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Lionel AMATTE 13500 - eps.ac-aix-marseille.fr · Lionel AMATTE Professeur Agrégé d’EPS, Lycée P. Langevin, Bd Flemming 13500 Martigues lionel.amatte@ac‐aix‐marseille.fr

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Page 1: Lionel AMATTE 13500 - eps.ac-aix-marseille.fr · Lionel AMATTE Professeur Agrégé d’EPS, Lycée P. Langevin, Bd Flemming 13500 Martigues lionel.amatte@ac‐aix‐marseille.fr

Lionel AMATTE Professeur Agrégé d’EPS, Lycée P. Langevin, Bd Flemming 13500 Martigues  lionel.amatte@ac‐aix‐marseille.fr   

Titre : L’OUTIL TICE AU SERVICE DES APPRENTISSAGES, LA BORNE NUMERIQUE EN ESCALADE.  Résumé :  Comment  intégrer plus efficacement  les TICE dans  la séquence d’apprentissage en EPS ? La borne numérique en escalade, élaborée par un groupe de travail de l’Académie d’Aix‐Marseille, propose une réponse innovante au service d’une efficacité professionnelle.  Texte :  Les nouvelles  technologies  sont  en  forte progression dans  le milieu professionnel de  l’EPS,  Leur usage doit aujourd’hui dépasser  la  simple utilisation bureautique, pour devenir un déclencheur de  réels apprentissages moteurs et concourir à  l’acquisition de connaissances disciplinaires et  interdisciplinaires. La proposition de  la borne numérique en escalade entretien cette volonté. Mais cette forme innovante de transmission des savoirs est‐elle possible, acceptable au regard des conditions d’enseignement  ?  En quoi  l’environnement didactique  est‐il modifié  et  complète  les moyens d’apprendre ? Qu’est ce qui est sous‐jacent à la construction de cet outil pédagogique ?  La borne numérique, c’est quoi ?  C’est  l’utilisation  par  les  élèves,  au  cours  de  leçons  d’escalade  en  SAE  de  deux  ordinateurs  portables  sur lesquels des contenus présentés sous une forme multimédia, textes, images et clips vidéo sont proposés.  Le premier, « la borne sécurité », permet aux élèves de réviser les connaissances liées aux notions d’assurage, de mise en place du matériel, de manipulation de  corde, etc.…  (Un  groupe de  recherche de  l’Académie de Grenoble à créer un cdrom à ce sujet1).  La  procédure  d’enseignement  pour  la  « borne  sécurité »  est  organisée  sur  un  aller‐retour  obligatoire  entre l’enseignant et les élèves pour la validation d’une connaissance.  Le deuxième, « la borne topo‐vidéo », leur permet de visualiser l’évolution d’élèves « experts » sur les voies de la  structure, des passages difficiles, afin d’intégrer  les éléments d’une motricité plus efficace, de  copier des séquences de pas, de reconnaître les PME, d’avoir des images de la compétence etc...À partir d’un simple clic sur la voie affichée sur l’écran, l’élève se retrouve face à une « nouvelle médiation topographique ». (Images 1 et 2) 

Image 1              image 2 

                                                            1 Qualizza Hervé, Constant Walfroy, CRDP CD‐ROM Grenoble Escalade, sécurité et progression, Juin 2008 

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Créé  à partir du logiciel Power Point, la procédure d’utilisation est la suivante : ‐ afficher le couloir de travail à partir du menu général. ‐ cliquer sur la voie sélectionnée. Un lien hypertexte renvoie vers une autre page du fichier. ‐ visionner la vidéo de l’élève expert. Les élèves peuvent, sur cette page, soit lire en continu, faire des pauses, relancer la lecture, revenir au début de la vidéo, revenir au topo. (Voir l’image 3, interface d’utilisation)                    Expression des données théoriques qui justifient leurs utilisations.  D’un point de vue théorique, plusieurs notions clefs de l’apprentissage sont attachées à l’innovation justifiant sa  présence  dans  la  leçon : Apprentissage  vicariant  (voir  pour  apprendre,  la  notion  de modèle),  évaluation formative  (ajuster,  adapter  sa  motricité),  embellissement  de  la  tâche  et  variabilité,  profil  pédagogique, déclenchement  motivationnel  (objet  déclencheur  du  désir  d’apprendre),  conflit  sociocognitif  (débat argumenté). Cette organisation pédagogique permet à l’enseignant d’augmenter ses champs de transmission en donnant à l’outil une fonction didactique, celle de l’expression des contenus à acquérir, leur lecture, leur mise en débat, leur validation, au sein d’un environnement didactique  facilitateur2. Telle une situation qui  interpelle  l’élève, parce  qu’elle  est  nouvelle,  et  lui  donne  des  informations  qui  l’aide  à  penser  et  à  agir,  la  borne  est  une « interface »  multimédia  entre  l’apprenant  et  le  savoir  qui  va  favoriser  les  activités  d’investigation,  de dialogues,  de  formalisation  du  savoir  dans  le  groupe.  Cette  interface  propose  un  autre  « support  de l’apprendre »3.  Enfin, et c’est peut‐être  ici que réside  l’intérêt dans une activité adaptative telle que  l’escalade,  il s’agit  ici de proposer aux élèves des outils « modernes » de gestion de  leurs apprentissages  leur permettant de planifier des projets d’action et de se situer dans leurs apprentissages4.  Des enjeux qui justifient leurs utilisations.  Il s’agit à travers la mise en place de ce dispositif :  ‐ D’enrichir sur un plan théorique et culturel les contenus de l’EPS en donnant aux élèves les informations qui leur permettent de comprendre  les contenus à acquérir.  (Les connaissances déclaratives sont ainsi énoncées par l’outil TICE). ‐ De gérer les élèves inaptes au sein même de la leçon pour l’acquisition de connaissances déclaratives. ‐ De développer des plages d’autonomie dans les apprentissages des élèves. 

                                                            2 A. Giordan et G. De Vecchi, « les origines du savoir » édition Delachaux et Niestlé, 1987 3 A. Giordan et H. Platteaux, Acte du colloque National : Le multimédia dans l’éducation, les enjeux d’une mutation culturelle, édition CRDP de Grenoble, 1996 4 A. Rhéty, vers un environnement didactique favorisant les apprentissages et leur gestion par les élèves, tentative d’innovation en lancer athlétique, édition CRDP de Dijon, 1987 ? 

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‐ De gérer des hétérogénéités de capacités, de parcours, de profils. ‐ De donner à l’EPS sa place dans l’acquisition des compétences transdisciplinaires (validation des items du B2i, maîtrise de la langue) et augmenter sa contribution au socle commun de compétences.  Gadget ou innovation ? Perspective d’aide à l’enseignement.  Si  l’innovation est un processus d’influence qui conduit au changement et dont  l’effet consiste à transgresser des normes sociales existantes et à en proposer de nouvelles, alors  la borne  interactive,  face aux méthodes d’enseignement  normées  de  l’escalade  en  SAE,  développe  l’idée  que  l’outil  TICE  peut  accompagner l’enseignant dans la transmission des contenus disciplinaires. Il s’agit donc d’introduire, dans le processus d’apprentissage, un équipement nouveau et un procédé parallèle. Loin de dénaturer la place de l’enseignant, l’innovation d’un tel dispositif en EPS réside dans la mise en œuvre d’une efficacité professionnelle supplémentaire.  L’enseignant se libère de certaines contraintes didactiques, par dévolution de la tâche à l’élève, lui permettant d’intervenir plus efficacement sur d’autres éléments ou avec d’autres élèves. A. Rhéty se positionnait à ce titre sur  le  fait que  l’enseignant est dans  l’action d’apprentissage de  l’élève un élément  ‐  important  certes mais relatif ‐ d’un tout interactif ! 4  Si  le modèle d’apprentissage est  connu et  répond à des exigences de  transmission des  contenus, ce qui est innovant, c’est la méthode entreprise. Innover  dans  l’enseignement  de  l’escalade,  c’est  parvenir  à  proposer  un  outil  nouveau  qui  permet  à l’enseignant de tenter d’échapper à  l’échec de ses élèves  face à  l’acquisition d’une motricité ou  l’intégration d’une connaissance, et de lui donner, au moins pour un temps, un moyen d’agir sur celui‐ci. Il y parvient en apportant une réponse nouvelle, par un contenu porté par  les TICE et en faisant appel à une méthode d’enseignement différente. Après avoir identifié les gains d’efficacité de cette méthode, il modifie les coutumes professionnelles de  la transmission par  l’enseignant des contenus d’enseignement, tout en gardant un regard sur eux.  Innovation signifie aussi réticences et limites.  L’intégration de  l’outil TICE dans  la séquence d’enseignement amène  légitimement des  limites et contraintes qu’il faut lever, c’est la face cachée de l’innovation. Ils peuvent être de l’ordre de son rapport avec la logique de l’activité, l’autonomie des élèves, les compétences de l’enseignant, la faisabilité technique et humaine et le concept d’image de la compétence.  Pour conclure.  Quelle est la plus value des bornes interactives ? En quoi l’intégration des TICE au service des apprentissages de nos élèves va aider l’enseignant ? Quels moyens mettre en œuvre pour redonner du sens aux apprentissages ?  Un partie des  réponses s’objective dans  la notion d’efficacité professionnelle. L’innovation pédagogique doit concourir  à  cet  objectif  prioritaire  :  rendre  l’enseignement  plus  efficace  en  termes  d’acquisitions  de compétences pour nos élèves en proposant des interactions nouvelles entre les élèves et le savoir pour un gain d’efficacité et d’efficience.