-
Architecte internationalement reconnu, OscarNiemeyer a peu
construit en France, malgr de
nombreux projets. Initie par la ralisation du sigedu Parti
communiste franais Paris, grce la
force de conviction de Jean Nicolas, luvre franaisedOscar
Niemeyer sest notamment enrichie de labourse dpartementale du
travail Bobigny et du
sige du journal lHumanit Saint-Denis. uvresde militant, ces
difices sinscrivent dans son longcompagnonnage avec le mouvement
communiste
franais. Si le sige du PCF et la Maison de la culturedu Havre
sont incontestablement ses uvres
majeures, la bourse dpartementale du travail Bobigny, la grande
scne de la fte de lHumanit
La Courneuve et le sige du
journal lHumanit Saint-Denis mritent unvritable rexamen. Car ces
uvres, difies en
Seine-Saint-Denis au cours des annes soixante-dix et
quatre-vingt, constituent un ensemble rare,
exemplaire dune connivence entre un matredouvrage et un matre
duvre
LuvredOscarNiemeyeren Seine-Saint-Denis
RR
nsseepptteemmbbrree
dueepprreessles Points de
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2 22
Oscar Niemeyer, un parcours dans le sicle Form lcole des
Beaux-Arts de Rio, Oscar Niemeyer1907, Rio de Janeiro) dbute sa
carrire darchitecte en 1934dans lagence de Lucio Costa. Il
travaille ainsi au projet du ministrede lEducation nationale et de
la Sant Rio de Janeiro, ce quilui permet de rencontrer Le Corbusier
en 1936. Il ralise ensuite,toujours avec Costa, le pavillon du
Brsil pour lexposition deNew York. Les lments de ce qui fera son
style pour les dcenniessuivantes y apparaissent : une synthse du
vocabulaire moderniste(pilotis, formes pures, blancheur des faades)
o il introduit lacourbe, potisant ainsi le bton. Oscar
Niemeyerconstruit ensuite une srie ddifices pour le parc dePampulha
que lui commande Juscelino Kubitschek,maire de Belo Horizonte, dont
lglise Saint-FranoisdAssise, en 1943-1944, abondamment publie etqui
lui vaudra une reconnaissance mondiale.Offrant une image renouvele
de la modernit, la fois sensuelle, baroque et exubrante,
larchi-tecture de Niemeyer se dploie en toute libertau cours des
annes cinquante, innovant tant surle plan plastique que structurel.
A partir de 1956,il retrouve Lucio Costa pour concevoir les
dificespublics de Brasilia, la nouvelle capitale vouluepar le
prsident Kubitschek. Ce grand projetest mis mal par le coup dEtat
men par lajunte militaire en 1964. Larchitecte, militantcommuniste
depuis laprs-guerre, rencontrealors des difficults avec le nouveau
pouvoir.En 1965, il se rend en France pourinaugurer lexposition que
luiconsacre le muse de lUnion centrale des Arts dcoratifs
etrecevoir le grand prix internationalque lui dcerne la
revuelArchitecture dAujourdhui 1.Ravi de cet accueil, il noue
descontacts et envisage de sinstaller Paris pour fuir la
dictature.Deux ans plus tard, Niemeyerdcide de simplanter en
France.Il obtient sans difficult dAndrMalraux, ministre des
Affairesculturelles, et de lOrdre desarchitectes le droit de
travailleren France. Il engage ds lorsdes projets tels quun
quartier delogements Grasse ou encore uncentre spirituel dominicain
laSainte-Baume, prs de Marseille.
Ds son sjour de 1965, OscarNiemeyer a renou avec son amiJean
Nicolas. Architecte, proche deCharlotte Perriand et de LeCorbusier,
Nicolas est secrtaire
1 - Niemeyer-autoportrait
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322
1 Dutra (Maria Stella), Oscar Niemeyer en France , pp. 274-276
in Monnier (Grard), Larchitecture moderne en France. De la
croissance la comptition, t. 3, Paris, Picard, 2000, 309 p.2 Le Vme
congrs international des architectes modernes(CIAM) sest tenu Paris
du 28.06 au 02.07 1937, des dbatsont eu lieu la Maison de la
Culture, salle dIna et au pavillondes Temps nouveaux, sur le site
de lexposition internationale. Lepavillon prsentait les travaux des
diffrents participants. Il estpossible quOscar Niemeyer sy soit
rendu et quil y ait fait laconnaissance de Jean Nicolas.3 Cohen
(Jean-Louis), Jean Nicolas , in Maitron (Jean) (dir.),Dictionnaire
biographique du mouvement ouvrier franais,Paris, ditions Ouvrires
et le CD Rom.4 Entretien de lauteur avec Jacques Tricot du
5.11.2004.
gnral du Vme congrs international des architectesmodernes (CIAM)
en 1937. Cet important congrsse tient en partie dans le pavillon
des Temps nouveaux de Le Corbusier, ralis pour
lexpositioninternationale de Paris2. Membre influent du
particommuniste franais (PCF), Jean Nicolas facilitenotamment les
rapports de Le Corbusier avec leparti et la CGT avant et
aprs-guerre. Au cours desannes soixante, il devient membre de la
commissiondarchitecture et durbanisme du Comit central duparti.
Cest Jean Nicolas qui persuade les membresde la direction du PCF,
et plus particulirementGeorges Gosnat, de confier Oscar Niemeyer
laconception du nouveau sige du PCF, depuis long-temps ltroit dans
ses locaux de la rueLafayette3. Cest en tant que chef dune agence
de program-mation, que Jean Nicolas est amen travaillerbeaucoup
dans le nouveau dpartement de laSeine-Saint-Denis, cr en 1964. Il y
a introduit dejeunes architectes comme Paul Chemetov ouJacques
Kalisz auprs de municipalits communistesde la banlieue rouge , La
Courneuve ou Pantin.La multiplication des commandes quil reoit
enFrance (Maison de la Culture du Havre, ZAC Dieppe et Villejuif,
sige de la Rgie Renault, tourde bureaux la Dfense et des contacts
promet-teurs pour dautres projets) amne Oscar Niemeyer crer en 1972
une agence Paris, sur lesChamps-lyses. Il en confie la direction
ling-nieur Jacques Tricot, jusqu prsent charg par lebureau dtudes
BERIM de suivre le chantier duPCF, place du Colonel Fabien4. Cest
dans cettemme priode que nat le projet dune boursedpartementale du
travail Bobigny, ville quiregroupe la nouvelle Prfecture de la
Seine-Saint-Denis et le sige du Conseil gnral.
2 - Le sige du journal l'Humanit
3 - La grande scne de la fte de l'Humanit, 1978
4 - La bourse dpartementale du Travail
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Envisage ds 1967, la bourse dpartementaledu travail fait lobjet
dune dcision du Conseilgnral rendant public le projet et le
choixdOscar Niemeyer en mai 1972. Le Val deMarne et lEssonne se
sont dj dots dun telquipement en 1971 et 1972. Matre douvrageen
titre, le Conseil gnral de la Seine-Saint-Denis a associ les dlgus
des syndicats laprogrammation coordonne par Jean Nicolas.Ils font
ensemble le choix dun projet double :un btiment de bureaux (environ
100 bureauxsur 4 tages) affect la bourse proprementdite et un
auditorium partag (800 places), maisessentiellement gr par le
Conseil gnral.Cest en fonction de ce parti pris que Niemeyerdessine
ses premires esquisses et tudes surla parcelle pressentie, dlimite
par lavenueJean Jaurs, la rue de la Rpublique et la ruedes Marais.
Une maquette est ralise et publieds juin 1972 dans le Bulletin
dinformationlocale de Bobigny (n 5, juillet-aot 1972). Simple et
conomique dans le secteur de tra-vail, libre et lyrique pour le
grand auditorium quidoit caractriser lensemble de la
boursedpartementale. Niemeyer fait dj le choix delier ces deux
espaces trs distincts par uneplace semi-enterre ouverte sur le
carrefour.
4
La Bourse du Travail de Bobigny
5, 6 - croquis de Niemeyer pour la bourse
7 - Vue gnrale de la bourse, peu aprs son inauguration
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55 Entretien de lauteur avec Jean-Maur Lyonnet du
31.08.2004.
Les premiers plans techniques sont excuts lautomne 1972 et
prsents rapidement pourlobtention du permis de construire. La
munici-palit de Bobigny accorde un avis favorablesous rserve de
modifications en mars 1973.Elle demande notamment de mieux
sinscriredans le projet urbain pens par RaymondLopez et surtout
Michel Holley en imposant unecontrainte de hauteur. Niemeyer revoit
son pro-jet deux reprises au cours des mois suivantset obtient un
permis de construire dfinitif endcembre 1974. Enfin lanc, le
chantier estrapidement confront la dfection de lentre-prise de
gros-uvre, en faillite5. Rencontrantgalement des difficults pour la
Maison de laCulture du Havre, Niemeyer charge JacquesTricot de
recruter un architecte mme derelancer ces chantiers et de le
remplacer surplace puisquil nest en France que par intermit-tence.
Cest Jean-Maur Lyonnet, jeune archi-tecte dorigine stphanoise, qui
est choisi pourdevenir larchitecte dopration de lagenceNiemeyer en
1975. Il reprend le dossier de labourse dpartementale, rvise les
marchs etle chantier rouvre en fvrier 1976.Progressivement,
lauditorium, ramen 600places, merge.Surnomme le goland ou l
albatros ,cette coquille renverse que forme laudi-torium est rendue
possible grce aux voiles debton et aux sept poutres rayonnantes qui
por-tent la conque de bton strie , commelappelle lhistorien Gilbert
Luigi. De lextrieur,les poutres forment autant de rainures
permet-tant lvacuation des eaux. En coupe, laudito-rium a la forme
dun pavillon de trompette pouren parfaire lacoustique. Sculptural,
vritablesignal urbain, lauditorium de la bourse du tra-vail
contraste avec le btiment de bureaux,sobre immeuble sur pilotis la
faade en murs-rideaux de verre teint, scande de finsmeneaux de bton
blanc. Seule lentre semi-enterre de lauditorium laisse deviner que
lesdeux difices communiquent. Comme pour lesige du PCF place du
colonel Fabien Paris,Oscar Niemeyer tire parti du site qui lui
estconfi et cre une uvre complexe qui le meten valeur. Inaugure le
2 mai 1978, la boursedu travail de Bobigny renouvelle la
perceptionque lon pouvait avoir de ce programme trsspcifique, marqu
par le dbut du XXme sicle,moment fort de la cration de bourses du
travailen France (157 en 1908).
9 - L"albatros" en chantier
8 - croquisde Niemeyerpour la bourse
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610 - L'auditorium Marcel Paul o Niemeyer runit deux couleurs
qui lui sont chres: le jaune et le bleu
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-
7 Au printemps 1978, alors que sachve labourse dpartementale du
travail, Jean Nicolasdemande Oscar Niemeyer sil peut rflchir une
amlioration du dispositif scnique de la grande scne pour ldition
1978 de la ftedu journal lHumanit. Depuis les annes trente,Jean
Nicolas est le grand ordonnateur de ce traditionnel rendez-vous de
rentre des militants communistes qui sest impos commeune fte
populaire incontournable de la rgionparisienne. Aprs avoir eu lieu
dans les bois deMeudon, Garches, Vincennes ou Montreuil, la fte de
lHuma sest installe partir de1971 sur le site du nouveau parc
dpartementalde La Courneuve. Depuis des annes, JeanNicolas offre de
jeunes architectes la possibilitde concevoir des structures phmres
inno-vantes pour cette occasion. Ainsi, la fin desannes soixante
fleurissent parmi les quelques400 stands des structures gonflables
de tailleset de formes varies.
Mais pour lautomne 1978, cest une petitervolution que Nicolas
attend de Niemeyer. Carsi les stands permettent la crativit,
lescontraintes de la grande scne imposent lerecours une structure
tubulaire standardisedepuis les grands concerts de rock de
typeWoodstock. Pour rompre avec ces servitudes,
La scne de la fte de lHuma, La Courneuve
12 - La grande scne depuis les coulisses: le systmetechnique
associant toile tendue rouge et grues y estplus lisible
13
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-
8Niemeyer imagine une scne beaucoup plusgrande et nanmoins
couverte. Pour cela, il utilise quatre grues de chantier et fait
des brasarticuls les supports dune structure lgremlant bois et
acier soutenant la grande toiletextile de couleur rouge couvrant
lensemble,tendue jusqu rejoindre le sol o elle estancre crant ainsi
en fond de scne troisstructures triangulaires de la mme toile se
glissant entre les grues. Au sol, lgrementincline vers le public,
la scne souvre sur troisfaces. Flexible, elle sadapte au mieux la
poly-valence souhaite pour ce point nvralgique dela fte o concerts,
spectacles et discours sesuccdent durant deux jours. A la
justesseexemplaire de la conception technique sajoutelindniable
force symbolique de la GrandeScne dans cette fte populaire ouverte
tous:la couverture rouge, la couleur communiste, rige par les grues
de chantier, instruments dutravail ouvrier, protge des spectacles
culturelsde haut niveau , prcise Maria Stella Dutra,spcialiste de
luvre dOscar Niemeyer enFrance6. Lingniosit de ce dispositif, mis
aupoint avec lassistance de larchitecte-ingnieurHans Walter Muller,
lui a permis de perdurerpendant une quinzaine dannes,
moyennantquelques petites modifications.
6 Correspondance de lauteur avec Maria Stella Dutra,
automne2004.
15 - La grande scne allie lgret et fonctionnalit
14
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-
Malgr la mort de Jean Nicolas en 1982,Oscar Niemeyer continue
son uvre dans ledpartement. En 1985, Roland Leroy, directeurde
LHumanit dcide dtudier le dmnagementdu journal sur un site plus
adapt sesbesoins. Depuis sa fondation, le quotidien deJaurs est, en
effet, ltroit dans ses locauxrue du Faubourg Poissonnire Paris. La
ncessit de moderniser et notamment dinformatiser, mais aussi la
volont de rorganiserlensemble du journal pour faire des
conomiesmotivent cette tude. Devenu directeur duBERIM, Jacques
Tricot est ainsi consult, plusieurs sites sont envisags, mais celui
deSaint-Denis est rapidement privilgi. La villereste proche de
Paris, elle est desservie par lemtro et offre des terrains libres,
deux pas dela basilique, en centre-ville. Ce quartier est eneffet,
depuis 1972, une zone damnagementconcerte double dune opration de
rsorptiondhabitat insalubre situe dans le primtre deprotection de
la basilique, classe depuis 1862.De ce fait, cette vaste opration
est soumise laccord de la Commission suprieure desMonuments
historiques, section des abords. La municipalit souhaite crer un
centre-villeattractif mlant commerces et quipements culturels tout
en privilgiant le logement social.Soutenu par les directeurs de
larchitecture successifs, ce projet de rnovation du centrecoordonn
par Guy Naizot runi bientt desarchitectes tels que Rene
Gailhoustet, Jean etMaria Deroche, Roland Simounet ou encoreJacques
Bardet. Ce dernier est charg de llotqui longe la basilique. Selon
le vu de laCommission des abords, Bardet met au pointun
ordonnancement de faade trs classiquepour sharmoniser avec la
basilique. Cest dansce primtre que lon envisage de construire
lesige du journal.
9
Le sige de lHumanit, Saint-Denis
16 - Le sige du journal l'Humanit aujourd'hui17 - Esquisse
de
Niemeyer date du31.01.1987 et publie
dans l'Humanit du19.02.1987
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-
Pour cet ambitieux projet, Roland Leroy a lidede faire appel
Oscar Niemeyer. Larchitecterpond favorablement en fvrier 1987
enenvoyant une premire esquisse. Il fait ais-ment lunanimit et
permet dviter les dlaisdun concours. Jacques Tricot lui a envoy
unfilm pour quil dcouvre lenvironnement immdiatde la parcelle
triangulaire o doit se loger lesige de lHumanit, Larchitecte doit
concevoirun difice qui se plie au gabarit et lordonnan-cement de
faade conu par Bardet, placePierre de Montreuil, et qui mnage des
vues surla rosace de la basilique, depuis la rue JeanJaurs. Pour
dpasser ces contraintes,Niemeyer imagine un btiment formant un
Y,tout en courbes, o se love une volute marquant lentre du journal,
au croisement desrues de Strasbourg et Jaurs. Cest nouveauJean-Maur
Lyonnet qui assiste et reprsenteNiemeyer sur ce projet. La demande
de permisde construire est faite en avril 1987 et unemaquette est
prsente fin mai lors de la confrence de presse. Cette maquette
faitdbat puisque la faade prsente des parentsavec un collge
prfabriqu dit CIEPS ,conu par Niemeyer pour le Brsil et dont
150exemplaires sont dj raliss. Gns par cettecritique, Roland Leroy,
Jacques Tricot et lemaire de Saint-Denis, Marcellin Berthelot,
fontle dplacement au Brsil en dcembre 1987,pour fter les 80 ans
dOscar Niemeyer tout enesprant obtenir une modification de son
projet.Alors que le chantier va commencer, aprs unerapide fouille
archologique de la parcelle,Oscar Niemeyer met fin cette
controverse. Il recouvre sa faade dunmur-rideau de
verresemi-rflchissant sur 3des quatre tages en utilisant la
technique duverre coll ou VEC. Celle-ci a t mise en uvrepour la
premire fois enFrance pour la Cit dessciences et de lindustriede la
Villette grce lin-gnieur Peter Rice, un anplus tt. Enfin,
larchitectesignale plus nettementlentre du journal enintroduisant
une ruptureentre la faade courberue de Strasbourg et lecylindre rue
Jean Jaurs.
10
18 - Vue du journal depuis la rue Jean Jaurs, en arrire-plan, la
basilique et sa rosace
19 - Plan du deuxime tage du journal
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Malgr ce contretemps entranant une modifi-cation du permis de
construire, le chantier sedroule sans difficult et sachve commeprvu
dbut 1989. Linauguration a lieu le 27avril 1989. Gnralement considr
commeinabouti parce que trop contraint, le sige delHumanit, est
pourtant une ralisation dotede vraies qualits. Comme pour la
boursedpartementale du travail, Oscar Niemeyersest attach avec des
moyens modestes et defortes contraintes urbaines rpondre
desexigences programmatiques spcifiques.
uvres de militant, la bourse dpartementaledu travail et le sige
de lHumanit, au mmetitre que la grande scne de la fte delHumanit,
sinscrivent dans son long compa-gnonnage avec le parti communiste
franais.Retenue, cette architecture nest pas pourautant dnue du
lyrisme qui caractrise sonuvre et tmoigne de sa capacit
dadaptationsans reniement de ses parti-pris formels.Reprsentatives
de sa production des annessoixante-dix et quatre-vingt, marque
enFrance par le sige du PCF Paris et la Maisonde la Culture du
Havre, ces deux ralisationsnen sont pas moins originales. Enfin,
ellescontribuent fortement crer dans lest parisienun ensemble
cohrent duvres dOscarNiemeyer, unique en Europe.A quatre-vingt
dix-sept ans, Oscar Niemeyerconstruit toujours, essentiellement au
Brsil,quil na jamais vraiment quitt.
11
20 - La volute qui marque l'entre du journal.
21 et 22 - Les bureaux en tages, le hall d'accueilet le mobilier
dessin par Niemeyer
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-
Bibliographie :Carrel (Andr), LHuma, Paris, ditions Messidor /
LHumanit,1989, 176 p.Cohen (Jean-Louis), Jean Nicolas , in Maitron
(Jean)(dir.), Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier
franais, Paris, ditions Ouvrires et le CD Rom.Dutra (Maria Stella),
Oscar Niemeyer en France , (pp. 274-276 in) Monnier (Grard),
Larchitecture moderne en France.De la croissance la comptition, t.
3, Paris, Picard, 2000, 309 p. Lefebvre (Jean-Pierre), Banlieue 93,
Paris, Messidor, 1989, 191 p.Lefebvre (Jean-Pierre), Une exprience
dcologie urbaine, Paris, Le Linteau, 1999, 210 p.Luigi (Gilbert),
Oscar Niemeyer, une esthtique de la fluidit, Marseille, Parenthses,
1987, 160 p.Niemeyer (Oscar), Dessins 1940-1987, Paris,
1987.Niemeyer (Oscar), La forme en architecture, Paris ditions
Mtropolis, 1978.LHumanit du 19.02.1987, LHumanit, n hors-srie pour
linauguration, 1989.Bulletin dinformation locale de Bobigny, n 5,
juillet-aot 1972.Modulo, revue darchitecture dOscar Niemeyer, n 50,
aotseptembre 1978.
Sources :Archives municipales de Bobigny, Archives municipales
de Saint-Denis, Archives dpartementales de la Seine-Saint-Denis,
Archives duService dpartemental de larchitecture et du patrimoine
de la Seine-Saint-Denis.
Remerciements :Association Cin Archives, Archives municipales de
Saint-Denis, Alexandre Courban, prsident de lassociation Mmoires
dHumanit, MariaStella Dutra, Pascal Fournet, Gilbert Luigi,
Jean-Maur Lyonnet, Bruno Mengoli, chef du SDAP 93, Michel Moch,
Bndicte Penn et StphanieGandille, Archives municipales de Bobigny,
Denise Roberto, Nathalie Simonnot-Roulleau, Jacques Tricot, Sylvie
Zaidman, Jol Clesse,Jacqueline Garcia et Maxime Courban, Archives
dpartementales de la Seine-Saint-Denis, Tangui Perron,
Priphrie.
Crdits photographiques :15-17, 22 : Archives Humanit, Mmoires
dHumanit, AD 93.5- 8 : AM de Bobigny ; 9 : D. Dupraz ; 10 : M. Moch
; 11 : photo S. Barthe.19 : AM de Saint-Denis. 18 : S. Renault,
CAUE 93.3 : Bulletin dinformation locale de Bobigny, n 5,
juillet-aot 1972 ; 2, 16, 20 : N. Simmonot2, 4, 5 : Luigi
(Gilbert), Oscar Niemeyer, une esthtique de la fluidit, Marseille,
Parenthses, 1987, 160 p.1, 21 : Niemeyer (Oscar), Dessins
1940-1987, Paris, 1987.23 : Service documentation de lHumanit.
Bourse dpartementale du travail de la Seine-Saint-Denis
1972-1978Conseil gnral de la Seine-Saint-Denis, matre douvrageOscar
Niemeyer, architecte, Jean-Maur Lyonnet, architecte dopration,
Jacques Tricot, ingnieur BERIMImmeuble de bureaux de quatre tages
sur portiques. Salle de congrs de 600 places, coque enbton arm.
Sept salles de runion ou de commission, parking souterrain.Avenue
Jean Jaurs, rue de la Rpublique, rue des Marais, Bobigny
Grande scne de la fte de lHumanit 1978Socit nouvelle du journal
lHumanitOscar Niemeyer architecte, Hans Walter Muller,
architecte-ingnieurStructure mtallique et textile temporaireParc
dpartemental de La Courneuve, La Courneuve
Sige du journal lHumanit 1987-1989Socit nouvelle du journal
lHumanitOscar Niemeyer architecte et Jean-Maur Lyonnet architecte
dopration, Jacques Tricot, ingnieur BERIM - Soddat 93
amnageur.Immeuble de quatre tages : un espace daccueil et
dexposition, des bureaux en rez-de-chaus-se, dans les tages, des
bureaux (direction, rdaction, administration, secrtariat de fte
delHumanit), une salle de rception-confrence, une
bibliothque-discothque, un laboratoire etles archives
photographiques, une salle de sport et un salon de rception en
terrasse et, ensous-sol, les locaux dactivits (photocomposition de
lHumanit et de lHumanit Dimanche), lesarchives, le parking
souterrain.Rue de Strasbourg, place Pierre de Montreuil, 32 rue
Jean Jaurs, Saint-Denis.
12
CAUE 93 - 2 bis avenue PabloPicasso - 93000 Bobigny
Tl : 01 48 32 25 93Fax : 01 48 31 15 36
Courriel : [email protected] de la publication :
Jean-Jacques Karman,prsident du CAUE 93
Conception de la collectionet conception graphique : JMP
Rdacteur en chef :Hubert Laignel
Rdaction : Benot PouvreauIllustration p.1 : Balthazar B.
23 - la volute en chantier
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Les Points de Repres du 93rdition 2012 - n44
ISSN 1251-8816
linitiative du Dpartement de la Seine-Saint-Denis, la bourse
dparte-mentale du travail, lancien sige du journal lHumanit et le
sige du Parti communiste franais ont t protgs au titre des
Monuments historiques en avril 2007, quelques mois avant le centime
anniversaire dOscar Niemeyer.
Cette publication a t ralise en partenariat avec le Dpartement
de la Seine-Saint-Denis (Service du patrimoine Culturel,
DCPSL).
