Lymphocytes T, macrophages et mycobact ries dans les granulomes des mycobact rioses. Ph. LAGRANGE*

L'analyse des r6ponses immunitaires induites au cours des infections par les mycobact~ries a permis de mieux comprendre les m#canismes de la maladie, ceux qui conduisent ~ leur gu~rison, et ceux impliqu~s dans la protection sp~cifique. Elles permettent de mieux com- prendre I'expression clinique et anatomo-pathologique des diff~rentes formes qui peuvent se d6velopper apr~s I'infection primaire. Les maladies dues aux mycobact6ries sont des infections chroniques dont I'expression pathologique est li#e a la formation de granulomes. Ceux-ci d6pendent d'interactions cellulaires produites sous I'influence de cytokines s~cr~tees essentiellement par les lymphocytes T4 et les macrophages activ6s. L'intensit6 des r6actions granulomateuses d~pend de plusieurs facteurs, li~s aux bact6ries (& leur virulence, & leur nombre,& leur persistance) et li~s & I'hSte, capable ou non de r6primer les r~ponses induites. La protection acquise sp6cifique pourrait ~tre li6e & un autre m~ca- nisme, capable de limiter tr~s rapidement I'inoculum bact~rien, grace & la presence de cellules T4 & m#moire. Les infections dues aux mycobact~ries opportunistes sont g~n~ralement inapparentes chez le sujet au sys-

teme immunitaire normal (seules des r6ponses immunologiques permettent de d~celer la primo-infec- tion). Dans certaines circonstances, et en g~n~ral secondairement & une alteration des m~canismes de d~fense impliquant les cellules lympho'ides T4, ceci sera associ~ d'une part & une augmentation de la fr~quence . (liee & I'absence de cellules T4 & m6moire) de I'expres- sion pathologique de r~actions cellulaires inflammatoires dans cette population particuli~r6. D'autre part, en cas de d~ficit plus profond, touchant I'ensemble des T4 (& m6- moire et inflammatoires) cela sera associ# & des formes diss~min~es, r~alisant des formes pseudo-I~promateuses sans reaction inflammatoire. Seules lessouchesde myco- bact~ries ayant une virulence residuelle leur permettant de survivre dans les macrophages seront en cause.

L'approche immunos~lective des sous-populations lymphocytaires, des cytokines bio-r~actives et la detection des antigenes sp~cifiques font mieux comprendre la natu- re et les mecanismes de la constitution des I~sions et doivent permettre d'~tablir des protocoles d'immuno- intervention en association avec les chimioth~rapies antimicrobiennes.

* Laboratoires Central de Microbiologie ; HSteI-Dieu ; PARIS.

$8 La Revue de M#decine Interne Supplement au Num#ro 3