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Gastroenterol Clin Biol, 2006, 30 1422 it is difficult to exclude it in our patient although hepatic enzymes were normal before the appearance of lymphocytic meningitis. ALAT decreased by 60% and phosphatase alcaline, γGt by 40% within a week after it was discontinued, suggesting mercaptopu- rine induced hepatotoxicity [7]. To date, liver toxicity has not been found to be a signifiant problem with infliximab in Crohn’s disease. A reversible cholestatic hepatitis in a patient with Crohn’s disease has been reported with icterus occuring 19 days after a single infliximab infusion [8]. Pathology findings showed choles- tasis without evidence of any inflammatory response, bile duct proliferation or eosinophilic infiltrate. This 44 year old woman was also treated with mercaptopurine and an estrogen-contai- ning oral contraceptive. In our patient, pathological findings of subacute cholangitis with granulomatous hepatitis, portal infil- trate with eosinophils and mastocytes suggest an immune media- ted phenomenom and may represent a sickness-reaction. Moderate steatosis was probably induced by steroids. Our patient had no risk factor of a metabolic syndrome. There was no lymphocytic or granulomatous destroying lesions as in primary biliary cirrhosis nor any sclerosing aspect of primary sclerosing cholangitis. In summary the present patient had an aseptic lymphocytic meningitis with hepatitis 2 weeks after a second infliximab infu- sion for ulcerative colitis with symptoms that slowly resolved in 3 weeks. ACKOWLEDGMENTS - We gratefully ackowledge Pr Brigitte LE BAIL, Anatomo-Pathologiste, CHU Bordeaux for expert assistance. RÉFÉRENCES 1. Colombel JF, Loftus EV Jr, Tremaine WJ, Egan LJ, Harmsen WS, Schleck CD, et al. The safety profile of infliximab in patients with Crohn’s disease: the Mayo clinic experience in 500 patients. Gastroenterology 2004;126:19-31. 2. Jarnerot G, Hertervig E, Friis-Liby I, Blomquist L, Karlen P, Granno C, et al. Infliximab as rescue therapy in severe to moderately severe ulcerative colitis: a randomized, placebo-controlled study. Gastroenterology 2005;128:1805-11. 3. Lockshin MD, Kagen LJ. Meningitic reactions after azathioprine. N Engl J Med 1972;286:1321-2. 4. Marotte H, Charrin JE, Miossec P. Infliximab-induced aseptic menin- gitis. Lancet 2001;358:1784. 5. Hegde N, Gayomali C, Rich MW. Infliximab-induced headache and infliximab-induced meningitis: two ends of the same spectrum? South Med J 2005;98:564-6. 6. Rutgeerts P, Van Assche G, Vermeire S. Optimizing anti-TNF treat- ment in inflammatory bowel disease. Gastroenterology 2004;126: L’hépato-gastro-entérologie mène-t-elle à Rome ? yant la chance de pouvoir diriger un service hospitalier depuis vingt-deux ans et ayant l’honneur de présider un Comité Départemental de la Ligue Contre le Cancer, je suis à la fois acteur et spectateur du système de santé. L’évolution parfois préoccupante de la profession en particulier au travers de la perception qu’en ont les malades est l’objet de cette lettre. Le péril démographique était connu et prévisible. Pour Mr Dubois, Secrétaire Général du Conseil National de l’Ordre, dès 1996, « il est clair que nous assistons à un vieillissement de la population médicale. Si cette tendance continue, cela entraînera un déficit quantitatif à l’horizon 2005 » [1]. Certes le numerus clausus a été augmenté mais croit-on sincèrement qu’une profes- sion qui nécessite 10 à 15 ans d’études, dont le droit d’exercer serait remis en cause tous les 5 ans, plus ses responsabilités mora- les et juridiques, ses horaires de travail, soumise à de plus en plus de contrôles, de tâches administratives, suscite l’enthousiasme des candidats [2] ? Certes plus de 40 000 jeunes bacheliers se seront inscrits en médecine en 2006 [3] mais « il faut avoir la passion et l’envie chevillées au corps pour supporter la maladie, la souf- france, la mort auxquelles nous sommes confrontés dès la deuxième année » [3]. Les étudiants iront-ils jusqu’au bout quand ils connaîtront mieux les conditions actuelles d’exercice [4] ? Il n’en demeure pas moins qu’il existe une hémorragie libé- rale et hospitalière touchant généralistes et spécialistes : 15 000 généralistes en moins sur 45 000 de 2005 à 2010 [5], de 2006 à 2015, la fonction publique hospitalière connaîtra plus de 383 000 départs en retraite soit 55 % de ses effectifs [6]. Le pic sera atteint en 2012 avec 30 000 départs [7]. Après avoir poussé 10 633 médecins libéraux à bénéficier du mécanisme d’incitation à la cessation d’activité (MICA) de 1988 à 2003, le gouvernement souhaite faire face à la baisse programmée du nombre de médecins dans les années à venir en les encourageant à surseoir à leur retraite [8]. Les retraités seraient donc l’avenir de la médecine [8] ? En gastro-entérolo- gie, se faire endoscoper par un senior chenu pourrait susciter une certaine inquiétude. Le fossé des générations est une réalité en médecine [9]. La génération des taillables et corvéables à merci [10] est en voie d’extinction. L’époque de la disponibilité 24 heures sur 24 est révolue [9]. En 2004, les français ont consacré 183,4 milliards d’euros (2 951 euros en moyenne par habitant) à leurs dépenses de santé, soit plus de 11 % du PIB [11]. Ce taux était de 15 % aux Etats-Unis en 2003 [12], pays précurseur en matière de réflexion sur l’optimisation des ressources affectées au système de soins. Les médecins ne peuvent plus être désignés comme les boucs émissaires du déficit de l’assurance maladie [13]. La santé est un dû, au même titre que le logement, la nourriture, les vacances et l’électroménager [14]. Les français veulent des soins de qualité et peu coûteux, accessibles à tous quelles que soient leurs ressour- ces et des établissements hospitaliers proches de leur lieu de vie [15]. Or la tarification à l’activité a induit la compétition écono- mique. Cette compétition semble source d’effets inflationnistes [16]. Interroger un malade, l’examiner et proposer une stratégie adaptée au problème médical posé demande beaucoup de temps et ne peut être résumé à une analyse purement comptable du diagnostic final. Bertrand TISSOT (1), Sébastien VISÉE (2), Christophe PILETTE (1), Bernard PROPHETTE (2), Xavier PUECHAL (3) (1) Service d’Hépato-Gastroentérologie ; (2) Service d’Anatomopathologie ; (3) Service de Rhumatologie, Centre Hospitalier du Mans, 194, avenue Rubillard, 72037 Le Mans. A

L′hépato-gastro-entérologie mène-t-elle à Rome ?

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Gastroenterol Clin Biol, 2006, 30

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it is difficult to exclude it in our patient although hepatic enzymeswere normal before the appearance of lymphocytic meningitis.ALAT decreased by 60% and phosphatase alcaline, γGt by 40%within a week after it was discontinued, suggesting mercaptopu-rine induced hepatotoxicity [7]. To date, liver toxicity has not beenfound to be a signifiant problem with infliximab in Crohn’sdisease. A reversible cholestatic hepatitis in a patient with Crohn’sdisease has been reported with icterus occuring 19 days after asingle infliximab infusion [8]. Pathology findings showed choles-tasis without evidence of any inflammatory response, bile ductproliferation or eosinophilic infiltrate. This 44 year old womanwas also treated with mercaptopurine and an estrogen-contai-ning oral contraceptive. In our patient, pathological findings ofsubacute cholangitis with granulomatous hepatitis, portal infil-trate with eosinophils and mastocytes suggest an immune media-ted phenomenom and may represent a sickness-reaction.Moderate steatosis was probably induced by steroids. Ourpatient had no risk factor of a metabolic syndrome. There was nolymphocytic or granulomatous destroying lesions as in primarybiliary cirrhosis nor any sclerosing aspect of primary sclerosingcholangitis.

In summary the present patient had an aseptic lymphocyticmeningitis with hepatitis 2 weeks after a second infliximab infu-sion for ulcerative colitis with symptoms that slowly resolved in3 weeks.

ACKOWLEDGMENTS - We gratefully ackowledge Pr Brigitte LE BAIL,Anatomo-Pathologiste, CHU Bordeaux for expert assistance.

RÉFÉRENCES

1. Colombel JF, Loftus EV Jr, Tremaine WJ, Egan LJ, Harmsen WS,Schleck CD, et al. The safety profile of infliximab in patients withCrohn’s disease: the Mayo clinic experience in 500 patients.Gastroenterology 2004;126:19-31.

2. Jarnerot G, Hertervig E, Friis-Liby I, Blomquist L, Karlen P,Granno C, et al. Infliximab as rescue therapy in severe to moderatelysevere ulcerative colitis: a randomized, placebo-controlled study.Gastroenterology 2005;128:1805-11.

3. Lockshin MD, Kagen LJ. Meningitic reactions after azathioprine.N Engl J Med 1972;286:1321-2.

4. Marotte H, Charrin JE, Miossec P. Infliximab-induced aseptic menin-gitis. Lancet 2001;358:1784.

5. Hegde N, Gayomali C, Rich MW. Infliximab-induced headache andinfliximab-induced meningitis: two ends of the same spectrum? SouthMed J 2005;98:564-6.

6. Rutgeerts P, Van Assche G, Vermeire S. Optimizing anti-TNF treat-ment in inflammatory bowel disease. Gastroenterology 2004;126:

L’hépato-gastro-entérologie mène-t-elle à Rome ?yant la chance de pouvoir diriger un service hospitalier depuis vingt-deux ans et ayant l’honneur de présider un Comité Départemental de la Ligue Contre le Cancer, je suis à la fois acteur et spectateur du système de santé. L’évolution parfois préoccupante de la profession en

particulier au travers de la perception qu’en ont les malades est l’objet de cette lettre.

Le péril démographique était connu et prévisible. Pour MrDubois, Secrétaire Général du Conseil National de l’Ordre, dès1996, « il est clair que nous assistons à un vieillissement de lapopulation médicale. Si cette tendance continue, cela entraîneraun déficit quantitatif à l’horizon 2005 » [1]. Certes le numerusclausus a été augmenté mais croit-on sincèrement qu’une profes-sion qui nécessite 10 à 15 ans d’études, dont le droit d’exercerserait remis en cause tous les 5 ans, plus ses responsabilités mora-les et juridiques, ses horaires de travail, soumise à de plus en plusde contrôles, de tâches administratives, suscite l’enthousiasme descandidats [2] ? Certes plus de 40 000 jeunes bacheliers se serontinscrits en médecine en 2006 [3] mais « il faut avoir la passion etl’envie chevillées au corps pour supporter la maladie, la souf-france, la mort auxquelles nous sommes confrontés dès ladeuxième année » [3]. Les étudiants iront-ils jusqu’au bout quandils connaîtront mieux les conditions actuelles d’exercice [4] ?

Il n’en demeure pas moins qu’il existe une hémorragie libé-rale et hospitalière touchant généralistes et spécialistes :15 000 généralistes en moins sur 45 000 de 2005 à 2010 [5],de 2006 à 2015, la fonction publique hospitalière connaîtraplus de 383 000 départs en retraite soit 55 % de ses effectifs [6].Le pic sera atteint en 2012 avec 30 000 départs [7].

Après avoir poussé 10 633 médecins libéraux à bénéficierdu mécanisme d’incitation à la cessation d’activité (MICA) de1988 à 2003, le gouvernement souhaite faire face à la baisse

programmée du nombre de médecins dans les années à venir enles encourageant à surseoir à leur retraite [8]. Les retraitésseraient donc l’avenir de la médecine [8] ? En gastro-entérolo-gie, se faire endoscoper par un senior chenu pourrait susciterune certaine inquiétude. Le fossé des générations est une réalitéen médecine [9]. La génération des taillables et corvéables àmerci [10] est en voie d’extinction. L’époque de la disponibilité24 heures sur 24 est révolue [9].

En 2004, les français ont consacré 183,4 milliards d’euros(2 951 euros en moyenne par habitant) à leurs dépenses desanté, soit plus de 11 % du PIB [11]. Ce taux était de 15 % auxEtats-Unis en 2003 [12], pays précurseur en matière de réflexionsur l’optimisation des ressources affectées au système de soins.Les médecins ne peuvent plus être désignés comme les boucsémissaires du déficit de l’assurance maladie [13]. La santé est undû, au même titre que le logement, la nourriture, les vacances etl’électroménager [14]. Les français veulent des soins de qualité etpeu coûteux, accessibles à tous quelles que soient leurs ressour-ces et des établissements hospitaliers proches de leur lieu de vie[15]. Or la tarification à l’activité a induit la compétition écono-mique. Cette compétition semble source d’effets inflationnistes[16]. Interroger un malade, l’examiner et proposer une stratégieadaptée au problème médical posé demande beaucoup detemps et ne peut être résumé à une analyse purement comptabledu diagnostic final.

Bertrand TISSOT (1), Sébastien VISÉE (2),Christophe PILETTE (1), Bernard PROPHETTE (2),

Xavier PUECHAL (3)(1) Service d’Hépato-Gastroentérologie ;

(2) Service d’Anatomopathologie ; (3) Service de Rhumatologie,Centre Hospitalier du Mans, 194, avenue Rubillard, 72037 Le Mans.

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Lettres à la rédaction

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Le système des 35 heures a instauré une belle pagaille dansle monde hospitalier [17]. La multiplication des tâches adminis-tratives et des réunions diminue encore le temps médical auprèsdes malades. Avec 10 réunions par mois, un chef de service ade moins en moins de temps pour soigner [18]. On ne peut plusconsacrer de temps aux malades [19]. La consultationd’annonce en hépato-gastro-entérologie peut demander autantde temps, que ce soit en cancérologie ou dans d’autres affec-tions. Informer, par exemple, sur une MICI, expliquer les modali-tés et les complications du traitement par infliximab ne peut sefaire dans un climat de compétition économique.

Le système des RTT cumulé à tous les autres repos possibles(au moins une dizaine de types) fait que de nombreux maladesdoivent être gérés, en urgence ou non, par d’autres médecinsque leur référent habituel absent en raison d’un repos. Si la RTTest pour certains nécessaire car elle permet de mieux concilier vieprofessionnelle et vie personnelle [20], ce système crée des ten-sions dans les structures où les collègues présents déjà surchargésdoivent assurer la continuité des soins. Le système a créé unabsentéisme structurel préjudiciable à la qualité des soins et à lasécurité des malades [10]. Les chefs de service hospitalo-universi-taires [21] ou non [22] doivent combler les trous et faire la visiteen salle, avec le chariot, lorsque leur effectif est insuffisant. Cen’est pas un problème d’organisation, c’est un problème d’insuf-fisance des effectifs et de la spécificité de notre spécialité ou unsenior au moins doit être présent chaque jour en endoscopie. Lesservices d’hépato-gastro-entérologie, compte tenu de l’impor-tante charge clinique, de la fréquence des urgences, de la ges-tion du secteur médico-technique sont connus pour relever d’unediscipline à charge de travail élevée [23]. La lassitude gagneface au manque de moyens et aux pénuries de personnel [24].

A ma connaissance, il n’y a pas d’autre profession en dehorsdu sport où obligation légale est faite de justifier à 5 ans del’obtention d’un nombre suffisant de points. Nous inauguronspeut-être le carnet de notes universel (CNU). Les médecins sont-ils devenus les derniers gladiateurs dont la vie professionnelledépend de la position du pouce de leurs décideurs ?

RÉFÉRENCES

1. Dubois O. Vers un déséquilibre en 2005. Bulletin de l’Ordre des mé-decins janvier 1996:6.

2. Editorial. Démographie médicale. Médecine et Collectivité 2006;64:1.

3. Gattuso C. Hausse brutale des inscriptions en médecine. Les étudesmédicales victimes de leur succès. Le Quotidien du Médecin12 septembre 2005:3.

4. Editorial. Malaise chez les médecins. Médecine et Collectivité2005;62:1.

5. Chevallier P. Dans cinq ans, un tiers de généralistes en moins ?Le Nouvel Observateur 10-16 novembre 2005:149.

6. Benkimoun P, Delberghe M. La rentabilité imposée à l’hôpital.Le Monde 23 février 2006:21.

7. Guélaud C. L’hôpital public menacé par la pénurie d’argent et de per-sonnels. Le Monde 28 novembre 2003:7.

8. De Saint Roman H, Gattuso C. Pour pallier la pénurie de médecins, leMinistre appelle les retraités à la rescousse, la profession sceptique.Le Quotidien du Médecin 15 novembre 2005:3.

9. Delahaye C. Le fossé des générations, une réalité en médecine.Le Quotidien du Médecin 17 novembre 2005:15.

10. Théodore C. L’évolution de la fonction de chef de service hospitalierou du commandant au véliplanchiste. Gastroenterol Clin Biol 2006;30:629-30.

11. Lahouri B. En déclin, la France ? Le Nouvel Observateur6-12 octobre 2005:26-34.

12. Le Monde 23 février 2006:21.

13. Editorial. Le médecin une fois de plus, bouc émissaire du déficit del’assurance maladie. Médecine et Collectivité 2005;61:1.

14. Laurent J. L’évaluation et les médecins. Acta Endoscopica 2006;36:1.

15. Seux D. Hôpital cherche pilote. Le Monde 9 et 10 décembre 2005:16.

16. Lefebvre E. Un rapport d’enquête révèle les effets inflationnistes de laréforme des budgets hospitaliers. Le Monde 9 et 10 décembre 2005:3.

17. Alia J, Mital C, Crignon A, Lemonnier M. Hôpital. L’ordonnancede la dernière chance. Le Nouvel Observateur 19-25 décembre2002:16-30.

18. Gattuso C. Un an après être devenue obligatoire, l’évaluation des pra-tiques professionnelles peine à se déployer. Le Quotidien du Médecin5 juillet 2006:3.

19. Alezrah C. On ne peut plus consacrer autant de temps aux patients.Le Monde 14 mai 2005:9.

20. Chardon D. Les regrets de Jospin sur les 35 heures à l’Hôpital. Mieuxvaut tard que jamais disent les hospitaliers. Le Quotidien du Médecin9 décembre 2005:4.

21. Jian R. Communication personnelle.

22. Bories C. Communication personnelle.

23. Fournet J, Dhumeaux D. Le Livre Blanc de l’Hépato-Gastroentérolo-gie. Masson, SNFGE Rennes 2001.

24. Gu C. La prise en charge correcte des malades est impossible, mêmeen courant tout le temps. Le Monde 28 novembre 2003:7.

Christian THEODORECentre Médical de Forcilles, 77150 Férolles-Attilly.