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Los móviles y su influencia en la vida sexual

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'Digital natives' : ils vont bouleverser l'entreprise

Portrait-robot du 'Digital native'

(07/11/2008) - par Miléna Nemec-Poncik

Interactivité, rapidité, mobilité, liberté, innovation... les 'Digital natives' bousculent les codes du travail tels que nous les connaissons. Un peu comme Obélix et la marmite de potion magique, ils sont « tombés dans le Web 2.0 quand ils étaient petits ». Ces jeunes (dont la moyenne d'âge oscille entre 16 et 25 ans, selon les cabinets d'études) entendent retrouver au sein de l'entreprise les outils collaboratifs auxquels ils sont abonnés - voire accros - depuis leur adolescence ou leur enfance. Aux entreprises de ne pas louper le coche pour les attirer, car cette génération, reine du zapping, est en train d'arriver sur le marché de l'emploi, avec des habitudes sociales, des méthodes de travail ainsi que des codes hiérarchiques auxquelles il va falloir s'habituer. Préparez-vous, en observant par exemple... vos propres enfants.

Inventé par Marc Prensky au début des années 2000, le terme de 'Digital natives' désigne les étudiants et les écoliers qui ont grandi entourés des nouvelles technologies (ordinateurs, téléphones portables, jeux vidéo, Internet...). On les appelle ainsi par opposition à leurs prédécesseurs, les 'Digital immigrants', faciles à reconnaître à quelques signes : ils impriment encore leurs mails par exemple.

Egalement connus sous le terme de génération Y ou génération Google, la différence des 'Digital natives' (DN) ne se limite pas à une simple question de goûts vestimentaires, musicaux, ou à leur manière de s'exprimer. La rupture va plus loin. C'est dans leur manière de fonctionner et de réfléchir qu'ils se différencient drastiquement de leurs aînés. Ils sont en permanence en relation avec des amis aux quatre coins du monde, jonglent avec une quantité d'information incroyable, sont capables de faire cinq choses en même temps, et privilégient le graphique et le visuel au textuel. Marc Prensky n'hésite pas à affirmer que cette génération « pense et digère l'information d'une manière fondamentalement différente de leurs prédécesseurs », en sous-entendant même qu'il existe chez eux une « modification au niveau du cerveau ».

Les rois du zapping et de la personnalisation

Ces jeunes ont par exemple largement délaissé les médias traditionnels au profit d'Internet. Ils passent de moins en moins de temps à écouter la radio ou à regarder la télé (1 h 30 de moins par rapport à 2001). Ces médias ne sont pas pour autant ignorés, mais on observe un glissement vers un autre support, l'ordinateur : 38% des jeunes regardent du contenu télévisuel sur leur PC, et 40% d'entre eux s'en servent également pour écouter la radio. Le DN est volatil dans sa recherche de l'information. Il rebondit très vite d'une page à l'autre, il est impatient, il zappe volontiers s'il ne trouve pas immédiatement ce qu'il cherche et passe très peu de temps

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sur une même page. C'est le surfeur dans toute sa splendeur, le roi du clic. Il veut tout personnaliser, y compris son poste de travail.

Poussons encore plus loin la caricature. Parlez aux plus jeunes de Minitel ou de magnétoscope, ils vous regarderont probablement d'un air interrogateur. Pire encore, placez-les maintenant en entreprise, avec un bureau classique, une imprimante poussiéreuse, un PC qui rame, un accès aux réseaux sociaux bloqué par le pare-feu, comme c'est encore le cas dans de nombreuses sociétés, selon MessageLabs, une société spécialisée dans la protection de la messagerie instantanée. Le verdict est sans appel, le DN tourne les talons et va chercher ailleurs.

Pas technophiles pour deux sous, mais exigeants en qualité de service

« Attention toutefois. Il ne faut pas confondre Digital native et geek, prévient Carlos Diaz, PDG de l'éditeur Blue Kiwi, qui propose des solutions Web 2.0 aux entreprises. A moins d'être lui-même informaticien, le 'Digital native' ne connaît absolument rien à la technologie pure et dure sur laquelle reposent les outils avec lesquels il travaille, et à vrai dire... ça lui est égal. Tout ce qui compte pour lui, c'est que ça marche, et que la communication passe en moins d'un quart de seconde. »

'Digital natives' : ils vont bouleverser l'entreprise

Un atout mal exploité par les entreprises

Du côté des entreprises, la prise conscience de l'arrivée des 'Digital natives' et du formidable potentiel qu'ils possèdent est encore très limitée. « Aujourd'hui, les entreprises bricolent quasiment systématiquement une brique Web 2.0 au sein de leur service informatique (un petit wiki collaboratif, quelques dérivés de Netvibes, des flux RSS...) pour coller aux us et coutumes de l'informatique », explique Stanislas Magnant, consultant chez Publicis, groupe de publicité. Une étude réalisée par Forrester va d'ailleurs dans ce sens. Selon le cabinet, les outils liés au Web 2.0, réseaux sociaux en tête, flux RSS, blogs, wikis (encyclopédies interactives), mashups (applications hybrides), podcasts et widgets sont entrés en phase de professionnalisation, et devraient peser 4,6 Md$ en 2013, notamment poussés par l'arrivée des 'Digital natives' en entreprise.

C'est d'ailleurs là que le DN peut dégainer son atout de taille : il n'a pas besoin de formation, il déborde d'idées, il est ambitieux, imaginatif et il connaît tous ces concepts sur le bout des doigts. « Cela épargne aux sociétés toutes les problématiques de formation et de remise à niveau, comme ça peut être le cas pour les personnes qui sont déjà en poste depuis quelques années, et pour lesquelles ces nouveaux moyens de communication sont encore très obscurs et difficiles à domestiquer », note Stanislas Magnant, chez Publicis.

Une mutation vers 'l'Entreprise 2.0' particulièrement lente en France

Malheureusement, les entreprises connaissent encore mal les DN, et dans un souci de sécurité, elles freinent souvent leurs ardeurs. Leur comportement, leur façon de s'adresser et de

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considérer la hiérarchie, leur désir de liberté (celle du Web : pourquoi adresser une fiche manuscrite au DSI en cas de souci informatique si le petit copain d'un forum peut répondre immédiatement ?) peuvent paraître déroutants. Les entreprises doivent entamer une véritable mutation dans leur manière de considérer ces jeunes employés. C'est tout le pari contenu dans l'expression 'Entreprise 2.0', qui commence à circuler avec l'arrivée des 'Digital natives' et des usages liés au Web 2.0 dans le monde professionnel.

Le constat est particulièrement navrant du côté hexagonal, même si la sauce commence à prendre. La prise de conscience progresse plus rapidement aux Etats-Unis, où les cabinets étudient régulièrement le phénomène, et où cette thématique est devenue très à la mode dans les discours de management.

D'après Peter Sondergaard, analyste au Gartner, « il est urgent pour les entreprises de tester dès à présent les technologies du Web 2.0 en interne, car cela constituera un critère de sélection pour les Digital natives lors de la recherche d'un emploi ». Ces jeunes ne se satisfont plus des modèles de communication traditionnels, dans lesquels les entreprises ont pourtant injecté des millions d'euros au cours des dernières années. Tout sera à revoir d'après le cabinet : culture d'entreprise, mode de fonctionnement et de communication, conditions de travail...

'Digital natives' : ils vont bouleverser l'entreprise

Un enjeu pour les RH et les recruteurs « Avec le débarquement des 'Digital Natives', le changement se fera avec ou sans l'approbation des directions générales », clame Carlos Diaz, PDG de Blue Kiwi. Selon lui, si le 'Digital native' ne trouve pas en interne les outils avec lesquels il a l'habitude de travailler, il ira de toute manière les chercher ailleurs. Quitte à créer un wiki, ou un groupe sur Facebook pour travailler sur un projet. Et cette liberté d'action et de mentalité engendre des risques pour l'entreprise, comme la fuite de données ou les intrusions. Carlos Diaz prône ce message auprès des directions générales et informatiques : « si vous-mêmes n'êtes pas pratiquants, soyez au moins croyants... ce qui demande un peu de modestie de votre part, mais il en va de la sécurité du système informatique de l'entreprise», admet-il. D'ailleurs si seules 3 entreprises sur 10 s'intéressent aux réseaux sociaux selon une étude réalisée par Coleman Parkes Research, 75% d'entre elles admettent que si on leur ferme la porte, ils risquent d'entrer par la fenêtre.

La France « en phase d'intellectualisation » du phénomène

Carlos Diaz pointe par ailleurs du doigt le retard des entreprises françaises en matière d'accueil des DN. « J'ai assisté il y a quelques mois au symposium du Gartner à Barcelone. Pour les autres pays (comme ceux d'Europe du Nord), l'arrivée des Digital natives est une donnée socio-économique dont l'importance est prise en compte depuis des années dans les stratégies d'équipement et de recrutement. En France, on en est encore en pleine phase d' « intellectualisation », de « conversation » autour du concept, sans se rendre compte des enjeux économiques et concurrentiels qu'il comporte. »

Pour beaucoup, cette mutation vers une 'entreprise 2.0' n'est pas tant une question de technologie que celle d'une révolution culturelle. A ce titre, le défi concerne également les

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ressources humaines et les recruteurs. S'ils veulent séduire leurs futurs employés, ils vont devoir se refaire une beauté et proposer des conditions de travail dignes des attentes des bébés Google ou iPhone. « Le prestige d'une marque comme Ernst & Young ou PriceWaterHouse ne suffit plus à faire la différence, comme c'était le cas avant, souligne encore Carlos Diaz. Les jeunes privilégient des modèles qui valorisent à la fois l'individu, et qui lui permettent de travailler de façon collaborative, en exploitant des outils qui lui sont familiers. »

Les 'Digital natives' n'hésiteront pas à tourner les talons si les conditions de travail les brident

Un enjeu pour les RH et les recruteursS'ils sont déçus, les jeunes talents n'hésitent plus à refuser une offre, ou tout bonnement changer d'employeur au bout de quelques mois. Pour Stanislas Magnant chez Publicis, inscrire sur son CV qu'on a créé un wiki, voire qu'on a été champion d'un concours de jeux en ligne deviendra monnaie courante dans les années à venir, et ce sont des détails qui n'échapperont pas aux recruteurs et aux chasseurs de tête. « Les entreprises seront forcément amenées à intégrer ces nouvelles technologies si elles veulent attirer et surtout garder les bons profils, note Elisabeth De Maulde, présidente du cabinet Pierre Audoin Consultants. La rétention des jeunes talents est en effet le salage des entreprises dans les années à venir, et cela passe par toute une batterie de conditions alléchantes : modernisation du système d'information évidemment, mais également décoration, mobilier, design... Les Digital natives veulent retrouver en entreprise un cadre dynamique et agréable, comme chez eux », souligne-t-elle.

Chez GFI Informatique, la notion de 'Digital native' est devenue une évidence dans la politique de recrutement. La SSII française en a confié la charge à un cabinet spécialisé, qui s'occupe également de veille technologique et propose aux candidats de s'inscrire sur Facebook. « Capter de nouveaux talents passe par la mise en avant de nos outils de communication participative, et nous oblige à rester en veille. Les jeunes de la génération Y s'intègrent d'autant plus vite qu'on ne les prend pas pour des ovnis, mais, au contraire, que nous valorisons leurs connaissances et leur savoir-faire », explique-t-on chez la SSII.

Monica Basso, vice-présidente de recherche au Gartner : "les entreprises devront composer avec tout ce petit monde"LeMondeInformatique.fr : Comment Gartner définit-il les Digital natives ?

Monica Basso : Nous utilisons la définition donnée par Marc Prensky : une personne de moins de 24 ans qui a grandi en étant intensément exposée à la technologie et au numérique.

En quoi se distinguent-ils de leurs aînés ?

Leurs compétences IT et leurs comportements sociaux sont complètement différents de ce que l'on appelle les « immigrés », les personnes qui n'ont pas été exposées à une utilisation de la technologie dès leur naissance, mais qui l'ont adoptée peu à peu, par la force des choses.

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Les Digital Natives ont mis au point des capacités cognitives radicalement différentes de celles de leurs aînés. Ils aiment travailler en équipe, tout en ressentant un fort besoin d'autonomie et d'indépendance (qu'il faut valoriser), ils sont multitâches, créateurs de contenu, ils voyagent volontiers, ils fourmillent d'idées et sont avides de connaître de nouvelles cultures. Ils ont tendance à rejeter l'autorité, mais ils acceptent la compétition.

Ils ont également développé de nouvelles capacités pour être plus interactifs. Ils consomment autrement l'information, ils la digèrent très vite et ils en ont une conception visuelle et non-linéaire. Un exemple : l'élaboration d'un rapport ou d'un projet comporte automatiquement un aspect multimédia pour eux, ils sont friands de graphiques, de mouvements, de sons, le tout récolté en quelques minutes sur le Web.

Ils zappent énormément, ils cessent leur lecture après quelques phrases, leur style d'apprentissage est basé sur l'expérimentation et sur le « bricolage » au jour le jour. A l'inverse, les immigrants ont besoin d'accumuler les expériences sur le long terme.

Ils sont omniprésents dans les univers virtuels qui font désormais intégralement partie de leur quotidien, que ce soit via les réseaux sociaux, où ils possèdent souvent de multiples identités numériques, les forums, les chats, les sms...

À long terme, les DN sont-ils susceptibles d'influencer et de modifier la façon dont les entreprises collaborent et travaillent ?

Ces étudiants sont les futurs employés des entreprises. Leur présence et leur pouvoir est amené à croître, en raison de leurs compétences techniques, de leur familiarité avec les produits numériques et de leur capacité à récupérer des informations. Leur arrivée modifiera profondément les relations entre employeurs et employés.

Quelles sont leurs points faibles et leurs points forts ?

Ils rejettent les structures hiérarchiques trop figées mais ils aiment collaborer à plusieurs sur un projet, pas forcément sur le même lieu de travail. Ils sont très axés « groupe », alors que les immigrants pensent d'abord à résoudre les problèmes individuellement, dans leur coin.

Les entreprises sont-elles prêtes à employer les DN ?

Les entreprises sont rarement conscientes de l'ampleur du changement que l'arrivée des DN va entraîner. Beaucoup y portent trop peu d'attention d'ailleurs. D'ici à 2018, elles seront pourtant confrontées à une véritable « croisée des chemins » entre les baby-boomers (qui s'approcheront de la retraite mais qui seront encore en poste) et la déferlante des Digital Natives. Les entreprises devront composer avec tout ce petit monde et déployer des plans de travail avec des personnes d'âges, d'expériences et de cultures différents.

Essilor accueille des jeunes pour « enrichir sa culture »Essilor a passé un contrat il y a trois ans avec l'Université de Créteil. La société accueille des étudiants (une quinzaine par an, soit 45 depuis le début) qui sont des « apprentis de l'enseignement ». Ils travaillent leur master en alternance entre la fac et l'entreprise. L'idée

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pour Essilor : utiliser ce vivier de jeunes cerveaux bouillonnant d'idées, les pousser à créer des blogs ou des wikis, les encourager à proposer des projets, leur ouvrir des portes, tout en assurant la cohérence avec l'ensemble de l'entreprise et du système d'information, et assurer l'industrialisation des processus mis en place. « Cela s'apparente un peu à de l'équilibrisme, demande un peu d'humilité de la part des DSI, souligne Didier Lambert, président du Cigref et DSI d'Essilor, mais les collaborateurs qui rejoignent notre groupe chaque année enrichissent notre culture au final. »

La valeur ajoutée n'est pas dans l'outil, mais dans l'usage

Pour Didier Lambert, l'arrivée de nouvelles technologies a longtemps été perçue - à tort - de manière négative par les DSI, mais aussi par les salariés. « Ca ne sert à rien de forcer les gens, car la valeur ajoutée de ces outils repose sur leur usage, et dépend donc de leur degré d'adoption » précise-t-il. « Aujourd'hui le message chez nous c'est : venez avec votre créativité, votre nouvelle manière de travailler, créez des prototypes. Nous avons observé les jeunes avec leurs caméscopes, pour envoyer des vidéos sur YouTube et nous avons appliqué ce principe en entreprise. Aujourd'hui fini les présentations sur papier ou PowerPoint, tout se fait par vidéos, et les jeunes nous ont aidé à franchir ce tournant », se félicite Didier Lambert.

Une veille technologique sur le Web 2.0

Essilor a également créé une équipe « BAG » (bureautique et applications génériques). La moyenne d'âge de ses membres oscille entre 25 et 27 ans. Leur rôle consiste à créer des portails, à lancer des blogs et des wikis, à faire de la veille technologique pour tout ce qui concerne le Web 2.0... « Ces jeunes réalisent un travail de veille, mais proposent également des prototypes d'application pour l'entreprise. Nous les testons, et l'essai est transformé si nous arrivons à concevoir une application qui pourra s'intégrer dans notre SI », explique Didier Lambert. Pour Loïc Méreau, 30 ans, et qui a rejoint le groupe à 23 ans : « L'équipe fonctionne bien, nous avons de grandes opportunités, le groupe est homogène, la communication est beaucoup plus directe et nous disposons d'une grande liberté pour regarder ce qui se passe sur la Toile et tenter de l'appliquer à l'entreprise. »