Presses Universitaires du Mirail

L'union fait la faiblesse. Le Commandement Général des Travailleurs et la politiquebrésilienne, 1962-1964Author(s): Julio César GRIECOSource: Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien, No. 35 (1980), pp. 244-245Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40850818 .

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ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES EN SCIENCES SOCIALES (Paris)

BRÉSIL HISTOIRE DU MOUVEMENT OUVRIER

Directeur : M. Alain TOURAINE

Julio César GRIECO

U union fait la faiblesse. Le Commandement Général des Travailleurs

et la politique brésilienne^ 1962-1964

Souvent interprété comme la réponse à un mouvement de radicali- sation des conduites syndicales de nature quasi-révolutionnaire, le coup d'Etat militaire de 1964 au Brésil a été longtemps associé à l'intervention sur la scène politique brésilienne (dans les années 1962-1964) d'un acteur dont la capacité d'organisation des masses urbaines aurait été telle que la survie du système de domination exis- tant était en jeu : le Commandement général des Travailleurs (Co- mando Geral dos Trabalhadores) créé entre juin et septembre 1962 pour couronner l'ensemble de la structure syndicale corporative héritée de la dictature de YEstado Novo et pour coordonner les ac- tions syndicales sur le plan de la politique nationale, le C.G.T. est sou- vent caractérisé comme le résultat d'un mouvement populaire dont le but était l'implantation d'un projet de développement social ancré sur des bases nationalistes.

Dans cette thèse, nous avons essayé de démontrer qu'en réalité l'histoire du C.G.T. se démarque nettement de ce que proposent ces interprétations. En partant, d'abord, du constat que les sindicatos brésiliens ne peuvent pas être assimilés à ce que l'on tient par des syndicats (soit dans l'expérience européenne contemporaine soit dans celle des pays anglo-saxons) car leur nature étroitement liée au sys- tème d'Etat en fait presque des agences officielles, nous avons insisté sur l'importance que représente le contrôle de ces agences bureau- cratiques (dans la mesure où elles constituent des véritables ressour- ces politiques) par certaines élites syndicales dont le prestige au ni- veau des bases syndicales ne leur aurait pas permis par les voies

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LA RECHERCHE LATINO-AMÉRICANISTE EN FRANCE 245

normales des élections syndicales d'arriver à contrôler les échelons les plus importants de la hiérarchie syndicale officielle. En effet, dans le contexte d'une société marquée par la présence d'un « régime auto- ritaire », là où les associations représentatives disposent de voies très limitées d'accès aux arènes de décision, il est tout à fait évident que certains acteurs politiques comme le Parti Communiste Brési- lien (P.C.B.), moins intéressé par le développement d'un système politique pluraliste et compétitif que par la conquête de positions dans l'appareil d'Etat par le chemin le plus court, aient accepté de bon gré la politique d'ouverture manifestée à leur égard par des sec- teurs significatifs de l'élite d'Etat. La trajectoire politique du C.G.T. s'inscrit dans cette stratégie du P.C.B. : cet organisme, créé au niveau de coupole, passe à revendiquer le monopole de la représentation des bases ouvrières, insistant sur le besoin de supprimer les diverses ten- dances syndicales à son seul profit. Tant que la bonne volonté des groupes d'autorité à son égard existait, cette « centrale syndicale » semblait avoir un rôle significatif dans la politique brésilienne : dans la mesure où cet appui lui a manqué, cependant, le C.G.T. a été inca- pable de survivre.

Partindo da hipótese que o golpe militar de 1964 não pode ser inter- pretado como uma resposta a uma excessiva radicalização popular cristalizada em torno das organizações sindicais cujas ações eram coordenadas pelo Comando Geral dos Trabalhadores (C.G.T.), tentamos mostrar nesta tese que a trajetória política deste organismo criado em junho-setembro de 1962 se encontra estreitamente vinculada ao apare- cimento de uma tendência no interior da elite do Estado que demons- tra interesse crescente em utilizar a estrutura sindical corporativista para a implementação de um projeto de desenvolvimento nacionalista. Na medida em que os sindicatos são verdadeiros recursos de poder, o controle dos postos de comando da hierarquia sindical passa a cons- tituir o centro de interesse dos comunistas brasileiros que na conjun- tura se revelam incapazes de desenvolver um apoio de massa sobre- tudo no que concerne os sindicatos das áreas mais industrializadas. Armado sobre a estrutura corporativista, o C.G.T. passa a reivindicar o direito de representar em exclusividade as massas sindicalizadas : entretanto a fragilidade do organismo e sua total dependência em relação à boa vontade dos grupos de autoridade são evidenciadas pela rapidez com que o organismo se desfaz após a queda de Goulart.

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