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Género: relato corto.Tema: violencia de género.Clasificado: todos los públicos.Traducido del castellano al francés por Maria Jose Carrera
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LETTRE D’AMOUR
AUTEUR NUT
TRADUCTION
MARIE JOSE CARRERA
LE SOURIRE D’ANI
Aujourd’hui j’ai décidé de t’écrire. Et tu te surprendras, parce que celle-ci
n’est pas n’importe quelle lettre, c’est une lettre d’amour.
J’imagine ta tête en lisant les premières lignes
Tu auras arqué un seul sourcil, peut-être le gauche.
Tu auras les lèvres froncées et tu seras a point d’allumer une cigarette.
Je connais tous tes gestes et ce qu’ils signifient. J’ai eu des années pour
apprendre à déchiffrer chaque une de ces expressions. Les mémoriser, je
suis même arrivée à les classifier.Il y eu même une époque ou j’étais
capable de distinguer les subtils changements dans ton regard, á prévoir
les paroles qui sortiraient de ta bouche.
Je sais, tu ne me crois pas capable de tel habilité. Il est peut-être là le
problème.
Jamais tu ne m’as mit en valeur et moi je te donnais plus de valeur que tu
ne méritais.
Il fut un temps ou je croyais que tu avais raison, que je n’étais rien que de
la poussière sur tes bottes. Ce fut dans ce lapsus entre le bonheur et
l’acceptation de la réalité.
Oui, a moi aussi il me semble que parler de bonheur dans notre vie en
commun c’est presque un euphémisme, mais il y en a eu.
Je fais mémoire et je retourne à Allande, à nos premières vacances. Je me
souviens avec cette clarté propre d’un fait insignifiant, une matinée de ces
jours là. Il pleuvait et le ciel était gris comme en fin de journée. Les goûtes
frappées le toit mansardé et glissaient sur la vitre embuée de la fenêtre.
Nous avions fait l’amour. Les draps sentaient le savon et ils étaient tièdes.
Tu embrassais mon dos et tu me parlais de la mer. J’étais heureuse, sans
savoir que le bonheur est une sensation qui ne dure qu’un instant.
Et j’ai voulu attraper ces moments lorsque le monde, mon monde, fut
tronqué, virant dans une direction erronée. J’ai essayé de me saisir a eux
avec l’espérance qu’ils puissent me sauver. Je me levais en recréant dans
mon esprit le jour ou tu dormis à l’entrée du marché des fleurs pour me
faire cadeau des premières roses récemment coupées. Je déjeunais en
pensant avec nostalgie à ta bouche salie de confiture et les toasts de pain
récemment faites, que tu insistais à acheter et préparer pour moi.
Je travaillais en espérant te voir apparaître à la fenêtre de ton bureau
dessinant des cœurs avec un spray de neige artificielle. Je retournais a la
maison en priant retrouver là bas l’homme de qui je tomba amoureuse ;
le même qui un après midi avait esquivé le trafic de l’avenue, entre le
fracas de coup de freins sec et pneus glissant sur l’asphalte, uniquement
pour dire a une inconnue, sous une pluie d’insulte des conducteurs
offensés, que c’étais la créature la plue belle que ses yeux avaient jamais
vu.
J’ai pensé que tu étais fou et que ta folie pourrait me faire du mal. Je ne
savais pas alors combien j’étais proche de la réalité. Mais je laissai que tes
excentricités m’amusassent.
J'ai consenti l'affection infantile que tu me prodiguais et je permis que tu te
convertisses en ma raison d'exister. Et un jour j’ai découvert, que le
bonheur est une sensation qui dure seulement un instant, la peur peu
durée toute la vie.
L’homme est mort et le monstre est né. Bien que je pense maintenant
que peut-être il a toujours était là. Blotti derrière un sourire aimable, de
l’autre côte d’un regard compréhensif, aux aguets dans chaque tendre
geste.
La première fois, je l’imputais au travail.
C’était logique penser que le changement de direction dans le bureau
d’architecture était en train de faire une brèche dans ton état d’esprit.
Pourquoi pas ? Après tout tu es humain. Tu devais faire face à des
nouvelles expectatives. Renouvelais les vieux projets pour les rendre
innovateurs, et compétitifs. Laissais clair que tu ne semblais pas être le
meilleur sinon que tu l’étais.
C’est pour cela que je ne voulu pas donner d’importance a cette gifle, plus
surprenante que douloureuse.
Tu t’en souviens ?
Ani, notre fille, notre trésor, pleurait dans mes bras à cause des dents qui
ne finissaient pas de sortir de ses gencives décharnées. Toi, tu ne voulais
pas écouter mes excuses sur la difficulté d’avoir le souper préparé avec un
horaire de bureau de huit a huit et un bébé.
Et tout d’un coup se son que je n’ai pu oublier, comme un sifflement
aiguisé coupant l’air. Et la claque contre la joue ardente et pointue.
On dit que si un animal sauvage goûte la chair humaine il ne désirera que
continuer à dévorer des hommes. Je crois qu’à toi il t’arriva la même
chose.
Tu as savouré le plaisir de blesser, d’humilier. Tu joui te sentant un peu
plus fort. Te croyant un peu plus viril. Et c’est alors que tu m’as mis en
valeur comme une fois avant inconsciemment, tu as du le faire. Je fus pour
toi une propriété. Un objet opportun sur lequel soulager tes frustrations
inexistantes, tes contretemps occasionnels, tes peurs immatures.
Je l’acceptai. C’est une partie de mes fautes, si on peut m’en amputé une.
Et pas pour la peur des coups, que j’ai eu. Ni la crainte d'affronter un
avenir en solitude, qui exista. J’acceptai qu’il rendit ma vie un enfer parce
que je n’étais pas capable de comprendre ce qui étais entrain de m’arriver.
J’ai fini par croire que j’habitai endormi dans un cauchemar et que lorsque
je me réveillerai a la vie je retournerai à virer sur un axe harmonieux.
C’est pour cela que je croyais ses paroles, lorsque qu’après chaque raclée,
tu me cherchais en assumant le roll de mari repenti et tendre et tu
soignais les blessures avec les mêmes mains qu’avant avaient déchargé
contre ma poitrine et ma figure. Je me blottissais entre les bras qui avaient
cassé mes côtes. Tu me faisais l’amour m’attrapant sous le corps qui en
d’autres occasions me violais.
Combien de temps aurais-je duré ?
Je sais que si cela avait dépendu de toi, jamais cela n’aurait fini, car
seulement moi, avais le pouvoir de mettre un point final.
Et la fin arriva, lorsque j’ai du voir ma propre douleur sur le corps d’Ani.
C’est amer d’admettre, mais aujourd’hui je me réjouis que cette nuit tu
osasses lever la main sur elle.
Jamais tu ne seras capable de t’imaginer le sentiment d’horreur absolu
qui m’attrapa lorsque je rentrai dans sa chambre a coucher et je la trouvai
recroqueviller sous son petit lit.
Bleui la peau de ses poignets, les lèvres enflées, saignantes, le regard
hagard. Je la regardai, comme s’il s’agissait d’une glace dans laquelle je me
reflétais.
Que t’avais fait notre petite ? Que t’avais- je fais moi?
J’ai fui pour protéger ma petite, mienne parce que toi tu la perdu cette
nuit là. J’ai fui pour retrouver mon humanité, J’ai fui pour ne pas te tuer.
J’imagine que maintenant tu te demandes, comment j’ose définir cette
lettre comme une lettre d’amour.
Vois-tu. Aujourd’hui pour la première fois, depuis que j’ai fui de notre
maison et me réfugia dans l’anonymat. Après les dénonces qui n’on servit
a rien, de tes menaces qui m’ont presque attrapé. De tes efforts pour me
retrouver et les miens pour m’éloigner, aujourd’hui j’ai vu sourire Ani. Son
visage c’est illuminé avec son petit sourire, tranquille et tendre que tu lui
volas avec tes coups. Et j’ai compris.
Je vais protéger ce sourire et l’âme qui habite en elle, je vais protéger le
corps qui l’abrite. Parce qu’en vérité le bonheur ce n’est qu’un instant et
la peur peu durée toute la vie …… si tu le lui permets.
Celle-ci c’est une lettre d’amour. Amour pour ma fille, amour pour moi-
même. Amour pour ce qui n’on pas écouter tes mensonges et nous ont
soigné. Amour pour la vie
Je suis amoureuse et ce n’est plus de toi, je suis tombée amoureuse de la
vie, et c’est comme un animal sauvage qui goûte la chair humaine.
Moi j’ai goûté la vie. Et je lutterai pour que personne ne me l’enlève.
C’est une lettre d’amour, oui, et aussi un avertissement.
Fin