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SFE Lyon 2014 / Annales d’Endocrinologie 75 (2014) 322–327 325 Objectifs de l’étude Le but de l’étude est d’évaluer la performance du score de risque diabétique finlandais (FINDRISC) pour le dépistage du diabète et de la dysglycémie au sein d’une population consultante. Patients et méthodes Au total, 1000 patients consultant en médecine générale, volontaires, ont bénéficié d’une hyperglycémie provoquée par voie orale. Nous avons étudié la performance du FINDRISC dans l’identification du diabète et du prédiabète. Résultats La valeur seuil du score de risque optimale « cut-off » pour le diabète et la dysglycémie est un score 13 chez les femmes et 11 chez les hommes. L’aire sous la courbe (AUC) du score est de 0,64 (95 % CI : 0,60–0,68) pour le diabète et de 0,67 (95 % CI : 0,64–0,70) pour la dysglycémie. À ce seuil, la sensibilité du score de risque dans la détection du diabète est de 68 % alors que sa spécificité est de 54 %. La sensibilité et la spécificité pour la détection de la dysglycémie est de 66 % et 61 % respectivement. La valeur prédictive négative est de 85 % pour le diabète et de 68 % pour la dysglycémie. Discussion Le FINDRISC représente un bon outil de dépistage du diabète de type 2 en pratique courante et chez les patients à risque de diabète. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.189 P2-069 Caractérisation des différents profils d’insulino-sécrétion et d’insulinosensibilité dans les anomalies de la glucorégulation J.F. Brun (Dr) , E. Raynaud De Mauverger (Pr) , C. Fédou (Dr) Inserm U1046, Montpellier, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.F. Brun) L’hyperglycémie modérée à jeun (HMJ) et l’intolérance au glucose (IAG) résultent de mécanismes distincts mis en évidence dans des études utilisant des techniques de recherche sophistiquées. Nous avons voulu voir si ces divers mécanismes sont retrouvés avec l’analyse modélisée d’un simple repas test. Au total, 311 sujets présentant toute la gamme d’états entre la tolérance nor- male aux glucides et le diabète patent ont réalisé un repas test hyperglycémique standardisé. L’insulino-sensibilité (SI) est calculée par l’oral minimal model, l’insulino-sécrétion préhépatique est reconstituée à partir du C-peptide avec le modèle de Van Cauter et Polonsky, et ses composantes (première et deuxième phase 1 et 2 ) analysées à l’aide des modèles de Cobelli et de Mari. Ces modèles montrent que lorsque l’IMC dépasse 30 kg/m 2 on observe une baisse de SI et une augmentation de 1 et 2 (p < 0,01) encore plus marquées si l’IMC dépasse 40. Dans les HMJ on observe une réduction de SI (p = 0,039), avec pro- duit 2 × SI abaissé, et insulino-sécrétion basale augmentée. Dans l’IAG on note une réduction plus importante de SI (p = 0,0001) et de 1 , et une diminution de la « potentiation » de la deuxième phase (p = 0,014). Les états associant HMJ + IAG sont caractérisés par un produit 2 × SI abaissé. Lorsque le diabète est unique- ment postprandial 2 est conservée, et elle est effondrée lorsque la glycémie dépasse 6,1 mmol à jeûn. Ces données confirment que HMJ et IAG sont liées à l’insulino-résistance mais avec des anomalies distinctes de l’insulino-sécrétion, plus marquées dans l’IAG. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.190 P2-070 L’intervalle QT n’est pas allongé chez les femmes avec des troubles des conduites alimentaires C. Vaurs (Dr) , A. Rollin (Dr) , E. Berard (Dr) , M. Valet (Dr) , A. Saulnier (Dr) , F. Hazane (Dr) , P. Maury (Dr) , P. Ritz (Pr) CHU Toulouse, Toulouse, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Vaurs) Objectif Les troubles des conduites alimentaires (TCA) sont une cause rare et parfois fatale de l’allongement du QT. Cet allongement du QT n’est pas retrouvé dans toutes les publications. L’objectif de cette étude est de valider si le QT est plus long chez des patientes avec TCA que chez des sujets appariés pour l’âge et le genre. Patients et méthodes Cette étude prospective inclut 100 patientes TCA (DSM- IV) et 95 témoins, bénéficiant de mesures anthropométriques et d’un ECG. Les patientes ont également bénéficié d’un ionogramme. Le QT a été corrigé avec la formule de Bazett et par ajustement à la fréquence cardiaque, plus basse chez les patientes TCA. Résultats La fréquence cardiaque est significativement plus basse chez les patientes TCA (64 ± 14 bpm vs 78 ± 15 bpm ; p < 0.0001). Le QT mesuré est significativement plus long, mais le QT corrigé (Bazett) est significativement plus court chez les patientes TCA. Aucune patiente n’avait un QTc > 480 ms. Les patientes (vs les témoins) et la fréquence cardiaque étaient significativement et indépendamment corrélés au QT mesuré. Le QT ajusté pour ces deux variables était significativement inférieur chez les patientes TCA, mais sans pertinence clinique (387 vs 394 ms). Le QT mesuré était associé à des concentrations de magnésium, calcium, et albumine basses, mais pas à la kaliémie. Conclusion Un QT très allongé est probablement exceptionnel chez les patientes TCA. Le QT corrigé ou ajusté n’est pas cliniquement différent de celui des témoins appariés sur le genre et l’âge. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.191 P2-071 Absence d’augmentation de la captation du fluorodésoxyglucose objectivée par tomographie par émission de positons dans le Dumping syndrome R. Cohen (Dr) a,, M. Fysekidis (Dr) b , J.M. Catheline (Pr) c , G. Bonardel (Dr) d a Endocrinologie, Hôpital Delafontaine, Saint-Denis b Endocrinologie, Hôpital Avicenne, Bobigny c Chirurgie Viscérale, Hôpital Delafontaine, Saint-Denis d Médecine Nucléaire, Hôpital Delafontaine, Saint-Denis Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Cohen) Le Dumping syndrome est une complication fréquente du By Pass (BP). Il peut être précoce (malaise digestif) ou tardif (hypoglycémie). Le diagnostic est fait sur une conviction clinique et la mise en évidence d’hypoglycémies post prandiales tardives. Le traitement repose habituellement sur des mesures diététiques ; l’acarbose (ou d’autres médicaments ont été proposés dans les cas réfractaires). Sa physiopatholologie n’est pas totalement élucidée. Récemment, on a mis en évidence une augmentation de la captation du 18 FDG en tomographie par emission de positons (TEP) multipliée par deux par l’intestin grêle atteignant des taux proches de ceux du cerveau chez les rats après BP [1]. Nous avons voulu confirmer cette hypothèse chez 2 patientes porteuses de BP souffrant de Dumping syndrome avec hypoglycémies documentées. Les deux patientes âgées de 38 et 55 ans avaient eu respectivement un BP en 2009 (117 = >66) et 2007 (139 = > 90 kgs). La seconde patiente souffrait de diabète équilibré par metformine. Les patientes n’ont pas eu de malaise pendant la réalisation des examens de TEP-FDG. Ces derniers n’ont pas montré d’hyperfixation grélique. Ainsi notre hypothèse d’une augmentation de la consommation de glucose par l’intestin grêle n’a pas été démontrée dans ces deux cas. Soit les mécanismes de reprogrammation chez le rat ne sont pas identiques à ceux de l’homme. Soit la période d’observation de cette modification s’estompe avec le temps. En tout cas cela n’est pas en relation avec le Dumping syndrome. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts. Référence [1] Saeidi, N. et al. Science, 341:406–410. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.192

L’intervalle QT n’est pas allongé chez les femmes avec des troubles des conduites alimentaires

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Page 1: L’intervalle QT n’est pas allongé chez les femmes avec des troubles des conduites alimentaires

SFE Lyon 2014 / Annales d’Endocrinologie 75 (2014) 322–327 325

Objectifs de l’étude Le but de l’étude est d’évaluer la performance du scorede risque diabétique finlandais (FINDRISC) pour le dépistage du diabète et dela dysglycémie au sein d’une population consultante.Patients et méthodes Au total, 1000 patients consultant en médecine générale,volontaires, ont bénéficié d’une hyperglycémie provoquée par voie orale. Nousavons étudié la performance du FINDRISC dans l’identification du diabète etdu prédiabète.Résultats La valeur seuil du score de risque optimale « cut-off » pour le diabèteet la dysglycémie est un score ≥ 13 chez les femmes et ≥ 11 chez les hommes.L’aire sous la courbe (AUC) du score est de 0,64 (95 % CI : 0,60–0,68) pourle diabète et de 0,67 (95 % CI : 0,64–0,70) pour la dysglycémie. À ce seuil, lasensibilité du score de risque dans la détection du diabète est de 68 % alors quesa spécificité est de 54 %. La sensibilité et la spécificité pour la détection de ladysglycémie est de 66 % et 61 % respectivement. La valeur prédictive négativeest de 85 % pour le diabète et de 68 % pour la dysglycémie.Discussion Le FINDRISC représente un bon outil de dépistage du diabète detype 2 en pratique courante et chez les patients à risque de diabète.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.189

P2-069

Caractérisation des différents profilsd’insulino-sécrétion et d’insulinosensibilitédans les anomalies de la glucorégulationJ.F. Brun (Dr) ∗, E. Raynaud De Mauverger (Pr) , C. Fédou (Dr)Inserm U1046, Montpellier, France∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (J.F. Brun)

L’hyperglycémie modérée à jeun (HMJ) et l’intolérance au glucose (IAG)résultent de mécanismes distincts mis en évidence dans des études utilisantdes techniques de recherche sophistiquées. Nous avons voulu voir si ces diversmécanismes sont retrouvés avec l’analyse modélisée d’un simple repas test.Au total, 311 sujets présentant toute la gamme d’états entre la tolérance nor-male aux glucides et le diabète patent ont réalisé un repas test hyperglycémiquestandardisé. L’insulino-sensibilité (SI) est calculée par l’oral minimal model,l’insulino-sécrétion préhépatique est reconstituée à partir du C-peptide avec lemodèle de Van Cauter et Polonsky, et ses composantes (première et deuxièmephase �1 et �2) analysées à l’aide des modèles de Cobelli et de Mari. Cesmodèles montrent que lorsque l’IMC dépasse 30 kg/m2 on observe une baissede SI et une augmentation de �1 et �2 (p < 0,01) encore plus marquées si l’IMCdépasse 40. Dans les HMJ on observe une réduction de SI (p = 0,039), avec pro-duit �2 × SI abaissé, et insulino-sécrétion basale augmentée. Dans l’IAG on noteune réduction plus importante de SI (p = 0,0001) et de �1, et une diminution de la« potentiation » de la deuxième phase (p = 0,014). Les états associant HMJ + IAGsont caractérisés par un produit �2 × SI abaissé. Lorsque le diabète est unique-ment postprandial �2 est conservée, et elle est effondrée lorsque la glycémiedépasse 6,1 mmol à jeûn. Ces données confirment que HMJ et IAG sont liées àl’insulino-résistance mais avec des anomalies distinctes de l’insulino-sécrétion,plus marquées dans l’IAG.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.190

P2-070

L’intervalle QT n’est pas allongé chez lesfemmes avec des troubles des conduitesalimentairesC. Vaurs (Dr) ∗, A. Rollin (Dr) , E. Berard (Dr) , M. Valet (Dr) ,A. Saulnier (Dr) , F. Hazane (Dr) , P. Maury (Dr) , P. Ritz (Pr)CHU Toulouse, Toulouse, France∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (C. Vaurs)

Objectif Les troubles des conduites alimentaires (TCA) sont une cause rare etparfois fatale de l’allongement du QT. Cet allongement du QT n’est pas retrouvédans toutes les publications. L’objectif de cette étude est de valider si le QT estplus long chez des patientes avec TCA que chez des sujets appariés pour l’âgeet le genre.Patients et méthodes Cette étude prospective inclut 100 patientes TCA (DSM-IV) et 95 témoins, bénéficiant de mesures anthropométriques et d’un ECG. Lespatientes ont également bénéficié d’un ionogramme. Le QT a été corrigé avecla formule de Bazett et par ajustement à la fréquence cardiaque, plus basse chezles patientes TCA.Résultats La fréquence cardiaque est significativement plus basse chez lespatientes TCA (64 ± 14 bpm vs 78 ± 15 bpm ; p < 0.0001). Le QT mesuré estsignificativement plus long, mais le QT corrigé (Bazett) est significativementplus court chez les patientes TCA. Aucune patiente n’avait un QTc > 480 ms.Les patientes (vs les témoins) et la fréquence cardiaque étaient significativementet indépendamment corrélés au QT mesuré. Le QT ajusté pour ces deux variablesétait significativement inférieur chez les patientes TCA, mais sans pertinenceclinique (387 vs 394 ms). Le QT mesuré était associé à des concentrations demagnésium, calcium, et albumine basses, mais pas à la kaliémie.Conclusion Un QT très allongé est probablement exceptionnel chez lespatientes TCA. Le QT corrigé ou ajusté n’est pas cliniquement différent decelui des témoins appariés sur le genre et l’âge.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.191

P2-071

Absence d’augmentation de la captation dufluorodésoxyglucose objectivée partomographie par émission de positons dans leDumping syndromeR. Cohen (Dr) a,∗, M. Fysekidis (Dr) b, J.M. Catheline (Pr) c,G. Bonardel (Dr) d

a Endocrinologie, Hôpital Delafontaine, Saint-Denisb Endocrinologie, Hôpital Avicenne, Bobignyc Chirurgie Viscérale, Hôpital Delafontaine, Saint-Denisd Médecine Nucléaire, Hôpital Delafontaine, Saint-Denis∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (R. Cohen)

Le Dumping syndrome est une complication fréquente du By Pass (BP). Ilpeut être précoce (malaise digestif) ou tardif (hypoglycémie). Le diagnosticest fait sur une conviction clinique et la mise en évidence d’hypoglycémiespost prandiales tardives. Le traitement repose habituellement sur des mesuresdiététiques ; l’acarbose (ou d’autres médicaments ont été proposés dans les casréfractaires). Sa physiopatholologie n’est pas totalement élucidée. Récemment,on a mis en évidence une augmentation de la captation du 18FDG en tomographiepar emission de positons (TEP) multipliée par deux par l’intestin grêle atteignantdes taux proches de ceux du cerveau chez les rats après BP [1]. Nous avonsvoulu confirmer cette hypothèse chez 2 patientes porteuses de BP souffrantde Dumping syndrome avec hypoglycémies documentées. Les deux patientesâgées de 38 et 55 ans avaient eu respectivement un BP en 2009 (117 = >66)et 2007 (139 = > 90 kgs). La seconde patiente souffrait de diabète équilibré parmetformine. Les patientes n’ont pas eu de malaise pendant la réalisation desexamens de TEP-FDG. Ces derniers n’ont pas montré d’hyperfixation grélique.Ainsi notre hypothèse d’une augmentation de la consommation de glucose parl’intestin grêle n’a pas été démontrée dans ces deux cas. Soit les mécanismesde reprogrammation chez le rat ne sont pas identiques à ceux de l’homme. Soitla période d’observation de cette modification s’estompe avec le temps. En toutcas cela n’est pas en relation avec le Dumping syndrome.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration deconflits d’intérêts.Référence[1] Saeidi, N. et al. Science, 341:406–410.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.192