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LescomposantesdelalectureencontexteFLS L’identification de mots et la maîtrise du code Savoir identier les mots écrits constitue la compétence de base de l’apprentissage de la lecture. Au début de l’apprentissage, cette identication n’est pas encore automatisée et s’eectue par voie indirecte (le décodage ou déchirage). Elle repose sur l’apprentissage systématique et explicite des correspondances entre les graphèmes et les phonèmes et de leurs combinaisons pour former des syllabes et des mots. Peu à peu, l’apprenant garde en mémoire la forme écrite des mots qu’il rencontre pour constituer son lexique orthographique mental, en commençant par les mots les plus fréquents (mots-outils puis mots sur échelle de fréquence). Ce qui lui permet d’eectuer l’identication des mots par voie directe. Éléments clés Applications pédagogiques Comme pour l’élève natif, le travail systématique sur le code est indispensable pour permettre une bonne identication des mots. La moitié des graphèmes de base est constituée de monogrammes simples, mais ceux-ci permettent de couvrir en fréquence orale et écrite les trois quarts de notre langue (Nina CATACH). Ces graphèmes de base doivent donc être travaillés prioritairement avec les élèves allophones. Le travail sur le code occupera une part plus ou moins importante de l’enseignement en fonction du prol de l’EANA. L’écriture de mots constitue un complément indispensable à la mise en place du code alphabétique. Elle permet aux élèves d’analyser les relations phonèmes/ graphèmes, et de segmenter la chaîne parlée en unités syllabiques puis phonémiques. Une quinzaine de phonèmes assurent près des deux tiers du français écrit : /a/, /r/, /l/, / é/, /s/, /i/, /e/, /t/, /k/, /p/, /d/, /m/, /an/, / n/, /ou/, /v/, /o/, /u/, /on/, /z/… (ordre décroissant). Ils doivent être travaillés prioritairement. Les trois prols d’apprenant permettent de distinguer trois types de besoin par rapport au code : - un lecteur en alphabet latin n’aura qu’une petite partie des correspondances à mémoriser (celles qui n’existent pas dans sa langue). Ex : Pour un hispanophone : les lettres muettes, le « j », les phénomènes de liaisons… - un lecteur en alphabet non latin devra apprendre la totalité des correspondances mais cet apprentissage sera rapide car il a déjà acquis des compétences en lecture en langue d’origine qu’il va transférer ; - un non lecteur en langue d’origine devra faire la totalité de son apprentissage de l’écrit en langue seconde, ce qui nécessite plusieurs années.

L'identification de mots et la maîtrise du code

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Activité 3 de la partie Les composantes de la lecture en contexte FLS

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Les composantes de la lecture en contexte FLS

L’identification de mots et la maîtrise du code

Savoir identifier les mots écrits constitue la compétence de base de l’apprentissage de la lecture. Au début de l’apprentissage, cette identification n’est pas encore automatisée et s’effectue par voie indirecte (le décodage ou déchiffrage). Elle repose sur l’apprentissage systématique et explicite des correspondances entre les graphèmes et les phonèmes et de leurs combinaisons pour former des syllabes et des mots. Peu à peu, l’apprenant garde en mémoire la forme écrite des mots qu’il rencontre pour constituer son lexique orthographique mental, en commençant par les mots les plus fréquents (mots-outils puis mots sur échelle de fréquence). Ce qui lui permet d’effectuer l’identification des mots par voie directe.

Éléments clés Applications pédagogiques

• Comme pour l’élève natif, le travail systématique sur le code est indispensable pour permettre une bonne identification des mots.

• La moitié des graphèmes de base est constituée de monogrammes simples, mais ceux-ci permettent de couvrir en fréquence orale et écrite les trois quarts de notre langue (Nina CATACH). Ces graphèmes de base doivent donc être travaillés prioritairement avec les élèves allophones.

• Le travail sur le code occupera une part plus ou moins importante de l’enseignement en fonction du profil de l’EANA.

• L’écriture de mots constitue un complément indispensable à la mise en place du code alphabétique. Elle permet aux élèves d’analyser les relations phonèmes/graphèmes, et de segmenter la chaîne parlée en unités syllabiques puis phonémiques.

• Une quinzaine de phonèmes assurent près des deux tiers du français écrit : /a/, /r/, /l/, /é/, /s/, /i/, /e/, /t/, /k/, /p/, /d/, /m/, /an/, /n/, /ou/, /v/, /o/, /u/, /on/, /z/… (ordre décroissant). Ils doivent être travaillés prioritairement.

• Les trois profils d’apprenant permettent de distinguer trois types de besoin par rapport au code :

- un lecteur en alphabet latin n’aura qu’une petite partie des correspondances à mémoriser (celles qui n’existent pas dans sa langue). Ex : Pour un hispanophone : les lettres muettes, le « j », les phénomènes de liaisons… - un lecteur en alphabet non latin devra apprendre la totalité des correspondances mais cet apprentissage sera rapide car il a déjà acquis des compétences en lecture en langue d’origine qu’il va transférer ; - un non lecteur en langue d’origine devra faire la totalité de son apprentissage de l’écrit en langue seconde, ce qui nécessite plusieurs années.

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Bibliographie

Réseau canadien de recherche sur le langage et l’alphabétisation, Pour un enseignement efficace de la lecture : une trousse d’intervention appuyée sur la recherche, 2009 Jean-Charles RAFONI, Apprendre à lire en français langue seconde, L’Harmattan, Paris, 2007, d’après les travaux d’Emilia FERREIRO, André MARTINET, Alain BENTOLILA, Jean-Emile GOMBERT, Nina CATACH…

Éléments clés Applications pédagogiques