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1 ANNÉE 2006-2007 - N° 12 L’ÉVALUATION AUTREMENT Évaluer, ce n’est pas subir les exigences formelles de l’institution mais répondre à la finalité de notre recherche éducative. Nous avons besoin d’un feedback, d’un retour, qui donne aux élèves l’occasion d’expliciter leur vécu du yoga scolaire. Écouter comment les enfants, et parfois les parents, vivent le yoga que nous proposons permet d’avancer dans la direction juste. C’est le moyen de mieux cerner les effets des exercices et d’en affiner les rituels. Vous verrez ici quelques exemples d’une évaluation qui peut jouer sans appareillage com- plexe. Des questionnaires ont été utilisés pour rendre compte, statistiques à l’appui, de nos pratiques. Vous trouverez des bilans dressés par des enseignants en exercice dûment for- més aux Techniques RYE. Il est certain que l’enclos scolaire ne se prête guère à l’entrée sur le terrain de spécialistes bardés de fils et d’électrodes qui voudraient mesurer le niveau de concentration des élèves avant et après les exercices de yoga en classe. Il est aussi vrai que ce qui est de l’ordre du ressenti ne se plie pas aisément à des chiffrages précis. Peut-on mesurer les effets de la joie de vivre chez des sujets différents ? Si nos évaluations ne peuvent répondre à tous les critères de l’expérimentation scientifique, nous sommes cependant très reconnaissants envers nos collègues pour leurs analyses. Ils visent à donner une forme rigoureuse à un vécu. Certes, nous obtenons des réponses sub- jectives. Mais quand elles vont majoritairement dans le même sens elles valident l’introduc- tion des exercices de postures, de respiration, de relaxation et de concentration en classe. Aussi rudimentaires qu’elles puissent paraître aux yeux de chercheurs rodés aux instru- ments de laboratoires, les résultats que vous trouverez dans ce numéro sont signifiants. Ils nous invitent à continuer sur notre lancée. Apportez votre eau au moulin de l’évaluation ! Utilisez nos questionnaires (ou d’autres) en tant qu’outils et comparez les résultats de vos observations avec ceux de collègues français ou étrangers. Au stage d’Évian, vous aurez l’occasion d’en rencontrer beaucoup. Car, hors de France, le yoga à l’école, vous le verrez dans ce numéro, avance à grands pas. M. F. ÉDITORIAL

L’ÉVALUATION AUTREMENT ÉDITORIAL - rye-yoga.frrye-yoga.fr/wp-content/uploads/2016/03/yx-n12.pdf · ANNÉE 2006-2007 - N° 12 3 I. Les professeurs seront formés avant de prétendre

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1ANNÉE 2006-2007 - N° 12

L’ÉVALUATION AUTREMENT

Évaluer, ce n’est pas subir les exigences formelles de l’institution mais répondre à la finalitéde notre recherche éducative. Nous avons besoin d’un feedback, d’un retour, qui donne auxélèves l’occasion d’expliciter leur vécu du yoga scolaire. Écouter comment les enfants, etparfois les parents, vivent le yoga que nous proposons permet d’avancer dans la directionjuste. C’est le moyen de mieux cerner les effets des exercices et d’en affiner les rituels.Vous verrez ici quelques exemples d’une évaluation qui peut jouer sans appareillage com-plexe. Des questionnaires ont été utilisés pour rendre compte, statistiques à l’appui, de nospratiques. Vous trouverez des bilans dressés par des enseignants en exercice dûment for-més aux Techniques RYE. Il est certain que l’enclos scolaire ne se prête guère à l’entrée surle terrain de spécialistes bardés de fils et d’électrodes qui voudraient mesurer le niveau deconcentration des élèves avant et après les exercices de yoga en classe. Il est aussi vrai quece qui est de l’ordre du ressenti ne se plie pas aisément à des chiffrages précis. Peut-onmesurer les effets de la joie de vivre chez des sujets différents?

Si nos évaluations ne peuvent répondre à tous les critères de l’expérimentation scientifique,nous sommes cependant très reconnaissants envers nos collègues pour leurs analyses. Ilsvisent à donner une forme rigoureuse à un vécu. Certes, nous obtenons des réponses sub-jectives. Mais quand elles vont majoritairement dans le même sens elles valident l’introduc-tion des exercices de postures, de respiration, de relaxation et de concentration en classe.Aussi rudimentaires qu’elles puissent paraître aux yeux de chercheurs rodés aux instru-ments de laboratoires, les résultats que vous trouverez dans ce numéro sont signifiants. Ilsnous invitent à continuer sur notre lancée.

Apportez votre eau au moulin de l’évaluation! Utilisez nos questionnaires (ou d’autres) entant qu’outils et comparez les résultats de vos observations avec ceux de collègues françaisou étrangers. Au stage d’Évian, vous aurez l’occasion d’en rencontrer beaucoup. Car, horsde France, le yoga à l’école, vous le verrez dans ce numéro, avance à grands pas.

M. F.

ÉD

ITO

RIA

L

UNE INNOVATIONPARTIE DE FRANCE

Aujourd’hui, le yoga sort de laconfidentialité où il était relégué.C’est un magnifique progrès quede le voir se manifester en pleinjour, jusqu’au cœur de la viequotidienne. En témoigne le pas-sage au journal télévisé de20 heures d’un reportage sur lapratique du yoga en France, no-tamment en milieu scolaire (cf.p. 5).Le succès a quelques consé-quences moins bienvenues. Onse passerait volontiers des réfé-rences au yoga, plus saugrenuesles unes que les autres, tellesqu’elles émergent dans lesimages publicitaires de produitsde grande consommation. On sepasserait encore plus volontiersde voir baptisées du nom deyoga des applications farfelues,parfois dangereuses pour la san-

té physique. Mais pour ce qui estde l’introduction du yoga enclasse, le RYE, fondé à Paris en1978, témoigne du bien-fondéd’une démarche qui connaît au-jourd’hui une audience dépas-sant de beaucoup nos frontières.

Les progrès de la science, de lamédecine, des sciences neuro-cognitives nous aident à mieuxcomprendre l’efficacité des tech-niques mises au point par unetradition millénaire. Les adapterpeut aider à revitaliser des sys-tèmes éducatifs qui doutent deleur rôle, qui sont mal aimés et àla traîne !Lorsque l’introduction du yogaétait une démarche révolution-naire, dans les années soixante-dix, nous avons sans conces-sion inscrit et maintenu au cœurdu nom de notre recherche, etde son logo, le mot yoga. Dèsles premiers numéros de notre

parution annuelle – les LivretsRYE devenus plus tard la revueL’YX –, ce souci d’authenticité astructuré la présentation desfiches, et toutes renferment unerubrique intitulée « Origine »mentionnant la source de l’exer-cice sous son nom sanskrit.

Dès les débuts nous étions tota-lement persuadés de l’avenir denotre innovation. Ce qui àl’époque pouvait apparaîtrecomme une vision chimériqueest devenu aujourd’hui une réa-lité qui s’impose dans la mentali-té collective. Il ne s’agit pas d’uneffet de mode mais d’un projetpédagogique d’envergure.Il rallie les esprits au départ lesplus rétifs, car il se fonde à la foissur la connaissance des grandscourants de l’éducation contem-poraine et sur la fidélité auxsources.

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UNE DÉMARCHE CONFIRMÉE PAR LA DURÉE

Le RYE a trente ans�

MICHELLE BLANQUAERT

30

AN

S!

FORMATION AUX TECHNIQUES DE YOGA À L’ÉCOLE TYE, À PARIS ET À MONTPELLIER

1er week-endSE DÉTENDRE ET MIEUX COMMUNIQUER

Paris 13-14 octobre 2007 – Montpellier 6-7 octobre 2007

2e week-endLE CORPS DANS L’APPRENTISSAGE

Paris 17-18 novembre 2007 – Montpellier 10-11 novembre 2007

3e week-endDES SONS, DES FORMES, DES COULEURS ET LE SOUFFLE POUR SE RECENTRER

Paris 15-16 décembre 2007 – Montpellier 8-9 décembre 2007

4e week-endTechniques de yoga pour favoriser

la voix et la prise de paroleParis 2-3 février 2008 – Montpellier 26-27 janvier 2008

3ANNÉE 2006-2007 - N° 12

I. Les professeurs seront formésavant de prétendre introduire leyoga à l’école. Ils devront avoirobtenu un certificat délivré parun organisme compétent dansce domaine particulier. Il seraitidéal que les IUFM proposentune formation de ce genre auxfuturs enseignants.

II. La relaxation est le préalable àune attention de qualité. Elle nedevrait pas durer plus de cinq àsix minutes. Elle devrait consisteressentiellement en une prise deconscience systématique de l’en-vironnement, du corps et de larespiration et limiter l’utilisationdes images intérieures.

III. Aucune rétention ni modifica-tion du rythme respiratoire nesont à introduire chez les jeunesd’âge scolaire. La simple atten-tion au souffle amène une régu-larisation des phases respira-toires, avec pour corollaire lecalme émotionnel.

IV. Les exercices de yoga postu-ral et/ou de développement del’attention et de la concentrationsont à adapter au niveau d’âge etde compréhension des élèves,ce qui suppose une grande sou-plesse d’observation de la partdes enseignants.

V. Le RYE respecte les croyances,

mais ne s’occupe ni de spirituali-té ni de religion. Il agit pour ame-ner les acteurs de l’éducation àdes comportements plus justeset mieux adaptés au but de l’éco-le qui est de mieux apprendredans une ambiance agréable, enaccord avec un humanismelaïque.

VI. Nous faisons de la réhabilita-tion du silence un élément favo-rable à la relation interpersonnel-le, à la qualité de l’apprentissageet à la connaissance de soi.

VII. La référence aux sources ac-compagne chaque propositiond’exercices.

NO

S P

RIN

CIP

ES Avant de se lancer

LES PRINCIPES D’INTRODUCTION DU YOGA À L’ÉCOLE

�MICHELINE FLAK

Le succès de nos pratiques et leur reconnaissance, nous conduisent à insister sur les règles de bon sensqui doivent, dans tous les cas, être à la base des applications du yoga en milieu scolaire. Il est indispen-sable d’éviter les modes d’emploi sauvages et de veiller à ce que notre enthousiasme pour l’innovationpréserve sa ligne d’équilibre. Nous donnons ici quelques principes à garder précieusement en tête.

Tels sont les principes que nous préconisons tant au RYE France que dans les RYE à l’étranger. Nousnous appuyons en cela sur la science et la tradition. Ces recommandations nous semblent importantespour rendre l’usage du yoga acceptable par tous les partenaires de l’éducation. Chacune de ces règlesappelle des commentaires qui sont largement explicités dans nos stages. Dans ce numéro, nous choi-sissons de mettre l’accent sur le septième principe.

LA FIDÉLITÉ AUX SOURCES

Notre septième principe�

MICHELINE FLAK

En feuilletant les ouvrages deyoga pour enfants de chez nousou d’ailleurs, on s’aperçoit queles postures ou les exercicessont assortis de dénominationsdu cru. Bien entendu, il vautmieux pour le jeune publicappeler l’asana du chat, le chat,

cat, katz, gatto plutôt que marja-riasana. Dans ce cas prendredes libertés par rapport au sans-krit se défend. Mais aujourd’huion reconnaît la nécessité d’unelangue commune pour se fairecomprendre par-delà les fron-tières. Comment l’internationale

du yoga peut-elle s’entendre etcommuniquer, si nous ne nousrespectons pas la tradition?

La vulgarisation du yoga s’ac-compagne de dérives. On se sertd’appellations non contrôlées,sans rapport avec les origines.

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L’expression « le poirier» est cen-sée décrire la posture sur la tête.Pourquoi pas le cerisier ou lepeuplier ? Les lubies linguis-tiques nous mènent à préférershirshasana, la précise appella-tion sanscrite, tout simplement.Au RYE, nous avons toujourstenu à référer nos techniques auxsources.Notre ouvrage Des enfants quiréussissent, comme tout livre de yoga sérieux, en donnel’exemple.

Au XVIIIe siècle, Linné, célèbre na-turaliste, eut une idée de génie :nommer en latin les plantes etles animaux. Il avait trouvé là lebiais pour rallier à sa classifica-tion toutes les sociétés savantesde son temps. Son initiative peutêtre avantageusement reprisepar les spécialistes de yoga àpartir d’une langue de référencenon moins célèbre que le latin :le sanskrit. Cela est un avantagedans un contexte de mondialisa-

tion. Mais il y en a un autre.L’usage du sanskrit recèle un ef-fet subtil, précieux entre tous.

Dans la pratique personnelle,c’est un fait que les dénomina-tions d’origine retentissent surles états de conscience. Si nousappelons feuille pliée ou livrefermé ou coccinelle telle positiondu corps, nous n’avons pas lamême expérience intérieure quesi nous nous souvenons du ter-me shashankasana, que l’on tra-duit par la posture de l’œuf. C’estdans l’œuf (ou la graine) qu’estcontenue toute la potentialité del’être en devenir. Et voilà qu’àcette mention notre état deconscience palpite de la sensa-tion d’un retour vers soi-même.Autre exemple : le mot relaxa-tion est utilisé couramment pourrendre compréhensible à tous lecinquième échelon de Patanjaliintitulé pratyahara. Le mot re-laxation n’est pas nul. Mais nousallons plus loin dans la compré-

hension du processus de déten-te, lorsque nous nous référonspour le décrire à la significationde retrait des sens, plutôt qu’à labanale notion de relâchement.On comprend pourquoi la re-laxation est le prélude incon-tournable de la concentration

Le rapport à la langue originellenous permet donc de nous repé-rer dans le temps présent et dejeter des balises pour l’avenir.Face au développement sauvagedu yoga contemporain, il est bonde tracer des chemins sûrs dansla jungle des mots et des images,et de mondialiser correctementla science yogique. Dans cetteperspective, le modèle Linnépeut justement nous inspirer.L’utilisation du sanskrit demeurela clé de la transmission. Elle està l’ordre du jour. Il ne s’agit pasd’un retour rigide à la tradition.Bien plutôt d’une ferme assisepour servir la sagesse et en per-pétuer la profondeur.

LA MÉTHODE DETRANSMISSION DESFORMATEURS

… Le formateur fait très souventappel au vécu des apprenantscomme dans le cas où il nousdemande de nous rappeler ceque l’on vient de faire mais aussilorsqu’il nous laisse intervenirpour ajouter des commentairespersonnels. Bien qu’il laisse laparole à tous, c’est toujours luiqui recentre le débat.Sa transmission de savoir se faitau travers des expériences qu’ilnous fait vivre. Parfois il lui arri-ve de noter quelques référencessur le tableau, les mots clés, lesthèmes forts, mais il compteprincipalement sur nos facultésde mémorisation pour faire pas-ser son enseignement. Les for-

mateurs n’utilisent pas de noteslorsqu’ils s’expriment, ce quidonne de la fluidité à leur dis-cours.Ce qui a le plus attiré mon atten-tion dans leur approche c’estqu’ils ne se contentent pas detransmettre un savoir, ils s’inté-ressent beaucoup à la vie dugroupe, recherchant en perma-nence le moyen de créer desliens entre les participants. C’estainsi que de nombreux exercicesse font par deux ou plus.

LA MÉTHODE DE TRAVAIL DESAPPRENANTS

… Durant chaque week-end deformation, les apprenants prati-quent en permanence les exer-cices qu’ils proposeront aux en-

fants. Pendant ce temps, ils neprennent pas de notes ; ils viventpleinement chaque exercice. Leformateur les rassure en leur di-sant qu’un temps est prévu pourtout noter une fois la demi-jour-née terminée. En yoga, il n’estpas question de proposer unexercice si on ne le maîtrise passoi-même.Ainsi notre démarche en tantqu’apprenant en formation estd’abord active. On pratique, onreçoit des explications sur ceque l’on fait, on passe à uneautre pratique et ainsi de suitejusqu’à ce que le formateur nousdemande de nous souvenir detout ce que l’on a découvert en-semble. C’est le moment où laprise de notes intervient, c’est letemps de la mémorisation…

LA FORMATION RYE VALIDÉE EN SCIENCESDE L’ÉDUCATION

�DIMITRI VANDEVELDE

Dimitri Vandevelde aeffectué sa premièreannée de Formation

TYE - Cycle d’initiationaux techniques de yoga

à l’école. Voici desextraits de son

Mémoire de licence enScience de l’éducation :

Un complément à laformation des

éducateurs : lestechniques de

recherche sur le yogadans l’éducation

(Université desSciences et

Technologies de Lille).

Le 4 décembre dernier, sur Fran-ce 2, au cours du journal de20 heures, un large public pou-vait découvrir le yoga à l’école,une émission tournée dans uncollège de Seine-et-Marne.Michelle Blanquaert intervieweVéronique sur cette expériencestimulante.

MB - Avec ses élèves passer de

l’autre côté du petit écran pour

devenir les acteurs d’un reporta-

ge télé, n’est ce pas une aventu-

re, même si on ne sait pas

encore qu’il fera le 20 heures ?

Comment avez-vous réagi

quand on vous a demandé votre

coopération pour le tournage

d’un documentaire sur les tech-

niques de yoga en classe?

VM - Une grande satisfaction !Malgré l’essor d’Internet, la téléreste aujourd’hui le média quidonne les moyens de communi-quer rapidement avec le plusgrand nombre. C’était l’opportu-nité de faire connaître une expé-rience à laquelle j’adhère pro-fondément depuis ma rencontreavec le RYE il y a dix ans,Un peu d’inquiétude : Commentorganiser au mieux le branle-basdes préparatifs? En fait, le projeta d’emblée rencontré beaucoupd’intérêt de la part de la direction,plutôt flattée. L’autorisation au-près du rectorat a été obtenue ra-pidement, tout comme celles desparents d’élèves concernant le«droit à l’image». Bref, les diffi-cultés que je craignais ont eu vitefait de s’effacer.

MB - Et vos élèves? Quelles ont

été leurs réactions quand vous

leur avez annoncé la nouvelle ?

Vous avez je crois des 6e et des 3e

option « découverte profession-

nelle». Avec la différence d’âge,

leur façon d’adhérer au projet

vous a-t-elle paru sensiblement

différente?

VM - Beaucoup d’agitation… etc’est bien normal ! Les questionsfusent dans tous les sens, cer-taines qu’on aurait d’ailleurs en-vie de poser soi-même : « Cesera quand ? Ce sera long ?Qu’est ce qu’on va nous faire fai-re? C’est pour quelle émission?Ça va passer quand? Sur quellechaîne?»…Les plus jeunes sont excités, ilsvoudraient bien qu’on commen-ce tout de suite ! Bien sûr ils sontd’abord curieux. Mais s’ajouteaussi une certaine fierté d’avoirété choisis pour ce projet : grâceà eux, beaucoup d’autres élèveset leurs parents vont entendreparler de ces exercices qu’ils ap-précient et pratiquent avec moidepuis la rentrée. Les réactionsdes 3e sont plus mêlées : cer-taines filles sont très enthou-siastes, pensant déjà au choix deleur tenue, d’autres jouent lesblasés… et la nouvelle se diffusetrès rapidement à l’ensemble del’établissement…

MB - Vous dites que les enfants

sont « fiers» d’avoir un rôle à te-

nir. Tourner pour la télé, n’est-ce

pas une expérience qui favorise

l’expression narcissique? Est-ce

que l’on évite de tomber dans un

jeu où les enfants ont surtout le

plaisir de se croire « star d’un

jour»?

VM - On a insisté sur le fait queles élèves devaient oublier qu’ily avait dans la classe une camé-ra, un micro, des éclairages… etque nous ferions un cours nor-mal. « Alors on fera seulementcomme dab?» Eh bien oui…Mais ne pas se sentir en repré-sentation, ne pas jouer, bref êtrenaturel, ce n’est pas facile !J’étais donc un peu inquiète :

comment les élèves allaient-ilsréagir face à la caméra? Allaient-ils être gênés, « coincés »… Cer-tains n’allaient-ils pas tenter dese faire remarquer, «d’en rajou-ter »… Finalement, ils ont « jouéle jeu», pratiquant, ou non (pourcertains 3e) comme d’habitude.La plupart des élèves, surtout lespetits, étaient détendus, à l’aisedans les exercices, affranchis enpartie du souci de paraître. Il estvrai que les exercices de yogaque nous proposons aident àguérir du trac et permettent le re-centrage. Ils se sont prêtés aujeu des questions en racontanttrès simplement pourquoi ils ai-maient ces exercices, et m’ontmême étonnée lorsque certainsont dit, par exemple, qu’ils se lesréappropriaient tout seuls ou lesmontraient à leurs parents…

MB - Comment se gère la mise

en place d’une telle expérience?

Est-il facile de laisser débarquer

et s’installer dans sa classe une

équipe de télé?

VM - Les progrès du matériel vi-déo permettent de réduire au mi-nimum la mise en place de filsélectriques qu’il fallait autrefoisdémêler entre chaises et tables,l’installation de lampes lourdeset instables, etc. Si mes élèvesavaient en tête un plateau holly-woodien, ils ont dû très viteabandonner leur rêve et serendre compte de l’extrême sim-plicité des moyens utilisés : uneéquipe télé cela peut être troispersonnes – pour nous c’étaitdeux techniciennes et un journa-liste. De quoi vivre calmement ceque vous avez appelé un «débar-quement»…

MB - Si nous ne perdons pas de

vue qu’un cours est fait pour le

programme, pouvez-vous nous

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UNE PREMIÈRE. LE RYE À LA TÉLÉ, AU JT DE 20 HEURES !

INTERVIEW DE VÉRONIQUE MAINGUY

PAR MICHELLE BLANQUAERT

dire quelle a été la durée d’inter-

vention de l’équipe dans votre

classe? Sa présence vous a-t-elle

amené à modifier votre leçon

pour bâtir des séquences plus

démonstratives?

VM - En 3e, à 9 heures, nousavons commencé par nous ré-veiller en douceur en effectuantdes rotations du cou et desépaules, puis des élèves volon-taires sont allés au tableau com-pléter un schéma heuristiqueprésentant les emblèmes de laRépublique, afin de réviser lecours précédent. En 6e, l’après-midi, j’ai proposé un exercice deconcentration visuelle, inspiré dela pratique yogique nommée tra-tak, avant de commencer la le-çon proprement dite (voir exer-cices filmés).Les journalistes ont filmé chaquepremière demi-heure de courspuis l’ont interrompu pour inter-viewer une dizaine d’enfants, laplupart volontaires, surtout en 6e

où presque tout le monde vou-lait parler ! Ils m’ont égalementdemandé de présenter briève-ment l’intérêt de ces exercicespour l’apprentissage.J’ai eu le souci de faire le pluspossible « comme d’habitude »

tout en choisissant avec soin unexercice simple que les élèvesapprécient beaucoup (les déver-rouillages de la nuque et desépaules) et un exercice dont l’ap-plication pédagogique est claire(pour tratak). Nous sommes toutde même à l’école !

MB - Vous semblez satisfaite du

tournage. A-t-il eu des suites ?

Avez-vous pu exploiter l’événe-

ment dans vos cours?

VM - En tant que professeurd’histoire et d’éducation civique,cela a été une occasion trèsconcrète pour mener des tra-vaux sur le thème des métiers dela communication, pour décou-vrir ce qui se cache derrière lesacro-saint JT, de comprendreque le présentateur c’est un peul’arbre qui cache la forêt… Aprèsavoir visionné le DVD du tourna-ge et répondu à un petit ques-tionnaire d’observation (aspectstechniques, prise de son, de lu-mière… montage, mixage, ac-compagnement de musique ounon, d’une voix off, choisie com-ment, pourquoi…), nous avonsétudié ensemble les contrainteset limites de l’information : les limites de précisions des appa-

reils, du « formatage» de l’émis-sion, de la nécessité de sélec-tionner – trois minutes ont étédiffusées sur trois heures detournage! d’où la déception desélèves filmés qui ne se voientpas et qui ne comprennent paspourquoi. Ensuite, nous avonsposé la question de l’objectivité :est-elle nécessairement compro-mise par la sélection des journa-listes?Selon le niveau de la classe,nous avons enfin réfléchi à cequi distingue la fabrication d’undocument d’information (tou-jours imparfait, incomplet, fina-lement subjectif dans sa présen-tation quand bien même il évitede commenter le contenu…),d’une utilisation inexacte, men-songère, diffamatoire.En somme, avec ces questions,j’aborde les problèmes qui seposent à l’historien et qui doi-vent intéresser les simples ci-toyens que seront sous peu tousces jeunes.

MB - Si c’était à refaire? Accep-

teriez-vous?

VM - Je dirais oui tout de suite !

LE PAPILLON POUR SE CONCENTRER EN CLASSE DE 3E

«C’est l’exercice qui a rencontréle plus d’intérêt parmi les per-sonnes qui m’ont livré leurs ré-actions après la diffusion du re-portage. Des parents ont décidéde l’appliquer au moment sou-vent difficile de la récitation desleçons à la maison. La plupart,ignorant tout ou presque duyoga, ont été surpris qu’il ne selimite pas à des postures compli-quées et qu’il puisse fournir uneréponse concrète aux problèmesd’attention si fréquents !»

TECHNIQUE

Assis bien calés au fond de leurchaise, le dos droit, les élèvestiennent à la hauteur des yeuxune feuille sur laquelle figure unpapillon. La juste distance estcelle des bras à demi tendus.

«Lorsque je vous en donnerai lesignal, vous commencerez à re-garder le point au centre du pa-pillon, sans forcer, mais si pos-sible sans ciller les paupières,jusqu’à ce que je vous dise d’ar-rêter. Vous êtes prêts?Allez-y… n’écarquillez pas lesyeux, soyez détendus juste com-

me si votre regard était simple-ment posé sur la feuille… respi-rez tranquillement… Ne cillezpas, même si vos yeux pi-quent… au bout de deux mi-

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EXERCICES FILMÉS POUR LA TÉLÉ�

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nutes : sans quitter la feuille desyeux, faîtes glisser votre regardvers le point en bas…Qu’observez-vous?»

Les élèves constatent avec sur-prise que l’image rémanente dupapillon vient se stabiliser au-tour du point en bas de la feuille.Ceux qui ont plus de mal réus-sissent au bout d’une ou deuxautres tentatives. Nous recom-mençons une deuxième foismais il s’agit cette fois de fermerles yeux et de voir apparaîtrel’image rémanente derrière laparoi du front. Cette techniquede concentration de l’esprit surun point, appelé tratak en yoga,est très efficace pour induire unétat d’attention relaxée et aiderles élèves peu visuels à « voir »des images mentales. Les appli-cations pédagogiques de cetexercice, qui se prête à de nom-breuses variantes, sont mul-tiples.

SÉQUENCE D’EXERCICESSUR LE THÈME DE LANATURE EN ATELIER DE RELAXATION

ÉLÈVES DE 6e

Préalable : un bouquet au centrede la salle ou mandala de fleurs.

YAMA ET NIYAMA

« Vous êtes assis et vous allezdessiner une fleur avec le corps.Mettez vos mains sur les yeux(palming), puis écrivez dansvotre tête le nom d’une fleur.Pause, et dessinez-la avec lesmains ouvertes, Pause, puispoings fermés, Pause, puis avecle pied droit, Pause, le pied

gauche, Pause, puis avec lesdeux ensemble, Pause. Ensuiteavec le bout du nez, Pause.»Éventuellement, le faire deux pardeux et faire reconnaître le nomde la fleur.

« Vous êtes debout, vous êtesune fleur : racines dans le sol.Balancez-vous doucement ; lafleur vit : bras croisés sur la poi-trine, bout des doigts vers lesépaules, menton vers le ster-num, sur l’inspiration les brass’ouvrent et la tête se redresse, àl’expiration les bras se rappro-chent, la tête se baisse, la fleurse ferme. Pause. Maintenant lafleur reçoit de la pluie : vous ta-potez le corps légèrement dubout des doigts. »

ASANAS PRATIQUÉES :La fleur n’est pas seule dans lejardin- La grenouille qui saute : bheka-sana.- Le champignon : Utkatasana,posture d’équilibre accroupi ledos droit, bras en arrondi au-dessus de la tête, doigts croiséspaumes vers le haut, faire les«champignons sauteurs».- La sauterelle : shalabasana.- La chenille : variante de bhu-jangasana : à plat ventre, jambes

jointes, avant-bras au sol, mainsau niveau de la tête, à l’inspir, seredresser, puis en se servant desbras avancer en rampant.- La coccinelle : shashankasanaavec ouverture des « ailes »mains à plat dans le bas du dos,expir coudes vers le sol, inspircoudes vers le haut.

PRANAYAMA : L’ABEILLE :BHRAMARI :«Asseyez-vous dos droit, mainssur les oreilles, écoutez le son dela respiration à l’intérieur de soipuis à l’expiration laissez sortirdoucement le son “mmmmm”de la bouche fermée. Sentez leson vibrer dans la tête.»

PRATYAHARA ET DHARANA :- Tratak sur une fleur ou Padmamudra.- Relax : Mini-yoga nidra : « Àl’inspir, ouvrez progressivementla main droite comme une fleurqui s’épanouit. À l’expir, refer-mez-la lentement comme fontcertaines fleurs à la tombée de la nuit. Imaginez vos doigtssouples et délicats comme despétales : imaginez la couleur, leparfum, la forme, la texture…»

Promenade au pays des fleursmulticolores, « Choisissez votrefleur, caressez-la. Pause. Imagi-nez que vous rapetissez et quevous entrez dans la fleur. Pause.Installez-vous confortablementdans ses pétales. Pause. Sentez-en la douceur sur votre peau,son parfum puissant. Pause.Sortez progressivement de lafleur. Avant de la quitter, sachezque vous faites partie de la fleuret de toute la nature.»

Pour terminer, les élèves dessi-nent des mandalas de fleurs.

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IER

Laurence Scheibling estprofesseur des écoles

spécialisée en option D– Handicap mental en

collège sur poste UPI –Unité pédagogique

d’intégration en collège.

Corinne Lebrun animedes ateliers de yoga enpériscolaire à Monaco

(enfants de 6 à 11 ans).

LES EFFETS DU YOGA EN CLASSEÉléments d’évaluation

ODETTE BENVENUTI, ODILE FAVAND, CORINNE LEBRUN, LAURENCE SCHEIBLING

Ce travail d’évaluation est fondé sur les Extraits des Mémoires RYE d’Odette Benvenuti, Odile Favand et Corinne Lebrun. Toutes les trois ont présenté leurs recherches au stage d’Évian d’août 2006.

1. Pouvez-vous retrouver vos motivations de départ pour cet atelier, et estimer si elles ont changé aujourd’hui?

………………………………………………………………………………………………………………………

2. Relaxation et yoga

3. Est-ce que certains exercices

vous ont aidé, en quoi?

………………………………………………………………………………………………………………………

4. Si vous avez éprouvé des diffi-

cultés à faire certains exercices,

savez-vous pourquoi?

……………………………………………………………………………………………………………………

5. Si vous avez réutilisé seul cer-

tains exercices, lesquels, à quels

moments et pourquoi?

………………………………………………………………………………………………………………………

1. Est-ce que tu apprécies les pe-tits exercices que l’on fait en dé-but de cours?• oui, pourquoi?• non, pourquoi?2. Quels sont les exercices quetu préfères? Pourquoi?3. Y en a-t-il qui te gênent ? Lesquels ? Peux-tu dire pour-quoi?

4. Trouves-tu les exercices : (Entoure la bonne réponse)• trop longs• trop courts• d’une durée convenable• trop fréquents• faciles• difficiles5. Ces exercices te sont-ils utilespour : (Entoure la bonne réponse)

• te calmer• te concentrer• retenir tes leçons?• être moins stressé avant uncontrôle6. Si tu veux ajouter quelquechose, utilise les lignes ci-des-sous ……………………………………………………………………………………

MODÈLE DE QUESTIONNAIRE POUR ENFANTS EN DIFFICULTÉproposé par Laurence Scheibling

MODÈLE DE QUESTIONNAIRE POUR LES ÉLÈVES (COLLÈGE)

Odette Benvenuti et Odile Favand

J’ai aimé…J’ai

trouvéça

difficile

J’airéessayé

seul

Bien Pas trop

Travail sur les sensationsToucherVueOuïeMouvementsÉtirementsArticulations membresTravail du visageEnchaînementsRespirationsAbdominales3 étages : clavicules, poitrine,abdomenRelaxationFermer les yeuxÊtre immobileSentir les contactsÉcouter des bruits de + en+ prochesRotation dans les parties du corpsImagesLes images rapidesL’histoire suivieConcentrationSélectionner une sensationFixer avec les yeuxÉvocation d’un son, d’une couleur

9ANNÉE 2006-2007 - N° 12

1. Est-ce que tu apprécies les petits exercices que l’on fait en début de cours?

COMMENTAIRESLes classes sont constituéesd’après l’administration selon larègle de l’hétérogénéité. Toute-fois, ce sont de bons élèves dansl’ensemble.Oui = plus des trois quarts desélèves apprécient !Non = 6,5%.Dans ce groupe restreint il y adeux bons élèves qui trouventque cela prend du temps sur lescours. Il est important de les ras-surer sur l’exécution complètedu programme scolaire. Troisécrivent que cela les fatigue oules embête. Ce sont des élèvesplus dissipés ou à problèmes fa-miliaux. Je rappelle que ce n’estpas imposé. Cependant tous ontrespecté ce moment.

Autres réponses = 17,4%Résultat à relativiser : par la sui-te, la question 4 montre que laproportion d’indécis ou de réti-cents diminue.Il représente les réponses oui etnon ; pas trop ; ça dépend ;moyen. (Dont un élève qui pen-se qu’on prend du temps sur lescours).

Globalement, la classe de 6e Gest plus réticente. Cela nécessitesans doute plus de vigilance dema part (moment adéquat, ex-plication…). C’est aussi la classeoù davantage d’élèves sont endifficulté en ce début d’annéescolaire.On note que les raisons donnéespar les élèves sont spontanées

dans cette première question detype « ouvert ». Dans le vocabu-laire employé pour les trente-cinq réponses positives on a lesmots : détente, concentration,calme, relaxation, bien-êtreagréable, voire amusant. La rela-tion au travail est peu mention-née à ce niveau mais elle existe.7 élèves emploient «nous» et 14élèves utilisent une tournure im-personnelle (on – il est)… ce quipeut traduire un ressenti du tra-vail collectif entrepris. Les autresécrivent à la première personne.

Nom de l’enfant :Prénom :Âge :Classe :

Avez-vous constaté une évolu-

tion chez votre enfant?

OUI NONSi oui, dans quel sens?……………………………………

Avez-vous constaté une amélio-

ration de la santé générale?

OUI NONAu niveau de son tonus?OUI NONAu niveau de sa motivation?OUI NON

Avez-vous constaté un change-

ment dans son comportement?

Est-il plus…

• calme• sûr de lui• respectueux• communicatif• sociable• autonome• créatif• joyeux• autres : ………………………

Dans ses études, quels sont les

domaines qui ont évolué?

• les notes• l’appréciation des professeurs• l’attention• la concentration• la motivation• le respect

Vos remarques et commentairespersonnels : ………………………

LES RÉPONSES DES PARENTS

Le yoga à l’école agit sur laconfiance des élèves en eux-mêmes, sur l’angoisse et lestress des enfants qui se rongentmoins les ongles, sur leur capa-cité à être plus attentifs etconcentrés, ce qui a une réper-cussion directe sur les notes etl’appréciation des professeurs.

CERTAINSCOMMENTAIRES

SONT SAVOUREUX,MÊME QUAND ILS NE SONT

PAS FAVORABLESAU YOGA

Ils sont écrits à laveille des grandesvacances sur une

grande feuillecommune proposée

à la classe.

«Merci pour cettemerveilleuse année,j’ai appris beaucoupde choses avec vous,j’ai même appris àcontrôler marespiration».

«J’ai bien aimé lescours d’histoire,surtout la Grèce et ses dieux, et aussi la géographie etl’éducation civique.Des fois, j’utilise voscours de yoga pourme réchauffer lesmains et les yeux.»

Des goûts et descouleurs plusmélangés :«Merci de nousavoir appris la Grècecar c’est ce que j’aipréféré le plus maisj’ai moins aimé lagéographie et leyoga, je trouve quecela ne sert à rien(pour moi). »

À la rentréesuivante, Odette aretrouvé bonnombre de sesanciens élèvesvolontaires pour unatelier de relaxationpériscolaire…

MODÈLE DE QUESTIONNAIRE POUR LES PARENTS

proposé par Corinne Lebrun

RÉSULTATS ET COMMENTAIRES DU QUESTIONNAIRE

proposé par Odette BenvenutiÉlèves d’histoire-géo de 6e

6e F 6e G Les E 6e En %Oui 20 15 35 76,1Non 1 2 3 6,5Autres réponses 2 6 8 17,4Total 23 23 46 100

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3. Y a-t-il des exercices qui te gênent? Lesquels? Peux-tu dire pourquoi?

- 35 élèves sur 46 : plus des troisquarts des élèves ne mention-nent pas d’exercices qui les gê-nent. Tant mieux!- 6 élèves sur 7 en 6e G expli-quent très bien ce qui les gênepar rapport à une difficulté per-sonnelle, ce qui permet sansdoute de comprendre les ré-ponses plus réticentes à la ques-tion n° 1. Il faut les rassurer. Cha-cun fait ce qu’il peut et je doispenser à individualiser l’énoncédes exercices.

4. Comment trouves-tu ces exercices?

Pour 25 élèves : durée trop cour-te (4 réponses associées à duréeconvenable : problème de voca-bulaire?)

Pour 25 élèves : durée convenable. Ceci me rassure quant au souci de ne pas prendre trop de tempssur le cours. Veiller tout de même à ce que le rythme ne soit pas trop rapide

5. Ces exercices te sont-ils utiles pour

Pas de réponse : 1 élève sur 46(élève en grande difficulté, qui nefaisait pas les exercices ; réorien-té par la suite). Ce résultat relati-vise selon moi les réticences à laquestion n° 1.Des réponses multiples, nom-breuses, assez équilibrées.

6e F 6e G TotalTe calmer 11 12 23Te concentrer 15 9 24Retenir les leçons 12,5 (un peu) 8 20,5Être moins stresséavantun contrôle

11 16 27

Total 49,5 (pour23 élèves)

49 (pour23 élèves)

94,5 (pour46 élèves)

Trop courts Trop longs Durée convenable Trop fréquents6e F 10 5 11 26eG 6 2 14 4Total 16 7 25 6

6e F 6e GSans réponse 1 2Non 21 14Oui 1 7

Exercices qui gênent (raisons)Concentration : Le triangleau tableau

Pas d’explication

Respiration « Respirer par le ventre çame stresse »« Respirer, ça me faitdormir » (élève turbulent)« Respirer, c’est difficile »

Visualisation « C’est difficile d’imaginerdes choses »

Exercices avec les yeux (lunettes)Petite Salutation au Soleil « J’ai du mal à me baisser »

(élève corpulent)

2. Quels sont les exercices que tu préfères? Peux-tu dire pourquoi?

1. Les réponses sont assez va-riées, peut-être influencées parles derniers exercices faits enclasse, qui insistaient davantagesur la concentration.2. Le vocabulaire employé pourargumenter le choix est à peuprès le même que dans la ques-tion n° 1.On note que 14 élèves n’ont

Types d’exercices proposés 6e F 6e G TotalTous 4 3 7Yamas 1 1Niyama 5 5Respiration 6 5 11Relaxation 5 5 10Mémorisation 4 4 8Concentration 7 7 14Pas de réponse 1 3 4Plus de réponses que d’élèves car certains ont cité 2, voire 3 exercices

d’ailleurs donné aucune raisonde leur choix.3. Quelques ébauches de ré-ponses plus personnelles mon-

trent un début de travail sur soi :« Ça me déstresse pendant lecontrôle » ; « ça m’aide à décou-vrir ce que l’on peut faire» ; « j’ai

un peu mal aux bras à cause demon sac » (il aime les étire-ments).

27 élèves pour reconnaître l’uti-lité de diminuer le stress d’avantcontrôle : voilà un besoin dont ilfaut tenir compte !Retenir les leçonsLe choix de ce critère s’expliquepar la matière que j’enseigne.

Les connaissances acquises sontun élément d’évaluation impor-tant. Il est indispensable que lesélèves retiennent des donnéesmultiples. Je commence toutjuste à utiliser le mandala pouraider à présenter ces données,

ce qui peut sans doute faciliterl’effort de mémorisation en clas-se et ensuite à la maison dans lecadre du travail personnel.

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6. Si tu as quelque chose à ajouter, utilise les lignes ci-dessous

Réponses : Les remarques sontmoins nombreuses dans cettequestion facultative et ouverte.Elles sont globalement positives,malgré deux restrictions, etmême parfois affectueuses. Cesont des élèves agréables.

COMMENTAIRES D’ODILE FAVAND À PARTIR DU MÊME QUESTIONNAIREDONNÉ À SES DEUX CLASSES DE 6e

1. Est-ce que tu apprécies les petits exercices que l’on fait en début de cours?

OUI PARFOIS NON SANSRÉPONSE

EFFECTIF

6 D 21 1 0 1 23 élèves6 C 26 1 29 élèves

6e F 6e GNombre deremarques

8 sur 23 5 sur 23

Encouragement àcontinuer

5

Autrescommentaires

Que ça se reproduiseplus souvent et mêmedans tous les cours

Je n’aime pas les cours deyoga mais continuez quandmême… (j’aime bien ceuxoù on écrit)

Je voudrais que lesexercices durent pluslongtemps

Il faudrait varier de temps entemps

On oublie le coursd’avant

Je n’aime que ceux où l’onretient les contrôles maispas les étirements

Je trouve ça très bienpour se détendre ; c’esttrès bon pour tout lemonde

Le mandala détend aussi jem’en suis fait imprimer chezmoi pour me concentrer

Ils me font beaucoupde rien

Par exemple la dernière foison a fait un exercice quandj’avais mal aux jambes et lemal est parti et j’aime lesexercices et l’histoire

J’adore l’histoire

La grande majorité des élèvesapprécient ces exercices. Ilstrouvent que « ça détend », que«c’est rigolo» et qu’ils sont plusattentifs en cours.Les rares réticences viennent degarçons : l’un d’eux n’aime pascar il «ne comprend pas tout letemps les exercices». Un autre aune réaction mitigée : «C’estmarrant sinon ça fait un peu pi-tié. » Un troisième est franche-ment réfractaire : «C’est nul etbête.» Ce dernier n’a jamais vou-lu les faire, cependant il n’a ja-mais gêné les autres élèves, il ré-visait sa leçon pendant cetemps-là.2. Quels sont les exercices que

tu préfères?

Il y a des élèves qui aiment tousles exercices. Ils sont 8 sur 23 en6e C et 4 en 6e D. Pour les autresils ont leurs préférences. Les voi-ci dans l’ordre : étirements, rota-tion des épaules, « griffes duchat », exercices de respiration,(« ça donne de l’énergie »), le

vase du pharaon, le voyage dansle corps, les images (« le vent quichasse les nuages»)3. Y en a-t-il qui te gênent?

Très majoritairement les élèvessont à l’aise. Les exercices quioccasionnent une gêne sont : lechandelier, les exercices de res-piration « car c’est difficile », levoyage dans le corps « je n’arri-ve pas à relaxer partie par par-tie». Un élève trouve difficile defermer les yeux et un autre aimeles exercices de concentrationmais pas les exercices commeles étirements, griffe du chat,etc. « Pas les gestes car j’ai unpeu la honte.»4. Trouves-tu les exercices (trop

long, trop courts…)

La grande majorité trouve lesexercices trop courts mais unpetit nombre ne veut pas perdredu temps pour le cours. Ce sontdes élèves bien adaptés au sys-tème et qui en ont moins besoinpour travailler correctement etqui n’ont pas conscience que

cela permet d’éviter des pertesde temps pour rétablir la disci-pline. Remarque : parmi ceuxqui trouvent que c’est trop court,certains sont ravis d’avoir cinqminutes de cours en moins, sansse rendre compte que leur tra-vail y gagne en efficacité.5. Les exercices te sont-ils utiles

pour…?

Ces exercices apparaissent utilesaux élèves surtout pour se cal-mer au début du cours : faire unepause et une transition avec lecours précédent ou mieux abor-der la deuxième heure quand il ya deux heures consécutives. Lemoment où ces exercices leurapparaissent le plus nécessairec’est avant un contrôle.

Bilan global

Ce questionnaire a permis un re-tour intéressant de la pratique etpermet d’affiner pour les tri-mestres suivants. Les élèves ontété tenus informés des résultatsd’ensemble de l’enquête.

Je retranscris ici quelques exer-cices de mes débuts et que lesélèves ont accueilli avec plaisir.J’ai commencé par « L’arbre quise balance dans le vent», exerci-ce qui développe l’enracinementet l’équilibre

L’ARBRE QUI SEBALANCE DANS LE VENT

TECHNIQUELes élèves sont debout, immo-biles, dans une position vertica-le stable. Les pieds sont légère-ment écartés et ne décollerontpas du sol pendant tout l’exer-cice. Les bras ballants de chaquecôté du corps. On explique qu’ils’agit de déplacer tout le poidsdu corps tantôt sur une jambe,tantôt sur l’autre, tantôt surl’avant des pieds, tantôt sur lestalons.

1er signal : tout à droite ! on dé-place tout le poids du corps surla jambe droite – stop!Retour à la position de départ,poids réparti sur toute la plantedes deux pieds.

2e signal : tout à gauche! on metle poids du corps à gauche –stop!Retour à la position de départ.

3e signal : poids du corps surl’avant des pieds – stop!Retour à la position de départ.

4e signal : poids du corps sur lestalons – stop!Retour à la position de départ.

Pendant ces quatre phases, lespieds ne décollent jamais du soltandis que le corps prend son in-clinaison maximale – en avant,en arrière ou latéralement. Au-trement dit une simple règlepour ce « jeu du petit arbre » : ilpenche mais se redresse tou-jours. On peut entendre le bruis-sement du vent dans lesbranches (la respiration biensûr !).

Ensuite, je leur ai enseigné lamanière ludique de bien s’as-seoir sur la chaise.

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DES EXERCICES QUI MARCHENTL’arbre qui se balance dans le vent.

Une bonne assise

�MONIQUE LE GARF

Voici ce que nous dit Monique Le Garf de sa trajectoire : «Le stage international du RYE en 2002 m’a ou-vert un monde de possibles sur des exercices à pratiquer en classe. J’y ai découvert de vastes domainesd’information. Cependant, en septembre 2002, je ne me sentais pas prête pour introduire en classe la re-laxation. Je me suis donc inscrite au Cycle du TYE (Initiation aux techniques de yoga à l’école). Le pre-mier stage m’a décidée à passer à l’action. J’en ai informé la principale, la principale adjointe ainsi queles parents. Mon projet fut accueilli avec enthousiasme. C’est ainsi que je me suis lancée avec une clas-se de 6e et trois classes de 5e. »

Monique Le Garf est professeur de lettres

en collège rural. Elle vient d’obtenir

le diplôme RYE aprèsavoir soutenu son

Mémoire en juillet 2006.

L’arbre qui se balance dans le vent

UNE BONNE ASSISE

TECHNIQUE

- 1er temps« Vous êtes fatigué. Votre doss’arrondit. Laissez tomber la

tête, laissez tomber le cou, lais-sez tomber les épaules en expi-rant. Soufflez bien.»Les élèves prennent consciencede leur dos affaissé et de leurnuque relâchée. (Figure A.)

- 2e temps« Maintenant vous êtes pleind’énergie. Vous vous redressezsur l’inspiration. Vous ouvrez lapoitrine et vous levez la tête enlevant les yeux vers le haut. »Les élèves se redressent et sen-

tent le contraste avec la postureet l’état de conscience précé-dents. (Figure B.)

On refait alternativement cespostures de trois à cinq fois.

FINALE« Maintenant, vous gardez la position droite, sans raideur. Vos épaules sont relâchées, vosmains posées sur les genoux ou sur la table. Vous prenezconscience de votre respirationnaturelle, le regard détendu, soitvers le tableau, soit vers votre ca-hier.»Les élèves sentent qu’il y a unjuste équilibre dans l’assise,entre relâchement et raideur.La bonne assise rectifie la tenuedu dos au niveau du sacrum, deslombaires, des dorsales et descervicales.

ORIGINEAdaptation alternée dans l’assi-se de shashankasana (l’œuf) etde sukhasana (la posture aiséedite «en tailleur»).VARIANTESLa pose et contre-pose sont ajus-tées sur le souffle – penché : ex-piration – redressé : inspiration.On peut laisser tomber les brasballants de part et d’autre ducorps et de la chaise (A). On peutajuster cette technique à unexercice de concentration visuel-le. Par exemple : une fois dressé(B), on pose son regard sur unpoint déterminé en face de soi(tratak sur mot, phrase, des-sin…).Tête baissée (A), on essaie devoir l’image rémanente derrièrel’écran frontal, lorsque celle-cis’efface, on redresse la tête (B).

PLACE DANS LE COURS :Exécuté sans préparation spé-ciale cet exercice a l’avantage depouvoir être pratiqué à tout mo-ment, même après le déjeuner.

EFFETSCet exercice installe chez lesélèves un réflexe de rectitude dudos et les incite à se tenir droiten classe et à la maison.Il conjugue la rigueur de l’aligne-ment vertébral avec la détentedu visage, des épaules et desbras. C’est aussi un excellentmoyen de recentrage en cas dedispersion et de brouhaha.

TECHNIQUE«Sans vous appuyez sur le dos-sier, sentez votre dos droit » (Fi-gure C.)«En inspirant vous étirez tout lecôté droit, depuis le fessier jus-qu’au poignet. Vous sentez votrebuste qui s’allonge. Vous pouvezarrondir la main. (Figure D.)

« Sur l’expiration, vous penchezvers la gauche.» (Figure E.)« Prenez conscience quelquesinstants de la différence entre lecôté qui vient d’être étiré etl’autre.» (Figure F.)On recommence le même pro-cessus du côté gauche enveillant à lui donner la même du-

rée d’exécution que celle de laposture côté droit.On termine par une prise deconscience de la respiration éga-le dans les deux poumons à lafois.

ORIGINEArdhachandrasana (posture dela demi-lune)

VARIANTEPeut se pratiquer debout, piedslégèrement écartés.

PLACE DANS LE COURSÀ n’importe quel moment, saufaprès le repas. Peut succéder à lapremière série (Figures A – B) oubien la précéder. Veiller à ce quetout le monde s’étire du mêmecôté : cela pour éviter les colli-sions entre voisins !

EFFETSÉtirement et développement dela cage thoracique avec appro-fondissement du souffle. Déga-gement de l’énergie respiratoireen polarité droite-gauche. Équili-bration des systèmes sympa-thique et parasympathique.

Ma classe de 6e fort nombreuse(29 élèves) s’est montrée en-thousiaste mais turbulente. Pourles 5e, au nombre de 70 répartissur trois classes, ils sont heureuxde pratiquer ces exercices. Lesenfants étaient partants. Commenous pratiquions ces exercicesplusieurs fois dans la semaine,cet « enseignement » est admiset il n’y a plus de ricanements ougloussements comme en débutd’année.

J’ai introduit aussi des respira-tions guidées.Les élèves doivent imaginer parexemple que la respiration pas-se par une main, monte dans lebras, l’épaule, entre dans la nari-ne pour arriver au point entre lesdeux yeux, puis revient sur cemême côté. Puis ce même genred’exercice sera effectué avec unerespiration alternée. Les élèvespratiquent ces respirations lesyeux clos, et cela a un puissanteffet apaisant.

Je me suis lancée aussi sur lechemin des visualisations.

13ANNÉE 2006-2007 - N° 12

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Je me suis inspirée de : Yoga Ni-dra, de Swami Satyananda ; Cléspour apprendre, de Jacques deCoulon.Les élèves de 5e raffolent parti-culièrement de ce genre de pra-tiques. J’ai une classe de 5e du-rant deux heures consécutives,une fois par semaine. Pendantles cinq minutes de l’interclasse,sur leur instance, nous prati-quons souvent un exercice de vi-sualisation.

LA ROUTE DES ÉPICESOU L’ODORAT AUSERVICE DE LAMÉMOIRE

En décembre 2002, commeconclusion d’un thème sur leMoyen Âge, après étude del’œuvre de Chrétien de Troyes(Lancelot, le Chevalier de laCharrette), nous avons mis àl’honneur en classe les organessensoriels. J’avais apportéquelques épices déjà utilisées au

Moyen Âge : cardamome, clousde girofle, gingembre, cannelle,mais aussi curry, vanille.Cet exercice avait pour but dedévelopper, d’affiner le sens del’odorat en humant, sentant,comparant les différentesodeurs.Dans la salle de classe, nousnous étions placés en cercle, as-sis sur les tables et nous nousfaisions passer les pots remplisd’épices. Nous avons pratiquécet exercice avec gaieté. Lesélèves étaient piqués de curiosi-té, de joie, de découvertes.C’était un moment très agréableà vivre ensemble dans la classe.

Fin mars j’ai pu déjà tirerquelques conclusions de cespremières pratiques.

1. Les enfants sont, en règle gé-nérale, prêts à entendre et à pra-tiquer le yoga. Nous savons quesouvent les élèves s’ennuient àl’école ou bien sont stressés, vi-vent « sous tension ». Les exer-cices font du bien à leur corps.

La respiration sur des mouve-ments d’étirement permet decalmer la tension, de retrouver lebien-être.2. Mes élèves de 5e aiment parti-culièrement les exercices de vi-sualisation. Ils sont toujours endemande de ces exercices que jepratique deux à trois fois parmois.3. Les exercices de relaxationpratiqués avec les élèves ont uneaction sur moi-même, ils me cal-ment. J’ai une autre relationavec les enfants, je me sur-prends à être plus patiente. Noustendons vers une harmoniepuisque nous sommes en-semble à faire les mouvements.Nous redécouvrons la douceurde prendre le temps.

En conclusion, je veux dire que,pratiquant le yoga depuis denombreuses années, je suis heu-reuse de pouvoir le partageravec mes élèves. Je suis très re-connaissante au RYE de me per-mettre de réaliser ce vœu.

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Dans le magnifique site d’Évian

S TA G E O R G A N I S É P A R L’ E U R Y E

du 28 juillet au 3 août 2007

La tête, le cœur, les mains

Ce stage 1er et 2e degré s’inscrit dans le curriculum du diplôme de formation aux techniques de yoga à l’école

Pour s’inscrire : Contact : EURYE - Annie-France RohardRésidence Charcot, 1 rue Labordère, 37000 TOURS

mailto : [email protected]://rye.free.fr

15ANNÉE 2006-2007 - N° 12

Jeune professeur en Saône-et-Loire, j’habitais à quelques kilo-mètres du monastère bouddhis-te de Kagyu Lin et mes pas meportaient souvent vers ce lieupaisible. Dès que j’en poussais laporte, je me sentais envahie parune sérénité joyeuse qui me fai-sait oublier pour un temps lestourbillons du mental et les re-mous de la vie. Je pouvais enfinm’asseoir un moment au borddu fleuve, avant de repartir dansle courant…Un jour, je vis des moines occu-pés à la réalisation d’un manda-la. Ils travaillaient avec du sablecoloré. Leurs gestes étaient pré-cis et tranquilles. Aucune mal-adresse, aucun mouvement in-utile, tout était harmonieux,jusqu’au demi-sourire sur leursvisages, jusqu’à leurs regardsqui semblaient se porter autantvers l’extérieur qu’au plus pro-fond d’eux-mêmes. Les couleurset les motifs cheminaient en-semble dans un accord parfait…Sur le chemin du retour, je me li-vrai aussitôt à ces réflexions quiont toujours accompagné monmétier d’enseignante et sans les-quelles je ne saurais poursuivrema tâche : ces belles couleurs,cette douce tranquillité, serait-ilpossible de les faire naître et deles mettre en œuvre dans le mi-lieu scolaire? Pourrait-on propo-ser aux élèves des moments decalme, des espaces de créativité,des temps pour se reconnaître etse recentrer ou au contraire,pour s’ouvrir au monde avecplus de confiance?Ce questionnement fut le débutd’un long voyage au pays desmandalas. Et le périple n’est pasterminé!

Pour commencer, expliquons dequoi il s’agit.En sanscrit, le mot mandala veut

dire cercle. Il s’agit d’une figurecirculaire comportant desimages organisées autour ducentre. Ces images concen-triques, géométriques ou non,peuvent aussi s’organiser de fa-çon symétrique par rapport audiamètre ou à des rayons ducercle.Notons que mandala a aussi lesens de « cercle magique » entant que diagramme dessiné surterre dans lequel est projeté unpanthéon symbolique.En Inde, on utilise le terme deyantra pour définir le mandalaen tant qu’objet de méditation.Le tibétain emploie le mot kyil-khor, qui veut dire « centre-péri-phérie », dans la mesure où cette périphérie nous est acces-sible, puisqu’elle est décrite dansle temps et l’espace, alors que lepoint central demeure pour nousun mystère intemporel, sans es-pace, indéfinissable et indescrip-tible. Selon le bouddhisme tibé-tain, ce centre représente ledébut et la fin de toute chose.Selon Carl Gustav Jung, le man-dala symbolise, après le passagepar des phases chaotiques, l’ar-rivée de la psyché vers le centrespirituel de l’être.Des figures de type mandala ap-paraissent dans toutes les civili-sations : on le retrouve dans lestemples des Indiens d’Amérique,chez les Celtes, avec de magni-fiques entrelacs, dans nos payseuropéens avec les rosaces descathédrales. La nature mêmesemble s’organiser de cette fa-çon concentrique : citons le sys-tème solaire, l’organisation denotre planète avec son noyaucentral, la coupe d’un troncd’arbre, la structure d’un co-quillage, la fleur de tournesol, larose. Autant d’émerveillementsallant de la plus infime créationjusqu’au vaste infini, avec, dans

l’espace intermédiaire, les plusbelles réalisations de l’homme.Ainsi, le mandala fait appel à uneconnaissance intuitive de la rela-tion entre l’être humain et l’uni-vers, à la sensation très joyeuseet très rassurante de faire corpsavec un Grand Tout parfaitementorganisé dans son mystère.

Ayant fait son apparition dans lemonde occidental il y a une ving-taine d’années, le mandala a viteconquis ses lettres de noblesseen tant qu’outil de recentrage etde relaxation. Je préférerais lequalifier d’instrument, puisqu’ilnous permet de trouver le ryth-me qui nous est propre, d’har-moniser notre musique intérieu-re, d’accéder à la méditation qui,selon Krishnamurti, est « l’artmajeur de l’homme ». Ajoutonsla valeur magique du mandala,celle qui est pour moi la plus ju-bilatoire parce qu’elle ne s’inscritdans aucun raisonnement ré-ducteur : comment se fait-il quedes élèves surexcités, agités, vo-ciférants, puissent en quelquesminutes se détendre, entrer à lafois dans l’économie et l’efficaci-té du geste par le biais d’un man-dala auquel ils donnent couleuret vie ? C’est toujours pour moiun émerveillement.

L’image concentrique du manda-la, présente dans toutes les cul-tures, se retrouve dans le fonc-tionnement du cerveau lors desapprentissages. Selon la neuro-pédagogie, dans un premiertemps, la prise d’information sefait en décrivant un mouvementcentripète vers le cerveau. Dansun deuxième temps, le cerveaus’isole du monde extérieur pourreformuler et assimiler l’infor-mation. Cette interprétation estunique pour chacun d’entrenous. Le troisième temps décrit

LE MANDALA FAIT UN TABAC

�MARIE-HÉLÈNE MARTINOLLE

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un mouvement centrifuge : ils’agit de la phase de production,dans le cadre du réinvestisse-ment de l’information.Dans cette approche, le schémacentré offre un outil précieuxpour l’apprentissage. C’est en ef-fet une structure visuelle et syn-thétique qui privilégie une pré-sentation globale et centrée,donc différente de la présenta-tion linéaire et séquentielle. Àl’intérieur d’un espace défini, oninscrit au centre, en lettres ma-juscules, le sujet à traiter ou lepoint à apprendre. Les mots cléssont reliés au thème central, puisles éléments secondaires s’ins-crivent de façon concentriqueautour des mots clés. On peutencadrer ou encercler les diverséléments avec des couleurs dif-férentes, varier les polices de ca-ractères, ajouter des motifs des-tinés à faciliter la mémorisation.Cette technique d’apprentissageconvient particulièrement auxélèves ayant des difficultés deconcentration ou des troublesspécifiques du langage.

Un atelier de mandala peut s’or-ganiser, selon l’approche duRYE, autour de six des huit angades yoga sutra de Patanjali :• Vivre ensemble : les élèveschoisissent leurs feutres, crayonset pinceaux sans se bousculer. Ilssavent qu’ils devront partagercertaines couleurs. Chacun, dansson silence, respecte celui del’autre. Les valeurs de respect etde bienveillance sont rappelées àchaque début de séance, le plussouvent par un élève.• Éliminer les toxines : Quelquesétirements avant de commencerpermettent d’installer un corpsdélié dans l’assise presque im-mobile. Pour la bonne humeur,je demande en souriant : «Quel-le est la règle première de cetatelier?» Et les élèves me répon-dent d’une seule voix chantante,en souriant aussi : «Le silence!»C’est devenu un rite chaleureuxet teinté d’humour.• Se mettre en bonne posture :tout le monde commence pars’asseoir correctement sur lachaise, et au cours de la séance,quand le dos s’arrondit, l’enfantlève ses deux bras, s’étire etbâille sur un petit geste de ma

part, et très vite sans que j’aie àle lui indiquer.• Bien respirer : quand le manda-la est en place sur la table, onpeut l’observer sur une inspira-tion puis fermer les yeux surl’expiration suivante « en conti-nuant à le voir les yeux fermés»,plusieurs fois, selon la conve-nance de chacun. Cela permet des’installer dans la pratique et debien choisir ses couleurs.• Savoir se relaxer pour mainte-nir un bon niveau d’énergie : Ob-servation des bruits extérieurs,et ils sont nombreux dans uncollège à la demi-journée. Puiscomparer cette agitation exté-rieure avec le calme qui règnedans la salle, avec son proprecalme intérieur, savourer cettetranquillité avant de commencer.• Rassembler ses forces : cetexercice est contenu dans la pra-tique de la respiration yeux ou-verts puis fermés décrite plushaut. À l’inspiration, lorsque lesyeux sont ouverts, on peut diri-ger la concentration sur despoints et des aspects différentsdu mandala : le centre, les bords,une ou plusieurs couleurs.

Tous ces exercices s’installent aufur et à mesure de l’année sco-

laire, et ils doivent être courts.N’oublions pas que le mandalalui-même est l’instrument privi-légié qui amène l’harmonie.

En ce qui concerne la façon deprocéder, je donne au début laconsigne traditionnelle de com-mencer au centre et de colorierde façon concentrique, maisquand je connais mieux lesélèves et avec leur accord,j’oriente les plus dispersés versun coloriage partant des bordsvers le centre. Au contraire, unélève timide et renfermé s’ouvri-ra davantage au monde en pro-cédant du centre vers les bords.Le choix des couleurs est laisséà leur propre décision, et aprèsquelques questions de début in-quiètes et très occidentales sur« l’assortiment», ils finissent pars’installer confortablement dansce qui leur correspond et leur faitplaisir.

Pour commencer, nous tra-vaillons sur des figures toutesprêtes. Puis, quand ils se sententplus en confiance, ils commen-cent à créer leurs propres motifs.Ils en retirent un grand plaisir.Le feutre donne une colorationsans nuances, mais il est tout à

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Marie-Hélène Martinolle et ses élèves sur fond de mandalas.

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fait indiqué pour les rosaces etles mandalas du sud de l’Inde. Lecrayon de couleur leur sembleplus sec, plus rébarbatif, mais detrès belles choses ont été réali-sées au crayon, les bords in-ternes de chaque petit motifétant passés au feutre de mêmecouleur mais plus foncé. C’est undélicat travail d’orfèvre. Ils onttrouvé tout seuls cette façon defaire. Le crayon aquarellabledonne de douces teintes pastelet c’est un procédé fort appréciéune fois qu’ils en ont la maîtrise.Je suis émerveillée de voir destrésors de patience chez desélèves ayant tendance à l’agita-tion et pour lesquels tout doittoujours aller très vite. Nous tra-vaillons également sur du papierà dessin grand format. Le man-dala peut accueillir quatre élèvesqui utilisent la craie. Il s’agit

d’abord de le créer. Ensuite,chaque motif colorié est bordéau gros feutre. Il faut le faire aufur et à mesure, sinon cela de-vient très ennuyeux. La craie dé-posant beaucoup de poudre, ilfaut souffler régulièrement pourl’enlever. C’est là qu’on expéri-mente le «vivre ensemble» : lesélèves dansent un ballet silen-cieux autour du mandala, se re-laient, acceptent que d’autresprennent leur place, même despetits! Quand le mandala est ter-miné, il faut sortir dans la courpour fixer les couleurs avec de lalaque, en tournant le dos au ventviolent de Corbières !Les mandalas sont exposéschaque année lors de la journée« portes ouvertes » du collège,avec des thèmes qui changentd’une année à l’autre : les sai-sons, les Celtes, les hindous, lesTibétains, les mandalas du mon-de, et bien sûr, les créations.Nous avons le projet cette annéed’un grand mandala de graines,riz, pâtes collés sur un support.Les élèves ont apporté quantitéde lentilles, haricots et autres lé-gumineuses pour l’élaborationde ce projet.

Lundi, 13 heures. Le soleil brilleet le vent secoue les fenêtres fer-mées. Dans la salle de classe,pas un bruit. Chaque élève, sonassortiment de crayons devantlui, s’absorbe dans son mandala.Quatre grandes travaillent à lacraie et chuchotent de temps àautre pour s’accorder sur la ré-partition ou le choix des cou-leurs. Deux jeunes filles arriventen retard : elles me font signequ’elles sortent à peine de lacantine et s’installent sur la poin-te des pieds. Une douce mu-sique celte ajoute une qualitéd’apaisement à cet atelier à lafois actif et silencieux. Un petitvient de finir son mandala. J’ap-pelle le groupe à mi-voix et jemontre à tous l’œuvre terminée.Sourires. Il est déjà parti en choi-sir un autre. Il ne sait pas encorequ’un mandala se détruit dèsqu’il est fini. La leçon d’imper-manence sera pour plus tard…Et d’ailleurs, il faut bien exposerles travaux pour la journée«Portes ouvertes» !

Chut ! Fermons la porte sansbruit. Laissons-les travailler, lais-sons-les à leur bonheur d’être là,d’être au monde, d’être partie vi-vante du Grand Tout…

CHARTE DE L’ATELIER DE MANDALA

En sanskrit, langue ancienne de l’Inde, le mot mandala veut dire «cercle», mais aussi «pensée ma-gique contenue dans un cercle».

Un mandala est un dessin centré, composé de motifs le plus souvent géométriques (ou naturalistes),rythmés systématiquement pour la plupart.

Son utilisation en Occident en fait un outil efficace de recentrage et de relaxation. Il offre à chacun unmoment de calme et d’intériorité.

Chaque participant peut créer son mandala ou peindre/colorier une figure géométrique toute prête.Il s’absorbe ainsi dans le dessin et le choix des couleurs, oubliant pour un temps l’agitation et la ten-sion du quotidien.

La règle première de l’atelier est le silence.Tous les membres de l’atelier s’engagent à faire preuve de respect et de bienveillance vis-à-vis deleurs camarades.L’appel sera fait lors de chaque séance. Les absences devront être justifiées. Si un membre de l’ate-lier est absent sans justification valable, il ne sera plus admis au sein du groupe et sera éventuelle-ment remplacé par un autre élève demandeur. Il devra me remettre sa carte de prioritaire au res-taurant scolaire.

Les mandalas seront exposés lors de la demi-journée portes ouvertes du collège.

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« Même lorsqu'il est vêtu de sarobe de sorcier et armé de sa ba-guette magique, Harry Potter, lehéros qui anéantit des monstres,reste un petit garçon.»A. Blake, L’Irrésistible Ascensiond’Harry Potter.

Après une carrière d’enseignan-te, forte de la formation « Tech-niques de yoga à l’école » duRYE, j’ai mis en place des ateliersde relaxation/yoga pour enfants.Dans ce cadre, pendant la der-nière année scolaire, j’ai animéun atelier avec des enfants deonze ans.

HARRY POTTER S’INVITE

« C’est (...) l’extrême humanitéqui émane (de cette histoire) quiexplique sa séduction.»Isabelle Smadja, in Harry Potter,les raisons d’un succès.

Dans cet atelier, je leur ai propo-sé de faire les séances de yoga àpartir du tome 1 d’Harry Potter :Harry Potter à l’école des sor-ciers.

Devant leur intérêt, voire leur en-thousiasme, je me suis lancée.J’ai fait cette proposition en par-tant de l’intérêt des jeunes pource héros et du plaisir que j’avaispris en lisant l’ouvrage trois àquatre ans auparavant. Au fil dessemaines, j’ai été surprise par larichesse de ces aventures qui serévélaient bien plus initiatiquesque dans mes souvenirs, unebelle école de la vie en quelquesorte. En effet, le livre aborde demanière ludique et passionnan-te les thèmes de l’amitié, del’amour inconditionnel notam-

ment maternel, de la débrouillar-dise, des relations difficiles entrehumains, de la gestion de lapeur, de la confiance en soi, etl’invitation plus ou moinsconsciente «à résister à ses pen-chants naturels à l’agressivité »(I. Smadja, op. cit.). J’en aiconclu que les enfants peuventavec Harry Potter apprendre à af-fronter la vie, à ne pas refuser cequ’elle leur propose et prendreconfiance en leur bonne étoile.Au fil de l’histoire, au cours desséances entre deux postures, j’aifait parler les enfants sur la ma-nière dont ils concevaient tel outel événement et les ai ainsiamenés à mieux saisir le sensdes relations aux autres et avecsoi-même (nyama). Par exem-ple, dans l’histoire, un ami deHarry, Neville, a toujours des dé-boires, rien ne lui réussit et plusil rate, plus il a tendance àéchouer. J’ai alors demandé auxenfants pourquoi Neville rataittout. La première réponse fut« c’est parce qu’il n’a pas dechance ». De fil en aiguille, j’aiamené les enfants à réfléchir surle fait que Neville ne pouvait pasréussir car il n’y croyait pas,qu’il n’avait pas confiance en lui.

UNE MANIÈRED’ACCUEILLIR HARRYPOTTER

Dans un premier temps, j’ai relule livre notant pour chaque cha-pitre les postures et thèmes derelaxation que je pourrais fairefaire aux enfants. Puis j’ai com-mencé à bâtir chaque séance ensuivant le mieux possiblel’échelle de Patanjali après avoirfait le résumé du/des chapitre(s).

Je suivais une structure de séan-ce au moins en trois parties :1 - Libération des tensions et/oudérouillage (si nécessaire en de-hors de l’histoire) ;2 - postures et respiration ;3 - concentration : rotation de laconscience et/ou visualisationou images mentales.Les enfants connaissaient l’his-toire pour ainsi dire par cœur etje n’avais pas intérêt à me trom-per. Cela leur permettait de faireles postures proposées avecplus d’intérêt, ils étaient facile-ment dedans et à l’évidence par-fois ils «étaient» Harry avec cet-te facilité qu’ont les enfants dese mettre dans la peau des per-sonnages d’une histoire. Ainsi,lors d’une séance, je leur ai pro-posé une visualisation où ils par-taient se promener dans le cos-mos sur leur «balai volant». Aumoment du retour, chacun m’adécrit avec joie son « balai vo-lant» et ce qu’il avait pu voir lorsde ce voyage cosmique…Je me laissais progressivementimprégner par ce héros si atta-chant et parfois je me deman-dais qui prenait le plus de plaisir,qui s’amusait le plus : eux oumoi? Je ne sais mais sans doutechacun à notre manière, à notreplace, nous avancions dans cet-te aventure, support aux séancesde yoga.

HARRY POTTER DANS LES SÉANCES

Pour cet article, j’ai choisi dedonner quelques exemples bienciblés et qui ne nécessitent pasd’avoir lu le livre. J’ai illustré cesexemples avec des photos d’undes enfants.

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DEUX EXPÉRIENCES EN MILIEU PÉRISCOLAIRE

1. Rencontre avec un mythe d’aujourd’hui.Harry Potter s ’ invite au yoga

�GENEVIÈVE VÉRITÉ

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Toutefois, afin de resituer cesexemples, voici un bref résumé :Harry Potter, élevé par son oncleet sa tante non sorciers, des Mol-dus, est admis à l’école des sor-ciers à Pouldard, en tant que filsde sorciers.Les élèves de cette école sontpartagés entre quatre maisons :Gryffondor (le lion), Serpentard(le serpent), Serdaigle (l’aigle),Poursoufle (le blaireau). Tout aulong de l’année scolaire, avecleurs bons résultats les élèvesfont gagner des points à la mai-son à laquelle ils appartiennent.Ils leur en font perdre lorsqu’ilsenfreignent les règles com-munes. À la fin de l’année scolai-re, la maison qui a obtenu le plusde points gagne la « coupe desquatre maisons », ce qui consti-tue un très grand honneur.L’année précédente, c’est la mai-son des Serpentard qui a gagnéla coupe notamment grâce à unmatch de « quidditch » (jeu deballes sur balais volants). Pen-dant toute l’année, ce sera un af-frontement sans pitié entre lesGryffondor et les Serpentard,notamment entre Harry et Male-froy tous deux issus de vieillesfamilles de sorciers et tous deuxen première année. Les maisonsSerdaigle et Poursoufle soutien-nent Gryffondor, à défaut depouvoir gagner elles-mêmes carce sont les Serpentard qui ontgagné la coupe depuis plusieursannées mais de manière pas tou-jours « fair-play».En parallèle, Harry et ses amisRon, Hermione et Nevilleconnaissent des aventures fabu-leuses dans un monde fantas-tique peuplé de fantômes, detrolls, de dragons… car à leurinsu ils se retrouvent mêlés à uneaffaire de «grandes personnes».

EXEMPLES DE POSTURES

Tout au long de la vie à Poudlard,il est question des quatre mai-sons.

1- GRYFFONDOR = LION -SINHASANA :

DescriptionAssis sur les talons (en diamant).Paumes de mains sur les

cuisses. Dos bien droit.- Faire glisser les mains sur le solprès des genoux en se penchanten avant, écarter les doigts. Gar-der le dos bien droit.- Inspir : relever les fessiers, ou-vrir grand les yeux, projeter lesmains en avant et mettre lesdoigts en griffe.- Expir : ouvrir grand la bouche,émettre un rugissement (son Aprolongé), tirer la langue et es-sayer de lui faire toucher le men-ton.Puis s’asseoir à nouveau sur lestalons en reposant les mains surles genoux.Après quelques respirations, ilest possible de recommencer.

BienfaitsCette posture permet de relâcherles tensions, et les colèresconscientes et inconscientes.Dans l’échelle de Patanjali, cetteposture est idéale en début deséance pour éliminer toxines etpensées négatives (nyama).

ConseilsDire aux enfants qu’ils poussentle cri de guerre des Gryffondor etdonc d’Harry.

2- SERPENTARD = SERPENT(photo 1)

DescriptionAssis sur les talons (en diamant).Paumes de mains sur les ge-noux.Respiration libre.- Laisser le dos s’arrondir, bassinen arrière, pencher la tête enavant. La colonne vertébrale= un C.

- Doucement basculer le bassinvers l’avant et cambrer le bas dela colonne. Celle-ci = un S.- Continuer le mouvement enpenchant la tête en arrière.- Doucement basculer le bassinvers l’arrière et laisser le mouve-ment se dérouler jusqu’à la têtequi se penche en avant (retour àla position de départ).Répéter plusieurs fois = la colon-ne vertébrale ondule comme unserpent.NB : cette posture peut être rem-placée par celle du cobra.

BienfaitsAssouplissement de la colonne,raffermissement des musclesqui s’y rattachent.Meilleur influx nerveux dans lesdifférentes parties du corps.

ConseilsPour les enfants qui ont du mal àrester dans la position en dia-mant, cette posture peut se fairesur une chaise.Mettre l’accent sur la souplessedu corps du serpent qui lui per-met de se déplacer sans faire debruit au ras du sol.

3- SERDAIGLE = AIGLE - GADURASANA (ROI DES OISEAUX)(photo 2)

DescriptionDebout dos droit, épaulesbasses, pieds écartés de la lar-geur d’un pied.

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1. Serpentard = serpent

2. Serdaigle = aigle

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- Porter le poids du corps sur lepied droit, glisser le pied gauchesur la cuisse droite et mettre lepied gauche légèrement en ar-rière du pied droit en équilibresur la pointe des orteils.- Croiser les avant-bras devant lapoitrine, paumes tournées verscelle-ci.- Croiser les pouces et écarter lesdoigts pour symboliser lesplumes des ailes (rémiges).Rester immobile, la tête légère-ment baissée pendant quelquesprofondes respirations.

BienfaitsApprentissage de l’équilibre,aide l’enfant à s’intérioriser.

ConseilsAvant la posture, décrire aux en-fants l’aigle : grandes ailes, vueperçante, serres acérées, beccrochu…Pendant la posture demanderaux enfants de penser à la forcede l’aigle et de laisser celle-ci pé-nétrer en eux.Une visualisation avec pour thème l’aigle peut terminer laséance.

4- POURSOUFLE : BLAIREAU

DescriptionLa posture du blaireau n’existepas. Il est possible de proposeraux enfants la posture de lafeuille pliée soit un joli petit blai-reau qui se repose.

BienfaitsRepos du corps, du cerveau. In-tériorité.

ConseilsAvant la posture, donner aux en-fants quelques renseignementssur le blaireau qui est un petitmammifère peu connu. Leur par-ler de son hivernage pour les ai-der à s’intérioriser.

5- HARRY EN DIFFICULTÉ SURSON BALAI VOLANT(photo 3)

Lors du premier match de quid-ditch, Gryffondor contre Serpen-tard, Harry l’attrapeur du « vifd’or» est déstabilisé par un pro-fesseur qui lui envoie des malé-fices. Harry ne peut plus maîtri-

ser son balai volant et il doit secramponner à celui-ci. Dans lelivre, Harry se retient par unemain, il m’a semblé préférabled’imaginer qu’il avait la tête enbas et qu’il se retenait par unpied à son balai volant.Ceci m’a permis de leur faire fai-re une des postures sur la tête(sirsasana) qui apportent de trèsgrands bienfaits. La posture duDauphin (Yogito, p. 46-47) m’asemblé bien adaptée pour fairevivre aux enfants cet épisode quiaurait pu mal se terminer pourHarry.

ConseilsPendant l’excercice, suggéreraux enfants de le vivre commes’ils étaient Harry en difficultésur son balai volant.Cette expérience, vécue presquesur une année entière m’a beau-coup intéressée par son côté lu-dique, par le plaisir pris par desenfants acteurs et par moi-même qui ainsi ai pu aller à larencontre du monde de l’enfan-ce. Après cette expérience, jepense qu’il doit être possible defaire ce genre d’adaptation avecbeaucoup d’autres histoires,livres, voire films… Il suffitd’avoir de l’obstination, de l’ima-gination pour adapter les pos-tures de yoga connues et/ouchanger leur nom, d’avoir unebibliographie avec de bonnestables de matières ou index etbien sûr “Y CROIRE”, n’est cepas Neville?

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3. Harry en difficulté sur son balai volant

BIBLIOGRAPHIE- J.K. Rowling, Harry Potter à l’école des sorciers, t. I, Gallimard, 1998, ou coll. «Folio Junior », 2001.- I. Smadja, Harry Potter, les raisons d’un succès, PUF, 2001.- Micheline Flak et Jacques de Coulon, Des enfants qui réussissent, Desclée de Brouwer (en réimpres-sion).- C. Cabrol et P. Raymond, La Douce. Méthode de gymnastique douce et de yoga pour enfants, ÉditionsMDI, 1987.- Liz Lark, Yoga pour enfants, Éd. Le Courrier du livre, 2003.- M. Giammarinaro et D. Lamure, Yogito : Un yoga pour l’enfant, Éd. de l’Homme, 2005.- Jacques Choque, Stretching et Yoga pour les enfants, Éd. Amphora sports, 2005.E

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PRÉPARATION

Installe-toi confortablement surton tapis, couvre-toi bien pourne pas avoir froid, prépare-toipour la relaxation, comme si tuallais dans ton lit, comme si tuallais t’endormir. Ferme les yeux.

TECHNIQUE

Sens bien ton corps posé sur letapis, les points d’appui de toncorps sur le sol, le sol sous toncorps au niveau de tes pieds, detes mollets, de tes fessiers, deton dos, de tes bras, de l’arrièrede ta tête. Pause Sens toutl’avant de ton corps, la tête, le vi-sage, le front, l’œil droit, l’œilgauche, l’oreille droite, l’oreillegauche, la joue droite, la jouegauche, le nez, la bouche, lementon, le cou, la gorge, la poi-trine, le ventre, les deux jambes,les deux bras. Tout ton corps,tout ton corps, tout ton corps al-longé.Maintenant, fais attention à tarespiration. Qu’est-ce qui bougequand tu respires? Pause.

HISTOIRE SUIVIE

Ferme les yeux et imagine unemontagne. C’est la plus hauteque tu aies jamais vue. Regarde!Tu es tout en bas, dans la vallée.Il y a un étroit chemin de pierrequi serpente entre les grandsarbres, scintillants de rosée. Par-delà la cime des arbres, le som-met de la montagne s’élève de-vant toi. Tu as envie del’escalader, mais tu ne sais pascomment t’y prendre. Pause.Mais regarde bien ! Quelqu’unsur le chemin arrive vers toi. Lui,il sait peut-être comment monterau sommet. Il a les pieds nus. Sapeau ressemble à un vieux cuir,

Il a des yeux très doux qui t’ob-servent gentiment. Il te parle :« Je suis l’homme de la mon-tagne et je vais te guider. Lamontagne te paraît élevée maistu peux atteindre son sommet si tu en prends la peine. Suis-moi. »Et tu le suis. Au début, le cheminest plat et vous progressez facile-ment. Mais la route commence àmonter. À un tournant tu t’aper-çois que l’homme de la mon-tagne a disparu. Tu comprendsqu’il t’a mis sur le bon chemin etque tu peux continuer. Pause. Tuas chaud et tu es essoufflé. Lasueur coule sur ton visage et tesjambes te semblent lourdes, trèslourdes. Le sommet de la mon-tagne te paraît bien loin. Sou-dain, l’homme de la montagneest à côté de toi. Il sort un jolicaillou arrondi de sa poche. Il lemet dans ta main et te dit : «C’estun caillou magique. Chaque foisque tu penseras que tu n’arrive-ras jamais là-haut, serre très fortton caillou et dis-toi : “Je vaisréussir”.» Pause.Tu continues à marcher le longdu chemin en suivant le coursd’un ruisseau bouillonnant. Il y ades pierres au milieu de ce ruis-seau. Tu vois l’homme de lamontagne bondir de l’une àl’autre. Tu as peur et tu n’osespas le suivre. Les pierres sontglissantes et très espacées. Tumets une main dans l’eau. Tusens qu’elle est glacée. Tu as trèspeur de tomber dans l’eau.« Souviens-toi du caillou ! » te

crie l’homme de la montagne de-puis l’autre rive où il est arrivé.Tu serres très fort le caillou dansta main et tu te sens beaucoupde force et de courage. Ta peurest partie. Tu es plein de confian-ce en toi. Tu bondis de pierre enpierre pour traverser le ruisseau.Tu grimpes la pente très vite.Pause. Te voici tout près du som-met de la montagne. Tu y espresque. En dessous de toi, tuvois la forêt. Tu continues àgrimper en t’aidant des mains,des pieds et des genoux. À unmoment, tu te sens très fatigué.Alors tu te souviens du caillou ettu le serres très fort. Tu es à nou-veau plein d’énergie pour allerjusqu’en haut. Tu escalades lesderniers gros rochers. Pause.Tu y es ! Voilà qu’une brisefraîche caresse ton visage. Tu asatteint le sommet ! Tu es sur letoit du monde. Tu es arrivé enhaut de la montagne. Regarde lepaysage qui s’étend tout autourde toi ! Loin, très loin. Pause. Tugardes en toi le silence de lamontagne, le plaisir d’avoir réus-si après l’effort.

TRANSITION

Tu respires un peu plus fort. Tues bien, tu es content et tugardes ce contentement ici, dansla salle où tu es allongé, avec tespetits camarades.La séance de relaxation est ter-minée, mais tu n’ouvres pas en-core les yeux. Doucement, tucommences à bouger les doigts,les orteils, les mains et les pieds.Pause. Tu tournes la tête à droi-te, à gauche. Pause.Tu t’étires comme un chat, com-me quand tu te réveilles le ma-tin. Tu bâilles, si tu veux. Tuouvres les yeux. Et tu viens t’as-seoir tranquillement.

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2 . Le cail lou magique

Relaxation pour enfants de 6 à 10 ans

�CORINNE CHAUVEAU

Corinne Chauveauanime des ateliers de

relaxation pour enfantsà Montpellier. Elle a

suivi la formation auxTechniques de

relaxation avecMicheline Flak.

Chaque génération, l’histoire lemontre, finit par trouver desmoyens de surmonter sa peurde l’avenir. Mais aujourd’hui lesmutations accélérées de la so-ciété, en générant beaucoupd’instabilité, font croître de façondisproportionnée la crainte dulendemain. En 1997, André dePeretti proposait comme sujetde recherche : Apprivoiser l’ave-nir pour et avec les jeunes. Cethème fut retenu et développé àl’université de Nantes sous la di-rection de Martine Lani Bayle,professeur en Sciences de l’Édu-cation, spécialiste d’intergénéra-tionnel, avec la collaboration deFrançois Texier et Henri Chi-vaille, chercheurs en sciences del’éducation. Le projet proposaitdes entretiens entre adultes etadolescents sur rien moins quequatre générations. La réalisa-tion a demandé plus d’un an et autilisé de façon originale le récitde vie d’un aîné venu au mondeen 1916 : André de Peretti.

Un récit de vie qu’on savoureplume en main. Description mi-nutieuse de l’expérience condui-te avec des G1 – nés après-guer-re –, des G2 – « générationTanguy » ou « génération Casi-mir » 1970-1980 –, des G3 – gé-nération de lycéens –, et bien sûr,le G.O., non pas Gentil Organisa-teur du Club Med, mais généra-tion Origine, élevé dans la pério-de 1914-1924.En fait G1, G2 ou G3, ensei-gnants chevronnés ou ados nesavent pas ce qu’ils vont faire deleur vie, tous n’ont d’oreilles quepour André de Peretti, le G.O. Ce grand aîné (tantôt père, tantôtgrand-père, voire arrière-grand-

père) rappelle les épreuves detrois quarts d’un siècle nourri deguerres, de violence, de défaite,mais aussi de reconquête de lapaix. Le conteur est irrésistibled’autant qu’il se double d’un pé-dagogue virtuose : il parle de lui,mais par le biais d’une image,d’un mot, d’une intonation, il saitramener celui qui l’écoute à tirerpour lui-même la leçon du vécuqu’il entend. Sage et malicieux,André se saisit des réactions deses interlocuteurs pour leur dire :« Bondissez et rebondissez ! Jel’ai fait. Vous le ferez : il faut vousfaire confiance, exploiter vos po-tentialités, oser et ruser ! » Loinde poser ou de chercher à pré-senter un modèle, il enseignepar l’exemple à devenir et restersoi-même. Gagner en authentici-té, n’est-ce pas la finalité de lapédagogie?

L’entretien avec de jeunes ly-céens est savoureux. Ils sont ve-nus, disent-ils, «pour parler avecquelqu’un qui avait une véritableexpérience » et « pour savoirl’avenir des jeunes en général »André de Peretti s’appuie surquelques faits et moments de savie aptes à susciter une utile cu-riosité. « Vous êtes dans uneépoque extraordinaire… vouspensez que ça ne va pas être fa-cile… Alors est-ce que vous êtesdégonflés à l’avance ?… Com-ment imaginez-vous qu’étaitnotre vie quand j’avais votreâge ? » Il aide les jeunes à se re-présenter le passé et à convenirqu’avant ce n’était pas aussisimple qu’ils le croyaient. Il relè-ve une à une les images néga-tives lancées timidement, etdans le désordre : chômage,

obésité, terrorisme violence, en-seignement des langues lamen-table et tutti quanti. Il leur ren-voie ces vues minimisées,relativisées, ce qui les fait souri-re : « Souvenez-vous : 280 mil-lions d’Américains… qui après letragique accident des Tours ju-melles, ont eu une peur panique,celle d’attraper le charbon ; orsur 280 millions d’habitants, il ya eu quatre cas et tout le mondeavait la frousse.» Il suggère qu’ilest temps d’inventer, de prendredes initiatives pour faire bougerce qui ne va pas, et repérer aussice qui va. Les remerciant de leuraccueil, il conclut : « Je reçoiscela avec le sentiment d’être devotre génération… Je ne voispas de raison de ne pas vous ac-cepter aussi dans la mienne. »À 91 ans, André de Peretti pra-tique avec vigueur ce que Marti-ne Lani Bayle nomme le « ren-versement des générations », leseul conclut-elle «à permettre dedévelopper l’échange en touteéquité et dans le respect del’autre ».

BIBLIOGRAPHIE

Apprivoiser l’avenir pour et avecles jeunes, Entretiens intergéné-rationnels avec André de Peretti,sous la direction de Martine LaniBayle, Éd. Mare et Martin – tél. 01 40 20 09 10.À lire aussi : Contes et Fables.Approches analogiques en pé-dagogie pour l’enseignant mo-derne, André de Peretti et Fran-çois Muller, Hachette Éducation.

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BONDISSEZ ET REBONDISSEZ !

Conseil d’un grand éducateur, André de Peretti

�MICHELLE BLANQUAERT

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Concentration, le défi de l’école,dossier du n° 354 du Monde del’Éducation (janvier 2007). Il traitedes carences de l’attention cheznos élèves. Le constat n’est pasnouveau mais on y trouve les ré-flexions et avis de spécialistes. Etsurtout un bon échantillonnagedes remédiations possibles par-mi lesquelles le yoga à l’école esten bonne place.

Scolarisation des élèves en si-tuation de handicap. Suite à laloi du 11 février 2005, tout ensei-gnant peut recevoir dans sa clas-se des élèves en situation de

handicap. Il sera bon qu’il soit àmême d’introduire des exercicesparticulièrement adaptés à cetype d’enfant comme aux autres.Le RYE soutient cette évolutionqui va dans le sens de l’ouvertu-re à toutes les différences. Nosexercices ont depuis longtempsprouvé leur efficacité vis-à-vis del’adaptation à tous les publics, etles expériences dans les classesspécialisées nous ont souvent ai-dés à progresser dans l’élabora-tion de nos techniques.

Une école hors normes à Porto.En novembre 2006, nous avons

rencontré à Porto, un pédagoguede grand renom, José Pacheco,qui a fondé il y a trente ans l’éco-le Ponte. Il a pour projet la fonda-tion d’une autre école de ce typeau Brésil. Dans son établisse-ment les élèves choisissent cequ’ils veulent apprendre et lesparents participent à l’organisa-tion de l’école. Nous avons étésaisis par l’atmosphère de liber-té et d’autodiscipline. Les enfantsparlent, se déplacent quand ilsveulent sans aucune agitation.Notre introduction du yoga àl’école a vivement intéressé JoséPacheco et ses collaborateurs.

EN FRANCE

Académies de Paris

et de Créteil

Deux stages en novembre etmars avec Véronique Mainguysur la Gestion du stress de l’en-seignant à l’aide du yoga ont étésuivis avec succès. Il est évidentque les compétences pédago-giques redoublent d’efficacitéquand elles sont mises en œuvredans un climat de détente !On commence à s’apercevoirdans les IUFM que le sujet doitêtre abordé de front dans la for-mation des futurs profs. Véro-nique Mainguy ajoute : « Le sta-ge de yoga à l’école, en directiondes élèves, que j’avais proposé,n’a pas été retenu. Pour l’an pro-chain, j’ai réitéré deux proposi-tions – “Gestion du stress pourenseignants et Yoga à l’écolepour les élèves”. J’attends lesréponses qui n’arriveront qu’enmai-juin. » Un stage pour lesnouveaux profs passant leurCAPES partie pratique. Com-mentaire de Véronique : «Le thè-me en était le corps dans la clas-se, mais là aussi il s’agissait ducorps… des profs !»

Académie de Lille

Laurence Scheibling proposepour 2006-2007 une formation

destinée aux enseignants dupremier et du second degré quis’intéressent particulièrement àl’amélioration du « vivre en-semble à l’école et au collège ».Elle est proposée aux ensei-gnants en trois modules succes-sifs d’une journée aux premier etdeuxième trimestres et deuxjours durant le troisième.

Académies d’Orléans-Tours et

de Nantes

Avec Annie Roux, à Orléans et àBourges, stages pour les profes-seurs des écoles et professeursdes collèges et lycées (PE2PLC2) : «Le corps dans l’appren-tissage » et « Les outils de l’en-seignant : le corps, la voix».À Tours, stage de «développe-ment de la concentration et del’attention chez les élèves; stimu-ler la confiance en soi et la moti-vation», objectif de la formation :développer des stratégies d’en-seignement et des attitudes, indi-viduelles et collectives, pour créerun climat favorisant l’apprentis-sage de tous.À Nantes, un atelier dans un sta-ge intitulé «Connaissance de soiet EPS».PAF dans un collège d’Indre-et-Loire, stage de trois journées.Annie Roux nous transmet le li-bellé de la demande de l’établis-

sement. Très révélateur des at-tentes de nos collègues :«Concentration des élèves diffici-le à obtenir à chaque début d’heu-re et surtout quand des devoirssont prévus. Problèmes de com-portement liés au stress.» Répon-se : le titre de son stage : «Utiliserles techniques de relaxation pourmettre les élèves en situation fa-vorable à l’écoute et à l’échange,et désamorcer les conflits.»

Académie de Poitiers

Annie-France Rohard a intégréune équipe de formation de l’en-seignement catholique du GrandOuest. Cette équipe a monté unstage d’une semaine destiné auxenseignants en poste. Dans cestage interviennent outre Annie-France pour le RYE, un psycho-logue, un professeur d’art dra-matique, une personne quitravaille sur la motivation. C’estun franc succès ! Les stages pré-vus ont été dédoublés. On pré-voit de les intégrer à la formationIPEC, équivalent des IUFM.

Académie de Montpellier

Marie-Hélène Lacroix-Martinollecoordonne, dans le cadre del’IUFM et des projets d’établisse-ment, des ateliers de mandalas etdes formations intitulées «Ges-tion du stress et maîtrise de soi».

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A C T I V I T É S D U R Y E

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À L’ÉTRANGER

Depuis sa fondation en 1978, leRYE a bien grandi. L’arbre quipousse, titre de l’un de nos exer-cices vedettes, a étendu sesbranches dans diverses régionsdu monde. Nos formateurs ontfort à faire pour répondre aux in-vitations des centres de yoga,des écoles et des universités.

Portugal : Un groupe enthou-siaste rassemblé par TeresaMesseder a entamé à Porto laformation TYE-1re année. Lau-rence Scheibling, Annie Roux,Véra Mainini et Jack Benoit sontchargés d’animer les quatreweek-ends nécessaires pourl’obtention du Certificat d’initia-tion aux techniques de yoga àl’école.Italie : La présidente de RYE-Ita-lie, Mirella Perlasca, nous an-nonce que le protocole d’enten-te pour l’introduction officielledu yoga dans les écoles, signéen 2002, a été reconduit par leministère de l’Éducation.Espagne : Un même échelonne-ment de quatre week-ends a étémis au point avec Micheline Flak,Véronique Mainguy, Nicole Gé-rat et Mirella Perlasca. L’invita-tion émane du centre Yogaworldde Barcelone, dirigé par AjantaSuri. Elle édite une belle revueoù nos stages sont annoncés.Royaume-Uni : Micheline Flak aentamé la seconde année TYE.Les stages traitent de la forma-tion aux techniques de relaxation.Inde : À Bangalore, Madras etCalcutta, Micheline Flak va initierune série de stages RYE pendantles vacances de Noël 2007. Il estbon de rendre à l’Inde tout lebien qu’elle nous a apporté.Israël : Les techniques RYE sontpopulaires en Israël. Yaël OhadKarni nous informe que, à Jéru-salem, quinze écoles offrent desactivités de yoga. Liora Freid-man donne des conférences surle yoga à l’école dans le cadremême du ministère de l’Éduca-tion nationale.Amérique du Sud : La demandey est particulièrement forte. Mi-cheline Flak a été invitée, en tantque présidente du RYE, à ungrand congrès à Santiago du

Chili organisé par le RYE Chili aulycée La Girouette dirigé par Hé-lène Giroux, et à l’école Madrigaldirigée par Noëlle Albagly, sousl’égide de l’ambassade de Fran-ce. Assistaient à ce congrès laministre chilienne de la Cultureet des représentants du ministè-re de l’Éducation nationale.Le RYE Uruguay a aussi vugrand en prenant une initiativequi concerne toute l’Amériquelatine. Le but : réunir plusieurspays autour des TechniquesRYE. Le Chili, l’Argentine, le Bré-sil et le Mexique avaient déléguéleurs représentants en vue de re-cueillir des éléments nécessairesau développement d’actionssemblables autour d’une équipebien formée, c’est le cas pour leRYE Uruguay avec, autour deNuria Sanguinetti, la présidente,Maria, Rita, Fernanda et Jorgequi peuvent s’enorgueillir d’êtrerequis comme formateurs surtout le continent sud-américain.Brésil : À l’université de Floria-nopolis, Diego Arenaza donneun cours de « yoga dans l’ap-prentissage » où sont étudiéesles méthodes du RYE.Par ailleurs, le livre Des enfantsqui réussissent, de MichelineFlak et Jacques de Coulon, sorti-ra bientôt dans sa traductionportugaise.Un grand séminaire RYE est pré-vu l’automne prochain à Salva-dor de Bahia sous la houlette deCleyde Colin. Jacques de Cou-lon y est convié.Les professeurs motivés n’ontpas toujours les moyens d’aller

se former en Europe. Il est bonque les éducateurs puissent setourner vers un lieu plus facile-ment accessible.Le yoga là-bas, comme cheznous, a le vent en poupe et nousfaisons en sorte que cette popu-larité ne prête pas le flanc à desdérives faciles. Notre présenta-tion et celle des exercices appli-cables à la classe tiennent comp-te des demandes des débutantsmais propose aussi des mé-thodes plus avancées, ajustéesaux besoins inhérents au contex-te. Un approfondissement utileaussi bien dans les confins del’école que dans les cours deyoga pour enfants. En effet, lesprofesseurs de yoga en sallesont nombreux dans nos ren-contres nationales et internatio-nales. Ils se rendent compte qu’ily a un fossé entre les cours pouradultes et les séances de yogapour les jeunes d’âges diffé-rents. Les éducateurs de touspays sont préoccupés par les dif-ficultés du contact avec les ados.Les échanges nous montrent ceque cherchent ces derniers : uneouverture sur la connaissance desoi et l’accès à une dimension in-térieure dont les parents sontsouvent incapables de parler.

L’augmentation des demandesd’animation requiert que de nou-veaux formateurs et formatricesentrent en activité. Nous comp-tons sur vous pour commencerou poursuivre votre curriculumen vue de l’obtention du diplôme(voir les conditions plus haut).

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Micheline Flak et l’équipe du RYE Uruguay.