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Vie des Sociétés Ann Pathol 2006 ; 26 : 235-39 238 malignes (CK 5/6, CD15, Ber-EP4, EMA, ACE, Tag72-3) était discriminante pour le dia- gnostic d’adénocarcinome. Conclusion La calrétinine peut être exprimée par des adénocarcinomes mammaire primitifs et métastatiques ganglionnaires selon un pro- fil similaire à celui observé dans les méso- théliomes. Les deux cas identifiés dans notre étude (4,8 %) étaient de grade 3, et n’expri- maient pas les récepteurs hormonaux. Ces données soulignent qu’il est indispensable d’interpréter l’immunohistochimie des tumeurs pleurales malignes selon un panel d’anti- corps, en n’excluant pas la possibilité d’un adénocarcinome mammaire en cas de calré- tinine positive et de récepteurs hormonaux négatifs. Les tumeurs tubulo-papillaires du rein. À propos de 30 cas A. Blel, N. Kourda, R. Zermani, M. Tangour, D. Bacha, N. Znaidi, S. Baltagi Ben Jilani Introduction : Le carcinome tubulo-papillaire sont classées selon Delahunt en deux sous types. Le but de notre travail est de montrer une corrélation du morphotype avec le grade nucléaire, l’expression du Muc1 dans les deux sous types avec la survie. Matériels et méthodes : 30 cas de tumeurs tubulopapillaires du rein colligés sur 12 ans au laboratoire d’anatomie pathologique de Charles Nicolle(Tunis). Les tumeurs étaient classées en type 1 et type 2. L’expression de la cytokératine 7 (CK7) et du MUC1 était recherchée par immunohistochimie dans 14 des 30 cas. Résultats : L’âge moyen de notre série était de 60,4 ans avec sex ratio de 2/1. 18 tumeurs (60 %) étaient de type 1 et 12 tumeurs (40 %) étaient de type 2. La durée moyenne de suivi était de 35 mois (1 à 144 mois). Le grade nucléaire de Furhrman était plus élevé dans les tumeurs de type 2 (grade 2 dans 4 cas et grade 3 dans 2 cas). 12 tumeurs/14 (85,7 %) étaient positives au MUC1, dont 8 de type 1 (100 %) et 4 de type 2 (66,7 %). La positivité était diffuse (> 50%) et apicale dans 5 cas pour le type 1 (83,3 %) et dans 3 cas pour le type 2 (50 %). La CK 7 était positive dans 12 des 14 cas. Les 2 cas CK 7 négatifs étaient de type 2. Conclusion : La sous typage des carcinomes tubulopapillaires constitue un important facteur pronostique. Les tumeurs de type 2 ont une expression de MUC1 plus faible que celles de type 1. La perte d’expression du MUC1 peut être considérée comme un mar- queur de dédifférenciation dans certains carcinomes tubulopapillaires de type 2. Carcinome juvénile du rein : apport de l’immunohistochimie P. Camparo (1) , A. Cremades (1) , C. Bertocchi (1) , A. Vieillefond (2) (1) Laboratoire d’Anatomie et Cytologie Pathologiques HIA Val de Grace, Paris ; (2) Laboratoire d’Anatomie et Cytologie Pathologiques, CHU Cochin Saint Vincent de Paul, Paris. Nous présentons deux observations de car- cinomes juvéniles portant des translocations spécifiques dont le diagnostic a pu être porté, malgré l’absence d’étude cytogénétique, grâce à des anticorps spécifiques, dirigés contre les transcrits de fusion.Une patiente de 20 ans, présentait une masse surrénalienne de 7 cm et une masse rénale de 3 cm de diamètre. L’étude histologique montrait une proliféra- tion de grandes cellules tantôt claires, tantôt éosinophiles au grand noyau incisuré, forte- ment incisuré, adoptant une architecture papillaire et alvéolaire. On notait la pré- sence de psammome set de nodules hyalins. En IHC, la prolifération CK7-, CD10 +, HMB 45 –, exprimait l’anticorps anti TFE3 (mar- quage nucléaire). Le diagnostic était celui de carcinome rénal Xp11 avec métastase surré- nalienne. Chez une patiente de 25 ans, une hématurie révélait une masse rénale de 7 cm d’aspect solide et kystique. L’étude histo- logique montrait une prolifération de gran- des cellules à cytoplasme clair ou granuleux, aux limites cytoplasmiques bien définies, à noyau ovalaire faiblement nucléolé. En immunohistochimie, AE1-AE3-, CK7-, expri- maient HMB 45 et TFEB. Le diagnostic était celui de carcinome rénal. Les translocations impliquant ds facteurs de transcription mem- bres de la famille microophtalmie inducible factor sont responsables de tumeurs rénales survenant plus volontires chez le sujet jeune et la femme. Elles impliquent la région Xp11.2 pour les pathologies liées à TFE3 et la région 6p21 pour les pathologies liées à TFEB. Leurs aspects histologiques inhabituels avec un mélange de cellules claires et éosinophiles et une architecture massive papillaire ou pseudo - acineuse parfois autour de corps hyalins et de calcosphérites, sont connus depuis longtemps (ex carcinomes juvéniles). L’analyse cyto- génétique a permis de les caractériser en montrant des translocations spécifiques : t(X ; 1) (p11.21 ; q21) ou t(X ; 17) (p11.2. q25) pour TFE3. t(6 ; 11)(p21 ; q12) pour TFEB. L’exis- tence de marqueurs immunohistochimiques spécifiques permet actuellement d’en faire un diagnostic sur matériel inclus en paraf- fine. La reconnaissance immunohistochimi- que de ces lésions devrait permettre de mieux préciser les caractères cliniques et évolutifs de ces pathologies.

Les tumeurs tubulo-papillaires du rein. À propos de 30 cas

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Page 1: Les tumeurs tubulo-papillaires du rein. À propos de 30 cas

Vie des Sociétés

A n n P a t h o l 2 0 0 6 ; 2 6 : 2 3 5 - 3 9

238

malignes (CK 5/6, CD15, Ber-EP4, EMA, ACE,Tag72-3) était discriminante pour le dia-gnostic d’adénocarcinome. Conclusion Lacalrét

inine peut être exprimée par desadénocarcinomes

mammaire primitifs etmétastatiques ganglionnaires selon un pro-fil similaire à celui observé dans les méso-théliomes. Les deux cas identifiés dans notreétude (4,8 %) étaient de grade 3, et n’expri-maient pas les récepteurs hormonaux. Cesdonnées soulignent qu’il est indispensable

d’interpréter l’immunohistochimie des tumeurs

pleurales malignes selon un panel d’anti-corps, en n’excluant pas la possibilité d’unadénocarcinome mammaire en cas de calré-tinine positive et de récepteurs hormonauxnégatifs.

Les tumeurs tubulo-papillaires du rein. À propos de 30 cas

A. Blel, N. Kourda, R. Zermani, M. Tangour, D. Bacha, N. Znaidi, S. Baltagi Ben Jilani

Introduction :

Le carcinome tubulo-papillairesont classées selon Delahunt en deux soustypes. Le but de notre travail est de montrerune corrélation du morphotype avec le gradenucléaire, l’expression du Muc1 dans les deuxsous types avec la survie.

Matériels et méthodes :

30 cas de tumeurstubulopapillaires du rein colligés sur 12 ansau laboratoire d’anatomie pathologique deCharles Nicolle(Tunis). Les tumeurs étaientclassées en type 1 et type 2. L’expression dela cytokératine 7 (CK7) et du MUC1 étaitrecherchée par immunohistochimie dans14 des 30 cas.

Résultats :

L’âge moyen de notre série étaitde 60,4 ans avec sex ratio de 2/1. 18 tumeurs(60 %) étaient de type 1 et 12 tumeurs (40 %)étaient de type 2. La durée moyenne de suiviétait de 35 mois (1 à 144 mois). Le gradenucléaire de Furhrman était plus élevé dansles tumeurs de type 2 (grade 2 dans 4 cas etgrade 3 dans 2 cas). 12 tumeurs/14 (85,7 %)étaient positives au MUC1, dont 8 de type 1(100 %) et 4 de type 2 (66,7 %). La positivitéétait diffuse (> 50%) et apicale dans 5 caspour le type 1 (83,3 %) et dans 3 cas pour letype 2 (50 %). La CK 7 était positive dans 12des 14 cas. Les 2 cas CK 7 négatifs étaient detype 2.

Conclusion :

La sous typage des carcinomestubulopapillaires constitue un importantfacteur pronostique. Les tumeurs de type 2ont une expression de MUC1 plus faible quecelles de type 1. La perte d’expression duMUC1 peut être considérée comme un mar-queur de dédifférenciation dans certainscarcinomes tubulopapillaires de type 2.

Carcinome juvénile du rein : apport de l’immunohistochimie

P. Camparo

(1)

, A. Cremades

(1)

, C. Bertocchi

(1)

, A. Vieillefond

(2)

(1) Laboratoire d’Anatomie et Cytologie PathologiquesHIA Val de Grace, Paris ; (2) Laboratoire d’Anatomieet Cytologie Pathologiques, CHU Cochin Saint Vincentde Paul, Paris.

Nous

présentons deux observations de car-cinomes juvéniles portant des translocationsspécifiques dont le diagnostic a pu être porté,malgré l’absence d’étude cytogénétique, grâceà des anticorps spécifiques, dirigés contreles transcrits de fusion.Une patiente de 20 ans,présentait une masse surrénalienne de 7 cmet une masse rénale de 3 cm de diamètre.L’étude histologique montrait une proliféra-tion de grandes cellules tantôt claires, tantôtéosinophiles au grand noyau incisuré, forte-ment incisuré, adoptant une architecturepapillaire et alvéolaire. On notait la pré-sence de psammome set de nodules hyalins.En IHC, la prolifération CK7-, CD10 +, HMB45 –, exprimait l’anticorps anti TFE3 (mar-quage nucléaire). Le diagnostic était celui decarcinome rénal Xp11 avec métastase surré-nalienne. Chez une patiente de 25 ans, unehématurie révélait une masse rénale de 7 cmd’aspect solide et kystique. L’étude histo-logique montrait une prolifération de gran-des cellules à cytoplasme clair ou granuleux,aux limites cytoplasmiques bien définies,à noyau ovalaire faiblement nucléolé. Enimmunohistochimie, AE1-AE3-, CK7-, expri-maient HMB 45 et TFEB. Le diagnostic étaitcelui de carcinome rénal. Les translocationsimpliquant ds facteurs de transcription mem-bres de la famille microophtalmie induciblefactor sont responsables de tumeurs rénalessurvenant plus volontires chez le sujet jeuneet la femme. Elles impliquent la région Xp11.2pour les pathologies liées à TFE3 et la région6p21 pour les pathologies liées à TFEB. Leursaspects histologiques inhabituels avec unmélange de cellules claires et éosinophiles

etune architecture massive papillaire ou pseudo

-acineuse parfois autour de corps hyalins et de

calco

sphérites, sont connus depuis longtem

p

s(ex carcinomes juvéniles). L’analyse cyto-génétique a permis de les caractériser enmontrant des translocations spécifiques :t(X ; 1) (p11.21 ; q21) ou t(X ; 17) (p11.2. q25) pourTFE3. t(6 ; 11)(p21 ; q12) pour TFEB. L’exis-tence de marqueurs immunohistochimiquesspécifiques permet actuellement d’en faireun diagnostic sur matériel inclus en paraf-fine. La reconnaissance immunohistochimi-que de ces lésions devrait permettre demieux préciser les caractères cliniques etévolutifs de ces pathologies.