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Conclusion.Les tests aux anesthésiques ont présenté un complément très intéressant à l’enquête de pharmacovigilance permettant une meilleure sécurité au patient lors d’une nouvelle anesthésie. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.093 98 Les tests allergologiques aux be ˆ talactamines A. Zaiem, I. Aouinti, S. Kastalli, R. Daghfous, M. Lakhal, S. El Aidli Centre national de pharmacovigilance, Tunis, Tunisie Introduction.Les tests allergologiques aux bêtalactamines sont actuellement bien standardisés. Ces tests ont une bonne valeur diagnostique et prédictive surtout quand ils sont associés au test de provocation orale. Le but de notre travail était d’étudier les résultats des tests allergologiques aux bêtalactamines pratiqués au Centre national de pharmacovigilance. Matériel et méthode.Il s’agit d’une étude rétrospective, portant sur 42 patients sélectionnés à partir de la consultation de pharmacovigilance et chez qui nous avons pratiqué des tests allergologiques aux bêtalactamines (prick test, IDR et test de provocation). Les tests étaient pratiqués, après consentement éclairé du patient, dans un cadre hospitalier sous stricte surveillance médicale et en présence d’un médecin réanimateur. Résultat.Il s’agit de 42 patients (35 de sexe féminin et 7 de sexe masculin). L’âge des patients a varié entre 3 et 67 ans. L’évènement indésirable notifié était de nature cutanée dans 18 cas, anaphylactique dans 19 cas et non précisée dans 5 cas. Les pénicillines étaient suspectées dans 29 cas et les céphalosporines dans 9 cas. Dans le reste des cas, la bêtalactamine n’était pas précisée. Les tests cutanés étaient positifs dans 8 cas. Le test de provocation oral était positif dans 2 cas dont un associé à des tests cutanés négatifs. Discussion.Les réactions immuno-allergiques aux bêtalactamines sont rares. Les manifestations indésirables d’allure allergique survenant au cours d’un traitement antibiotique entrent souvent dans le cadre de la pathologie infectieuse ayant nécessité la prescription de l’antibiotique. Dans notre travail, nous n’avons trouvé que 8 tests cutanés positifs et 2 tests de provocation orale positifs parmi nos 42 patients. Conclusion.Les tests aux bêtalactamines sont un complément d’exploration incontournable à l’enquête de pharmacovigilance pour permettre d’identifier les réactions allergiques vraies et également de permettre au patient une alternative thérapeutique en cas de besoin. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.094 99 Toxidermie au rane ´late de strontium B. Guerrouj, F.Z. Lamchahab, S. Abil, M. Ait Ourhroui, K. Senouci, B. Hassam. Service de dermatologie, Rabat, Maroc Introduction.PROTOS ou ranélate de strontium (RS) est un nouveau traitement antiostéoporotique. Le RS a été commercialisé au Maroc depuis l’année 2007 dans le traitement de l’ostéoporose. Il est de plus en plus prescrit du fait de sa bonne tolérance, mais il n’est pas dénué de risque d’effets secondaires, parfois gravissimes. Nous rapportons le cas d’une patiente ayant présenté une toxidermie suite à la prise du ranélate de strontium. Matériel et méthode.Mme F.O âgée de 60 ans était hospitalisée pour éruption fébrile maculopapuleuse généralisée. Pour ses antécédents, on notait une ostéoporose lombaire et fémorale traitée depuis décembre 2008 par du RS « PROTOS » à la dose de 2 g par jour. Les symptômes étaient apparus six semaines après l’introduction du PROTOS. Le tableau clinique cutané associait un exanthème maculopapuleux prurigineux d’extension ascendante et un œdème du visage. Les lésions étaient diffuses avec des espaces de peau saine, polymorphes, associant des éléments érythématopapuleux à des pseudoco- cardes à disposition symétrique et quelques lésions purpuriques des MI. Une atteinte des muqueuses était également présente à type d’une hyperhémie conjonctivale, une otite purulente bilatérale et une pharyngite. On notait un syndrome fébrile (température entre 38 et 39 8C) avec une altération de l’état général. L’examen physique n’avait pas mis en évidence une organomégalie ni d’adénopathies périphériques. Les examens biologiques révélaient un syndrome inflammatoire modéré avec une protéine C réactive (CRP) élevée à 90 mg/L. Discussion.Le diagnostic de toxidermie a été retenu devant l’association d’une éruption cutanée polymorphe fébrile, d’un œdème du visage, d’un syndrome inflammatoire biologique et d’une nécrose kératinocytaire. Devant la négativité du bilan étiologique, notamment les sérologies virales, l’origine médicamenteuse était suspectée. L’étiologie de cette toxidermie au RS a été imputée, l’absence de prise médicamenteuse concomitante, le délai d’apparition après la prise et la régression complète de l’éruption à l’arrêt du RS constituent des arguments d’imputabilité. Selon la méthode francaise, le diagnostic de toxidermie au RS était plausible C1 S3 et probable selon la méthode OMS. Le RS est un nouvel agent anti-ostéoporotique formé de 2 atomes de strontium stable et du sel de ranélate qui exerce une double action antirésorptive et ostéoformatrice sur le métabolisme osseux. Il est indiqué en traitement de première intention dans la prévention de la perte osseuse postménopausique, quels que soient l’âge des patientes ou le stade de gravité de la maladie. Ce médicament est aussi utilisé dans le traitement de l’ostéoporose postménopausique fracturaire et dans la prévention des récidives de fractures vertébrales. La dose quotidienne recommandée est de 2 g par jour en une seule prise par voie orale pour une longue durée. Les effets secondaires les plus fréquemment rapportés sont à type de troubles gastro-intestinaux (nausées, diarrhées, douleur abdominales), complications thromboemboliques(embolie pulmonaire,phlebite), troubles neurologiques (céphalées, malaises, troubles de la mémoire, convulsions et syndrome confusionnel), douleurs osseuses, musculaires et/ou articulaires,crampes et rhabdomyolyse. Le RS a été impliqué dans différents types de réactions cutanées à type de prurit, d’urticaire et d’angio-œdème. Des cas d’alopécie ont été rapportés réversibles à l’arrêt du traitement. Le RS est également responsable d’effets secondaires cutanées plus sévères, ainsi une vingtaine de cas de syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse ou drug rash with eosinophilia and systemic symptoms (DRESS), dont 5 décès, ont été rapportés de par le monde, associant éruption cutanée, fièvre, adénopathies périphériques, hyperéosinophilie, parfois une atteinte pulmonaire, hépatique et rénale, voire neurologique. Pour cela, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) et le Centre anti-poison et de pharmacovigilance du Maroc avaient émis une mise en garde concernant son utilisation. Les manifestations cliniques apparaissent typiquement entre la 3 e et la 6 e semaine après le début du traitement et évoluent favorablement, dans la plupart des cas, à l’arrêt du traitement et après instauration d’une corticothérapie. La guérison peut être lente et des épisodes récurrents du syndrome ont été rapportés en cas de diminution ou d’arrêt des corticoïdes. Le mécanisme de ce syndrome n’est pas connu. L’hypothèse immunoallergique est plus probable, les réactions cutanées sont dues au sel de ranélate, le strontium cation bivalent étant un composant non métabolisé et de faible toxicité. Ainsi, le diagnostic d’un rash maculo-papuleux généralisé au RS a été retenu, faisant toute la particularité de notre observation. Dans la littérature, de rares cas similaires à notre cas clinique ont été rapportés, caractérisés par un exanthème généralisé sans signes systémiques. L’éruption était survenue dans délai de 9 semaines à 2 ans après l’introduction du médicament évoluant favorablement après arrêt du RS. Bien que le RS occupe une place de choix dans l’arsenal thérapeutique de l’ostéoporose, ses effets secondaires cutanés peuvent engager le pronostic vital, d’où l’intérêt d’une rationalisation de sa prescription et d’un suivi régulier des patients. Conclusion.Il s’agit, à notre connaissance, de la première observation marocaine de toxidermie induite par le ranélate de strontium. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.095 100 Arthrites, urticaire et angioede `me secondaires au clopido- grel D. Fagedet, F. Sarrot-Reynauld, R. Albouza, A. Cozzi, L. Bouillet Po ˆle pluridisciplinaire de me ´decine, clinique universitaire de me ´decine interne, CHU de Grenoble, Grenoble, France Introduction.Nous rapportons le cas d’une patiente de 55 ans aux antécédents d’asthme, de diabète insulino-dépendant, de dyslipidémie et d’hypertension artérielle ayant présenté un syndrome « Arthritis Hives Angioedema ». Médicaments / Revue française d’allergologie 52 (2012) 277286 284

Les tests allergologiques aux bêtalactamines

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Page 1: Les tests allergologiques aux bêtalactamines

Médicaments / Revue française d’allergologie 52 (2012) 277–286284

Conclusion.– Les tests aux anesthésiques ont présenté un complément trèsintéressant à l’enquête de pharmacovigilance permettant une meilleure sécuritéau patient lors d’une nouvelle anesthésie.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.093

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Les tests allergologiques aux betalactaminesA. Zaiem, I. Aouinti, S. Kastalli, R. Daghfous, M. Lakhal, S. El Aidli

Centre national de pharmacovigilance, Tunis, Tunisie

Introduction.– Les tests allergologiques aux bêtalactamines sont actuellementbien standardisés. Ces tests ont une bonne valeur diagnostique et prédictivesurtout quand ils sont associés au test de provocation orale. Le but de notretravail était d’étudier les résultats des tests allergologiques aux bêtalactaminespratiqués au Centre national de pharmacovigilance.Matériel et méthode.– Il s’agit d’une étude rétrospective, portant sur 42 patientssélectionnés à partir de la consultation de pharmacovigilance et chez qui nousavons pratiqué des tests allergologiques aux bêtalactamines (prick test, IDR ettest de provocation). Les tests étaient pratiqués, après consentement éclairé dupatient, dans un cadre hospitalier sous stricte surveillance médicale et enprésence d’un médecin réanimateur.Résultat.– Il s’agit de 42 patients (35 de sexe féminin et 7 de sexe masculin).L’âge des patients a varié entre 3 et 67 ans. L’évènement indésirable notifié étaitde nature cutanée dans 18 cas, anaphylactique dans 19 cas et non précisée dans5 cas. Les pénicillines étaient suspectées dans 29 cas et les céphalosporines dans9 cas. Dans le reste des cas, la bêtalactamine n’était pas précisée. Les testscutanés étaient positifs dans 8 cas. Le test de provocation oral était positif dans2 cas dont un associé à des tests cutanés négatifs.Discussion.– Les réactions immuno-allergiques aux bêtalactamines sont rares.Les manifestations indésirables d’allure allergique survenant au cours d’untraitement antibiotique entrent souvent dans le cadre de la pathologieinfectieuse ayant nécessité la prescription de l’antibiotique. Dans notre travail,nous n’avons trouvé que 8 tests cutanés positifs et 2 tests de provocation oralepositifs parmi nos 42 patients.Conclusion.– Les tests aux bêtalactamines sont un complément d’explorationincontournable à l’enquête de pharmacovigilance pour permettre d’identifier lesréactions allergiques vraies et également de permettre au patient une alternativethérapeutique en cas de besoin.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.094

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Toxidermie au ranelate de strontiumB. Guerrouj, F.Z. Lamchahab, S. Abil, M. Ait Ourhroui, K. Senouci,

B. Hassam.

Service de dermatologie, Rabat, Maroc

Introduction.– PROTOS ou ranélate de strontium (RS) est un nouveautraitement antiostéoporotique. Le RS a été commercialisé au Maroc depuisl’année 2007 dans le traitement de l’ostéoporose. Il est de plus en plus prescritdu fait de sa bonne tolérance, mais il n’est pas dénué de risque d’effetssecondaires, parfois gravissimes. Nous rapportons le cas d’une patiente ayantprésenté une toxidermie suite à la prise du ranélate de strontium.Matériel et méthode.– Mme F.O âgée de 60 ans était hospitalisée pour éruptionfébrile maculopapuleuse généralisée. Pour ses antécédents, on notait uneostéoporose lombaire et fémorale traitée depuis décembre 2008 par du RS« PROTOS » à la dose de 2 g par jour. Les symptômes étaient apparus sixsemaines après l’introduction du PROTOS. Le tableau clinique cutané associaitun exanthème maculopapuleux prurigineux d’extension ascendante et unœdème du visage. Les lésions étaient diffuses avec des espaces de peau saine,polymorphes, associant des éléments érythématopapuleux à des pseudoco-cardes à disposition symétrique et quelques lésions purpuriques des MI. Uneatteinte des muqueuses était également présente à type d’une hyperhémieconjonctivale, une otite purulente bilatérale et une pharyngite. On notait unsyndrome fébrile (température entre 38 et 39 8C) avec une altération de l’état

général. L’examen physique n’avait pas mis en évidence une organomégalie nid’adénopathies périphériques. Les examens biologiques révélaient un syndromeinflammatoire modéré avec une protéine C réactive (CRP) élevée à 90 mg/L.Discussion.– Le diagnostic de toxidermie a été retenu devant l’association d’uneéruption cutanée polymorphe fébrile, d’un œdème du visage, d’un syndromeinflammatoire biologique et d’une nécrose kératinocytaire. Devant la négativitédu bilan étiologique, notamment les sérologies virales, l’origine médicamenteuseétait suspectée. L’étiologie de cette toxidermie au RS a été imputée, l’absence deprise médicamenteuse concomitante, le délai d’apparition après la prise et larégression complète de l’éruption à l’arrêt du RS constituent des argumentsd’imputabilité. Selon la méthode francaise, le diagnostic de toxidermie au RS étaitplausible C1 S3 et probable selon la méthode OMS. Le RS est un nouvel agentanti-ostéoporotique formé de 2 atomes de strontium stable et du sel de ranélate quiexerce une double action antirésorptive et ostéoformatrice sur le métabolismeosseux. Il est indiqué en traitement de première intention dans la prévention de laperte osseuse postménopausique, quels que soient l’âge des patientes ou le stadede gravité de la maladie. Ce médicament est aussi utilisé dans le traitement del’ostéoporose postménopausique fracturaire et dans la prévention des récidives defractures vertébrales. La dose quotidienne recommandée est de 2 g par jour en uneseule prise par voie orale pour une longue durée. Les effets secondaires les plusfréquemment rapportés sont à type de troubles gastro-intestinaux (nausées,diarrhées, douleur abdominales), complications thromboemboliques(emboliepulmonaire,phlebite), troubles neurologiques (céphalées, malaises, troubles de lamémoire, convulsions et syndrome confusionnel), douleurs osseuses, musculaireset/ou articulaires,crampes et rhabdomyolyse. Le RS a été impliqué dans différentstypes de réactions cutanées à type de prurit, d’urticaire et d’angio-œdème. Des casd’alopécie ont été rapportés réversibles à l’arrêt du traitement. Le RS estégalement responsable d’effets secondaires cutanées plus sévères, ainsi unevingtaine de cas de syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse ou drug rashwith eosinophilia and systemic symptoms (DRESS), dont 5 décès, ont étérapportés de par le monde, associant éruption cutanée, fièvre, adénopathiespériphériques, hyperéosinophilie, parfois une atteinte pulmonaire, hépatiqueet rénale, voire neurologique. Pour cela, l’Agence française de sécuritésanitaire des produits de santé (Afssaps) et le Centre anti-poison et depharmacovigilance du Maroc avaient émis une mise en garde concernant sonutilisation. Les manifestations cliniques apparaissent typiquement entre la 3e

et la 6e semaine après le début du traitement et évoluent favorablement, dans laplupart des cas, à l’arrêt du traitement et après instauration d’unecorticothérapie. La guérison peut être lente et des épisodes récurrents dusyndrome ont été rapportés en cas de diminution ou d’arrêt des corticoïdes. Lemécanisme de ce syndrome n’est pas connu. L’hypothèse immunoallergiqueest plus probable, les réactions cutanées sont dues au sel de ranélate, lestrontium cation bivalent étant un composant non métabolisé et de faibletoxicité. Ainsi, le diagnostic d’un rash maculo-papuleux généralisé au RS a étéretenu, faisant toute la particularité de notre observation. Dans la littérature, derares cas similaires à notre cas clinique ont été rapportés, caractérisés par unexanthème généralisé sans signes systémiques. L’éruption était survenue dansdélai de 9 semaines à 2 ans après l’introduction du médicament évoluantfavorablement après arrêt du RS. Bien que le RS occupe une place de choixdans l’arsenal thérapeutique de l’ostéoporose, ses effets secondaires cutanéspeuvent engager le pronostic vital, d’où l’intérêt d’une rationalisation de saprescription et d’un suivi régulier des patients.Conclusion.– Il s’agit, à notre connaissance, de la première observationmarocaine de toxidermie induite par le ranélate de strontium.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.095

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Arthrites, urticaire et angioedeme secondaires au clopido-grelD. Fagedet, F. Sarrot-Reynauld, R. Albouza, A. Cozzi, L. Bouillet

Pole pluridisciplinaire de medecine, clinique universitaire de medecine interne,

CHU de Grenoble, Grenoble, France

Introduction.– Nous rapportons le cas d’une patiente de 55 ans aux antécédentsd’asthme, de diabète insulino-dépendant, de dyslipidémie et d’hypertensionartérielle ayant présenté un syndrome « Arthritis Hives Angioedema ».