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* INTRODUCTION *:* S’inspirant du réalisme et du naturalisme, Guy de Maupassant a su marquer la littérature française par ses écrits simples sans réelles morales tout en ayant une portée sociale de l’époque du XIXème siècle. C’est le cas de son roman Bel-Ami, publié en 1885, qui retrace l’ascension sociale d’un homme banal, séducteur et obsédé de la quintessence de sa condition de vie. Le passage étudié se situe au 2ème chapitre du roman ce qui préfigure à une suite de l’incipit, il fait référence à la montée des marches du personnage principal, George Duroy, pour aller chez un ancien ami à lui, qui veut le faire réussir dans le monde du journalisme et ainsi s’élever dans les rangs sociaux. Ce passage est un passage important du roman. En effet, le parallélisme de la montée des escaliers, qui est une chose banale, au diner avec des personnes de hauts rangs où il veut assister nous laisse présager la suite de ce roman. Nous pouvons donc à ce moment là se poser la question si les apparences et la confiance en soi sont une

LYCEE FRANAIS D (1)

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* INTRODUCTION *:* S’inspirant du réalisme et du naturalisme, Guy de Maupassant a su marquer la littérature française par ses écrits simples sans réelles morales tout en ayant une portée sociale de l’époque du XIXème siècle. C’est le cas de son roman Bel-Ami, publié en 1885, qui retrace l’ascension sociale d’un homme banal, séducteur et obsédé de la quintessence de sa condition de vie. Le passage étudié se situe au 2ème chapitre du roman ce qui préfigure à une suite de l’incipit, il fait référence à la montée des marches du personnage principal, George Duroy, pour aller chez un ancien ami à lui, qui veut le faire réussir dans le monde du journalisme et ainsi s’élever dans les rangs sociaux. Ce passage est un passage important du roman. En effet, le parallélisme de la montée des escaliers, qui est une chose banale, au diner avec des personnes de hauts rangs où il veut assister nous laisse présager la suite de ce roman. Nous pouvons donc à ce moment là se poser la question si les apparences et la confiance en soi sont une arme pour les personnes de bas rangs à sortir de ce préjugé. * *I/ Un personnage confus. A) Bel-Ami, un personnage à la condition de vie modeste. Duroy dans cet extrait est présenté comme un personnage pauvre, en complément de la présentation générale faites dans le 1er chapitre (incipit) du roman. Le champ lexical de la négligence peut être relevé dans ce passage, sa toilette lui semble « défectueuse », son pantalon est « trop large » et a une apparence « fripée ». Le contraste matériel est d’autant plus flagrant, chez lui, Duroy n’a qu’un « petit miroir à barbe » qui ne lui permet pas de se voir complètement, alors que dans les escaliers de

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l’immeuble de Forestier il y a des « hautes glaces » à chaque étage. Sa prise de conscience vie à vie de l’écart financier se fait sentir lorsqu’il se tient en face du Valet, la comparaison entre ses « bottines non vernies » et celles du Valet qui a des « souliers vernies » peut implicitement nous faire penser que même le Valet vaut mieux que le personnage principal, Duroy. B) Un personnage irrégulier. Dans ce passage, un sentiment évocateur anime le héros, la confiance. En effet, ce dernier au tout début du passage n’a pas confiance en lui comme le démontre le champ lexical de l’intimidation, le héros est « gêné, intimidé et mal à l’aise ». L’énumération des sentiments du personnage le rend encore plus vivant, plus réaliste, de la classe ouvrière et non de la bourgeoisie qui se présente supérieur aux autres. Néanmoins, on montant les marches qui le séparent de l’appartement de Forestier, celui-ci prend en conséquence plus de confiance en lui, reflété par des « hautes glace en pied » situé à chaque étage. L’accumulation : « il se sourit, se tendit la main, fit des gestes, exprima des sentiments : l’étonnement, le plaisir, l’approbation » marque une poussée de confiance en lui. Toutefois, ces montées en confiance se déclineront lorsqu’il fût presque vu « minaudant » dans les escaliers de peur d’être vu par un invité et lorsqu’il se troubla en présence du valet des Forestier au vu de leur écart de tenue. II/ L'Évocation d'un monde fondé sur les apparences. A) Le* reflet narcissique du héros*.* **Dans les escaliers, Duroy a la possibilité de s’apercevoir à trois reprises, au 1er étage, au 2ème, et au 3ème, où se situe à chacun d’entre eux une « haute glace ». Ainsi nous pouvons constater qu’au fil de sa montée, nous découvrons une nouvelle facette de la personnalité de Georges Duroy,

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son narcissisme. Le champ lexical de l’apparence marquant ce narcissisme devient de plus en plus important; au 1er étage il se « contemple », il se trouve « fort chic » ; au 2ème étage il ralentit sa marche pour se « regarder » et sa tournure lui semble « élégante » ; au 3ème étage Bel-Ami se trouve au paroxysme de son narcissisme, « il frise sa moustache », « rajuste sa chevelure » et parle tout seul « à mi-voix » comme dans les films où le héros à finis une quête importante. ** *B*) La métamorphose éphémère du héros.* Du début à la fin de ce passage, nous pouvons remarquer une sorte de métamorphose du héros, tant physiquement, nouveaux habits, que mentalement, prise de confiance proportionnelle à sa montée dans les escaliers. Georges Duroy à complètement changé de style comme Maupassant nous le dit expressément lorsqu’il nomme le nom du magasin dans lequel il a acheté ses nouveaux vêtements, le Louvre, magasin de nouveautés. La litote de l’habit que n’allais « pas mal » permet de renforcer le détour qui atténuait son habit. Cette métamorphose générale du héros se relie en partie aux irrégularités de celui ci. Le nombre important d’alinéas et de virgules casse le rythme dans ce passage et nous laisse anticiper le venir d’une chute, non pas dans les escaliers mais à l’intérieur du héros, telle une perte « d’aplomb » ou encore paralysé de « craintes ». Conclusion *:* La confusion, la confiance et l’argent sont les trois notions à retenir dans ce passage. En effet, ce sont les trois facteurs de la réussite ou non du personnage qui détermineront la suite de sa vie. Nous avons pu apprendre que chacun des points étaient important et que si une des « chaînes du maillon » se brisait, l’échec était à pressentir. Les

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apparences sont parfois trompeuses, et la confiance en soi peut vite devenir une arme à double tranchants.