réseaux sociaux et la propriété fantô des contenus Par Calimaq Auteur du blog S.I.Lex Atelier i-Expo 14/06/2012 Par nunodrigues.net. CC-BY-N

Les réseaux sociaux et la propriété fantôme des contenus

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Présentation donnée dans le cadre de l'atelier "Que reste-t-il de la propriété dans l’environnement numérique aujourd'hui ?", au congrès i-Expo 2012

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Les réseaux sociaux et la propriété fantôme des contenus

Par CalimaqAuteur du blog S.I.LexAtelier i-Expo14/06/2012

Par nunodrigues.net. CC-BY-NC

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Quand on parle de réseaux et de médias sociaux, on s’intéresse beaucoup aux

données personnelles, mais moins aux questions de

propriété des contenus partagés

(Janv. 2012)

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Horia Varlan CC-BY

Une partie importante de ce que nous partageons en ligne (textes, photos, vidéos, etc) constituent des œuvres

de l’esprit protégées par le droit d’auteur

Avec quelques incertitudes :- Les tweets relèvent-ils du droit d’auteur ?- Quel statut juridique pour les arbres de perles de Pearltrees ?

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Par

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. CC

-BY

-NC

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Mais ces contenus ont aussi lanature particulière

D’User Generated Content

A lire :- User Created Content. Supporting a participative Information Society. IVIR,2007/2008. - Michèle Battisti, Quand le droit d’auteur est bousculé par l’internaute créateur de contenus. Paralimènes, 31/09/2010.

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Illustration avec Second Life

Par

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Par Y

. Caradec. C

C-B

Y-N

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A l’origine de Second Life : «What you have in Second Life is real and it’s yours. It doesn’t belong to us. We have no claim to it. »

Mais subitement, en 2010…VIRTUAL LAND” IS IN-WORLD SPACE THAT WE LICENSEVirtual Land is the graphical representation of three-dimensional virtual world space. When you acquire Virtual Land, you obtain a limited license to access and use certain features of the Service associated with Virtual Land stored on our Servers. Virtual Land is available for Purchase or distribution at Linden Lab’s discretion, and is not redeemable for monetary value from Linden Lab.

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C’est la magie noire des CGU…

A lire sur OWNI : Conditions générales de mystification. 04/04/2012

… qui crée une propriété fantôme des contenus.

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Licence ≠ cession

L’exemple de Dropbox « By submitting your stuff to the Services, you grant us (and those we work with to provide the Services) worldwide, non-exclusive, royalty-free, sublicenseable rights to use, copy, distribute, prepare derivative works (such as translations or format conversions) of, perform, or publicly display that stuff to the extent reasonably necessary for the Service. »

Analyse de Marc Autret :

« Sur le plan juridique il s’agit seulement d’une clause ayant valeur de licence (=permission) avec une portée strictement technique, et donc en aucun cas d’une cession de droits [...]Il peut paraître aller de soi que Dropbox va devoir copier, transférer, compresser, afficher, vignetter, bref, manipuler les fichiers (“your stuff”) qu’on lui confie. La clause des TOS se borne à expliciter ce point, qui est une condition matérielle sine qua non pour que le service soit possible. En conclusion: la clause de Dropbox est tout à fait normale, loyale, pertinente et fondée. Ce n’est pas une CESSION de droits, c’est une LICENCE visant formellement à permettre la fourniture “paisible” du service dont il est question.»

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Licence ≠ cession, mais…

« Pour le contenu protégé par les droits de propriété intellectuelle, comme les photos ou vidéos […] : vous nous accordez une licence non-exclusive, transférable, sous-licenciable, sans redevance et mondiale pour l’utilisation des contenus de propriété intellectuelle que vous publiez sur Facebook ou en relation avec Facebook (licence de propriété intellectuelle). Cette licence de propriété intellectuelle se termine lorsque vous supprimez vos contenus de propriété intellectuelle ou votre compte, sauf si votre compte est partagé avec d’autres personnes qui ne l’ont pas supprimé. »

L’exemple de Facebook

Le phénomène de propriété-fantôme :

« La cession des droits peut en effet s’opérer à titre exclusif ou non exclusif. Le premier cas correspond par exemple à celui d’un contrat d’édition classique, dans lequel un auteur va littéralement transférer ses droits de propriété intellectuelle à un éditeur pour publier un ouvrage. L’auteur, titulaire initial des droits patrimoniaux, s’en dépossède par la cession exclusive et il ne peut plus les exercer une fois le contrat conclu. Avec les CGU des plateformes, les droits ne sont pas transférés, mais en quelque sorte “répliqués” : l’utilisateur conserve les droits patrimoniaux attachés aux contenus qu’il a produit, mais la plateforme dispose de droits identiques sur les mêmes objets. » (Calimaq)

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Que se passe-t-il lorsqu’un même contenu passe de service en service ?…

Une situation juridique inextricable !

Superposition d’une multitude de règles contractuelles, différentes selon chaque service

CC-BY-NC-SA My name is benji

Un phénomène de « diffraction » de la propriété jusqu’au vertige…

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En matière de CGU…

Il y a les bons, les brutes et les tru@nds !

Par K

aptain Kobold. C

C-B

Y-N

C-S

A

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Les brutesS

aturne/ dévorant ses enfants. Par G

oya. Dom

aine public

« Droit de licence et garantie de vos contributions à LinkedIn De plus, vous concédez à LinkedIn un droit non exclusif, irrévocable, pour le monde entier, perpétuel, illimité, cessible, qui peut être l'objet de sous-licences, entièrement payé et libre de toute obligation à payer une redevance, de copier, élaborer des œuvres dérivées, améliorer, diffuser, publier, retirer, retenir, ajouter, analyser et utiliser ou commercialiser de toute façon actuellement connue ou à venir, tout élément que vous fournissez, directement ou indirectement, à LinkedIn, et notamment tout contenu généré par un utilisateur, toute idée, tout concept, toutes techniques ou données que vous soumettez à LinkedIn, sans autre autorisation, notification, et/ou contrepartie pour vous ou tout autre tiers.  »

Beaucoup de réseaux sont à ranger dans cette catégorie : Facebook, Google +, etc

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Et les tru@ands !

Gus

tave

Dor

é. D

omai

ne p

ublic

CHU d’origine (2006)

Copyright (What’s Yours is Yours) We claim no intellectual property rights over the material you provide to the Twitter service. Your profile and materials uploaded remain yours. You can remove your profile at any time by deleting your account. This will also remove any text and images you have stored in the system. We encourage users to contribute their creations to the public domain or consider progressive licensing terms.

Vos droitsL’utilisateur conserve ses droits sur tout Contenu qu’il soumet, publie ou affiche sur ou par l’intermédiaire des Services. En soumettant, publiant ou affichant un Contenu sur ou par le biais des Services,l’utilisateur accorde à Twitter une licence mondiale non exclusive, libre de redevance avec le droit de sous-licencier, utiliser, copier, reproduire, traiter, adapter, modifier, publier, transmettre, afficher et distribuer le Contenu à tous les médias ou à toutes les méthodes de distribution (connues à présent ou développées ultérieurement).

Mais subitement en 2009…

A lire : Petit oiseau devient gourmand. Calimaq, S.I.Lex, 12/09/09.

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Longtemps, la menace est restée en sommeil, mais…

© S

téph

anie

Gor

don

2011 : Twitpic signe un accord d’exclusivité pour la diffusion de ses contenus avec le groupe de presse WENN

Par Ilse. C

C-B

Y-N

C-N

D

2012 : Twitter revend à deux sociétés anglaises de datamining les tweets archivés depuis 2 ans.

A lire : Sommes-nous en train de nous faire plumer par Twitter ? Calimaq. S.I.lex, 09/03/2012.

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Le problème des rachats…P

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. CC

-BY

.

L’affaire Facebook/Instagram

“Instagram does NOT claim ANY ownership rights in the text, files, images, photos, video, sounds, musical works, works of authorship, applications, or any other materials (collectively, “Content”) that you post on or through the Instagram Services. By displaying or publishing (“posting”) any Content on or through the Instagram Services, you hereby grant to Instagram a non-exclusive, fully paid and royalty-free, worldwide, limited license to use, modify, delete from, add to, publicly perform, publicly display, reproduce and translate such Content, including without limitation distributing part or all of the Site in any media formats through any media channels, except Content not shared publicly (“private”) will not be distributed outside the Instagram Services.”

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Comment conjurer le problème de la propriété-fantôme ?

Par Jenn et Tony Bot. CC-BY-NC

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Et si les CGU n’étaient que des tigres de papier ?P

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n. C

C-B

Y-N

C.

Quelle validité en justice pour les clauses appropriatives ?

En 2010 : validité de la licence Twitpic reconnue par la justice américaine dans l’affaire AFP

Mars 2012 : un juge allemand condamne la licence de Facebook comme incompatible avec les règles de cession du droit d’auteur.

Avril 2012 : un juge français met en cause la lisibilité des conditions d’utilisation de facebook (clause attributive de compétence).

Art. L131-2 : « La transmission des droits de l’auteur est subordonnée à la condition que chacun des droits cédés fasse l’objet d’une mention distincte dans l’acte de cession et que le domaine d’exploitation des droits cédés soit délimité quant à son étendue et à sa destination, quant au lieu et quant à la durée. »

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La carte de la mobilisation des internautes

Avril 2012 : manifestation virtuelle dans Pinterest, qui conduit la plateforme à modifier ses CGU.

Un syndicat pour les usagers de Facebook ?

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Information et vulgarisation des CGU

Projet ToS;DR

Voir aussi : -TosBack d’EFF- Privacy Icons de Mozilla

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Les licences libres comme protection ?

L’exemple de Wikipédia

A lire =>- Non Arianna, le Huffington Post n’est pas Wikipédia !- Et si Twitter avait la même nature juridique que Wikipédia ?

Par

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CC

-BY

-SA

.

« Pour moi, un hybride juste serait celui qui réussirait, non pas à garantir aux usagers un titre de propriété sur les contenus qu’ils produisent, mais à faire en sorte, au contraire, que personne ne puisse s’approprier définitivement le fruit de l’intelligence collective et des interactions nées du partage et de l’échange. Pour cela, il faudrait pouvoir juridiquement constituer les User Generated Content en biens communs, non appropriables à titre exclusif.Le défi consiste à le faire tout en permettant à des modèles économiques de se mettre en place, pour que le caractère hybride des plateformes puisse perdurer » (Calimaq)

La Question de l’« hybride juste » de Lawrence Lessig

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Merci de votre attention !

Par

bfis

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w. C

C-B

Y.