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LES TROIS BOUCHÉES DE PAIN Author(s): M. Frœhner Source: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 14 (Juillet à Décembre 1866), pp. 316-321 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41742999 . Accessed: 21/05/2014 19:07 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Archéologique. http://www.jstor.org This content downloaded from 194.29.185.228 on Wed, 21 May 2014 19:07:16 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

LES TROIS BOUCHÉES DE PAIN

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LES TROIS BOUCHÉES DE PAINAuthor(s): M. FrœhnerSource: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 14 (Juillet à Décembre 1866), pp. 316-321Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41742999 .

Accessed: 21/05/2014 19:07

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LES

TROIS BOUCHÉES DE PAIN

Les fouilles pratiquées, en 1848, aux environs de Bourges, dans le cimetière gallo-romain de Sérancourt, ont amené la découverte d'un objet qui, comme un vrai savant, joint le mérite d'une valeur réelle à la plus grande simplicité des apparences. C'est un vase de terre noire, dépourvu d'anses et de tout ornement; sa hauteur mesure cent soixante-quatorze millimètres. La panse, presque circu- laire, se rétrécit à la fois vers le haut et vers le bas, ici pour former un pied peu élevé, là pour produire un goulot relativement consi- dérable. Des vases analogues se voient partout; mais ce qui se trouve' plus rarement, c'est une inscription gravée à la pointe et en spirale autour de l'embouchure : on dirait un ruban avec son nœud. En effet, cette particularité n'appartient qu'à une classe de monuments encore peu nombreux (1); les anciens Grecs l'auraient appelé un Vase lettré , exirtojjia Ypa^^aTixov (2).

L'inscription dont il s'agit, véritable perle épigraphique, a été

(1) On ne connaît jusqu'à présent que quatre vases de ce genre, trouvés dans l'an- cienne Gaule : la lagona , en terre grise, du musée de Saintes, portant l'inscription : Martiali soldam lagonam. Vii. Cl, Ni. ( Chaudruc de Crazannes^ Rew ue arch., 12, 175. O. Jahn, Bulletins mensuels de la Société de Leipzig, 1857, p. 197) ; le vase de Meaux avec la plaisanterie un peu risquée : ego qui lego pedicor (A. de Longpérier , Bulletin de l'Académie royale de Belgique, t. XIX, 2, 401 de l'année 1852); enfin deux vase svotifs, l'un découvert en 1836 aux sources de la Seine : Deae Sequana (sic) Rufm donavit (Mémoires de la Société arch, de la SCôte-d'Or, II, 119, pl. X, 1); l'autre au Mus V. du Louvre (acquisition Durand), dédié Genio Turnacesiu ( A . de Longpérier , loco cit. p. 395; Roach Smithy Collectanea antiqua; III, 193, pl. 31). J'ai exclu de cette liste tout ce qui n'est que chiffre ou nom propre.

(2) Athénée, banquet des sophistes, XI, 466: ypajJipiaTixov ex7co)(jia, to Ypajji(jiaTa £^ov ¿Yxe^apaYneva. Dans un des fragments du poëte comique Alexis il est question d'un vaso iypv xúx>(|> ypajjijAaxa.

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•publiée à différentes reprises : d'abord dans une brochure autogra- phiée par le propriétaire du vase, le baron de Girardot (i). Le fac- similé, de grandeur naturelle, qu'il en donne nous apprend que les lettres

BVSC1LLASOSIOLEGASITINALIXIEMAGALV

ne remontent pas au delà du m® siècle de notre ère. Plusieurs mé- dailles du haut empire ont été rencontrées dans les mêmes fouilles.

En 1850, un antiquaire éminent, M. de Longpérier, est venu pro- poser un premier essai de lecture. Son travail, inséré dans la Revue archéologique (6, 554), établit en principe que la légende est latine el que le graveur parlait le patois rustique des siècles de décadence. C'est là un résultat certain, étayé de preuves irrésistibles et qu'on a eu tort de ne pas adopter (2). Quant aux détails de transcription et d'interprétation, je m'en écarte. On va juger par quels motifs.

Disons tout de suite où est le point capital de la difficulté et de quelle façon il faut le mettre hors de cause. Les. caractères qui suivent le mot LEGAS ne doivent pas être lus ITI; ce sont trois I surmontés d'une barre transversale, c'est-à-dire dela ligne diacri- tique qui en fait un chiffre ïïi - le nombre trois . En partant de cette rectification, le sens de la première moitié du graffito devient aussi transparent qu'il est imprévu : buscillas osio legas ill, ou en latin ordinaire buccellas (3) otio (4) legas tres : mange en silence trois bouchées I Or, un précepte de cette nature se rattache de toute nécessité à un usage superstitieux. Le silence est recommandé dans la plupart

(1) Cimetière gallo-romain de Sérancourt, à Bourges (Fouilles de 18/i8); objets recueillis et dessinés par le baron de Girardot ; 1 pag>î de texte (in-folio) et 7 plan- ches. Notre vase y est reproduit à la pl. I. (2) MM. F)' Lenormant (Lettre sur les inscriptions de la Chapelle-Saint-Éloi et les

graffiti de la Gaule. Paris 1858) et H . Monin (Monuments des anciens idiomes gaulois, Besançon 1861) ont préféré y voir un texte gaulois. Le premier traduit (p. 18) : Ex voto (?) de Sosius, établi à Alesia , homme gaulois ; l'autre (p. 71) : Bouskilla (femme) de Sosios place (?) nourriture à grand conseiller . La grammaire celtique ne serait donc pas basée sur des règles invariables? (3) Buscilla est formé comme asillwt, scabillum , Marcillus. Le manuscrit palatin

des Évangiles (éd. Tischendorf, 1847) orthographie buccilla (186 6, 18), le Lugdu- nensis du code de Théodose buccinati (VII, 5, 2). Voir Schuchardt, Vocalismus des Vulgärlateins, p. 337. Si (ou 5e) peut remplacer ci (ou re), niais je ne saurais citer aucun autre exemple

de la transition de sci en cci . (4) Osio pour otio y comme ailleurs osiosus (cod. Palatin des Évangiles, 43 6, 10),

observasio. (Schuchardt, p. 153.)

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318 REVUE. ARCHÉOLOGIQUE. des opérations magiques. Celui qui veut jeter un sortilège ou se préserver d'un charme doit agir sans parler à personne; les simples qu'il cueille, les potions qu'il prépare, les rites qu'il accomplit per- draient leur vertu s'il lui arrivait de proférer une seule parole pendant qu'il est à l'œuvre. On se rappelle le mythe de Cérès, qui eut l'idée de donner l'immortalité au prince royal d'Eleusis. Chaque nuit elle asseyait le jeune Démophon dans les flammes du foyer pour le dépouiller de ses chairs mortelles. L'enfant grandissait à vue d'oeil, ce qui élonna sa mère au point qu'elle résolut de le surveiller de plus près. Un soir la reine survient en effet, aperçoit son fils dans . le brasier etpbusse un cri. Aussitôt le charme est rompu : le jeune prince périt consumé par les flammes (1). Pour l'antiquité romaine, les témoignages de cette superstition ne nous manquent pas non plus (2). -Les figurines d'Harpocrate, dieu du silence, servaient d'a- mulettes, et c'est évidemment pour cette raison qu'elles sont si fréquentes dans nos collections de bronzes. D'après la mythologie germanique, pour qu'une besogne s'achève heureusement, il faut l'accomplir en silence, et, si c'est possible, à jeun: sans ces précau- tions, on laisserait libre cours à la sorcellerie.

Je poursuis. Si le commencement du graffito contient la recette, il est naturel que la fin en indique l'application. De deux choses l'une : ou les trois bouchées sont destinées à jeter un charme sur quelqu'un, ou elles en garantissent celui qui les mange. Les lettres AL1XIE nous renvoient immédiatement à une série bien connue de compo- sites grecs tels que áXe!|í-xotxoç, âXeSí-nopoç, áXeçí-Trovoç, áXe$i-ápT)ç, ren- fermant tous (3) l'idée d'un préservatif contre le mal, la douleur, la mor!. Nous voilà donc fixés au moins sur le sens de l'énigme; mais aucun mot grec rappelant de loin la forme ALIXIEMAGALV n'existe dans nos dictionnaires.

A tout embarras un expédient. Ce n'est pas sur la foi des lexiques que nous interprétons l'antiquité; c'est à l'aide des textes anciens que nous formons les lexiques. Or, la langue grecque présente une richesse étonnante de compositions, et tous les jours on en découvre de nouvelles qui ont échappé à l'œil scrutateur des savants. En voici une preuve de plus. Le terme signifiant le contre-poison est -rè àXeÇi- cpáppaxov, et à côté du mot simple tò cpáp^axov nous connaissons un

(1) Apollodore, I, 5, 1. Voir III, 13, G, où une légende semblable s'applique à Thétis essayant d'immortaliser son fils Achille. (2) Ovide, Fastes, 5, 434. - Jahn , Leipziger Berichte, 1855, p. 47. 64. (3) Gomme àicoxríxocxoç.

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synonyme tò {jLayyavov, le poison ou le charme , avec toute une famille de formes dérivées : (xaYyaveueiv, jeter un sortilège , tò {xaYYaveu^a ou *1 (jiaYYaveta, 1 evénéfice, l'opération magique. Peut-on conserver le moindre doute sur lexistence d'un mot tò aXs£t[juxYYavov> l'antidote, représenté par les lettres ALIXIEMAGALV (1) de l'inscription de Bourges?

Les linguistes versés dans une matière qui se tient un peu à l'écart des études communes savent que le patois gallo-romain arrivait, par une suite rationnelle d'affaiblissements, d'abord de manganům par l'élision de Yn gutturale (2) a maganum , ensuite par le changement de la liquide (3) à magalum, puis par la suppression de I'm finale (4) à MAGALV. Aucune phase de cette marche progressive de détério- ration ne saurait être sérieusement contestée.

Je lis donc buccellas otio legas ni [i]n aleximanganum : mange en silence trois bouchées de pain , et le poison (ou le charme) ne te fera pas de mal! Le graveur, il est vrai, a commis une erreur en omettant l'rde la préposition in, mais nous n'avons pas le droit pour cela de transcrire n IN. Le chiffre ITI se compose de deux traits extérieurs et de la barre du milieu, plus petite que les autres, sur laquelle la ligne horizontale est couchée. Même si cette ligne diacritique ne s'étendait pas jusqu'à la troisième barre, les trois bouchées sont indispensables. Il ne faut pas être initié aux secrets des ensorceleurs pour savoir que le nombre trois est constamment exigé dans les for- mules magiques. Omne trinum perfeclum. Tous les rites sacrés doivent être répétés trois fois; les onguents miraculeux se composent de trois ingrédients; trois miettes de pain, trois grains de sel, trois morceaux de charbon que Ton porte dans sa poche, garantissent contre le

(1) ALIXIE (pour àk^i-) rappelle d'abord les formes dilixi , dirixi, neglixi , Alixenter (Alexander) dans lesquelles ex est devenu ix ( Schuchardt , p. 371). - IE pour E ne s'est rencontré jusqu'à présent que dans les syllabes qui ont l'accent : benemerientiy fieccerunt ( Mommsen , Inscriptiones regni Neapolitani, n. 3509. 1650), mieses (menses; Marangoni, Delle cose gentilesche, p. 464). Voir Diez , Grammaire romane, I. 128. Corssen, Aussprache, Vocalismus und .Betonung der lat. Sprache, I, 297, 298. (2) N adulterinum. Comparez prieipi , Sicerus ( Mommsen , Inscript. Neapolit.,

3859. 3370). (3) N devient l comme dans Masilissa (Schuchardt,- p. 143) ou bien dans les noms

italiens Bologna (Bononia), Palermo (Pano rmus), Girolamo (Hieronymus). (4) Comparez : annuy deu , initiu , lucru , monimeniu, ossuariu , theatru ; meu% unu ,

tersu (tertium). Corssen, I, p. 111. 112. - La langue grecque vulgaire rejette égale- ment le v final : xaxò xaì XP®V0« Mull ach, Grammatik der griechischen Vul- garsprache, p. 142.

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320 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. charme (1). Cet usage s'est même introduit dans l'Église; une règle monastique, écrite vers l'année 700 par un religieux bénédictin et connue sous le nom de « Regula Magistři, » défend aux frères de l'ordre de tremper plus de trois bouchées de pain dans leur vin (2).

Quant à la particularité, unique jusqu'à présent, d'une inscription de ce genre gravée autour du bord d'un vase, elle n'est pas tout à fait sans analogies. Un peuple superstitieux comme le furent les anciens, éprouva le besoin perpétuel de se préserver du mauvais œil. De là cette multitude de vases peints décorés soit d'une tête de Méduse, soit d'une paire d'yeux d'énormes dimensions, soit enfin de quelque autre amulette propre à combattre les envieux ou à rompre lecharme. On appelait cette sorte- de talismans t4 «pogauxávia. Un passage de Píularque que je me reprocherais de ne pas rapporter ici, accuse expressément les esclaves d'empoisonner le pain et les autres aliments de leurs maîtres (3).

Ma tâche paraît finie, et cependant j'ai encore une observation importante à présenter, tant il est vrai que plus l'antiquaire cherche à épuiser une matière et à en multiplier les faces, plus le sujet devient inépuisable. L'ablatif otio, que nous avons traduit par «en silence, » n'a celte signification que dans la littérature de la basse époque; les auteurs du premier siècle l'emploient toujours dans le sens de « tran- quillement, sans se presser; » ainsi un latiniste de très-bon aloi, le crocodile des fables de Phèdre, dit à la proie qu'il guette :

Quam libet Ïambe otio , Accede, pota sedulo, nil temere agis (ft).

en l'engageant à boire tout à son aise et en pleine sécurité. Pour exprimer l'adverbe « silencieusement, » le terme technique est tacite ou tacito. Or, si nous examinons, non plus les lettres et les syllabes, mais l'ensemble de notre graffito, nous trouvons un singu- lier contraste entre l'altération des formes et la pureté de la con- struction. Le mot principal placé en téte, le nombre séparé de son

(1) Jacob Grimm , Mythologie allemande (1" édition); Appendice, p. xcvi (n. 713). Dictionnaire allemand, II, 1371. 1387. (2) Ch. 27 : in quibus omnibus mensis in suos meros quisque frater de suo pane

ternas sibi non amplius ôuccellas intinguant. ( MabUlon , Acta Sanctorum ordini» Benedicti, tome 5, saec. pars prima, préface, p. 125.) (3) Tà ffiTia xat Ta õya (lovovou (Aaf^aveuetv xaì çap^arceiv. De sanitate prœcepta

(t. I, 150, Didot). (4) Livre I, 25, 6. J'ai tâché de corriger provisoirement ces vers aussi défigurés

dans les manuscrits que maltraités parles éditeurs.

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substantif, la plirase elle-même, courte, .arrondie, sentencieuse qu'elle est, tout cela me fait présumer qu'il n'y a pas là l'œuvre d'un Gallo-Romain du ve siècle, mais une épave de l'ère classique. Je remplace pour un instant le terme impropre otio par l'adverbe tacito, le subjonctif legas par l'impératif plus convenable lege, et l'inscrip- tion de Bourges prend, de gaieté de cœur, l'allure d'un hexamètre :

Bucce II as tacito lege tres in alexi

Jusque-là le vers marche à merveille, même avec une certaine élé- gance; mais je n'ose achever, de peur d'attribuer, à tort, au graveur chargé de ¡tant d'inexactitudes une faute réelle et impardonnable contre la quantité. En effel, le mot magalum doit avoir, comme |AaYY<xvov, la pénultième brève, et bien que la dérivation latine mango fasse au génitif mangonis, nous n'avons pas le droit de nous appuyer sur une forme aussi étrangère à la question.

Mes lecteurs, je le sens, vont perdre patience, tant il y a d'obsta- cles à franchir, d'impasses à éviter, d'énigmes à deviner. Ils oublient que j'ai affaire à une amulette que les siècles n'ont pas réussi à priver de sa vertu, et qui se défend courageusement du mauvais œil avec lequel je regarde les problèmes qu'elle nous pose. Cette fois encore, comme toujours, le génie du mal va l'emporter sur le talis- man. Écrivons à la place de magalum une expression plus simple et plus connue, magia , et nous obtiendrons un vers parfait :

Bucce II as tacito lege tres in aleximagiam.

Il est des remèdes pour les cas qui semblent les plus désespérés. Seulement, au lieu d'ajouter un mot nouveau à nos dictionnaires, déjà si volumineux, on sera peut-être obligé d'en ajouter deux. Ce sera là tout l'inconvénient.

Froehner.

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