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Convention de la poste-publications no 41122591 Le magazine des matières résiduelles au Québec HIVER 2012, vol. 7 no 3 Taux de rejets normal dans un centre de tri : 9,9 % La responsabilité élargie des producteurs : un mal nécessaire ! Le transfert du savoir : passage obligé pour la survie de l’entreprise www.magazine3rve.cc Alain Rayes Maire du berceau de la récupération et du recyclage ENTREVUE avec 18 34 24

Magazine 3Rve hiver 2012

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Magazine 3Rve hiver 2012

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Le magazine des matières résiduelles au Québec

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Taux de rejets normal dans uncentre de tri : 9,9 %

La responsabilité élargie desproducteurs : un mal nécessaire !

Le transfert du savoir : passage obligé pour la survie de l’entreprise

www.magazine3rve.cc

AlainRayes

Maire du berceau de larécupération et du recyclage

ENTREVUE avec

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L’ E N V E R S D U D É C O R

L E S A M I S D E 3 R V E36

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Éditeur et rédacteur en chef :André [email protected]

Chroniqueurs :Guy AdamAlexandre R. CabralJean-Louis ChamardDominique DodierChristine DuchaineLéo FradetteFrédéric Potvin

Direction artistique :MAYA communication et marketing

Photos de la page couverture et de l’Entrevue :exposeimage.com

Designer graphique :Sylvain Malbeuf (SymaPub)

Révision linguistique :Annie Talbot

Impression :Carpe diem

Coordination des ventes :Grégory PratteTél. : 450 [email protected]

Abonnementet administration :MAYA communication et marketing457, montée Lesage Rosemère (Qc) J7A 4S2Téléphone : 450 508-1515 [email protected]

© Tous droits réservés.Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketingaux coordonnées figurant c i -dessus . Les op in ions e t les idées contenues dans les a r t ic les n ’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine 3Rve recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance ne pouvantêtre l ivrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1er tr imestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine 3Rve est publié 3 fois l’an.

Ce magazine est imprimésur papier à contenurecyclé grâce à laparticipation financièrede Tricentris.

G E S T I O N H U M A I N E D E S R E S S O U R C E S34

L E J U R I D I Q U E31

LES BONS

CONTACTS

Le magazine des matières résiduelles au Québec

chroniques

tête-à-tête

SOMMAIRE

« Certains avancent qu’à Montréal, il est difficile d’utiliser plusieurs bacs en raison de la densité de la population et de lataille relative des logements. Personnellement, je n’y crois pas. Je pense qu’on est tous en mesure de mettre trois bacs surson balcon ou dans sa cour. Comme politicien, nous avons une obligation de leadership. Lorsqu’on croit à un principeessentiel comme l’est la protection de l’environnement, on doit tout mettre en œuvre pour concrétiser des actions porteuses.Le contraire équivaut à baisser les bras. Et puis, d’autres grandes villes autrement plus denses et peuplées ont instauré lagestion des matières résiduelles à trois voies sans problème. »

— Alain Rayes

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 7 NO 3 HIVER 20124

CENTRES DE TRITAUX D E REJ ETS N O RMAL DANS U N CENTRE D E TR I : 9 ,9 %

HORIZON 2015Q U I EXERCE Q U ELLE CO M PÉTEN CE ?

RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENTB I O RECO UVREM ENTS D’OXYDATIO N PASS IVE D U MÉTHAN E PO U R LES S ITESD’EN FO U ISSEM ENT

INFRASTRUCTURES URBAINES LA RESPO NSAB I L ITÉ ÉLARG I E D ES PRO D U CTEU RS : U N MAL NÉCESSA I RE !

DÉCHETS DANGEREUXL’ I N N OVATI O N EN G ESTI O N D ES MATIÈRES RÉS I D U ELLES DAN G EREUSES D’O R I G I N E I N D USTR I ELLE

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Vieille téléIl y a quelques semaines, j’ai été victime d’un

dégât d’eau dans le sous-sol de ma résidence.« Victime » est le bon mot, car lorsqu’on porteattention aux coûts et aux désagrémentsmultiples que cela engendre, on s’aperçoit qu’ilssont multiples et bien difficiles à éviter.

Comme la plupart des familles, nous avonseu envie de rafraîchir notre décor au moment

des réparations. Je ne sombrerai pas ici dans les propos misogynespuisque certains changements me sont attribuables. Du moins, c’estle cas pour l’achat de nouvelles causeuses. Jusque-là, rien de bienspécial si ce n’est que, justement, Meubles Léon avait tout un spécialà me proposer ! Ainsi, à l’achat de mon mobilier, M. Léon m’offrait untéléviseur de 50 pouces au prix ridicule de 150 $ alors qu’il en coûtehabituellement bien plus de 500 $. J’ai d’abord refusé en expliquantau gentil vendeur – pardon, conseiller – que nous n’avions pas besoind’un nouveau téléviseur puisque nous en possédions déjà un. Unevieille télé, pesant une tonne et demie et aux proportions gigantesquescompte tenu de sa surface de visionnement, mais en parfait état demarche. Et puis, les enfants s’en accommodaient parfaitement pourregarder Vrak TV ou bouger frénétiquement avec la Wii.

Mais c’est là qu’entre en jeu le fameux « tant qu’à y être », ennemidu développement durable, mais leitmotiv des vendeurs de toutacabit. « Et si notre télé nous lâchait le mois prochain ? » « On laferait simplement réparer, mon amour. » « D’accord, mais tu sais bienque ça coûterait plus cher de la faire réparer que d’en acheter uneneuve ! » Résultat ? Le conseiller m’a dit que je faisais une bonneaffaire et que j’aurais été stupide de ne pas profiter de cette offre.

Il est là, le problème : nous devenons stupides lorsque nous neconsommons pas. Et non seulement tout est mis en œuvre pour

nous le faire croire, mais en plus, dans bien des cas, c’est défendable.C’est dans un tel contexte que la responsabilité élargie des producteursprend tout son sens.

Nouvelle TV Parlant de télé et de sous-sol… Pour être en lien avec la nouvelle

tendance en communication, nous avons décidé de lancer un toutnouveau site Internet de webtélé dédié au développement durable. Sansprétention et de façon très créative, le site Dans mon sous-sol proposeraune panoplie de clips regroupés par thématique touchant l’industriede l’environnement. La gestion des matières résiduelles ne sera pasen reste avec la série Dans mon bac mettant en vedette le coloré DanielGingras. Sous forme éditoriale, Daniel parcourt des thèmes aussivariés qu’intéressants comme la fréquence des collectes, la gestiondes appels d’offres et la nécessité de détailler le compte de taxes.Certains réagiront à ses propos directs, francs et lucides, alors qued’autres se régaleront de la folie de notre mise en scène. Une choseest certaine, cette série ne laissera personne indifférent !

Mais il ne sera pas le seul expert à participer à ce beau projet pourpartager son savoir et son expérience. Bien des gens ont déjàmanifesté leur enthousiasme à grossir les rangs de cette webtélé oùle rire, le plaisir et l’information se côtoieront de façon quelquefoisirrévérencieuse, mais jamais méchante ! Du nouveau contenu vidéos’ajoutera de semaine en semaine afin de stimuler notre industrie.

Le lancement officiel du site www.dansmonsoussol.tv se fera àl’occasion du Salon des technologies environnementales du Québecles 13 et 14 mars prochains. Nous y aurons d’ailleurs un stand. Veneznous y saluer ! Oh, et puis en passant, vous pourrez admirer quelques-uns de nos clips sur ma nouvelle télé… ■

Vieille télé, nouvelle TV…

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a.cc

éditorial

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 7 NO 3 HIVER 20126

André Dumouchel

Quand avez-vous été élu maire ? J’ai été élu en novembre 2009, au terme d’une élection à quatre candidatsqui tentaient pour la première fois de devenir le maire de Victoriaville.

Étiez-vous du même parti que le maire sortant ?Non, je n’étais pas représentant d’un parti ni conseiller municipal ; j’étaisauparavant directeur de la polyvalente Le Boisé, à Victoriaville.

Quel a été votre parcours scolaire ?J’ai un baccalauréat en enseignement des mathématiques et informatique.J’ai commencé ma carrière dans l’enseignement. Ensuite, je suis devenudirecteur, tant au primaire qu’au secondaire. J’ai aussi travaillé sur le plan dela gestion d’école, ce qui m’a amené à faire une maîtrise en administrationscolaire.

Où avez-vous fait vos études ?À l’UQAM et à l’Université de Sherbrooke.

Êtes-vous originaire de la région ?Oui, je suis né à Victoriaville, mais mes parents sont égyptiens d’origine. Ilsétaient parmi les premiers immigrants et la ville les a littéralement adoptés.Mon père, qui avait fait des études, a commencé à travailler commeenseignant au cégep, et aujourd’hui son aîné de quatre garçons est devenumaire de la ville. Il en est très fier !

Vous êtes donc revenu vivre à Victoriaville après vos études ?Oui, c’était évident pour moi que je reviendrais y faire ma vie.

Quel âge avez-vous ? Je viens tout juste d’avoir 40 ans.

Quel était votre rêve de jeunesse ?Au début, je voulais devenir joueur de soccer professionnel, mais la vie m’avite démontré que je n’avais pas le talent requis. Puis, assez naturellement,je me suis tourné vers l’enseignement.

À PEINE 40 ANS, LE REGARD FRANC, LE SOURIRE AUX LÈVRES, LE MAIRE DE VICTORIAVILLE NOUS ACCUEILLE DANS SON BUREAU EN NOUS

DONNANT UNE CHALEUREUSE POIGNÉE DE MAIN PAR UN MATIN GLACIAL. À PEINE DEUX MINUTES SE SONT-ELLES ÉCOULÉES QU’IL NOUS

TUTOIE ET NOUS RACONTE UNE ANECDOTE AVEC BEAUCOUP D’HUMOUR. L’HOMME A UN CHARISME INDÉNIABLE ET SES QUALITÉS DE

COMMUNICATEUR TRANSPIRENT AU FUR ET À MESURE QU’IL RÉPOND AUX QUESTIONS. MAÎTRISANT BIEN SES DOSSIERS, IL PARCOURT AVEC

NOUS LES ÉLÉMENTS QUI FONT DE SA VILLE UN MODÈLE EN MATIÈRE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE AU QUÉBEC.

COMMENT CETTE VILLE A-T-ELLE ACQUIS CETTE RÉPUTATION ? QUE FAIT-ELLE DE DIFFÉRENT ? QUELS SONT SES DÉFIS ?

LE MAGAZINE 3RVE A RENCONTRÉ SON MAIRE POUR VOUS.

Entrevue réalisée par André Dumouchel

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 7 NO 3 HIVER 20128

AlainRayes

Maire du berceau de la récupération et

du recyclage

Avez-vous des exemples ?Eh bien, je suis toujours surpris d’apprendre que les villes font faire des études de marché poursavoir si c’est rentable de mettre des bacs à compostage à la disposition des citoyens. Ici, àVictoriaville, ça fait 15 ans qu’on le fait. Non seulement c’est rentable, mais c’est bon pourl’environnement et les citoyens y participent avec enthousiasme.

Votre vision des divers enjeux a-t-elle beaucoup changé en passant de citoyen à maire de votre ville ?Ma vision n’a pas vraiment changé; elle s’est plutôt peaufinée. J’ai la chance d’avoir dans monentourage des gens qui s’y connaissent très bien. Ce qui est intéressant, à Victoriaville, c’estqu’une véritable culture environnementale s’est développée au fil des années, notamment

Et la politique, comment y êtes-vous venu ?Je me suis mis à suivre la politique de plus près à la finde mes études. J’ai eu une première expérience en2003 où je me suis présenté pour l’ADQ, une électionque j’ai perdue par environ 500 voix. Avec le recul,j’estime aujourd’hui que c’est peut-être ce qui m’estarrivé de mieux ! L’ADQ était en chute libre à ce moment-là, mais c’était tout de même une très belle expérience.

Et quand avez-vous décidé de vous présenter à la mairie ?En 2009, un groupe de personnes m’a approché pourme suggérer de me présenter, et c’est alors que j’aientamé une réflexion. Assez rapidement, j’ai décidé deme lancer. De fil en aiguille, je suis arrivé à ce résultat ; j’aiété élu maire de la ville de mon enfance.

Est-ce un travail à temps plein ?Pour moi, oui, mais ça n’a pas toujours été le cas pourmes prédécesseurs. Depuis mon élection, on a vraimentconsolidé ce poste. Aujourd’hui, je crois qu’il seraitdifficile de revenir en arrière étant donné toutes lesresponsabilités et tâches qu’implique le rôle de maire.

Après votre défaite en 2003, aviez-vous déjàl’intention de vous présenter à nouveau comme candidat ?Oui. J’ai toujours pensé que ce serait en politiqueprovinciale. Mais à 38 ans, une opportunité m’a étéofferte en politique municipale. Aujourd’hui, je neregrette rien. Je pense qu’en ce moment, c’est le palierpolitique où il y a le plus de possibilités d’apporter deréels changements. Voici un exemple concret.Auparavant, dans la gestion des villes, on utilisait environ80 % des ressources pour l’enlèvement des déchets.Maintenant, on parle de 50 %, l’autre partie étantinvestie dans les sports, la culture, la santé, etc. Il y a unevariété de domaines dans lesquels nous pouvons agir. Iln’y a pas de lobbies syndicaux et corporatifs comme auprovincial. Sur le plan environnemental, la ville estdevenue le premier interlocuteur des groupes decitoyens et des associations ainsi que le premierinstigateur de nouvelles mesures.

Avez-vous des relations directes avec les citoyens ?Bien sûr. Au dernier conseil de ville, par exemple, lescitoyens ont posé des questions sur les compteursintelligents, le gaz de schiste et la position de la ville surla centrale nucléaire Gentilly. Ce n’est pas au provincialqu’on fait face à ces questions, c’est au municipal. Jedois toutefois avouer qu’il m’est parfois difficile d’yrépondre spontanément en tant que maire, car je ne suispas un spécialiste de ces dossiers. Les questions lesplus pressantes ne portent pas sur notre implicationdans le domaine sportif, les pistes cyclables ou l’étatdes trottoirs. Ce sont plutôt les grands enjeuxenvironnementaux qui intéressent les citoyens.

Comment donc arrivez-vous à répondre à ces questions comme politicien ?Je pense qu’il n’y a pas vraiment de formation pourdevenir politicien. Il s’agit de s’intéresser auxpréoccupations des citoyens. À mon avis, il faut prendreen considération les opinions pour maintenir une bonnerelation avec eux. Par exemple, je crois qu’un politicienqui aujourd’hui ne tient pas compte de l’environnementdans ses décisions et ses projets fait fausse route.L’environnement est devenu un enjeu essentiel pour lespersonnes et dans le développement des communautés.

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grâce à Normand Maurice, considéré comme le « père du recyclage », qui alargement influencé la population. Aujourd’hui, quand on pose des gestesvisant la protection de l’environnement, nous n’avons pas de levées deboucliers de la part des citoyens; les gens collaborent aux projets.

Est-ce plus facile pour Victoriaville que pour les villes quicommencent à peine à se questionner sur le recyclage ?Pas nécessairement. Les villes qui entament leurs démarches ont quandmême l’avantage de marcher dans un chemin déjà débroussaillé. QuandStéphane Dion, du Parti libéral, est venu nous rendre visite, il a affirméque selon lui, toutes les villes devraient être développées d’après cemodèle. Cela dit, le modèle n’est pas unique à Victoriaville ; il y a biend’autres villes au Québec qui sont proactives en matière de recyclage etqui multiplient les démarches environnementales.

Le fait que les maires soient de plus en plus jeunes entraînera-t-il des changements plus audacieux ?Je ne crois pas que les changements seront plus audacieux ou plusnombreux. En revanche, c’est la manière d’opérer ces changements quiest en profonde mutation. La génération montante est beaucoup plusportée sur l’échange, la gratuité, la transparence, comme en témoignentnotamment la popularité des logiciels gratuits et des applications aveccode source ouvert. Il y a une mise en commun, un partaged’information, une collaboration. Avant, on préférait la culture du secret,car on croyait qu’on pouvait profiter d’une information qu’on était seul àdétenir. Aujourd’hui, quand on est sur un bon coup, on le dit aux autrestout de suite. À mon sens, il sera plus facile dans un tel contexte demettre en œuvre des projets s’ils tiennent compte des intérêts de lacollectivité.

Que faites-vous de particulier à Victoriaville en matièred’environnement ? Pourquoi Victoriaville constitue-t-elle un modèle ? À mon avis, nous nous démarquons par cette fameuse cultureenvironnementale qu’ont développée les citoyens. Ajoutons que notremanière de fonctionner est particulière. Nous n’avons pas de pland’action à proprement parler, mais chaque année on décide de mettreen œuvre un nouveau projet, une idée originale pour améliorer encorenotre façon d’interagir avec l’environnement. Je pense aussi qu’unechose très importante ici à Victoriaville pour l’avancée des mesuresenvironnementales, c’est l’entente et la collaboration qui prévaut dansles milieux de l’entreprise, de l’éducation et aussi du côté politique.Toutes nos décisions sont concertées et c’est d’une efficacitéredoutable.

Mais comment cette fameuse culture du recyclage a-t-elle été adoptée ?L’histoire commence avec Normand Maurice qui voulait aider les jeunesen difficulté. Il a donc mis sur pied un projet de ramassage du papieravec les jeunes dans le but de le recycler. J’ai d’ailleurs une anecdote àce sujet. Il y a quatre ans, alors que j’étais directeur de polyvalente, unjeune s’est fait envoyer à mon bureau parce qu’il voulait jeter sa bouteillede plastique dans le bac à recyclage qui servait au papier. Le professeura rappelé la règle au jeune et lui a dit de jeter sa bouteille à la poubelle.Mais le jeune a refusé, disant que c’était récupérable et qu’il ne voulaitpas la jeter. Cette situation a été un déclencheur. Nous avons donc faitinstaller des bacs pour les autres matières recyclables. L’écolepossède maintenant des bacs à trois voies et a changé sescompacteurs. En seulement un an, nous avions rentabilisé l’ensembledes investissements. C’est un exemple pour les autres écoles etcommissions scolaires. Il n’y a plus d’excuses si c’est rentable ! Cettesituation démontre que la sensibilisation et l’éducation environne-mentales ont eu un tel effet qu’il est maintenant devenu invraisemblable,voire impossible pour un jeune de jeter une bouteille de plastique à lapoubelle.

Normand Maurice a donc mis en place un projetsocioéconomique à Victoriaville, qui a été en quelque sorte le fer de lance du recyclage. Mais qu’est-ce qui explique un tel succès ?Normand Maurice avait une mission sociale. À mon avis, la grandeentreprise de ce visionnaire, c’est d’avoir créé les CFER (centres deformation en entreprise et récupération) ; il y en a maintenant unevingtaine au Québec. Ce sont à la fois des lieux de formation pour lesjeunes en difficulté et des entreprises créées à partir du principe derécupération. Son initiative était à la fois sociale, économique etécologique. C’est l’intégration efficace de ces trois aspects qui a assuréla viabilité du projet et suscité l’adhésion de la population. Ce sontd’ailleurs les piliers du développement durable.

Quel a été le rôle de la classe politique dans cette aventure ?Je pense qu’il a été essentiel. Dans un milieu où la classe politique évite deprendre position et ne donne pas son appui à de tels projets, lesinstigateurs de telles initiatives peuvent arriver à un résultat semblable,mais y ils mettront beaucoup plus de temps et d’énergie. Aujourd’hui, la

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volonté politique est nécessaire pour concrétiser des projets et faireavancer la cause du développement durable. Je dirais même que laclasse politique doit être proactive en la matière. Par exemple, l’anpassé, nous avons voulu toucher à d’autres aspects du développementdurable que la récupération. La municipalité a ciblé la constructionrésidentielle, que ce soit les maisons neuves ou les maisons rénovées.Nous ne sommes pas des experts en construction ni en rénovation,

mais nous avons réalisé qu’il s’agissait là d’un élément-clé et que la villepouvait profiter de sa position de législateur pour inciter lesmanufacturiers, les entrepreneurs et les fournisseurs à changer leursfaçons de faire. Nous avons donc émis de nouvelles normes deconstruction qui respectent l’environnement et créé un label vert.

Nous sommes à l’heure des coupes budgétaires. Or, cesactivités dont vous parlez ne rapportent pas d’argent à la ville…Directement et à court terme, non, c’est vrai. Mais on peut penser quedes maisons plus vertes vont, avec le temps, prendre de la valeur, ce quiaura une incidence certaine sur les taxes municipales, et donc sur lebudget de la ville. Dans une perspective plus large, je dirais que nosdémarches pour améliorer le bilan vert de la ville contribuent à améliorerson image et ainsi à attirer de nouveaux citoyens. Et qui dit plus de

citoyens dit aussi plus d’infrastructures, donc plus de taxes perçues.Nous sommes convaincus qu’à long terme, cette stratégie sera payante,même si le profit n’est pas la raison d’être de ce genre de projets. Etpour mettre en œuvre des projets qui n’ont pas de réel impact à courtterme, il faut effectivement une certaine volonté politique.

Le fait que Victoriaville soit située en région et non pas àproximité de la métropole est-il un avantage ou uninconvénient ?Je pense que ça ne change rien. Certains avancent qu’à Montréal, il estdifficile d’utiliser plusieurs bacs en raison de la densité de la populationet de la taille relative des logements. Personnellement, je n’y crois pas.Je pense qu’on est tous en mesure de mettre trois bacs sur son balconou dans sa cour. Comme politicien, nous avons une obligation deleadership. Lorsqu’on croit à un principe essentiel comme l’est laprotection de l’environnement, on doit tout mettre en œuvre pourconcrétiser des actions porteuses. Le contraire équivaut à baisser lesbras. Et puis, d’autres grandes villes autrement plus denses et peupléesont instauré la gestion des matières résiduelles à trois voies sansproblème. C’est donc évident pour moi que ce n’est pas une excusevalable.

Quel est le rôle des citoyens dans la gestion des matières résiduelles ?Les citoyens sont à la base de toute initiative écologique. S’ils ne fontpas le tri à la source, ça ne sert à rien de construire des infrastructuresde recyclage. Je me souviens qu’au début, quand j’allais encore àl’université, il y avait des systèmes compliqués avec plusieurscompartiments dans le bac ; il fallait enlever les étiquettes, faire le tri soi-même. Grâce à la technologie, la tâche a été simplifiée pour lescitoyens. Maintenant, on fonctionne avec trois bacs : un pour lesdéchets, un pour les matières recyclables et un autre pour les matières

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 7 NO 3 HIVER 2012 11

Aujourd’hui, la volonté politique estnécessaire pour concrétiser des projetset faire avancer la cause dudéveloppement durable. Je dirais mêmeque la classe politique doit être proactiveen la matière.

organiques. Plutôt que de mettre en jeu la collaboration du public, lastratégie choisie a été de simplifier sa tâche.

Toutes ces initiatives sont-elles importantes pour la réputation de la ville ?Oui, tout à fait. La ville s’est positionnée comme un leader dudéveloppement durable ; elle veut maintenir cette position et continuerà innover. C’est ce qu’on met de l’avant. On lance le message suivant :si vous voulez participer à l’amélioration de l’environnement et poserdes gestes plus verts, vous allez pouvoir le faire ici. Tous nos projetstiennent compte de cette orientation. Par exemple, l’an dernier, on nousa contactés pour accueillir un événement de dérapage contrôléautomobile appelé Driftmania. Notre premier réflexe a été de penser audéveloppement durable, au fait que ces activités ne s’inscrivaient pasnécessairement dans cette perspective. Mais nous devions aussiconsidérer les bénéfices financiers pour la ville et l’aspect touristique.Nous avons ouvert un dialogue qui a duré deux mois avec lesorganisateurs pour négocier les conditions d’accueil de cet événement.Nous voulions que le projet respecte certaines conditions. Nous avonscréé un système de calcul pour évaluer les dommages que produirait lacourse en termes d’émission de gaz à effet de serre et demandé que lacompagnie plante 500 arbres dans la ville. Nous avons égalementobtenu qu’elle change ses ustensiles jetables pour du matérielcompostable. De plus, nous avons exigé que soient installés sur le sitedes bacs à trois voies. Aujourd’hui, les organisateurs de Driftmaniaévaluent la possibilité d’harmoniser ces mesures à toutes les villes

hôtes de l’événement. Notre exemple a influencé la direction. C’estdonc dire que les pratiques changent à partir du moment où on accepted’allier le rayonnement touristique et économique aux mesuresécologiques.

La MRC d’Arthabaska a décidé de créer une entreprise,Gesterra, dans le cadre d’un partenariat public/privé avec leGroupe Gaudreau. Quelles ont été les motivations ? C’est sous la gouverne de Roger Richard, ancien maire de Victoriaville,que ce projet a été lancé. Or, plus j’en apprends sur cette entente, mieuxje mesure toute son importance. Je dirais même qu’il s’agit de la plusimportante décision de l’ancien conseil municipal. De fait, elle nousassure de garder un bon contrôle sur la gestion de nos matièresrésiduelles. Cette entente assure également la pérennité du GroupeGaudreau. Donc, l’entreprise a accepté de générer des profitsmoindres ; en contrepartie, la MRC finance une partie du projet et faitsa part pour gérer le site d’enfouissement. Cette entente estparticulière, car les compagnies d’enfouissement de déchets ontgénéralement plutôt intérêt à ce qu’il y ait moins de recyclage pour ainsienfouir plus de déchets. Cependant, Gesterra a un mandat social, etcomme de toute façon le site sera un jour rempli, l’entreprise développeune vision à très long terme, quitte à ce que le site ne soit rempli quedans 100 ans. Il faut aussi tenir compte du fait que la collecte dematières organiques nous permet d’économiser et que nous produisonsainsi un compost utile aux citoyens. En outre, nous recevons desristournes du gouvernement grâce à la mise en place de ces mesuresqui font en sorte qu’il est pour nous plus cher d’enfouir nos déchets quede les récupérer et de les composter.

Le modèle pourrait-il être transposé dans d’autresmunicipalités ? Gesterra serait-elle prête à partager son expérience ? Oui, je pense que le modèle est exportable et qu’il pourrait être implanté

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LE MYSTÈRE DE LA PAGE 13

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LE MYSTÈRE DE LA PAGE 13

partout au Québec, surtout s’il y a la même volonté politique et le mêmeengagement à rechercher le consensus parmi les diverses parties. Noussommes bien sûr prêts à partager des informations sur ce que je considèrecomme une réelle réussite de partenariat public/privé, mais ce seraitdavantage par le biais des municipalités que l’échange d’informations seferait, Gesterra étant quand même une entreprise qui doit au même titrequ’une autre se protéger par rapport à la concurrence.

Est-ce que Gesterra est un OSBL ou une entreprise ?C’est géré comme une entreprise, mais l’organisation fonctionne aussi avecdes fonds publics selon la structure d’un partenariat public/privé (PPP). LaVille de Victoriaville est représentée à 60 % au sein de la gestion. Étant lemaire de la plus importante ville de la MRC, je suis le président d’office decette compagnie. Cela nous permet de garder le contrôle de la gestion denos déchets. C’est un modèle qui fonctionne bien dans la mesure où lesdeux parties se font confiance et où il y a une volonté commune. Parexemple, si le Groupe Gaudreau, qui s’occupe de l’enfouissement, ne faisaitpas confiance à la classe politique en raison de l’alternance rapide desmaires et des changements à l’entente que cela pourrait supposer, un telpartenariat serait impossible. Pareillement, le milieu politique doit faireconfiance à l’entreprise impliquée. La marque de commerce de Gaudreaus’appuie sur la protection de l’environnement ; c’est aussi l’orientation deVictoriaville. Nous partageons donc cette valeur. Gesterra a généré plus de1 million de dollars l’an dernier. Cet argent, nous l’utilisons pour réinvestirdans la compagnie en espérant qu’un jour, pourquoi pas, nous pourronsremettre une forme de dividendes aux citoyens.

Monsieur Rayes, merci beaucoup ■

ÉCOSERVICES TRIA INC. 1985 Jean-Marie Langlois La Prairie (Québec) J5R 5Z8 T 450 659 . 9333 F 450 659 . 2454ÉCOSERVICES TRIA est la nouvelle identité de Récupération JM Langlois

TRIA est un leader en valorisation de débris de chantier et un citoyen responsable dans sa collectivité.CHOISIR TRIA, C’EST FAIRE LES BONS CHOIX.

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 7 NO 3 HIVER 201214

Le jeudi 1er septembre dernier se tenaitau Club de golf Glendale de Mirabel la7e édition du tournoi annuel de votremagaz ine 3Rve . Les prév is ions

météorologiques annonçaient unejournée ensoleillée et c’est heureusement ce à

quoi ont eu droit les participants de cette classique ayant foulé lemagnifique parcours Élite du Glendale. Les traditionnels chapelets sur lacorde à linge ont assurément fait le travail !

C’est donc avec un soupir de soulagement que les organisateurs ontaccueilli les nombreux participants de ce tournoi qui comportait unemultitude de concours, dont celui du plus long coup de départ, proposé parun remarquable Oralien ! Par la suite, bières importées et trio jazz attendaientles golfeurs. Ils ont également eu la chance de trouver chaussure à leurspieds, puisque le cabinet juridique Sodavex commanditait la distribution desuperbes chaussures de golf Callaway.

La soirée s’est poursuivie avec un succulent repas arrosé de vin et ponctuéde nombreux prix de présence de valeur. Les participants ont de plus eu droità un spectacle décapant du magicien Vincent C.

Il est à noter qu’encore une fois, le tournoi s’est déroulé à guichet fermé.La prochaine édition de votre tournoi se tiendra le jeudi 6 septembre 2012.Serez-vous des nôtres ?

Les sourires étaient au rendez-vous pouraccueillir les invités.

Avant de commencer le tournoi, rien demieux qu’une conversation décontractée.

Les participants ont pu se régaler avec lesucculent brunch à volonté… surtout ceux

qui en ont plus long à remplir !

L’entreprise Inpak nous présentait son toutnouveau camion sous l’œil avisé denombreux experts de l’industrie.

Après la visite des Télétubbies l’an dernier,c’était au tour des Oraliens de venir saluer les

golfeurs de l’environnement.

Depuis le temps que Louis-Charles Lefebvrerêvait de serrer la main d’un Oralien. Il n’allait

pas manquer sa chance !

Après avoir croqué le portrait de l’Oralien,notre photographe n’a pu résister à l’envie dese faire prendre en photo à son tour avec le

casque.

Les golfeurs prenaient beaucoup de temps avantde quitter le trou no 1. Avec un tel accueil, il est

facile de comprendre pourquoi.

Il n’y avait pas que des jolis minois au trouMAYA; il y avait aussi du porto, des cigares et

de délicieuses truffes au chocolat.

Pour la traditionnelle photo de quatuor,l’équipe de Sodavex a troqué les bâtons

pour un sandwich. Une décision savoureuse.

Elle est loin, très loin… circuit ! Les trois mousquetaires étaient présents. On reconnaît Athos, Porthos, Aramis et…

André Nadeau.

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 7 NO 3 HIVER 201216

phot

os s

tudi

o O

ncle

J.

Un GRAND MERCI à nos précieux commanditaires

Aucun golfeur n’a osé plonger dans la piscine, ce qui n’a pas

empêché le cocktail d’être une grande réussite.

Les participants ont eu la chance de faire du réseautage et de belles

rencontres.

… tout ça au son de notre talentueux trio jazz.

Gregory Pratte, au développement des affairesdu magazine, avait une grande surprise à offrir

aux gens lors de la soirée.

Après avoir réussi à mettre ses jambesderrière la tête, il a mis au défi

l’assemblée de l’imiter.

Mais quelles étaient les chances qu’il y ait quelqu’und’autre capable de le faire… Sachez que l’homme

élastique se cache chez Newalta.

Rien de mieux que de chanter Câline deblues d’Offenbach pour casser la voix…

ou les oreilles !

… ce qui n’a pas empêché les gens desourire. Il faut dire que gagner un beau prix

offert par IPL, ça aide toujours !

Une nouvelle équipe a été sacrée championnedu tournoi. Son secret ?

Une petite tape sur les fesses pour s’encourager !

L’équipe composée de Philippe Côté,Sébastien Lafontaine, Gary Gagné et

Éric Paquin avait fière allure.

Pour faire réagir la foule, le très talentueuxmagicien Vincent C. n’a pas hésité à sortir un

lapin de son chapeau.

… ni même à se percer la langue avec unebroche sous l’œil à la fois amusé et dégoûté de

Karine Gaudreau. Magie !

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 7 NO 3 HIVER 2012 17

es centres de tri sont depuis longtemps jugés en fonctionde leur taux de rejets. À tort, la croyance populaire maintientque plus le taux affiché est bas, meilleur est le centre de tri.

Il est faux de croire qu’un centre de tri ne génère pas de déchetset il est temps que la lumière soit faite sur ce sujet tabou. Est-cesi tragique d’envoyer à l’enfouissement quelque chose qui y étaitdestiné de toute façon ? N’est-il pas plus grave de dissimuler desdéchets dans des ballots, et ainsi produire une qualité moindre,voire douteuse, dans le seul but de diminuer le taux de rejets etainsi atteindre des standards qui s’appuient sur de faussesperceptions ?

Éco Entreprise Québec (ÉEQ) a réalisé une vaste étude decaractérisation des bacs de recyclage. Ce travail a porté surl’étude de 3000 familles pendant une période de 9 mois.Résultat : il y a dans le bac de recyclage un taux de déchets del’ordre de 9,9 %. Ainsi, en croyant bien faire ou par manque deconnaissances, les citoyens envoient plus ou moins 10 % dedéchets dans les centres de tri. C’est fait, c’est dit. Nous affir-merons désormais qu’un centre de tri est en lien avec la réalitélorsqu’il affiche ce taux de rejets.

Récemment, j’ai vu un appel d’offres municipal qui prévoyait uneredistribution des surplus avec une formule utilisant 1 % de rejets.C’est bien loin d’être réaliste ! Il est temps que l’on accepte qu’uncentre de tri génère des rejets, tout simplement parce que lesbacs de recyclage contiennent des matières non recyclables. Lesretirer, et ainsi voir son taux augmenter, est un mal nécessairepour produire une qualité de matières qui respecte les standards.

Je sollicite la compétence des directeurs des services techniques,des directeurs des travaux publics et des ingénieurs municipauxafin d’actualiser les documents aux fins de devis. J’en conviens,ces derniers sont on ne peut plus ennuyeux à pondre et j’imagineque c’est pour cette raison que le « copier-coller » fait tant fureuren la matière. C’est sans doute pour cette raison que l’on retrouvedans les appels d’offres la sempiternelle demande de produire uncertificat d’autorisation pour l’exploitation d’un centre de tri,laquelle n’est pas requise depuis au moins 14 ans, desassurances qui n’existent pas, des rejets sous les 4 %, faute dequoi le contrat serait résilié, ou encore une demande pour un tauxdistinct de rejets pour une ville précise. Il y a aussi des appelsd'offres qui demandent la liste des acheteurs des matières. Unefois le contrat donné, vérifie-t-on vraiment chaque mois que lesmatières sont vendues aux mêmes acheteurs que ceux inscritssur la liste ? À quoi cette surdose d’information peut-elle bienservir, surtout considérant que le recyclage est une activitérelativement jeune dans l’histoire économique et que plusieursnouveaux acheteurs s’ajoutent chaque mois ?

Afin de soutenir la volonté des représentants municipaux, deréduire les erreurs possibles et d’éliminer les demandesirréalistes, les centres de tri devraient proposer un devis type.C’est notre responsabilité de le faire et je m’engage à y travaillercette année.

Soulevons la question du partage des bénéfices que lesmunicipalités exigent dans leurs appels d’offres. Cette mesureconsiste à leur retourner une portion des fruits de la vente desmatières recyclables lorsque la valeur marchande excède uncertain niveau. Y a-t-il un autre service ou produit acheté par lesmunicipalités qui se voit imposer de telles conditions ? Cesdernières bénéficient-elles d’une ristourne à l’enfouissement si lesite vend son biogaz et réduit ses dépenses ? Cette façon de faireest injuste parce qu’elle fonctionne à sens unique; lesmunicipalités ne paient jamais de ristourne si le prix moyen venduest en deçà de celui soumis. À mon avis, il s’agit d’un frein audéveloppement puisque c’est seulement après une bonne annéede surplus qu’un entrepreneur investira davantage, que ce soit enrecherche et développement, en santé et sécurité ou dans toutautre domaine lié au développement des affaires. En lui retirantces surplus occasionnels, on lui enlève le goût du risque, on brimel’évolution de l’entreprise et sa modernisation. Couper les moyensfinanciers, c’est condamner les centres de tri à ne plus êtreconcurrentiels et donc augmenter le coût de traitement futur.Après tout, l’évolution découle des risques que tout un chacun apu prendre dans l’histoire. Comment voulez-vous qu’unentrepreneur se crée un fonds de stabilisation des marchés, qu’ilinvestisse dans le développement de son entreprise ou qu’ilagisse en bon citoyen en commanditant des organismes caritatifslocaux si vous lui enlevez une partie de ses profits ? Voilàpourquoi la ristourne exigée a un effet pernicieux.

Écoconsigne

Sur une note un peu plus environnementale, vous avezsûrement remarqué les publicités qui vous encouragent àretourner vos canettes et vos bouteilles consignées. Cettepublicité a pour but fort louable de renforcer la consignation.Toutefois, l’autre solution reste le bac de récupération quipermet à moindre coût et de façon plus écologique de faire unbon geste pour l’environnement.

L’important demeure toutefois… de recycler ! ■

TAUX DE REJETS NORMAL DANS UN CENTRE DE TRI :

L

C E N T R E S D E T R I

Frédéric Potvin, ing.directeur général Tricentrisf p o t v i n@t r i c e n t r i s . c om

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 7 NO 3 HIVER 201218

9,9%

l n’y a pas que sur les routes que des voies decontournement sont ajoutées pour éviter les travaux. Nosélus utilisent des formules semblables en politique lorsqu’il

s’agit d’arrimer les « champs de compétence » des différentspaliers décisionnels.

La mise en œuvre des politiques à l’égard de la gestion desmatières résiduelles est un bel exemple de pièces « juridiques »boudinées les unes aux autres. Précisons tout de suite que lechamp de taxation est du ressort exclusif du palier local, même sides services aux citoyens sont planifiés, mis en œuvre etexécutés à d’autres niveaux. Pourquoi faire simple ? Voyons voir !Le palier local s’occupe de la collecte et du transport, tandis quele supralocal (l’agglomération, la municipalité régionale de comté– MRC) planifie et adopte le plan de gestion des matièresrésiduelles (PGMR) et « veille » à sa mise en œuvre. Dansplusieurs régions toutefois, la MRC exerce la compétencecomplète. Pour mélanger le tout, Québec en a rajouté en créantles conférences régionales des élus (CRÉ). Les CRÉ favorisent laconcertation, mais aussi la planification régionale. Soulignons qu’à

tous les paliers dits municipaux, ce sont toujours les mêmes élusqui brassent les mêmes cartes.

Sur papier, les PGMR contiennent, pour la grande majorité, lesmeilleures intentions du monde jusqu’au moment où il est décidéde passer à l’action et de procéder à la mise en œuvre desmesures adoptées. Sur le terrain, comment s’articule la mise enœuvre d’un plan de gestion ? Elle peut varier d’une région à l’autre,mais imaginons une situation saugrenue. Une MRC, qui exerce lacompétence en matière de gestion des matières résiduelles surson territoire, a adopté un PGMR qui prévoit des mesures visantla mise en valeur des matières résiduelles putrescibles, maisdécide quand même d’octroyer un contrat, disons de cinq ans, quil’exclut expressément.

La loi actuelle prévoit que c’est le ministre qui adopte, aprèsanalyse et recommandations, les PGMR. Or, sauf une fois tous lescinq ans, la loi ne prévoit aucun mécanisme de vérification ou depénalités quant à leur mise en œuvre, et encore moins s’il s’agit decontraindre une MRC qui va à l’encontre de son PGMR. De lamême manière, une MRC n’a aucun pouvoir de contraindre unemunicipalité locale de son territoire qui refuse ou restreint saparticipation à l’amélioration ou à l’implantation de nouveauxprogrammes. Au mieux, cette municipalité locale sera sermonnéesur la place publique. Mais qui s’en soucie ?

La situation se complique un peu plus quand il s’agit d’évaluerl’utilisation des sommes d’argent redistribuées selon certainesconditions, par Québec, par l’intermédiaire du programme desredevances à l’élimination et du régime de compensation pour lesservices municipaux de la collecte sélective. D’abord, quel palier

QU I EXERCE QUE LLE COMPÉTENCE ?

I

Léo FradetteM. A. conseiller, gestion des matières résiduelles Écoservicel e o . f ra d e t t e@ecose r v i c e . c a

Article écrit en collaboration avec André Dumouchel

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H O R I Z O N 2 0 1 5

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Q U I E X E R C E Q U E L L E C O M P É T E N C E ?

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 7 NO 3 HIVER 2012 21

doit recevoir les fonds ? Puis, est-ce que ces sommes peuventêtre utilisées à d’autres fins que l’atteinte des objectifs de lapolitique québécoise et de la mise en œuvre des mesuresadoptées dans les PGMR ?

Redevances à l’élimination : plus de 300 M$ depuis 2006

Régime de compensation : plus de 493 M$ d’ici 2012

Programme d’aide financière pour la valorisation des matières organiques : 650 M$

Qui décide quoi ?

Dans tout cet exercice de compétences, est-ce le palier régionalou le palier local qui décide des actions ? Le maire d’unemunicipalité siège à la table de sa MRC. C’est la même personne !Réunis, ce sont des « conseillers régionaux », selon la loi.Toutefois, lorsqu’arrive le temps de prendre des décisions àcaractère régional, est-ce que ces personnes agissent d’abordpour leur municipalité où ils ont été élus et, ensuite, pour la région ?Ou l’inverse, comme il se devrait ?

Rappelons que le PGMR est adopté par la MRC. Si elle exerceune compétence complète, c’est la MRC qui est égalementresponsable de la mise en œuvre du plan. C’est elle qui proposeles mesures, évalue les coûts des projets, les réalise et,ultimement, rend compte des résultats à la population. Toutefois,parmi les voies de contournement, Québec a choisi de ne pasretourner automatiquement et nécessairement les sommesd’argent provenant des programmes cités plus haut à la MRC, etce, même si la municipalité n’exerce plus aucune compétence àl’égard de la gestion des matières résiduelles. Si des sommesd’argent sont dues aux MRC, plusieurs, à la demande des élus,les réacheminent aux paliers locaux, quitte à refaire un autrechèque, un peu plus tard, sous la forme d’une quote-part.

En somme, Québec dispose de bien peu de moyens pours’assurer du suivi et de la mise en œuvre des PGMR qui sontpourtant à la base de la politique québécoise et de l’atteinte desobjectifs. Il a une belle occasion devant lui pour corriger le tirpuisque la majorité des PGMR sont échus et doivent être remis àjour. De plus, comme il s’agit de fonds publics, le gouvernementaurait tout avantage à définir les conditions d’utilisation de toutesomme d’argent redistribuée à une administration municipalepour qu’elle le soit en fonction de critères visant l’amélioration desservices et de la performance des programmes, ainsi quel’acquisition d’équipements/infrastructures. Enfin, il faudraitrésoudre rapidement l’ambiguïté persistante des rôles entre lepalier local et le palier suprarégional. S’il est question dedéterminer à qui doivent être retournées les sommes d’argent etqui doit rendre des comptes, il serait temps de reconnaîtrel’organisme qui exerce, dans les faits, la compétence. ■

[…] est-ce que ces sommes peuvent êtreutilisées à d’autres fins que l’atteinte desobjectifs de la politique québécoise et dela mise en œuvre des mesures adoptéesdans les PGMR ?

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n site d’enfouissement moderne et d’une certaine dimensiondoit être muni d’installations de captage actif des biogaz. Cesinstallations doivent demeurer en fonction plusieurs années,

voire des décennies (phase de postfermeture active; voir figure 1).Lorsque le pompage actif des biogaz n’est plus viable, on peutl’interrompre si on respecte les conditions imposées par règlement.

Mais qu’arrive-t-il aux biogaz après cette interruption du pompage ?C’est simple : ils s’échappent d’une façon ou d’une autre dansl’atmosphère sous forme d’émissions fugitives (ou émissions noncaptées). Ainsi, même si la quantité d’émissions fugitives diminueau fil du temps, la quantité totale de biogaz émis sur une trèslongue période peut être considérable.

Il est important de mentionner aussi qu’aucun système de captageactif n’est efficace à 100 %. Autrement dit, il y aura aussi desémissions fugitives durant la période de captage actif.

Que peut-on faire pour pallier ce problème ? Un des moyens lesplus efficaces de réduire les émissions de biogaz est d’installerun biorecouvrement dans le recouvrement final. Le biorecouvrementest constitué d’une séquence de sols couramment retrouvés partout(on peut même employer des sols contaminés !). Le secret est dans

le choix de la bonne séquence de matériaux qui sont installés ensubstitution aux couches de protection et de support à la végétation,en tout respect pour le règlement sur l’enfouissement (REIMR).

Le biorecouvrement doit surtout favoriser le développement desbactéries méthanotrophes, qui sont capables d’oxyder le méthane(CH4) en CO2. Comme le CH4 est un gaz à effet de serre puissantet beaucoup plus dommageable que le CO2, on a avantage àfavoriser le développement de ces bactéries qui existent partout etqui peuvent se développer sans qu’on ait à procéder à unensemencement artificiel. Et elles n’ont besoin que de CH4,d’oxygène et de quelques nutriments normalement disponiblesdans les sols. En d’autres mots, elles ne coûtent rien enmanutention. Il suffit de créer un milieu favorable à leurdéveloppement.

Les recherches récentes menées à travers le monde, y compriscelles en cours à l’Université de Sherbrooke en collaborationavec Waste Management, ont démontré que l’efficacité del’oxydation peut frôler les 100 % de façon soutenue dans desconditions de terrain. Il faut cependant reconnaître que dans desrégions où le climat ressemble à celui du Québec, les bactériesméthanotrophes sont peu ou pas actives pendant de longs moisà cause du froid.

Dans le cas fictif présenté à la figure 1, on observe les résultatsd’une simulation simplifiée (mais quand même assez réaliste) de laproduction de CH4 par un site moyen qui reçoit 100 000 tonnesmétriques par année durant 20 ans. Les principales considérationssont explicitées dans cette figure. Considérant une efficacitéd’oxydation de 35 % durant la phase de postfermeture (valeurassez réaliste selon la littérature technique), la quantité totaled’émissions évitées pour ce seul site moyen serait égale à 0,3 millionsde tonnes métriques de CO2. C’est au moins ça de gagné !

Pourquoi se passer de cetteréduct ion des émiss ions ?Surtout considérant le fait que lecoût de construction d’un biofiltreest marginalement plus élevéque celui d’un recouvrementrégulier…

Mais il y a plus au sujet desbiorecouvrements. Selon nosrésul tats de recherche , i lsseraient capables de réduire debeaucoup les émiss ionsmalodorantes et, potentiellement(nous avons peu de donnéespour le moment), de certainscomposés organiques. Nosrecherches se poursuivent… ■

BIORECOUVREMENTS D’OXYDATION PASSIVE DU MÉTHANE POUR LES SITES D’ENFOUISSEMENT

Alexandre R. CabralIng., Ph.D.Professeur titulaireDépartement de génie civil, Faculté de génie,Université de Sherbrookea l e x and re . c a b ra l@ushe r b ro o k e . c a

U

R E C H E R C H E E T D É V E LO P P E M E N T

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 7 NO 3 HIVER 201222

Figure 1 – Production dans le temps de méthane pour un site fictif

Modèle d’estimation : Landgem v3.2Année d’ouverture : 1986Année de fermeture : 2006Année install. recouvr. final 2008Année d’arrêt captage biogaz 2046K (1/année) 0,04Lo (m3/t) 130% CH4 % vol dans biogaz 57 %Enfouiss. (t/an) 100 000

1) Recouvr. temp. installé suite aurempliss. de chacune des cellules.

2) Recouv. final 2 ans après 4e cell.3) Aucune oxyd. CH4 durant phase

d’opération : conservateur.4) Efficacité de captage durant phase

d’opér. = 50 %5) Capt. = % efficacité x production

(simplification)50 % (phase d’opération - conservateur)

% efficacité du captage 90 % (post-ferm. - phase active - 40 ans)0 % (post-ferm. - phase passive - 60 ans)

% oxydation du CH40 % (opération et recouvr. temporaire)

35 % (post-fermeture)

près s’être lancé sur le chemin visant à responsabiliser lesproducteurs de biens avec les règlements sur la récupérationdes peintures, des huiles et de leurs contenants, le

gouvernement du Québec adoptait un règlement-cadre sur laresponsabilité des producteurs. Outre les produits déjà visés, lespremiers produits ciblés sont les produits électroniques, les lampesau mercure ainsi que les piles et batteries. D’autres produitsviendront s’y greffer au rythme de deux autres par année. À terme,ce sont plus d’une trentaine de produits qui sont visés. L’objectif,c’est de responsabiliser le producteur afin de l’amener à concevoirdes produits ayant un moindre impact sur l’environnement, avec unevie utile plus longue, ce qui au bout du compte permet de minimiserl’utilisation de ressources non renouvelables.

L’objectif est fort louable, mais quelquefois le diable se cache dans lesdétails. Dans le cas des nouveaux produits visés par le règlement, lestaux de récupération sont pour le moins facilement atteignables. Onindique 25 % dans la plupart des cas. On vise à atteindre 65 % dansun horizon de 8 ans. Bien que les plans d’action doivent êtreopérationnels d’ici la mi-juillet 2012 pour les trois groupes de produitsvisés, il reste encore beaucoup de questions et de problèmes àrésoudre, notamment en ce qui concerne la gouvernance, les pointsde dépôt, l’information et le contrôle.

La gouvernance des organismes accrédités

Dans le cas de la peinture, des huiles et de leurs contenants, lesorganismes accrédités sont exclusivement dédiés au territoirequébécois. Pour les produits électroniques, les piles et batteries demême que les lampes au mercure, les organismes de gestionaccrédités seront, selon toute vraisemblance, d’envergurecanadienne, c’est-à-dire que la gestion des programmes derécupération et de valorisation devrait être identique ou similaired’une province à l’autre. Le tableau ci-après présente la situationcanadienne de la responsabilité élargie du producteur (REP).

On comprend facilement que l’industrie désire que les programmesde récupération et de valorisation soient identiques d’un océan àl’autre. Dans ces cas, il est avantageux et plus efficace qu’un seulorganisme de gestion soit accrédité pour l’ensemble des provinces.Cependant, les programmes de REP sont de responsabilitéprovinciale, ce qui engendre des particularismes locaux qui minentl’efficacité du système. Chaque province a des objectifs derécupération et des moyens différents. À titre d’exemple, dans laréglementation québécoise, on insiste sur le réemploi, comme entémoigne la hiérarchisation des 3RV-E, ce qui n’est pas le cas dansles autres provinces.

Dans ces conditions, il est fort probable que les organismes degestion accrédités soient basés dans les autres provinces et qu’uncomité provincial soit désigné pour agir au Québec sous l’autoritédu conseil d’administration canadien. Au fil du temps, certainesparticularités québécoises pourraient être mises au rancart. Desdifférences d’interprétation, attribuables entre autres à la langue,compliqueront le contrôle des moyens mis en œuvre.

LA RESPONSABILITÉ ÉLARGIE DES PRODUCTEURS : UN MAL NÉCESSAIRE !

I N F R A S T R U C T U R E S U R B A I N E S

Jean-Louis ChamardM.Sc. Env.présidentChamard et Associés inc.j l . c h ama rd@chama rde t a s s o c i e s . c om

A

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 7 NO 3 HIVER 201224

150 EXPOSANTS

3 000 PARTICIPANTS

100 CONFÉRENCIERS

9 E É D I T I O N | 1 3 E T 1 4 M A R S 2 0 1 2 | C E N T R E D E S C O N G R È S D E Q U É B E C

> Gestionnaires municipaux, opérateurs de stations de traitement

> Chefs d’entreprises et responsables de l’environnement en industrie

> Ingénieurs, technologues, consultants

> Investisseurs

> Avocats

> Conseillers en environnement

> Représentants gouvernementaux et municipaux

> Milieu académique

Programme des conférences et inscription disponibles sur :

www.reseau-environnement.com

DES VISITEURS DE TOUS HORIZONS

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onnemvirro-ences et inscription disponib

ment.combles sur :

Les points de dépôt

La mise en place de la REP devrait s’accompagner d’unprogramme québécois d’implantation d’un réseau municipald’écocentres, géré par des organisations privées. Ces écocentresdevraient être financés par les organismes de gestion accréditésafin de faciliter la tâche aux citoyens/consommateurs. Ce réseaud’écocentres devrait être suffisamment dense pour que lescitoyens puissent s’y rendre rapidement sans trop d’effort. Cettedensité devrait être mesurée en fonction, entre autres, des gaz àeffet de serre générés par les automobilistes.

Actuellement, dans la réglementation québécoise, des points dedépôt permanents et saisonniers ont été prévus pour chacun desproduits visés par la REP. Cela n’exclut pas que des points dedépôt communs puissent être implantés, mais le doute est permisétant donné que l’interfinancement des produits a été exclu. Il seradonc très compliqué de mettre en commun les efforts financierspour implanter un tel réseau d’écocentres. Dans quelle mesurel’industrie d’un produit visé est-elle prête à financer ces points de

dépôt ? C’est donc le citoyen/consommateurqui écope encore, car il devra parcourir de plusgrandes distances pour se rendre dans despoints de dépôt différents pour chaque produitvisé. En définitive, à moins d’être hautementsensibilisé à la protection des ressources, lapoubelle est bien plus facile d’accès que lepoint de dépôt du marchand, de l’industriel oude l’écocentre municipal.

L’information au citoyen

Comme on dit en publicité, le nerf de la guerre,c’est l’information. Si le citoyen/consommateurne connaît pas les points de dépôt ou lesmodalités de récupération des produits visés, ilne participera pas à l’effort collectif et il nemodifiera pas ses pratiques. Avez-vousdemandé à vos amis ou vos voisins s’ilsconnaissaient le programme de récupérationdes peintures ? Ceux qui sont sensibilisés leconnaissent probablement. La majorité enignore tout. La communication, ça coûte cher, etle message doit être répété souvent pour qu’ils ’ imprime dans l ’esprit du citoyen. Les

exigences du règlement à cet égard ne semblent pas être à lahauteur des attentes. On mise plutôt sur l’atteinte des résultats demise en valeur pour juger de l’impact de la mesure au lieu d’allerau-delà des objectifs de récupération et de maximiser larécupération et la valorisation des produits visés.

Avec l’internalisation des coûts, qui consiste à inclure le tarif de laREP dans le prix d’achat, on n’informe pas le consommateur del’impact de ses choix de consommation. Il ne peut donc pas faire ladifférence entre deux produits, en apparence similaires, mais quipourraient avoir un impact important sur l’environnement ou laprotection des ressources.

En conclusion, la responsabilité des producteurs est un pas dans labonne direction, mais il n’est pas suffisant en regard de l’effort quele citoyen/consommateur devra déployer pour modifier seshabitudes de consommation. Le plus dur reste à faire ! ■

L A R E S P O N S A B I L I T É É L A R G I E D E S P R O D U C T E U R S : U N M A L N É C E S S A I R E !

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 7 NO 3 HIVER 201226

1 : Seulement les piles non rechargeables.Source : MDDEP, 2011

a réduction. La réutilisation. Le recyclage. Trois habitudes quel’on doit apprendre à mieux intégrer dans la gestion desmatières résiduelles industrielles, dans la préservation et la

sauvegarde de l’environnement et dans le respect des exigencesenvironnementales. Voilà pourquoi l’innovation doit être au cœurde la gestion des matières résiduelles industrielles : uneinnovation qui s’organise en un réseau intégré d’installations pourle ramassage, le groupage et le traitement des matièresrésiduelles dans tout le pays.

VALORISER les matières résiduellesDe nos jours, il est possible de faire appel à des techniquesavancées pour traiter les flux de matières résiduelles. En effet, desméthodes d’avant-garde telles que la centrifugation, la distillationet les traitements physico-chimiques permettent d’y parvenir. Parailleurs, des efforts peuvent aussi être déployés pour récupérer leplus de matières réutilisables possible, ce qui réduit d’autant levolume de matières résiduelles à éliminer.

L’enfouissement et l’incinération – les méthodes traditionnellesd’élimination des matières résiduelles – présentent de gravesinconvénients. À titre d’exemple, pour l’incinération, le besoin en

énergie requis pour éliminer les matières résiduelles est énorme.De plus, elle génère des émissions atmosphériques. Quant àl’enfouissement, il y a un rapport évident d’actif et de passif avecl’environnement de même qu’un risque potentiel de contaminationdes nappes phréatiques. Toutefois, la perte de valorisation desmatières résiduelles et l’incapacité de les réutiliser pour générerdes produits à valeur ajoutée représentent les plus grandsdésavantages de ces méthodes du passé.

Par conséquent, au l ieu de favoriser l ’ incinération oul’enfouissement, on doit donc considérer les matières résiduellesdangereuses d’origine industrielle comme des ressources pouvantêtre valorisées.

Pour ce faire, il est primordial d’accorder de l’importance àl’innovation et de soutenir les méthodes modernes de recyclage etde valorisation des matières résiduelles. On doit s’entendre sur desprincipes et des processus normalisés afin de favoriser toutes lesoptions de recyclage tout en appuyant les options novatrices et lesnouvelles technologies environnementales.

PAVER la voie de l’avenir

L’implantation de meilleures pratiques de gestion des matièresrésiduelles dans les établissements industriels doit se faire enparallèle avec des actions visant à développer des filières(valorisation des matières, création de produits à valeur ajoutée) etune plus grande accessibilité des services de collecte des matièresrésiduelles d’origine industrielle. De surcroît, la diversité du secteurindustriel représente un grand défi sur le plan de l’intervention. Eneffet, le degré d’avancement dans la gestion des matièresrésiduelles dépend de nombreux facteurs : type, taille, localisationgéographique, composition et quantité des matières résiduelles

L’INNOVATION EN GESTION DES MATIÈRES RÉSIDUELLESDANGEREUSES D’ORIG INE INDUSTRIELLE

D É C H E T S D A N G E R E U X

Guy AdamB. Sc. Génie chimiquedirecteur principal, développement des affaires, QuébecNewalta inc.gadam@newa l t a . c om

L

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 7 NO 3 HIVER 201228

générées, coûts de gestion des matières résiduelles, espace,ressources, temps disponible, accessibilité des services,existence ou non d’une réglementation, etc.

Lorsque nous trouvons des moyens de valoriser les flux dematières résiduelles, nous permettons aussi l’élaboration denouveaux produits commercialisables. La pensée innovantepermet de gagner de nouveaux marchés pour les produitsrecyclés et raffinés. Un exemple connu est celui du pétrole brut,récupéré par la centrifugation de résidus de forage, qui estremis sur le marché. Aussi, nous sommes dorénavant en mesurede régénérer les huiles moteurs usées et d’offrir de nouveauxproduits qui respectent les normes industrielles. Or, l’industrie aencore du chemin à faire, notamment en ce qui concerne lesprocédés de signalisation, de traçage et de transport desmatières résiduelles. On doit se doter d’un système de traçabilitéefficace pour s’assurer que les produits sont traités par desentreprises ayant les moyens techniques, les compétences, lesinstallations et l’équipement nécessaires. Surtout, les matièresrésiduelles industrielles doivent être dirigées vers les bonnesressources, aux bons endroits.

MAINTENIR le cap de l’innovation

L’une de ces innovations est la valorisation de la biomasserésiduelle. En effet, de nouvelles technologies innovatricespermettent aujourd’hui de transformer de façon économique cesrésidus en biocarburants et en produits chimiques de synthèse enremplacement du pétrole. Ainsi, on recycle le CO2 en bouclefermée au lieu d’en ajouter dans le bilan global de la planète.

En outre, les méthodes de valorisation innovantes s’attaquentaussi au recyclage du plomb, surtout celui contenu dans lesbatteries automobiles, pour le redistribuer aux fabricants. Decette façon, le recycleur ferme la boucle de l’utilisation du plomb,qui est réutilisé par celui-là même qui en fait usage à la base. Ilen va de même avec le plastique, également contenu dans lespiles, qui est lui aussi revendu au fabricant.

Enfin, certaines techniques surpassent les procédéstraditionnels en effectuant le même travail, sans répercussions,et en créant des produits et des énergies renouvelées. C’est lecas de l’oxydation chimique, qui agit comme l’incinération, maisqui ne produit aucune émission atmosphérique, est très peuénergivore, permet de capter la chaleur et l’énergie en vue deles réutiliser, et revalorise la matière pour en tirer une valeurajoutée. Autre innovation notable : la revalorisation parl’assainissement d’eaux usées industrielles et d’autres matièresrésiduelles. Le traitement des eaux industrielles et leurréhabilitation appropriée en permettent le recyclage intégré auxopérations des usines, le rejet dans les réseaux d’égoutsmunicipaux et dans les puits d’évacuation des eaux.

Bref, inutile de rappeler que la société industrielle etl’exploitation des ressources naturelles sont parmi les premièrescauses de la dégradation de l’environnement. Mais la cause peutaussi faire partie de la solution, et la technique et l’innovation ysont au cœur. Le secteur industriel présente des expertises etdes besoins différents et l’intervention dans ce secteur pose ungrand défi pour l’implantation d’une saine gestion des matièresrésiduelles. ■

L’ I N N O V A T I O N E N G E S T I O N D E S M A T I È R E S R É S I D U E L L E S D A N G E R E U S E S D ’ O R I G I N E I N D U S T R I E L L E

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On doit se doter d’un système detraçabilité efficace pour s’assurer que lesproduits sont traités par des entreprisesayant les moyens techniques, lescompétences, les installations etl’équipement nécessaires.

L E J U R I D I Q U E LE SYSTÈME JUDICIAIRE CRIMINEL A SES LIMITES

es sœurs Shafia, Ronald Malo, Jérémy Gabriel, Anne-Sophie etOlivier Turcotte, Jamie Hubley, Marjorie Raymond… Autant denoms qui nous interpellent et remettent en question nos valeurs

les plus fondamentales que sont le droit à la vie et le droit à la sécuritéde sa personne.

J’ai le privilège de représenter la famille Malo dans ses nombreuxdémêlés avec Roland Belzil. À titre d’avocate spécialisée en droit del’environnement, mon implication dans un recours en vices cachésalléguant la présence de matières résiduelles dans un terrain allait desoi. Au fil des années, toutefois, ce dossier a évolué pour devenir uncas grave de harcèlement à l’égard des Malo. Cette triste histoire aconnu un dénouement tragique, le 13 janvier dernier, lorsque M. Maloa été assassiné dans d’horribles circonstances et que deux employésmunicipaux qui avaient refusé de délivrer des permis se sont faitsauvagement attaquer par Belzil.

Je n’aurais jamais cru être un jour mêlée à pareille histoire. Monimplication auprès de ce couple uni qui n’aspirait qu’à vivre une retraitetranquille et qui est devenu malgré lui la victime de l’obsession d’unhomme déterminé à leur pourrir l’existence m’a inspiré une réflexion

sur ce que la société offre aux victimes de harcèlement… J’aimeraisvous convier à cette réflexion, car les prochaines victimes pourraientêtre vous ou quelqu’un qui vous est cher.

Confrontés aux insultes, aux gestes malfaisants, aux poursuites etmises en demeure incessants ainsi qu’aux menaces de mort, les Maloont utilisé tous les moyens légaux à leur disposition pour se protégeret faire cesser le harcèlement. Les policiers, les procureurs de lacouronne, les associations de victimes d’actes criminels et lestribunaux ont été interpellés. De sévères ordonnances, tant civiles quecriminelles, ont été émises contre Belzil par les tribunaux à plusieursreprises, des cures de désintoxication lui ont été imposées et il amême été condamné sous plusieurs chefs d’accusation. Il n’avaittoutefois jamais été incarcéré ou interné, essentiellement parce que lesystème judiciaire criminel n’intervient pas de cette manière dans detels cas, ceux-ci n’étant pas jugés suffisamment graves.

Pourtant, pendant toutes ces années, les membres de la famille Maloont vécu dans la crainte constante que Belzil mette ses menaces àexécution. Ils ne se sentaient jamais en sécurité et leur qualité de vieen a été grandement affectée. Ils ont cherché de l’aide, en vain. Ils sesont sentis et se sentent encore aujourd’hui complètement démuniset désemparés. Cet immense sentiment d’impuissance, je l’ai partagéavec eux et je le ressens de manière encore plus cuisante aujourd’hui.

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Me Christine Duchaineavocateassociée chez Sodavex,cabinet juridique spécialisé en environnementcducha i n e@soda v e x . c om

[…] pendant toutes ces années, lesmembres de la famille Malo ont vécudans la crainte constante que Belzilmette ses menaces à exécution.

L

Mes années de pratique en environnement, domaine où l’on applique le principe deprécaution, ainsi que l’actualité récente ne font qu’exacerber ce sentiment d’impuissance etd’injustice. En effet, comment expliquer que, malgré le consensus voulant que l’intimidationet le harcèlement soient inacceptables dans notre société, il n’existe aucun outil efficacepour le prévenir et y mettre un terme ?

Nos journaux pullulent de tristes histoires de harcèlement et d’abus qui se terminent dansle drame : femmes victimes de leur conjoint, jeunes intimidés ou taxés à l’école ou surInternet, enfants abusés par leurs proches ou aînés harcelés par un voisin. Pour chacunede ces histoires, combien d’autres demeurent inconnues du grand public ? Toutes ont un

lien, toutefois : des personnes innocentes viventl’enfer sous le joug d’un bourreau, soit-ilmentalement perturbé ou simplement malintentionné.

L’aspect le plus horrible est le fait que dans laplupart de ces cas, les abus sont dénoncés auxautorités avant le drame. Malgré tout, la plupartdu temps, le harcèlement se poursuit sans quele bourreau ne soit incommodé autrement quepar un avertissement de ne plus recommencer.Et il continuera, impuni, jusqu’au jour oul’irréparable sera commis. Il sera alorsmalheureusement trop tard pour les victimes.

Une prise de conscience collective sur leseffets néfastes de ces agissements sur lesvictimes et leurs proches et sur l’importance deles prévenir ou de les atténuer s’avèreimpérative. Sans vouloir diaboliser le système,force est de constater qu’il est inefficace pourassurer la sécurité et la qualité de vie desvictimes de harcèlement.

Dans une société comme la nôtre, qui s’estdotée d’une charte des droits et qui prône laprécaution et la prudence en toute occasion,des changements s’imposent.

Comment justifier que l’on se dote de moyensd’intervenir rapidement pour prévenir l’émissionde contaminants et l’atteinte à la santé desgens et à l’environnement et que l’on ne fassepas la même chose lorsque la sécurité et laqualité de la vie de personnes – quand ce n’estpas leur vie elle-même – sont menacées etmême souvent atteintes par les agissementsd’une autre personne ?

Comment just ifier que l ’on ferme desentreprises ou qu’on interdise des produits s’ilexiste un risque pour la population, que l’onimpose des amendes aux personnes qui nerespectent pas les règles de sécurité de lasociété, mais que l’on ne punisse pas ceux quiprofèrent des menaces d’atteinte physique oude mort envers une autre personne ? Une telledichotomie est inexplicable et injustifiable.

Nous ne pouvons déléguer au systèmejudiciaire criminel, avec les limites et le manquede ressources qu’on lui connaît, l’entièreresponsabilité d’intervenir. Il est devenuimpératif de fournir aux organismes et auxindividus impliqués les moyens d’interpeller eux-mêmes les systèmes de santé ou judiciaire afind’ intervenir auprès des coupables deharcèlement pour y mettre un terme rapidementet prévenir des drames.

Il est temps d’adopter une loi « musclée » quinous permette de faire respecter les valeursfondamentales de notre société : le droit à la vieet à la sécurité de sa personne. Pour notre plusgrand bien à tous. ■

L E S Y S T È M E J U D I C I A I R E C R I M I N E L A S E S L I M I T E S

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Le magazine des matières résiduelles au Québec

Les organisations ne peuvent pas compter sur un nombre limitéd’employés pour préserver leurs connaissances institutionnellesvitales. Par conséquent, elles doivent trouver des moyens depréserver les connaissances tacites et de les rendre accessiblesaux futurs travailleurs […].

– Hewitt & associés (2006)

e marché du travail a beaucoup changé au cours des dernièresannées. Aujourd’hui, les entreprises doivent rester concurrentiellesà tous les points de vue : rentabilité, ressources humaines,

processus, technologies, etc. Concrètement, il s’agit de faire plusavec moins. Dans un contexte de mondialisation, les entreprisesprocèdent à divers aménagements, allant des nouvelles solutionstechnologiques aux changements de gouvernance afin de demeurerdans la course. Considérant ce besoin, le travail se métamorphose.Auparavant, le travail était surtout mécanique et opératoire, avec desinstructions précises. Les travailleurs exécutaient leurs tâches selondes directives bien définies. Aujourd’hui, les emplois requièrent descompétences dites intellectuelles, c’est-à-dire des compétencesqui allient savoir-faire et savoir-être.

Mais la métamorphose ne s’arrête pas là. La pénurie de main-d’œuvre dans diverses industries et les départs à la retraite deplusieurs milliers de travailleurs ne font que compliquer les choses.Car ces personnes possèdent une connaissance, un savoir et descompétences inestimables, voire stratégiques, qui finissent par seperdre sans une stratégie de transfert des savoirs. Commentconserver ces connaissances ainsi que toute l’expertise – noyaude la réussite de l’entreprise – qu’un travailleur a acquises au fildes années ?

Plusieurs solutions sont à la disposition des employeurs déterminésà assurer le transfert des connaissances à la relève : la retraiteprogressive ainsi que la réembauche des retraités commecontractuels ou consultants, à temps partiel ou sur une basesaisonnière, peuvent être envisagées comme des moyens defaciliter le transfert des connaissances. Ces moyens visent deuxobjectifs : maintenir le nombre de ressources et les forces demain-d’oeuvre aussi longtemps que possible et ainsi préserver lesconnaissances et compétences clés pour assurer le succès futurde l’organisation.

Les employeurs qui comptent un grand nombre d’employés à laveille de la retraite doivent trouver des moyens de préserver leursconnaissances organisationnelles avant le départ de ceux-ci. Lamajorité des organisations ne pourront récupérer toutes lesconnaissances perdues lors des départs à la retraite. Les raisonsévoquées : manque de temps ou de budget, de sorte que l’on négligela formation.

Le transfert des connaissances est une solution qui aide à mainteniret à améliorer l’efficacité et la rentabilité à long terme des organisations.C’est un processus qui demande à être planifié.

GESTION HUMAINE DES RESSOURCES

Dominique Dodierdirectrice généraleEnviroCompétencedom i n i q u e . d o d i e r@env i ro c ompe t e n c e s . o rg

LE TRANSFERT DU SAVO IR :PASSAGE OBLIGÉ POUR LA SURV I E DE L’ENTREPR ISE

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L

L E T R A N S F E R T D U S A V O I R : P A S S A G E O B L I G É P O U R L A S U R V I E D E L’ E N T R E P R I S E

Préparer la relève grâce à :• l’amélioration du travail coopératif et des échanges entre les employés;• la conservation de la culture, de l’expérience et de l’expertise dans l’entreprise.

Entreprendre une démarche de transfert des connaissances devient nécessaire pourla pérennité de nos organisations. Celles qui emboîteront le pas seront devant laparade et sûrement plus concurrentielles. ■

Pour de plus amples renseignements sur le sujet et des formations offertes, visitezwww.envirocompetences.org .

1. Étude menée par Lysanne Raymond, en collaboration avec Robert Parent, Lise Desmarais et LouiseLeclerc, Laboratoire de recherche sur la dynamique du transfert de connaissances, Faculté d’administration,Université de Sherbrooke.

Or, aujourd’hui encore, peu d’entreprises ont mis enplace un tel processus et les outils facilitant letransfert des connaissances entre employés. Lesnouveaux employés ou les nouveaux travailleursfraîchement diplômés devront faire une série d’essais,erreurs et expérimentations au lieu de bénéficierdirectement des connaissances et du savoir deceux qui sont passés par ce processus il y a déjàplusieurs années.

Nombre de solutions s’offrent à vous pour améliorerle transfert des connaissances au sein de votreorganisation. Il faut au moins entreprendre uneréflexion rapide sur le transfert des connaissanceset se poser les bonnes questions afin que ladémarche soit fructueuse. Voici les questions quevous devriez vous poser comme gestionnaire :

• Est-ce que l’entreprise comprend bien lesenjeux du transfert des connaissances ?

• La direction voit-elle l’utilité du transfertdes connaissances ?

• Le transfert des connaissances fait-il partiedes priorités de l’organisation ?

• L’organisation a-t-elle les bons outils detransfert des connaissances à sadisposition ?

• Y a-t-il quelqu’un dans l’organisation quiprendra le dossier sous sa responsabilité ?

• Est-ce que cette personne connaît etmaîtrise le concept du transfert desconnaissances ?

• Qui sont à court et à moyen termes lesemployés qui partiront à la retraite ?

Dans une étude menée auprès de 348 entreprisesde 5 secteurs (foresterie et exploitation forestière ;fabrication de produits chimiques ; fabrication dematériel de transport ; grossistes-distributeurs demachines, de matériel et de fournitures ; servicesde conseils en gestion et de conseils scientifiqueset techniques), on constate que des pratiques degestion des connaissances ont été adoptées afind’améliorer l’avantage concurrentiel. La perted’employés clés de même que la perte de parts demarché ont motivé les entreprises à mettre en placedes solutions.

Bénéfices du transfert dans les organisations1

Améliorer la performance grâce à :• un meilleur apprentissage et une meilleure

intégration des nouvelles ressources ;• une réduction des coûts ou des risques

lorsqu’il y a échange de découvertes relativesà des solutions externes ;

• une meilleure prise de décision en matière deproduction ;

• une amélioration de l’efficacitéorganisationnelle ;

• une amélioration de la satisfaction au travail.

Favoriser l’innovation grâce à :• l’amélioration de la qualité et de la rentabilité

des projets et des interventions ;• l’accroissement de la capacité d’innovation par

l’entremise de l’amélioration et ladécouverte de solutions ;

• l’amélioration des relations avecl’environnement.

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1205, rue Ampère, bureau 310Boucherville (Québec) J4B 7M6Tél. : 450 655-9640, poste 237Téléc. : 450 [email protected]

STÉPHEN DAVIDSON, ing.Directeur de projetsEnvironnement

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L E S A M I S D E 3 R V E LES BONSLES BONS

CONTACTSCONTACTS

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Sources : L’équipe de 3RveL’ E N V E R S D U D É C O R

Le 3RMCDQ tenait récemment son 15e rendez-vous annuel. L’événement aura permis à près de400 intervenants de l’industrie de se réunir sousle thème « 15 ans à bâtir une industrie pournotre avenir ». Le président de l’association,Sébastien Richer, a également profité del’occasion pour remettre le prix Gino-Mastro àMichel Savard, du Groupe Gaudeau, pour sesréalisations exceptionnelles. Nous vous invitonsà visiter le site www.3rmcdq.qc.ca afin deconnaître les détails du prochain rendez-vous.

L’entreprise Brother incite ses clients à retournerles cartouches d’encre vides. Une étiquette affranchieest fournie dans la boîte d’achat. Lorsqu’on parle deresponsabilité élargie des producteurs...

La chaîne de restauration rapide Wendy’sa changé l’emballage deses burgers. Auparavantsimplement emballés dansun papier, ils sont mainte-nant placés dans un cartonà la verticale en plus d’êtretoujours emballés dans unpapier. Était-ce vraimentnécessaire ? Lorsqu’onparle de suremballage…

Le printemps est à nos portes. Avez-vous commencé à frotter vos bâtons ?

N’oubliez pas de mettre votre tournoi degolf annuel à l’agenda. Cette année, le

tournoi se tiendrale jeudi 6

septembre,toujours au

prestigieux Club degolf Glendale, à

Mirabel. Serez-vousdes nôtres ?

Le 19 avril prochain, au Club de golfMétropolitain, le CESE vous proposel’événement Mise ICI, un tournoi depoker au profit de la promotion durecyclage auprès des travailleurs enICI. Inscrivez-vous au www.miseici.ca.

ENTREZDANS LE JEU !

BON ETMAUVAISCOUPS

ASTIQUEZVOS BÂTONSDE GOLF !

POUR LES AMATEURS DE POKER

Recyc-Québec et Éco Entreprises Québec ont récemment lancé un toutnouveau site Internet ludique et informatif visant à promouvoir les bonneshabitudes de récupération. Très bien fait, le site recreer.ca permet aux petitscomme aux grands de s’amuser tout en se questionnant sur leurs habitudesde consommation. Belle initiative !

Un vent de folie soufflera bientôt sur l’industrie del’environnement. L’équipe de MAYA.cc lancera untout nouveau site Internet qui ne laissera personneindifférent à l’occasion du Salon des technologiesenvironnementales du Québec. Nommé Dans monsous-sol, le site proposera des clips vidéoinformatifs très or iginaux qui vous ferontassurément sourire. Tournées sans prétention, lescapsules ont pour but de vous renseigner sur ce quise passe dans l’industrie. Venez faire un tour dansnotre sous-sol au www.dansmonsoussol.tv !

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