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Les transgressions scolaires et professionnelles : variations selon le sexe et le métier Catherine Marry, sociologue, CNRS, Centre Maurice Halbwachs (Paris) Les mercredis de Créteil 8 janvier 2014

Les transgressions scolaires et professionnelles : variations selon le sexe et le métier Catherine Marry, sociologue, CNRS, Centre Maurice Halbwachs (Paris)

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Les transgressions scolaires et professionnelles : variations selon le sexe et le métier

Catherine Marry, sociologue, CNRS, Centre Maurice Halbwachs (Paris)

Les mercredis de Créteil8 janvier 2014

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Plan de l’exposé

1. Le sexe des études et des métiers : une dynamique inachevée vers l’égalité

2. Les interprétations des sociologues et des psychologues

3. Les ingrédients de la transgression 4. Coûts et plaisirs de la transgression

du côté des femmes : ouvrières, techniciennes, informaticiennes, femmes policiers

4. Une transgression plus facile pour les hommes ?

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Une dynamique inaboutie des progrès de l’éducation des filles

Le renversement historique de la réussite scolaire au profit des filles est un fait social majeur, observé dans tous les pays.

Le diplôme est un levier essentiel de la dynamique de féminisation des professions qualifiées

Cette dynamique d’égalité est inaboutie : les orientations scolaires des filles restent moins rentables et les bénéfices plus limités en terme de carrière.

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L’émancipation civile et civique des femmes : quelques repères historiques

1944 Droit de vote et d’éligibilité accordé aux femmes 1946 Principe de l’égalité des droits entre hommes et

femmes dans le Préambule de la Constitution 1965 La femme mariée n’est plus considérée comme une

mineure. Réforme des régimes matrimoniaux 1966 La femme peut exercer une activité professionnelle

sans l’autorisation de son mari 1967 Loi Neuwirth sur la contraception 1970 La puissance paternelle est remplacée par l’autorité

parentale, suppression de la notion de chef de famille 1974 Création d’un secrétariat d’Etat à la condition

féminine 1975 Loi sur le divorce et la dépénalisation de l’adultère 1975 : Loi Veil dépénalise l’avortement 1981 Création d’un Ministère des droits des femmes 2000, 2007 : Lois sur la parité sur les listes électorales

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Lois sur l’égalité scolaire et professionnelle

1924 : Identité des programmes d’études secondaires pour les filles et pour les garçons

1946 : Les femmes obtiennent le droit de se présenter aux examens de la magistrature.

1948 : Accès des femmes au notariat 1966 : Mixité de droit de toutes les formations

professionnelles et techniques 1972 : Loi sur le principe « à travail égal, salaire égal » 1972 : Ouverture de L’Ecole polytechnique. Anne Chopinet est

reçue 1ère. 1973 : Accès des filles à HEC 1973 : Ouverture du concours de commissaire de police 1975 : Interdiction de discriminer en fonction du sexe dans

l’emploi 1983 : Loi sur l’égalité professionnelle. Double signature

obligatoire sur les déclarations d’impôts. 1986 : Fusion des ’ENS d’Ulm et de Sèvres 2001 : Obligation pour les entreprises de négocier les plans

d’égalité

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Lois sur la conciliation vie familiale/vie professionnelle

1909 : Loi sur le droit des femmes à retrouver leur emploi après l’accouchement

1913 : Congé payé de maternité de 4 semaines 1930 : Assurance maternité de 12 semaines pour la femme

salariée et prise en charge médicale de la conjointe 1932 : Généralisation des allocations familiales 1966 : Interdiction de licenciement d’une femme enceinte 1977 : Création du congé parental d’éducation 1985 : Création de l’Allocation Parentale d’Education (APE) pour

le3e enfant de moins de 3 ans 1993 : APE ouverte dès le 2e enfant ; création de l’AGED

(Allocation de garde de l’enfant à domicile) 2002 : Congé paternel de 15 jours rémunérés pour la naissance

d’un enfant (ou adoption) 2003 : Loi sur la garde alternée après séparation des parents 2004 : l’APE devient Complément de Libre Droit d’Activité (CLCA),

ouvre le congé dès le premier enfant pour une durée de six mois.

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Succès scolaire des filles : une inversion historique des inégalités sexuées

En matière de scolarisation, le XIXe siècle est celui d’un enseignement spécifique et dévalorisé des filles par rapport à celui des garçons. Le XXe siècle consacre leurs avancées (Baudelot et Establet, 1991).

L’évolution de l’accès au baccalauréat est emblématique de cette inversion historique des inégalités sexuées à l’école 

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Graphique 1. Part des bacheliers selon la génération et le sexe

0

10

20

30

40

50

60

Avant 1929 29-38 39-48 49-53 54-58 59-63 64-73

Génération

% d

e b

ach

elie

rs

Filles

Garçons

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Graphique 2. Hommes et femmes diplômés de l'enseignement professionnel et techniqueCAP, BEP, BT, BTS, DUT

55,2

10,7

58,7

17,5

0

10

20

30

40

50

60

70

1917-26 1927-36 37-41 1942-46 1947-56 1957-61 1962-66Cohortes de naissance

% Femmes

Hommes

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Une meilleure réussite toujours d’actualité

En 2008, on dénombre 65% de bacheliers dans une génération,

70% chez les filles, 56% chez les garçons Le taux de réussite au baccalauréat est supérieur

pour les filles dans toutes les sections, y compris scientifiques : 82% contre 77%

A l’université, les étudiantes dépassent en nombre l’ensemble des étudiants en 1981, ceux de 3e cycle en 1999.

En 2010 elles représentent le tiers des promotions de l’ENA, la majorité des élèves de l’Institut National d’Agronomie, de l’Ecole Nationale de la Magistrature et de l’ENSAE

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Les femmes au cœur des évolutions de l’emploi (1960-2010)

Croissance de la population active Salarisation : 75% à 91% (92% des femmes,

84% des hommes). Tertiarisation : 75% des actifs de l’Europe

des 15 en 2010, 66% des H, 87% des femmes.

Progression des catégories qualifiées, diminution des ouvriers et ouvrières mais progression des emplois non qualifiés dans les services, très féminisés.

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Taux de féminisation des Catégories socio-professionnelles de 1954 à 2007 (INSEE, Recensements)

1954

1962 1975 1982 1990 1999 2007

Agriculteurs 41,5

38,4 33,7 37,1 36,9 34 29,1

Artisans, commerçants

37,2

35,3 32,7 33,6 31,8 30,1 27,7

Cadres, prof. intellectuelles sup

13,3

16,3 21,8 24,8 30,6 34,4 37,9

Professions intermédiaires

36,7

33,9 37,6 40,3 42 46,1 51,5

Employés 52,8

66,4 71 72,4 76,1 76 76,2

Ouvriers 22,7

19,6 20,6 20,7 19,1 19,6 18,8

Ensemble 34,8

34,4 37,4 40,7 42,4 44,7 47

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Des inégalités tenaces : la domination masculine résiste

Des orientations scolaires et professionnelles moins rentables

Sur-chômage, sous emploi, temps partiel, inégalités de salaires

Une plus forte concentration des femmes dans des métiers moins valorisés

Plafond de verre Coût de la transgression (pour les

femmes dans des mondes professionnels virils)

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Des orientations plus professionnalisées mais toujours moins rentables

Les filles ont pour partie délaissé les Lettres et les arts d’agrément pour le droit, l’économie, la gestion, les écoles de commerce

Mais elles restent très minoritaires dans les filières professionnelles et techniques industrielles et dans les grandes écoles scientifiques

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Après le bac : les filles vont plus souvent à l’université et moins dans les filières sélectives (source : Regards sur la parité, INSEE, 2003)

Garçons Filles

Université 62 66

IUT 12 8

STS 8 9

Classes prépas 13 10

Autres (vie active, écoles infirmières…)

1,2 5,7

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% de filles en

2008

Ecoles d’ingénieurs 27

Ecoles de commerce 48

IUFM 71

Architecture 45

Ecoles sup art 60

Ecoles paramédicales

85

Ecoles métiers du social

77

Universités 57

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Les 5 professions qui occupent plus de la moitié des femmes actives (taux de féminisation)

Employées administratifs d'entreprises (secrétaires)

82,2%

Employées fonction publique (catégorie C)

88,1%

Personnels de service aux particuliers (femmes de ménage)

86,2%

Employées de commerce (vendeuses, caissières)

75,6%

Infirmières, assistantes sociales 74,3%

Total des 5 professions 80,4%

Toutes professions 45,6

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Les 8 professions qui occupent la moitié des hommes (% d’hommes)

Ouvrier qualifié de type artisanal (mécaniciens autos, maçons, bouchers)

90

Ouvrier qualifié de type industriel (mécanique, chimie…)

84

Ouvrier non qualifié de type industriel 63

Techniciens 87

Ingénieurs et cadres techniques 86

Cadres administratifs et commerciaux d’entreprises

65

Chauffeurs 95

Artisans 76

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Quelques explications sociologiques et psychologiques du sexe des métiers1. Une socialisation différenciée selon le sexe

Des « qualités » prétendument « naturelles », biologiques ou psychologiques, sont imputées aux hommes et aux femmes

Force, courage, créativité, agressivité, maîtrise des techniques, intelligence du côté des hommes

Faiblesse, docilité, sensibilité, altruisme, patience, minutie, du côté des femmes.

Ces « qualités » sont inculquées tout au long de la vie par les parents, l’école, les pairs et maintiennent la domination masculine.

Cette socialisation n’est pas immuable : rapprochement des ambitions parentales et plus grande marge de liberté des filles, dans la construction de leur identité (Baudelot et Establet, 2007)

Les filles feraient des choix plus libres que ceux des garçons car elles seraient moins soumises au diktat de la réussite (Ferrand, Imbert, Marry, 1999)

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La psychologie de l’orientation : projection et affirmation identitaire C’est le besoin vital de reconnaissance

« qui fournit les bases de la dignité et de l’estime de soi sans laquelle nous ne saurions vivre » (Alain Caillé, 2005, p. 5) qui alimente la force du genre sur nos conduites (Françoise Vouillot, Travail, genre et sociétés, 18/2007, « L’orientation aux prises avec le genre », p. 95).

L’exigence de reconnaissance par l’autre sexe est primordiale à l’adolescence, âge des premières relations amoureuses

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2. Une exclusion active des femmes par le monde professionnel

Les professions se défendent activement contre l’arrivée des femmes : exemple des syndicats ouvriers de l’imprimerie (les typographes) (Maruani et Nicole, 1989) lors de l’entrée des clavistes ou de l’interdit, jusqu’à la fin du 19e siècle, d’accès à l’université et aux grandes écoles ou aux ateliers de nu des écoles des Beaux-Arts (Marry, 2004; Trasforini, 2007). Des quotas perdurent dans certains métiers (commissaires de police).

Les entreprises mettent en place des mécanismes de ségrégation professionnelle : les femmes sont cantonnées à des segments moins valorisés de la profession (ressources humaines versus les finances par ex.) et sont exclues des positions de pouvoir

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Des études et des emplois qui changent de sexe : exemple des informaticiennes

Depuis le milieu des années 1980, la part des filles diminue dans les filières de formation en informatique, à tous les niveaux après avoir progressé depuis les années 1970

Pourquoi ? Emergence de la figure du hacker

(Isabelle Collet) Transformation des conditions d’emploi

et de travail (Hélène Stevens)

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Le coût de la transgression (Marie Duru-Bellat, L’école des filles, L’Harmattan, 1990, 2004)

Filles et garçons tendent à se conformer aux attentes sociales liées à leur sexe pour être mieux acceptés, intégrés et séduire l’autre sexe. Celles qui dérogent se heurteraient à de nombreuses difficultés (hostilité, isolement…). Leur choix pour des métiers « féminins » est donc « raisonnable » et raisonné

Elles seraient contraintes à l’abandon, à la résignation amère ou à une féminisation de leur pratique professionnelle

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Variations du coût et des plaisirs de la transgression selon le métier, l’histoire familiale et le parcours professionnel

Les ouvrières : mécaniciennes, menuisières, conductrices de poids lourds

Les techniciennes de l’industrie Les femmes policiers Les ingénieurs : du plaisir à la

lassitude et perte de confiance : le cas des informaticiennes

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Proportion de mécontentes selon les métiers exercés (Source : D. Epiphane, enquête Céreq 2001)

Ouvrières qualifiées en électricité électronique

62

Ouvrières non qualifiées en électricité électronique

40

Police, agents de sécurité (employées)

33

Police, armée (cadres) 25

Ingénieurs informatique 17

Chauffeurs 16

Total professions « masculines » 33%

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Le degré de mécontentement est lié aux conditions objectives d’insertion : les plus mécontentes sont les plus mal payées et les moins promues (relativement aux hommes); crispations virilistes des hommes les plus dominés (ouvriers non qualifiés)

Et subjectives : méfiance, hostilité, brimades Pas de relation linéaire selon la hiérarchie des

métiers : l’exception des femmes chauffeurs : Le « plus » du masculin (rejet de la routine des métiers de femmes et de l’enfermement domestique) en dépit d’horaires de travail de plus en plus longs

Intérêt de l’approche ethnographique (M. Buscatto, femmes du jazz, 2007)

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Variations familiales

Variations selon l’histoire familiale L’inscription dans des lignées de

femmes fortes : une transgression par étapes

Brouillages des rôles dans le couple parental

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Variations selon les générations et au fil de la vie des individus

Des pionnières aux générations de la parité : trois générations de femmes dans les métiers d’hommes (Marry Catherine, Les femmes ingénieurs. Une révolution respecteuse, Belin, 2004)

Des retournement inattendus : l’exemple de femmes ingénieurs de Bull (Stevens Hélène (2007), « Destins professionnels des femmes ingénieurs. Des retournements inattendus », Sociologie du travail, vol. 49, n° 4, p. 443-463).

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Les atouts pour le changementDes atouts familiaux et sociaux : lignées de femmes fortes, éducation égalitaire; soutien des enfants (le cas d’Annie, conductrice de poids lourds)

Le frère « manquant », défaillant ou nanti Le soutien des enseignants Ambition et excellence scolaire pour les

femmes dans les professions prestigieuses Un mari ou compagnon solidaire et

puissant (Zarca, 2006, les mathématiciennes; Marry et Jonas, 2005, les biologistes du CNRS)

Les mentors Les lois, le féminisme

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Des transgressions masculines moins coûteuses ? Pascale Molinier, Clotilde Giujuzza

(1997), Violence des patients, souffrance et défenses des infirmiers en psychiatrie : l’énigme d’une virilité sans gloire, Actes du CIPPT, vol. 2, p. 365-376

Clotilde Lemarchant (2007), « La mixité inachevée. Filles et garçons minoritaires dans l’enseignement technique », Travail, genre et sociétés, n° 18, p. 47-64.

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Bibliographie

Couppié Thomas, Epiphane Dominique (2008), Hommes et femmes minoritaires dans la profession : le bonheur à quel prix ? », in Guichard-Claudic Yvonne, Kergoat, Danièle & Vilbrod Alain (dir.), 2008, L’inversion du genre : Quand les métiers masculins se conjuguent au féminin… et réciproquement, Rennes, Presses universitaires de Rennes

Dafflon-Novelle A. (2006), « D’avant à maintenant, du bébé à l’adulte : synthèse et implications de la socialisation différenciée des filles et des garçons », in Dafflon-Novelle A (dir.), Filles et garçons. Socialisations différenciées ?, P.U.G., Coll. « Vies sociale », p. 361-391.

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Bibliographie (suite) Duru-Bellat, Marie, 1990, réed. 2004,

L’école des filles. Quelle formation pour quels rôles sociaux ? Paris, L’Harmattan.

Epiphane Dominique, 2008, « Education et formation des filles » Van-Zanten A. (dir.), Dictionnaire de l’éducation, Paris, PUF, Quadrige.

Ferrand Michèle (2004), Féminin Masculin, Editions La Découverte, Coll. Repères (chap. 2)

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Bibliographie (suite) Löwy Ilana, Marry Catherine (2007), Pour en

finir avec la domination masculine, Les Empêcheurs de penser en rond/Seuil (cf. en particulier les mots maths, pionnières, transgression, transmissions maternelles…).

Monnot Catherine, Petites filles d'aujourd'hui. L'apprentissage de la féminité, Paris, Éditions Autrement (coll. Mutations), 2009

Vouillot Françoise, coordinatrice du dossier de la revue Travail, genre et sociétés, sur « Formation et orientation, l’empreinte du genre », n° 18, 2007

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1. Ouvriers/ouvrières

Lemarchant Clotilde (2007), La mixité inachevée. Filles et garçons minoritaires dans l’enseignement technique, Travail, genre et sociétés, n° 18 p. 47-64.

Hamelin Patrick, Rodrigues Anne-Catherine (2005), « Conducteurs et conductrices de poids lourds », Recherche Transports Sécurité, n° 87, p. 147-173.

Kergoat Danièle (2001), « Le syllogisme de la constitution du sujet sexué féminin, le cas des ouvrières spécialisées », Travailler, n°6, p. 105-114.

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2. techniciennes et ingénieurs

Daune-Richard Anne-Marie, Marry Catherine (1990), « Autres histoires de transfuges ? Le cas de jeunes filles inscrites dans des formations masculines de BTS et de DUT industriels », Formation-Emploi, n° 29, janvier-mars, p.35-50

Larguèze Brigitte, 1995, « Statut des filles et représentations féminines dans les rituels de bizutage », Sociétés Contemporaines, n° 21, p. 75-88.

Marry Catherine (2004), Les femmes ingénieurs. Une révolution respectueuse, Paris, Belin.

Stevens Hélène (2007), « Destins professionnels des femmes ingénieurs. Des retournements inattendus », Sociologie du travail, vol. 49, n° 4, p. 443-463.

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3. Autres professions

Achin Catherine, Levêque Sandrine (2007), Femmes en politique, La Découverte, Repères.

Buscatto Marie (2007), Femmes de jazz. Musicalités, féminités, marginalités, Paris, Editions du CNRS

Mennesson Christine (2004), Être une femme dans le monde des hommes. Socialisation sportive et construction du genre, Paris, L’Harmattan.

Pruvost Geneviève (2007), Profession : policier. Sexe : féminin, Paris, Editions de la MSH.

Zarca Bernard (2006), « Mathématicien : une profession élitaire et masculine », Sociétés Contemporaines, n°64, p. 41-65.

Zolesio Emmanuelle, 2012, Chirurgiens au féminin ? Des femmes dans un métier d’hommes, PUR, Rennes, coll. « Le sens social »,.