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Les sigles by Louis-Jean Calvet Review by: Gérard Balesme La Linguistique, Vol. 18, Fasc. 2 (1982), pp. 146-147 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30248456 . Accessed: 16/06/2014 18:56 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to La Linguistique. http://www.jstor.org This content downloaded from 91.229.229.96 on Mon, 16 Jun 2014 18:56:33 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Les siglesby Louis-Jean Calvet

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Les sigles by Louis-Jean CalvetReview by: Gérard BalesmeLa Linguistique, Vol. 18, Fasc. 2 (1982), pp. 146-147Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/30248456 .

Accessed: 16/06/2014 18:56

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contacts entre des langues africaines et des langues europlennes ? Cela ne se peut qu'en n~gligeant leur base lexicale diff6rente et leur evolution respective.

Le projet de l'auteur est d'autant plus ambitieux que, d'une part, il ne dispose pas d'61lments suffisamment circonstanci6s pour 6tablir des lois g6n6rales - ne serait-ce que pour le crdole d'Haiti, son terrain, pour lequel il se contente de quelques constatations (cf. p. 69) - et que, d'autre part, il pose l'existence de faits extra-linguistiques ou de << gallicisme>> (chez les bilingues) qui ont fauss6 pourtant plus d'une 6tude sur le cr6ole d'Haiti (cf. p. 13, 63, etc.). On constate 6galement un certain nombre de confusions entre nasalisation et ph6nomenes d'assimilation tres frequents en cr6ole, ou encore entre I'agglutination et les ph6nom~nes d'61ision trbs courants en situations discursives (respectivement chap. 22 et 26).

On peut regretter que ce souci de g6n raliser, ajout6 au manque de mat6riaux, et au besoin de se raccrocher sans cesse A un 6tymon frangais pour d6terminer certains traits phonologiques, prive le lecteur de d6veloppements envisageables (et souhaitables) A partir de certaines remarques concernant par exemple les traits caracteristiques du dialecte du Nord, de Port-au-Prince, du Cap, ou encore l'harmonie vocalique, etc.

Ces remarques illustrent les reserves que l'on peut 6mettre sur cet ouvrage qui pr6sente, par ailleurs, des expos6s fort int6ressants sur le phoneme /R/, ou les phenomenes d'61ision qui frappent les diff6rents segments d'une phrase en situation discursive, ou encore la palatalisation et meme la nasalisation. Malgr6 les observations pr6c6dentes, et la m6thode utilis6e parfois contestable, ce livre peut cependant tre utilement consult6 par les cr6olistes et peut servir de point de d6part A une 6tude approfondie des diff6rents creoles.

Louis-Jean CALVET, Les sigles, Paris, Presses Universitaires de France, I980, coll. << Que sais-je ? >>, no I81 I, I28 p.

Compte rendu par G6rard BALESME, Universit6 d'Angers.

L.-J. Calvet pr6sente ici l'essentiel de sa these de 3e cycle ron6ot6e, Le phdno- mine des sigles en franfais contemporain (Paris-Sorbonne, 1970).

Except6 les I.N.R.I. au-dessus des crucifix et les S.A.R. sous les portraits des altesses royales, pas de sigle dans les siecles passes. Ni les Sans-Culottes de 1793, ni les Communards de 1871 n'utilisaient cet abr6g6 (p. 13-I4). Tant A l'usage qu'A la creation, c'est avec le XXe siecle qu'il s'est propag6. Chez les Soixante-Huitards il s'est 6panoui : U.N.C.A.L., U.J.C.M.L...

La cr6ation de sigles est du domaine de l'6crit. L'emploi oral suit sans retard. Illustration r6cente des propos de Calvet, T.G.V. a conquis en quelques jours tous les modes d'expression. Ce sigle est apparu, phenom6ne frequent aujour- d'hui, en meme temps que sa source, alors que les abr6g6s C.G.T. et S.F.I.O. ont di attendre des annees...

Les trois ou quatre lettres en g6neral n6cessaires A la communication corres- pondent A une 6conomie (le mot raccourci demande un moindre effort) liee A une haute fr6quence du syntagme, effectivement sigler V.G.E. ou J.J.S.S. c'est affirmer leur notori6t6. La limite de l'abrdgement 6tant I'ambiguit6 (B.P. n'est accept6 que parce que British Petroleum et Botte Postale appartiennent A des champs conceptuels disjoints). L'envahissement par les sigles est le pendant lettr6 de la tendance populaire au raccourcissement : I'adoption de l'abr6g6 mitro par les

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Comptes rendus 147

premiers usagers ne concernait que la phonie, l'emploi de R.A.T.P. suppose connue l'orthographe d'autonome, le second mot sigl6 (p. 33).

Pass6 dans la langue parl6e, le sigle a une vie ind6pendante; tout comme les lexemes travail ou bureau qui vivent, en synchronie, coupes de leur 6tymon. Qu'il soit long ou non, le sigle est une 6conomie de parole si le syntheme dont il

provient est fr6quent (p. 45) mais surtout s'il peut etre prononc6, exemple : LASER ou UNESCO. Si O.N.U. ou U.R.S.S. peuvent, au choix, &tre 6pel6s ou bien lus comme des mots, cette possibilit6 n'existe plus grand le sigle est form6 de trois consonnes. Au-delA de quatre lettres, signale Calvet, le sigle doit se lire conformement A la phonologie de la langue, sinon A l'oral il est rejet6.

Suit une enquete men6e entre 1966 et x968 preis d'61~ves de la cinqui~me A la terminale. L'auteur verifie la connaissance des sigles (emploi dans une

phrase) puis la capacit6 de retrouver le syntagme source, et constate qu' < il y a

toujours un &cart important entre le pourcentage d'61lves connaissant le sigle et celui des 616ves pouvant le traduire >> (p. 77). << 86 % des l~eves de terminale sont incapables de donner la source exacte de B.E.P.C. >> mais tous l'utilisent correctement : le sigle a pris valeur de signe. Dans RADAR ou FIAT le signe a une valeur d'emploi assez ind6pendante de sa source, source dont la connais- sance n'am6liorerait pas la communication. Le second signifiant attach6 au

signifi6 unique a figure de synonyme, savant parfois, non 6conomique toujours. Le sigle comme n'importe quel signe varie selon les lois de l'6conomie. On

dit un H.L.M. quoique habitation, premier mot de la source, soit f6minin. On dit un C.R.S. (partie pour le tout) mais le premier terme, compagnie, est f6minin. Le

sigle se derive : c6g6tiste, 6narque... I1 offre des variantes de signifi6 - la C.G.T.

designe aussi bien le syndicat que la Compagnie G6n6rale Transatlantique -, des variantes de signifiant : Etats-Unis se sigle en frangais U.S.A. ou E.-U.

Alors que, dit Calvet, << abrlgements, argot, usure phon6tique, la tendance a ramener - des paradigmes r6guliers les formes irr6guli'res, tous ces facteurs de changements sont des faits d'oralit6 >>, l'innovation en matiere de sigles, singulibrement, procede de l'6crit. Le locuteur moyen s'en trouve place en situa- tion domin6e puisque jamais il n'est cr6ateur.

Il ne faudrait toutefois pas sous-estimer les capacit6s de d6placement, d'ironie, de jeu subversif de la langue parlke notamment en parlure populaire. La rue traduit FLIC par << Federation Lamentable des Idiots A Casquette >> et les buveurs de cognac V.S.O.P. (Very Superior Old Pale) par < Verser Sans Oublier Personne >>.

L'auteur nous offre ici un livre tonique en ce qu'il contredit l'idee repandue d'une faible vitalit6 de la langue frangaise. La productivit6 derivationnelle - sauf pour les suffixes en -tion et -isme - est certes mince, par contre le domaine de cr6ativit6 du c6t6 des sigles apparait, grace A Calvet, particulikrement vivant.

Christina HELDNER, La portee de la nigation, Stockholm, Institut d'Etudes romanes de l'Universit6 de Stockholm, 1981, 187 p.

Compte rendu par Fernand BENTOLILA, Universit6 Ren6-Descartes (Paris V, Sorbonne).

L'auteur dtudie la port6e - en tant que notion s6mantique - de la n6gation ne... pas. Cette port6e est dite << totalez si la negation porte sur le phrase entikre, << partielle >> si elle porte sur un segment de cette phase. Mais cette portee (ou

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