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80 BOULEVARD AUGUSTE-BLANQUI75707 PARIS CEDEX 13 - 01 57 28 20 00
08 DEC 11Quotidien Paris
OJD : 286348
Surface approx. (cm²) : 725N° de page : 35
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Eléments de recherche : UNIVERSITE PARIS DAUPHINE ou UNIVERSITE PARIS IX DAUPHINE : à Paris 16ème, toutes citations
L'intelligence économique pour tous les étudiantsA partir de 2013, universités et grandes écoles proposeront une sensibilisation ou une formation à cette matière
COURS D' IE
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80 BOULEVARD AUGUSTE-BLANQUI75707 PARIS CEDEX 13 - 01 57 28 20 00
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Eléments de recherche : UNIVERSITE PARIS DAUPHINE ou UNIVERSITE PARIS IX DAUPHINE : à Paris 16ème, toutes citations
E n 2011, lorsqu'une prétendueaffaire d espionnage concernant le véhicule électrique de
Renault - qui s'est révélée n'êtrequ'une sombre escroquerie inter-ne - a éclate, le terme d'intelligenceéconomique a refait la « une » del'actualité L'occasion pour les spé-cialistes de monter au créneau ilsdénonçaient des pratiques douteuses se reclamant de l'intelligenceéconomique et expliquaient hautet fort que non ce n'est pas de l'es-pionnage industriel, du vol d'informations ou encore du trafic d'in-fluence, mais quelque chose d'ultra-legal, d'indispensable dans le monde d'aujourd'hui
De quoi parle t on ? L'intelligen-ce économique « consiste en la maî-trise et la protection de l'informaùon stratégique pour tout acteuréconomique», elle a «pour tnplefinalité la compétitivité du tissuindustriel, la sécurité de l'économieet des entreprises et le renforcementde l'influence de notre pays », selonla définition d'Alain Juillet, president du Club des directeurs de sécu-rité des entreprises (CDSE) etancien « Monsieur intelligence economique » du gouvernement jus-qu'en 2009,
Quoi qu'il en soit, le gouverne-ment a érige l'intelligence economique en cause nationale «Les ques-tions de défense, de sécurité et d'm-
telhgence économique doiventfairepartie du bagage indispensable atout citoyen et encore plus auxfuturs responsables économiques,politiques, culturels et sociaux queforme l'enseignement supérieur»,explique Patrick Hetzel, directeurgénéral pour l'enseignement superieur et l'insertion professionnelle
Et cela peut être un vrai métierD'ailleurs, lorsqu'il parle a ses etudiants d'intelligence économique,Franck Bulinge, qui dirige le master« stratégie des affaires et mtelligence européenne » a l'Institut supé-rieur du commerce (ISC) de Pans,les met d'emblée en garde « Ceuxqui voudraient jouer les James Bondn'ont nen a faire ta l'intelligenceéconomique, c'est employer des protiques légales, sinon c'est la correc-tionnelleau bout Je leurapprendsà
chercher de l'information, la traiter,l'analyser, l'exploiter et ensuite lasecunser »
Des la rentrée 2013, entre leurscours de finance, de marketing, voire d'histoire et de sociologie, tousles étudiants d'université (deniveau licence, master et doctorat)et de grande école pourront s'imtier ou se former a l'intelligence economique
Vulnérabilité des entreprises,des hommes et des outils d'infor-mation, mondialisation et nou-veaux paramètres des affaires,enjeux de la propriété intellectuel
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le voila trois des sept thèmes misen place avec le concours de specialistes «Nous souhaitons sensibilisera l'intelligence économique desétudiants dont ce ne sera m le diplôme ni le métier, explique Eric Delbecque, chef du département securite économique de l'Institut natio-nal des hautes études de la sécuritéet de la justice (INHESJ) II n'y auraitde toute façon pas assez de postes aproposer En revanche, a/outer unecompétence en plus d'une spécialité- droit ou économie par exemple -est sans aucun doute la formule laplus intéressante »
Aujourd'hui, 2000 étudiantssont sensibilises a ces questionsDemain, c'est un vivier de 2,4 mil-lions qui est vise «Avoirune specialisation sera pour eux un levier decompétence », affirme Franck Buhnge Sur sa quinzaine d'étudiants al'ISC, quelques uns ont trouve despostes dans des directions sûretéou intelligence économique «Lesautres ont cette compétence enplus, elle leur sert au quotidien »
Concrètement, une phase ditede «sensibilisation» est mise enplace pour les étudiants en licenced'une durée de 24 heures mmi
mum de cours durant le cycle, unephase dite de «formation» de16 heures durant le cycle master,de 40 heures minimum durant lestrois ans de cycle pour les écolesd'ingénieurs et le doctorat
Une phase d'expérimentationde deux ans a été lancée a la rentréeUne vingtaine d'établissements se
«La France acommencé très tardpar rapport aux paysanglo-saxons, qui ont
le renseignementdans la peau»
Claude RevelSkema Business School
sont déjà portes volontaires, desuniversités (Avignon, Corte, Cre-teil, Reims, Saint Etienne, Paris-II,Aix-Marseille-II, Poitiers et Greno-ble II, Troyes ) mais aussi des ecoles (Ensta de Brest, Skema de Nice,INSA de Lyon et Rouen, Ecole desmines de Nantes )
Par ailleurs, l'université PansDauphine a inaugure en février
une chaire « intelligence economique et stratégie des organisations »avec le groupe pétrolier Total, lelaboratoire pharmaceutique Sanofi Aventis et la SSII Sogeti, filiale deCapgemim «Ce projet n'est pas deformer de nouveaux experts enintelligence économique, mais plutôt de former des cadres et desmanagers qui soient des mterlocuteurs éclaires sur ces questions,explique Stéphanie Dameron,directrice de la chaire Notre objectifest de faire comprendre a nosetudiants qu'on entre dans une economie moins financière mais dansune économie de la norme »
Khaled Bouabdallah, présidentde l'université Jean Monnet-SamtEtienne, tient le même discoursSon université propose un masteren intelligence économique et ges-tion de l'innovation mais, desormais, c'est aux étudiants en licencequ'elle veut s'adresser «L'important, c'est de donner des connaissances de base a nos étudiants, dit ilAinsi, lorsqu ils seront en stage dansune entreprise, ils sauront que c'estpour elle une question primordialeetqu'ilyadesprecautionsaprendrepour secunser leurs informations »
II existe d'ores et déjà des dizai-nes de formations a intelligenceéconomique troisième cycle al'Ecole de guerre économique, for-mation a l'Institut des hautes étu-des de défense nationale ou encoremaster spécialise en intelligenceéconomique et management de laconnaissance depuis 1996 a la Ske-ma Business School
« La France a commence très tardpar rapport aux pays anglossaxons, qui ont le renseignementdans la peau, rappelle Claude Revel,responsable du Centre Global Intel-ligence & Influence, de Skema Busi-ness School Des les années 1960, lesEtats Unis ont mis en place leconcept de "business intelligence'puis dans les années 1980 de "competitive intelligence ' Or, c'est uneformation indispensable pour lesingénieurs par exemple, qui sonttrop souvent dans des modèlesquantitatifs et peuvent être trom-pes En revanche, ceux qui ont étu-die les sciences humaines ont sou-vent déjà un sens critique » La Ske-ma développera un enseignementintelligence économique dans tousses cursus pour la rentrée 2012 •
NATHALIE BRAFMAN
Pour Total, il s'agit de « s'adapter aux nouvellesréalités d'un monde en profonde mutation »Questions à Jean-Michel Salvadori, directeur intelligence économique du groupe pétrolier
Pourquoi Total a-t-il accepté definancer une chaire « intelligen-ce économique et stratégie desorganisations» à l'universitéParis-Dauphine?
Total finance des dizaines dechaires partout dans le mondeNous souhaitons ainsi former desexperts qui sauront s'adapter auxnouvelles réalités d'un monde enprofonde mutation
Dans le cas présent, nous avonsrepondu a une sollicitation du présidentde Dauphme, LaurentBatsch, et du délègue interminis-tériel a l'intelligence économique,Olivier Buquen Nous finançons,mais nous participons aussi avecles autres partenaires industriels[Sanqft Aventis et Sogeti] a la miseau point de modules pédagogi-ques spécifiques Au delà du voletformation, l'intérêt pour nous est
d'avoir également accès à certainstravaux de recherche et d'échan-ger avec nos partenaires, le corpsprofessoral de Paris-Dauphine etle représentant de l'Etat Par exem-ple, les leçons tirées d'études decas peuvent être précieuses pouralimenter notre reflexion surl'évolution de nos pratiquesEn quoi est-il si important queles étudiants soient formés à l'in-telligence économique?
Avec les deux autres partenai-res de cette chaire, nous estimonsque plus tôt les étudiants, futursmanagers ou ingénieurs de cepays, seront formes non seule-ment aux disciplines techniqueset commerciales mais aussi auxréalités du monde, mieux ce seraAujourd'hui, le monde economique et industrie! est extrêmementconcurrentiel Sil'onveutyreus
sir, il est indispensable de comprendre les environnements danslesquels on se situe et leurs evolulions, qui peuvent être extrême-ment rapides II faut être a l'écoutede ses clients mais aussi des payshôtes dans lesquels nous opérons
En fait, il s'agit de combattre lanaïveté et l'arrogance la naïvetéqui laisserait penser que la concurrence est amicale et respecte lesrègles, et l'arrogance qui consisterait a croire que votre produit ouvotre projet sera naturellementmeilleur que celui d'un concurrent et correspondra forcementaux demandes de vos clientsParticiper à cette chaire n'est-ilpas aussi un bon moyen de direaux étudiants: attention l'intelli-gence économique, c'estsérieux?
Il est effectivement important
de parler de ce sujet, et surtout dele démystifier En France, c'estune notion encore un peu floueC'est beaucoup plus clair dans lespays anglo saxonsQue Total peut-il apporter danscette chaire?
Plutôt qu'une expertise, c'estnotre expérience internationale,car nous travaillons dans130 pays Nous avons donc unebonne connaissance des prati-ques, bien sûr différentes selonque vous travaillez en Asie, auxEtats Unis ou au Moyen OrientEnfin, le modèle de Total est assezoriginal l'intelligence économi-que a été intégrée dans la direc-tion stratégie en 2008 par notrePDG, Christophe de Margene, etlui est rattachée directement •
PROPOS RECUEILLIS PARN.BN
