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438 SFE Paris 2013 / Annales d’Endocrinologie 74 (2013) 420–450 Introduction.– La kératodermie palmoplantaire (KPP) ponctuée de Buschke- Fischer-Brauer (KPP-BFB) est une génodermatose rare avec une prévalence estimé à 1,17/100 000. Observation.– Nous rapportons le cas d’un patient âgé de 70 ans, diabétique type 2, qui présente une KPP depuis l’âge de 30 ans. L’interrogatoire révèle une KPP familiale chez 36 membres de la famille avec une consanguinité familiale importante ainsi qu’une association fréquente avec les pathologies néoplasiques. L’examen clinique a objectivé de multiples lésions kératosiques papuleuses de couleur jaune brune au niveau des paumes des mains et des plants des pieds. La taille des papules varient de 1 à 3 mm et elles sont groupées en plaques de fac ¸on bilatérale et asymétrique. L’examen anatomopathologique montrait un épiderme acanthosique avec une hyperkératose orthokératosique compacte. Ce patient a présenté à l’âge de 65 ans une insuffisance antéhypophysaire révèlée par une insuffisance surrénalienne aiguë. Les différentes explorations ont montré un macroadénome hypophysaire non secrétant massivement nécrosé. Discussion.– Ce travail rapporte pour la première fois l’association KPP-BFB et adénome hypophysaire dont la signification devra être précisée par des travaux ultérieurs. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.712 P2-563 Macroadénome somatotrope invasif d’un enfant de 12 ans avec mutation du gène de l’AIP Z. Ajaltouni , C. Pienkowski , M. Tauber Service d’endocrinologie pédiatrique, hopital des Enfants, CHU Purpan, Toulouse, France Auteur correspondant. Introduction.– Les macroadénomes somatotropes de l’enfant sont rares, souvent invasifs et très sécrétant. Rarement, une mutation germinale de l’AIP est décrite dans les formes agressives ; dans ces cas, le traitement est généralement médico- chirurgical, voire radiothérapeutique. Observation.– Un garc ¸on prépubère de 12 ans a été exploré pour une grande taille à +6,5DS (taille cible à +1,5 DS) avec une accélération de la VC (+6DS) depuis l’âge de sept ans. Il présente des signes d’imprégnation clinique en hor- mone de croissance (GH). L’hormonologie retrouve une IGF1 à +4,1 ZScore, une hypersécrétion de GH non freinée sous HGPO (> 80 ng/mL), un hyperinsu- linisme, les autres axes hypophysaires étant normaux. L’IRM pituitaire retrouve un macroadénome à extension intra- et suprasellaire avec invasion du sinus caverneux gauche. Il n’y a pas d’atteinte ophtalmologique. Une mutation hété- rozygote pathogène dans le gène de l’AIP a été retrouvée. Sous traitement par analogue de la somatostatine, on note une absence d’efficacité clinique, biolo- gique et radiologique à six mois avec un champ visuel normal. Il est alors décidé l’adjonction d’un antagoniste du récepteur de GH (pegvisomant), permettant une baisse de 40 % du taux d’IGF1 à 15 jours du traitement combiné. Discussion.– Devant un macroadénome somatotrope de l’enfant, l’étude molé- culaire de l’AIP oriente vers un traitement médical de première intention avec une escalade thérapeutique rapide. Un geste chirurgical peut être discuté selon la proximité du chiasma ou pour un meilleur contrôle de la maladie, le traitement médicamenteux étant d’autant plus efficace que la masse est réduite. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.713 P2-564 Retard pubertaire compliquant une maladie de VonRecklinghausen (à propos d’un cas) Z. Benchekroun , N. El Aouad , A. Gaouzi Unité d’endocrino-pédiatrique, hôpital d’enfant de Rabat, Rabat, Maroc Introduction.– La neurofibromatose 1ou maladie de VonRecklinghausen est l’une des maladies génétiques les plus fréquentes. C’est une affection auto- somique dominante, caractérisée par une extrême variabilité de son expression clinique. Elle nécessite une prise en charge à vie adaptée à l’âge des patients. Cas rapporté.– Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 13 ans, sui- vie en oncologie pour tumeur du tronc cérébral traitée par chimiothérapie, et Neurofibromatose1. Adressée pour un retard statural supérieur à–4DS. L’âge osseux est de 11ans (AC : 13 ans) non exploré vu la tumeur cérébrale contre indiquant le traitement par hormone de croissance. La patiente présente également un retard puber- taire (stade TANNER: S1P1) avec un hypogonadisme hopogonadotrope. Le traitement hormonal substitutif est prévu à un âge osseux de 13 ans. La patience bénéficie actuellement d’un suivi régulier afin de détecter clinique- ment d’autres complications de la neurofibromatose. Discussion.– La neurofibromatose 1 est une maladie génétique fréquente qui touche 1/4000 d’individus. Le diagnostic repose sur des critères cliniques pré- cis. La NF1 expose à des complications variées et imprévisibles. Dans les complications endocriniennes un phéochromocytome, est présent dans moins d’1 % des cas à l’âge adulte et exceptionnellement dans l’enfance. Les anoma- lies pubertaires sont rares : soit puberté précoce associée à un gliome du chiasma, soit retard pubertaire dans 1,5 % des cas. Un suivi pluridisciplinaire clinique et adapté à l’âge doit être coordonné de fac ¸on prospective pour permettre un dépistage précoce des complications. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.714 P2-565 Une forme secondaire particulière d’un hypogonadisme hypogonadotrope secondaire à une thalassémie (à propos d’un cas) Z. Benchekroun , N. El Aouad , A. Gaouzi Unité d’endocrino-pédiatrique, hôpital d’enfant de Rabat, Rabat, Maroc Introduction.– La thalassémie majeure expose le malade à des complications viscérales et endocriniennes du fait de l’hémochromatose secondaire aux trans- fusions itératives. Observation.– A.R., âgée de 20 ans, suivie pour thalassémie depuis l’âge de trois ans. Admise en consultation pour aménorrhée secondaire. L’examen clinique trouve une grande taille à +3,5DS, une hépatomégalie, un souffle systo- lique à l’auscultation cardiaque et un stade pubertaire S3P2. Le bilan biologique objective une anémie hémolytique avec un hypogonadisme hypogonadotrope et l’échographie pelvienne montre un utérus et des ovaires de petite taille avec des follicules peu nombreux. L’IRM hypothalamo-hypophysaire est en faveur d’une surcharge en fer antéhypophysaire et des plexus choroïdes, en rapport avec une hémochromatose secondaire. Le traitement est à base d’estroprogestatif. Discussion.– Dans les thalassémies majeures, la surcharge en fer est constante par l’hyperabsorption digestive du fer et la transfusion sanguine. Il en résulte une hémochromatose secondaire avec accumulation de fer dans le système réti- culoendothélial puis dans le cœur, les glandes endocrines dont l’antéhypophyse, les gonades et la peau. L’atteinte hypothalamique et antéhypophysaire est à l’origine d’un hypogonadisme hypogonadotrope et d’un déficit en GH du fait de la fragilité de ces cellules. L’IRM H-H est l’examen de choix pour évaluer cette surcharge en fer. L’hypogonadisme est également secondaire au dépôt du fer au niveau des ovaires. Son traitement reste symptomatique. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.715 P2-566 Apoplexie hypophysaire et somatostatinergiques : à propos de quatre cas F. Bakiri a , J. Herrera b , M. Riestra c , O. Perrichot a , J. Pertierra d , O. Bruno b , T. Brue e , F. Castinetti e,a Service d’endocrinologie, centre hospitalier départemental Felix-Guyon, Saint-Denis, Réunion b Division of Endocrinology, Hospital de Clínicas, University of Buenos Aires, Buenos Aires, Argentine c Endocrinology Unit, Hospital de Cabue˜ nes, Gijon, Espagne d Hospital Universitario Central de Asturias, Oviedo, Espagne e Aix-Marseille université, hôpital de la Timone, service d’endocrinologie, Marseille, France Auteur correspondant.

Macroadénome somatotrope invasif d’un enfant de 12ans avec mutation du gène de l’AIP

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438 SFE Paris 2013 / Annales d’Endocrinologie 74 (2013) 420–450

Introduction.– La kératodermie palmoplantaire (KPP) ponctuée de Buschke-Fischer-Brauer (KPP-BFB) est une génodermatose rare avec une prévalenceestimé à 1,17/100 000.Observation.– Nous rapportons le cas d’un patient âgé de 70 ans, diabétiquetype 2, qui présente une KPP depuis l’âge de 30 ans. L’interrogatoire révèle uneKPP familiale chez 36 membres de la famille avec une consanguinité familialeimportante ainsi qu’une association fréquente avec les pathologies néoplasiques.L’examen clinique a objectivé de multiples lésions kératosiques papuleuses decouleur jaune brune au niveau des paumes des mains et des plants des pieds.La taille des papules varient de 1 à 3 mm et elles sont groupées en plaques defacon bilatérale et asymétrique. L’examen anatomopathologique montrait unépiderme acanthosique avec une hyperkératose orthokératosique compacte. Cepatient a présenté à l’âge de 65 ans une insuffisance antéhypophysaire révèléepar une insuffisance surrénalienne aiguë. Les différentes explorations ont montréun macroadénome hypophysaire non secrétant massivement nécrosé.Discussion.– Ce travail rapporte pour la première fois l’association KPP-BFB etadénome hypophysaire dont la signification devra être précisée par des travauxultérieurs.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.712

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Macroadénome somatotrope invasif d’unenfant de 12 ans avec mutation du gène del’AIPZ. Ajaltouni , C. Pienkowski , M. Tauber ∗Service d’endocrinologie pédiatrique, hopital des Enfants, CHU Purpan,Toulouse, France∗Auteur correspondant.

Introduction.– Les macroadénomes somatotropes de l’enfant sont rares, souventinvasifs et très sécrétant. Rarement, une mutation germinale de l’AIP est décritedans les formes agressives ; dans ces cas, le traitement est généralement médico-chirurgical, voire radiothérapeutique.Observation.– Un garcon prépubère de 12 ans a été exploré pour une grandetaille à +6,5DS (taille cible à +1,5 DS) avec une accélération de la VC (+6DS)depuis l’âge de sept ans. Il présente des signes d’imprégnation clinique en hor-mone de croissance (GH). L’hormonologie retrouve une IGF1 à +4,1 ZScore,une hypersécrétion de GH non freinée sous HGPO (> 80 ng/mL), un hyperinsu-linisme, les autres axes hypophysaires étant normaux. L’IRM pituitaire retrouveun macroadénome à extension intra- et suprasellaire avec invasion du sinuscaverneux gauche. Il n’y a pas d’atteinte ophtalmologique. Une mutation hété-rozygote pathogène dans le gène de l’AIP a été retrouvée. Sous traitement paranalogue de la somatostatine, on note une absence d’efficacité clinique, biolo-gique et radiologique à six mois avec un champ visuel normal. Il est alors décidél’adjonction d’un antagoniste du récepteur de GH (pegvisomant), permettantune baisse de 40 % du taux d’IGF1 à 15 jours du traitement combiné.Discussion.– Devant un macroadénome somatotrope de l’enfant, l’étude molé-culaire de l’AIP oriente vers un traitement médical de première intention avecune escalade thérapeutique rapide. Un geste chirurgical peut être discuté selon laproximité du chiasma ou pour un meilleur contrôle de la maladie, le traitementmédicamenteux étant d’autant plus efficace que la masse est réduite.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.713

P2-564

Retard pubertaire compliquant une maladiede VonRecklinghausen (à propos d’un cas)Z. Benchekroun , N. El Aouad , A. GaouziUnité d’endocrino-pédiatrique, hôpital d’enfant de Rabat, Rabat, Maroc

Introduction.– La neurofibromatose 1 ou maladie de VonRecklinghausen estl’une des maladies génétiques les plus fréquentes. C’est une affection auto-somique dominante, caractérisée par une extrême variabilité de son expressionclinique.Elle nécessite une prise en charge à vie adaptée à l’âge des patients.

Cas rapporté.– Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 13 ans, sui-vie en oncologie pour tumeur du tronc cérébral traitée par chimiothérapie, etNeurofibromatose1.Adressée pour un retard statural supérieur à–4DS. L’âge osseux est de 11 ans(AC : 13 ans) non exploré vu la tumeur cérébrale contre indiquant le traitementpar hormone de croissance. La patiente présente également un retard puber-taire (stade TANNER : S1P1) avec un hypogonadisme hopogonadotrope. Letraitement hormonal substitutif est prévu à un âge osseux de 13 ans.La patience bénéficie actuellement d’un suivi régulier afin de détecter clinique-ment d’autres complications de la neurofibromatose.Discussion.– La neurofibromatose 1 est une maladie génétique fréquente quitouche 1/4000 d’individus. Le diagnostic repose sur des critères cliniques pré-cis. La NF1 expose à des complications variées et imprévisibles. Dans lescomplications endocriniennes un phéochromocytome, est présent dans moinsd’1 % des cas à l’âge adulte et exceptionnellement dans l’enfance. Les anoma-lies pubertaires sont rares : soit puberté précoce associée à un gliome du chiasma,soit retard pubertaire dans 1,5 % des cas.Un suivi pluridisciplinaire clinique et adapté à l’âge doit être coordonné de faconprospective pour permettre un dépistage précoce des complications.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.714

P2-565

Une forme secondaire particulière d’unhypogonadisme hypogonadotrope secondaireà une thalassémie (à propos d’un cas)Z. Benchekroun , N. El Aouad , A. GaouziUnité d’endocrino-pédiatrique, hôpital d’enfant de Rabat, Rabat, Maroc

Introduction.– La thalassémie majeure expose le malade à des complicationsviscérales et endocriniennes du fait de l’hémochromatose secondaire aux trans-fusions itératives.Observation.– A.R., âgée de 20 ans, suivie pour � thalassémie depuis l’âgede trois ans. Admise en consultation pour aménorrhée secondaire. L’examenclinique trouve une grande taille à +3,5DS, une hépatomégalie, un souffle systo-lique à l’auscultation cardiaque et un stade pubertaire S3P2. Le bilan biologiqueobjective une anémie hémolytique avec un hypogonadisme hypogonadotrope etl’échographie pelvienne montre un utérus et des ovaires de petite taille avec desfollicules peu nombreux. L’IRM hypothalamo-hypophysaire est en faveur d’unesurcharge en fer antéhypophysaire et des plexus choroïdes, en rapport avec unehémochromatose secondaire. Le traitement est à base d’estroprogestatif.Discussion.– Dans les thalassémies majeures, la surcharge en fer est constantepar l’hyperabsorption digestive du fer et la transfusion sanguine. Il en résulteune hémochromatose secondaire avec accumulation de fer dans le système réti-culoendothélial puis dans le cœur, les glandes endocrines dont l’antéhypophyse,les gonades et la peau. L’atteinte hypothalamique et antéhypophysaire est àl’origine d’un hypogonadisme hypogonadotrope et d’un déficit en GH du faitde la fragilité de ces cellules. L’IRM H-H est l’examen de choix pour évaluercette surcharge en fer. L’hypogonadisme est également secondaire au dépôt dufer au niveau des ovaires. Son traitement reste symptomatique.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.715

P2-566

Apoplexie hypophysaire etsomatostatinergiques : à propos de quatre casF. Bakiri a, J. Herrera b, M. Riestra c, O. Perrichot a,J. Pertierra d, O. Bruno b, T. Brue e, F. Castinetti e,∗a Service d’endocrinologie, centre hospitalier départemental Felix-Guyon,Saint-Denis, Réunionb Division of Endocrinology, Hospital de Clínicas, University of Buenos Aires,Buenos Aires, Argentinec Endocrinology Unit, Hospital de Cabuenes, Gijon, Espagned Hospital Universitario Central de Asturias, Oviedo, Espagnee Aix-Marseille université, hôpital de la Timone, service d’endocrinologie,Marseille, France∗Auteur correspondant.